Chapitre I. Typologie des kalpa : Reflet d’une géographie sacrée
p. 67-84
Texte intégral
§ 1 Typologie des kalpa
1Hormis les k. du VTK qui paraissent à bien des égards singuliers et ne seront pas examinés ici (cf. Introduction § 11), les textes du VTK exaltant des lieux saints présentent des formes variées. L’analyse du texte permet de distinguer les cinq groupes suivants :
§1.1. Kalpa-stotra
2Huit "kalpa-stotra" en sk. et en vers (1, 3, 8, 11, 18, 23, 44, 50) apparaissent comme des hymnes (1 v. 129 ; 3 v. 1, v. 24, v. 25 ; 11 v. 1, v. 29) en l’honneur du lieu saint qu’ils glorifient ; ils exaltent la perfection du tīrtha en rappelant la beauté incomparable du site et ses merveilles : statues, temples ou encore événements extraordinaires dont le lieu saint fut le théâtre (grands événements dans la vie des T. ; ascèse exemplaire1 ; construction de temples, etc.). Sauf dans le cas de k. mixtes (cf. § 1.5.), les légendes sont limitées à l’essentiel.
3Le lieu reste primordial comme en témoigne la récurrence, sinon systématique, du moins fréquente, d’un mot comme atra. D’autres procédés sont caractéristiques de ces k. : l’adresse directe au lecteur (1 v. 1 ; 4 v. 1) ou au lieu saint (1 v. 129 ; 3 v. 24) est une façon d’encourager et d’exalter la foi des fidèles ; les interrogations rhétoriques affirmatives (1 v. 125 ; 3 v. 23 ; 11 v. 8) ou négatives (3 v. 19 ; 11 v. 4, v. 25, v. 27) ou encore les affirmations sous forme de double négation (3 v. 18 ; 8 v. 27) expriment avec emphase et conviction la perfection du lieu saint qu’il est impossible de ne pas admirer. L’emphases accompagné d’un recours à quelques figures de style quasiment inexistantes dans le reste du VTK. ce sont des comparaisons (introduites par... + iva ou -vat, ou à l’intérieur d’un composé, samāsôpamā) ou des métaphores. Elles sont au reste souvent banales, qu’elles soient empruntées au registre de la poésie mondaine (v. 2) ou qu’elles soient plus spécifiques du propos religieux (1 v. 94 ; 8 v. 34, v. 52 ; 11 v. 29). Quelques autres figures, comme l'utpreksā du k. 11 (v. 19), témoignent d’une recherche stylistique semblable à celle du kāvya : "les demeures des dieux, privées de leur arrogance, ont acquis, si je puis dire (manye), le nom de vimāna (tyaktamānā vimānâkhyām āpur manye surālayāḥ).2
§1.2. Kalpa-litanies
4Douze "kalpa-litanies" en prose (12, 13, 16, 19, 25, 35, 36, 37, 38, 49 et, en partie, 9 et 36), ont une structure-type : ils exaltent le tīrtha en égrénant les faits qui fondent sa sainteté. Dans ces k., l’auteur nomme d’abord la ville (12 § 1 ; 13 § 1 ; 37 § 1), dont il donne le cas échéant une description stéréotypée (19 § 1 ; 20 § 1 ; 25 § 1 ; 38 § 1) ou une légende de fondation (16 § 1). il évoque ensuite généralement le ou les Jina dont la présence a sanctifié la ville : 13 § 2 ; 16 § 2 ; 19 § 2 ; 20 § 2 ; 25 § 2 ; 35 § 1 ; 38 § 2 et §33. Puis il énumère, sans que l’on puisse déceler un ordre, une série d’événements glorieux4, extraits de légendes dont il ne garde que le trait essentiel connu de tous, en liaison avec le lieu saint. Les merveilles dont la ville est le théâtre (acchariasahassa-nihāṇa)5 sont : 1) les épisodes de la vie des T. ou des grands Maîtres, 2) la naissance ou la vie des personnages illustres jaina, mais aussi bouddhistes et hindous récupérés ou trop connus pour être omis, 3) les aventures des héros vertueux qui se signalent par leur conduite (sīla-pabhavaf)6. 4) les châtiments subis par les anti-héros, 5) les histoires de conversion (indiquée par la racine BUDH* ou un synonyme)7, 6) les triomphes des héros jaina face aux épreuves, upasarga*8, qu’ils subissent.
