Recrutement et démographie du corps des Télégraphes (1845-1900)
p. 33-57
Texte intégral
Introduction
1La création et l’évolution du corps des télégraphes eurent lieu au cours de la seconde moitié du xixe siècle. On trouve l’origine de ce corps dans les inspecteurs du sémaphore Chappe qui se transformèrent rapidement en ingénieurs du télégraphe électrique. Le rôle d’inspecteur était mixte, mêlant les services administratifs et les devoirs techniques.
2Un survol de l’évolution du corps des télégraphes dès 1845 dévoile quelques leitmotivs. Un thème continuel est le choix de recruter les inspecteurs parmi les télégraphistes ou les élèves de l’École polytechnique. La politique et les technologies télégraphiques conditionnèrent l’organisation hiérarchique du corps.
3Deux événements clés décidèrent de la naissance et de l’évolution des télégraphes. Le premier fut l’ouverture des télégraphes à l’usage public. Cet événement signala que l’administration des Télégraphes avait besoin de connaissances spéciales. Des décennies plus tard, la fusion des Postes et Télégraphes façonna un tout nouveau corps marqué par la séparation des devoirs administratifs et techniques des inspecteurs et la création d’un corps d’ingénieurs.
I. Le système mixte : 1845-1855
4Entre 1845 et 1855, sous la direction du chef des Télégraphes, Alphonse Foy (1797-1888)1, la France construit un réseau de télégraphes électriques remplaçant les vieux sémaphores. Par l’usage d’un appareil qui imita la manipulation des manivelles sémaphoriques – dit « Foy-Breguet » – Foy espéra éviter un chômage technologique aux anciens personnels. Malgré le désir de retenir et de transférer aux lignes électriques les sémaphoristes, l’administration des Télégraphes recruta un personnel nouveau pour le service électrique après 1850. Les anciens sémaphoristes s’engagèrent en Algérie, où la France continuait à construire un réseau de sémaphores. Là, les sémaphoristes reçurent un salaire de 1 500 francs, deux fois le salaire en France métropolitaine2. Une poignée des sémaphoristes transférés devinrent des inspecteurs, à l’image de Louis Pouget-Maisonneuve (1821-1898)3. Autrement, ils trouvèrent des places dans le service électrique : messagers, surveillants, mécaniciens4. La plupart néanmoins choisirent un poste hors du télégraphe ou la retraite. Les sémaphoristes ayant servi au moins vingt ans reçurent un chèque mensuel de retraite ; les retraités de moins de vingt ans de service reçurent une somme mensuelle proportionnée à la durée de leur service5.
5Le réseau mixte donna alors à voir un grand nombre de mutations : la technologie mécanique devint électromécanique (des appareils Morse et à cadran remplacèrent des Foy-Breguet) ; les lieux de travail devinrent plus urbains que ruraux, plus collectifs aussi (la plupart des sémaphoristes avaient travaillé dans des locaux à la campagne) ; les télégraphistes virent également augmenter leur charge de travail administratif.
6En général, les sémaphoristes marquaient les signaux reçus et envoyés. Par contre, les télégraphistes marquaient les messages, les informations sur l’état et l’alimentation de la pile électrique et surtout le matériel stocké dans le bureau, plus des observations météorologiques6. Les fonctions de bureau des télégraphistes augmentèrent à partir du 1er mars 1851, parce qu’une loi en date du 29 novembre 1850 mit les télégraphes à la disposition du public7. Les télégraphistes commencèrent à accepter des dépêches du public. La fin du monopole de l’État était arrivée.
7Malgré les nouvelles charges liées à la technologie électrique, la paperasse et la comptabilité, l’administration des Télégraphes n’exigea pas que les télégraphistes apprentis passent des examens spéciaux. Les inspecteurs choisirent des apprentis sémaphoristes – les surnuméraires – ayant entre 18 et 30 ans et « sachant lire et au moins passablement écrire, actifs, intelligents et d’une bonne constitution ». Les critères pour le service électrique étaient donc les suivants : avoir entre 20 et 30 ans et savoir « écrire correctement, proprement et facilement8 ».
8Par contre, le recrutement des inspecteurs changea radicalement. Foy commença à les recruter exclusivement à l’École polytechnique. En 1849, l’abbé François Moigno notait « M. Foy a-t-il pris le soin de s’entourer d’un personnel d’élite, composé de jeunes savants sortis de l’École polytechnique9 ? » Les inspecteurs sortis de cette école jouirent d’un monopole de connaissance technique relative à la télégraphie. L’introduction du télégraphe électrique ne changea pas les devoirs administratifs des inspecteurs qui continuèrent à écrire une centaine de rapports chaque année, c’est-à-dire un rapport tous les trois jours10. En outre, pour la première fois, ils traitèrent des problèmes techniques relatifs aux instruments, aux piles et autres matériels télégraphiques, et donc eurent besoin de connaissances chimiques et physiques. Les inspecteurs enseignèrent aux télégraphistes le fonctionnement, la construction et l’entretien des piles et, selon une circulaire, ils devaient être capables de déterminer « la force du courant nécessaire pour le travail » de chaque instrument. Ils réglaient les électroaimants des appareils et déterminaient la quantité de courant pour faire marcher chaque appareil sur une ligne donnée11. Les inspecteurs, quant à eux, avaient les connaissances générales relatives au fonctionnement physique des appareils, et pas seulement des connaissances appliquées pour assurer leur bon fonctionnement.
9Les anciens inspecteurs ne se soumirent jamais aux nouveaux examens en sciences. On les testa sur la composition, le dessin linéaire, l’arithmétique, la géométrie et l’interprétation des cartes12. Le recrutement des inspecteurs à l’École polytechnique à partir de 1844 tenta de combler les lacunes de connaissances scientifiques chez les télégraphistes. Une loi de 1833 permit l’admission des polytechniciens à l’administration des Télégraphes selon leur rang de sortie de l’école, mais aucun n’y entra directement et très peu passèrent au service du télégraphe. Donc, avant 1844, la carrière d’un polytechnicien ne concernait que rarement les télégraphes13.
10La méfiance liée à la dépendance à la formation scientifique des polytechniciens devint évidente quand le ministère mit les télégraphes à la disposition du public en 1851. La presse commença à publier des réclamations dix jours après le début de l’ouverture de l’envoi des dépêches permise au public. On tempêta contre le formalisme et le nombre insuffisant de bureaux ouverts au public, ainsi que contre les erreurs de transmission commises par les télégraphistes14. La méconnaissance des directeurs de station en matière technique devint de plus en plus évidente. En cas d’absence de l’inspecteur de station, et faute de formation technique, plusieurs directeurs abandonnèrent le fonctionnement des stations aux télégraphistes15.
11En 1854, le ministre de l’Intérieur reprocha à Alphonse Foy l’échec subi par le système des télégraphes dans un rapport adressé à l’empereur Napoléon III. Foy garda l’ancien personnel sémaphorique, mais le télégraphe électrique exigeait alors clairement un personnel renouvelé. Selon le rapport, « malheureusement l’ancienne administration télégraphique ne fut pas à même de seconder les hautes pensées gouvernementales de Votre Majesté. Prise de dépourvu, elle se vit forcée d’employer son ancien personnel, quand il aurait fallu à une institution nouvelle des agents jeunes, nombreux et intelligents. Il en est résulté que l’on ne put retirer immédiatement de ce nouveau mode de transmission tous les avantages que l’on en devait légitimement attendre16 ».
II. Solutions hiérarchiques : 1854-1860
12L’empereur nomma un nouveau chef des Télégraphes qui introduisit des réformes qui eurent l’objectif original de résoudre les problèmes hérités de son prédécesseur, mais qui donnèrent aux Télégraphes une forme plus institutionnelle – touchant à la fois le personnel et la technologie – qui durerait jusqu’à la fin du siècle. Le nouveau directeur fut Henri Michon de Vougy (1807-1891), député du Puy (1848-1852), préfet de Haute-Loire et de la Nièvre, officier militaire de 1827 à 1848 et cousin de Jean Gilbert Victor Fialin, le duc de Persigny (1808-1872)17. Sa carrière d’officier influa sur ses réformes. L’historienne Catherine Bertho écrit qu’il « semble avoir gardé de son passé d’officier du génie un goût prononcé pour l’autorité sans réplique. Il dirige pendant près de vingt ans les lignes télégraphiques d’une main de fer18 ». De plus, il exprima souvent une nette préférence pour « la voie hiérarchique » dans des circulaires et autres documents19 : l’organisation qu’il donna aux télégraphes refléta la structure pyramidale de l’armée. Vougy bénéficia de l’élévation des Télégraphes dans le ministère de l’Intérieur du rang de « direction » à celui de « direction générale », un changement qui donna plus de pouvoir au chef des Télégraphes20.
13Un des premiers problèmes à résoudre fut le rapport entre les inspecteurs et les directeurs de station que surveillaient les premiers. Le nombre de directeurs de station augmenta fortement après l’introduction du télégraphe électrique. En 1836, il n’y avait que 21 directeurs. Le nombre crût à 33 en 1849, 43 en 1851 et 200 en 1862. Vougy mit les directeurs de station sous l’égide des inspecteurs pour la première fois. Le changement aboutit à réduire considérablement les salaires annuels versés par l’administration21.
