Le nouveau cadre des relations Nord-Sud et CEE-pays en développement dans les années 1960-1980
p. 85-99
Texte intégral
Introduction
1Tant la Communauté européenne (CEE) que les pays du Sud (j’emploierai ici les termes pays du Sud et Tiers Monde comme synonymes) ont forgé leur identité durant la même période, marquée par le mouvement de décolonisation qui s’est accéléré vers le milieu des années 1950. Le simple fait que la naissance de la CEE et la prise de conscience mondiale des pays du Sud se produisent presque au même moment aurait dû suffire à nourrir plusieurs débats quant à la nature des relations particulières qui les unissent.
2Concernant les pays du Sud, il va sans dire que la guerre froide a joué un rôle décisif en poussant les nations plus faibles à se rapprocher pour promouvoir la paix face à la menace de la destruction mutuelle assurée de l’ère du nucléaire. Cependant, il est tout aussi manifeste que seule la disparition des empires coloniaux européens a permis aux pays nouvellement indépendants de s’affirmer de manière autonome sur la scène internationale.
3Quant à la CEE, si le lien entre décolonisation et mise en place de la Communauté est peut-être moins manifeste, il existe néanmoins. Nous savons désormais que durant une grande partie des années 1950, les puissances coloniales européennes ne s’étaient pas clairement résolues à renoncer à l’importance stratégique que revêtaient leurs empires respectifs du point de vue culturel, politique et même économique. Ceci apparaît clairement dans les publications récentes qui mettent en valeur les efforts conduits au cours des années 1950 pour redonner vie aux empires coloniaux européens, à l’initiative pour l’essentiel de la France et de la Grande-Bretagne, que les spécialistes désignent comme le « réflexe post-impérial1 ». Jean Monnet lui-même rappelait comment Louis Armand (l’un des trois « Sages » chargés, après l’échec de la Communauté européenne de défense en 1954, de promouvoir une nouvelle initiative européenne commune concernant l’énergie nucléaire) avait proposé, de manière provocante, la construction d’une statue à l’effigie de Nasser en tant que « fédérateur de l’Europe2 ». Ayant porté un coup fatal aux visées impérialistes françaises et britanniques en 1956, le dirigeant égyptien avait également permis un nouvel engagement de la France en Europe.
4Le présent article décrit les interactions entre ces deux protagonistes sur la scène internationale, depuis le début de l’institutionnalisation de la coopération entre pays du Tiers Monde, en 1961 (année de la création du Mouvement des pays non alignés), jusqu’à la crise au sein du Tiers Monde consécutive à l’échec du dialogue Nord-Sud lors du sommet de Cancun de 1981.
I. La décennie du développement (1960-1969)
5Nul n’aurait pu prédire si les États nouvellement indépendants qui rejoignaient l’ONU (répartis à travers l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine, soit des millions de personnes dont la religion, la langue et les traditions différaient) chercheraient à se rassembler autour d’intérêts communs ou s’ils seraient en mesure de coordonner leurs interventions. De fait, le risque était important de voir ces peuples, à peine libérés de la domination coloniale européenne, tomber sous la tutelle impérialiste de l’une des deux superpuissances, les États-Unis et l’Union soviétique, dont les ambitions, l’idéologie et la puissance militaire s’opposaient à travers la planète3.
6En 1933, dans la dernière lettre qu’il a adressée depuis sa prison à sa fille Indira Gandhi, Jawaharlal Nehru écrivait : « La pensée, pour trouver sa justification, doit conduire à l’action4 ». Il n’est donc guère surprenant que pour les élites des nouvelles nations, déchirées entre Wilson et Lénine et entre les vertus d’une démocratie libérale fondée sur le marché libre et les exigences propres à une révolution sociale dans le cadre d’une économie planifiée, la nécessité de combler le retard en matière d’industrialisation et de relever les prix des matières premières ait occupé la première place, avant les débats théoriques relatifs à la forme la plus appropriée que devait revêtir l’État. Les défis titanesques du développement seraient relevés non seulement en s’appuyant sur l’assistance militaire et économique de toute nation prête à l’apporter, mais encore en menant des actions coordonnées pour réformer le système international des échanges et le rendre plus favorable aux pays du Sud.
7Le Tiers Monde devait ainsi très rapidement devenir le principal lieu d’affrontement de différentes visions de la modernité et de l’internationalisation. Mais les pays concernés ne se sont pas contentés de choisir entre ces visions concurrentes du progrès, tout comme ils s’étaient refusé à accepter passivement la logique de la guerre froide comme inévitable (bien que de nombreux pays en développement aient eu à en subir des conséquences dévastatrices). Comme les travaux historiographiques les plus récents l’ont établi, les pays du Tiers Monde ont souvent lutté, individuellement et collectivement, pour imposer leur propre vision du progrès, le plus souvent caractérisée par des niveaux élevés d’intervention publique et des aspirations envers une industrialisation accélérée5, tandis qu’ils cherchaient à promouvoir leurs priorités en matière de droits de l’homme et de droit international6.
