Livre IV. La Guerre
p. 123-166
Texte intégral
1. Ēmakūṭam
1Le soleil s’étant levé à l’Est, le dieu ĀRumukaN, fit venir Vīravāku et lui dit, de façon que Māl, PiramaN et MakavāN l’entendent, d’apprêter son char pour aller à Vīramakēntirapuram, en vue de vaincre CūrapaNmaN et les avuṇar. (st. 1-4).
2Vīravāku alla de suite prévenir MaruttaN (Vāyu) qui arriva aussitôt avec le char MaNavēkam, dont il était le conducteur. ĀRumukaN monta sur le char et partit vers Makēntirapuram, après avoir donné l’ordre à son entourage de le suivre. (st. 5-9).
3VētaN (Brahman) et le dieu armé de disque (Tirumāl), montés respectivement sur le cygne et le milan (karuṭaN), partirent en même temps que Vīravāku et les autres célestes, qui allèrent dans leurs chars. Les commandants d’armée tels que CuppiraN, Mēkamāli, etc., au nombre de cent huit, les suivirent. La troupe des pūtam partit également, jouant du tambour et des autres instruments de musique employés pendant la guerre. (st. 10-22).
4Les pūtam arrivèrent jusqu’au bord de la mer et adorant le dieu armé de javelot (MurukaN), ils la traversèrent aisément à pied, car, grâce à ce dernier, l’eau ne montait pas au dessus de leurs genoux. (st. 23-25).
5ĀRumukaN s’arrêta à quelque distance de Vīramakēntirapuram. NāNmukaN, le dieu armé de conque et de disque, et IntiraN le prièrent d’établir son camp à cet endroit, sans aller directement à la ville, dont les habitants étaient des pêcheurs. (st. 26-30).
6MurukaN fit venir l’architecte des dieux et lui demanda d’ériger un camp qui fut établi très vite avec toutes les commodités voulues. Ce camp fut appelé Ēmakūṭam. (st. 31-33).
7Kantavēḷ (MurukaN) entra dans le camp. Il plaça les pūtam dans les rues et pénétra dans le palais avec tout son entourage, (st. 34-36).
2. CūraN apprend l’arrivée de MurukaN
8Le sage NārataN sut que MurukaN se trouvait à Ēmakūṭam. Il alla de suite à Makēntirapuram et pénétra dans la cour de CūraN. Le voyant assis sur son trône, il prononça quelques mots de bénédiction, tout en le haïssant dans son for intérieur. Le roi s’enquit de ses nom et demeure, ainsi que de l’objet de sa visite. (st. 1-3).
9Le sage lui répondit qu’il s’appelait NārataN, qu’il habitait le mont Kayilai où il faisait sa pénitence, qu’il était l’ami de Pukar (CukkirācāriyaN) et qu'il était venu à son palais pour lui annoncer une nouvelle importante qui le concernait. Il lui parla ensuite de l'expédition projetée par KantaN et de son campement à Ēmakūṭam. (st. 4-8).
10En entendant les paroles de NārataN, CūraN enragea. Il étala tous ses pouvoirs, sa puissance, sa bravoure et se fit fort de vaincre KantaN. NārataN fit des sourires approbateurs et quitta son palais, après l'avoir incité à envoyer sans tarder son armée contre MurukaN. (st. 9-15).
11CūrapaNmaN dépêcha ses émissaires KōraN et URkōraN et fit chercher le roi des océans (VaruṇaN). Celui-ci, tout tremblant, comparut devant lui. Il l’admonesta sérieusement pour avoir laissé MurukaN et ses armées franchir la mer. Le roi des eaux lui fit remarquer que cet enfant et les tēvar avaient voyagé en l’air et que seule la troupe des pūtam avait traversé l’océan à pied, sans que l’eau puisse monter au dessus de leurs genoux, malgré tous ses efforts qui étaient devenus infructueux devant leur force et leur attitude effroyable (st. 16-23).
12Sur ces entrefaites sont accourus quelques espions de CūraN. Ils lui rapportèrent de leur côté que le fils de ParāparaN se trouvait campé avec VētaN, Ari et les amarar, à quelque distance de la ville, au côté Nord, ayant à sa disposition des années nombreuses. (st. 24-27).
3. Premier jour - Guerre de PāNukōpaN
13Le rapport des espions augmenta la rage de CūraN contre KumaraN. Il leur donna l’ordre d’emmener immédiatement le rival du soleil (PāNukōpaN) à sa cour. Celui-ci arriva accompagné de ses guerriers. CūrapaNmaN lui dit que ĀRumukaN venait d’établir son camp non loin de sa ville et qu’il devait aller de suite le vaincre. (st. 1-11).
14Le fils tressaillit de joie et promit à son père de le vaincre et d’amener à sa cour Tirumāl, TicaimukaN et IntiraN qui faisaient cause commune avec lui. Il le félicita alors et le laissa partir. (st. 12-17).
15PāNukōpaN retourna à son palais. Il donna l’ordre à ses armées de l'accompagner au camp de CivakumāraN. Muni de tout son attirail, il se dirigea sur ce camp. Ses généraux tels que VicayaN, NēmiyaN, Māya N, Mucali, KaṇṭakaN, MuraN, KaraN, MūrkkaN, TacamukaN, Kaṇali, CaṇṭaN, VicaṇṭaN, AcamukaN, MakiṭaN, Akkiravāku, VicayacēNaN, ViṭacēNaN, VimōkaN, CōmukaN, Matu, Cacicittu, CucimukaN, AcaNi, CūNiyakētu et AcuracēNaN, le suivirent avec tambours et trompettes de guerre. (st, 18-56).
16NārataN l’ayant appris alla voir Kantavēḷ. Il lui fit part de la marche de PāNukōpaN et de ses armées vers son camp et le pria d’aller lui-même à sa rencontre pour le tuer, lui faisant remarquer qu’il ne pouvait succomber que sous ses coups ou ceux de son père CivaN. (st. 57-66).
17MurukaN sourit. Il appela Vīravāku et lui donna l’ordre d’aller massacrer le fils du roi des avuṇar et ses compagnons. Vīravāku rassembla toutes ses armées et marcha avec elles tumultueusement sur la ville de VīraN. Il arriva donc à proximité des murailles de cette ville. (st. 67-87).
18Quelques-uns des tāNavar aperçurent Vīravāku, suivi de la troupe des pūtam. Ils allèrent aussitôt en aviser PāNukōpaN. Celui-ci entra en fureur et s’écria : « Dans un instant je mettrai en fuite Vīravāku, ses pūtam et l’enfant qui se trouve campé près de notre ville. je les arrêterai et les conduirai prisonniers devant mon père. » Ceci dit, il sortit de la ville par la porte Nord et vit les guerriers ennemis, parmi lesquels il ne trouva pas les anciens qui avaient été mis en déroute par lui. (st. 88-97).
19Les deux armées se rencontrèrent. Une lutte terrible eut lieu entre elles. Quelques pūtam furent blessés, mais beaucoup d’avuṇar furent tués. L’armée de PāNukōpaN ne pouvant résister à l'attaque des pūtam, se dispersa et battit en retraite. (st. 98-111).
20Le commandant ANali s’avança vers les pūtam et, sans perdre courage, lança coutre eux des flèches de feu. Le guerrier CiṅkaN prit leur défense. Avec sa massue il tua les chevaux attelés à son char. Puis il monta sur le char, arracha des mains d’ANali son arc et le jeta à terre. Celui-ci lui asséna alors un coup à la tête avec sa massue. CiṇkaN le saisit d’un bras et de l’autre lui donna un coup de poing à la poitrine. Puis il le souleva et le projeta avec violence sur le sol au point de lui faire perdre la vie. (st. 112-128).
21ANali étant mort, son camarade CaṇṭaN se précipita sur CiṅkaN. Celui-ci saisit la massue qui se trouvait encore dans la main du cadavre d’ANali et en frappa à l’épaule CaṇṭaN qui tomba de son char. Mais dans sa chute, il porta à la poitrine de CiṅkaN un coup avec sa massue. CiṅkaN tomba également. (st. 129-131).
22MāyaN, un des commandants des avuṇar, monté sur son char s’avança alors vers l’armée des pūtam. Le général NīlaN l’attaqua. Il lança sur lui une massue. MāyaN le frappa avec un trident et le fit saigner de la poitrine. NīlaN bien que fatigué, se précipita sur lui, le saisit à bras le corps, le mordit au cou et but tout son sang. MāyaN mourut. (st. 133-136).
23CaṇṭaN et CiṅkaN qui étaient tombés évanouis, reprirent connaissance. Ils se battirent de nouveau, armés de massues. CiṅkaN brisa en morceaux la massue de CaṇṭaN. Celui-ci se servant de ses bras, continua la lutte. CiṅkaN d’un coup de massue lui cassa un bras. CaṇṭaN prit son bras cassé dans l’autre main et s’en servant d’arme frappa son ennemi. CiṅkaN s’élança sur lui et d’un coup de poing à la joue, il le tua. (st. 137-149).
24Un autre guerrier avuṇaN, du nom d’AcamukaN, qui avait assisté à la mort de CaṇṭaN, s’avança en toute hâte vers CiṅkaN. Matu, un des commandants des pūtam, l’aperçut. Il s’interposa entre les deux. AcamukaN lança contre lui plusieurs flèches. Matu arracha un arbre avec lequel il para ces flèches. Il s’élança ensuite sur son ennemi avec une attitude plus agressive. AcamukaN, saisi de frayeur, laissa tomber son arc et, tout confus resta immobile sur son char. Matu ne voulut pas l’attaquer. Mais AcamukaN revint à la charge. Tous les deux se battirent. AcamukaN, usant de son pouvoir magique, s’éleva en l’air sans que son adversaire puisse s’en apercevoir et envoya sur Matu le disque de MāyaN, qu’il avait obtenu à la suite d’une pénitence. Cette arme ne lui fit aucun mal, car elle le trouva sans armes. Elle retourna vers AcamukaN et, devant produire infailliblement son effet, lui trancha la tête. (st. 150-170).
