Chapitre 1. Le père de la Voix des Dalit : V.T. Rajshekhar Shetty
p. 17-22
Texte intégral
1L’itinéraire du fondateur de la revue est éclairant. C’est à l’énergie de Shetty que la revue et le mouvement qu’elle exprime doivent leur existence. Il n’appartient pas à une scheduled caste, « caste très arriérée », ou même au jati « shudra », le quatrième et le plus bas placé des varna de l’ordre socio-cosmique de la « grande tradition »15. Il n’est dalit à aucun titre. Sa famille porte le nom collectif anglicisé d’une caste de commerçants deux fois nés (dvija16), les chettiar. C’est un groupe puissant et aisé en Inde du Sud ayant de remarquables connections internationales. Il existe une importante diaspora Chettiar dans l’Océan Indien et en Indochine.
2V.T. Rajshekhar Shetty naît en 1932 près d’Udipi, au Karnataka (Sud). Son père est district magistrate, une sorte de « préfet de justice » aux pouvoirs étendus17. À la maison, on parle anglais et tulli, une langue subrégionale proche du malayalam kéralais. La langue officielle de la province de Karnataka est le kannadiga, que Shetty apprend tard. Sa mère meurt quand il est en bas âge. Il devient étudiant en 1950 et s’inscrit au Parti communiste de l’Inde, alors unifié, où il milite jusqu’en 1955. Il travaille plusieurs années dans une usine textile à Bombay (Mumbai). Il a reçu une éducation en anglais au collège universitaire de Mangalore et obtenu une maîtrise de droit. Il sait écrire.
3En 1963 il entre à l’Indian Express, l’un des plus grands quotidiens de langue anglaise de la péninsule. Il collabore aussi au Free Press Journal18 et au Daily de Bombay. Au début des années 1960, il épouse une dame du nom de Hedge19, titre de caste brahmane local. Il réside à Palace Orchards, le quartier chic de la ville, dans une résidence luxueuse. Il aura un fils, Salii. Il n’aura jamais rien à dire de public sur les femmes, y compris la sienne. Il infléchit sa pensée dans le sens de la critique de la religion par le rationalisme, puis par le marxisme-léninisme20. Il fonde les Amitiés Inde-Chine, milite dans l’Association rationaliste du Karnataka et participe à l’Association pour la protection et la promotion de la langue tulu (langue du rameau dravidien, comme le kannadiga). Il devient secrétaire de la Tulu Koota, basée à Bangalore. Entre 1973 et 1977, il soutient par des articles et des réunions publiques l’action de la commission Havanur ; destinée à instaurer des quotas élargis sur base de caste, cette commission aboutira à faire que la grande majorité des emplois publics deviendront « réservés ». Il appuie la joute intellectuelle menée par le vice-président de l’université de Bangalore contre Satya Sai Baba, un hindou qui inscrit son action religieuse et caritative dans la tradition de la bhakti21.
4C’est entre 1975 et 1977, très probablement sous l’influence des jésuites du Christian Institute for the Study of Religion and Society (CISRS), de Bangalore, qu’il commence à s’intéresser aux Dalit22. Le terme se diffuse dans le vocabulaire politique et journalistique. En 1977, il fonde le Dalit Karnataka Action Committee (Comité d’action dalit du Karnataka) qui organise la même année la première Conférence littéraire dalit du Karnataka (Karnataka State Dalit Sahitya Sammelan). Shetty se définit comme un littérateur, tout en soulignant, il ne reviendra pas là-dessus, que la littérature kannadiga n’est « que de la bouse » (bullshit). Il montre un goût précoce pour les formules à l’emporte-pièce et le combat verbal.
