Conclusion
p. 447-454
Texte intégral
1Ayant constaté que « le projet d’étudier scientifiquement la guerre avant de la juger soulève de sourdes résistances », Gaston Bouthoul ne s’en étonnait pas : « la guerre n’est-elle pas le domaine des terreurs sacrées, comme jadis la foudre et le tonnerre, interdits aux physiciens sacrilèges ? N’oublions pas, ajoutait-il, que jadis on admettait la torture, non la dissection »1. Pour notre part, nous n’avons guère rencontré de résistances dans cette recherche, sinon celles des sources, souvent opaques et plus encore inaptes à livrer autre chose que des bribes de vérité - les sources écrites car les sources orales, elles, nous sont apparues en effet réticentes. Sinon aussi celles des représentations, très liées cette fois au caractère sacré de l’objet : en abordant aujourd’hui la guerre d’Indochine, il est impossible de faire abstraction des idées bien tranchées qui s’y rapportent. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas souhaitable, car ces idées, ces représentations, en font d’une certaine manière partie.
2Que cherchions-nous en étudiant le coût de la guerre d’Indochine ? D’abord à tenter de mieux comprendre, sans doute, ce conflit qui mina la IVe République, inaugura la fin de l’empire français et destructura durablement l’Indochine elle-même. Les finances publiques sont en effet « un poste d’observation stratégique pour l’historien »2 : le constat de leur importance progressive à l’arrière-plan des combats, l’inventaire des dépenses, des ressources, la reconnaissance de l’organigramme compliqué de la guerre et de sa gestion débouchaient sur une sorte de phénoménologie du conflit.
3Qu’apprend-on en particulier sur l’origine même de la guerre d’Indochine ? Il ressort des sources qu’il n’y a pas de causes spécifiquement économiques au conflit. L’idée est plutôt, au lendemain de la seconde guerre mondiale, de reprendre un territoire considéré comme français et dont on a perdu le contrôle depuis plusieurs mois. Par contre, les facteurs économiques créent un environnement favorable à la guerre, car ce territoire fixe une masse importante d’investissements. Ainsi pour le caoutchouc : ce n’est pas pour lui que la France a dépêché son corps expéditionnaire en Indochine ; il n’en reste pas moins que le rétablissement des fournitures indochinoises était indispensable à la relance de l’industrie française dans ce secteur.
4Ce souci des intérêts français accompagna la conduite de la guerre pratiquement jusqu’à la fin. Dans une note conjointe et contemporaine de la déclaration gouvernementale du 3 juillet 1953, Gaston Cusin et André Valls insistent encore, à la veille des ultimes négociations avec les États associés, sur les garanties que la France est en droit d’attendre des États, pour prix de son aide : « Les préoccupations françaises restent à cet égard les mêmes qu’en 1949 », précisent-ils. Elles concernent tout simplement la sauvegarde des intérêts de la France, en matière d’échanges, de transferts financiers et d’influence culturelle. Les intérêts économiques liés à l’Indochine étaient-ils pour autant essentiels à la France ou à son rôle impérial ? Les plus importants d’entre eux se désengagent en fait progressivement de l’endroit, dès le début du conflit. En tout état de cause, la défense des intérêts français n’a pas pesé très lourd face aux problèmes posés par la gestion de la guerre, devenue elle-même une gigantesque entreprise.
5L’éclairage économique et financier n’est pas non plus inutile à l’examen du déroulement proprement dit du conflit. L’impression générale est bien sûr que la guerre a été progressivement rattrapée par son coût. Face à un adversaire il est vrai fort déterminé, elle a d’abord, et du début à la fin, semblé toujours trop chère - la question sans cesse renouvelée des renforts l’atteste. La combinaison de la décolonisation et de la guerre froide, celle-ci prenant vite un tour spectaculaire et dramatique dans l’environnement de l’Indochine, a fait ensuite monter les enchères.