14Il chargea également chaque inspecteur de la surveillance d’une section de ligne télégraphique – dite « inspection » (au lieu d’une « division » à l’époque du sémaphore22) et du personnel de l’inspection : les directeurs de station, les télégraphistes, les messagers, et les ouvriers d’équipe (les surveillants). Vougy créa aussi douze « directeurs principaux23 » – recrutés au sein des inspecteurs24 – qui surveillèrent plusieurs inspections. Un arrêté ministériel de 1861 organisa les télégraphes en régions et plaça chaque région sous le contrôle d’un inspecteur général. Un décret de 1876 introduit le titre de « directeur de région25 ».
15À partir de 1854, Vougy supprima le recrutement des inspecteurs à l’École polytechnique. On commença à recruter des inspecteurs parmi les directeurs de station et les directeurs des télégraphistes, en interne. Désormais, les télégraphistes furent le milieu de recrutement des futurs inspecteurs26. Afin d’indiquer la nouvelle voie hiérarchique, Vougy ordonna que les télégraphistes, directeurs de station et inspecteurs portent le même uniforme. Sous Foy, les télégraphistes portaient un uniforme tout à fait différent de ceux des directeurs et des inspecteurs, lequel était la tenue des ingénieurs du corps des Ponts et Chaussées27.
16À ce moment, parce qu’on choisissait les inspecteurs et les directeurs de station des télégraphistes, l’administration des Télégraphes eut besoin de changer les examens de télégraphistes. Vougy ordonna que, à partir de 1855, les télégraphistes surnuméraires devaient se soumettre aux examens en chimie et physique, nommément l’électricité statique et dynamique, entre autres sujets techniques : le dessin linéaire, l’arithmétique, la géométrie, le dessin des plans et l’arpentage. Les prétendants surnuméraires gagnèrent des points complémentaires s’ils avaient une compétence en allemand, anglais, italien ou espagnol28. Désormais, une connaissance de la chimie et de la physique resta un prérequis pour le service des télégraphes.
III. Alexandre : roulade avant, roulade arrière (1857-1870)
17Le successeur du vicomte de Vougy, M. Alexandre, fut l’ancien assistant administrateur d’Alphonse Foy de 1833 à 1848. En 1842, il planifia le réseau des sémaphores en Algérie pour le ministre de la Guerre29. Directeur des Télégraphes entre 1857 et 1860, Alexandre bouleversa la politique qui consistait à ne plus recruter des inspecteurs de l’École polytechnique. Pour le reste, il laissa les autres réformes intactes. En 1858, Alexandre réserva un tiers (au moins) des postes d’inspecteur aux polytechniciens30. En 1859, il instituait des examens pour que les directeurs de station puissent devenir inspecteurs. Des postulants âgés de plus de 45 ans, des polytechniciens, et ceux qui se soumirent aux examens d’inspecteur du service des Sémaphores furent exclus des nouveaux examens d’inspecteur qui comprenaient des matières techniques. Les sujets des examens furent la composition, les lois et règlements applicables aux directeurs de station et aux télégraphistes, le dessin de plans, le dessin linéaire, la géographie, les mathématiques (l’arithmétique, l’algèbre, la géométrie, la trigonométrie) et les sciences (la mécanique, la physique, la chimie). En plus de l’optique et de la calorique, les sujets des examens de physique reposaient sur la théorie électrique et magnétique, la construction et le fonctionnement des piles, les galvanomètres, les lois du courant (la loi d’Ohm, par exemple) et les appareils de télégraphie électrique employés en France et outre-mer31. Quiconque échoua à ces examens ne put être admis au grade d’inspecteur. Des premiers huit directeurs de station qui se soumirent aux examens, quatre réussirent et furent admis au grade d’inspecteur troisième classe32.
18Après la mort de M. Alexandre en 1860, Vougy revint aux Télégraphes. À partir de 1862, il invita les polytechniciens à entrer aux services des Télégraphes, mais sous deux conditions déplaisantes : 1. Il borna le nombre de polytechniciens recrutés par an à deux ; 2. Ils entrèrent au grade de directeur de station deuxième classe après un apprentissage de deux ans au minimum. Le salaire de ce grade était égal au salaire d’un télégraphiste de première classe33. Le traitement et le standing alors imposés aux polytechniciens les découragèrent. Entre 1862 et 1865, huit polytechniciens entrèrent aux services des Télégraphes, la moitié d’entre eux donnant leur démission presque immédiatement. Les polytechniciens cessèrent d’entrer dans le service après 186534. Il résulta de cette politique que le niveau des connaissances scientifiques des inspecteurs déclina. Un coup d’œil aux dossiers du personnel35 des inspecteurs révèle qu’il fut possible qu’un télégraphiste monte les échelons et arrive au grade d’inspecteur muni seulement d’une formation de cours primaire36. Plus typique fut le candidat qui reçut une formation au lycée et eut un baccalauréat ès lettres ou ès sciences37. Néanmoins, rien de comparable avec le niveau de l’École polytechnique, bien évidemment.
19Des inspecteurs munis de solides connaissances scientifiques et techniques furent pourtant une nécessité dans le réseau télégraphique imaginé et réalisé par Vougy. Il remplaça les appareils Foy-Breguet et installa les Morse sur les lignes les plus occupées et les instruments dits « à cadran » sur les moins chargées. Le nombre et la variété des stations télégraphiques augmentèrent.
20Entre 1854 et 1859, le nombre de bureaux augmenta de 128 à 240, la longueur des lignes crût de 9 244 à 16 049 km et le nombre de dépêches (nationales et étrangères) doubla, de 236 018 à 598 701. Ce fut également l’occasion d’une augmentation du nombre des dépêches par kilomètre (qui donne une mesure approximative de la densité du trafic) de 25,5/km à 37,3/km. En même temps, les dépêches internationales jouèrent un rôle fort dans la croissance du trafic ; elles comptèrent environ pour moitié des rentrées d’argent de 1858 et 185938. Le télégraphe continua ainsi à croître : le nombre global de dépêches passa de 360 299 en 1856 à 2 842 554 en 1866 et à 8 080 964 en 1876. Le nombre de bureaux grimpa de 167 en 1856 à 1 209 en 1866 et à 2 890 en 187639.
21Dès 1862, un réseau dit « électro-sémaphorique » assura les communications entre les navires et la terre40. À partir de 1856, les télégraphes pénétrèrent les cantons et les régions rurales41. Là, où le trafic fut très modéré, le télégraphiste fut souvent soit le secrétaire municipal soit le commis postal ou bien encore un instituteur42.
22La plupart du trafic suivit les routes planifiées par Vougy. Le trafic global augmenta au fur et à mesure que le nombre de bureaux et l’étendue des lignes s’accrurent. La baisse des tarifs en 1854 et 1858 contribua aussi à la croissance43. Les communications directes entre les stations transmettant et recevant – en accord avec un règlement de 1852 – ne furent plus pratiquées44. Donc, en 1856, Vougy introduit le concept des stations principales et secondaires de dépôt pour les dépêches. Les stations principales – Paris, Bordeaux, Limoges, Lyon, Marseille, Nantes, Orléans, Saint-Étienne, Strasbourg, Toulouse, et
Tours – étaient les plus chargées et communiquaient librement et directement. Les stations secondaires communiquaient via les stations principales. Le résultat fut une concentration du trafic sur les lignes principales45.
23En 1861, Vougy établit avec le département l’unité fondamentale d’administration télégraphique au lieu de la section de ligne. Il chargea un inspecteur de la surveillance des lignes dans chaque département46. Plusieurs départements – constituant « une direction générale » – furent sous la direction d’un inspecteur général47. Les directions générales constituèrent les premiers pas d’une organisation régionale.
24Vougy chargea aussi les inspecteurs de la centralisation du service dans leur département, appliquant toujours l’idée de bureaux principaux et secondaires de dépôt qu’il étendit à quatre catégories en 1862. Les lignes les plus importantes furent les « lignes directes » qui connectèrent Paris et les villes de province les plus importantes. Les « lignes semi-directes » relièrent les bureaux de dépôt principaux et secondaires. Les « lignes omnibus » connectèrent la ville principale de chaque département aux villes les plus importantes dans les départements voisins. Enfin, les « lignes départementales » relièrent la ville principale d’un département aux autres villes du même département48. Le régime numérique qui identifia chaque ligne copia le schéma adopté par le corps des Ponts et Chaussées pour identifier les routes. Ce système structuré départemental et régional resta sans changement important jusqu’à la fin du siècle49.
25Essentiellement, le système sépara les lignes entre celles de haut trafic et celles de faible trafic. D’ailleurs, le trafic se concentra uniquement vers certaines lignes. La concentration du trafic entraîna l’introduction de télégraphes de plus en plus sophistiqués et rapides – Hughes, Meyer et Baudot – et des techniques poussées : le duplex, par exemple. L’usage de ces instruments plus sophistiqués que les outils traditionnels, tels que le Morse et le télégraphe à cadran, exigea des surveillants un savoir théorique du fonctionnement de l’électricité, bref, de se muer en ingénieurs.
