Allocution d’ouverture du colloque « Les ingénieurs des Télécommunications dans la France contemporaine »
p. 5-8
Texte intégral
1Bonjour à tous, bienvenue dans ce centre de conférence Pierre Mendès France, centre de conférence de notre maison mère, le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. C’est en effet à ce ministère que le corps est rattaché aujourd’hui et vous pouvez vous considérer ici chez vous pour ces deux journées.
2Ce que je vous propose en introduction, avant de laisser la parole à d’éminents historiens et membres du corps qui connaissent très bien l’histoire des Télécoms, c’est de replacer ce colloque dans son contexte, et puis de vous dire en quoi il nous a semblé qu’il était important pour nous et pour le corps d’évoquer ces pages d’histoire sur lesquelles nous allons revenir.
3Tout d’abord, un mot pour vous rappeler de quel bicentenaire il s’agit : on fête beaucoup de bicentenaires ces temps-ci ! En fait, pour nous, il s’agit de célébrer le bicentenaire de la loi du 21 avril 1810, qui a posé les fondements de l’action publique dans l’exploitation minière. C’était un enjeu majeur à cette époque du xixe siècle, puisqu’il s’agissait d’accompagner la révolution industrielle et économique du pays et de faire en sorte que la France conforte sa place dans le peloton de tête des pays en Europe et dans le monde. Nous célébrons aussi le bicentenaire d’un décret qui est peut-être plus directement lié à une bonne partie d’entre vous aujourd’hui. Il s’agit du décret du 18 novembre 1810 qui a organisé le Corps impérial (signe de l’époque) des ingénieurs des Mines et qui a dans le même mouvement créé le Conseil général des mines. Vous savez que ce dernier est devenu le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies avec la fusion intervenue il y a près de deux ans. Cela étant dit, les célébrations que nous commémorons aujourd’hui présentent pour nous tous un double intérêt. D’abord, il nous appartient d’honorer l’héritage de ces deux siècles d’histoire que nous allons retracer ensemble, qui ont été extraordinairement riches en évolutions majeures pour notre pays, et ce faisant d’évoquer la mémoire des aînés qui nous ont précédés et qui ont façonné le développement économique, industriel et scientifique de notre pays.
4Dans ce domaine, vous savez que les télécommunications ont été un facteur essentiel de modernité parce qu’elles ont aboli au fil des époques à la fois les frontières de l’espace et celles du temps. Les deux jours qui viennent nous donneront l’occasion d’illustrer cela plus en détail. Mais au-delà de l’héritage, ces célébrations sont également pour nous l’occasion de nous tourner vers l’avenir, pour montrer comment, à l’image de nos anciens, nous sommes en permanence attachés à identifier ce que sont les grands enjeux de notre temps présent et de préparer évidemment une société future que nous espérons encore plus humaine et plus efficace. En soulignant une particularité de notre époque : aujourd’hui nous raisonnons à l’échelle européenne, voire mondiale, dès lors que nous nous intéressons à l’avenir et aux évolutions de nos sociétés. J’espère que ces colloques, et en particulier ceux qui ont une vocation historique comme aujourd’hui, permettront d’établir cette passerelle entre les générations passées évoquées dans les deux jours qui viennent et les générations futures, en tout cas celles qui sont présentes dans cet amphithéâtre ou qui nous rejoindront un peu plus tard.
5Je tiens à insister sur le fait que ces cérémonies du bicentenaire sont certainement pour nous l’occasion de souder encore davantage les deux cultures historiques qui se sont mariées au moment de la fusion dite Mines-Télécoms, il y a deux ans. Je voudrais aussi qu’on profite de ces colloques où l’on évoque d’un côté l’histoire de l’industrie des mines et des industries liées, et de l’autre le secteur des technologies de l’information, pour croiser les cultures, pour faire en sorte que les uns comprennent mieux l’histoire, l’expérience et la culture des autres : cela concourt à cette fusion et à la solidité de l’alliage que nous avons voulu réaliser il y a deux ans.
6Nous arrivons en effet à la fin de ce cycle de commémorations pour lequel nous avons organisé un certain nombre d’événements que je vais brièvement rappeler : deux colloques à vocation prospective, dont le premier, tenu au mois de juin, était consacré aux technologies de l’information et animé par Alain Bravo. Les conclusions de ce colloque de prospective en technologies de l’information ont été extraordinairement intéressantes pour ceux qui ont pu les partager. Il y a eu un deuxième colloque au mois de septembre, qui a été consacré aux questions d’équilibre énergétique. Il a été animé par Claude Mandil. Ces deux colloques ont connu un vrai succès avec chacun environ 500 participants. Puis il y a ces deux colloques historiques : le premier qui a eu lieu il y a quinze jours était consacré à la filière Mines, aux questions de cette industrie, et celui d’aujourd’hui, sur les technologies de l’information. Le tout convergera vers un colloque de synthèse qui se tiendra le 18 novembre ici même. Ce 18 novembre n’est pas un hasard, c’est exactement la date bicentenaire du décret dont je citais la référence tout à l’heure. Madame Lagarde nous fera l’honneur d’être présente ce jour-là, en tant que présidente du Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies et donc, d’une certaine manière, notre chef de corps. Nous aurons l’occasion d’avoir plusieurs tables rondes qui permettront à la fois de faire la synthèse de tous les travaux que j’ai brièvement rappelés, puis de mettre tout cela en perspective pour la suite. J’ajoute, comme beaucoup d’entre vous l’ont souhaité, que les plus jeunes générations du corps seront associées à la préparation et aux échanges lors de ce colloque du 18 novembre.
