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Sully et ses châteaux

p. 31-42


Texte intégral

1Symbole manifeste de la puissance militaire et de l’enracinement social d’un haut personnage, le château au XVIIe siècle est un signe extérieur de l’affirmation de la richesse de son propriétaire. Dans la carrière de Sully, ascension sociale, enrichissement personnel et acquisition de châteaux semblent aller de concert : simple gentilhomme de la maison de Béthune au moment de son accession au pouvoir au 1598, il devient duc et pair de France en 1606 ; en une dizaine d’années, il accumule l’une des premières fortunes du royaume ; enfin, à partir du rachat à son frère de Rosny-sur-Seine, en 1598, et jusqu’à sa mort, en 1641, il posséda à diverses époques environ 25 châteaux.1 Deux d’entre eux, Sully-sur-Loire près d’Orléans et Villebon près de Chartres, dans lesquels Sully résida habituellement après son départ du pouvoir et surtout dans la dernière décennie de sa vie, ont été dotés d’un élément décoratif particulier, des fresques représentant les autres châteaux du duc2. Ces fresques, intéressantes pour leur caractère iconographique, sont curieuses par la représentation à la fois réaliste et imaginative des châteaux de Sully. Les interrogations qu’elles suscitent, jointes aux renseignements apportés par l’étude de milliers de pièces d’archives laissées par le ministre, et tout particulièrement les marchés de travaux, permettent d’éclairer plusieurs aspects de la personnalité de Sully à travers quatre orientations précises : la valeur symbolique et multiple qu’il attachait à ses châteaux, l’évolution dans le temps de son intérêt pour ceux-ci, les traits de caractère qu’il révèle dans la conduite des travaux, enfin l’enseignement que l’on peut retirer de l’examen des fresques.

Valeurs symboliques du château pour Sully

2Le terme de « château » utilisé pour déterminer les principales propriétés de Sully hors des enceintes urbaines ou militaires recouvre des réalités bien disparates. Tous n’ont pas la même importance et pour quelques-uns, ce terme paraît mal approprié. Dans les différentes valeurs que peut revêtir le château, l’étalage de la richesse n’est pas la motivation première de Sully. Ce qui l’intéresse avant tout, c’est d’acheter des terres féodales avec « château » certes, mais aussi forêt, étang, métairies, moulins, justice, droits seigneuriaux et féodaux. Les contrats d’acquisition et surtout les dénombrements de foi et hommage mentionnent toujours un « château », même s’il ne s’agit parfois que d’un manoir rural (Baugy),3 d’une motte féodale4, de ruines (Bruère), ou même d’un lieu non bâti mais où l’on a le droit de construire un château, siège de la seigneurie (Pouligny)5.

3Le château est le lieu d’affirmation de la puissance seigneuriale. Il abrite la grande salle pourvue d’un dais sous lequel Sully siège comme seigneur haut justicier (il a le droit de faire prononcer des peines de mort). Très significatif est le procès-verbal de prise de possession de la baronnie de Culan le 12 septembre 16146 :

« Il a faict abaisser et abbatre le grand pont d’iceluy, et iceluy abattu, et les portes ouvertes, est entré au-dedans de la basse-court dudit chasteau, est descendu de son carrousse, est entré dans la sallette d’iceluy, d’icelle c’est transporté en toutes les autres chambres qui ont esté par lui veues et visitées, et, s’étant faict faire ouverture d’icelles, s’y est assis et reposé ; et après en estre sorty, et faict fermer lesd. portes, et avoir par long espace de temps esté dans led. chasteau, s’est d’iceluy transporté en la ville dudit Cullant, où estant, a esté recongneu et réclamé par tous les habitants d’icelle pour seigneur, et après avoir veu et visité icelle en tous les endroicts, et avoir faict touts les aultres actes à juste et vraye possession acquérir, nul à ce contredisant, s’est derechef transporté en et au-dedans dudit chasteau et maison dud. Cullant pour y faire sa demeure. »

4Hormis Rosny reconstruit dans le goût du début du XVIIe siècle, les principaux châteaux possédés par Sully ont une allure de château fort avec douves, murailles, pont-levis : Sully-sur-Loire7, La Chapelle-d’Angillon, Villebon, Montrond, Culan, Nogent-le-Rotrou. Compagnon d’armes du roi Henri pendant vingt ans, grand maître de l’artillerie, surintendant des fortifications, gouverneur militaire de plusieurs places sous Henri IV et lui-même capitaine de plusieurs compagnies d’hommes d’armes, Sully affectionne la chose militaire et tient à ce que ses châteaux affirment sa puissance : à Sully-sur-Loire, il fait construire la tour de Béthune qui devait supporter la batterie de canons8 ; Montrond est un véritable arsenal rempli d’armes à feu, de tonneaux de provisions destinées à soutenir un siège9. À Rosny-sur-Seine, où le nouveau château n’offre pas l’aspect défensif des autres demeures, Sully prévoit en 1604 de faire édifier un portail avec ses attributs de grand maître de l’artillerie10.