A. La fusion des Postes et Télégraphes
26La fusion des Postes et Télégraphes marqua une nouvelle ère dans l’histoire du corps des Télégraphes. On se demanda de nouveau si les télégraphes devaient recruter encore des polytechniciens. En 1867, par exemple, un article dans l’Avenir national attaqua l’utilité des polytechniciens « Or, qu’ont à voir les mathématiques transcendantes dans la fabrication et l’achat des tabacs ? Dans l’établissement des lignes télégraphiques ? Aussi, dans les télégraphes, par exemple, on remarque que parmi les nombreux fonctionnaires sortis de l’école, il ne s’est révélé aucun inventeur ni aucun électricien hors ligne. Les appareils en usage : le système Morse, le système Hughes, sont dus à des étrangers, et tous les perfectionnements introduits, à de simples employés de l’administration française50 ». Oui, c’est vrai en partie, mais les télégraphistes eux-mêmes – Bernard Meyer (1830-1884) et Émile Baudot (1845-1903), par exemple – perfectionnèrent des instruments inventés ailleurs et inventèrent des appareils très nouveaux et très performants. Les polytechniciens introduisirent des perfectionnements également importants. J. A. C. Rouvier (1825-1885), polytechnicien et inspecteur des Télégraphes51 fut un pionnier de la télégraphie multiple, la transmission simultanée de plusieurs dépêches sur le même fil. Il perfectionna le pantélégraphe Caselli et le télégraphe Hughes52, le plus répandu des types de télégraphes en France en 187053. François Ailhaud (1824-1879), polytechnicien et inspecteur des Télégraphes54, adapta le duplex aux Hughes. On l’utilisa sur les lignes Paris-Marseille, Paris-Lyon et Lyon-Marseille55. Expert en câbles sous-marins, Ailhaud réussit à duplexer le câble entre Marseille et Alger en 187756.
27L’attaque contre les polytechniciens continua à la Société des ingénieurs civils de France. En 1872, les membres – la plupart sortis de l’École centrale des arts et manufactures – discutèrent le recrutement des ingénieurs de l’État exclusivement sortis de l’École polytechnique, ce fut le sujet du rapport du Comité sur le système de recrutement des ingénieurs de l’État de décembre 187157. Le débat refléta en partie la compétition entre centraliens et polytechniciens dans l’industrie58. Déjà, en 1837, un livre sur les manufactures en France notait que l’École polytechnique rendait des « services immenses » à l’industrie française59. Dans l’industrie des chemins de fer, 107 des 788 ingénieurs du corps des Ponts et Chaussées trouvèrent des postes en 187160. La fusion des Postes et Télégraphes posa à nouveau la question du recrutement des inspecteurs sortis exclusivement de l’École polytechnique.
28L’idée d’unifier les deux services n’était pas nouvelle. La proposition avait déjà échoué en 1828, 1847 et 186461. En 1864, une commission composée de membres du Sénat et du Conseil d’État étudia la proposition ; l’objectif était de réduire le budget de l’État. La commission conclut qu’on ne réaliserait ainsi aucune économie d’importance. Le rapport signala que les fonctions des inspecteurs « exigent impérieusement une somme de notions scientifiques très étendues, sans application dans le service des Postes62 ». En 1872, après la guerre franco-prussienne et l’unification des Postes et Télégraphes en Suisse, en Belgique et en Grande-Bretagne, la proposition émergea de nouveau. Cette fois, la commission d’études ignora les besoins techniques des télégraphes. Le rapport singularisa – entre autres – les ingénieurs-électriciens : « Ils n’ont de charge, ce nous semble, que de faire des expériences pour hâter le développement de l’art télégraphique63 ».
29Le rapport de la commission suscita une longue réponse délibérée et raisonnée en 126 pages64 par le polytechnicien et inspecteur des Télégraphes Édouard- Ernest Blavier (1826-1887), fils d’Édouard Blavier (1802-1887), également ancien élève de l’École polytechnique et de l’École des mines65. Après qu’il eut détruit chaque argument économique, Blavier expliqua que les inspecteurs avaient besoin d’une bonne instruction en matière technique et théorique, ce qui n’avait rien à voir avec les besoins de la Poste. La télégraphie dépendait des lois et caractéristiques de l’électricité ; chaque découverte nouvelle pouvait mener à des perfectionnements. La télégraphie dépendait tellement des sciences que peu de numéros des Comptes rendus de l’Académie des sciences ne touchaient pas à la télégraphie soit directement soit indirectement. C’est pourquoi Alphonse Foy avait recruté ses inspecteurs à l’École polytechnique66.
30Malgré la logique de Blavier et le rapport soumis par Henri-Pierre Pierret (1823-1879), le directeur de l’administration des Télégraphes67, l’attirance suscitée par une réduction des dépenses et la réussite apparente en Grande-Bretagne et ailleurs persuadèrent l’Assemblée nationale de voter pour l’unification des postes et télégraphes le 6 décembre 1873. Un règlement du 10 juillet 1876 précisa les détails de la fusion. Le 22 décembre 1877, Adolphe Cochery (1819-1900) un homme politique – député du Loiret depuis 1869 – assura la gestion des Postes68. Un règlement du 10 juillet 1876 précisa les conditions de la fusion. Un décret du 27 février 1878 ajouta les Télégraphes à son portefeuille et lui conféra le titre de sous-secrétaire d’État aux Finances dans le gouvernement de Jules Dufaure. Un décret du président de la République française du 5 février 1879 créa un ministère des Postes et Télégraphes, un poste que Cochery occupa jusqu’au 30 mars 188569.
31Les nouvelles Postes donnèrent à Cochery une puissance politique jamais vue auparavant chez les télégraphistes. Premier titulaire de ce ministère spécial, il survécut à toutes les crises ministérielles ; sa présence au ministère des Postes et Télégraphes fut considérée comme imposée par les services qu’il rendit. Il fut considéré comme le réformateur des Postes et des Télégraphes et la personnification du progrès dans ces domaines.
32La période 1878-1881 fut particulièrement féconde au point de vue de la création de nombreux services nouveaux et de la réforme des tarifs postaux et télégraphiques. La loi du 21 mars 1878 établit la taxe télégraphique unique de 5 centimes par mot, et en deux ans fit doubler la circulation télégraphique intérieure70. Presque toutes les taxes postales furent modifiées dans le sens d’un abaissement très notable par la loi du 5 avril 1878. La Caisse nationale d’épargne postale, qui prit un prodigieux développement, fut créée par la loi du 9 avril 188171. Enfin, dès cette même année, le service des colis postaux fut établi avec le concours des compagnies de chemins de fer. Sauf pour le téléphone, qui n’était encore qu’à ses débuts en France, tous les services que les Postes et les Télégraphes assumaient encore en 1900 furent, dès 1881, transformés ou créés72. Désormais, le télégraphe n’était plus un luxe, il était devenu une nécessité administrative, politique, commerciale et industrielle.
B. Une séparation : une spécialisation
33Cochery fut également soucieux d’encourager le progrès technique. Il joua un rôle clé dans la réussite de l’Exposition internationale d’électricité de 1881 et la création du Laboratoire central d’électricité en 188273. À la base des changements introduits par Cochery fut la séparation des fonctions – administratives et techniques – des anciens inspecteurs des Télégraphes. Il créa un corps spécialisé qui traita uniquement de la matière technique et formé en sciences de l’ingénieur. La direction technique des Lignes télégraphiques – c’est ainsi qu’il baptisa le service – exigeait la maîtrise de la « science spéciale de l’ingénieur74 ». Ce fut la première fois que le titre d’ingénieur apparut pour les cadres des Télégraphes. Également, Cochery précisa que « l’enseignement technique… donnera à l’État des fonctionnaires non seulement au courant de la science actuelle, mais prêts encore à en hâter les progrès75 ».
34La direction technique fut séparée du reste des fonctionnaires télégraphistes et postiers76. La direction technique voulait des directeurs ingénieurs régionaux qui surveillaient les ingénieurs et les sous-ingénieurs, c’est-à-dire les anciens inspecteurs et sous-inspecteurs des Télégraphes77. Cochery sépara les services parce que « jusqu’au moment où le service des Télégraphes m’a été confié, la construction et l’exploitation étaient restées confondues, et beaucoup d’agents trouvaient dans cet état de choses un obstacle infranchissable pour parvenir aux grades supérieurs78 ».
35Les autres fonctionnaires formèrent la division de l’Exploitation télégra-
phique79 tout d’abord dans les départements, où il les plaça « sous l’autorité d’un chef unique dans chaque département » – les « directeurs des postes et télégraphes de département80 ». Ce fonctionnaire fut assisté d’un ou de plusieurs agents supérieurs : les inspecteurs et les sous-inspecteurs de
l’exploitation81. Donc, d’une part les inspecteurs surveillèrent l’exploitation, et d’autre part les ingénieurs assurèrent le fonctionnement et la construction des lignes télégraphiques.
36La fusion des Postes et Télégraphes rouvrit la question du recrutement des inspecteurs exclusivement au sortir de l’École polytechnique. Cochery ne choisit ni un recrutement exclusif des polytechniciens ni la promotion exclusive des télégraphistes. La nouvelle École supérieure de télégraphie donna une formation aux sous-ingénieurs du corps. Désormais, l’école admit les anciens élèves de l’École polytechnique ainsi que les anciens élèves de l’École centrale, de l’École normale, de l’École des mines, de l’École des ponts et chaussées, de l’École forestière et les licenciés ès sciences82. Les postes d’ingénieurs de l’État ne furent plus réservés aux polytechniciens. Néanmoins, cinq anciens élèves de l’École polytechnique furent nommés élèves ingénieurs de l’École supérieure de télégraphie en 1878 et 187983. On peut dire que, à ce moment-là, l’École supérieure de télégraphie devint la première école de génie électrique en France84.
37Cochery créa également une école préparatoire à l’École supérieure de télégraphie qui facilita l’entrée des télégraphistes et autres fonctionnaires au grade de sous-ingénieur85. D’autres changements abrégèrent le temps d’avancement de télégraphiste à sous-ingénieur86. Grâce aux réformes introduites par Cochery, en principe un télégraphiste qui passait les examens pouvait se trouver sous-ingénieur à l’École supérieure de télégraphie (ou à l’école préparatoire) après quatre ou six ans87.
