Introduction
p. 719-720
Texte intégral
« Sans eux [les organes de répartition de Vichy] l’économie exsangue de la France libérée se perdrait dans l’anarchie (...). Trois années de collaboration sincère avec l’Occupant ont déconsidéré le haut personnel économique ».
(Émile Laffon, « Rapport Guizot », septembre 1943.)
« Les crédits et les échanges sont les conditions immédiates et à l’avenir essentielles à la vie des pays d’Europe, et en particulier à la vie et à la prospérité de la France (...) Cette coopération prendra nécessairement une forme politique (...) l’existence d’un fort parti communiste laissera constamment ouverte la plaie que la séparation avec les Russes crée dans la conduite des Affaires étrangères françaises ».
(Jean Monnet, mémorandum à Georges Bidault, 24 juillet 1947.)
1Comme en 1936, la poussée exogène (à l’appareil d’État) de la Résistance pèse sur la relève des structures et de la direction vichyste de l’économie et des finances. A l’aube de la Libération, le général de Gaulle doit arbitrer entre une triple relève (chapitre XXI). Une fois le territoire libéré, l’appareil de direction économique et financière mêle en un dosage subtil les continuités jugées nécessaires et les innovations rendues inévitables, tandis que Pierre Mendès France et René Pleven tentent, sans succès, à l’heure du provisoire, deux expériences éphémères, mais lourdes pour l’avenir (chapitre XXII). D’octobre 1945 à mai 1946, alors que se poursuit le provisoire, la direction de l’économie est doublement marquée par l’apogée des réformes et la conduite d’une négociation financière décisive avec Washington. Au carrefour de ce double mouvement, Jean Monnet conforte sa position à travers une structure nouvelle, en marge de l’administration traditionnelle (chapitre XXIII). Parallèlement à la mise en place des institutions, des objectifs économiques élevés se trouvent définis, alors que les moyens matériels, institutionnels et financiers font cruellement défaut (chapitre XXIV). Avec le discours de Harvard, la direction de l’économie et des finances se trouve placée à un tournant, du fait des apports et des contraintes nouvelles qui lui sont liées (chapitre XXV). Le « semestre noir » (second semestre de 1947) marque l’ajustement atlantique de la direction économique, à travers une crise financière et socio-politique aiguë et la levée de plusieurs hypothèques (chapitres XXVI et XXVII). L’ère du provisoire est alors close.
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