5S’ils peuvent soutenir un siège, les châteaux de Sully sont aussi des résidences d’agrément et cet intérêt est loin d’être mineur chez Sully. Car c’est dans cet esprit que s’orientent une grande partie des travaux commandés par lui11. Pour les extérieurs : terrasse (La Chapelle-d’Angillon, Rosny), parc, longues allées bordées d’ormes, palissades de verdure en charmes ou en troènes, jardin potager, fontaine ; pour les intérieurs, réfection systématique des carrelages et des marches des escaliers, dépose et réfection des manteaux des cheminées qui fument, nouvelle distribution des cloisons, percement de baies, pose de lambris et de tapisseries, confection de nouvelles huisseries, aménagement de garde-robes, de privés12. La plupart des châteaux de Sully étaient entièrement meublés (bois de lit et literie, tables, chaises) et pouvaient être habités quand le duc et la duchesse le désiraient13.

6Mais le château est avant tout une demeure familiale, un édifice dont l’aspect grandiose réaffirme la puissance, l’ancienneté et l’enracinement social de la famille (les Béthune, Sully fera inscrire leur nom sur une tour des châteaux de Sully et Montrond), un lieu où résident la famille et les parents.

Évolution dans le temps de l’intérêt de Sully pour ses châteaux

7Acquérir une demeure pour sa famille, c’est, en réalité, le tout premier but d’acquisition d’un château pour Sully. Il l’exprime dès 1582 et ce souci sera constant jusqu’à sa mort en 1641, même si ses desseins précis et les résultats obtenus ont évolué dans le temps. Pendant une première période de vingt années, de 1580 à 1598 environ, Sully mène une lutte d’influence avec ses deux frères Salomon et Philippe pour obtenir en pleine possession et jouissance le château paternel de Rosny.

8Devenu chef de famille en 1578 après la mort de son père (1575) et de son frère aîné, Sully rachète en 1582 à ses deux frères Salomon et Philippe les deux tiers du château de Rosny14. Il y installe en 1583 sa jeune femme Anne de Courtenay et leur fils Maximilien né en 1588. Mais malgré l’avènement de Henri IV, Salomon devient gouverneur de Mantes et Sully doit en 1590 rétrocéder ses droits à ses frères, se gardant néanmoins la possibilité de faire « bastir et ediffier château et lieu seigneurial en tel lieu de la terre et seigneurie de Rosny que bon lui semblera »15. En 1597, Salomon meurt ; Sully, alors en pleine ascension du pouvoir, peut régler la succession paternelle à son profit et, le 10 juillet 1598, il rachète tous ses droits sur Rosny à Philippe de Béthune16 et fait immédiatement commencer les travaux. Pendant cette longue période, Sully a possédé deux autres châteaux : Bontin, dot de sa femme et propre de son fils Maximilien, et Moret, acheté en 1594, où il met en œuvre une politique qu’il appliquera désormais presque systématiquement partout ailleurs17 : travaux de réparation, extension du domaine par achat de terres, projets d’urbanisme avec l’aménagement d’une grande allée sur la chaussée de la rivière, qu’il qualifie dans ses Mémoires de « la plus belle de France ».

9Dans une deuxième période, de 1600 à 1616 environ, Sully, alors à l’apogée du pouvoir puis dans une période active de défense de son patrimoine, achète de grands domaines assortis de belles et grandes demeures qui comptent parmi les fleurons de ses possessions ; ayant alors un maximum de possibilités financières, il fait exécuter un peu partout d’énormes travaux.

10Il achète, en 1600, Baugy (adjudication définitive en 1611) ; en 1602, Sully-sur-Loire ; en 1605, Dourdan (vendu en 1611), La Chapelle-d’Angillon, Saint-Amand-Montrond, Bruère, Épineuil, Orval, Le Châtelet-en-Berry ; en 1607, Villebon ; en 1614, Culan. Si Sully-sur-Loire, La Chapelle-d’Angillon et Baugy ont coûté plus de 290 000 livres d’acquisition, on peut estimer que les travaux durant cette période dans les trois châteaux se sont élevés à plus de 170 000 livres18, dont près de 140 000 livres pour le seul château de Sully (acheté 126 000 livres en 1602). Cette période intense d’acquisitions et de travaux ne s’interrompt pas brutalement à la mort de Henri IV car Sully a encore des liquidités à placer ; de fait il achète en 1616- 1617 La Roche-Guillebault et La Prune-au-Pot en Berry et Montricoux et Caussade en Languedoc.

11La troisième période (de 1616 à 1630 environ) est difficile. L’ancien ministre de Henri IV doit déplacer ses centres d’intérêt financiers dans le sud de la France et se défendre contre les prétentions territoriales du prince de Condé ; cette nouvelle lutte d’influence aboutit à la dépossession définitive ou temporaire de plusieurs beaux châteaux et à l’acquisition de nouveaux cédés par Condé auxquels Sully ne prêtera qu’un intérêt secondaire.