25AcamukaN étant mort, les avuṇar se mirent à attaquer les pūtam. Le commandant TantakaN leur opposa une résistance. Ses flèches tuèrent bon nombre d’avuṇar et mirent en fuite les autres. (st. 171-177).
26Cette situation inquiéta beaucoup PāNukōpaN. Il regretta de s’être trouvé dans le dernier rang de ses armées et décida d’aller en personne livrer bataille avec les pūtam. Il courut vers eux et lança sur eux une pluie de flèches. Les pūtam se défendirent en arrachant les collines voisines qu’ils jetèrent sur les acurar. Cependant des milliers de pūtam furent tués et les autres lui tournèrent le dos et allèrent rejoindre Vīravāku, (st. 178-196).
27UkkiraN, un des chefs de la troupe des pūtam, armé d’une massue alla attaquer PāNukōpaN. Celui-ci envoya sur lui des flèches en nombre considérable qui eurent leurs pointes cassées en se heurtant contre le corps d’UkkiraN. Il changea alors d’armes et la lutte continua. UkkiraN touché par un trident du dieu sur le lotus (Brahman) que l’ennemi lui lança, s’affaissa sur le sol. (st. 197-209).
28La chute d’UkkiraN rendit furieux un autre chef des pūtam, le nommé Taṇṭi. Ce dernier arracha une colline et la lança sur PāNukōpaN qui la réduisit en poussière avec ses flèches nombreuses. Taṇṭi arracha alors un arbre avec lequel il frappa et tua les chevaux attelés au char de l’ennemi, qui, cette fois, le piqua avec des tridents. Taṇṭi perdit sa force et se fatigua. (st. 210-212).
29A ce moment un de ses collègues, PiNāki, s’empara d’une colline et la lança sur PāNukōpaN. Mais celui-ci décocha un millier de flèches sur sa poitrine, ce qui le rendit incapable de se battre davantage. Les pūtam qui étaient avec lui se dispersèrent çà et là sans pouvoir résister. (st. 213-214).
30Après la défaite des commandants de l’armée des kaṇa, les cent mille guerriers, entre autres Kapāli, AṇṭalōcaNaN, NirañcaNaN, UruttiraN, AkaṇṭaN, TaṇṭakaN, etc., s’avancèrent vers l’avunaN et bandèrent leurs arcs. Celui-ci prit le sien dans ses mains et le banda à son tour. Ils échangèrent des flèches innombrables. PāNukōpaN réussit à briser les arcs de ses ennemis. Ceux-ci s’armèrent alors des arcs de « défense », d’où jaillirent des flèches très puissantes qui mirent en pièces son char et tuèrent ses chevaux, ainsi que le conducteur du char. PāNukōpaN monta alors sur un autre char et continua la bataille en redoublant de force et d’ardeur. Il envoya une pluie de flèches sur ses ennemis qui, blessés, battirent en retraite. Ainsi il remporta la victoire sur les cent mille guerriers. (st. 215-230).
31Vīrakōḷari, qui remarqua la défaite des cent mille guerriers, alla attaquer PāNukōpaN, muni de son arc et de ses flèches, en forme de croissant de lune. Il lança des milliers de ces flèches sur lui. PāNukōpaN lança de son côté un nombre considérable de flèches sur Vīrakōḷari qui. bien que blessé à la poitrine, opposa une résistance extraordinaire. PāNukōpaN prit alors l’arme de NārāyaṇaN et l’envoya sur son ennemi. Cette arme perça le corps de Vīrakōḷari qui tomba étourdi ; mais il ne perdit pas la vie, grâce à la bénédiction de MurukaN. (st. 231-238).
32Aussitôt après la chute de Vīrakōḷari, le guerrier VayamārttāṇṭaN se précipita sur PāNukōpaN. Celui-ci, au moyen de ses flèches, brisa l’arc de VayamārttāṇṭaN, le blessa au front et aux épaules, tua ses chevaux et endommagea son char. VayamārttāṇṭaN sauta alors sur le char de son ennemi, arracha de ses mains son arc et le brisa. PāNukōpaN sortit son épée et blessa VayamārttāṇṭaN à la poitrine et à la tête. Ce dernier tomba évanoui. PāNukōpaN pensa qu’il était mort et alla attaquer les pūtam. (st. 239-248).
33A ce moment accourut VīrarākkkataN. Le combat continua entre lui et PāNukōpaN. Au bout de quelques instants les deux combattants tombèrent à terre, fatigués. (st. 249-259).
34PāNukōpaN revint à lui. Il monta sur un autre char. Les guerriers VīravantakaN, VīramāmakēccuraN, VīratīraN, VīramāmakēntiraN et VīrapurantaraN l’aperçurent. Ils lancèrent sur lui des flèches sans nombre. Mais PāNukōpaN s’est défendu merveilleusement. De son arc il fit sortir aussi des flèches en grand nombre. Deux de ses ennemis prirent la fuite, le troisième s’affaissa sur le sol et les deux autres restèrent immobiles sans pouvoir rien faire. (st. 260-262).
35Sur ces entrefaites l’armée des avuṇar qui avait battu en retraite, revint au champ de bataille et rejoignit son chef (PāNukōpaN). Celui-ci reprenant ses efforts, marcha avec cette armée vers Vīravāku. Il y eut une discussion entre les deux antagonistes. L’un et l’autre se vantèrent de leur puissance et chacun se moqua de la faiblesse de l’autre (st. 263-276).
36Après cet échange d’invectives, PāNukōpaN lança, le premier, des flèches contre Vīravāku, qui en fit autant. Le combat dura longtemps ; les flèches partant des arcs déchiraient l’air et le ciel et faisaient trembler la terre. (st. 277-289).
37Soudain l’arc de Vīravāku se brisa sous les coups des flèches lancées par l’ennemi du soleil (PāNukōpaN). Il prit alors un autre arc et s’en servit pour mettre en pièces, à son tour, celui de son ennemi. PāNukōpaN s’arma d’un nouvel arc. Vīravāku fit tomber sa tiare qu’il remplaça immédiatement par une autre, sertie de diamants. Il lança alors d’autres flèches qui blessèrent PāNukōpaN sur tout le corps. Ce dernier ensanglanté et fatigué, cessa de faire usage de son arme. (st. 290-299).
38Les chefs des avuṇar qui le virent, coururent vers Vīravāku et l’attaquèrent en lançant sur lui des flèches en grand nombre. Vīravāku brisa non seulement toutes ces flèches au moyen des siennes, mais trancha également les têtes de milliers de soldats ennemis, ainsi que celles de leurs chevaux et de leurs éléphants. (st. 300-314).
39L’armée des pūtam qui avait tourné le dos à PāNukōpaN, revint à la charge. Celui-ci reprenant sa force alla au devant de Vīravāku et recommença la bataille, qui dura assez longtemps. Tous deux se battirent à coups de flèches. Vīravāku ne perdit pas courage. PāNukōpaN pensa qu’il ne pourrait le vaincre en se servant de son arc. Il eut recours à un autre moyen. Il prit le Mōkappaṭai (arme enchanteresse) que lui avait donné NāNmukaN et le lança sur ses ennemis. Ceux-ci eurent l’esprit troublé. La plupart tombèrent à terre. Vīravāku qui n’échappa point à l’effet de cette nouvelle arme fut déconcerté et resta immobile, PāNukōpaN profitant de l’inaction de ses adversaires reprit son arc et envoya sur eux bon nombre de flèches qui les blessèrent sérieusement. (st. 315-340).
40ĀRumukaN eut connaissance de la situation dans laquelle se trouvaient Vīravāku et ses guerriers. Il créa un Amōkappaṭai (arme désenchanteresse) et l’envoya contre le Mōkappaṭai de PāNukōpaN. Celle-ci fut mise en pièces. Aussitôt Vīravāku et les autres reprirent connaissance. Il se réjouirent de l’apparition de l’Amōkappaṭai et vénérèrent KukaN (ĀRumukaN). (st. 341-353).
41PāNukōpaN devint confus et s’affligea. Il regretta de n’avoir pas été muni des armes que lui avaient données les autres dieux. Il décida donc de quitter le champ de bataille pour y revenir le lendemain avec toutes ses armes. Il s’éleva en l’air sans être aperçu par ses ennemis et rentra dans sa ville. (st. 354-361).
42Après la disparition de PāNukōpaN, ses armées se dispersèrent dans tous les sens. Les amarar poussèrent des cris de joie. Ils voulurent se mettre à la poursuite de l’avuṇaN. (PāNukōpaN). Mais Vīravāku les en empêcha, leur faisant remarquer qu’il n’était pas digne de leur part d’aller attaquer un ennemi qui s’enfuyait, saisi de peur. Puis il alla avec eux au camp où se trouvait Kantavēḷ. Il lui rendit compte de la défaite de PāNukōpaN et retourna avec ses frères, à sa demeure. (st. 362-378).
43PāNukōpaN passa la nuit dans son palais, sans sommeil. Il ne fit pas venir ses ministres pour conférer avec eux et ne prit part à aucun cérémonial de la cour. Il resta inquiet et pensif, ruminant les évènements angoissants de ce jour et cherchant le moyen de vaincre VicākaN (ĀRumukaN) et ses guerriers. (st. 379-380).
44Les émissaires de CūraN qui avaient assisté à toutes les péripéties de la guerre, allèrent voir leur maître et lui rendirent compte de ce qui s’était passé. Le retour de PāNukōpaN à son palais excita sa colère. Il décida d’aller lui-même le lendemain combattre KantaN. Et la nuit s’écoula rapidement. (st. 384-393).
4. Deuxième jour - Guerre de CūrapaNmaN
45Le lendemain matin, CūrapaNmaN se leva de bonne heure. Il se rendit à sa cour et, assis sur son trône, il réfléchit. Il décida d’aller lui-même attaquer ses ennemis. Il fit mobiliser toutes ses armées qu’il regarda d’un point culminant de son palais. La vue de ses soldats courageux l’enhardit. Habillé en guerrier et muni de toutes ses armes, il monta sur un char et quitta le palais, accompagné de ses ministres et suivi de ses armées. (st. 1-13).