6Le coût de la guerre est à la fois l’illustration et l’explication d’un échec politique : incapacité à penser la guerre comme telle, à reconnaître l’adversaire à sa juste mesure, à imaginer et à mettre en œuvre des solutions vraiment adaptées. L’augmentation du coût de la guerre montrait pourtant son caractère infaisable. D’abord en termes de dépenses : l’Indochine était au départ un territoire à reconquérir, mais chaque secteur repris demeurait plus ou moins rebelle et imposait de fortes charges d’occupation. Ainsi, plus la France retrouvait ses positions, plus le conflit lui coûtait cher. Sans doute les conditions technologiques évoluaient-elles, notamment au profit de l’aviation mais, précisément, ce dernier outil militaire, rendu intéressant par la nature et l’étendue du terrain à occuper, était en même temps le plus onéreux qui fut.
7Nourrie d’une sorte d’orgueil de grande nation, la France n’envisage à aucun moment de renoncer vraiment, alors qu’elle sait vite ne jamais pouvoir vaincre. Ses solutions sont politico-financières : les armées nationales pour les effectifs, si difficiles à recruter et si onéreux par leur nombre ; l’aide militaire américaine pour le matériel, qui fait souvent défaut en France et doit être acquis au prix fort. La réponse au « surcoût » financier de la guerre - valable aussi pour les paiements français - sera également américaine. Toutes ces solutions entraînaient pourtant le pays dans de multiples contradictions.
8Le caractère infaisable de la guerre ressortait en effet aussi de la nature même des ressources. La France avait certes besoin des États associés et des armées nationales ; mais elle devait leur procurer, en échange de leur contribution, toujours plus d’indépendance, perdant la position centrale qui justifiait son engagement. Accessoirement les armées nationales, si belles sur le papier, avaient quelque chose de virtuel. Le général Salan leur aurait ainsi rendu ce dernier hommage après Dien Bien Phu : à force de constituer de nouveaux bataillons sans se soucier du niveau atteint par ceux qui ont déjà été réunis, on a abouti à « une troupe hétéroclite où les unités purement vietnamiennes sont médiocres, quand elles ne se diluent pas d’elles-mêmes, et qui, manquant de cadres, est d’une efficacité très discutable »3.
9Pour autant, les États associés, comme acteurs du conflit, prennent à travers les sources financières une dimension que l’examen de la conduite de la guerre ne leur accordait généralement pas. Dénoncés comme « fantoches » par le Viet Minh - l’administration de Bao Dai était plus particulièrement visée -, les États associés ont cependant été entre 1950 et 1954 les interlocuteurs privilégiés des hauts fonctionnaires français qui ont eu à connaître du financement de la guerre. Or ces derniers jouèrent semble-t-il vraiment le jeu de l’indépendance progressivement octroyée. Mais on n’ouvre pas impunément la boîte de Pandore.
10Magie de l’indépendance... Cette question est au cœur du conflit, pour le Viet Minh sans doute mais aussi bientôt pour les États associés. La formule de la France est celle de Γ indépendance-association, c’est-à-dire d’une indépendance qui n’en est pas tout à fait une. « Dans [...] le monde d’aujourd’hui, lança de Lattre aux élèves du Lycée Chasseloup-Laubat de Saigon4, il ne peut y avoir de nations absolument indépendantes. Il y a seulement des interdépendances fécondes et des dépendances funestes. » Mais ce n’est pas sans une certaine hypocrisie qu’est parfois présentée l’évolution du dossier. « L’Institut d’émission [...] réalise au sein de l’Union française l’indépendance financière des États associés », titre ainsi Le Monde lors de son inauguration5, résumant l’idée du moment, alors que, précisément, la monnaie sera le seul élément - et le dernier à sauter - empêchant une véritable indépendance.
11Paris avait également besoin de l’aide de Washington, et les États-Unis accordaient celle-ci d’autant plus facilement que son attribution s’accompagnait d’un désengagement de la France. États associés et États-Unis avaient ainsi partie liée - objectivement du moins, comme on dit depuis. Comment la France pouvait-elle s’appuyer sur le pays le plus anticolonialiste de la planète, qui se trouvait en même temps en être la plus grande puissance, pour maintenir son influence dans une Indochine dont, en même temps, les pays membres aspiraient eux-mêmes à l’émancipation ? « Les États-Unis fournissent des dollars, nous payons en part d’indépendance », ironisait le président Auriol au milieu du conflit6.