8Le développement a constitué le débat économique majeur des années 1960. La première décennie du développement a été lancée par les Nations unies en 1961, avec pour objectif d’atteindre une croissance du PIB d’au moins cinq pour cent dans chaque pays « en développement ». Le développement figurait également au nombre des objectifs de la coopération entre pays occidentaux, de part et d’autre de l’Atlantique, avec la création de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en 1961. L’article premier de la convention relative à l’OCDE indique que l’organisme a pour objectif de « réaliser la plus forte expansion possible de l’économie et de l’emploi et une progression du niveau de vie dans les pays membres7 ».
9Pour les Occidentaux, le développement s’appuyait sur des stratégies tout autant politiques qu’économiques. À l’étranger, il s’agissait d’en finir avec le sous-développement tout en contenant l’expansion du communisme au sein des pays nouvellement indépendants8. Mais le terme est devenu très en vogue au sein du Tiers Monde et du Mouvement des pays non alignés qui avaient peu à peu défini leur propre conception du développement économique. Le Tiers Monde en tant que projet économique s’est donné un cadre plus institutionnel au début des années 1960, en particulier en 1964 avec la création du groupe des 77 (G 77) au sein de la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). La création de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Bagdad, en 1960, peut elle aussi être rangée parmi les tentatives des pays producteurs de matières premières d’œuvrer, de manière conjointe et coordonnée, à l’obtention d’un rôle accru au sein de l’économie mondiale9. Il convient, cependant, de noter que l’effort visant à unir les pays en développement dans une lutte révolutionnaire contre l’impérialisme, qu’Ernesto Guevara a illustré avec le slogan « un, deux, plusieurs Vietnam », n’a pas abouti et a pris fin symboliquement à la mort de l’Argentin, en 1967 en Bolivie. Lors de la deuxième CNUCED à Delhi, en 1968, la possibilité d’une révolution politique à l’échelle internationale était écartée, du fait notamment de divergences entre les visions du communisme de l’URSS et de la Chine, tandis que la nécessité d’une réforme de l’économie mondiale à l’avantage des pays les plus pauvres restait d’actualité.
10L’un des principaux courants de la pensée économique adopté par les dirigeants du Tiers Monde aux prises avec le cercle vicieux de la pauvreté et de la dépendance économique de leurs pays a été formulé par le premier secrétaire général de la CNUCED, l’économiste argentin Raúl Prebisch10. Cette doctrine, promue avec un succès croissant par Prebisch et par d’autres économistes issus pour la plupart d’Amérique latine, est connue sous le nom de « structuralisme » ou de « théorie de la dépendance ». L’idée fondatrice était celle d’un déséquilibre croissant et structurel entre le Nord, producteur de biens manufacturés dont les prix progressaient sans cesse du fait des innovations technologiques et des pressions syndicales, et le Sud, producteur de matières premières dont les prix reculaient, confronté à des revenus toujours plus maigres à distribuer à une population urbaine en pleine expansion. Ce déséquilibre devait être corrigé sans tarder afin d’éviter une révolution mondiale, et la mise en place de plusieurs réformes pouvait être envisagée :
Un accès préférentiel, pour les produits manufacturés des pays en développement, aux marchés des pays industrialisés, ce qui se traduirait par la création d’un système de préférences généralisées (SPG) ;
La négociation, sous le contrôle des Nations unies, d’accords visant à stabiliser (ou à relever) les prix des matières premières ;
L’accroissement de l’aide au développement visant à favoriser l’industrialisation, cette aide étant portée à 1 % du PIB des pays industrialisés ;
La suppression des taxes sur les produits tropicaux et l’abolition de toutes les barrières au commerce des produits agricoles.
11Si ces propositions constituaient les lignes directrices d’une action conjointe des pays du Tiers Monde au sein de la CNUCED, quelle était, à la même période, l’image de la Communauté européenne sur la scène internationale et, plus précisément, à l’ONU ?
12Même si la notion d’Eurafrique, qui représentait les pires travers d’un éventuel legs colonial, se trouvait affaiblie par la signature de la convention de Yaoundé en 1963, la CEE peinait à s’affranchir de l’image véhiculée par les anciens colonisateurs présents en son sein. De fait, la CEE a été l’une des cibles privilégiées des critiques des pays en développement au cours des années 1960. Citons simplement quelques-uns des reproches formulés à son encontre dans le cadre de l’ONU11 :
La convention de Yaoundé s’appuyait sur des liens historiques qui perpétuaient la domination des anciennes puissances coloniales en Afrique (par exemple au travers du système des « préférences inverses » ou de l’impérialisme linguistique) ;
Yaoundé visait à diviser l’économie mondiale en trois grandes régions macroéconomiques : les Amériques, sous l’hégémonie des États-Unis, l’Eurafrique, dominée par la CEE, et l’Asie, sous l’autorité du Japon ;
La politique agricole commune (PAC) prévoyait un traitement distinct pour les produits agricoles issus du Tiers Monde, portant atteinte à l’une des principales sources de revenus de ces pays ;
L’Europe occidentale, qui avait bénéficié du plan Marshall pour sa reconstruction économique au lendemain de la seconde guerre mondiale, ne reconnaissait pas le besoin d’un flux d’aide considérable pour venir en aide aux régions réellement démunies.
