La piastre et le fusil
Le coût de la guerre d’Indochine. 1945-1954
Pour analyser la guerre d'Indochine, à la fois réputée « trop chère » et pervertie par le trafic des piastres, Hugues Tertrais a privilégié le point de vue financier. Il ouvre ainsi une fenêtre à la fois nécessaire et originale qui éclaire différemment le conflit et permet d'en repenser le déroulement. Car si l'argent est le « nerf de la guerre », il a aussi son autonomie, impose ses propres contraintes et génère à l'occasion des profits indirects. En s'appuyant sur les archives économiques et...
Éditeur : Institut de la gestion publique et du développement économique, Comité pour l’histoire économique et financière de la France
Lieu d’édition : Vincennes
Publication sur OpenEdition Books : 5 septembre 2014
ISBN numérique : 978-2-8218-4230-4
DOI : 10.4000/books.igpde.3310
Collection : Histoire économique et financière - XIXe-XXe
Année d’édition : 2002
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-11-091055-4
Nombre de pages : X-634
Robert Frank
PréfacePremière partie. « Tout problème n'est pas financier mais le devient un jour »
Deuxième partie. Évaluation du coût, évaluation de la guerre
Troisième partie Les conséquences du conflit
Annexes
Dépenses supportées par la France en 1949 du fait de L’INDOCHINE
Très Secret 23 février 1950
René Dabernat
Annexe 9. La mise en place de l’institut d’émission des états associés. Article du Monde du 2 janvier 1952Jean Lacouture
Annexe 14. La dévaluation de la piastre : les réactions en Indochine (Le Monde, 12 mai 1953)Estimant être mis devant le fait accompli
Pour analyser la guerre d'Indochine, à la fois réputée « trop chère » et pervertie par le trafic des piastres, Hugues Tertrais a privilégié le point de vue financier. Il ouvre ainsi une fenêtre à la fois nécessaire et originale qui éclaire différemment le conflit et permet d'en repenser le déroulement. Car si l'argent est le « nerf de la guerre », il a aussi son autonomie, impose ses propres contraintes et génère à l'occasion des profits indirects. En s'appuyant sur les archives économiques et financières, l'auteur montre comment le conflit, au départ de nature coloniale, a été rattrapé par son coût. En effet, à défaut de pousser à la négociation avec l'adversaire, dans un contexte marqué par les fortes tensions de la guerre froide, les contraintes financières plaidaient pour un montage combinant les États associés et l'aide américaine, et un désengagement progressif.
Le financement de la guerre d'Indochine a donc été un élément déterminant de son évolution. L'évaluation du coût de la guerre conduit ainsi à une évaluation de la guerre elle-même, à travers la nature de ses dépenses, les modalités de leur financement et la gestion des flux financiers qui en découlent, dans laquelle le ministère des Finances joue un rôle croissant : un an avant Dien Bien Phu, la dévaluation de la piastre indiquera le sens que la France donne à ses ultimes ambitions en Asie. La guerre d'Indochine est alors « à vendre » et les Etats-Unis apparaissent comme le seul acquéreur possible. La suite n'est certes alors pas encore écrite mais on sait que si la France - pertes et profits confondus - sortira de l'aventure sans trop de dommages, il n'en sera pas de même des pays d'Indochine, certes indépendants mais balkanisés et dans une paix plus que provisoire.
Hugues Tertrais est agrégé et docteur en histoire de l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne, où il enseigne et est rattaché au Centre d'histoire des relations internationales contemporaines (Institut Pierre Renouvin). Egalement auteur d'ouvrages sur le Vietnam et l'Asie du Sud-Est, il travaille sur l'analyse des conflits dans cette partie du monde et sur le processus d'intégration régionale en Asie orientale, en comparaison avec celui que connaît l'Europe.
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