12Sully doit céder Villebon à Condé en 1614 (rétrocédé en 1624) et en 1621 et 1624 les terres et les châteaux berrichons situés hors du duché-pairie de Sully-sur-Loire et de la principauté souveraine d’Henrichemont : Montrond, Culan, Baugy, Le Châtelet, Orval, Bruère, La Roche. Condé lui attribue en échange plusieurs terres et châteaux en Picardie (Breteuil, Francastel, La Faloise, Conti) ou aux alentours de Paris (Muret, Meaux, Laas) et quelques terres dans le Perche, autour de Villebon (Nogent-le-Rotrou, Montigny-le-Chartif, Champrond) auquel Sully adjoint en 1626-1627 Les Yys, Lalu-Bellouis, Saint-Pierre et Saint-Lubin.

13Enfin la quatrième et dernière période, de 1630 à 1641, est celle où Sully peut jouir d’une retraite paisible et active dans ses derniers châteaux. Il y fait encore faire des travaux d’agrément qui participent cette fois à l’édification de sa notoriété posthume.

14À la fin de sa vie, Sully possède Sully-sur-Loire et La Chapelle-d’Angillon qui doivent revenir à son fils aîné Maximilien, Rosny-sur-Seine, où il a fait construire un nouveau château resté inachevé et qui est aussi la part d’héritage et la résidence de Maximilien, Villebon et les autres châteaux alentour qui sont la part de son fils cadet François19. Aux autres châteaux cédés par Condé il ne prête qu’un intérêt secondaire : les travaux sont de simple entretien. En dehors de Paris, le duc ne réside plus qu’à Sully et à Villebon.

Les travaux

15La personnalité de Sully apparaît très nettement dans l’immense activité qu’il a déployée pour la restauration et l’aménagement de ses châteaux. Travail sur dossier, travail sur le terrain, travail avec des collaborateurs dévoués, telle peut-on définir la conduite de Sully aux affaires de l’État, telle est sa conduite dans ses affaires privées. Malgré un emploi du temps fort chargé de 1600 à 1610, il se déplace dès qu’il le peut pour aviser sur le terrain des travaux à faire et les signifier en détail à son entrepreneur (les marchés portent souvent cette mention : « ainsi que Monseigneur l’a montré »). S’il ne peut se déplacer, il choisit des personnes de confiance, comme sa femme, Rachel de Cochefilet, pour entendre les comptes et passer les marchés, ou Pierre Everard pour visiter les chantiers. On est encore fort surpris aujourd’hui de la masse de papiers rédigés de la main ou sous la dictée de Sully (contrats d’acquisition, marchés, comptes, pièces justificatives, quittances, états de ce qu’il faut faire, état envoyé par le jardinier au duc de toutes les graines et plantes qui lui manquent20, « Estat de ce que doibt faire le jardinier de Sully en continuant les premiers estats ou instructions qui lui ont esté baillées pour bien cultiver et accomoder le parc et jardin audit Sully21 », « Estat et devis de la terrasse que je veux faire faire à La Chapelle d’Angillon »22), et de leur précision extrême, alors même que de nos jours la mention des petits détails d’exécution se fait le plus souvent verbalement. Pour Sully-sur-Loire, 76 marchés ont été passés du 11 septembre 1602 au 29 mai 160923 ; chacun contient généralement plusieurs centaines de lignes d’une précision surprenante telle que : « Marché (du 20 novembre 1603)... pour abattre les murailles du petit corps de logis... mettre à part le grand portail... afin de le redresser où sera fait l’entrée du château, ... numéroter les pierres pour les reconnaître ». Ou encore, en 1607, il demande de faire abattre à La Chapelle-d’Angillon un cabinet ruiné qui avance en forme de balcon mais il précise : « Il faut se souvenir de n’abattre pas le pan de mur qui vient vers le ruisseau, contre lequel il y a un degré, d’autant que je veux m’en servir. »

16Une telle précision dénote la grande capacité de travail et de suivi du ministre, son intransigeance quant à l’exécution de ses ordres et... sa méfiance. Dans un marché passé le 25 mai 1618 avec le jardinier de Sully-sur-Loire pour replanter les « arbres morts ou languissants », Sully fait inscrire que l’on « marquera les endroictz où lesdits arbres auront esté mis et plantez afin que l’on puisse congnoistre la vérité »24. En 1629, Sully demande de faire greffer les arbres selon un mémoire qu’il fournit « et si, quand ils porteront des fruits, ce ne sont pas les fruits spécifiés dans le mémoire, ils (les jardiniers) reprendront les arbres et rendront l’argent ou replanteront »25. Ou encore, quand en 1618 le jardinier demande à son maître les clés du jardin et du parc, Sully refuse de laisser ouvrir les deux portes du bout du parc ni la grande porte du parc ; le jardinier aura seulement la clé de la petite porte de la basse-cour : « Je veux qu’elle ferme bien mais que le sieur Vision et le jardinier en ayent chacun une clé. »26