5Comme dans les kalpa-stotra, la récurrence, lors de tout nouvel épisode, d’un mot tel que yatra, atra, etc., est un procédé caractéristique des kalpa-litanies. Mais ces derniers sont beaucoup plus monotones. On y relève le recours à des verbes décolorés (copules, participes passés, formes conjuguées de AS, BHŪ, VṚT, etc.) et la présence de quelques composés pour résumer les légendes9. Ce sont les seuls procédés linguistiques typiques des kalpa-litanies.
§1.3. Kalpa-légendes
6Onze "kalpa-légendes", en prose, en sk. ou en pk. (9 § 1, 15, 28, 33, 34, 36 § 1, 43, 59, 17) : Jinaprabha relate dans ces compositions, à la façon du KSS ou des prabandha, les histoires des personnages extraordinaires spécifiques d’un lieu saint (IV § 2).
§1.4. Kalpa-statues
7Douze k. dédiés à des statues particulières ont tous une structure similaire : ils évoquent la légende concernant la découverte d’une statue (infra, A : 22, 26, 27, 31, 40, 57, 58, 60) et/ou les mésaventures qu’elle a subies du fait des Barbares (mleccha) (infra, B : 26, 27, 29, 31, 32, 40, 47, 57, 58, 60 et, en partie, 22).
A Statues trouvées
A 1. Statue cachée
8La négligence d’un dieu jadis (58), des malheurs dans un passé lointain (57), l’arrivée de l'ère kali (31) ou des musulmans (22) ont provoqué la disparition de la statue. Cet élément de la structure peut manquer : dans le k.27, la statue, honorée par Vāsuki au Pātāla, est ainsi invisible ; les k. 26 et 60 taisent, eux, les raisons de la disparition.
A 2. Statue découverte
9(a) Le héros est victime d’une mésaventure :
10(22) Le charpentier Jojaa doit quitter sa ville où sévit une famine ;
11(26) Le troupeau du marchand Jakkha disparaît miraculeusement ;
12(27) L’armée de Kṛṣṇa est décimée par son ennemi Jarāsaṃdha ;
13(57) Une épidémie tourmente la ville où règne Saṃkara ;
14(60) Une vache du marchand Dhaṃdhala ne donne pas de lait.
15Le k.31 omet cet élément de la légende ; le k.58 comporte une variante : le roi Siripāla est miraculeusement guéri de la lèpre.
16(b) La manifestation de la divinité à la suite de l’aventure est immédiate (22, 26, 57, 60), ou provoquée par l’invocation (58), ou le jeûne du héros (27, 40). Le plus souvent, le dieu apparaît en rêve. La condition particulière du dieu Kṛṣṇa explique la variante du k.27 : le héros Kṛṣṇa reçoit directement le concours du T. Nemi.
17(c) La divinité révèle au héros la cachette de la statue.
18Le lieu est ou bien imprécis (22, 27, 31, 57, 58, 60), ou bien marqué par des éléments auspicieux (26 : sous une souche d’ambalikā ; 40 : grâce à un cercle magique avec des fleurs et du riz décortiqué).
19(d) Le héros reçoit ensuite des instructions à suivre à la lettre ; elles sont en général simples : Jojaa (22) ne doit pas quitter l’endroit où il se trouve, Kṛṣṇa (27) doit honorer Pārśva au lieu de sa divinité, les autres héros doivent simplement faire creuser l’endroit révélé (26, 31, 40, 60). Seul le k.58 donne des ordres précis : le roi doit installer la statue sur un chariot qu’il aura attelé à des veaux de sept jours avec une corde faite de chanvre brut.