13De fait, la Communauté était constituée de pays gouvernés pour la plupart, à la fin des années 1960, par des partis conservateurs qui cherchaient avant tout à améliorer les performances de leur économie nationale et se préoccupaient assez peu de la mise en place de nouvelles relations Nord-Sud. Les socialistes et les démocrates chrétiens, qui constituaient les deux grandes familles politiques de l’Europe de l’Ouest, doutaient fortement de la neutralité du Mouvement des pays non alignés, que beaucoup jugeaient « immoral », et préféraient miser sur l’aide résultant de la coopération économique des pays occidentaux, plutôt que de promouvoir une quelconque initiative avancée par les pays en développement12. Il est probable que l’Église catholique, qui avait clairement perçu au début des années 1960 la nécessité de s’adresser directement à ces nations en pleine expansion démographique, était plus disposée à entendre les demandes des pays en développement. À tel point qu’en mars 1967, dans son encyclique Populorum progressio, le pape Paul VI prenait clairement position en faveur d’un accord sur le prix des produits de base13.
II. La décennie du dialogue Nord-Sud (1970-1980)
14La fin des années 1960 a été marquée à la fois par une radicalisation politique dans nombre de pays du Tiers Monde et par une radicalisation des opinions dans les pays d’Europe occidentale, issue des événements politiques et sociaux de 1968 et alimentée par un très large mouvement d’opposition à la guerre du Vietnam14.
15Il convient ici de souligner que l’un des principaux changements culturels à l’origine de la mobilisation des ouvriers et des étudiants en Europe occidentale réside en une critique sans concession de la ligne de l’allégeance nationale, de la realpolitik et du militarisme affichés par les élites au pouvoir. En outre, grâce aux nouveaux médias en réseaux et aux communications par satellite, une conception nouvelle voyait le jour selon laquelle l’humanité était en quelque sorte réunie autour de questions de portée mondiale telles que la paix, la protection de l’environnement ou la lutte contre la malnutrition et la pauvreté15. Les expérimentations politiques, la littérature et les arts issus du Tiers Monde suscitèrent dès lors un large intérêt. Le « tiers-mondisme », concept vague s’il en est, a ainsi représenté l’un des principaux courants culturels de l’après 1968, qui s’est répandu largement, non seulement dans les milieux universitaires mais aussi parmi les élites politiques. Il a contribué au glissement vers la gauche de l’establishment politique européen qui pouvait être vu comme une rupture franche avec le conservatisme des années 1960. Marqué par cette évolution, le président américain Richard Nixon, qui ne cessait de s’inquiéter d’un glissement des Européens vers une position empreinte de « neutralité » ou, quoi qu’il en soit, de plus d’autonomie dans leurs relations internationales, a très justement exposé cette nouvelle donne politique à son conseiller Henry Kissinger :
« Au vu de la manière dont les Européens s’expriment désormais, l’unité de l’Europe ne nous sera pas favorable, que l’on raisonne en termes politiques ou économiques. Lorsque nous parlions de l’unité européenne, nous pensions aux dirigeants de l’Europe qui contrôleraient la situation. Il s’agissait de personnes avec qui nous pouvions nous entendre. Aujourd’hui, cependant, si nous évoquons l’unité européenne et regardons vers l’avenir, nous devons bien admettre une dure réalité : l’Europe sera dirigée pour l’essentiel par des dirigeants qui pencheront vers la gauche ou par des socialistes. J’en suis convaincu, même si Edward Heath est encore au pouvoir. Même au Royaume-Uni et en France, dans le contexte actuel, les médias et l’establishment penchent fortement à gauche aujourd’hui et adoptent même une attitude de plus en plus hostile aux États-Unis16 ».
16La nouvelle idée sous-tendant l’action du G 77 et du Mouvement des pays non alignés (qui intervenaient de plus en plus conjointement) avait déjà été présentée lors de la première conférence internationale sur les droits de l’homme tenue à Téhéran en 1968 : les droits collectifs et économiques, en particulier le droit de souveraineté sur les ressources naturelles devrait s’imposer sur les droits de l’homme individuels17. Le fait que la troisième CNUCED en 1972 se soit déroulée à Santiago du Chili, sous la présidence charismatique de Salvador Allende, ne doit rien au hasard : le dirigeant socialiste, qui avait nationalisé le secteur du cuivre dans son pays, avait prononcé devant l’assemblée générale des Nations unies un discours resté célèbre soulignant la nécessité de réformer le système monétaire international.
