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    Plan détaillé Texte intégral Bosra et le Hauran sous les Ottomans Le Hauran des Bosriotes : entre l’État, les nomades et les Druzes Bosra : un petit bourg d’agriculteurs céréaliers Large autosuffisance et apport extérieur réduit Auteur

    Bosra. Aux portes de l’Arabie

    Ce livre est recensé par

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    Histoire, cultures, économie locale

    Jean-Paul Pascual

    p. 99-106

    Texte intégral Bosra et le Hauran sous les Ottomans Le Hauran des Bosriotes : entre l’État, les nomades et les Druzes Bosra : un petit bourg d’agriculteurs céréaliers Large autosuffisance et apport extérieur réduit Auteur

    Texte intégral

    Bosra et le Hauran sous les Ottomans

    1Après leur victoire sur les Mamelouks dans la région d’Alep en 1516, les Ottomans conquièrent la Syrie sans combat. L’organisation administrative des nouveaux territoires ne prend lieu toutefois que sous le sultan Soliman le Magnifique (1521-1566). La vaste circonscription (qadâ) du Hauran couvre une région s’étendant du Jawlân à l’ouest à la montagne Rayyân (Jabal al-‘Arab) à l’est et du plateau basaltique du Lejâ au nord, en débordant au sud l’actuelle frontière d’avec la Jordanie ; elle est alors divisée en plusieurs districts sous l’autorité du gouverneur de la province de Damas qui s’étend à toute la Palestine. Le pouvoir dénombre, dans des recensements à but fiscal qu’il mène au XVIe siècle, quelque 370 villages, mais ceux-ci sont dans leur grande majorité de petite taille. Bosra, qui a perdu de son prestige passé, est une de ces bourgades à l’écart des grandes voies de circulation sur lesquelles les sources locales sont quasi muettes. Le Hauran, territoire, est plus fréquemment mentionné, car il est dominé par différentes tribus nomades qui, composant environ le quart de la population, entretiennent une certaine insécurité. Sur sa bordure occidentale se sont établies des tribus turcomanes pour la plupart sédentarisées, des tribus kurdes dans le Jawlân, et à l’est nomadisent des tribus arabes dont l’une des plus puissantes, dès la fin du XVIIe siècle, est celle des Sardiyya.

    Campement bédouin.

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    Photo S. Ory

    Le Hauran des Bosriotes : entre l’État, les nomades et les Druzes

    2Dans les années 1550, une importante rébellion des tribus qui enflamme le sud de la région est durement réprimée. Le pouvoir ottoman construit alors en 1563 une forteresse à Mzeirîb, première grande étape de la caravane damascène du pèlerinage annuel vers les Villes saintes depuis que, plus d’un siècle auparavant, la route orientale par Bosra a été abandonnée. Pour contenir la pression bédouine qui ne cesse de s’intensifier sur l’aire cultivée, il y installe une garnison d’une cinquantaine d’hommes de troupe ; il envisage les années suivantes de restaurer la citadelle de Bosra plus à l’est pour y cantonner quelque deux cents hommes et utiliser le terroir alentour pour y faire pâturer des chameaux destinés à la caravane pèlerine. Mais apparemment, la décision ne sera jamais arrêtée et, jusqu’à la fin du XIXe siècle, aucune présence permanente d’une garnison de quelque importance n’est signalée, à l’exception de quelques soldats, dans les années 1810, pour faire face aux éventuelles incursions des forces wahhabites. L’édition du Guide Baedeker de 1893 note simplement l’existence, déjà mentionnée au début du siècle, d’un « poste de garde » à l’entrée occidentale de la ville et d’une « tour de garde » à la sortie du village de Jmarrîn. Seule la citadelle de Salkhad, à l’est de Bosra, sera occupée vers la fin du premier quart du XVIIe siècle par un émir venu du mont Liban, dont l’influence s’étendra jusqu’à Palmyre.

