Introduction à la deuxième partie
p. 83
Texte intégral
1L’année 1953 constitue un tournant dans l’appréhension de la question de l’extension du crédit à la consommation en France. Si l’insécurité internationale persiste jusqu’à la fin de la guerre de Corée, l’instabilité monétaire a pris fin et l’heure est à la relance de l’économie. Les projets de construction européenne, la nécessité d’allier progrès technique et industriel avec progrès social incitent le gouvernement de René Mayer à préconiser une politique du crédit au service des exportations, mais également au service des besoins des ménages. La productivité du travailleur est fonction de son cadre de vie. Or, le niveau de vie des Français est bas, au neuvième rang des pays de l’OCDE. La paix sociale vacille.
2Sous l’impulsion du ministre MRP des Affaires économiques, Robert Buron, le gouvernement propose alors, dans le cadre d’un plan général de relance de l’économie, de favoriser le développement du crédit à la consommation. En rupture avec la politique menée jusque-là, cette initiative semble traduire la réhabilitation du crédit à la consommation. Cette réhabilitation soudaine ne manque pas de soulever plusieurs interrogations. Pourquoi le gouvernement, en particulier le ministère des Affaires économiques et le commissariat général à la productivité, s’intéresse-t-il au crédit à la consommation ? Peut-on déceler dans ce revirement des influences, notamment étrangères ? Quel est l’accueil fait à cette proposition ?
3En effet, si le souhait du gouvernement est de développer le crédit à la consommation encore faut-il, au préalable, assainir les conditions de sa distribution. Dès lors, la question de la réglementation de ce crédit resurgit, non sans déplaire aux autorités financières. Conscientes de la progression de ce crédit, non seulement aux États-Unis, mais aussi dans plusieurs pays européens qui l’ont déjà, pour la plupart, réglementé, elles s’interrogent sur les critères à retenir. Cette réflexion traduit-elle une conversion au crédit à la consommation ou bien une acclimatation à une tendance considérée comme inéluctable ? C’est ce qu’il convient de déterminer en analysant, d’une part, les conditions de la réhabilitation gouvernementale du crédit à la consommation et, d’autre part, les modalités de la réglementation mise en place.
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