46A la porte extérieure de la ville il trouva AticūraN, fils de CiṅkamukaN et AcurēntiraN, fils de TārakaN. Il leur confia le commandement des armées et s’avança vers le camp de KumaraN. La marche des troupes souleva une poussière épaisse qui montait au ciel. Le son des instruments de musique de guerre et les cris des soldats assourdissaient les oreilles. (st. 14-26).
47Le roi des amarar (IntiraN) vit CūraN dans son char aérien et alla en aviser KaṭampaN (MurukaN). Celui-ci ordonna au dieu du vent (Vāyu) d’amener son char. Il y monta et se dirigea vers le champ de bataille, accompagné de la troupe des pūtam, dans laquelle se trouvaient Vīravāku et les autres commandants d’armée. (st. 27-38).
48Une guerre épouvantable eut lieu entre l’armée des tāNavar (acurar) et celle des pūtam. Il y eut beaucoup de morts et de blessés parmi les avuṇar. AticūraN, fils de CiṅkamukaN s’affligea de la perte de ses soldats. Il monta dans un char traîné par deux mille chevaux et se rendit au champ de bataille, entouré de milliers de chars, dirigés par de vaillants guerriers. Il attaqua les pūtam et tua plusieurs d’entre eux. (st. 39-52).
49UkkiraN, un des commandants de la troupe des pūtam, se précipita vers AticūraN et jeta sur lui une massue qui mit en pièces sa cuirasse. L’ennemi, enragé, lança sur lui un millier de flèches qui le blessèrent en divers endroits du corps. Les deux combattants se battirent longtemps, tantôt montés dans des chars, tantôt se trouvant sur le sol, en échangeant des coups de flèches ou en lançant l’un contre l’autre des blocs de granit. (st. 53-60).
50AticūraN résolut d’envoyer sur UkkiraN les armes divines. Il vénéra par la pensée le VaNNippaṭai (flèche de feu) et le lança sur lui. UkkiraN pensa alors au fils d’ĪcaN (ĀRumukaN). Par sa grâce, il saisit cette arme et l’avala. AticūraN envoya ensuite les PuNalpaṭai (flèche d’eau) et KāRRuppaṭai (flèche de vent). UkkiraN les avala également. AticūraN envoya alors la flèche d’AyaN (Brahman) et celle du père de ce dernier (Tirumāl), qui furent aussi avalées par UkkiraN. (st. 61-68).
51AticūraN fut stupéfait. Il s’étonna de la puissance de son ennemi et resta pensif. VācavaN et les célestes furent également surpris. Ils demandèrent à NāNmukaN, qui assistait au combat, comment UkkiraN avait pu absorber toutes les armes. NāNmukaN leur expliqua qu’il avait la grâce de KantaN et qu’il pouvait par conséquent contrecarrer toute force exercée à son préjudice. (st. 69-78).
52AticūraN prit alors la « flèche de l’époux d’Umai (CivaN) » et l’envoya contre UkkiraN. A la vue de cette arme, celui-ci laissa tomber sa massue, joignit ses deux mains en signe de respect et prononça les cinq syllabes (Pañcākkaramantiram). La flèche trouvant UkkiraN sans arme et vénérant l’Etre Suprême, pensa aux instructions que lui avait données CivaN lorsqu’elle avait été remise à AticūraN. Comme elle ne devait faire aucun mal, suivant ces instructions, à une personne sans arme, elle n’osa pas atteindre UkkiraN et alla rejoindre CivaN sans retourner chez AticūraN, qui s’en inquiéta. Il descendit de son char et prit une massue avec laquelle il porta un coup à l’épaule d’UkkiraN. Celui-ci arracha de sa main son arme et en asséna un coup violent à la poitrine de son ennemi qui roula sur le sol et expira de suite. (st. 79-87).
53Le fils de TārakaN, AcurēntiraN, le vit. Il prit son arc et ses flèches et se précipita sur la troupe des pūtam. Il lança contre eux un nombre considérable de flèches. Les pūtam ripostèrent en arrachant les arbres qui gisaient à leur portée et en les lançant sur leur ennemi. Le combat dura assez longtemps. Il y eut des morts et des blessés dans le camp des pūtam. Un des commandants, KaNakaN, sauta sur le char d’AcurēntiraN, tua d’un coup de pied le conducteur du char et, de ses dents, brisa la corde de l’arc de son ennemi. AcurēntiraN s’arma d’un autre arc et lança bon nombre de flèches sur KaNakaN, qui se fatigua. (st. 88-96).
54Un autre commandant des pūtam, UNmattaN, accourut. Il arracha une colline qu’il lança sur AcurēntiraN. Les chevaux de son char furent tués. AcurēntiraN monta sur un autre char et lança des flèches sur UNmattaN qui, blessé, s’affaissa, étourdi. (st. 97-98).
55Sur ces entrefaites le guerrier MantaN arriva devant AcurēntiraN. Tous les deux se sont battus, mais MantaN perdit courage et parut épuisé. (st. 99-101).
56Le nommé CiṅkaN prit sa place. Il attaqua AcurēntiraN en le frappant tantôt avec des rochers, tantôt avec des massues. Mais devant la force et le nombre des flèches de son ennemi, il ne put le vaincre. AcurēntiraN remporta la victoire sur lui et sur les pūtam qui l’accompagnaient. (st. 102).
57TaṇṭakaN qui appartenait au groupe des cent mille guerriers s’affligea de la défaite des pūtam. Il lança sur le visage d’AcurēntiraN un millier de flèches qui loi firent beaucoup de mal. L’ennemi lui envoya huit flèches qui percèrent son front et l’affaiblirent (st 103-104).
58CōmukaN, frère de TaṇṭakaN, accourut à sa rescousse. Il se battit avec AcurēntiraN, mais il eut le même sort que son frère. (st. 105-107).
59VicayaN, un autre frère de TaṇṭcakaN, alla attaquer AcurēntiraN. Après un combat terrible, VicayaN tomba sur le sol, blessé à la poitrine. (st, 108-112).
60Les autres guerriers du groupe vinrent ensemble engager la lutte avec AcurēntiraN. Mais ne pouvant opposer de résistance, ils s’enfuirent. (st. 113-118).
61Vīravaku, qui le vit, se précipita sur les lieux tout en adorant les pieds d’ĀRumukaN. Il prit son arc et fit partir un nombre considérable de flèches qui blessèrent AcurēntiraN. Celui-ci en fit autant. Il fit usage de flèches dont les extrémités avaient la forme du croissant de lune. Mais Vīravāku parvint à briser l’arc de son ennemi, à mettre en pièces son char et à tuer son conducteur et ses chevaux. AcurēntiraN monta sur un autre char et continua le combat. Vīravāku s’éleva en l'air, se précipita sur lui et lui trancha un bras avec son épée. AcurēntiraN s’éleva lui aussi en l’air et attaqua Vīravāku avec une massue. Celui-ci devint très furieux et d’un coup de son épée, il lui coupa la tête. La mort d’AcurēntiraN mit en fuite les guerriers tāNavar. (st. 119-124).
62La mort d’AticūraN et d’AcurēntiraN et la défaite de leurs armées affligèrent beaucoup CūrapaNmaN. Il alla lui-même en guerre contre les pūtam. L’attaque fut terrible. Toute la terre trembla. Il y eut un grand désordre dans leur clan. Quelques-uns prirent la fuite, d’autres furent tués ou blessés. Les plus vaillants résistèrent, mais ils s’affaissèrent enfin sur le sol, sans force. (st. 125-143).
63A ce moment arriva VīramārttāṇṭaN. Il se battit avec CūrapaNmaN ; mais il tomba lui aussi sur le sol, fatigué. (st. 144-147).
64Vint ensuite VīrarākkataN. Le roi des avuṇar (CūrapaNmaN) brisa son arc par ses flèches. VīrarākkataN prit alors son épée, sauta sur le char de son ennemi et frappa son arc avec l’épée qu’il avait à la main. L’arc resta intact, mais l'épée se brisa en deux. CūraN n’osa pas faire usage de son arme contre son adversaire qui était désarmé. Il le saisit par ses bras et le lança en l’air. VīrarākkataN tomba sur Je sol et resta sans force. (st. 148-151).
65Les guerriers VīramakēntiraN, VīratīraN et VīramāmakēcaN se sont battus l’un après l’autre avec CūraN. Mais ils eurent le même sort que leurs collègues. (st. 152-162).
66Arriva alors Vīrakēcari. CūraN continua la lutte avec lui. Tous les deux se sont battus de diverses manières. Vīrakēcari sauta enfin sur le char de son ennemi et, de la main, lui porta un coup violent. CūraN n’eut aucun mal, mais Vīrakēcari eut la main fendue. Saignant abondamment, il tomba sur le char, presque évanoui. L’ennemi n’osa pas le frapper davantage. Il le souleva et le lança vers l’océan de lait. Vīrakēcari reprenant connaissance dans son trajet, changea de direction et, voyageant toujours en l’air, retourna au milieu de sa troupe. (st. 163-170).
67Après lui, le guerrier VīramāpurantaraN alla attaquer l’avuṇaN (CūrapaNmaN). Sans se servir de flèches ordinaires, il lui lança celle de MaRali (YamaN) qui se brisa en se cognant contre le corps de l’ennemi. Il essaya alors de prendre la flèche de NāNmukaN (Brahman). CūraN le blessa aussitôt à la poitrine avec un millier de flèches qu’il lança sur lui simultanément. VīramāpurantaraN tomba sur le sol et perdit connaissance. (st. 171-174).
68Vint ensuite VīrarāntakaN. Il fit de grands efforts, mais il eut le même sort que VīramāpurantaraN. (st· 175-181).
69Vīravāku le sut. Il se présenta devant le roi des avuṇar qui reconnut en lui le messager qui avait détruit la ville de Vīramakēntiram. Après une vive altercation entre eux, les deux ennemis commencèrent à se battre. Toutes sortes de flèches lancées par Vīravāku contre CūrapaNmaN se brisèrent en l’atteignant et ne lui firent aucun mal. (st. 182-213).
