Annexe 16. Questionnaire présenté par la mission d’études américaine en mars 1953
p. 581-583
Texte intégral
– I –
11. Quelle est votre estimation actuelle de la situation ennemie en Indochine y compris :
2A. L’ordre de bataille ; organisation tactique ; nombre et type des unités subordonnées ; nombre, grades et fonctions du personnel ; moral ; état physique et incidences des maladies ; système logistique et des transports ; facilités de communication et fonctionnement du système de relève.
3B. Lignes de conduite possibles de l’ennemi et effets de chacune d’elles sur la mission de la France.
4C. Quelle ligne de conduite ennemie apparaît la plus vraisemblable ?
5D. Quel est le nombre du personnel communiste chinois et l’étendue de l’appui logistique apporté par la Chine au Vietminh ?
62. D’une manière générale, quelle est la stratégie sur laquelle sont basés les plans opérationnels courants pour la poursuite de la guerre en Indochine ?
73. Les autorités françaises estiment-elles que des forces supplémentaires sont nécessaires pour mettre en œuvre les plans ci-dessus mentionnés et où comptent-elles les trouver ?
84. Incidence du facteur temps dans la mise en œuvre des plans mentionnés au paragr. 2.
95. Le gouvernement américain croit savoir que les autorités françaises et vietnamiennes examinent actuellement la question d’une augmentation considérable des forces vietnamiennes.
10A. Quel est le plan d’emploi et quels sont les projets concernant le type et la composition des forces supplémentaires y compris l’importance et la nature des équipements ?
11B. Dans quelle proportion les autorités françaises se proposent-elles d’équiper et d’entretenir elles-mêmes ces troupes et quelle aide américaine supplémentaire en matériel envisagent-elles de demander ?
12C. Quels sont les plans pour l’appel sous les drapeaux et l’instruction des officiers et sous-officiers vietnamiens (en marquant les diverses phases et en indiquant les délais).
13D. Quel est le rapport entre le plan tendant à la mobilisation de 40 000 hommes supplémentaires dont il est actuellement question et les forces futures mentionnées par le Ministre Letourneau en juin 1952 au cours de son voyage à Washington ?
146. Relativement à l’échange en cours de personnel franco-vietnamien d’Indochine avec les forces américano-coréennes de Corée pour étudier les problèmes d’intérêt commun, est-ce que des rapports préliminaires d’Indochine ont indiqué que les méthodes employées pour développer les cadres coréens sont applicables pour l’instruction des Vietnamiens ?
157. Quelles dispositions sont susceptibles d’être prises pour permettre aux autorités américaines d’acquérir plus de renseignements concernant l’utilisation des matériels, leur entretien et de connaître en temps utile les besoins français pour les articles fournis au titre du programme américain d’assistance mutuelle ?
168. Est-ce que l’aide américaine supplémentaire que les autorités françaises désirent recevoir en avions de transport supplémentaires, pour l’augmentation du nombre de bataillons commandos vietnamiens et pour équiper de nouveaux bateaux de débarquement jouit de la même priorité que celles qu’elles demandent pour l’équipement des troupes supplémentaires ?
– II –
171. Quelles forces des États Associés, exprimées en termes de bataillons, les autorités françaises se proposaient-elles de mettre sur pied, lorsqu’elles estimaient en juin dernier à 110 milliards de francs le financement du programme des armées nationales pour 1953 ?
182. À quel niveau des forces armées correspondait en 1952 le budget vietnamien de 1 700 millions de piastres ? A quel niveau des forces armées correspond le budget de 3 606 millions de 1953 ? Quelles sont les perspectives du budget militaire vietnamien pour 1954 ?
193. Si les États Associés fournissent l’équivalent d’au moins 63 milliards de francs pour 1953 et si la France fournit au moins 68 milliards quel niveau de force pourrait être financé sur la base de ces disponibilités combinées ?
204. Quel chiffre total de bataillons (du corps expéditionnaire et des États associés) les autorités françaises se proposaient-elles d’atteindre en élaborant leur propre budget de 1953 ? Quelles sont leurs prévisions concernant l’ensemble des forces et des besoins financiers (corps expéditionnaire et États associés) pour 1954 ?
215. Les autorités françaises ont fait savoir au NATO que les « besoins » (pour les forces des États associés) en 1953 étaient estimés à 80 milliards de francs comme la contribution française. Qu’est ce que ce chiffre impliquait en ce qui concerne la contribution des États associés ? Quel objectif désirait-on ainsi atteindre en termes de bataillons ?
226. Est-ce que le prix de revient des bataillons autochtones augmente quand ceux-ci sortent du cadre du Corps Expéditionnaire ? Est-ce que ce mouvement implique un accroissement de la puissance de feu du reste des troupes du Corps Expéditionnaire si les bataillons transférés n’emportent pas leurs armes avec eux ?
237. Les autorités françaises ont indiqué qu’avec un accroissement de l’aide de 125 millions de dollars ils augmentent leur subvention aux États Associés de 10 milliards de francs en 1953. Cela est-il nécessaire étant donné les disponibilités financières accrues du Vietnam ? Les autorités françaises seraient-elles quand même en mesure d’affecter 10 milliards ou plus à leur effort en Indochine ? En relation avec quels niveaux de forces ?
248. Est-ce que les autorités françaises ont réduit leurs subventions aux États associés pour 1952 (afin d’accroître leur production aéronautique en Europe) à cause de l’accroissement de la contribution vietnamienne en 1952 (laquelle est passée des 21 milliards prévus à plus de 29 milliards) ?
259. De quelles informations sur les balances générales des comptes de 1952, de 1953 et les prévisions pour 1954 dispose-t-on en dehors des documents publiés ?
2610. Quels sont les programmes d’importations pour l’Indochine pour 1953, en indiquant particulièrement le montant et les types de devises autres que le franc qui seront à la disposition des États associés ? Est-il possible de prendre connaissance de l’ensemble des statistiques d’importation des deux dernières années ?
27Source : MAE AO/IC/265.
LA QUESTION DES 4 MILLIARDS DE FRANCS
En réponse au point 8 du questionnaire précédent
Question n° 8.
28Est-ce que les autorités françaises ont réduit leurs subventions aux États associés pour 1952 (afin d’accroître leur production aéronautique en Europe) à cause de l’accroissement de la contribution vietnamienne en 1952 (laquelle est passée des 21 milliards prévus à plus de 29 milliards) ?
Réponse.
29La diminution de 4 milliards des crédits affectés en 1952, dans le budget militaire français, aux dépenses des armées des États associés a été rendue possible par le fait qu’en cours d’années le Vietnam a augmenté sa contribution ; il convient de souligner toutefois que l’époque tardive à laquelle a été fournie cette contribution supplémentaire ne permettait pas d’affecter à un accroissement de forces non prévu au budget primitif, les disponibilités ainsi créées, les crédits n’étant utilisables en principe que jusqu’à la fin de l’année 1952.
30Dans ces conditions, le Gouvernement français a décidé d’utiliser les 4 milliards pour assurer le maintien en activité de certaines chaînes de production d’avions militaires (Mystère II et IV) ; les difficultés financières auraient obligé, si une telle décision n’avait pas été prise, à stopper ces fabrications au moment où des commandes « off shore » étaient envisagées.
31À l’époque où cette décision a été prise, il était plus urgent d’assurer cette continuité que de garder en réserve des moyens budgétaires dont l’emploi n’était pas immédiatement prévisible.
32Réponse au questionnaire de 1953.
33Source : MAE AO/IC/265.
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