17Tant de souci dans l’exécution des travaux dément aussi le soupçon d’un Sully collectionneur de beaux châteaux par seul désir d’affirmation de sa nouvelle richesse. Il ne dépense pas sa fortune pour construire une « folie » architecturale. Ses châteaux sont magnifiques mais on chercherait en vain une débauche d’ornementation, un raffinement artistique dans l’emploi des formes et des matières. La brique, la pierre de taille, les moellons, la chaux, les bois de charpente l’emportent sur les matériaux recherchés. Homme du XVIe siècle, il garde de la Renaissance un goût prononcé pour le portique à l’italienne ou galerie (qu’il emploie à La Chapelle-d’Angillon, Sully-sur-Loire, Culan, Villebon, Montrond), qui a en outre l’avantage de fermer avantageusement la cour du château et d’offrir un espace couvert de circulation. Mais il préfère un portail d’entrée soutenant ses attributs de grand maître de l’artillerie à un escalier monumental si en vogue sous la Renaissance. Homme du XVIIe siècle, épris d’urbanisme (place Royale à Paris, ville d’Henrichemont), il applique à Rosny une composition classique avec corps de logis principal et ailes en retour et repense chacun de ses châteaux dans un ensemble bien articulé où le bâtiment prend place dans un environnement cohérent : canal ou rivière, étangs, parc et jardin, forêt, ville ou village. Il serait trop long de rappeler ici les multiples travaux que Sully a fait exécuter aux abords immédiats du château (levées de Loire), dans l’agglomération (halles), dans le domaine (forêts, métairies, étangs, moulins), dans la région environnante (chemins, levées de Loire, ponts, etc.)27.

18On ne peut passer sous silence le vif intérêt que le duc portait aux travaux des jardins. Tous ont été aménagés de toutes pièces par Sully (à Rosny dès 1601 ; à Sully-sur-Loire, dès 1603 ; à Baugy, en 1607) ou remaniés en profondeur (La Chapelle-d’Angillon). Ils comprenaient trois parties : un jardin potager réparti en 16 carrés28 séparés par des « palissades » de verdure ; un verger ; un grand parc. À Rosny il y avait aussi un jeu de paume et un jeu de boules29 et à Rosny et à Sully-sur-Loire il y avait une fontaine. Les jardins servaient à l’embellissement et à l’agrément des châteaux et fournissaient la table du duc de bons fruits et de bonnes herbes30.

19Dans les marchés pour les jardins apparaît un homme connaisseur des travaux de la terre, qui ne manque jamais d’expliquer au jardinier les bonnes techniques à utiliser. Cette attention est particulièrement prononcée plus on avance dans le temps. Les premiers marchés31 sont déjà très précis quant à la nature et à l’emplacement des plantations, ceux de 1618-1630 sont particulièrement explicatifs quant à la façon de procéder : « fera un rayon bien large et profond, le remplir de bonne terre afin que tout ce qui y sera planté vienne mieux »32, « planter des arbres bien racinez, bien droictz et de belle venue »33, « fournir les arbres bien droits, les moindres de 4 à 5 pouces et de 6 pieds hors terre »34. Herboriser, selon le mot utilisé par Sully pour décrire un séjour à Rosny dans sa jeunesse, n’est pas un simple passe-temps. Il applique son esprit intelligent et curieux et son sens pratique à l’horticulture et à l’arboriculture. On peut même le soupçonner de se livrer à quelques expériences de greffe ou d’acclimatation. En 160835, il fait livrer au château de Sully-sur-Loire 203 cognassiers ou pêchers, 204 abricotiers et amandiers, 203 pruniers et 192 cerisiers. En 1629 Sully fait planter 200 arbres fruitiers dont 29 variétés différentes de poiriers (Bon-Chrétien, Beurré-Hardy, Pucelle de Flandre, Pucelle de Saintonge, Angobert, Cuisse-Madame), 9 variétés de pruniers (dont une variété sans noyaux), 9 variétés de pommiers et 4 de cerisiers.