70CūraN fit remarquer à Vīravāku que ses efforts étaient inutiles et qu’il ne pourrait le vaincre. Vīravāku fit partir alors une flèche du destructeur des trois forteresses (CivaN). Son ennemi envoya de son côté une autre flèche de CivaN. Les deux armes se heurtèrent l’une contre l’autre et retournèrent aux carquois respectifs de leurs maîtres. Après quoi, Vīravāku lança une massue contre le maître des acurar. Celui-ci prit également une massue et la jeta sur son ennemi qui, blessé à la poitrine, tomba sur son char. Vicāli, le conducteur, dirigea le char dans une autre direction pour lui prodiguer des soins. CūraN pensa qu’il mourrait sans doute et alla attaquer les pūtam, dont la plupart furent tués. Les autres prirent la fuite, (st. 214-230).
71ĀRumukaN se rendit compte du découragement de Vīravāku. Il décida d’aller lui-même au champ de bataille. Monté sur son char, il se rendit devant CūraN qui eut la chance de le voir et de le contempler ; il lui parut extrêmement beau et ravissant. Cependant CūraN se vanta d’avoir triomphé de ses guerriers et se fit fort de le vaincre. (st. 231-247).
72KumaraN lui dit que son langage prouvait son ignorance. Il lui rappela qu’une petite étincelle sortant de l’œil de PirāN (CivaN) avait détruit tout l’univers et ajouta qu’étant son fils, il le tuerait en un instant. (st. 248-252).
73A ces mots, le roi des avuṇar prit son arc et lança des flèches de diverses espèces sur KumaraN qui en fit autant. La lutte dura assez longtemps. Kumaravēḷ parvint à briser l’arc du chef des avuṇar et à détruire son char ainsi que ceux de ses guerriers. CūraN prit alors un trident qu’il lança sur son ennemi. Celui-ci le mit en pièces d’un coup de flèche. D'un autre coup, il fit sauter son diadème et fit tomber tous ses bijoux. (st. 253-270).
74Les commandants des armées de CūraN allèrent alors attaquer KumaraN qui les tua tous en très peu de temps, en se servant d’un disque qu’il avait à la main. On voyait partout des cadavres de guerriers, de chevaux et d’éléphants. Le sang coulait comme une rivière. Les diables dansaient, contents d’avoir un régal somptueux. (st. 281-291).
75CūrapaNmaN, honteux de ce qui lui était advenu, revint à la charge. Il s’étonna de la puissance de l’enfant (MurukaN). Il prit un NāNmukaNpaṭai (Brahmāstra) et le lança sur lui. Le javelot de MurukaN l’absorba. CūrapaNmaN lança ensuite un Accutappatai (Tirumālpaṭai, Viṣṇvastra). Celui-ci se multiplia et quand il arriva près de MurukaN, son javelot l’absorba également. CūrapaNmaN se servit alors de l’arme de l’incendiaire des Muppuram (Civappaṭai Sivāstra), qui se multiplia aussi. Cette fois MurukaN le saisit et le garda dans sa main parce qu’il était l’arme de son père. (st 292-310)
76Le roi des avuṇar s’affligea de ce que ses efforts ne produisirent aucun effet et resta tranquille. (st. 311).
77MurukaN lui rappella les torts qu’il avait causés aux célestes la proposition qu’il lui avait faite par l’intermédiaire de son messager, la défaite de ses guerriers et son inaction actuelle. Il lui dit encore qu’il n’osait prendre d’arme contre lui, étant donné qu’il était dépourvu de toute arme et lui conseilla de libérer les célestes. (st. 312-317).
78CūraN n’attacha aucun crédit à ces paroles. Il pensa aux dons qu’il avait obtenus du père de son ennemi et décida de rentrer à sa ville de Makēntiram pour revenir l’attaquer quelques jours après avec d’autres armées. Par son pouvoir magique, il s’éleva en l’air, devint invisible et retourna à son palais. (st. 318-826).
79Après la disparition de CūraN, AyaN, MāyaN et le roi des célestes chantèrent les louanges d’ĀRumukaN qui, d’un air content et souriant, leur dit qu’il tuerait CūraN s’il revenait faire la guerre contre lui. (st. 327-331).
80Les pūtam qui avaient tourné le dos à CūraN sans pouvoir résister à son attaque, vinrent rejoindre ĀRumukaN. Reprenant courage, ils se dirigèrent vers Vīramakēntiram dans l’intention de détruire les murailles et les palais de cette ville. Ils rencontrèrent le guerrier AtikōraN, qui gardait la ville avec son armée et engagèrent une bataille avec lui. Il y eut de part et d’autre des morts et des blessés. Un des commandants des pūtam, le nommé MēkaN, se précipita furieux sur AtikōraN, lui porta des coups de poing et le tua. (st. 332-351).
81L’armée des pūtam détruisit les murailles et les portes monumentales de la ville et les jeta dans la mer. Puis elle entra dans la ville et tua les avuṇar qui vinrent l’attaquer. Après avoir dégradé bon nombre d’édifices, elle retourna au camp de Kumaravēḷ. Et l’astre du jour se plongea dans l’océan occidental. (st. 352-380).
82Après avoir quitté le champ de bataille, CūraN rentra dans l’appartement privé de sa femme Patumakōmaḷai. Il y passa la nuit sans dormir et sans même parler à son épouse, cherchant et examinant les moyens de vaincre ĀRumukaN. (st. 381-383).
83PāNukōpaN qui apprit la défaite de son père, alla le voir. Il lui fit part de ses exploits de la veille et lui demanda l’autorisation d’aller de nouveau attaquer MurukaN. CūrapaNmaN lui fit remarquer que lui seul pourrait le vaincre et que personne autre que lui n’était capable de le tuer. Il lui conseilla donc d’aller se battre avec Vīravāku. (st. 384-406).
84PāNukōpaN acquiesça et retourna à sa demeure lorsque des émissaires vinrent lui annoncer que la troupe des pūtam avait tué AtikōraN et son armée et avait détruit une partie de la ville Il lit venir alors l’architecte de sa race et lui donna l’ordre de reconstruire la portion de ville détruite, ce qui fut fait immédiatement. Il installa le guerrier MākāyaN à la porte nord de la ville et lui en confia la garde. Et le soleil se leva. (st. 407-420).
5. Troisième jour - Guerre de PāNukōpaN
85PāNukōpaN se leva de bonne heure. Affligé toujours par la défaite de la veille, il ne sut que faire. Il pensa donc à Māyai qui apparut devant lui. Il lui exposa sa situation, Māyai lui fit remarquer que son malheur était dû à ses actes illicites envers les célestes et les muNi et lui donna, sur sa demande, un Māyappaṭai (arme de Māyai ou arme d’illusion), capable de le rendre victorieux ce jour-là. (st. 1-12).
86PāNukōpaN se vêtit de ses habits de guerre, s’arma de toutes ses armes, monta sur un char et quitta son palais. Ses armées le suivirent au son des tambours et des cornes. Arrivé à la porte extérieure de la ville, il appela un émissaire qui avait mille têtes de cheval et l’envoya auprès de Vīravāku pour l’inviter à venir se battre avec lui. L’émissaire exécuta immédiatement son ordre. (st. 13-38).
87Vīravāku alla saluer KumaraN qui l’encouragea et lui promit d’envoyer son VēRpaṭai (javelot) si le petit-fils de Māyai (PāNukōpaN) se livrait à des actes illogiques ou anormaux, par son pouvoir magique. (st. 39-42).
88Vīravāku monta ensuite sur un char. Suivi de ses armées, il se rendit au champ de bataille, où il engagea une guerre terrible avec les tāNavar. Il y eut des morts et des blessés de part et d’autre (st. 43-70).
89PāNukōpaN s’arma alors d'un arc long et puissant et s’avança vers Vīravāku. Celui-ci prit à son tour son arc et les deux belligérants se battirent à coups de flèches. Ils firent usage de diverses sortes de flèches. En fin de compte, ils lancèrent l’un et l’autre l’arme du Maître (Civappaṭai). Les deux armes s’affrontèrent vomissant des flammes, dégageant des colonnes de fumée, faisant un bruit épouvantable, créant des guerriers à tête de lion et lançant des pierres, des haches, des disques, etc…(st. 71-123).
90A cause de cette lutte les mers se désséchèrent, la terre commença à brûler et les êtres dépérirent sous la chaleur. Le monde des tēvar fut ébranlé. (st. 124-131).
91CūraN voulut savoir la cause de cet évènement extraordinaire. Il donna l’ordre à des émissaires d’aller aux renseignements. Entre temps quelques-uns de ses vieux serviteurs vinrent lui rapporter ce qui s’était passé sur le champ de bataille. Il se rendit compte alors de la puissance de Vīravāku. (st. 132-136).
92Les deux Civappaṭai, étant de force égale, ne purent triompher l’un de l’autre. Ils cessèrent donc le combat, détruisirent tout ce qu’ils avaient créé et retournèrent chacun chez son maître. (st. 137-138).
93PāNukōpaN ne possédant aucune autre arme plus puissante, pensa qu’il serait impossible de vaincre Vīravāku. Il eut recours à un moyen astucieux. Par son pouvoir magique, il s’éleva en l’air et changea de forme. C’était l’heure du coucher du soleil. (st. 139-144).
94Vīravāku et ses guerriers décidèrent de rentrer à leur campement et de revenir le lendemain matin, après un compte rendu à KantaN. (st. 145-146).
95A la pointe du jour, le rival du soleil (PāNukōpaN) réfléchit. Convaincu qu’un combat au corps à corps n’aboutirait à rien et qu’aucune arme ordinaire ne pourrait abattre l’ennemi, il prit l’arme que lui avait donnée sa mère (Māyappaṭai, arme d’illusion) et la lança, sans être aperçu, sur l’armée de Vīravāku. (st. 147-160).