7Alors, si je reviens un instant au sujet qui nous intéresse aujourd’hui, les technologies de l’information, je crois que vous êtes tous excessivement concernés par cette question ; en tout cas je reconnais beaucoup de visages dont je sais qu’ils ont œuvré au fil des années passées, formidablement, dans ce domaine-là. Nous allons retracer plus de deux siècles d’histoire puisque nous remontons à Chappe et à la bataille de Valmy qui a fait connaître l’existence de ce télégraphe, pour arriver aux mutations actuelles du secteur. Donc vous voyez que l’on va balayer très large ce qui restera dans l’histoire humaine une période de profonds bouleversements aussi bien technologiques qu’humains : les technologies de l’information ont substantiellement modifié, en quelques décennies, la façon de travailler, la façon dont nos sociétés s’organisent. Je voudrais, pour conclure, remercier chaleureusement tous ceux qui ont donné beaucoup de leur temps et de leur énergie pour qu’on en arrive là aujourd’hui, même si cela n’est qu’un début. Tout d’abord les historiens qui ont accepté d’intervenir et d’assurer la direction scientifique du colloque. Au premier rang d’entre eux, bien sûr, je salue Pascal Griset ainsi qu’Éric Godelier.
8Il faut aussi rendre hommage à l’action de Philippe Picard qui est président de l’AHTI, l’Association pour l’histoire des télécommunications et de l’informatique. À noter qu’il est aussi ancien président de l’Association des ingénieurs des Télécommunications : il connaît mieux que personne la contexture humaine de la composante Télécom et son histoire. Je voudrais associer aussi Benjamin Thierry, qui a épaulé étroitement Philippe Picard dans cette préparation ; je voudrais aussi remercier tous ceux qui vont se succéder à la tribune, que ce soient les présidents de séance comme Andrea Giuntini aujourd’hui ou comme discutants, aujourd’hui Jean-Pierre Coustel, demain Mireille Campana. Je voudrais également remercier l’IGPDE sans lequel ces affaires n’auraient pas pu avoir lieu puisqu’ils nous ont aidés à monter le colloque de manière très opérationnelle et, en particulier, Patricia Bas qui pilote cela avec toute son équipe. Je vous rappelle aussi que les travaux de ce colloque seront publiés par l’IGPDE, nous aurons donc une trace pour préparer le tricentenaire ! Les échanges d’aujourd’hui seront synthétisés lors du colloque final du 18 novembre,
puisque c’est Pascal Griset et Philippe Picard qui seront les rapporteurs de synthèse dans un mois pour parler de nos travaux.
9Je vais laisser la parole à ceux qui sont les plus qualifiés pour parler de l’histoire et des technologies de l’information et je cède la parole à Pascal Griset qui va rejoindre le panel de la première session.
10Merci pour votre attention, bonnes deux journées à vous tous et, encore une fois, merci aux orateurs de cette première table ronde.
Auteur
Directeur général de la direction générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services depuis décembre 2012. Pascal Faure, ingénieur général des Mines, a débuté sa carrière dans la R&D aux Laboratoires Bell (États-Unis, PA), chez Apple Computer (États-Unis, CA), puis au Centre national d’études des télécommunications (France Télécom/CNET) en tant que chef de projets dans le domaine de la sécurisation des communications et de la cryptologie. De 1992 à 1995, il a travaillé au ministère du Budget sur les crédits de la politique informatique administrative ; il a ensuite été nommé conseiller technique chargé des affaires budgétaires, fiscales, emploi et aménagement du territoire au cabinet du ministre du Tourisme, puis du ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ville et de l’Intégration. De 1997 à 2001, Pascal Faure a occupé le poste de directeur du développement, des affaires financières et d’adjoint à l’administrateur général de l’Institut Télécom. Il a alors été nommé directeur technique adjoint au ministère de la Défense. Il a, parallèlement, exercé les fonctions de président de l’Association des ingénieurs des Télécommunications de 2001 à 2006. De 2007 à 2012, Pascal Faure a été nommé successivement vice-président du Conseil général des technologies de l’information (CGTI) puis vice-président du Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) et enfin vice-président du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET).
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