20Pour l’exécution des travaux et la décoration, Sully ne fait pas appel à des artistes parisiens ou étrangers qui auraient pu lui être recommandés lors de sa période ministérielle. Il leur préfère des hommes de la région, à une exception près, Jean Séjourné, maître fontainier de Paris chargé du bassin et de la fontaine de Sully-sur-Loire36. L’entrepreneur principal de Sully, c’est un certain Jean Gidoin, maître charpentier d’Orléans, qui se voit confier simultanément les chantiers de Sully-sur-Loire et de La Chapelle-d’Angillon. Gidoin possédait une maison à Sully-sur-Loire, au faubourg Saint-Germain. Il s’associa néanmoins pour la construction de la grosse tour de la Sange37 avec Claude Boisnier, qui était également entrepreneur à Henrichemont. Les entrepreneurs de parcs et jardins sont tous Orléanais : Jean Adam, Gilles Fesveau, Jean Le Vacher, Henri Poncellet, Nicolas Joly. Les menuisiers, les couvreurs, tous sont d’Orléans, de Sully, de Lion-en-Sullias. Le tapissier, chargé de fournir la literie et de garnir les meubles de bois, est un certain Pierre Leclerc, de Jargeau38. Deux femmes de Sully-sur-Loire ont confectionné en 1608 les draps de lit avec 220 aunes de toile qui leur ont été envoyées39. S’il n’y pas de mention d’architecte pour le château de Sully, le duc fait appel à un certain Nicolas Ducroz, maître architecte de Saint-Amand, pour le château de Montrond40. Les peintres, La Ronce pour Sully-sur-Loire41 et Jean Boucher pour Montrond42, sont originaires l’un de Chartres, l’autre de Bourges. Ce La Ronce a-t-il été employé aussi au château de Villebon ? Aucun document ne nous permet de l’affirmer.

Les fresques de Villebon et de Sully-sur-Loire

21Dans la dernière décennie de sa vie, Sully, assuré dans la possession de ses biens, dote ses châteaux et demeures d’éléments décoratifs nouveaux. À Sully-sur-Loire, il fait orner le manteau de la cheminée de la grande salle de la représentation du château de Rosny-sur-Seine43. À Villebon, après 1629, il fait faire des fresques de ses châteaux dans la galerie qui s’ouvre sur la cour (3 vues panoramiques de Courville, Montlandon et Nogent-le-Rotrou et 5 vues cavalières de Sully, La Chapelle-d’Angillon, Rosny, Montrond) et fait placer en 1634 deux bustes en marbre de lui-même et de la duchesse dans deux niches au-dessus de la porte de l’escalier principal44.

22Il faut mettre la commande des fresques en relation avec d’autres commandes décoratives de la même décennie. En 1639 Sully commande à Pierre Biard45 pour le château de Villebon une statue en pied de lui-même qui se trouve aujourd’hui au château de Sully. A Sully-sur-Loire, il commande en 1634 au peintre La Ronce pour la galerie sud du Petit Château 16 grands tableaux sur toile représentant ses « faits et rencontres »46. La même année 1634, il commande au peintre Jean Mareschal pour son hôtel parisien de la rue Saint-Antoine47 tout un ensemble de peintures : dans la grande galerie, 15 tableaux de ses hauts faits d’armes, un globe terrestre et les signes du zodiaque sur les plafonds ; dans la petite galerie, des blasons armoriés et dans les pavillons une perspective sur la place Royale et une perspective de jardin. Comment ne pas évoquer aussi une série de sept pièces de tapisserie représentant sous forme de divinités Sully, des membres de sa famille et de la famille royale48. Cette Tenture des dieux, tissée, semble-t-il, au temps où Sully logeait à l’Arsenal comme grand maître de l’artillerie, fut placée en 1634 dans l’hôtel de la rue Saint-Antoine et peut-être ensuite à Villebon, non sans que Sully y ait fait ajouter sa couronne ducale et son bâton de maréchal49. C’est l’époque aussi où l’ancien ministre d’Henri IV met la dernière main aux Œconomies royales, imprimées en 1639-1640 au château de Sully. C’est en 1639 encore que paraît l’ouvrage de Du Chesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune, qui publie quantité de pièces justificatives. Voilà donc tout un ensemble de faits qui concourent à faire des châteaux de Sully un instrument d’affirmation de sa grandeur.

23Un tel parti pris, s’il est exceptionnel, n’est pas unique chez les grands serviteurs de l’Etat et les représentants des grandes familles. Galiot de Genouillac (1465-1546), maître général de l’artillerie et grand écuyer, fait sculpter dans son château d’Assier en Quercy les attributs de ses fonctions : boulets, canon, épée fleurdelysée. Il y fait placer sa statue équestre et fait sculpter encore une longue frise décorative célébrant ses campagnes militaires. Au château de Montal, toujours en Quercy, la châtelaine Jeanne de Balzac fait représenter sur la façade des bustes en médaillon des membres de sa famille, insérés dans de fausses lucarnes. Dans les Pays-Bas espagnols (actuellement le nord de la France et la Belgique), le prince Charles de Croÿ fait exécuter, à l’époque du roi Henri IV, un projet étonnant, qui n’est pas sans similitude avec le goût de Sully pour la cartographie et les réalisations qu’il a fait faire à Villebon.