17L’exigence de la souveraineté sur les ressources naturelles et l’appel à réformer les institutions de Bretton Woods ont trouvé écho auprès des pays producteurs de pétrole. En 1969, l’arrivée au pouvoir de Muammar Kadhafi en Lybie a donné le signal d’un possible durcissement de la position des pays producteurs de pétrole face aux multinationales. À bien des égards, l’Opep a dès lors représenté le porte-drapeau du Tiers Monde, relayant les attentes des producteurs de matières premières (l’Algérie représentant la principale liaison entre les producteurs de pétrole et les autres pays en développement). Ce changement de contexte au sein du Mouvement des pays non alignés a bientôt été relevé par les diplomates du Venezuela. Au début de 1973, le Venezuela (premier producteur de pétrole en Amérique latine et pays clé dans le jeu politique du continent) envisageait sérieusement de rejoindre le Mouvement des pays non alignés, estimant que celui-ci accordait désormais la priorité aux préoccupations économiques, et non plus à la neutralité. Le ministère des Affaires étrangères a ainsi défini une nouvelle position selon laquelle :
« La période où les gouvernements démocratiques du Venezuela craignaient de mécontenter les États-Unis ou les forces conservatrices de notre propre pays est révolue… Aujourd’hui, les pays d’Afrique et d’Asie doivent reconnaître toute la portée de nos mesures concernant le pétrole, en matière d’émancipation, de nationalisme et d’anti-néocolonialisme. Ces pays pourront alors choisir de rejoindre le Venezuela au sein d’un front commun de résistance aux pressions hégémoniques qui cherchent à nous empêcher de tracer notre propre voie18 ».
18Ce processus de radicalisation a, sans doute, atteint son paroxysme en 1974, lors de la sixième session extraordinaire de l’assemblée générale de l’ONU (la première entièrement consacrée à des questions économiques), avec l’adoption de la déclaration instaurant un nouvel ordre économique international (NOEI). Le NOEI était assorti d’un « plan d’action » qui visait prioritairement la création d’un fonds commun pour les produits de base, alimenté à la fois par les pays consommateurs et les producteurs de matières premières, afin de redistribuer structurellement les richesses depuis les pays industrialisés vers les pays en développement19. Par ailleurs, la Charte des droits et devoirs économiques des États a été adoptée à la majorité par l’assemblée générale de l’ONU le 12 décembre 1974. L’article premier de la Charte précise ainsi : « Chaque État a le droit souverain et inaliénable de choisir son système économique, de même que ses systèmes politique, social et culturel, conformément à la volonté de son peuple ». Au nombre des droits mentionnés dans la Charte figurent la liberté de nationaliser des secteurs stratégiques sans encourir de sanctions et la liberté pour chaque État de gérer ses propres produits de base.
19De fait, jusqu’à la toute fin des années 1970, les débats internationaux au sein des instances de l’ONU ont été dominés par les éléments suivants : le bloc des pays du Sud ; les efforts visant à limiter le rôle des institutions de Bretton Woods et à modifier les relations de pouvoir entre celles-ci ; la nécessité de promouvoir le droit à l’autodétermination des nations les plus petites et les plus pauvres pour les prémunir de l’ingérence de pays plus puissants ou de multinationales immensément riches. C’est dans ce contexte que se sont tenus les débats sur le nouveau droit de la mer, visant à protéger les zones côtières de chaque pays des activités d’exploration conduites par des États et des groupes étrangers, et que s’est livrée la bataille relative au nouvel ordre mondial de l’information (NOMI) portant sur la mise en place de médias autonomes dans les pays du Sud.
20À plusieurs titres, ce nouveau contexte a influencé le climat politique de la Communauté européenne, dont les dirigeants étaient désormais bien plus ouverts, et qui, rappelons-le, venait d’adopter en 1969 les premières procédures de la Coopération politique européenne (CPE) et de donner le feu vert au premier élargissement, avec l’adhésion du Royaume-Uni, du Danemark et de l’Irlande. La CEE devenait ainsi la première zone d’échanges commerciaux au monde et, potentiellement, l’un des principaux acteurs au sein des institutions internationales telles que le FMI, la Banque mondiale et les Nations unies20.
21Je me contenterai ici de mentionner les principales initiatives qui semblent avoir illustré le nouvel intérêt des diplomaties des pays de la CEE envers le Tiers Monde :
en 1971, la CEE a été la première organisation à adopter son système de préférences généralisées21 ;
lors du sommet de Paris, en 1972, la CEE s’est proclamée le « partenaire privilégié » des pays en développement et, notamment grâce à l’élan donné par le président de la Commission alors en fonction, Sicco Mansholt, a ouvert la voie à une coopération et une politique de développement à l’échelle mondiale, en cherchant à dépasser la concentration régionale sur l’Afrique22 ;
la signature, en février 1975, de la convention de Lomé qui introduisait un nouveau mécanisme, le Stabex, répondant ainsi à bien des égards aux attentes des pays du Tiers Monde quant à la stabilisation des revenus des exportations de matières premières23 ;
l’ouverture à Paris du dialogue Nord-Sud (conférence sur la coopération économique internationale, CCEI, de décembre 1975 à juin 1977) auquel la CEE a pris part en tant qu’acteur unique et qui a permis d’aborder à la fois les questions du pétrole, de la dette souveraine et de la réforme des institutions économiques internationales, tout en évoquant les liens entre ces problématiques24.