C. L’École devient « professionnelle »
38Après la démission de Cochery en 1885, le ministère des Postes et Télégraphes, la direction technique et l’École supérieure de télégraphie traversèrent une période de changements radicaux qui commencèrent par le rattachement au ministère des Finances des Postes et des Télégraphes. Un décret du 30 mai 1887 portant suppression du ministère des Postes et Télégraphes88 répondit au Parlement et à l’opinion publique qui « réclament depuis longtemps l’adoption de mesures qui auraient le double résultat de simplifier les services de l’État et de diminuer ses dépenses89 ». Le Parlement et les Postes et Télégraphes ne cessèrent pas de diminuer ces dépenses et d’augmenter le rendement au Trésor. Un décret du 5 janvier 1889 détacha les Postes et Télégraphes du ministère des Finances pour les réunir au ministère du Commerce et de l’Industrie. C’était logique, puisque : « Le télégraphe est l’outil indispensable des affaires et un des instruments de développement de la fortune nationale », expliqua un rapport de 189990.
39L’ère de la direction technique (la division dite « Matériel et construction » en 188991) ne dura pas longtemps après la démission de Cochery et la suppression du ministère. Un décret du 20 mars 1886, dans le but de compléter la fusion, réunit le service technique au service de l’Exploitation postale et télégraphique dans les départements et investit les directeurs départementaux chargés de ce dernier service des attributions précédemment confiées aux directeurs-ingénieurs. La conséquence de cette réforme fut une diminution du nombre des emplois réservés aux ingénieurs. « Toutefois le nombre des ingénieurs faisant actuellement partie de l’administration est supérieur à ses besoins », selon un rapport au président de la République. « En conséquence, je propose de les réduire par voie d’extinction92. » Donc, la commission du Budget décida la suppression de l’École supérieure des télégraphes parce qu’elle restait limitée au recrutement des ingénieurs93.
40Comme on le vit sous l’administration Foy, cette fois les directeurs départementaux, qui ne furent pas préparés au service technique, se virent obligés d’en abandonner la direction à des subordonnés ayant une compétence spéciale, et ces subordonnés, très exercés à la construction et à l’entretien du matériel et de l’outillage, furent eux-mêmes étrangers à toute la partie du service qui concernait l’exploitation. « Il n’y a qu’un moyen de remédier à un tel état de choses, selon le rapport au président de la République française, c’est de n’admettre dans les rangs du personnel supérieur que des agents possédant des connaissances aussi variées que les fonctions qu’ils auront à remplir94 ». Mais la proposition négligea la constitution d’un corps d’ingénieurs.
41La solution proposée en 1888 par le directeur général des Postes et des Télégraphes, Georges Coulon, conseiller d’État et avocat (de la Compagnie de Suez), fut une rénovation de l’École supérieure de télégraphie en École professionnelle supérieure des postes et télégraphes, une école divisée en deux sections : l’une destinée à recruter spécialement les ingénieurs, l’autre (« la première section ») destinée à recruter le personnel supérieur à l’exception des ingénieurs95. En quelques mots, la première section forma les « managers » de l’exploitation fusionnée des Postes et Télégraphes.
42À partir de la création de l’École professionnelle supérieure, tout aspirant à un emploi supérieur fut obligé d’assister aux cours qui lui conféraient le titre de « breveté de l’École professionnelle supérieure des postes et des télégraphes ». L’élève qui avait suivi régulièrement le cours de l’école professionnelle supérieure et avait satisfait aux examens de sortie recevait le brevet de capacité. L’admission à l’École professionnelle supérieure avait lieu par voie de concours96. Un concours existait déjà pour les agents qui prétendaient à un emploi supérieur, les « examens du second degré97 ».
43Les matières de l’examen ne comprenaient que des notions techniques absolument insuffisantes. À ce moment, les examens du second degré se transformèrent en concours d’entrée à l’École professionnelle supérieure. Les examens d’entrée testaient cinq catégories de connaissances, dont deux sur les questions de sciences mathématiques et physiques, deux sur les services postaux et télégraphiques et une cinquième sur l’histoire et la géographie98. Les élèves de la première section compléteraient par la suite leur instruction postale et télégraphique et recevaient des leçons des professeurs-ingénieurs en matière technique, suffisamment pour les mettre au courant de la partie technique du service qui leur serait ultérieurement confiée99.
44Le programme d’instruction de la première section renferma des leçons sur les appareils télégraphiques et téléphoniques, le matériel et la construction de lignes et les sciences appliquées aussi bien que des cours de législation et d’exploitation postale et télégraphique, le droit administratif, la comptabilité générale et « l’Histoire des relations sociales et du progrès scientifiques100 ». Ces dernières leçons servirent un double objectif. D’une part, elles tentaient de contrebalancer le mépris de l’innovation que la vie administrative et son respect de la règle, de l’ordre et de la discipline, inspirèrent. « Cette disposition de l’esprit » écrit Coulon le 28 juillet 1888 dans son rapport sur la création de l’École professionnelle, « est surtout dangereuse chez un personnel qui doit être à l’affût de toutes les améliorations pour répondre aux légitimes exigences du public ». L’avantage de cet enseignement de l’innovation fut les conférences sur l’histoire des technologies et leurs impacts sur la civilisation : l’invention de la poudre à canon, la boussole, le papier et l’imprimerie, la « transformation du monde par les forces nouvelles, la vapeur et l’électricité. Séguin, Ampère, Arago101 ».
45À partir de l’ouverture de l’école en 1889, le directeur général des Postes et des Télégraphes (déjà connus sous le sigle « P&T ») limita le nombre maximum des candidats à admettre à la première section de l’École professionnelle supérieure. Il fixa le nombre maximum à 30 en 1889 et à 24 en 1891102. En général, le brevet servit de plus en plus de sésame pour les carrières des commis et commis principaux. En juillet 1890, des 27 agents brevetés sortants de l’École professionnelle supérieure (« promotion 1888-1890 »), 4 furent sous-inspecteurs, 3 inspecteurs et 20 furent des commis, commis principaux et contrôleurs103. L’année suivante, le nombre d’inspecteurs et de sous-inspecteurs brevetés déclina à 3 sous-inspecteurs ; le reste se composa de commis (23) et commis principaux (4)104. De 1893 à 1900, la première section n’admit que 25 élèves par promotion105.
D. Une école de génie ?
46Comme pour la première section, le brevet devint une nécessité dans la deuxième section – destinée à recruter spécialement les ingénieurs – dès la création de l’école : « Nul ne peut faire partie de l’administration des Postes et Télégraphes en qualité d’ingénieur s’il n’est pourvu du brevet de capacité de la première section106 ». L’École professionnelle supérieure, ainsi conçue, accueillit des aspirants aux postes d’ingénieur – en principe. En réalité, les cours des ingénieurs furent suspendus dès 1887, jusqu’à 1891107.
47C’est une réalité bizarre, parce que durant la même époque, les Postes et Télégraphes eurent un besoin toujours croissant d’ingénieurs. Suivant l’avis d’une commission instituée en 1884 sous la présidence des Postes et Télégraphes pour préparer un règlement destiné à fixer les conditions techniques à remplir pour l’installation de conducteurs affectés à la transmission de la lumière ou au transport de la force par l’électricité108, l’État chargea les ingénieurs des Postes et Télégraphes de la surveillance de l’installation et de l’entretien de ces conducteurs109.
48De plus, le rachat des réseaux de la Société générale des téléphones – voté par les députés le 10 juillet 1889 – impliqua les ingénieurs dans la gérance des réseaux téléphoniques dont les anciens agents s’intégrèrent aux Postes et Télégraphes110. En effet, les Postes et Télégraphes eurent à diriger les téléphones mieux que la Société générale, spécifiquement, à baisser les tarifs, à répandre l’usage du téléphone à une plus grande clientèle commerciale et industrielle, les usagers principaux du téléphone. En avril 1891, la direction du service téléphonique fut confiée, dans certains départements où le service téléphonique avait acquis une importance particulière et à cause de l’élévation du nombre des abonnés et des travaux considérables entrepris, aux ingénieurs attachés à la direction départementale sous l’autorité du directeur. L’ingénieur fut chargé à la fois de l’exploitation, de la construction et de l’entretien des réseaux111. En 1892, les Postes et Télégraphes constituèrent la direction du service téléphonique de la région de Paris112.
49En 1891, après le transfert des Postes et Télégraphes au ministère du Commerce et de l’Industrie, l’École professionnelle rétablit les cours de la deuxième section et recruta à nouveau des élèves ingénieurs. Le nombre des élèves admissibles au concours à la section technique fut fixé à un pour les années 1891-1893113. L’École professionnelle admit aussi des polytechniciens, qui furent dispensés du concours d’entrée. Furent admis au concours également des fonctionnaires résidant en province qui suivaient des cours d’une faculté des sciences ou d’un établissement d’enseignement supérieur de l’État (un lycée ou collège)114. Néanmoins, le nombre d’ingénieurs formés par l’école ne fut pas égal aux besoins des télégraphes, téléphones et travaux électriques surveillés.