24Charles de Croy (1560-1612), prince de Chimay, duc d’Arschot, seigneur haut justicier de Comines, d’Avesnes, etc., grand bailli de Hainaut, était l’héritier d’une grande famille qui a servi les ducs de Bourgogne et les rois d’Espagne. Collectionneur de tableaux, manuscrits, médailles, monnaies, il mène un train de vie fastueux. C’est un homme méticuleux qui annote de sa main des milliers de pièces d’archives. Il a l’idée en 1596-1598 de faire réaliser un registre des cens et rentes de ses terres de Comines et d’Halluin, qui est en fait un véritable atlas, avec de très nombreux plans coloriés à la manière d’un cadastre, ce qui est rare pour l’époque. Il met ensuite à exécution un projet exceptionnel : faire faire à la gouache, sur des feuillets en parchemin format in-folio, des vues cavalières de ses terres patrimoniales, puis une « description » selon le même procédé des provinces dans lesquelles il exerçait une haute fonction. En tout plus de 2 500 gouaches réparties en 23 volumes, qui furent dispersées en vente publique après sa mort, en 1614. Ces albums ont fait l’objet d’une luxueuse publication sous la direction de M. Jean-Marie Duvosquel50.

25Sully a-t-il eu connaissance des Albums de Croÿ ? Là encore, rien ne permet de l’affirmer. Les ressemblances existent (surtout pour les vues panoramiques de Courville, de Nogent et de Montlandon). L’environnement et les détails des fresques, c’est-à-dire les paysages, les frises d’encadrement, les cartouches situés sous les grandes fresques, les représentations de personnages, les détails bucoliques comme les barques sur la Loire ou les grilles des étangs, semblent avoir été laissés à la fantaisie de l’artiste selon la mode du temps. Les textes ne permettent pas de certifier que ces éléments aient bien été voulus par le duc. La similitude cependant n’est pas totale, car contrairement aux Albums de Croÿ, la représentation architecturale l’emporte sur le paysage bucolique dans les fresques de Villebon. L’exécution des fresques de Villebon appartient en tout cas à un courant déjà existant au XVIIe siècle parmi la très haute noblesse.

26On sait que la représentation architecturale des châteaux figurés à Sully et à Villebon ne correspond pas aux travaux effectivement réalisés51. Ces fresques reflètent soit des projets de Sully non effectués, soit une sorte de château idéal dans l’esprit de Sully, appliqué aux contingences du bâtiment existant. A Sully-sur-Loire, le château de Rosny est peint sous la forme achevée qu’il n’eut jamais mais que Sully aurait envisagée, à savoir un vaste quadrilatère52. Les jardins qui l’entourent semblent conformes aux ordres donnés dans les marchés conservés. A Villebon, le château de La Chapelle-d’Angillon a été représenté sous la forme d’un bâtiment qui n’a pas été réalisé et pour lequel on ne connaît pas de projet émanant de Sully : le corps de logis principal, les portails, l’avant-cour n’ont jamais été exécutés, mais Sully avait-il jamais conçu un dessin précis ou a-t-il laissé l’artiste exprimer sous son pinceau un château « parfait » plaqué au bâti existant ?

27Il semble naturel de conclure ces quelques propos sur la personnalité de Sully exprimée à travers ses intentions et ses réalisations pour ses châteaux par la description de la vue de Sully-sur-Loire telle qu’elle est peinte dans la galerie de Villebon. La fresque est grandiose, car elle occupe tout un pan de mur, et magnifique. Elle met en valeur le site sur la Loire, le parc et les jardins au premier plan, et en arrière-plan la ville et un aperçu du domaine du duché-pairie. Tout en donnant à nos contemporains une représentation exacte du château de Sully-sur-Loire au XVIIe siècle, elle transpose la vision de Sully pour ses châteaux, empreinte de réalisme et d’idéalisme. À travers les fresques de Villebon sont exposés les goûts de Sully pour la conception d’un château qui soit un élément architectural imposant, symbole de la puissance seigneuriale et familiale, mais aussi un château qui soit compris dans un vaste ensemble territorial bien articulé où s’expriment ses goûts personnels pour la mise en valeur des terres, l’horticulture et l’arboriculture.

Notes de bas de page

1 Si l’on s’en tient aux édifices effectivement possédés par Sully (ce qui exclut les places dont il était gouverneur, l’hôtel de la rue Saint-Antoine à Paris et la maison de Fontainebleau, mais en comptant tous les édifices de quelque importance) : Baugy, Beaulieu-en-Auvergne, Bontin, Breteuil, Bruère, Conti, Culan, Dourdan, Francastel, Laas, La Chapelle-d’Angillon, La Faloise, La Prune-au-Pot, La Roche-Guillebault, Le Châtelet-en-Berry, Meaux, Montricoux, Montrond, Moret, Muret, Nogent-le-Rotrou, Rosny-sur-Seine, Sully-sur-Loire, Villebon.

2 A Sully-sur-Loire, sur le manteau de la cheminée de la grande salle, est figuré le château de Rosny-sur-Seine ; à Villebon, dans la galerie du rez-de-chaussée ouvrant sur la cour, sont figurés les châteaux de Sully-sur-Loire, Rosny-sur-Seine, La Chapelle-d’Angillon, Montrond, Nogent-le-Rotrou, Courville et le village de Montlandon.