96Cette arme pénétra dans le camp des pūtam et troubla l’esprit des guerriers. Ceux-ci tombèrent évanouis. La Māyappaṭai les transporta tous à la mer d’eau douce, en traversant rapidement les six autres mers et les jeta dans cette mer où elle resta elle-même engloutie avec eux. Le fils de CūraN, qui s’en rendit compte, crut que Vīravāku et les pūtam étaient morts et se réjouit de son succès. (st. 161-168).
97Puis, il se rendit à Makēntiram. Il vit son père, lui conta ses exploits et se vanta de la victoire qu’il avait remportée sur Vīravāku. Il lui promit aussi de vaincre le lendemain ĀRumukaN et de faire prisonniers Ari, AyaN et le roi des célestes (IntiraN). (st. 169-171).
98CūraN débordant de joie, descendit de son trône, embrassa son fils et le félicita, PāNukōpaN quitta ensuite le palais de son père et retourna à sa demeure privée. (st. 172-179).
99Affligés par la chute de Vīravāku et des pūtam dans la mer d’eau douce, les curar voulurent se rendre auprès du dieu à six tètes et lui rapporter le méfait de PāNukōpaN. Mais NārataN qui était déjà au courant de ce qui s’était passé, alla avant eux chez MurukaN et lui conta l’aventure de Vīravāku. Vēḷ (MurukaN) ordonna alors à son VēRpaṭai (javelot) d’aller de suite à la mer d’eau douce, de faire reprendre à Vīravāku et aux siens leur lucidité d’esprit et de les ramener à son camp. (st. 180-186).
100A la vue du VēRpaṭai (de MurukaN), le Māyappaṭai (de PāNukōpaN) perdit sa force et sa puissance et se détacha de ses victimes. Le roi des mers se précipita alors vers le VēRpaṭai et le salua. Il lui dit qu’à cause de son incapacité devant la force du Māyappaṭai, il n’avait pu empêcher ce dernier d’agir sur Vīravāku et son armée et le pria de l’excuser pour son inaction. (st. 187-204).
101Le VēRpaṭai plongea dans la mer. Grâce à son contact tous les guerriers revinrent à leur état normal et sortirent de l’eau. Ils l’adorèrent et lui exprimèrent toute leur gratitude. L’arme (de MurukaN) les invita tous à revenir au camp de son maître et alla vite reprendre sa place, dans sa main. (st. 205-216).
6. Irruption dans la ville
102Vīravāku, entouré de sa troupe, suivit le VēRpaṭai. Il eut à traverser la ville de CūraN. Dès qu’il l’aperçut, l’aversion qu’il avait contre PāNukōpaN s’accrut instinctivement. Il décida de le tuer ou, en cas d’échec, de se jeter dans le feu. Il arriva à la porte ouest de la ville où les pūtam firent un tapage infernal. (st. 1-8).
103Le nommé PulimukaN gardait cette porte, Il était l’enfant de Māyai. Il avait jadis vaincu KūRRuvaN (dieu de la mort) et VarunaN. Suivi de son armée, il alla attaquer les pūtam. Il y eut une lutte étrange au cours de laquelle beaucoup de tāNavar et beaucoup de pūtam furent tués. (st. 9-21).
104Un des chefs des pūtam, CiṅkaN, prit un trident et s’élança sur PulimukaN qui, armé lui aussi d’un trident, se précipita sur CiṅkaN. Ils furent, l’un et l’autre, blessés à la poitrine, mais les armes qui leur occasionnèrent ces blessures, se brisèrent en morceaux. Ils se battirent à coups de poings. PulimukaN fatigué, tomba sur le sol. CiṅkaN le tua alors en le frappant de ses pieds. (22-29).
105Les pūtam détruisirent la muraille ouest et tuèrent les avuṇar qu’ils rencontrèrent dans la rue. Vīravāku lança sur la ville des « flèches de feu » et des « flèches de vent ». Elle prit feu. L’incendie se propagea dans Makēntirapuram, dans tous les sens. (st. 30-41).
106Les espions coururent au palais de leur roi et lui rapportèrent tous les évènements, depuis la submersion de Vīravāku et des siens dans la mer d’eau douce jusqu’à l’incendie allumé par les armes de ce dernier (Voir Pl. XVI Fig. 2). (st. 42-51).
107A cette nouvelle le roi des avuṇar bondit de colère. Ses yeux devinrent rouges. Il ordonna à ses espions d’emmener de suite les nuages qui se reposaient au ciel en attendant l’heure du déluge où ils doivent tomber en averse pour détruire le monde. (st. 52-53).
108L’ordre fut exécuté immédiatement. Le roi de Makēntiram commanda aux nuages d’éteindre sans tarder l’incendie qui consumait sa ville. (st. 54-55).
109Les nuages remontèrent au ciel, lancèrent des éclairs et produisirent la foudre. Soudain ils s’arrêtèrent pour conférer entre eux. Ils se dirent que s’ils essayaient d’éteindre le feu, ils seraient tués par Vīravāku et, s’ils ne le faisaient pas, ils seraient emprisonnés et torturés par CūraN. Ils préférèrent être tués par Vīravāku plutôt qu’être emprisonnés par le roi des avuṇar. Ils laissèrent donc tomber en un instant de grosses gouttes de pluie qui commencèrent à éteindre l’incendie. (st. 56-61).
110Vīravāku le vit. Il ne put comprendre à quoi cela était dû. A ce moment NārataN vint le trouver et lui dit que sur l’ordre de CūraN les nuages du déluge éteignaient le feu. Il lui conseilla d’envoyer contre eux le Vaṭavai (VaṭavamukākkiNi = feu sous-marin éternel, se nourrissant de l’eau). (st. 62-63).
111Vīravāku lança contre ces nuages l’ANaRpaṭai (arme de feu) qui absorba rapidement leur eau. N’ayant plus de force, ils récitèrent, selon la règle, les six syllabes (Caṭāṭcaramantiram) d’ĀRumukaN. Par la grâce de celui-ci, ils reprirent leur état normal et retournèrent à leur place. Les célestes et les pūtam poussèrent des cris de joie. (st. 64-67).
112Les espions du roi, qui étaient témoins de tous ces faits, allèrent lui en rendre compte. Il leur dit alors qu’il irait lui-même attaquer Vīravāku et les siens et leur ordonna d’apprêter son char. (st. 68-73).
7. Guerre d’IraṇiyaN*
113Au moment où le roi donna l’ordre d’amener son char, son fils IraṇiyaN était à son côté. Il était le plus fort des avuṇar. Ils connaissait bien les vētam et les autres sciences et possédait un pouvoir magique surprenant. Il avait trois têtes. (st. 1-3).
114Il se prosterna aux pieds de son père et lui dit :
115« Veuillez écouter, mon père, ce que je vous dis. Nous avons commis en incarcérant les tēvar, un péché qui nous perdra. N’est-ce pas par le don du dieu qui a du poison à la gorge que vous avez eu toute la richesse que vous possédez maintenant ? N’est-ce pas par ce même don que vous avez la puissance de vaincre Māl, AyaN et le roi des amarar (IntiraN) ? Notre devoir est de témoigner notre reconnaissance envers lui. Nous ne devons jamais aller en guerre contre lui. La seule idée de faire du mal à celui qui nous a fait du bien peut entraîner notre mort. Nul n’a pu vaincre le dieu à la chevelure rousse (CivaN). Avez-vous oublié l’histoire de KāmaN, de Muppuram, d’AntakaN, de KālaN (dieu de la mort), de NaraciṅkaN, de NāNmukaN, d’IntiraN, etc. r Seuls étaient sauvés ceux qui avaient imploré sa protection. KumaraN est son fils. Il est très puissant. Il a accompli des faits miraculeux et merveilleux. NāNmukaN étant devenu audacieux, il l’a emprisonné et a exécuté lui-même ses fonctions de créateur. Il a tué TārakaN et détruit le mont Kiravuñcam. Ne le méprisez pas parce qu’il est jeune. Il ne faut pas d’ailleurs oublier que c’est AiyaN (CivaN) qui a pris la forme d’un enfant à six têtes. Si son vēl (javelot) est lancé sur notre ville, rien ne pourra échapper à son effet. Vīravāku est son agent. Nul n’osera se dresser contre lui. Il peut en un instant détruire toute notre ville. Si ĀRumukaN prend les armes, tout l’univers sera anéanti. Avant que sa colère contre nous ne devienne grande, élargissez les célestes. Nous pourrons alors nous sauver et obtenir même de lui d’autres dons. » (st. 4-40).
116A ces mots CūraN s’irrita. Il fit de sérieux reproches à son fils et le menaça de le tuer s’il continuait à parler ainsi, (st. 41-45).
117IraṇiyaN pensa qu'il était impossible de faire revenir son père à de meilleurs sentiments et, sûr de la destruction des avuṇar, il décida de mourir avant lui. Il lui répondit alors qu’il ne craignait pas les ennemis et qu’il ne reculait jamais devant la guerre. Le père se calma et envoya son fils au champ de bataille. (st. 46-50).
118Le fils de CūraN, monté sur un char et suivi de son armée nombreuse, commandée par plusieurs généraux, se dirigea vers l’endroit où se trouvaient les pūtam. Il vit que ces derniers détruisaient sa ville. Il ordonna à son armée de se diviser en quatre bataillons, plaça à leur tête de vaillants généraux et les envoya se battre avec les ennemis. Prenant lui-même la direction de l’un de ces bataillons, il alla vers la porte ouest. Vīravāku l’aperçut. NārataN vint alors lui dire que le guerrier qu’il voyait était un des fils de CūraN, qu’il se nommait IraṇiyaN et qu’il possédait des pouvoirs magiques. Vīravāku envoya alors ses soldats aux quatre côtés et se dirigea lui-même dans la direction d’IraṇiyaN. (st. 51-68).
119On se battit dans tous les sens. La ville bouillonnait. Des milliers d’avuṇar et de pūtam furent tués. Ceux des pūtam qui survivaient prirent la fuite, (st. 69-89).