Conclusion : des problèmes persistants
50Les P&T réussirent à apporter un revenu important au Trésor entre 1880 et 1914 ; le montant ne tombant jamais sous les 30 millions de francs115. Mais à quel prix ? Une décennie après les réussites techniques et administratives du ministre Cochery – la création de la direction technique, l’exposition de 1881, l’établissement du Laboratoire central et en 1878 l’École supérieure de télégraphie – les Télégraphes se trouvèrent « en panne ». Les réformes de 1891 – y compris le recrutement à nouveau d’élèves ingénieurs – répondirent aux réclamations du public. Selon une circulaire adressée aux fonctionnaires des Postes et Télégraphes : « L’administration se trouve incessamment saisie, et par le public et par la presse périodique, de plaintes, chaque jour plus nombreuses et plus vives, au sujet des retards que subit l’échange de la correspondance télégraphique ». On nota « que, malheureusement, les retards tendent chaque jour à s’accentuer par leur fréquence non moins que par leur durée116 ». Les délais coûtent de l’argent :
« Les intérêts du public sont, sur ce point, d’accord avec ceux du Trésor. Il est, en effet, démontré par l’expérience que l’échange des correspondances est d’autant plus fréquemment répété qu’il s’opère avec plus de promptitude et d’activité et que le nombre des télégrammes et, par suite, les produits croissent proportionnellement avec la rapidité des échanges […] Quoi qu’il en soit de ces considérations, il est constant que les résultats de notre exploitation télégraphique, comparés à ceux d’autres pays, sont dans un état d’infériorité marquée et qu’il n’est que temps de réagir contre le mal dont nous souffrons117 ».
51Les problèmes des télégraphes persistèrent. En 1900, le directeur général des Postes et des Télégraphes constata que :
« Depuis plusieurs années, les conditions du fonctionnement de l’administration des Postes et des Télégraphes appellent d’une manière particulière l’attention du Parlement. La discussion annuelle du budget est devenue l’occasion d’exposés nombreux et le plus souvent trop justifiés des doléances du public qui ne trouvent pas dans l’organisation de nos services des facilités correspondant à ses besoins118 ».
52Les réductions d’employés diminuèrent les dépenses de l’administration et augmentèrent le revenu du Trésor : « Mais ne convient-il pas de rappeler tout d’abord à ce propos que si le Trésor, ne fût-ce qu’à titre de commanditaire de l’entreprise, a le droit d’escompter un bénéfice évalué en 1884 à 20 %, et qui s’élève aujourd’hui à plus de 25 %119 ? »
53L’administration des Télégraphes, suivant l’initiative du vicomte de Vougy, centralisa le trafic et introduisit des appareils rapides afin d’accélérer la transmission et livraison des dépêches. Cochery, sachant qu’il « est de la plus grande importance que tous les moyens d’action existants soient mis en œuvre, pour assurer la transmission des télégrammes dans des conditions de célérité aussi satisfaisantes que possible », prescrivit « soit l’application du système de transmission double, soit la substitution d’appareils Hughes aux appareils Morse, précédemment en usage, soit, enfin, l’emploi d’appareils rapides et perfectionnés, tels que les appareils Baudot, Meyer et Wheatstone120 ». L’installation des appareils rapides, tels que le Baudot, fut encore le choix de l’administration en 1900121.
54En 1900, aussi, les téléphones furent en panne. L’administration incrimina le manque de personnel technique : « Le personnel chargé des travaux est depuis longtemps insuffisant ; il l’est devenu surtout depuis le développement si considérable du téléphone122 ». Il faut ajouter que la mort de Blavier, chef des ingénieurs, en 1887, et l’assassinat de son successeur Raynaud quelques mois plus tard accentuèrent le déclin des ingénieurs dans l’administration123. La France avait été une initiatrice, construisant quelques-uns des premiers réseaux urbains en Europe et la première ligne interurbaine, celle de Paris à Marseille. Néanmoins, en 1900, les réseaux téléphoniques n’avaient pas pris l’extension qu’ils avaient prise en Allemagne, en Suisse, en Belgique ou en Suède124. « Notre infériorité est manifeste », annonça un rapport officiel125.
55L’histoire du télégraphe en France est l’histoire d’un monopole de l’État que la politique, l’administration et le Parlement renforcent peu à peu. Du point de vue du corps des Télégraphes, c’est l’histoire d’un monopole manqué. Au commencement, le recrutement des polytechniciens dans le corps des Télégraphes – initié par Foy – imita le recrutement des grands corps d’État (Mines, Ponts et Chaussées), mais cette politique ne dura pas longtemps. Les polytechniciens n’eurent pas un monopole dans le télégraphe égal aux ingénieurs des mines ou des Ponts et Chaussées. Peut-être parce que le corps des Télégraphes était plus jeune ? De plus il faut ajouter que, contrairement aux exemples des autres corps d’État, les Télégraphes n’ont jamais établi une vraie école d’application avant l’ouverture de l’École supérieure de télégraphie.
56Le manque de talents en télégraphie, puis en téléphonie, fut le talon d’Achille des P&T. Des réclamations s’accumulèrent au fur et à mesure que l’administration réduisait « par voie d’extinction » le nombre d’ingénieurs employés dans les cadres. Également, ces réclamations augmentèrent au fur et à mesure que l’administration réduisait ses dépenses (spécialement les salaires) afin de reverser un revenu toujours plus important au Trésor. La tutelle du ministère des Finances puis du Commerce et de l’Industrie raffermit le but fiscal d’alimentation du Trésor. Peut-on affirmer que cette tutelle servit la stimulation de l’industrie et du commerce en France ? En 1900, le pays qui était doté d’un des meilleurs réseaux télégraphiques sous le Second Empire, avait un des pires réseaux d’Europe. Les P&T se rendirent compte trop tard du manque d’ingénieurs. Bref, la crise des télégraphes et téléphones en France fut au fond une crise du génie.
Notes de bas de page
1 F. Moigno, Traité de télégraphie électrique, Paris, A. Franck, 1849, p. 60 ; L. Breguet, « Essai sur la télégraphie électrique », sans date, 4°Ca94, Archives du Conservatoire national des arts et métiers, Paris, p. 16 ; et M. Du Camp, « Le télégraphe et l’administration télégraphique », Revue des deux mondes, n° 68, 1867, p. 478.
2 E. Gerspach, « Histoire administrative de la télégraphie aérienne en France », Annales télégraphiques 4, 1861, p. 238-239.
3 « Pouget-Maisonneuve », dossier individuel de personnel, F(90) 20,543, Arch. nat., Paris.
4 Voir les documents dans F(la) 1985(2), Arch. nat., Paris.
5 Ministre de l’Intérieur à Foy, 12 février 1852, F(la) 1985(3), Arch. nat., Paris
6 Ministère de l’Intérieur, administration des Lignes télégraphiques, Règlement pour le service des stationnaires du télégraphe électrique, Paris, Imprimerie nationale, 1850, 3, p. 6-7 et 11.
7 « Loi sur la correspondance télégraphique privée », 29 novembre 1850, in ministère de l’Intérieur, direction générale des Lignes télégraphiques, éd., Lois et règlements, Paris, Imprimerie impériale, 1859.
8 « Règlement sur le service de MM. les inspecteurs du télégraphe », 1834, Documents sur la télégraphie aérienne, t. I, 1834-1840, p. 1-2 ; ministère de l’Intérieur, administration des Lignes télégraphiques, « Règlement sur le service des inspecteurs du télégraphe électrique », Paris, Imprimerie nationale, 1850, p. 5.
9 F. Moigno, Traité de télégraphie électrique, Paris, A. Franck, 1849, p. 281.
10 « Ordonnance du roi portant règlement sur le service de la télégraphie », Lois et règlements, 24 août 1833 ; « Nomenclature des états à fournir à l’Administration », Documents sur la télégraphie aérienne, t. I.
11 « Règlement pour le service des stationnaires du télégraphe électrique », 1850, p. 3 et 11 ; « Règlement sur le service des inspecteurs du télégraphe électrique », 1850, p. 10.
12 « Ordonnance du roi portant règlement sur le service de la télégraphie », Lois et règlements, 24 août 1833.
13 P. Marielle, Répertoire de l’École impériale polytechnique, Paris, Mallet-Bachelier, 1855, p. 206-207 ; « Ordonnance du roi portant règlement sur le service de la télégraphie », Lois et règlements, 24 août 1833.
14 Moniteur universel, 11 mars 1851, p. 692, et 6 août 1853, p. 867 ; « Télégraphie électrique : organisation du service pour les correspondances privées », Journal des chemins de fer, n° 10, 1851, p. 160-161 ; et « Télégraphie électrique privée », Journal des chemins de fer, n° 10, 1851, p. 238-289.
15 « Service des directeurs » et « Instructions », F(90) 1454*, Arch. nat., Paris.
16 Moniteur universel, 11 juin 1854, p. 633.
17 « Décret portant nomination de M. le vicomte de Vougy, préfet de la Nièvre, aux fonctions de directeur de l’administration des Lignes télégraphiques », Lois et règlements, 28 octobre 1853. J’ai tiré des informations biographiques de son dossier de préfet, F(1b) I 176(17), Arch. nat., Paris. On trouve d’autres sources utiles dans le Journal des télégraphes, 3 août 1868, p. 2 et H. Farat, Persigny : un ministre de Napoléon III, 1808-1872, Paris, Hachette, 1957, p. 231.
18 C. Bertho, Télégraphes et téléphones, de Valmy au microprocesseur, Paris, Le Livre de Poche, 1981, p. 137.
19 Voir plusieurs documents administratifs dans F(90) 1472, Arch. nat., Paris.
20 A. Thépot, « La direction des Mines », p. 122-129, F. de Baecque (dir.), Les directeurs de ministère en France, xixe-xxe siècles, Genève, Librairie Droz, 1976. Il explique la différence entre une direction et une direction générale.
