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Annexe

La pyramide des revenus dans les deux systèmes ruraux

p. 463-464


Texte intégral

1La figure 26 p. 264 représente les revenus familiaux en tenant compte de la charge des bouches à nourrir. Pour l’établir on a commencé, en suivant la méthode décrite par T.S.Epstein (1962)1, par calculer dans chaque village, auprès de l'échantillon sélectionné de 50 % des maisonnées, le revenu dont disposait chacune de ces maisonnées. C'est ainsi qu'il a été attribué un certain nombre de points pour chaque facteur de production, en fonction de l'importance du revenu que ce facteur pouvait générer.

2Un point correspond à environ 500 Rs de revenu annuel. Dans le village irrigué de Mottahalli, j’ai attribué 18 points de revenu annuel par acre irriguée, et 3 points par acre « sèche » (ce qui est sans doute surévalué, mais il est difficile de se tenir à une estimation purement marchande pour ces cultures pluviales largement autoconsommées). Un moulin à jagre rapporte 20 points, une vache de race croisée 9 points, une bufflesse 3 points. Le revenu annuel moyen d'un ouvrier agricole à plein temps qui possède son propre attelage est de 6 points, ou de 5 s'il n'en a pas. Une femme journalière ne gagne que 4 points.

3Dans les villages non irrigués de Mayagonahalli et Naragalu, le bétail a été estimé avec les mêmes coefficients suivant la même pondération. Une acre d'éleusine pluviale ou de sorgho vaut 3 points, mais une acre de cocotiers en vaut 10, et de mûrier 26 points. Un ouvrier agricole adulte est estimé à 2 points seulement, et une ouvrière à 1 point. On a également tenu compte des autres revenus, comme de l'artisanat, ou des salaires tirés de l'émigration.

4L'addition de tous ces points a livré un chiffre correspondant au revenu annuel de la maisonnée. Pour tenir compte du nombre de personnes vivant sur l'exploitation, j'ai ensuite calculé pour chaque maisonnée le nombre d'« unités de consommation » (U.C.) qu'elle contenait, à partir de chiffres largement empruntés à J. Harriss (1982), lequel s'était lui-même inspiré des indications proposées par l'Indian Medical Research Council. Ils correspondent aux besoins énergétiques et donc alimentaires des individus, compte tenu du sexe, de l'âge et du mode de vie de chacun.

Homme adulte :

gros travailleur
travailleur modéré
sédentaire

1.6 UC
1.2
1,0

Femme adulte :

gros travailleur
travailleur modéré
sédentaire

1,2
0,9
0,8

Enfants :

12-16 ans
9-12 ans
7-9 ans
5-7 ans
3-5 ans
1-3 ans

1.0
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4

5La division du total du revenu familial par le chiffre total des unités de consommation a donné un quotient qui a été porté en ordonnée de la pyramide. L'abscisse de la figure représente le nombre de maisonnées du village qui disposent d'un tel quotient.

Notes de bas de page

1 Voir aussi T.S. Epstein, "The Data of Economies in Anthropological Analysis", in A.L Epstein (éd.), 1967, pp. 153-180.

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