120Le général NīlaN ne put le tolérer. Il courut attaquer IraṇiyaN. Tous les deux se battirent tantôt en se lançant des flèches, tantôt en se frappant avec des arbres arrachés dans le voisinage ou tantôt à coups de poing ou de pied. IraṇiyaN tomba subitement sur le sol. NīlaN le piétina. L’avunaN, fatigué et éreinté, saigna de la bouche. Il voulut cependant continuer la guerre. Grâce à son pouvoir magique il créa un individu absolument identique à lui-même et envoya cet être fictif lutter avec NīlaN. (st. 90-101).
121Au cours de la bataille NīlaN ne put savoir qu’il avait affaire à un faux IraṇiyaN. Soudain il lui asséna un violent coup de bâton à la tête. L’ennemi s’éleva alors en l’air. NīlaN le poursuivit. Il lui devint invisible, mais au même instant, il se trouva sur le sol. NīlaN s’approcha de lui. IraṇiyaN se multiplia. NīlaN en présence de plusieurs IraṇiyaN, comprit que son adversaire essayait de le tourmenter par son pouvoir magique. Le vrai IraṇiyaN reprit sa force, fit disparaître les formes fictives qu’il avait créées et alla attaquer de nouveau son ennemi. Il lui lança des flèches de feu. NīlaN parut fatigué. (st. 102-110).
122Vīravāku le vit. Il fit conduire son char devant IraṇiyaN. Il lança contre lui un CētaNappaṭai (NāNappaṭai) tout en adorant le dieu armé de javelot. Cette arme détruisit l’effet de son pouvoir magique, IraṇiyaN fit alors la guerre en simple tāNavaN. Son char, sa cuirasse, son arc et ses flèches furent mis en morceaux par Vīravāku. Il sentait sa mort approcher, mais il se dit que s’il mourrait il n’y aurait personne après lui pour faire les funérailles de son père. Il préféra donc vivre pour accomplir ce devoir qu’il considérait très important. Il s’éleva en l’air prit la forme d’un poisson et alla se cacher dans la mer, décidé à n’en sortir qu’au décès de son père. (st. 111-131).
123Le soleil se leva. Vīravāku sonna de la conque en signe de sa victoire. Les célestes s’en réjouirent. Les espions de CūraN allèrent lui annoncer la défaite de son fils IraṇiyaN et son immersion dans la mer. CūrapaNmaN se courrouça, mais il n’osa rien dire. A ce moment vint à sa cour son autre fils KaNalmukaN (AkkiNimukaN) (st. 132-138).
8. Mort d’AkkiNimukācuraN
124ErimukaN (AkkiNimukācuraN) était un valeureux guerrier. Dans sa jeunesse, il avait vaincu les gardiens des points cardinaux et s’était emparé des chevaux attelés au char du soleil. Il avait également saisi le cygne de NāNmukaN et le faucon du dieu qui dort sur le serpent, pour s’en servir de jouets. Māyai lui avait donné le nom d’ErimukaN parce que sa mère dégageait de son corps des étincelles pendant qu'elle le portait dans son sein. Possédant des armes divines, il avait un pouvoir magique extraordinaire. (st. 1-5).
125Il constata que son père avait un air soucieux. Il lui en demanda la raison. CūraN lui parla de l’attaque de Vīravāku, de l’incapacité des septs nuages à exécuter ses ordres, de la défaite d’ĀṭakaN (IraṇiyaN) et enfin de la destruction de sa ville. (st. 6-11).
126L’avuṇaN (AkkiNimukaN) consola son père. Il lui promit de vaincre Vīravāku de toute façon. Muni de toutes ses armes, il monta sur un char et marcha sur l’ennemi, suivi de ses quatre sortes d’armée. Les chefs de bataillon tels que, CōmakaṇṭaN, CōmaN, Cūriyacittu, MēkaN, PiṅkalaN, etc., l’accompagnèrent. (st. 12-33).
127Un combat terrible eut lieu entre les avuṇar et les pūtam. Il y eut de part et d’autre des blessés et des morts. Les guerriers de Vīravāku réussirent enfin à mettre en fuite les avuṇar. (st. 34-38),
128AkkiNimukaN envoya alors contre Vīravāku ses lieutenants, CōmaN, CōmakaṇṭaN et autres. VīrapurantaraN, qui était dans le camp de Vīravāku, s’élança sur eux et les blessa en leur lançant des milliers de flèches. Le nommé MēkaN, un des lieutenants d’AkkiNimukaN, tua d’un coup de massue le conducteur de char de VirapurantaraN. Celui-ci enragea et lança sur MēkaN un javelot qui le tua. L’armée ennemie prit la fuite. (st. 39-45).
129AkkiNimukaN s’avança alors vers les pūtam. Il fit partir de son arc un nombre considérable de flèches dont l’extrémité avait la forme du croissant de lune. Ces flèches tuèrent beaucoup de soldats ennemis et en blessèrent beaucoup d’autres. VīrapurantaraN, blessé à la poitrine, perdit son arc et son char, qui furent mis en pièces par AkkiNimukaN. (st. 46-52).
130Les compagnons de VīrapurantaraN, qui étaient au nombre de sept, se dressèrent contre AkkiNimukaN. Ils détruisirent son char et le blessèrent à la poitrine. ErimukaN lança alors sur eux l’arme du Parfait (Civappaṭai) qui absorba la vie de ces sept guerriers, lesquels atteignirent le mont Kayilai. Les pūtam, saisis de frayeur prirent la fuite. (st. 53-65).
131Voyant cela, Vīravāku, se précipita sur AkkiNimukaN. Il y eut une vive altercation entre eux. Chacun se fit fort de sa puissance. Ils commencèrent ensuite à se battre. Ils échangèrent des coups de flèches, de massues et de diverses autres armes. Soudain, ErimukaN blessé à la poitrine s’affaissa sur le char. Il pensa aussitôt à Kāḷi de sa ville pour avoir son aide. (st. 66-91).
132Kāli se présenta devant lui, montée sur un lion et accompagnée de plusieurs démones. Elle l’encouragea, lui disant qu’elle subjuguerait tous les pūtam. Puis elle alla attaquer Vīravāku et son armée. Celui-ci brisa en mille morceaux toutes les armes qu’elle avait lancées sur lui. Elle descendit alors de sa monture et se précipita sur lui, brandissant une épée. (st. 92-118).
133Vīravāku pensa qu’il était indigne de lui de tuer une femme. D’une main il la saisit par ses huit bras et de l’autre il lui donna un coup de poing à la poitrine. Elle tomba évanouie. Il lui porta alors des coups de pied. Elle saigna. Revenant à elle au bout de quelques instants, elle se repentit son acte et se retira du champ de bataille, après avoir dit à Vīravāku qu’elle était venue à la rescousse de KaNalimukaN (AkkiNimukaN), poussée par un sentiment de gratitude et qu’il pouvait agir comme il l’entendait. (st. 119-132).
134Le départ de Kāli excita la colère d’ALalmukaN. Il la méprisa et se dit qu’il était assez fort pour tuer Vīravāku sans l’aide d’autrui. Il monta sur un char et alla attaquer son ennemi. Le combat fut terrible. Vīravāku eut recours à l’arme dite Vīrapattirappaṭai, qui trancha les deux têtes de VaNNimukaN et le tua. Les célestes dansèrent de joie. (st. 133-147).
135Après la mort d’ErimukaN (AkkiNimukaN), ses soldats, au nombre de vingt-quatre mille, cernèrent Viravāku et lancèrent sur lui toutes espèces d’armes. Il se défendit merveilleusement en faisant pleuvoir sur eux une pluie de flèches, tout en tournoyant comme une toupie et parvint ainsi à tuer tous ces soldats. Du champ de bataille coulait une rivière de sang charriant les bras, les jambes, les corps mutilés et les armes des soldats succombés. (st. 148-182).
136Les guerriers de Vīravāku, qui étaient dispersés dans tous les sens et VīrapurantaraN, qui avait repris sa force, vinrent le rejoindre, sauf ses sept frères. Vīravāku s’en inquiéta. Le guerrier UkkiraN lui dit alors qu’ils avaient été tués par AkkiNimukaN en un endroit situé à une distance de cent yōcaNai. Vīravāku s’y rendit immédiatement et trouva les cadavres de ses frères sous un banian au milieu d’autres cadavres. Il se lamenta et se désola. Puis il se mit en colère contre KūRRaN qui avait capturé les âmes de ses frères et le maudit. (st. 183-210).
137Il prit ensuite une flèche sur laquelle il grava avec son ongle les mots suivants : « Moi, frère cadet du Maître incomparable, armé d’un javelot, j’envoie ceci à toi KūRRuvaN. Relâche de suite les âmes de mes frères que tu as capturées. » Il plaça cette flèche sur la corde de son arc et la fit partir vers la ville de YamaN. La flèche traversa les sept mers et la montagne MāNacōttarakiri, pénétra dans Yamapuram et alla se jeter devant MaRali (YamaN). Il la prit et lut ce qui y était inscrit. Par sa vision mentale il parvint à savoir que les frères de Vīravāku se trouvaient au mont Kayilai. Monté sur son buffle, il alla de suite à cette montagne et vit les sept frères au milieu des guerriers qui avaient été tués dans la guerre, écoutant les chansons des Viñcayar (demi-dieux). Il leur dit que leur frère les cherchait et les invita à aller à Vīramakēntirapuram, ce qu’ils firent aussitôt avec les pūtam. Arrivés au champ de bataille, ils pénétrèrent dans leurs corps respectifs, se levèrent et allèrent se prosterner aux pieds de Viravāku qui les embrassa. Les pūtam s’en réjouirent. (st. 211-224).
138KuRRaN se présenta devant lui, protesta de son innocence et lui conta ce qu’il avait fait. Puis, prenant congé de lui, il rentra à sa ville. (st. 225-230).
139Les émissaires de CūraN qui avaient assisté à tous ces faits allèrent lui en rendre compte. Il fut très affligé de la perte de son fils. Sa femme se lamenta également. Toute la ville fut en deuil. st. 231-242).