21 « Ordonnance du roi portant règlement sur le service de la télégraphie », Lois et règlements, 24 août 1833 ; session de 1836, « Propositions de lois concernant la fixation des budgets de dépenses et de recettes de l’exercice 1837 », AD XVIII(F) 195, Arch. nat., Paris, p. 358 ; session de 1848, ministère de l’Intérieur, « Budget des dépenses de l’exercice 1849 », AD XVIII(F) 444, Arch. nat., Paris, p. 36 ; session de 1850, ministère de l’Intérieur, « Budget des dépenses de l’exercice 1851 », AD XVIII(F) 494, Arch. nat., Paris ; session de 1861, « Budget de l’exercice 1862 : Projet de loi pour la fixation des recettes et des dépenses de l’exercice 1862 », AD XVIII(F) 686, Arch. nat., Paris, p. 274.
22 E. Gerspach, « Histoire administrative de la télégraphie aérienne en France », Annales télégraphiques, vol. IV, 1861, p. 35.
23 « Décret qui règle les attributions des fonctionnaires et agents des lignes télégraphiques », Lois et règlements, 1er juin 1854.
24 Une comparaison entre M. Valée, Annuaire des lignes télégraphiques suivi des décrets et arrêtés concernant les fonctionnaires et agents, Paris, Imprimerie administrative de Paul Dupont, 1858, et Annuaire des lignes télégraphiques, 1er juin 1877, Paris, Imprimerie nationale, 1877, indique que plusieurs des employés aux grades les plus hauts en 1877 furent des inspecteurs en 1858. Une comparaison entre l’Annuaire des lignes télégraphiques, 1er juin 1877 et les listes de polytechniciens dans P. Marielle, Répertoire de l’École impériale polytechnique, Paris, Mallet-Bachelier, 1855, p. 205-207, et P. Leprieur, Répertoire de l’École impériale polytechnique, Paris, Gauthier-Villars, 1867, p. 63, indique également une concentration de polytechniciens parmi les employés aux niveaux les plus hauts du service télégraphique.
25 « Décret qui règle les attributions des fonctionnaires et agents des lignes télégraphiques », Lois et règlements, 1er juin 1854 ; « Décret relatif à l’organisation administrative et la réglementation du service extérieur des lignes télégraphiques », Lois et règlements, 29 novembre 1858 ; « Décret portant réorganisation du service télégraphique », Lois et règlements, 20 janvier 1862 ; « Décret instituant les directeurs de région et modifiant les titres et la situation de divers fonctionnaires et agents », Lois et règlements, 30 novembre 1876.
26 « Décret qui règle le traitement et l’uniforme des fonctionnaires et agents des lignes télégraphiques », Lois et règlements, 4 juin 1854. Son successeur réintégra le principe dans le « Décret relatif à l’organisation administrative et au règlement du service extérieur des lignes télégraphiques », Lois et règlements, 29 novembre 1858.
27 « Ordonnance du roi portant règlement sur le service de la télégraphie », Lois et règlements, 24 août 1833 ; « Décret qui règle le traitement et l’uniforme des fonctionnaires et agents des lignes télégraphiques », Lois et règlements, 4 juin 1854.
28 « Arrêté qui fixe le programme des connaissances exigées des aspirants au surnumérariat dans l’administration des Lignes télégraphiques », Lois et règlements, 15 novembre 1855.
29 J’ai trouvé peu de renseignements biographiques sur M. Alexandre, et ceux-ci ne fournissent pas son prénom. La source le plus utile fut E. Gerspach, « Histoire administrative… », op. cit., vol. IV, p. 232 et 238.
30 « Décret relatif à l’organisation administrative et à la réglementation du service extérieur des Lignes télégraphiques », Lois et règlements, 29 novembre 1858.
31 « Arrêté ministériel qui règle les conditions de l’examen destiné à constater l’aptitude des directeurs de station aux fonctions d’inspecteur », Lois et règlements, 27 mai 1859.
32 Annales télégraphiques 2, 3, 1860, p. 233 et 350.
33 « Décret portant réorganisation du service télégraphique », Lois et règlements, 20 janvier 1862.
34 Marielle, Répertoire de l’École impériale…, op. cit., p. 205-207 ; Leprieur, Répertoire de l’École impériale…, op. cit., p. 63 ; et E. Mercadier, « Les télégraphes », dans École polytechnique : Livre du centenaire, 1794-1894, Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897, tome III, p. 283-284.
35 Dossiers de personnel, F(90) 20,531-20,549, Arch. nat., Paris.
36 Les cas, par exemple, de Marie, Léon Ravasse et Jules, Xavier, Eugène Sieur, dossiers de personnel, F(90) 20,544 et F(90) 20,546, Arch. nat., Paris.
37 Dossiers de personnel, F(90) 20,531-20,549, Arch. nat., Paris.
38 « Statistique de la télégraphie privée en France pendant l’année 1859 », Annales télégraphiques 2,4, 1861, p. 78. Le trafic ne fut pas également distribué dans le réseau. En 1858, 31 % (145 536 sur 463 973) des télégrammes partent de Paris, une ville qui jouit de 16,5 % (12 sur 198) de la totalité des bureaux télégraphiques. Le nombre de dépêches transmises depuis les autres villes est : Marseille (39 830), Lyon (30 859), Bordeaux (19 369), Le Havre (18 980), Nantes (11 100), Lille (10 047), Rouen (8 434), et Toulouse (7 670). E. Pélicier, « Statistique de la télégraphie privée en France pendant l’année 1858 », Annales télégraphiques 2,2, 1859, p. 356-362.
39 « Statistique de la télégraphie privée en France pendant l’année 1859 », Annales télégraphiques 2,4, 1861, p. 78 ; « Tableau des produits des bureaux de l’État en 1866 », Lois et règlements, 1er mai 1867 ; « Tableaux des produits des bureaux de l’État pour l’année 1871 », Lois et règlements, 1er juillet 1872.
40 « Décret portant organisation du personnel du service électro-sémaphorique du littoral de l’Empire », Lois et règlements, 17 mai 1862 ; M. Shaheen, « Télégraphie électro-sémaphorique », Les feuilles marcophilies 226, 1981, p. 29-33.
41 « Conditions imposées aux villes qui demandent la création d’un bureau télégraphique », circulaire n° 112, Lois et règlements, 8 septembre 1856.
42 « Documents relatifs au projet de fusion des administrations des postes et télégraphes », Annales télégraphiques 2, 7, 1864, p. 632-635 ; R.-M. Lemesle, « Lorsque les instituteurs étaient également télégraphistes des bureaux municipaux », Relais 1, 1983, p. 34-35 ; R.-M. Lemesle, « La fusion des services : sources des liens centenaires de solidarité sociale des postiers et des télégraphistes », Bulletin de la société des amis du musée de La Poste, 67, 1982, p. 41-42. De plus, on y trouve des anciens militaires et des femmes. Annales télégraphiques 2, 7, 1864, p. 600-601 ; Journal des télégraphes 1, décembre 1865, p. 10-11 et janvier 1866, p. 3 ; « De la participation des femmes au service télégraphique », Journal des télégraphes 5, 1870, p. 29-31 ; p. 45-46 ; p. 78-80 et p. 90-95.
43 Moniteur universel, 28 juillet 1854, p. 822 ; E. Pélicier, « Statistique de la télégraphie privée… », op. cit., p. 376-379.
44 Règlement des stationnaires, 1852, p. 7-8.
45 « Établissement de stations de dépôt pour les dépêches », Lois et règlements, 2 mars 1856.
46 « Arrêté ministériel portant que les circonscriptions télégraphiques seront à l’avenir établies suivant la division départementale », Lois et règlements, 27 mai 1861.
47 « Arrêté ministériel qui divise le réseau télégraphique en régions et qui les place respectivement sous le contrôle d’un inspecteur général », Lois et règlements, 11 juillet 1861.
48 « Décret portant sur la réorganisation du service télégraphique », Lois et règlements, 20 janvier 1862.
49 C. Bontemps, Les systèmes télégraphiques – aériens – électriques – pneumatiques, Paris, Dunod, 1876, p. 208-210.
50 Journal des télégraphes 2, octobre 1867, p. 5-6.
51 Montoriol, op. cit., p. 233 et 711 ; M. Valée, Annuaire des lignes télégraphiques suivi des décrets et arrêtés concernant les fonctionnaires et agents, Paris, Imprimerie administrative de Paul Dupont, 1858, p. 11 ; Annuaire des lignes télégraphiques, 1er juin 1877, Paris, Imprimerie nationale, 1877, p. 15 ; Marielle, op. cit., p. 206.
52 Rouvier, « Moyen de transmettre simultanément plusieurs dépêches par un même fil électrique », Annales télégraphiques 2, 3, 1860, p. 5-26 ; E. Blavier, « De la transmission simultanée de plusieurs dépêches par un même fil », Annales télégraphiques 2, 4, 1861, p. 147 ; brevet n° 37 986 du 8 septembre 1858, certificat d’addition du 22 février 1859 ; brevet n° 37 987 du 8 septembre 1858 ; brevet n° 74 675 du 6 février 1867, certificats d’addition des 11 avril 1867, 4 octobre 1867, 26 octobre 1867, et 5 février 1868 ; brevet n° 86094 du 16 juin 1869, certificat d’addition du 11 juin 1870 ; brevet n° 94 173 du 20 février 1872, certificats d’additions des 10 mai 1872, 14 octobre 1872, 27 février 1873 et 11 juillet 1873.
53 « Tableaux des produits des bureaux de l’État pour 1870 », Lois et règlements, 31 décembre 1871.