5En 1978 il écrit Dalit Movement in Karnataka (Le Mouvement dalit au Karnataka), sous la signature de Rajshekhar Shetty, livre de 125 pages en anglais dédié à sa mère, édité par le CISRS. C’est un texte militant, qui souligne les violences et les injustices subies par les Intouchables, mais ce n’est pas un brûlot. Shetty y développe l’idée que les Dalit devront se libérer eux-mêmes, sans compter sur les partis politiques dominés par d’autres castes et groupes sociaux, en s’alliant aux autres opprimés de l’Inde : musulmans, chrétiens et tribaux. Il ne traite pas encore de guerre, de complots ou d’apocalypse, mais de sociologie et d’histoire. Il est licencié de l’Indian Express en 1979 à la suite de ce qu’il décrira, sans apporter de preuves autres qu’une assertion répétée, comme un « complot communautariste » (a communalist plot). Ses positions favorables à la Chine (il vient d’écrire The Relevance of China, « L’actualité de la Chine ») sont peut-être la cause de son départ. L’épisode ne sera pas oublié. À partir de 1985, ses propos à l’égard des journalistes deviendront dépréciateurs puis insultants. Trois ans plus tard, Shetty n’évoquera plus les grands quotidiens que sous le sobriquet de « papiers toilette nationaux » (national toilet papers).
6À la fin des années 1970, il se présente encore comme un sociologue, un chercheur, un auteur prolifique ou un journaliste aux idées progressistes. En 1980 il publie un article élogieux, quoique critique, pour la pensée de Marx dans le mensuel à grand tirage Caravan. Il va sérieusement évoluer. En 197923 il est devenu secrétaire de l’Association des citoyens de Bangalore pour la démocratie. Il s’est fait arrêter dans le cadre du mouvement du Marathvada, mené par des organisations dalit pour exiger que l’université d’Aurangabad soit dédiée à B. R. Ambedkar. La revendication sera satisfaite en 1996. En 1980 Shetty critique assez fortement Ambedkar d’un point de vue de gauche, s’attirant les foudres de personnalités dalit. Des polémiques sont menées dans l’Illustrateti Weekly of India, revue bien diffusée sans position partidaire. Il reproche à Ambedkar d’avoir été « trop perturbé » par la religion. Toujours secrétaire de la State Rationalist Association (Association rationaliste provinciale), il se veut athée. Il vient de visiter la Chine. Il devient responsable du Comité régional contre le « communautarisme »24 (State Sampradayukti Virodhi Committee). Il fonde en même temps la Dalit Sahitya Academy (DSA), Académie littéraire dalit qui servira de couverture éditoriale et lancera la Voix des Dalit en 1981. Il décide de publier le journal après avoir visité le Gujarat où viennent d’avoir lieu des pogroms d’intouchables qui ont laissé des dizaines de tués et des centaines de blessés. Sa production est d’abord en anglais. Il écrit ou traduit des textes courts en tulu et en kannadiga, mais il vise l’audience nationale et mondiale. Le premier numéro de la revue ne porte pas son nom mais contient son adresse personnelle, celle de la Dalit Sahitya Academy. En 1982 il fait disparaître son patronyme-titre de caste, pour signer : V.T. Rajshekhar.
