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Conclusion de la première partie


Texte intégral

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3Considéré comme dangereux et inopportun à la fin des années 1940, le crédit à la consommation est rejeté dans la clandestinité faute de légitimité. La Banque de France et le Conseil national du crédit, n’ayant admis que le financement de l’automobile, assimilée à un bien de production tant il est alors peu accessible aux particuliers, les prêteurs illégaux prospèrent au gré des besoins non satisfaits – habillement, chaussures, ameublement, deux-roues – témoins de la faiblesse du niveau de vie des Français dans l’immédiat après-guerre. Ce marché du crédit à la consommation, qui se décline en noir et gris compte tenu de la pénurie, révèle un point majeur : l’importance de la demande. Celle-ci, jointe à la nécessité d’écouler une production industrielle de plus en plus abondante, crée des opportunités pour les explorateurs du crédit issus du monde des banques d’affaires en mal de reconversion à l’issue de la Reconstruction. Sollicités par les fabricants, ils représentent une « issue de secours » pour la Banque de France attachée au statu quo de 1949. Mais l’évolution de la conjoncture économique au début de l’année 1953 met à mal cette solution. Soucieux de maintenir la croissance, le gouvernement dirigé par René Mayer fait « du développement du crédit l’un des moyens de relance de l’économie française ». Inclus dans ce dessein, le crédit à la consommation ne peut être développé sans être réglementé.

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