9. Massacre des “Trois mille” (Guerre dans l’après-midi du 4ème jour)
140Pendant que CūraN se désolait de la perte d’ErimukaN, ses fils surnommés les « Trois mille », allèrent à sa cour et sollicitèrent de lui l’autorisation d’attaquer et de vaincre KantaN et les pūtam. Ils lui firent remarquer qu’il y avait encore à son service des guerriers valeureux, tels que IraṇiyaN, PāNukōpaN, etc., et des armées assez fortes, malgré la perte de quelques bataillons comparables à un caillou détaché du mont Mēru, qui pourrait représenter tout le reste de son armée. (st. 1-13).
141Le roi donna son autorisation. Munis de leurs armes, ils montèrent dans des chars et partirent pour le champ de bataille, suivis des quatre sortes d’armées, au son des tambours, des conques, etc...(st. 14-21).
142La guerre éclata. On se battit avec rage et férocité. Il y eut des morts et des blessés dans les deux clans. Mais finalement les chefs des pūtam ne purent résister à l’attaque des « Trois mille ». Ils succombèrent. (st. 22-36).
143A ce moment un millier de guerriers du groupe des « cent-mille », entre autres VicayaN, CayaN, IṭapaN, KaravīraN, AtikōraN, AcalaN, AtikuṇaN, etc., obtinrent de Vīravāku la permission de prendre leurs armes contre les avuṇar et les attaquèrent. Ils détruisirent à coups de flèches, les chars des « Trois mille ». Ceux-ci continuèrent la bataille en se tenant sur le sol et parvinrent à vaincre les « Mille », sauf VicayaN. (st. 37-57).
144Celui-ci prit l’arc que lui avait donné VimalaN (CivaN) et lança sur le camp ennemi une pluie de flèches qui tranchèrent les têtes et les membres des combattants. Plusieurs d’entre eux eurent leurs bras, leurs jambes ou leurs têtes rajustés à leurs corps, grâce au don reçu du dieu sur le lotus (NāNmukaN) et revinrent à la charge. (st. 58-66).
145Ce spectacle étonna et découragea VicayaN. Cependant il ne voulut pas cesser le combat et s’enfuir. Il pensa à ĀRumukaN et adora ses pieds sacrés. Le dieu bienfaiteur fit son apparition en l’air. Il lui dit que ses ennemis ne succomberaient que s’il faisait usage d’une arme très puissante, car d’après un don qu’ils avaient reçu du dieu à quatre têtes (NāNmukaN), aucune arme ordinaire ne pourrait les tuer. Ceci dit, il lui donna un KoRRappaṭai (arme victorieuse) et disparut. (st. 67-80).
146VicayaN révéra cette arme. Un des commandants des avuṇar, le nommé UNmattaN, l’aperçut. Il lança aussitôt un Māyappaṭai sur VicayaN. Celui-ci prit alors sa nouvelle arme qu’il lança à son tour sur le camp ennemi. Cette arme détruisit le Māyappaṭāi, enveloppa de ténèbres toutes les armées des avuṇar et tua en un instant les « Trois mille » guerriers. (st. 81-83).
147VicayaN chanta les louanges de MurukaN. Les pūtam et les célestes sautèrent de joie. Les émissaires de CūraN, qui avaient assisté à tous ces faits, allèrent lui en rendre compte. En apprenant cette nouvelle, le roi tomba de son trône. Il pleura et se lamenta. Et le soleil se coucha. (st. 84-88).
10. Mort de TarumakōpaN (Guerre pendant la nuit du quatrième jour)
148ARappakaiñaN (TarumakōpaN), premier ministre du roi, vint à sa cour pour le consoler. Il lui rappela sa puissance incomparable, ses grandes richesses et surtout le service des dieux, ses esclaves, tels que NāNmukaN, KūRRu (YamaN) etc., capables d’exécuter tous ses ordres. Puis il lui dit qu’il irait lui-même battre les ennemis. (st. 1-10).
149TarumakōpaN fit venir l’éléphant Puṇṭarīkam, un de ceux des points cardinaux, celui qui gardait le côté Sud-Est. Il monta sur lui et se dirigea vers l’endroit où se trouvait le dévot du dieu à six têtes (Vīravāku), suivi des autres ministres et de ses armées, à la lueur des torches et au son des tambours. (st. 11-15).
150A son approche, il y eut une effervescence dans le clan des pūtam, qui s’agitèrent et poussèrent des exclamations, ce qui le découragea. Incertain de sa victoire, il hésita un instant. Puis il décida de faire la guerre, quel que dût être le résultat. (st. 16-22).
151Au cours de la bataille les deux armées firent usage d’armes de diverses sortes. Il y eut de part et d’autre des pertes considérables de soldats, de chevaux et d’éléphants. Le guerrier VīramārttāṇṭaN réussit à tuer à coups de flèches les ministres qui accompagnaient TarumakōpaN. Bon nombre de tāNavar furent également tués. Ceux qui prirent la fuite ont été poursuivis, arrêtés et tués par les pūtam. (st. 23-34).
152TarumakōpaN resta seul et continua la guerre. Son éléphant Puṇṭarīkam déploya une activité formidable. Il s’élança au milieu des pūtam et les tua, tantôt en les poussant à terre et les piétinant ou tantôt en les saisissant par sa trompe et les projetant violemment sur le sol. A ce moment TarumakōpaN lança sur VīramārttāṇṭaN une massue qui lui fit très mal. (st. 35-50).
153Vīravāku qui l’observa, se précipita sur TarumakōpaN. Après une courte altercation, ils commencèrent à se battre. Au cours de la bataille Vīravāku lança sur son ennemi un javelot qui perça sa poitrine. Saignant abondamment, il tomba évanoui. Son éléphant Puṇṭarīkam s’empara alors d’un pilon qu’il trouva sur le sol et en frappa mortellement le conducteur du char de Vīravāku. Celui-ci saisit l’éléphant par sa trompe, lui donna un violent coup de poing à la joue et le lança en l’air. TarumakōpaN revenant à lui, jeta sur son ennemi une massue que ce dernier mit en pièces avec son épée. Il lui lança alors un Kulicam (Vaccirāyutam). Vīravāku le saisit par sa main droite et en porta un coup à la poitrine de TarumakōpaN qui s’écroula sur le sol. Il lui donna alors un coup de pied et le tua. Les avuṇar qui restaient, s’enfuirent dans tous les sens. (st. 51-70).
154L’éléphant Puṇṭarīkam se releva. Il s’attrista de la mort de TarumakōpaN. Puis il alla auprès de Vīravāku et lui dit qu’il était devenu esclave de TarumakōpaN depuis qu’il avait été vaincu par lui et qu’il avait pris part à la bataille ne pouvant faire autrement que d’obéir à ses ordres. Il ajouta que, grâce à sa mort, les célestes et lui-même pourraient retrouver leur liberté. Il sollicita ensuite de lui l’autorisation de rejoindre sa place normale et se retira. (st. 71-77).
155CūraN, informé du résultat de la guerre, perdit le sens et resta immobile comme une statue. (st. 78-80).
11. Mort de PāNukōpaN (Guerre du cinquième jour)
156L’affliction du roi des avuṇar ne cessa de croître. Le lendemain matin quelques gens de la cour allèrent auprès de PāNukōpaN et portèrent à sa connaissance tout ce qui s’était passé depuis qu’il avait obligé Vīravāku à s’enfoncer dans la mer d’eau douce. Ils lui parlèrent notamment de la situation angoissante dans laquelle se trouvait leur roi. (st. 1-9).
157Ces nouvelles enflammèrent la colère de PāNukōpaN. Il alla de suite à la cour de son père. Il lui fit état de la grande valeur de Murukavēḷ et des insuccès des guerriers avuṇar et lui fit remarquer qu’ĀRumukaN n’ayant pas eu encore, à proprement parler, d’aversion contre lui, il n’y avait qu’un seul moyen de se tirer d’embarras et de conserver toutes les richesses ; c’est de mettre en liberté les habitants de la ville d’or. (st. 10-21).
158Cette remarque attisa davantage la douleur de CūraN. Il voulait toujours se venger de MurukaN et, à cet effet, entrer en guerre avec lui. D’un ton furieux, il traita son fils de poltron et lui ordonna de rentrer à son palais. Il ajouta que, grâce au don reçu (de CivaN) il était invincible et qu’il irait lui-même attaquer les ennemis. (st. 22-29).
159A ces mots PāNukōpaN pensa que le destin de son père le poussait vers sa propre destruction et qu’il ne reviendrait jamais de ses erreurs. Pour lui plaire, il lui dit qu’il était prêt à aller se battre avec Vīravāku. CūraN manifesta alors sa joie, bénit son fils et l’envoya au champ de bataille. Lorsque PāNukōpaN y arriva, à contre-cœur, muni de ses armes et monté sur un char, accompagné de ses armées, il aperçut les cadavres des « Trois Mille » et des autres guerriers, Ce spectacle le peina beaucoup. (st. 30-41).
160Les pūtam le voyant venir vers eux, s’élancèrent sur lui. Un combat épouvantable se déroula, causant des dégâts et des dommages dans les deux armées. PāNukōpaN se servit de flèches de feu, qui transpercèrent les corps des pūtam. La plupart d’entre eux prirent la fuite. (st. 42-69).
161Vīravāku s’en rendit compte. Etant sur son char, il adora les pieds d’ĀRumukaN, reprit son arc et fit partir des milliers de flèches qui tuèrent un grand nombre de soldats ennemis, ainsi que leurs chevaux et leurs éléphants. PāNukōpaN devint furieux et, usant de toute sa force, il lança sur Vīravāku des flèches qui le blessèrent à la poitrine. Celui-ci prit alors un javelot et le jeta sur l’ennemi qui fut blessé au front. De cette façon tous les deux se battirent longtemps, en employant tour à tour plusieurs espèces de flèches. PāNukōpaN eut également recours à son pouvoir magique. Grâce à ce pouvoir il s’éleva en l’air et attaqua son ennemi, sans être aperçu. Vīravāku le sut et agit en conséquence, en s’élevant lui aussi en l’air. PāNukōpaN fut blessé à la poitrine. Cependant, faisant des moulinets avec son épée, il se précipita sur Vīravāku qui, s’armant immédiatement d’une épée, s’élança sur lui. Il lui trancha successivement le bras droit, le bras gauche et la tête qui tombèrent sur le sol, suivis de son corps. (st. 70-144).