22Dans chacune des initiatives mentionnées ici, la Communauté européenne siégeait en tant qu’acteur unique, ce qui correspondait bien aux attentes des pays en développement. Les efforts visant à promouvoir le rôle de la CEE sur les questions internationales ont apparemment été couronnés de succès puisque la CEE est devenue membre du G 7, créé lors du sommet de Rambouillet en 1975. Ces efforts ont permis au président de la Commission européenne, Roy Jenkins, de participer au G 7 pour la première fois lors du sommet de Londres, en 197725.
23Pouvait-on en conclure pour autant que la CEE avait définitivement assis son statut d’acteur sur la scène internationale, notamment d’acteur entretenant des relations particulièrement étroites avec les pays en développement ? Assurément, ce processus a bénéficié du fait que, contrairement à la plupart de ses États membres, la CEE n’avait elle-même aucun passé colonial à se reprocher et pouvait même se poser en modèle d’intégration régionale pacifique. En outre, l’adoption d’une attitude plus positive à l’intention des pays du Sud était précisément l’une des demandes avancées par les socialistes européens, qui avaient pour chef de file Willy Brandt, et constituait l’un des sujets possibles de consensus entre les différentes familles politiques européennes (tandis qu’à l’inverse, les relations vis-à-vis des États-Unis et de l’Union soviétique étaient l’objet de controverses bien plus vives)26.
24Néanmoins, les limites d’une action internationale cohérente de la Communauté ont été particulièrement manifestes sur certains dossiers, comme celui du dialogue euroarabe, où la CEE n’a pu s’imposer comme un interlocuteur crédible faute de pouvoir intervenir de manière directe dans l’incontournable dossier israélo-arabe. Ces limites ont également été difficiles à dépasser dans les échanges avec les pays producteurs de pétrole : les efforts conduits par les États membres en leur nom propre pour établir des relations privilégiées avec des producteurs de pétrole ou pour protéger les multinationales pétrolières établies sur leurs territoires l’ont finalement emporté, fermant la voie à une possible politique énergétique commune susceptible de garantir des approvisionnements de pétrole et de gaz à des prix raisonnables, en contrepartie d’une coopération industrielle et d’un certain apaisement dans les relations politiques vis-à-vis des membres de l’Opep.
III. Après 1981, l’ère de la mondialisation
25Les deux années 1979 et 1980 ont été marquées par une série d’événements qui semblaient annoncer l’affaiblissement et, en fin de compte, l’échec de la coopération entre pays du Sud.
26Le deuxième choc pétrolier de 1979 s’est traduit par une envolée des prix du brut, le baril passant de 13 à 40 dollars, et s’explique en partie par l’instabilité géopolitique causée par la révolution islamique en Iran. Cette deuxième flambée des prix de l’après 1973 n’a pas été assortie, comme lors du premier choc, d’un effort financier des pays de l’Opep vis-à-vis des autres pays en développement. En outre, elle a été suivie du conflit opposant l’Iran et l’Irak, deux membres fondateurs de l’Opep, deux pays en développement jouant un rôle important au sein du G 77.
27L’invasion par les troupes soviétiques de l’Afghanistan, pays pauvre appartenant au Mouvement des non-alignés, a suscité d’importantes tensions opposant les membres de ce mouvement restés dans le camp de l’URSS à ceux, plus critiques, qui s’étaient rapprochés des positions occidentales. Andreï Gromyko, alors ministre des Affaires étrangères de l’URSS, qui avait bien perçu la dimension suicidaire d’une mission militaire en Afghanistan, écrivait en mars 1979 :
« Tout ce qui a été accompli, au prix d’importants efforts, durant ces dernières années en termes de détente des relations internationales, réduction de l’armement, et bien plus encore, tout cela va passer à la trappe. Bien entendu, ce sera un très beau cadeau offert à la Chine. Tous les pays non alignés seront contre nous27 ».
28Enfin, la nouvelle politique monétaire des États-Unis et le relèvement des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine se sont traduits par une réévaluation du dollar, entraînant un alourdissement considérable de la dette des pays en développement auprès des banques privées. Cette inflation de la dette, associée à la faiblesse de la croissance dans les pays industrialisés consécutive à la nouvelle politique déflationniste des États-Unis, a eu des retombées très néfastes pour la plupart des économies en développement, privées de débouchés à l’exportation et réduites à une situation de dépendance financière vis-à-vis de Wall Street et des institutions établies à Washington28.
29La dégradation de la coopération entre pays du Sud a compromis les chances de succès du projet d’instauration d’un nouvel ordre économique international et conduit à l’apparition de ce que l’historien Mark Mazower a appelé le « nouvel ordre économique réel29 ».