54 Voir des notes biographiques : Annales télégraphiques 3,6, 1879, p. 493-496 et Journal télégraphique 4, 1879, p. 497.
55 « Transmission simultanée sur les lignes aériennes avec l’appareil Hughes », Annales télégraphiques 3, 4, 1877, p. 198-199 ; J. H. F. Grammaccini, « La télégraphe double à la station de Marseille », Annales télégraphiques 3, 4, 1877, p. 497-508 ; « Suppression des condensateurs dans la télégraphie double », Annales télégraphiques 3, 4, 1877, p. 596 ; Ailhaud, « Suppression des condensateurs dans la télégraphie double par l’appareil Hughes », Annales télégraphiques 3, 5,1878, p. 7-8 ; « Le Hughes duplex sans condensateurs », Annales télégraphiques 3, 5, 1878, p. 106 ; L. V. F. Mandroux, « Transmission double sans condensateurs appliquée à l’appareil Hughes (système Ailhaud) », Annales télégraphiques 3, 5, 1878, p. 363-368.
56 J. H. F. Grammaccini, « La transmission simultanée appliquée aux lignes sous-marines », Annales télégraphiques 3, 4, 1877, p. 56-63.
57 « Communication du Comité sur le système de recrutement des ingénieurs de l’État », Mémoires de la Société des ingénieurs civils de France, 1871, p. 507-512.
58 On peut lire le débat dans les Mémoires de la Société des ingénieurs civils de France, 1872, p. 78-89 ; 93-109 ; 123-139 ; 141-163 ; et 213-243.
59 F. N. Mellet, « Ingénieur », dans A. Baudrinont et le Dictionnaire de l’industrie manufacturière, commerciale et agricole, Paris, J. B. Bailli 1837, tome XVI, p. 513.
60 Mémoires de la Société des ingénieurs civils de France, 1872, p. 100 et 222.
61 E. Delfieu, Le monopole télégraphique et téléphonique, Nîmes, P. Gellion et Bandini, 1918, p. 14-17 ; Annales télégraphiques 2,7, 1864, p. 319-320.
62 Commission chargée d’examiner le projet de fusion des Postes et Télégraphes, Rapport du 7 avril 1865, Paris, n.p., 1865.
63 C. Rolland, « Rapport fait au nom de la commission des services administratifs (postes et télégraphes) », Journal officiel de la République française, 10 juillet 1872, p. 4700-4701.
64 Édouard-Ernest Blavier, Considérations sur le service télégraphique et sur la fusion des administrations des Postes et des Télégraphes, Nancy, Sordoillet et fils, 1872.
65 Plusieurs notices nécrologiques furent écrites sur Blavier. La plus longue et plus utile est la « Notice sur la carrière administrative et les travaux scientifiques de É.-E. Blavier », Annales télégraphiques 3,13, 1886, p. 566-574 ; 3,14, 1887, p. 5-44, p. 369-401 ; 3,16, 1889, p. 97-114, p. 193-218.
66 É.-E. Blavier, Considérations sur le service télégraphique et sur la fusion des administrations des Postes et des Télégraphes, Nancy, Sordoillet et fils, 1872, p. 46-47.
67 À sa sortie de l’École polytechnique, en 1845, Pierret entra dans l’administration des Télégraphes en qualité d’élève inspecteur en 1845 et en qualité d’inspecteur général en 1861. Il fut également chevalier de la Légion d’honneur depuis 1858 et fut élevé à commandeur en 1875. Notices nécrologiques, Journal télégraphique 4, 1879, p. 360 ; Annales télégraphiques 3, 6, 1879, p. 207-208.
68 « Louis-Adolphe Cochery », Journal télégraphique 24,10, 1900, p. 235-236. Bulletin hebdomadaire des Postes, Télégraphes et Téléphones, 5e année n° 42 à 46, Cochery nécrologie.
69 E. Delfieu, Le monopole télégraphique et téléphonique, Nîmes, P. Gellion et Bandini, 1918, p. 17-19 ; « Décret portant création d’un ministère des Postes et Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, 10 février 1879, p. 62 ; « Décret nommant le ministre des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, 10 février 1879, p. 62-63. Son fils, M. George Cochery, ancien élève de l’École polytechnique, chef du cabinet du sous-secrétaire d’État aux Finances, fut nommé chef du cabinet du ministre des Postes et des Télégraphes le 7 février 1879. « Notifications diverses », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, 6 octobre 1878, p. 65.
70 « Décret sur les taxes télégraphiques établies par la loi du 21 mars 1878 », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 1, 1er mars 1878, p. 3.
71 B. Oger, Histoire de la Caisse nationale d’épargne : une institution au service du public et de l’État, 1881-1914, Paris, L’Harmattan, 2006.
72 « Rapport adressé au président de la République par le ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, sur les conditions du fonctionnement de l’administration des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 23, 5 mai 1899, p. 155.
73 A. Butrica, « Telegraphy and the Genesis of Electrical Engineering Institutions in France, 1845‑1895 », History and Technology, n° 3, 1987, p. 365‑380.
74 « Arrêté déterminant les attributions des différents services de l’Administration », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 1, 1er mai 1878, p. 5-15 ; « Circulaire sur la fusion des deux services des postes et des télégraphes », 1, 1er mars 1878, p. 15-20 ; « Instruction n° 30 », 1, 1er mars 1878, p. 289-306.
75 « Circulaire n° 17 », 12 juillet 1878, Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 1, juin 1878, p. 143-144.
76 « Arrêté déterminant les attributions des différents services de l’Administration », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 1, 1er mai 1878, p. 5-15.
77 « Circulaire sur la fusion des deux services des postes et des télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 1, 1er mai 1878, p. 19 ; « Circulaire sur les nouvelles attributions des directeurs ingénieurs », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 1, 1er mai 1878, p. 25-28. Le service technique régional comprit les directeurs ingénieurs, les ingénieurs, les sous-ingénieurs, les chefs surveillants, les surveillants, les mécaniciens et les ouvriers employés dans la région télégraphique correspondante. « Circulaire sur la fusion des deux services des postes et des télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 1, 1er mai 1878, p. 18.
78 « Circulaire n° 17 », 12 juillet 1878, Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 1, 4 juin 1878, p. 143.
79 En 1878, dans l’administration centrale, l’exploitation postale reste séparée du service télégraphique. Les seules divisions dites « mixtes » sont celles de la Comptabilité et de la Statistique et de l’Enseignement. « Arrêté déterminant les attributions des différents services de l’Administration », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 1, 1er mai 1878, p. 8-15.
80 « Circulaire sur la fusion des deux services des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 1, 1er mai 1878, p. 16 et 19 ; « Circulaire sur les attributions des directeurs départementaux des postes et télégraphes en ce qui concerne le service des Postes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 1, 1er mai 1878, p. 23-24.
81 « Rapport adressé au président de la République sur l’organisation des services des Postes et des Télégraphes avant et depuis l’année 1878 », La Lumière électrique : Journal universel d’électricité 13, 1878, p. 74.
82 « Circulaire n° 17 », p. 145.
83 Le 6 septembre 1878, MM. Gaston Tongas, Alphonse-Edmond Sueur et Gustave-Émile Rambaud, élèves de l’École polytechnique, furent nommés élèves-ingénieurs des Télégraphes « Nominations dans les emplois supérieurs », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 1, 6 octobre 1878, p. 311. Le 5 septembre 1879, MM. Pierre-Étienne-Marie-Ferdinand Massin et Victor-Antoine Belugou, élèves de l’École polytechnique, furent nommés élèves-ingénieurs des Télégraphes. « Nominations d’élèves ingénieurs des télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 2, 17 septembre 1879, p. 591.
84 “The École supérieure de télégraphie and the Beginnings of French Electrical Engineering Education”, IEEE Transactions on Education, août 1987, p. 121-129, également dans Recherches sur l’histoire des télécommunications, n° 2, 1988, p. 41-54.
85 A. Butrica, “From inspecteur to ingénieur : Telegraphy and the Genesis of Electrical Engineering in France, 1845-1881”, Thèse de doctorat, Iowa State University, 1986, p. 177-179.
86 « Circulaire n° 17 », p. 143 et 145.
87 « Arrêté déterminant les conditions d’admission », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, 2 novembre 1879, p. 716 et 721 ; Cochery, Journal officiel de la République française, 12 juin 1884, p. 164.
88 « Décret portant suppression du ministère des Postes et Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 10, 6 juin 1887, p. 138.
89 « Rapport au président de la République française relatif à la suppression du ministère des Postes et Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 10, 6 juin 1887, p. 137-138.
90 « Rapport adressé au président de la République par le ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, sur les conditions du fonctionnement de l’administration des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 23, 5 mai 1899, p. 181.
91 « Décret concernant l’organisation de l’administration centrale des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 12, 8 août 1889, p. 504-506.
92 « Rapport au président de la République française relatif à la réorganisation de l’École supérieure de télégraphie », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 11, 4 avril 1888, p. 70.
93 « Rapport au président de la République française relatif à la réorganisation de l’École supérieure de télégraphie », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 11, 4 avril 1888, p. 70 ; « Rapport adressé au président de la République sur l’organisation des services des Postes et des Télégraphes avant et depuis l’année 1878 », La Lumière électrique : Journal universel d’électricité, n° 13, 1878, p. 74.
94 « Rapport au président de la République française relatif à la réorganisation de l’École supérieure de télégraphie », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 11, 4 avril 1888, p. 71.