12Ce montage États associés-aide américaine n’allait donc pas sans quelque risque, comme le suggère en 1953 le général Grossin, attaché à la présidence de la République, à propos du « plan Hinh » de développement de l’armée vietnamienne - le dernier en date : « En face d’un adversaire coriace, à l’égard d’un associé enclin au chantage et à côté d’alliés ayant démontré leur naïveté devant les problèmes asiatiques, il conviendrait de ne donner aucun accord de principe sans avoir réuni les garanties du succès, sans quoi nous nous exposerions à payer les pots cassés »7. C’est d’une certaine manière ce qui allait se produire...
13La lecture économique et financière de la guerre d’Indochine met accessoirement l’accent sur quelques-uns de ses éléments spécifiques. La monnaie d’abord, élément quotidien de la culture matérielle, lieu d’exercice du pouvoir et de ses contradictions, réceptacle de toutes les réalisations et de toutes les ambitions, baromètre des sociétés et des économies. De la démonétisation des billets de 500 piastres en 1945 au changement de parité en 1953, il apparaît, dans la guerre monétaire que se sont livrés les deux camps comme dans la guerre tout court, que la piastre aura compté autant que le fusil.
14Le temps, aussi, constitua à sa manière une ressource essentielle -quoiqu’immatérielle - pour les belligérants : le temps gaspillé du côté français, sûr de lui et bientôt installé dans le conflit plutôt que désireux d’en sortir vraiment, et pour qui chaque retard ajoute au coût de la guerre ; le temps principale ressource du Viet Minh, chaque retard de l’adversaire étant pour lui capitalisé, permettant un nouveau développement de son outil militaire. Time is money, rarement le vieil adage aura été aussi vrai, et paradoxalement pour la RDV... Passée la grave crise de 1946 en effet, dans cette guerre qui s’annonçait longue donc coûteuse, la gestion du temps, bien meilleure du côté Viet Minh, allait devenir la clé du succès.
15Que cherchions-nous d’autre en étudiant le coût de la guerre d’Indochine ? Certainement une sorte de prix, un ou plusieurs chiffres incontestables permettant de mesurer la perte ou le profit de l’opération. En elle-même, cette évaluation du coût de la guerre est un exercice difficile mais réalisable, en particulier pour la France : en termes financiers, nous ayons mesuré ce coût, entre 1945 et 1954, à environ 10 % des dépenses de l’État, soit l’équivalent d’une année de budget. C’est cher, sans doute, très cher même au regard des besoins sociaux du moment, et les hémicycles parlementaires résonnent encore des polémiques sur le sujet, d’autant qu’avec le trafic des piastres, l’argent sale accompagnait la « sale guerre ». Mais tout est relatif : le réarmement de la France, sans présenter le même caractère d’urgence, ne pesait-il pas tout autant sur le contribuable ?
16Il apparaît cependant que ce qui compte vraiment n’est pas tant le montant déboursé, fut-il gigantesque, que la gestion qui l’accompagne. Peut-être cette appréciation vient-elle d’une trop longue fréquentation des archives du Trésor mais, précisément, ce long commerce avec les banquiers de l’État suggère leur importance. L’argent circule, et pas toujours là où on l’attend. Comme l’écrit par exemple en 1952 une note du Trésor à propos de l’Indochine, « inscrire 20 milliards de crédits budgétaires et même dépenser 20 milliards de crédits budgétaires ne veut pas dire que nous décaissions effectivement 20 milliards : la dépense réelle dépend de ce qui nous reviendra sous forme de transfert »8.
17Cette primauté de la gestion sur le coût ne s’exprime pas de la même manière à toutes les époques. L’aggravation progressive du coût de la guerre apparaît d’abord largement liée à sa gestion hasardeuse, cette mauvaise gestion n’étant sans doute elle-même que la traduction d’une vision politique inadaptée du problème. Au tournant des années cinquante, le problème s’inverse : l’aggravation du coût de la guerre projette au premier plan les experts financiers, qui finiront dans la dernière année du conflit par imposer leurs solutions. D’une certaine manière tout se passe comme si ces derniers ne géraient plus la guerre mais son coût, tour à tour élément d’incantation budgétaire et de négociation internationale, marge de manœuvre aussi pour gérer les finances de l’État.