7Sa pensée va se recentrer sur les problématiques dalit. Cela n’ira pas sans provocations, les postures agressives étant peut-être initialement liées au fait qu’il n’est ni pauvre ni dalit. Il accepte peu à peu Ambedkar puis se met à critiquer de plus en plus violemment le marxisme et surtout les marxistes indiens. À la base de cette évolution il y a un rejet de ce qu’il nomme l’establishment, ensemble où il est né et qu’il voit, dans une perspective politique, associer les classes dominantes autour du Parti du Congrès puis du Parti populaire de l’Inde (BJP) et de grands partis régionaux dont le CPI(M), le plus grand des partis communistes. Rajshekhar ne s’intéresse pas à l’économie. Aucune des 26 brochures qu’il a publiées et dont nous disposons25 n’aborde le sujet. Les éditoriaux de la Voix des Dalit sont au même diapason. Pour lui le problème est celui du pouvoir, le reste est diversion ou complot. Rajshekhar, dit aussi « VTR », continue à faire du journalisme. En 1982 il rencontre Bindhranvale, meneur sikh extrémiste qui va être tué par l’armée en juin 198426. Quand Indira Gandhi est assassinée par un sikh de sa garde en novembre 198427, Rajshekhar érige le tueur en martyr. En 1985 il est emprisonné brièvement dans le cadre de la loi contre les activités terroristes et destructrices (TADA). Il part en Lybie rencontrer M. Khadafi en 1986. Au retour, les autorités lui retirent son passeport, acte qualifié d’« atroce ». Il affirme de plus belle que Bhindranvale est un « héros historique anti-hindou », que les combattants tamouls qui vont assassiner Rajiv Gandhi en 1991 sont des « exemples » ; qu’un « Dalitistan » sur le modèle du Pakistan est à l’ordre du jour ; que les Intouchables vivent tous les jours « pire que l’apartheid » ; que les musulmans sont « massacrés » (slaughtered) sans relâche, seule leur soumission et la lâcheté de leurs représentants évitant leur « juste soulèvement » ; que les Cachemiri ont raison de se révolter les armes à la main (1989) ; que les musulmans prosélytes ont le devoir de convertir les Intouchables. Il appuie aussi les activités des missionnaires chrétiens. Ces thèmes touchent à la sécurité nationale et à l’ordre public. Les tensions sont extrêmes.
8La survie de la revue et la liberté de Rajshekhar ont parfois quelque chose de mystérieux, si ce ne sont pas simplement des témoignages de la vitalité de la démocratie en Inde. Il décrit les grands hommes politiques comme des vendus, des corrompus, des comploteurs ou des eunuques. Il voue aux gémonies tous les grands partis. En 1991, puis 2003, il soutient Saddam Hussein. En 1993, le 6 décembre, jour anniversaire de la mort d’Ambedkar et de la destruction par la Vishva Hindu Parishad28 de la mosquée d’Ayodhya29, il se convertit au bouddhisme à Patna (Bihar). C’est un geste politique et une allégeance. Le bouddhisme vivant, sa partie spirituelle notamment, lui semblera toujours étranger. En 1997, il ne se présente plus comme un intellectuel, « l’un des penseurs les plus originaux de l’Inde »30, un écrivain ou un militant. Il est « chirurgien de la société ». Il décrit l’Inde comme un « champ de bataille ». En 1998 il se fait décerner une décoration au titre des Droits de l’homme (Human Rights Award). Il dénonce les autorités du sikhisme comme des mous et des traîtres. Il appelle les Dalit à se recentrer sur l’enseignement d’Ambedkar et ses principes : « Eduquer, agiter, organiser. »
9En 1996 apparaissent les premières éditions de la revue puis des brochures en hindi, en tamoul, en kannada, en telugu et en gujarati. V.T. Rajshekhar a tardé à reconnaître l’importance des langues régionales et de la langue nationale, utilisée en priorité par le Bahujan Samaj Party de K. Ram et Mayawati, mais il n’en fait plus un point de doctrine. En 2000 il rejoint la capitale fédérale avec sa revue et la DSA. Il habite un immeuble dans un quartier pour crorepati31, une « enclave VIP » (very important people) à Vasant Kunj, dans le sud de la métropole. Il en repart deux ans plus tard pour la résidence familiale de Bangalore, prétendant qu’il subit des « atrocités ».
Notes de bas de page
15 Le terme de « grande tradition » est un reliquat des débuts de l’orientalisme, quand cette spécialité était basée sur des informations recueillies auprès de Brahmanes lettrés. Ces derniers pensaient représenter toute la tradition, le reste n’étant pas digne d’être cité. Quand les orientalistes ont pris conscience de l’immensité de la culture produite par d’autres sources, ils ont créé l’expression pour différencier les genres tout en continuant de valoriser la culture brahmane et sanskrite. Ces perceptions ne sont plus pertinentes.