20(e) Une fois que le héros a obéi à la lettre (tathaiva kṛte) et rendu hommage à la statue (pūjayati trikālaṃ, etc. : cf. annexe 4 no 13), les maux disparaissent, la situation devient faste.
B Statues réparées
B 1. Mésaventures d’une statue
21Une statue honorée sur un lieu saint vient à subir les violences des Barbares : la tête (31) ou l’image tout entière est brisée (29, 32, 60).
B 2. Intervention d’un héros jaina
22(a) Le héros (31 : un pâtre ; 32 ; un marchand ; 29 : une communauté de fidèles) se désole de voir la statue en cet état.
23(b) Il reçoit en rêve les consignes des dieux préposés à la statue (29, 32). Le k.31, de toute façon très condensé, omet cet élément de la structure : la tête est recollée miraculeusement.
24(c) Témoin du miracle, le héros exulte de joie (29, 32).
25(d) La statue est à nouveau honorée (29, 31)10.
§1.5. Autres
26A l’intérieur de ces catégories, il existe naturellement des k. de structure composite. Une légende de statue figure dans le k.5 qui présente ensuite la structure des kalpa-stotra : Jinaprabha énumère les diverses constructions réalisées sur le lieu saint et loue sa perfection. Le k.8 comprend des v. 3 à 24 la légende de la déesse Śrīmātā (8 § 1). Après avoir relaté la légende de fondation puis les péripéties du stūpa de Mathurā, le k.9 présente la structure des kalpa-litanies (§ 2 à 20). Le k.36 est composé sur ce même modèle. Le dernier paragraphe du k. 13 (kalpa-litanie) est constitué d’une légende de statue.
27Il existe en outre des k. atypiques.
28Le k.22 et le k.51 qui relatent des épisodes de la vie de Jinaprabha sont les seuls à pouvoir être qualifiés de récits. Contrairement à ce qu’on pourrait attendre, les k. donnant une description, même sommaire ou symbolique, du lieu saint sont rares dans le VTK : seuls les k. 1,2, 4, 7, présentent le tīrtha comme un espace sacré.
§ 2 Kalpa et géographie sacrée dans le VTK
29La typologie des k. du VTK proposée ci-dessus correspond, dans l’ensemble, à la nomenclature traditionnelle des tīrtha qui distingue : 1) les kalyāṇaka-kṣetra, cadres des grands événements de la vie d’un ou de plusieurs Jina ; 2) les siddha-kṣetra où d’illustres personnages ont obtenu la Libération ; 3) les atiśaya-kṣetra, devenus lieux saints à l’occasion de prodiges ; 4) les kalā-kṣetra, tīrtha sacrés du fait de leur qualité intrinsèque.
30Parmi les lieux saints du VTK, en effet, les cinq monts sacrés représentés, Aṣṭāpada, Śatruñjaya, Girnar, Abu et Vaibhāra, sont célébrés par des kalpa-stotra. Quatre d’entre eux sont des siddhakṣetra (§ 3.1.).
31Les kalpa-litanies glorifient les neuf kalyāṇaka-kṣetra que compte le VTK : Ayodhyā, Śrāvastī, Kauśāmbī, Campā, Ratnavāha, Kāmpilya, Hastināpura, Mithilā, Vārāṇasī (§ 3.2.).