    3Le pouvoir ottoman se satisfait de payer tribut aux nomades pour protéger le passage de la caravane, sollicitant certaines d’entre elles pour fournir des chameaux pour le transport des pèlerins et des provisions de route. Et pour assurer un certain contrôle sur cette région fertile, principale source de l’approvisionnement en céréales de la capitale provinciale, les gouverneurs qui se succèdent à Damas mènent également des campagnes militaires pour contenir les avancées des tribus nomades, de plus en plus agressives après le milieu du XVIIIe siècle sous la pression de grandes confédérations, notamment celle des ‘Anaza, venues de la péninsule Arabique. Dans les années 1840, après le retrait des Égyptiens, sous les pressions de puissances européennes, de la région qu’ils ont occupée une dizaine d’années (1831-1840), mais également au début des années 1860, les tribus nomades, notamment les Ruwala, Wuld ‘Alî, Sarhân, Sardiyya, se font plus offensives contre le Hauran et le Jaydûr, région limitrophe au nord, ravageant au printemps les terroirs et tuant même des villageois. La limite de l’aire cultivée est repoussée vers l’ouest, des villages sont abandonnés et la population sédentaire ne cesse de décroître : vers 1900, la baisse dans tout le Hauran en plus de deux siècles est estimée à quelque 40 %.

    4La composition démographique de la région orientale va connaître un nouveau changement important au XIXe siècle avec l’arrivée d’une communauté très homogène et refermée sur elle-même de paysans montagnards, issue d’une scission de la communauté musulmane au XIe siècle, les druzes. Au début du XIXe siècle, rejoignant des émigrants de vagues réduites de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècle, des familles druzes venues de la région d’Alep viennent s’établir dans la montagne du Hauran, d’accès difficile. Durant l’occupation égyptienne (1831-1840), les druzes se soulèvent contre les mesures, notamment de désarmement et de conscription, que le nouveau pouvoir veut imposer. Mais l’émigration la plus massive prend lieu après les affrontements sanglants de 1860 qui désolent la Montagne libanaise et entraînent l’intervention militaire française : suite à la défaite politique, quelque 6 000 familles druzes gagnent la montagne du Hauran et continuent de manifester leur opposition ouverte à Istanbul, dont ils ne reconnaissent l’autorité que de nom malgré les campagnes militaires menées pour les soumettre jusqu’à la Grande Guerre.

    Sheikhs druzes du Hauran

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    D’après Wright 1895, p. 367

    5La communauté vit dans des relations de relative intelligence et d’échanges avec ses voisins nomades et sédentaires du Hauran, des rapports rompus toutefois par quelques durs conflits : après un premier heurt en 1857, elle entreprend dès 1861 d’étendre son territoire à l’ouest de la montagne, aux dépens des sédentaires de la plaine, en s’emparant de dix-sept villages situés au nord de Bosra qu’elle refusera ensuite d’évacuer. Les décennies suivantes connaissent campagnes militaires ottomanes et conflits armés entre Hauranais et druzes, notamment en 1888, suivis d’une trêve en 1893. Toutefois, après l’échec d’une expédition militaire ottomane menée en 1896, Bosra, où se sont repliées les troupes défaites, est assaillie par les druzes, qui s’emparent de leurs armes et approvisionnements. Mais c’est en 1909 qu’a lieu le conflit le plus dur : à la suite d’un grave différend entre la famille dominant Bosra et celle qui contrôle la montagne, les druzes attaquent deux villages proches de Bosra, puis s’avancent jusqu’à elle : les réserves sont pillées, une partie des habitations est incendiée.