3 AD Cher, 3 E 3280, aveu et dénombrement du 24 juillet 1623. Le château de Baugy est décrit comme ayant été ruiné par les guerres civiles et relevé par Sully qui y a fait construire quatre tours d’angle, un portail, des murailles, des fossés remplis d’eau vive, une terrasse plantée d’ormes. Baugy servait de résidence au fermier général du duc ; dans ses greniers, on stockait le grain et les écuries abritaient le haras de Sully.

4 AD Loiret, 5 J 346, description des châtellenies de Saint-Gondon et de Sennely dépendant du duché de Sully. « La châtellenie de Saint-Gondon se consiste en une motte où il y a des vestiges d’un château, justice haute, moyenne et basse, greffe, notariat », etc. La châtellenie de Sennely consiste seulement en une motte environnée de fossés, justice haute, moyenne et basse, etc.

5 AD Cher, 3 E 3280, aveu et dénombrement du 24 juillet 1623. A Pouligny, on déclare un lieu seigneurial « bâti à présent de deux chambres basses, une chapelle, une étable, le tout sous un même corps de logis couvert de tuiles... ayant droit de bâtir si bon lui semble un château environné de fossés et pont-levis ».

6 AD Cher, E 630.

7 Du temps de Sully, Sully-sur-Loire possédait même encore, dans la basse-cour, son donjon ou grosse tour datant de Philippe-Auguste ; il ne fut abattu qu’au début du XVIIIe siècle.

8 De fait, le château de Sully-sur-Loire, occupé par des huguenots, subit en juillet 1621 un siège et une canonnade menés par le prince de Condé.

9 AD Cher, E 206, pièce 11, « Etat au vrai des armes, munitions, outils et autres choses servant à la garde d’une place, qui ont été trouvés dans le château de Montrond, le 9 février 1621 ».

10 AN, minutier central, III 468, marché du 6 décembre 1604 pour l’exécution du portail du château de Rosny. Le portail devait supporter deux canons avec leurs affûts et rouets ; quatre autres canons placés deux par deux de part et d’autre de l’allée centrale devaient accueillir le visiteur.

11 Sur les travaux au château de Sully-sur-Loire, voir Jean Mesqui, « Le château des ducs de Sully », dans Histoire de Sully-sur-Loire, Roanne, Horvath, 1986, p. 127-146.

12 Dans un marché du 14 octobre 1608 (AD Loiret 5 j 367), Sully donne des ordres précis pour aménager confortablement sa chambre et sa garde-robe : il fait entièrement lambrisser la garde-robe, plafond compris, et poser une nouvelle cheminée ; dans sa chambre il fait refaire la croisée, aménager un placard et un cabinet pour ses commodités dans la profondeur de la fenêtre donnant sur la cour, en ayant soin que « en adossant le lit contre le placard il reste de la place pour entrer dans la chambre » ; enfin il fait murer la porte de sa chambre qui entre dans la tour de Rosny et refaire le palier.

13 Les chambres du duc et de la duchesse de Sully étaient magnifiquement meublées et tendues de tapisserie de haute lice, le lit garni de rideaux et d’un couvre-lit en satin ou velours brodé. Les inventaires réalisés du vivant du duc ou après son décès montrent que, en l’absence de Sully, les meubles meublant et bougeant restaient sur place ; les tapis, les tapisseries, les tentures de lit en tissu précieux étaient roulés et conservés dans un garde-meuble fermant à clef. En cas d’absence prolongée, le duc et la duchesse emportaient, semble-t-il, la vaisselle d’argent, la batterie de cuisine et, parfois, la garniture de lit d’apparat du duc. Cf. I. Aristide, La Fortune de Sully, Paris, 1990, p. 160-170.

14 BNF, N.a.fr. 25240, fol. 95-98, transaction sur le château de Rosny du 9 octobre 1590, publiée dans I. Aristide, op. cit., p. 413-420.

15 Ibidem.

16 AN, minutier central, LXXXVIII, 11. Le contrat est publié dans I. Aristide, op. cit., p. 416- 420.

17 Les Œconomies Royales de Sully, Paris, 1988, éd. pour la Société de l’Histoire de France par B. Barbiche et B. Duisseret, t. II (1595-1599), p. 43.

18 I. Aristide, op. cit., p. 289.

19 Très tôt, Sully a songé à partager ses biens entre ses enfants, dont ses deux fils Maximilien, né en 1588 d’un premier lit, et François, né en 1598 d’un second lit. Ce souci se confirme très nettement après l’obtention du titre de marquis de Rosny en 1601 et surtout celui de duc et pair en 1606. Il oriente la politique d’acquisition de châteaux et de terres organisées en grands domaines. Ce qui est remarquable, c’est que si l’aîné, Maximilien, qui hérite du titre de duc et pair, est logiquement avantagé dans l’esprit du temps, la part du cadet François fait l’objet de beaucoup d’attentions.

20 BNF, N.a.fr. 25238, fol. 14 : « fera un estat de toutes les grenes et plantes qui luy manqueront et l’envoyera à Monseigneur ». Cet état n’est pas conservé.