32Les kalpa-légendes et les kalpa-statues exaltent des tīrtha que la Tradition intègre a posteriori comme lieux saints dits atiśaya-ksetra ou kalā-ksetra : des villes non "traditionnelles", Mathurā, Nāsikya, Pratiṣṭhāna, Pāṭtaliputra, Ahicchatrā, Ḍhiṃpurī, Stambhanaka, Stambhanaka, Satyapura (§ 3.3.) et des sites qu’a sanctifiés la présence d’une statue prodigieuse, Ujjainī, Kollapāka, Avantideśa, Aṇahilapura, Śaṅkhapura, Harikaṃkhī, Śuddhadantī, Śrīpura, Phalavardhi, Kaṇṇāṇaya (§3.4.).
§ 3 Constitution d’une géographie sacrée
§3.1. Cinq monts sacrés : tīrtha (par leur qualité) intrinsèque
33Les sites admirables de Girnar, Abu, Śatruñjaya, Vaibhāra ont suscité l’enthousiasme de leurs visiteurs11. De tels sites deviennent les symboles12 que recherche la religion quelle qu’elle soit : les monts intermédiaires entre la terre et le ciel peuvent symboliquement représenter les T., qui fraient aux hommes les gués de la Libération. L’ancienneté des sources textuelles sous-jacentes reflète l’âge des tīrtha : parmi les monts réels, seul Girnar est attaché traditionnellement (KalpS) à un T. : c’est là que Nemi (22e T.) obtint omniscience et Libération13. Abu, Vaibhāra, Śatruñjaya ne sont associés que secondairement à un T. : la Tradition ne situe sur Abu aucun événement de la vie des Jina Ṛṣabha et Nemi, auxquels le k.8 est associé. Vaibhāra (11) est rattaché à la ville de Rājagṛha où Mahāvīra a passé quatorze saisons des pluies (11 v. 25 : KalpS 122). Śatruñjaya, le plus sacré des monts, où les Libérations furent innombrables (1 v. 27), a été chargé a posteriori d’une sainteté particulière : on y a localisé les assemblées plénières où prêchaient tous les T., Nemi excepté (1 v. 16) ; il est même devenu la projection réelle de l’imaginaire Aṣṭāpada, le Kailāsa des jaina, où la Tradition (KalpS) situe la Libération de Ṛṣabha14 : se modelant sur la Tradition (ÄvBh v. 45) selon laquelle Bharata a fait ériger le temple Siṃhaniṣidyā pour commémorer la Libération de Ṛṣabha, les textes plus tardifs (KPP, VTK) mentionnent la construction d’un sanctuaire sur le Śatruñjaya en souvenir de l’omniscience de Ṛṣabha (1 v. 17, v. 18).
§ 3.2. Neuf villes traditionnelles (10 k.) : lieux saints traditionnels
34Villes au passé glorieux qui, Ratnavāha exceptée, comptent parmi les dix capitales antiques dont Ṭhāṇ (X.v. 152) donne la liste, les neuf villes "traditionnelles" du VTK sont neuf des seize kalyāṇaka-kṣetra où la Tradition (ĀvN v. 383-386) situe les grands événements d’un ou de plusieurs Jina (cf. III § 1).
§ 3.3. Huit villes non traditionnelles : lieux saints intégrés
35A défaut d’une tradition littéraire plus ancienne, la sainteté des huit villes non traditionnelles du VTK (cf. § 2) est justifiée par le recours à des légendes de héros (cf. IV § 2). Elles sont rattachées secondairement à des T. : Mathurā à Supārśva et Pārśva, Ḍhiṃpurī à Pārśva et Mahāvīra, etc. : cf. IV § 1.
§ 3.4. Onze statues de lieux saints : lieux saints révélés
36Les lieux signalés à l’attention, dans le VTK, par la présence d’une statue constituent une dernière catégorie de tīrtha (cf. § 2). Le recours aux légendes de statues (cf. I § 1.4.) est un moyen habile de donner une histoire sacrée à des sites nouveaux. C’est la méthode que MARAVAL 1985 p. 41 nomme inspirée parce qu’elle suppose une révélation divine. Les lieux saints ainsi fondés sont vraisemblablement de rayonnement local (cf. V § 2) : Aṇahilapura (26), capitale des rois du Gujarat a été fondée au Moyen Age et les autres sites sont, à l’exception de Kaṇṇāṇaya (22), des villes ou des villages de moindre importance qu’il n’est pas toujours aisé de localiser : j’ignore où se trouvent Harikaṃkhī (29), Suddhadaṃtī (31) et ne suis pas sûre de la situation de Kaṇṇāṇaya ou de Śrīpura.