    Bosra : un petit bourg d’agriculteurs céréaliers

    6Le Hauran est un territoire fertile et convoité mais peu peuplé et, à la fin du XVIe siècle, Bosra eski Shâm (Bosra « le vieux Damas » selon la traduction consacrée), située sur la bordure méridionale de la riche Nuqra, est une bourgade qui compte selon un recensement ottoman 90 « foyers » (75 musulmans et 15 chrétiens) et 35 célibataires musulmans et chrétiens. Elle a grandement perdu de son importance depuis qu’elle n’est plus une étape de la caravane du pèlerinage et elle n’est que la seconde agglomération du sous-district des Banû Nâshiyya sur la lisière orientale du Hauran dont elle dépend. Bosra constitue une unité fiscale et les revenus des impôts et taxes que le pouvoir tire de la production agricole, de l’élevage, de six moulins « de crue » qui, situés sur les wadis proches, ne fonctionnent que quelques mois l’hiver, font partie de l’apanage fiscal attribué au gouverneur de la province en poste à Damas. Cette situation perdurera, semble-t-il, jusqu’au début du XIXe siècle. En 1864, dans le cadre des Réformes (Tanzimât) entreprises dans l’Empire, une nouvelle organisation administrative de la province syrienne est mise en place : selon un almanach ottoman de 1900, Bosra est rattachée au district de Der‘â, le chef-lieu à quelque six heures de route à l’ouest où sont localisés les représentants des grandes administrations de l’État. Elle est la principale agglomération d’un sous-district qui regroupe neuf villages dans un rayon d’une heure et demie de marche et le pouvoir y entretient un administrateur (mudîr) assisté d’un secrétaire.

    Plan de Bosra.

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    D’après Rey 1860, pl. X

    7En 1811, un voyageur estime la population résidente à 12-15 familles ; vers 1850, un nouvel observateur l’évalue à 20-30 familles. En 1857, selon M. Delbet, un médecin disciple de Le Play qui mène une enquête dans le village, Bosra compte quelque trois cents personnes et les dernières familles chrétiennes ont émigré quelques années plus tôt vers d’autres lieux. Les habitants, en majorité, se sont installés dans la partie orientale de la bourgade, les champs de ruines leur ayant fourni les matériaux nécessaires pour bâtir leurs maisons ; quelques-uns se sont établis dans la citadelle, qui sert à l’occasion de refuge de nuit pour tous et leurs troupeaux contre les incursions des nomades. Point d’artisan dans le village : les habitants sont tous engagés dans l’agriculture, cultivant une terre dont la propriété éminente revient à l’État et dont ils ne possèdent que l’usufruit. Le terroir relève d’une forme de possession collective avec allotissement périodique des parcelles aux membres de la communauté villageoise. L’économie locale est essentiellement fondée sur la production des céréales, blé et orge, de quelques légumineuses et de vesces pour les animaux, avec rotation triennale des cultures. On laboure à l’aide d’un araire tiré par une paire d’animaux ; on sème large et à la volée et le blé dur donne de bons rendements sur les terres non irriguées (17 à 20 grains pour 1, estiment des voyageurs), mais il s’agit d’années exceptionnelles. Car les récoltes varient d’une année sur l’autre et dépendent étroitement des aléas naturels, irrégularité des précipitations, invasions de sauterelles ou des souris qui les ravagent. La moisson s’effectue à la faucille avec souvent le renfort de saisonniers, des paysans pauvres venus d’autres régions ; elle est transportée sur l’aire à battre du village, où sont accomplis le dépiquage à l’aide d’une planche généralement incrustée de pointes de basalte et le vannage.