30Nous pourrions estimer que ce nouvel ordre a vu le jour avec l’échec du dernier sommet Nord-Sud tenu à Cancun. Ce rendez-vous avait été organisé par le président mexicain José López Portillo, le Premier ministre canadien Pierre Trudeau et le président autrichien Bruno Kreisky, fermement déterminés à relancer le dialogue Nord-Sud au plus haut niveau et à débattre de réformes concrètes à conduire en s’appuyant sur les travaux de la commission Brandt. Les dirigeants de toutes les grandes puissances mondiales s’étaient rendus dans la cité balnéaire pour participer à la conférence, soit en tout vingt-deux chefs d’État et de gouvernement, dont Ronald Reagan et Margaret Thatcher. François Mitterrand, qui condamnait le « darwinisme économique mondial » et appelait à renforcer l’aide internationale et à étendre la portée des accords sur les produits de base, incarnait, aux côtés de Pierre Trudeau, la seule chance de voir les négociations aboutir30. Mais la position de la France était minoritaire au sein des pays industrialisés, dont beaucoup s’étaient, à ce stade, ralliés à la nouvelle doctrine de la Banque mondiale, qui considérait que les pays en développement devaient ouvrir leurs économies et se prendre en charge, et que la réduction des barrières commerciales et l’ouverture des marchés de capitaux seraient les moyens les plus sûrs de soutenir la croissance mondiale. Ronald Reagan représentait le principal obstacle au succès des débats, non seulement de par son aversion, personnelle et idéologique, envers les Nations unies, mais également parce que tout accord sur les produits de base ou sur la question de la dette serait coûteux pour les institutions internationales de Washington, dont le rôle central serait en outre remis en question. Or, l’influence des États-Unis auprès de ces organisations était bien supérieure à celle dont le pays pouvait se prévaloir au sein d’autres forums internationaux31.
31Le Nouvel ordre économique « réel » était caractérisé par les éléments suivants : un nouveau rôle accordé aux institutions internationales établies à Washington, lié à la politique d’« ajustement structurel » qui venait de voir le jour ; la marginalisation des Nations unies ; la position renforcée des marchés financiers, due à la nécessité, pour les pays en développement, d’attirer des capitaux internationaux et de se résoudre, en contrepartie, à libéraliser les échanges de biens et de services. Dans ce nouvel ordre économique néolibéral, les pays devaient entrer en concurrence pour obtenir des ressources financières ou accepter de rester à la traîne ou à la marge de l’évolution de l’économie mondiale.
32La CEE elle-même avait dû surmonter des divisions internes très violentes à compter de la fin des années 1970, en premier lieu celles opposant la France de François Mitterrand au Royaume-Uni de Margaret Thatcher. Cependant, elle devait également faire face à une grave crise économique due à la faiblesse de la croissance, au chômage et à la nécessaire restructuration de ses branches productives. Nous ne nous étendrons pas ici sur l’abandon progressif des politiques keynésiennes au profit d’un crédit croissant accordé à l’idée d’une libéralisation des marchés. Toutefois, il convient de souligner que cette nouvelle remise en cause du rôle de l’État et de la réglementation s’est accompagnée d’un violent rejet du tiers-mondisme de la décennie antérieure. Cette remise en cause partait du principe que la pauvreté n’était pas imputable aux pays industrialisés mais s’expliquait par la corruption et les choix économiques erronés propres aux pays en développement. Signe des temps, l’essai de Pascal Bruckner, Le sanglot de l’homme blanc, paru en 1983 (dans lequel la compassion de l’Europe est assimilée à du mépris, la notion de la décolonisation comme permettant l’émergence de la figure mythique de l’homme nouveau est tournée en dérision, et les régimes injustes et antidémocratiques du Tiers Monde sont dénoncés), a rencontré un fort succès auprès du public32.
33En réponse aux nombreux défis à relever (la disparition du Tiers Monde et l’émergence des nouveaux pays industrialisés, très agressifs), la CEE s’est alors concentrée sur sa dimension régionale, au détriment de ses efforts pour être perçue comme un acteur international. Elle a donné la priorité au potentiel lié à un élargissement en Europe du Sud (Espagne et Portugal) et à l’utilisation possible de son marché intérieur aux fins de relance économique, en libéralisant les flux de capitaux et en limitant le rôle de l’État dans l’industrie et les services. Ce changement de priorités, qui a vu la libéralisation du marché intérieur et le développement régional reléguer au second plan la coopération économique internationale, a coïncidé avec un changement de paradigme qui a influé sur les nouveaux programmes d’assistance et de coopération, accordant la primauté aux aides assorties de conditions et au développement de la régulation internationale établie par les institutions issues de Bretton Woods. À bien des égards, les capitaux et les investissements privés semblaient pouvoir se substituer aux pouvoirs publics dans les politiques de développement.