16 Les jati des trois varna supérieurs observent usuellement une cérémonie d’intronisation des garçons, entre 6 et 10 ans, au cours de laquelle ils reçoivent un cordon sacré (janav) témoignant de leur deuxième naissance (dvijam) ritualisée. Sur les dénominations multiples et les essais de globalisation des basses castes : Heuzé, 1993 ; Heuzé, 2002.
17 Il existe un peu plus de 400 districts en Inde, ce qui en fait des unités administratives énormes (2 à 3 millions d’habitants). Les fonctions judiciaires, policières et administratives y sont séparées, ces hauts fonctionnaires dépendant des gouverneurs nommés par le Centre dans les provinces. Lire David C. Potter, India’s Political Administrators, Oxford University Press, Delhi, 1996, xv-301 p.
18 On y trouvait B. Thakré, futur fondateur et chef de la Shiv Sena, qui était dessinateur satirique.
19 La formation du nom reste soumise en Inde, où l’état-civil universel n’existe pas, à des règles complexes, malgré le procès de simplification qui est sans doute en cours. Le registre le plus extensif est fait des listes électorales et il est fort peu fiable. Pour simplifier, car les choses sont en réalité plus complexes, le nom est ce que l’on appelle en France contemporaine le prénom. Il est donné lors d’une cérémonie spéciale (nampuja), qui fait intervenir les règles de parentèle et la culture de jati. Le nom des filles ainsi que celui de nombreux bébés « mâles » est souvent caché. On fait usage d’un surnom, ou on nomme en référence à un parent (fils de..., sœur de...).
Le nom patronymique n’existe pas. On use, pour remplir les colonnes des états-civils anglicisés, des noms de jati, de gotra (clans) exogames, mais aussi de titres que s’attribuent des sections de jati, des ensembles de jati ou des lignages (chaudhury, patel, singh, thakur, prabhu, etc.). Les noms de ce type, à transmission patrilinéaire dominante, varient avec le temps et les translittérations sont très changeantes. Kumar et kumari indiquent ainsi le célibat et la virginité, la pureté. Ces termes sont collectifs. Les femmes changent de nom collectif et de nom de naissance lors du mariage.
Les hommes et quelques femmes se voient souvent ajouter des titres à leurs noms de naissance et noms-titres collectifs. Ce sont des titres personnels acquis lors d’actes méritoires (mahatma, sardar, lokmanya) ou de pélerinages (Ramtirth, Hadjt). Dans de nombreux métiers, des titres professionnels (mistris, jamadar, sirdar, sadhvi) remplacent le nom collectif ou sont en concurrence avec celui-ci. Il est courant de nommer en ajoutant la particule de respect familier ji. L’usage de termes de parenté classificatoires pour nommer dans l’espace public est omniprésent. Des surnoms associés à des particularités physiques ou mentales des personnes existent. Ils peuvent être déclarés à l’état-civil par les gens qui n’apprécient pas le nom de caste.
Depuis le XIXe siècle, les militants progressistes ou nationalistes, hindous ou non, tendent à adopter des noms qui reflètent leurs choix existentiels et que les autorités avalisent. Il y a ainsi eu des processus d’anglicisation puis de réindigénisation des noms (collectifs et personnels). Enfin les renonçants, les moines bouddhistes et de l’Arya Samaj, les soufis et les membres de nombreuses confréries hindoues perdent leurs noms antérieurs ou en changent.
En principe, tous les hommes sikhs ajoutent à leurs noms de naissance Singh et les femmes Kaur, sans autre titre ou noms de jati, le titre global du groupe étant sardar. Tout ceci est influencé, mais aussi souvent nié par l’idéologie du varnashrama (le système varnique) et les représentations de castes, les Intouchables étant aussi concernés que les autres.