§ 4 Classement des kalpa étudiés
37Je classe les k. traduits selon la répartition des lieux saints qui vient d’être proposée au § 3 : je les présente dans l'ordre des T. auxquels ils sont dédiés ; je distingue dans un cinquième groupe les k. consacrés à des membres du panthéon jaina.
38Ce seront donc : I. les monts sacrés, II. les villes consacrées à un T. selon la Tradition de l'ĀvN (v. 382-384), III. les villes non traditionnelles selon cette même tradition, IV. les statues de Jina particulières à un lieu saint, V. le panthéon jaina.
TABLEAU DES KALPA TRADUITS (# indique un k. en sk., * un k. en vers)
I. Les monts sacrés (9 k.)
nom du k. | no du k. | pages de Ed |
Aṣṭāpada | 49 | 91-93 |
Śatruñjaya | 1 #* | 1-5 |
Vyāghrī | 48 #* | 90 |
Girnar | 2,3 #*, 5 | 6-10 |
Abu | 8 #* | 15-16 |
Vaibhāra | 11 #* | 22-23 |
II. Villes traditionnellement associées à un T. (10 k.)
Ayodhyā | 13 | 14-15 |
Śrāvastī | 37 | 70-71 |
Kauśāmbī | 12 | 26 |
Campā | 35 # | 65-66 |
Kalikumda-kukkuḍesara | 15 | 26 |
Kāmpilya | 25 | 50 |
Ratnavāha | 20 # | 33 |
Hastināpura | 16, 50 #* | 27, 94 |
Vārānasī | 38 #* | 72-74 |
III. Villes non traditionnelles (11 k.)
Mathurā | 9 | 17-20 |
Nāsikyapura | 28 | 53-54 |
Pratiṣṭhāna | 23 #*, 33, 34 #* | 47, 59-64 |
Pāṭaliputra | 36 # | 67-70 |
Ahicchatrā | 7 | 14 |
Ḍhimpurī | 43 #, 44 #* | 81-84 |
Stambhanaka | 59 | 104-105 |
Satyapura | 17 | 28-30 |
IV. Les statues de Jina particulières à un lieu saint (12 k.)
– Ṛṣabha
Kuḍuṅgeśvara-Nābheyadeva | 47 #* | 88-89 |
Kollapāka-Mānikyadeva-Ṛṣabha | 57 | 101-102 |
– Abhinandana
Avantidesa-stha-Abhinandana | 32# | 57-58 |
– Ariṣṭanemi
Anahilapura-Ariṣṭanemi | 26 | 51 |
– Pārśva
Śaṅkhapura-Pārśva | 27 | 52 |
Harikamkhīnagara-Pārśva | 29 | 55 |
Śuddhadantī-Pārśva | 31 | 57 |
Kokāvasahi-Pārśva | 40 | 77-78 |
Śrīpura-antarīksa-Pārśva | 58 | 102-103 |
Phalavardhi-Pārśva | 60 | 105-106 |
– Mahāvīra
Kaṇṇāṇaya -Mahāvīra | 22 | 45-46 |
Kaṇṇāṇaya -Mahāvīra | 51 | 95-97 |
V. Panthéon (4 k.)
Pārśva | 6 * | 11-13 |
Āmarakunda-Padmāvatī-devī | 53 # | 98-99 |
Ambikā-devī | 61 | 107-108 |
Kapardi-yakṣa | 30 | 56-57 |
Notes de bas de page
1 Cf. à Śatruñjaya les ascètes Śailaka et Śuka (1 v. 29), à Vaibhāra Śālibhadra et Dhanya sont exemplaires (11 v. 9).
2 On relève dans les kalpa-stotra 23 et 44 consacrant des villes d’autres exemples de figures de style : cf. 23 v. 5, 44 v. 6.