18Dès lors, dans les coulisses du pouvoir, ministres et directeurs anticipent l’aide américaine réclamée - parfois imaginée - pour boucler leurs budgets, comme aujourd’hui on anticipe les points de croissance. Il faut admettre que, de ce point de vue, le coût élevé de la guerre a été relativement maîtrisé : d’une part la France a trouvé dans l’aide américaine d’importants avantages en termes de paiements, de l’autre elle avait si âprement négocié cette aide extérieure qu’en fin de conflit, la guerre ne lui coûtait de fait plus grand-chose.
19L’une des conséquences du caractère financier pris par la gestion du conflit est son décrochement du théâtre lui-même. À force de comprimer les dépenses militaires d’Indochine, notamment dans le but de forcer la main de Washington, le gouvernement rendait acrobatique la conduite de la guerre sur le terrain. Dans une attitude étonnante mais significative, alors que le Plan de campagne est le lieu traditionnel de tous les ajustements, le général Salan, alors commandant en chef, mit ainsi les « pieds dans le plat » pour la préparation du budget 1953 : « J’ai voulu que le trait caractéristique de ce Plan de campagne soit, aussi paradoxal que cela puisse paraître, d’être indépendant de toute considération financière, en particulier de tout impératif restrictif, écrit-il. J’ai tenu à ce qu’il soit avant tout l’inventaire des besoins qu’auront à satisfaire les directeurs des services pour que le corps expéditionnaire soit en mesure de répondre à toutes les missions que j’aurais à lui confier... »9.
20Ce découplage entre une gestion politico-financière de la guerre et sa gestion militaire conduit-il à Dien Bien Phu ? « Bulle financière » d’un côté, « bulle militaire » de l’autre : celles-ci entretiennent en tout cas, par leur existence même, le malentendu politique. Un officier supérieur, s’intéressant après la bataille aux relations que celle-ci entretient avec la politique française en Europe, et ne retenant rien de bon ni de sa conception ni de son déroulement, s’interroge en particulier sur le fait que « tous les chefs militaires français étaient d’accord sur ce choix » - le choix de livrer bataille dans la fameuse cuvette. Pour lui, cette révélation est bien plus inquiétante que le revers lui-même, car « elle condamne implicitement tout le haut commandement ». Que se passerait-il en effet si les mêmes hommes faisaient les mêmes choix en Europe ? « L’homme d’État a raisonné à partir d’une donnée technique indiscutablement fausse [...], ajoute-t-il. Depuis des années, nous dénonçons vainement cette erreur. » Dien Bien Phu constitue dès lors « un avertissement » dont il faut savoir tenir compte10.
21Quel bilan retenir de cette tragique décolonisation - un mot qui n’est alors guère prononcé, comme s’il se cachait derrière le spectaculaire du conflit Est-Ouest ? Sur place le bilan apparaît assez consternant, notamment sur le plan géopolitique. Le Vietnam sort plus divisé que jamais du conflit. Autant qu’une solution à la guerre, répétons-le, la division du pays au 17e parallèle est un produit de la guerre, le produit d’une guerre devenue civile, comme l’ont voulu certains dirigeants français désireux de reprendre pied. Par son incapacité à s’entendre avec le Viet Minh dans les premières années de la guerre, la France a également réussi à ramener la Chine au Vietnam, après avoir tant bataillé - diplomatiquement - pour qu’elle s’en retire en 1946. Il ne s’agit certes pas de la même Chine, mais il s’agit tout de même de la Chine. Toute la péninsule indochinoise émerge ainsi du conflit meurtrie, divisée, « balkanisée » : le projet français était certes tout autre, celui d’une fédération indochinoise dans laquelle tous pourraient vivre dans la proximité et le respect des autres, et notamment d’elle-même, dans laquelle, aussi, Cambodge et Laos seraient protégés des appétits vietnamiens ; mais le résultat fut à l’inverse de ces propositions.
22La France vaincue s’en tire plutôt mieux. Elle s’était il est vrai financièrement désengagée dès 1953 avec la dévaluation de la piastre, un an avant Dien Bien Phu. La gestion financière du conflit, ou plutôt de son coût, lui permettait une sortie de guerre sans dommage majeur, sinon en terme d’image - ce qui fait aussi partie, de la gestion de la chose. Elle avait en effet déjà « vendu » sa guerre aux États-Unis, ou en avait fait du moins une juteuse opération, génératrice de précieuses devises. Comme le rappelait on le sait Mendès France au lendemain de Genève, « nous avons trouvé dans la guerre d’Indochine l’équivalent des ressources que, normalement, les exportations devraient nous procurer »11.