20 Le « marxisme-léninisme » est en Inde un terme de jargon désignant l’influence chinoise dans le mouvement communiste durant les années 1960. C’est avec la scission du CPI(M) – Parti communiste de l’Inde (marxiste) – en 1964, ce dernier restant fort modéré avant de devenir un parti de gouvernement régional, puis la création du CPI(ML) – marxiste-léniniste – sur un programme insurrectionnel en 1967, que les Indiens ont fait connaissance avec le phénomène marqué, dans leur situation, par les relations exécrables entretenues avec la Chine entre 1962 et 1980. Le mouvement marxiste-léniniste indien existe toujours, avec des factions pacifiques et d’autres qui prônent la lutte armée. Le CPI(ML) a éclaté en nombreuses factions, parfois antagonistes.
21 Bhakti : religion d’effusion ou d’adoration née en Inde du Sud au VIIIe siècle de l’ère chrétienne, marquée par la relation privilégiée du croyant avec une déité, l’importance des pratiques fusionnelles, le relatif effacement des préoccupations hiérarchiques et, dans certains cas, un discours contestataires vis-à-vis des hautes castes et de leurs privilèges (voir Kabir, Mahanubhav, Chokhamela, Tukaram). La bhakti est probablement le courant le plus populaire de l’hindouisme, avec ses contradictions, ses régionalismes ou localismes et ses courants foisonnants. Il n’est pas antibrahmane et de nombreux Brahmanes y ont contribué, mais les notions de fraternité humaine et d’égalité des âmes face au salut y ont une place plus que notable. Il a subi depuis le Xe siècle l’influence des courants soufis, qu’il a à son tour infléchis. On dit un bhakta (dévot pratiquant). Lire Catherine Champion (dir.), Traditions orales dans le monde indien, École des Hautes Études en sciences sociales, coll. Purushartha (no 18), Paris, 1996, 448 p. ; Jayant K. Lele, Tradition and Modernity in Bhakti Movements, Brill Publishers, Leiden, 1981, 160 p. ; David N. Lorenzen (dir.), Bhakti Religion in North India, Manohar, New Delhi, 1996, X-331 p. ; Owen M. Lynch, Divine Passions. The Social Construction of Emotion in India, Oxford University Press, Delhi, 1990, x-312 p. ; Krishna Sharma, Bhakti and the Bhakti Movement in India. À New Perspective, Munshiram Manoharlal Publishers, New Delhi, 1987, xvi-342 p. ; Gunther-Dietz Sontheimer (dir.), Hinduism Reconsidered, Manohar Publishers, New Delhi, 1997,359 p. Sai Baba, qui se prétend la réincarnation d’un saint maharashtrien du début du XXe siècle, multiplie les « miracles » médiatisés et les manifestations de théologie de la prospérité.
22 Rencontre avec V.T. Rajshekhar en avril 1981 à Bangalore au CISRS (Christian Institute for the Study of Religion and Society).
23 L’état d’urgence a constitué un choc pour ce démocrate ambigu.
24 La politisation des entités sociales et des croyances religieuses, qui est notamment à la base de la création du Pakistan.
25 Untouchability. Can it be Removed ?, Indian Social Institute, Bangalore, 1977 ; Relevance of China, Dalit Sahitya Academy (DSA), Bangalore, 1978 ; How Marx Failed in Hindu India, Karnataka Rationalist Association, Bangalore, 1978 ; Crocodile Tears over Harijan’s Atrocities, DSA, Bangalore, 1978 ; A Document for Foreigners. Apartheid in India, Dalit Action Committee, Bangalore, 1978 ; Class-Caste Struggle. Emerging third force, Dalit Action Committee, Bangalore, 1980 ; Tribal Unrest, Whom to Blame, Dalit Action Committee, Bangalore, 1980 ; Ambedkar and his Conversion, a critique, Dalit Action Committee, Bangalore, 1980 ; Untouchability. Can it be Removed ? (version révisée), DSA, Bangalore, 1980 ; Brahminism, the Curse of India, DSA, Bangalore, 1981 ; How to Destroy Caste System, DSA, Bangalore, 1981 ; Who is Ruling India ?, DSA, Bangalore, 1982 ; Hinduism, Fascism and Gandhism. A Guide to every Intelligent Indian, DSA, Bangalore, 1984 ; A Recipe for Revolution, DSA, Bangalore, 1986 ; Why Godse Killed Gandhi ?, DSA, Bangalore 1986 ; Muslims and the Liberation of the Oppressed, DSA, Bangalore, 1986 ; Christians and Dalits Revolution, DSA, Bangalore, 1987 ; Aggression on Indian Culture, DSA, Bangalore, 1987 ; Muslims to Divide Muslims : Hindus Nazis latest Trick, DSA, Bangalore, 1987 ; How Marx Failed in Hindu India, DSA, Bangalore, 1988 ; The Gulf between the Muslim Elites and the Muslim Masses, DSA, Bangalore, 1988 ; Karl Marx and Dr Babasaheb Ambedkar, DSA, Bangalore, 1988 ; Brahminism, the Father of Fascism, Racism, Nazism, DSA, Bangalore, 1993 ; Separate Electorate and Separate Settlement, DSA, Bangalore, 1996 ; Merit My Foot. A Reply to Antireservation Racists, DSA, Bangalore, 1996 ; Reservation Policy and Ambedkarism, DSA, Bangalore, 1997.