21 BNF, N.a.fr. 25238, fol. 14, marché du 25 mai 1618.

22 AD Loiret, 5 J 550, 12 juillet 1608.

23 AD Loiret, 5 J 367.

24 BNF, N.a.fr., 25238, fol. 14.

25 BNF, N.a.fr. 25238, fol. 24.

26 BNF, N.a.fr. 25238, fol. 16-17. Les demandes du jardinier ne sont pas formulées dans une longue requête ampoulée mais présentées en six points auxquels Sully fait longuement répondre en vis-à-vis.

27 Cf. Histoire de Sully-sur-Loire, op. cit. ; I. Aristide, La Fortune de Sully, op. cit., p. 243-407.

28 Le marché du 9 juillet 1629 pour Rosny (AN, minutier central, III, 534) donne l’affectation des carrés : artichauts, gros oignons, choux pommés, choux communs, gros poireaux, panais, carottes et salsifis, asperges et chicorées, oseille et bette blanche, laitue et épinards, betteraves, persil et raifort, melons, concombres, citrouilles, fraisiers, pourpier, laitue romaine, chicons et ciboule, herbes médicinales. Les compartiments sont en thym ou en hysope.

29 Ibidem : « ... nettoyer les chardons et les grandes herbes dans le parterre, le jeu de paume et la garenne, tenir le jeu de boules net ».

30 À Sully-sur-Loire, le marché du 30 avril 1642 passé par la duchesse (BNF N.a..fr. 25238, fol. 30) précise les obligations du jardinier : il devra fournir les herbages, salades et racines « pour la nécessité de la maison de Monseigneur en sorte qu’il ne sera besoing d’en chercher ailleurs ». Les « racines, herbages, artichauts, viendront sur la table du duc ou de la duchesse ou de leur train quand ils seront là et même du lieutenant du château ». Le jardinier pourra prendre le surplus mais tous les « gros fruits » sont réservés au château.

31 24 juillet 1601 pour Rosny-sur-Seine, (AN, minutier central, III, 467) ; 2 novembre 1603 pour Sully-sur-Loire puis un marché annuel jusqu’en 1609 (AD Loiret, 5 J 367).

32 BNF, N.a.fr. 25238, fol. 14, 25 mai 1618.

33 Ibidem.

34 BNF, N.a.fr. 25238, fol, 24, 10 décembre 1629.

35 Compte de Mathieu Sallé pour 1607-1608 (AD Loiret, 5 J 106).

36 AD Loiret, 5 J 367, marché du 15 août 1605 pour la fontaine de Sully-sur-Loire.

37 AN, minutier central, III, 479, marché du 31 janvier 1606.

38 Cf. compte de Mathieu Sallé pour 1607-1608 (AD Loiret, 5 J 106).

39 Ibidem.

40 AD Cher, E 2313, minutes Désiré Desbarres, fol. 203, marché du 20 octobre 1610 avec Nicolas Ducroz, maître architecte de Saint-Amand, Barthélemy Greslé, maître maçon et Antoine Baudon, maître charpentier de Saint-Amand, pour la construction de la grande salle du château.

41 AD Loiret, 5 J 368, marché du 30 novembre 1639 pour les peintures de la grande galerie.

42 AD Cher, E 2304, minutes Désiré Desbarres, fol. 176 ; marché pour la décoration de la cheminée de la grande salle du château.

43 Curieusement, ni pour Sully, ni pour Villebon, il ne nous reste de document écrit permettant de préciser une date ou l’identité d’un artiste. Les fresques de Villebon peuvent même avoir été exécutées, en partie, sur les ordres de la duchesse de Sully après le décès de son mari en 1641.

44 Cf. La Route Sully, Sully-sur-Loire, 1991, p. 27-30. Les fresques présentent beaucoup de curiosités. Les cinq vues cavalières correspondent à des châteaux habités et aménagés par Sully mais Montrond a été cédé à Henri II de Condé définitivement en 1624. Les vues panoramiques sont des représentations des environs de Villebon où Sully aimait à séjourner, mais Courville appartient depuis 1629 à son fils François d’Orval ; Montlandon n’est qu’un simple village pourvu d’un relais de chasse.

45 Cf. B. Barbiche et S. de Dainville-Barbiche, Sully, Paris, Fayard, 1997, p. 395-396.

46 AD Loiret, 5 J 368, 30 novembre 1639.

47 AN, Minutier central, III, 555, marché du 6 décembre 1634.

48 J.-P. Babelon, « La Tenture des dieux brodée pour Sully », dans Gazette des Beaux-Arts, 1969, p. 635-372.

49 Quatre de ces pièces sont aujourd’hui visibles au Musée national de la Renaissance à Écouen.

50 Albums de Croÿ, Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 20 volumes, 1999.

51 Villebon et Sully-sur-Loire sont les châteaux les plus conformes à la réalité.

52 Cf. La Route Sully, op. cit., p. 48.

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