95 Ibid.
96 « Décret », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 11, 4 avril 1888, p. 72.
97 « Examens du second degré », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 3, 26 juin 1880, p. 459-464.
98 « Arrêté fixant le nombre maximum des candidats à admettre, en 1889, à l’École professionnelle supérieure (1re section) et réglant la tenue des examens », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 12, 1er janvier 1889, p. 9-10 ; « Arrêté fixant le nombre des candidats à admettre, en 1891, à l’École professionnelle supérieure (1re section) et réglant la tenue des examens », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 14, 1er janvier 1891, p. 6.
99 « Rapport au président de la République française relatif à la réorganisation de l’École supérieure de télégraphie », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 11, 4 avril 1888, p. 70.
100 « Faits divers », La Lumière électrique : Journal universel d’électricité, t. 29, n° 34, 25 août 1888, p. 398-399. « École professionnelle supérieure », p. 369-370 Almanach national : Annuaire officiel de la République française pour 1893, Paris, Berger-Levrault et Cie, 1893.
101 Voir la discussion dans A. Butrica, « La séparation de la formation en génie et en management à la direction générale des Postes et Télégraphes (1873-1900) », p. 41-50, in L. Badel, La Naissance de l’ingénieur-électricien : Origines et développement des formations nationales électrotechniques, Paris, Presses Universitaires de France, 1997.
102 « Arrêté fixant le nombre maximum des candidats à admettre, en 1889, à l’École professionnelle supérieure (1re section) et réglant la tenue des examens », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes n° 12, 1er janvier 1889, p. 9-10 ; « Arrêté fixant le nombre des candidats à admettre, en 1891, à l’École professionnelle supérieure (1re section) et réglant la tenue des examens », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 14, 1er janvier 1891, p. 6.
103 « École professionnelle supérieure », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 13, 7 juillet 1890, p. 786.
104 « École professionnelle supérieure », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 14, 5 mai 1891, p. 303.
105 « Arrêté accordant le diplôme d’agent breveté de l’École professionnelle supérieure (1re section) à 25 élèves sortis de l’école en 1893 », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 16, 5 mai 1893, p. 142-143 ; « Arrêté fixant le nombre des élèves pouvant être admis à la 1re section de l’École professionnelle supérieure, en 1896, et la date du concours », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 19, 5 mai 1896, p. 167-168 ; « Arrêté accordant le diplôme d’agent breveté de l’École professionnelle supérieure (1re section), à 24 élèves qui ont satisfait en 1896 aux examens de sortie de l’École » Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 19, 6 juin 1896, p. 363 ; « Liste des candidats admis à la 1re section de l’École professionnelle supérieure en 1897 », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 20, 5 mai 1897, p. 345-346 ; « Fixation du nombre maximum d’agents à admettre, en 1898, à la première section de l’École professionnelle supérieure », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 21, 5 janvier 1898, p. 1-2 ; « Arrêté, du 19 mai 1897, accordant le diplôme d’agent breveté de l’École professionnelle supérieure (1re section), à 25 élèves qui ont satisfait en 1897 aux examens de sortie de l’École », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 20, 5 mai 1897, p. 344-345 ; « Arrêté du 16 mai 1900, accordant le diplôme d’agent breveté de l’École professionnelle supérieure (1re section), à 25 élèves qui ont satisfait, en 1900, aux examens de sortie de l’école », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 23, 6 juin 1900, p. 440-441. La seule exception fut l’année 1899 ; le nombre maximum des agents pouvant être admis dans la première section fut fixé à 12. « Arrêté du 16 septembre 1899, fixant le nombre des élèves pouvant être admis à la 1re section de l’École professionnelle supérieure, en 1899, et la date du concours », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes n° 22, 9 septembre 1899, p. 279-280. En 1900, le nombre fut encore 25.
106 « Décret », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 11, 4 avril 1888, p. 72.
107 « Arrêté concernant la 2e section de l’École professionnelle supérieure », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes n° 13, 6 juin 1890, p. 657.
108 « Décret instituant une Commission chargée de préparer un Règlement spécial pour l’installation des conducteurs affectés à la transmission de la lumière ou au transport de la force par l’électricité », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 7, 23 novembre 1884, p. 964-965.
109 Journal officiel de la République française, 18 novembre 1884, 6057-6058 ; ministère des Postes et Télégraphes « Projet de règlement concernant les conditions d’établissement et d’exploitation des conducteurs électriques destinés à la transmission de l’éclairage ou au transport de la force » Paris, Imprimerie nationale, 1887 ; « Décret relatif à l’établissement de conducteurs électriques d’éclairage et de transport de force », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 11, 6 juin 1888, p. 122-124.
110 « Arrêté ministériel régularisant la situation dans l’administration des Postes et des Télégraphes des anciens agents et sous-agents de la Société générale des téléphones », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 13, 3 mars 1890, p. 422-423.
111 Il s’agit des départements du Rhône, des Bouches-du-Rhône, du Nord, de la Gironde, de la Seine-Inférieure et de la Loire-Inférieure. « Décision aux termes de laquelle la direction du service téléphonique est confiée, dans certains départements, aux ingénieurs attachés à la direction départementale sous l’autorité du directeur, suivie d’une circulaire explicative adressée aux directeurs du Rhône, des Bouches-du-Rhône, du Nord, de la Gironde, de la Seine-Inférieure et de la Loire-Inférieure », Bulletin Mensuel des Postes et Télégraphe, n° 14, 4 avril 1891, p. 217-218.
112 « Constitution de la direction du Service téléphonique de la région de Paris. Nomination du directeur-ingénieur chargé de cette direction », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 15, 7 juillet 1892, p. 590-591. Sur le développement du téléphone en France, voir P. Carré « Un développement incertain : la diffusion du téléphone en France avant 1914 », Réseaux, t. 9, no 49, 1991, p. 27-44.
113 « Arrêté fixant le nombre des élèves à admettre, en 1891, à l’École professionnelle supérieure (2e section) par la voie du concours, et réglant l’ordre et la tenue des épreuves », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 13, 7 juillet 1890, p. 747 ; « Arrêté fixant le nombre des candidats à admettre, en 1891, à l’École professionnelle supérieure (1re section) et réglant la tenue des examens », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 14, 1er janvier 1891, p. 6 ; « Arrêté fixant le nombre des élèves à admettre, en 1892, à l’École professionnelle supérieure (2e section) par la voie du concours, et réglant l’ordre et la tenue des épreuves », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes 15, 1er janvier 1892, p. 12-13 ; « École professionnelle supérieure. Nomination d’un élève ingénieur », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 16, 7 juillet 1893, p. 211.
114 « Arrêté concernant la 2e section de l’École professionnelle supérieure », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 13, 6 juin 1890, p. 657. Les connaissances exigées furent les suivantes : 1. Une écriture courante et lisible ; une orthographe correcte ; 2. L’histoire et la géographie (programme de l’enseignement secondaire spécial des lycées et collèges 1re, 2e et 3e années) ; 3. Les mathématiques, la physique et la chimie (programmes de la classe de mathématiques spéciales des lycées) ; 4. Le dessin graphique. « Arrêté concernant la 2e section de l’École professionnelle supérieure », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 13, 6 juin 1890, p. 658.
115 P. Musso, « Les débats autour du vote de la loi de 1823 », in C. Bertho-Lavenir (éd.), L’État et les télécommunications en France et à l’étranger 1837-1987, Genève, Librairie Droz, 1991, p. 66.
116 « Circulaire n° 90 relative à la réorganisation des services de la distribution télégraphique », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, 14, 1er janvier 1891, p. 11.
117 « Circulaire n° 90 relative à la réorganisation des services de la distribution télégraphique », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 14, 1er janvier 1891, p. 12.
118 « Rapport adressé au président de la République par le ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, sur les conditions du fonctionnement de l’administration des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 23, 5 mai 1899, p. 154.
119 « Rapport adressé au président de la République par le ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, sur les conditions du fonctionnement de l’administration des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 23, 5 mai 1899, p. 158.
120 « Circulaire relative à la nécessité de faire un emploi complet et judicieux de toutes les ressources du réseau télégraphique », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 3, novembre 1880, p. 867-868.
121 « Rapport adressé au président de la République par le ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, sur les conditions du fonctionnement de l’administration des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 23, 5 mai 1899, p. 185.
122 « Rapport adressé au président de la République par le ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, sur les conditions du fonctionnement de l’administration des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 23, 5 mai 1899, p. 186.
123 M. Atten, « Aux origines de la crise du téléphone français : l’ébauche manquée d’une politique technique de l’État », Réseaux, t. 9, n° 49, 1991, p. 11-25.
124 « Rapport adressé au président de la République par le ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, sur les conditions du fonctionnement de l’administration des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 23, 5 mai 1899, p. 190.
125 « Rapport adressé au président de la République par le ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, sur les conditions du fonctionnement de l’administration des Postes et des Télégraphes », Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, n° 23, 5 mai 1899, p. 191.
Auteur
Historien à la division historique de la NASA, après une thèse de doctorat à l’Iowa State University intitulée From inspecteur to ingénieur : Telegraphy and the genesis of electrical engineering in France, 1845-1881, Andrew J. Butrica a travaillé comme chercheur associé au Centre de recherche en histoire des sciences et des technologies de la Cité des sciences et de l’industrie à Paris. Il a notamment publié To See the Unseen, prix Leopold de l’OAH, 1998 ; Single Stage to Orbit, prix Robinson du NCPH, 2005.
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