3 Font exception les k. 37 et 12 où les Jina ne sont mentionnés que plus tard (respectivement § 6 et 8). Dans le k. 12, deux épisodes de la vie de Mahāvīra sont présentés (§ 2 et § 7) avant les grands événements de la vie du 6e T. : indice de la primauté de Mahāvīra, ou tout simplement défaut de composition ? Dans le k.37, Jiriaprabha mentionne I existence du temple du 3e Jina, Sambhava, puis fait allusion à un roi bouddhiste (§ 3) et à la science des contrepoisons enseignée à Śrāvastī par le Buddha (§ 4). Au § 6, seulement, il évoque les grands événements de la vie du 3e T. Faut-il y voir un reflet indirect de la forte influence bouddhique à Śrāvastī ? Il est plus probable qu’il s’agit d’un assemblage hétéroclite.
4 Seul, le k.20 ne comporte qu’une légende développée après la description de la ville et le rappel des grands événements de la vie de Dharmanātha.
5 Cf. (16)27.20 ; (25)50.27 ; (35)66.18 ; (37)71.18 ; etc. et annexe 8, stéréotypes-ville.
6 Cf. (13)24.8, 24.9 ; (25)50.25 ; (35)65.11, 66.1, etc.
7 Cf. (19)32.11 ; (25)50.22 ; (35)66.10, 66.14, (37)71.2,71.5, 71.22, etc.
8 Cf. (35)65.29, 66.4, etc.
9 Cf. 16 § 5 : viuvvia-lakkha-joaṇa-pamāṇa-sarīro ; 25 § 9 : amgulijjagarayaṇ’ukkhodia-Jiṇ’iṃda-biṃba-namaṃsaṇa-dos’ubbhāvaṇeṇa ; 35 § 10 : svakīyaniṣkampa-śila-sampat-prabhāvâkṛṣṭa-śāsana-devatā-sānnidhyāt.
10 Le schéma, caractéristique des kalpa-statues, avec toutes ses étapes (révélation, fouille), se rencontre aussi dans les textes que Maraval 1985 utilise pour le Proche Orient. Cf. Maraval 1985 p.43 : "Au départ, il y a la révélation d’en haut. Le bénéficiaire en est un évêque, un prêtre, un moine ou un fidèle. Généralement en songe, parfois en vision, ils ont la révélation de l’existence d’un tombeau ou d’une relique inconnue jusque-là. Cette révélation est tantôt le fait du Saint lui-même, tantôt de l’un de ses compagnons de tombeau. Le second temps est celui de la fouille.
11 Cf. p. ex. Guerinot 1926 p. 279-280, "Les cinq pics qui composent le massif granitique du Mont Girnar se dressent au milieu d’un paysage admirable : dans le lointain, des plaines s’étendent à perte de vue ; puis une série de mamelons couverts de forêts entourent comme d’une ceinture le Girnar lui-même, dont les arêtes dénudées retiennent le regard".
12 Tod 1971 (1839), sensible à l’atmosphère particulière du mont Abu (p. 81), lui trouve une ressemblance frappante avec le mont Sinai (p. 124).
13 Cf. KalpS 174 et 182.
14 Cf. KalpS 228.
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La création d'une iconographie sivaïte narrative
Incarnations du dieu dans les temples pallava construits
Valérie Gillet
2010
Bibliotheca Malabarica
Bartholomäus Ziegenbalg's Tamil Library
Bartholomaus Will Sweetman et R. Ilakkuvan (éd.) Will Sweetman et R. Ilakkuvan (trad.)
2012