    Aire de battage du blé

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    Photo S. Ory

    8Une fois déduite la part réservée pour la consommation domestique et les semences, le surplus de la production de grains de Bosra et des villages voisins est regroupé sur place ; la majeure partie est transportée à dos de dromadaires (car la roue a depuis longtemps disparu de Syrie et ne réapparaît qu’avec l’arrivée des immigrants tcherkesses dans les années 1880 dans le Jawlân, puis dans le Hauran), surtout vers Damas, pour y être commercialisée par des négociants damascènes disposant d’entrepôts dans le faubourg sud de la ville. À la suite de la demande croissante en céréales lors de la guerre de Crimée, le blé dur du Hauran, qui jouit d’une réputation de qualité, va être coté dès le début des années 1860 à la Bourse de Londres et aiguise plus encore les convoitises européennes. En effet, l’ouverture de lignes de navigation à vapeur régulières à partir de 1835 vers les ports du Levant a réduit les temps de transport, le coût du fret, et facilite la circulation des hommes et des marchandises. La Grande-Bretagne tente d’atteindre le Hauran par la Palestine, la France par le Liban : la construction par une société française d’une route carrossable pour les diligences de Beyrouth à Damas, achevée en 1863, a pour objectif, entre autres, de drainer le commerce du blé hauranais. Créée en 1891, la Compagnie (française) des Chemins de fer économiques ottomans Beyrouth-Damas-Hauran va doubler cette route par une ligne de chemin de fer à voie étroite, inaugurée en 1895 ; mais déjà l’année précédente avait été ouverte la ligne Damas-Mzeirîb qui sera, plus tard, prolongée jusqu’au pied de la citadelle de Bosra.

    Large autosuffisance et apport extérieur réduit

    9L’alimentation du Bosriote, et du Hauranais en général, est fondée sur les céréales et les légumineuses. Le blé est porté à moudre aux moulins dits « de crue », dont certains vestiges étaient encore visibles il y a une dizaine d’années sur le wadi al-Dhahab près de Jmarrîn, ou plus à l’ouest vers Mzeirîb, où jaillissent de nombreuses sources au débit abondant qui forment le lac Bejjé. Avec la farine, les femmes confectionnent chaque jour des galettes de pain cuites sur une plaque de fer posée au-dessus d’un foyer.

    Le chemin de fer du Hijâz, prolongation vers Bosra.

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    Au premier plan, Sleiman Mukdad.

    10Le burghul, blé concassé à la meule manuelle domestique, humidifié et séché au soleil sur les terrasses des habitations, et, moins fréquent le frîké, blé coupé vert, brûlé puis grossièrement moulu, sont conservés dans les petits silos de l’unité familiale pour la consommation de l’année. L’orge est ordinairement réservée à la nourriture des animaux. Mais, comme le note un voyageur au début du XIXe siècle, chez les plus pauvres et pendant les années de mauvaise récolte, le pain est plus souvent d’orge que de froment. Des cultures dites « d’été », des légumineuses sont produites essentiellement pour la consommation domestique : des fèves, mais également des pois chiches et des lentilles « hauranaises » petites et rouges qui, concassés, servent à confectionner la soupe locale.

    Ustensiles de la vie quotidienne

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    Collection M. al-‘Adawî ; photos T. Fournet

    11Les laitages consommés, sous forme de lait, de laban mélangé au burghul ou au frîké, ou allongé d’eau comme boisson, le shnîné, le samn (beurre) ou autres proviennent des moutons et chèvres que possède chaque unité familiale. Le cheptel, quand il est important, est généralement confié à la garde de nomades, qui sont rémunérés en nature par des parts de la production animale et des céréales ; et la nuit, les troupeaux sont parqués dans la citadelle à l’abri des convoitises des nomades. Les quelques poules que chacun détient donnent les œufs qui sont au menu plus souvent que la viande d’ovins consommée lors de quelques fêtes disséminées dans l’année. Et pour compléter les repas, on procède à la cueillette dans la campagne alentour de plantes sauvages présentées crues ou cuites et de rares fruits, figues et peut-être grenades, car il n’y a guère d’arbres dans la plaine hauranaise. Et faute de bois, les foyers sont alimentés par un combustible, mélange de paille hachée et de déjections d’animaux sous forme de galettes confectionnées par les femmes et séchées au soleil sur les terrasses.