Conclusion
34Nous remarquons d’abord que, sur un plan général, l’isolement ne semble pas être une évolution envisageable pour les pays européens, tant du fait des liens hérités du passé colonial que de la dépendance vis-à-vis des importations de matières premières et des exportations de produits manufacturés, ou encore de l’immigration, qui provient pour l’essentiel d’anciennes colonies parmi les pays du Sud. Ensuite, nous pourrions avancer que l’abandon de la coopération économique internationale, symbolisé par la rupture du dialogue Nord-Sud en 1981, et l’application de politiques élaborées par les institutions issues de Bretton Woods, s’ils ont été un moyen de faire face au phénomène violent de mondialisation des échanges et des marchés financiers durant les années 198033, ont également alimenté les doutes des pays du Sud quant au rôle ambigu de l’Union européenne en tant qu’agent de la libéralisation et du capitalisme mondiaux.
Notes de bas de page
1 Le présent article s’appuie sur les éléments présentés dans mon ouvrage paru en anglais : After Empires. European Integration, Decolonization and the Challenge from the Global South (1957-1986), Oxford, Oxford University Press, 2012, 304 p. ; Frederick Cooper, “Reconstructing Empire in British and French Africa”, Post-War Reconstruction in Western Europe. International Perspectives, 1945-1949, M. Mazower, J. Reinisch, D. Feldman, Oxford, Oxford University Press, 2011.
2 Jean Monnet, Mémoires, Paris, Fayard, 1976, 642 p.
3 Mark Philip Bradley, “Decolonization, the Global South, and the Cold War, 1919-1962”, The Cambridge History of the Cold War : Origins, 1945-1962, sous la direction de Melvyn P. Leffler et Odd Arne Westad, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, 664 p.
4 Jawaharlal Nehru, Glimpses of World History, Delhi, Oxford University Press, 1980.
5 David Engerman et Corinna Unger, “Introduction : Towards a Global History of Modernization”, Diplomatic History, volume 33, n° 3, juin 2009, p. 375-385.
6 Stefan-Ludwig Hoffmann, “Genealogies of Human Rights”, Human Rights in the Twentieth Century, sous la direction de S. L. Hoffmann, New York, Cambridge University Press, 2011.
7 http://www.oecd.org/document/7/0,3746,fr_2649_201185_1915884_1_1_1_1,00.html.
8 Walt Whiltman Rostow et Max Millikan, A Proposal : Key to an Effective Foreign Policy, New York, Harper and Brothers, 1957 ; Robert A. Packenham, Liberal America and the Third World, Princeton, Princeton University Press, 1973.
9 John M. Blair, The Control of Oil, New York, Pantheon Books, 1976.
10 Edgar J. Dosman, The Life and Times of Raul Prebisch, McGill-Queen’s University Press, 2009, 592 p.
11 Une liste recensait quarante-trois critiques ainsi que les réponses pouvant être formulées. Elle rassemblait des accusations de nature très variée : la CEE n’était rien d’autre que le bras armé de l’OTAN sur le plan économique ; elle était dominée par l’Église et les partis catholiques ; elle creusait les écarts entre les régions pouvant découler du Marché commun ; la PAC risquait d’appauvrir les petits exploitants au bénéfice des grandes entreprises de l’agroalimentaire. « Critiques à l’égard de la Communauté dans le cadre des Nations unies », Archives historiques de l’Union européenne (AHUE), CM2/1962, 122/ab, 8 novembre 1961.
12 Peter Van Kemseke, Towards an Era of Development : The Globalisation of Socialism and Christian Democracy, 1945‑1965, Louvain, Leuven University Press, 2006, 328 p. Concernant en particulier les chrétiens démocrates, consulter Wolfram Kaiser, Christian Democracy and the Origins of European Union, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, 389 p.
13 http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/encyclicals/documents/hf_p-vi_enc_26031967_populorum_fr.html.
14 Giuliano Garavini, “The Empire Strikes Back : The Impact of the Third World on Western Europe 1968-1975”, Contemporary European History, no 16, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, p. 299-319.
15 Gerd-Rainer Horn, The Spirit of ’68. Rebellion in Western Europe and North America 1956‑1976, Oxford, Oxford University Press, 2007, 254 p.
16 “Foreign Relations of the United States (FRUS)”, Foreign Economic Policy, 1973-1976, n° 31, note de service du président Nixon à l’attention du conseiller à la Sécurité nationale Henry Kissinger, 10 mars 1973.
17 Roland Burke, “From Individual Rights to National Development : The First UN Conference on Human Rights, Tehran, 1968”, Journal of World History, volume 19, n° 3, 2008, p. 275-296.
18 Directeur de la politique internationale, « Venezuela y Los Países No Alineados », Algérie, IVe conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays non-alignés, archives du ministère du Pouvoir populaire pour les Relations extérieures (AHMPPRE), 15 janvier 1973.
19 Robert L. Rothstein, Global Bargaining : UNCTAD and the Quest for a NEIO, Princeton, Princeton University Press, 1979.