23Sur le plan diplomatique, et en termes de puissance, le résultat est moins net. Le risque était connu, ainsi que l’avait formulé François Mitterrand un mois avant Dien Bien Phu, résumant toute la guerre : « Après avoir, pendant trois années, recherché en Asie une conquête du type colonial, après avoir, pendant deux années, de 1949 à 1951, recherché comme une sorte d’astuce, comme une sorte de truc, l’appui de soldats vietnamiens, sous forme d’indépendance promise, après avoir, devant l’inefficacité de ces deux solutions, recherché le financement et l’aide matérielle des Américains, nous en sommes arrivés à ne plus pouvoir disposer de notre entière liberté d’action par rapport aux peuples autochtones, pas plus que nous avons de liberté diplomatique réelle à l’égard de nos Alliés, et cela se conçoit parfaitement : dans un contrat, il y des concessions réciproques ». François Mitterrand prônait alors un resserrement de la politique française sur « un objectif méditerranéen »12.
24La France avait l’Indochine, la complicité américaine et la perspective européenne ; elle semble perdre pratiquement les trois en même temps. L’Indochine certainement : elle doit même abandonner bientôt le Sud-Vietnam, où pourtant ses positions paraissaient les plus fortes. Les États-Unis dans une certaine mesure : l’été 1954, entre Dien Bien Phu, Genève et l’échec de la CED, marquait les limites de leur « système impérial »13 et remettait en question sinon le principe du moins la pratique de l’alliance entre Paris et Washington. L’Europe justement : comment ne pas être frappé, surtout quand on a lu et relu que la France ne pouvait en même temps protéger l’Indochine, défendre l’Europe et y assurer sa prééminence, de la concomitance des deux phénomènes : la perte de l’Indochine et le rejet de la CED ?
25En 1954, la France est à l’évidence fragilisée par son échec militaire et l’effondrement de ses plans de désengagement d’Asie du Sud-Est. « L’avertissement » de Dien Bien Phu, pour reprendre un mot cité plus haut, a-t-il été entendu ? Sur le plan économique, le sursaut s’est produit, incarné par Pierre Mendès France, pour qui l’Indochine demeurait largement responsable des retards accumulés : « Si la fin de la guerre d’Indochine est une condition préalable de l’assainissement économique, déclarait-il à son retour de Genève14, elle rend cet assainissement plus urgent » encore. Mais l’histoire de la décolonisation et de la construction européenne n’en était qu’à ses premières pages.
Notes de bas de page
1 Gaston Bouthoul, La guerre, Paris, 1963.
2 Robert Frank, La hantise du déclin, Paris, 1994.
3 Rapport oral de Salan devant le Comité de défense nationale, selon L’Express du 29 mai 1954, lui-même saisi pour en avoir publié les délibérations.
4 Discours du 11 juillet 1951. Maréchal Jean de Lattre, La ferveur et le sacrifice, Indochine 1951, Paris, 1987.
5 Le Monde, 2 janvier 1952.
6 Vincent Auriol, Mon septennat, Paris, 1970.
7 Archives nationales, Fonds Mayer, 363 AP 24.
8 Note du 7 mars 1952, non signée dans la version rencontrée.
9 Lettre du 20 juin 1952.
10 Général Jousse, note du 15 mai 1954, « Dien Bien Phu et la politique française en Europe. » Archives nationales, Fonds Mayer, 363 AP 24.
11 Discussion d’une interpellation à l’Assemblée nationale, le 22 juillet 1954. JO du 23 juillet 1954.
12 Intervention de François Mitterrand le 9 avril 1954 au Centre d’études de politique étrangère, rue de Varennes. Archives nationales, Papiers Mayer, 363 AP 31.
13 Pierre Mélandri, Les États-Unis face à l’unification de l’Europe. 1945-1954, Paris, 1980.
14 Discussion d’une interpellation à l’Assemblée nationale, op. cit.
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