    12Pour un certain nombre de produits, le Bosriote aisé dépend de l’extérieur. Ainsi, des légumes ou des fruits qu’il ne produit pas, même si certaines terres à proximité des cours d’eau paraissent avoir été irriguées certains mois de l’année, sont acquis sur les marchés de Damas. On rapporte de la ville avec laquelle le Hauran entretient les plus étroites relations, lors des déplacements effectués pour y porter ses productions, des oignons que l’on peut conserver, des fruits frais ou confits produits en abondance dans l’oasis damascène (raisins, abricots…), des épices, des aubergines confites (makdûs) et parfois des pâtisseries qui viennent agrémenter les repas des plus riches en certaines occasions. Le sel est acquis à Damas ou à Acre, port palestinien où certains Bosriotes commercialisent une partie de leur production céréalière. Et le sucre, aliment énergétique par excellence, est peu diffusé, car on utilise communément une mélasse de raisin ou du miel. Et c’est de la montagne d’Ajlun au sud que l’huile d’olive, à l’excellente réputation, provient. Le riz importé d’Égypte, qui demeure un « aliment de luxe » dans les centres urbains, est fort peu répandu dans les campagnes. Le dicton local bien connu, « gloire au riz, le burghul s’est pendu », n’est vraisemblablement pas à cette époque en usage dans le monde rural.

    13L’araire utilisé pour le labour est certes fabriqué, comme partout ailleurs, dans l’unité domestique, mais le bois dont on fait le manche provient de la montagne du Hauran proche et le soc de fer est acheté dans les marchés spécialisés de Damas. C’est généralement dans la capitale provinciale que sont acquis les étoffes pour confectionner des vêtements, les armes, la sellerie pour les animaux de monte et tous les objets métalliques façonnés que l’on trouve dans les foyers ; c’est le cas, chez les plus riches, des récipients et plats en nombre limité pour la cuisson et la présentation des aliments ou des grilloirs et des pots de différentes tailles destinés à l’élaboration de ce café amer – les grains non torréfiés étant également achetés à la ville – que l’on offre aux hôtes de passage. Et si les silos pour préserver les réserves de grains sont fabriqués par les mains des femmes, les grandes jarres de terre cuite pour la conservation de l’eau, que l’on va puiser aux sources qui jaillissent dans et hors les murs à l’ouest du village, viennent de Rashaya al-Fukhâr, village de potiers renommé sur le versant occidental de l’Hermon au Liban.

    « Bostra. Vue de l’intérieur d’une maison arabe au moment du dîner. »

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    D’après Laborde 1837, pl. LXVIII

    14À l’époque ottomane, aucune construction monumentale n’a été entreprise à Bosra qui, à l’écart des routes fréquentées, a été délaissée. Dans l’agglomération du XIXe siècle, les mosquées al-‘Umarî (n° 35), dont J. L. Burckhardt note en 1812 que la toiture est en partie effondrée, et al-Khidr (n° 31) sont abandonnées et la présence d’aucun imâm n’est signalée. Seule Jâmi‘ al-Mabrak (n° 40), qui jouit d’une grande réputation et dont la coupole, rapporte le même voyageur, a été détruite lors d’une incursion des forces wahhabites dans le Hauran en 1810, est visitée et utilisée pour des prières en commun lors des quelques grandes fêtes religieuses. Le hamman Manjak (n° 36) qui, depuis de longs siècles, a été également laissé à l’abandon, est vers 1900 occupé et converti en habitat. Toutefois, deux tours de garde ont été édifiées au début du XIXe siècle à l’entrée ouest de la ville afin, selon J. L. Burckhardt, de cantonner une petite garnison d’une trentaine d’hommes pour contenir les nomades ; l’une sera d’ailleurs détruite lors de l’attaque wahhabite. Un autre édifice, certes modeste, est vraisemblablement aménagé dans la seconde moitié du XIXe siècle, entre la citadelle et les thermes du sud. En effet, les caractéristiques de son architecture et son agencement, un iwân flanqué de deux espaces couverts, donnent à penser qu’il ne s’agit pas d’une habitation. Plus encore, l’étoile et le croissant que porte le claveau de l’iwân sont les symboles qui marquent les frontons des bâtiments officiels nouvellement construits durant cette période dans l’Empire : cet édifice était probablement le siège des deux fonctionnaires, l’administrateur et le secrétaire, que l’État maintenait dans Bosra.