26 Menée avec des chars et des milliers d’hommes de troupe sur l’ordre du pouvoir central, qui avait consulté les astrologues, l’Operation Blue Star fera un millier de victimes dans les rangs des sikhs révoltés et aboutira à la destruction du complexe du Temple d’Or. Bindhranvale ressemble beaucoup à Khomeyni, l’érudition et le sens politique en moins.
27 L’assassinat de Indira Gandhi par son garde du corps sikh, conçu comme une réponse à la destruction du Temple d’Or, provoquera des pogroms de sikhs organisés par le Parti du Congrès et la police qui feront 5 000 victimes. La guerre civile qui suivra multipliera ce chiffre par huit.
28 Forum mondial hindou, organisation fondée en 1964-1966 par l’aile culturelle des nationalistes hindous (le RSS, voir infra) afin d’organiser et de centraliser les pratiques hindoues, de simplifier le culte et de mener des campagnes de protection et de promotion de la religion. La perception de l’hindouisme par la VHP peut être caractérisée comme un symbolisme armé et simplificateur visant la fusion, sous le contrôle de personnalités, de cadres nationalistes hindous et d’assemblées de saints hommes, des éléments très disparates de l’hindouisme au travers d’une théologie de l’action. Comprenant un conseil de direction fait de notables hindous, bouddhistes et sikhs, mais contrôlée entièrement par le RSS, l’organisation est devenue populaire durant les années 1980, surtout après 1983 (voyage de l’Unification). La campagne menée pour démolir la mosquée d’Ayodhya (Faizabad, Uttar Pradesh) a d’abord été menée par cette organisation qui cherche aussi à fédérer les obédiences hindoues au sein d’un Parlement de la religion (dharma sansad).
29 Mosquée de Babur ou Babri Masjid, édifice cultuel musulman commémoratif construit en 1528 dans la ville de pélerinages hindous d’Ayodhya pour Mir Baqi, lieutenant de Babur, le premier des moghols. Cet édifice, construit partiellement avec des fragments d’édifices antérieurs (hindous ou jaïn) fut l’objet de disputes depuis 1855 (conflits courants en Inde). Il fut fermé au culte en 1949 quand des nationalistes hindous y placèrent des représentations de déités indiennes. Réouvert en 1986 sur ordre de Rajiv Gandhi, le lieu fut l’objet d’une énorme campagne de propagande visant son remplacement par un temple dédié à Ram, qui a débouché sur sa destruction le 6 décembre 1992. Cf. B. Brigant, Une mosquée et un temple entre histoire et histoires, Mémoire de maîtrise, université de Nantes, 1993 ; Heuzé, 1993, 2000.
30 Cette formulation est dans la présentation – par lui-même ? – de l’auteur de Brahminism, Father of Fascism, Racism, Nazism, publiée en 1993 à Bangalore.
31 Multimillionnaires. Un crore égale dix millions de roupies.
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