20 Concernant les efforts conduits de 1969 à 1974 par les nouveaux dirigeants français, allemand et britannique pour mettre en place une politique extérieure européenne commune, consulter Daniel Möckli, European Foreign Policy during the Cold War : Heath, Brandt, Pompidou and the Dream of Political Unity, Londres, IB Tauris, 2008, 528 p.
21 Système qui permet aux marchandises des pays en voie de développement d’accéder au marché de l’Union européenne à des conditions préférentielles.
22 Jan van der Harst, « Sicco Mansholt : courage et conviction », La Commission européenne, 1958-1972. Histoire et mémoires d’une institution, sous la direction de Michel Dumoulin, Luxembourg, Office des publications des Communautés européennes, 2007, 642 p.
23 Jean-Marie Palayret, « Mondialisme contre régionalisme : CEE et ACP dans les négociations de la convention de Lomé », Inside the European Community. Actors and Policies in European Integration 1957-1973, sous la direction d’Antonio Varsori, Baden-Baden, Bruxelles, Nomos, 2006, p. 369‑398.
24 Giuliano Garavini, “The Conference for International Economic Cooperation : a Diplomatic Reaction to the Oil Shock (1975-1977)”, The Road to a United Europe. Interpretations of the Process of European Integration, sous la direction de Morten Rasumussen et Ann‑Christina Knudsen, Bruxelles, Peter Lang, 2009, 380 p.
25 Giuliano Garavini, “The Battle for the Participation of the Community in the G 7”, Journal of European Integration History, no 23, 2006, p. 141-159.
26 Willy Brandt a été élu président de l’Internationale socialiste en 1976.
27 Vladislav Zubok, A Failed Empire : The Soviet Union in the Cold War from Stalin to Gorbachev, Chapel Hill University of North Carolina Press, 2007, 504 p.
28 Selon Bernard Nossiter, le « choc Volcker » et la politique déflationniste des principales puissances occidentales « ont coûté aux nations du Tiers Monde… plus de 140 milliards de dollars en biens et services : 41 milliards d’intérêts supplémentaires, 79 milliards par la baisse des prix des produits de base et 21 milliards par la réduction du volume des exportations. » Bernard Nossiter, The Global Struggle for More : Third World Conflicts with Rich Nations, New York, Harper & Row, 1987, 254 p.
29 Mark Mazower, Governing the World. The Rise and Fall of an Idea 1918 to the Present, New York, Penguin, 2012.
30 Archives nationales (AN), 5 AG 4, 4273, note, « Préparation du sommet de Cancun ; aspects commerciaux », 28 septembre 1981.
31 Entretien avec Henri Nau (membre du Conseil national de sécurité pour les affaires économiques internationales pour la Maison Blanche à compter de mars 1981), consultable en ligne à l’adresse suivante : www.g7.utoronto.ca/oralhistory/nau040507.html.
32 Pascal Bruckner, Le sanglot de l’homme blanc/Tiers-monde, culpabilité, haine de soi, Paris, Seuil, 1983, 309 p.
33 L’une des plus fortes critiques concernant les effets négatifs potentiels d’une hyper-libéralisation des marchés est présentée dans l’ouvrage suivant : Dani Rodrik, The Globalization Paradox : Democracy and the Future of the World Economy, New York, Norton & Company, 2011, 368 p.
Auteur
Giuliano Garavini est chercheur post-doc en Histoire internationale à l’université de Padoue. Il est l’auteur de Dopo gli imperi. L’integrazione europea nello scontro Nord-Sud, Le Monnier, Florence, 2009, paru en 2012 chez Oxford University Press sous le titre : After Empires : European Integration, Decolonization and the Challenge from the Global South (1957-1986). Giuliano Garavini prépare un ouvrage relatif au choc pétrolier de 1973 et coordonne un projet triennal de recherche (FIRB), financé par le ministère italien de l’Éducation, sur le thème du conflit entre pétrole et énergies renouvelables dans les années 1970 et 1980.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Le grand état-major financier : les inspecteurs des Finances, 1918-1946
Les hommes, le métier, les carrières
Nathalie Carré de Malberg
2011
Le choix de la CEE par la France
L’Europe économique en débat de Mendès France à de Gaulle (1955-1969)
Laurent Warlouzet
2011
L’historien, l’archiviste et le magnétophone
De la constitution de la source orale à son exploitation
Florence Descamps
2005
Les routes de l’argent
Réseaux et flux financiers de Paris à Hambourg (1789-1815)
Matthieu de Oliveira
2011
La France et l'Égypte de 1882 à 1914
Intérêts économiques et implications politiques
Samir Saul
1997
Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire (I)
Dictionnaire biographique 1790-1814
Guy Antonetti
2007
Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire (II)
Dictionnaire biographique 1814-1848
Guy Antonetti
2007
Les ingénieurs des Mines : cultures, pouvoirs, pratiques
Colloque des 7 et 8 octobre 2010
Anne-Françoise Garçon et Bruno Belhoste (dir.)
2012
Wilfrid Baumgartner
Un grand commis des finances à la croisée des pouvoirs (1902-1978)
Olivier Feiertag
2006