    Iwân de la maison ottomane au sud des thermes du Sud.

    Image 10000000000004B0000003C0D60F7206.jpg

    Auteur

    Jean-Paul Pascual

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    Ce livre est cité par

    • (2021) A Companion to the Hellenistic and Roman Near East. DOI: 10.1002/9781119037354.biblio
    • (2012) A Companion to the Archaeology of the Ancient Near East. DOI: 10.1002/9781444360790.refs
    • Bouchaud, Charlène. (2012) Territoires, architecture et matériel au Levant. DOI: 10.4000/books.ifpo.2939
    • Richard, Julian. (2014) Macellum/ μάκελλον: ‘Roman’ food markets in Asia Minor and the Levant. Journal of Roman Archaeology, 27. DOI: 10.1017/S1047759414001238
    • Piraud-Fournet, Pauline. (2014) Maisons et palais de Bosra (iie siècle-viiie siècle apr. J.-C.). Syria. DOI: 10.4000/syria.2210
    • Clauss-Balty, Pascale. (2008) La kalybé de Hayat (Syrie du Sud). Syria. DOI: 10.4000/syria.483
    • Weber, Thomas S.. (2009) Eine zweifarbige Statue des Sarapis aus Bosra. Acta Universitatis Lodziensis. Folia Archaeologica. DOI: 10.18778/0208-6034.26.07
    • Kropp, Andreas J. M.. (2011) Nabataean Dushārā (Dusares) — an overlooked cuirassed god. Palestine Exploration Quarterly, 143. DOI: 10.1179/003103211X13092562976090
    • Bouchaud, Charlène. (2015) Agrarian legacies and innovations in the Nabataean territory. ArchéoSciences. DOI: 10.4000/archeosciences.4421

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    Pascual, J.-P. (2007). Histoire, cultures, économie locale. In J. Dentzer-Feydy, M. Vallerin, T. Fournet, R. Mukdad, & A. Mukdad (éds.), Bosra. Aux portes de l’Arabie (1‑). Presses de l’Ifpo. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.ifpo.6807
    Pascual, Jean-Paul. « Histoire, cultures, économie locale ». In Bosra. Aux portes de l’Arabie, édité par Jacqueline Dentzer-Feydy, Michèle Vallerin, Thibaud Fournet, Ryad Mukdad, et Anas Mukdad. Beyrouth: Presses de l’Ifpo, 2007. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.ifpo.6807.
    Pascual, Jean-Paul. « Histoire, cultures, économie locale ». Bosra. Aux portes de l’Arabie, édité par Jacqueline Dentzer-Feydy et al., Presses de l’Ifpo, 2007, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.ifpo.6807.

    Référence numérique du livre

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    Dentzer-Feydy, J., Vallerin, M., Fournet, T., Mukdad, R., & Mukdad, A. (éds.). (2007). Bosra. Aux portes de l’Arabie (حمـّـــــاض م., trad.; 1‑). Presses de l’Ifpo. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.ifpo.666
    Dentzer-Feydy, Jacqueline, Michèle Vallerin, Thibaud Fournet, Ryad Mukdad, et Anas Mukdad, éd. Bosra. Aux portes de l’Arabie. Traduit par حمـّـــــاض منار. Beyrouth: Presses de l’Ifpo, 2007. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.ifpo.666.
    Dentzer-Feydy, Jacqueline, et al., éditeurs. Bosra. Aux portes de l’Arabie. Traduit par حمـّـــــاض منار, Presses de l’Ifpo, 2007, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.ifpo.666.
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