162Vīravāku regagna la terre. Les Curar chantèrent ses louanges. Puis ils allèrent tous au campement d’ĀRumukaN et se prosternèrent à ses pieds. Content de la victoire de Vīravāku, MurukaN voulut lui accorder des dons. Il lui demanda ce qu’il désirait. Vīravāku lui répondit qu’il ne voulait rien d’autre que d’adorer ses pieds sacrés. Il lui accorda ce don et chacun rentra à sa demeure habituelle. (st. 145-157).
163Le roi de Makēntirapuram (CūrapaNmaN) apprenant la mort de son fils, tomba et roula sur le sol. Il poussa des cris de désespoir et de lamentation. Les avuṇar transportèrent le corps et les membres de son fils et les placèrent devant lui. Sa tristesse devint plus grande. Il pleura à chaudes larmes. Ajustant les bras et la tête au corps, il se frappa la tête et la bouche. (st. 158-188).
164Patumakōmaḷai, attirée par les cris et les pleurs de son mari, accourut à la cour. Elle gémit et déplora la perte de son fils. Elle s’agita comme une vache qui vient de perdre son veau. Les autres femmes de la cour, qui la suivaient en firent autant. (st. 189-205).
165Quelques instants après, le roi congédia son épouse et les autres dames qui l’accompagnaient. Aux tāNavar qui étaient présents à la cour, il ordonna de conserver et de garder soigneusement le corps de son fils et leur dit qu’il allait faire un sacrifice en se servant du sang de ses ennemis, pour le faire ressusciter. Puis il envoya chercher son frère (CiṅkamukācuraN), qui régnait sur la ville d’Ācuram. (st. 206-209)
12. Extermination de CiṅkamukācaraN
166Les messagers de CūraN arrivèrent vite à la ville d’Ācuram, située au milieu de la mer nord, pénétrèrent dans le palais de CiṅkamukaN, le saluèrent et lui communiquèrent l’objet de leur visite. ArimukaN (CiṅkamukaN) leur demanda si des faits extraordinaires avaient eu lieu dans le royaume de son frère. Ils lui dirent alors que ses ministres et ses fils avaient été tués par KantaN et que CūraN était seul. (st. 1-5).
167CiṅkamukaN ordonna à ses armées de le suivre et partit aussitôt pour Makēntirapuram, par la voie aérienne, monté sur un char. Il vit son frère et s’informa de sa situation. CūraN lui fit part de son malheur et lui demanda d’aller attaquer KumaraN. ArimukaN lui parla alors de la grandeur et de la vaillance de KantaN et lui fit remarquer que son acte était irréfléchi et qu’il ne pourrait avoir que des conséquences très fâcheuses. Il ajouta que, s’il insistait, il irait faire la guerre à KumaraN et, s’il mourait, ce serait la perte totale de sa race. Ceci dit il quitta son frère. (st. 6-26).
168Il rentra dans son palais. Il prit un repas somptueux. Il se vêtit de ses habits de guerrier et s’arma du javelot que lui avait donné CaṅkaraN et du « pācam » qu’il avait reçu de sa mère, ainsi que d’autres armes divines. Monté sur un char et entouré d’une armée nombreuse, il quitta la ville. Le général CiṅkaN, qui avait des figures de lion comme lui, marchait à la tête de l’armée, au son de divers instruments de musique de guerre. (st. 27-51).
169Les célestes, pris de peur, coururent au campement du dieu armé de javelot et l’avisèrent de l’arrivée de CiṅkamukaN. Ils décrivirent longuement sa force et le prièrent de l’exterminer sans retard (st. 52-64).
170ĀRumukaN donna au roi du vent (Vāyu) l’ordre de lui amener son char. A ce moment Vīravāku se présenta devant lui et sollicita l'autorisation d'aller vaincre l'ennemi (CiṅkamukācuraN) en compagnie des « Cent mille huit » guerriers. ĀRumukaN lui accorda cette autorisation. Vīravāku alla de suite au champ de bataille avec ses guerriers et engagea un combat terrible avec les avuṇar. (st. 65-85).
171L’armée des pūtam perdant sa force, ne put résister. Un de ses commandants, le nommé CiṅkaN, prit une massue, s’élança sur les avuṇar et les tua en les frappant avec son arme. Un avuṇaN du nom de TacamukaN accourut vers CiṅkaN et lança sur lui plusieurs flèches. Ils se battirent tous les deux. Au bout de quelques instants TacamukaN tomba mort à la suite d’un coup de poing que lui avait porté son ennemi. (st. 86-98).
172Mais les avuṇar continuèrent la guerre avec les pūtam. AnakaN, un des guerriers du groupe des « Cent mille », attaqua les avuṇar et tua à coups de flèches plusieurs d’entre eux. Ceux qui restaient prirent la fuite. Un de leurs camarades TuNmukaN les empêcha de s’enfuir et les encouragea en prenant son arc contre les pūtam. Par son pouvoir magique il assuma des formes diverses et attaqua ses ennemis. (st. 99-106).
173Vīravāku lança un Pōtakappaṭai (ÑāNappaṭai, arme de clairvoyance) qui détruisit tout son pouvoir magique. De peur d’être tué par lui, il s’éleva en l’air, grace à un mantiram qu’il récita, et disparut. Les pūtam voulurent le poursuivre, mais Vīravāku les en empêcha, leur disant qu’il n’était pas permis de poursuivre un guerrier en fuite. (st. 107-117).
174ArimukaN (CiṅkamukācuraN), se rendant compte de la déroute de ses troupes, s’avança vers les pūtam et entra en guerre avec eux. Il les frappa tantôt avec ses armes, tantôt avec ses mains et ses pieds. Il parvint ainsi à tuer tous les pūtam qui lui avaient opposé une résistance. (st. 118-155).
175ALaRkaṇṇaN, un des guerriers du clan des pūtam, se précipita sur ArimukaN (CiṅkamukācuraN) et lança sur sa poitrine un javelot qui se brisa en morceaux, comme une épine contre un rocher. Il jeta alors une massue qui cassa la tête du conducteur du char d’ArimukaN qui, à son tour, lança une massue sur ALaRkaṇṇaN qui, saignant du nez et de la bouche, resta immobile sans pouvoir rien faire. CiṅkamukācuraN se dirigea alors vers d’autres commandants des pūtam. (st. 156-166).
176Il rencontra Cumāli qui, portant une colline à la main, essayait de la lui jeter à la tête. Il l’arracha de sa main et la lança sur lui. Cumāli s’écroula, évanoui. (st. 167-168).
177Vint alors le pūtam Taṇṭi, qui frappa ArimukaN avec une massue. Cette arme s étant brisée, il lui porta des coups de poing. L’ennemi lui donna un coup de pied et le lança ainsi en l’air. Taṇṭi sauta alors sur ses épaules et les piétina. Cela ne lui fit aucun mal. D’un revers de main, il le fit tomber à terre, comme s’il chassait une mouche placée sur son épaule. Taṇṭi étant vaincu, les pūtam prirent la fuite, saisis de peur. (st. 169-175).
178Les voyant s’enfuir, les guerriers du groupe des « cent mille huit » allèrent cerner CīyamukaN et firent pleuvoir sur lui une pluie de flèches qui sans l’atteindre tombèrent à ses côtés. L’avuṇaN descendit de son char, se précipita vers ses ennemis dont il détruisit les chars, en les brisant de ses propres mains, en les cognant les uns contre les autres, en les lançant en l’air ou en les renversant sur le sol à coups de pied. Les cent mille huit guerriers se sauvèrent du champ de bataille sans pouvoir résister. (176-179).
179Vīravāku qui en fut témoin s’en inquiéta. Il prit le plus grand de ses arcs et lança sur l’armée ennemie, à trait continu. des flèches qui tuèrent beaucoup d’avuṇar et beaucoup de leurs chevaux et éléphants. (st. 180-188).
180Les cent fils de CiyamukaN ne purent tolérer cette situation. Ils allèrent attaquer Vīravāku. Des flèches furent lancées de part et d’autre, mais sans résultat. Les « cent » demandèrent alors à Vīravāku s’il pouvait lutter, armé d’un sabre. Il se munit alors du sabre que lui avait donné son maître (CivaN) et se tint prêt au combat. Les cent guerriers, porteurs de sabres, le frappèrent sur tout son corps. Vīravāku resta invulnérable. Ils s’élancèrent alors sur lui et essayèrent de le saisir à bras le corps. Vīravāku devint furieux. Se servant de son sabre, il les coupa en morceaux et les tua tous. (st. 189-198).
181Le chef des avuṇar (CiṅkamukācuraN) fut plongé dans la détresse. La mort de ses enfants le découragea, mais sa haine contre Viravāku et les pūtam redoubla. Il ordonna au conducteur de son char de le diriger sur Vīravāku. Celui-ci monta à son tour sur un char et vint à sa rencontre. Il y eut une altercation entre eux ; puis ils se battirent. Ils firent usage de diverses sortes d’armes et luttèrent avec adresse pendant longtemps. Vīravāku parvint à tuer le conducteur du char de son ennemi et à mettre en pièces son char. CiṅkamukaN continua la bataille, muni d’un arc. Ses flèches tuèrent bon nombre de pūtam. Elles étaient si nombreuses et circulaient si vite que le soleil lui-même trembla. (st. 199-255).
182Vīravāku alla au devant d’ArimukaN (CiṅkamukācuraN) et banda son arc. Le bruit qui en provenait sema la terreur dans tous les mondes. CīyamukaN reprit son arc et commença à lancer des flèches. Vīravāku en fit autant. Des milliards de flèches sortant des arcs des deux combattants se rencontraient et se cassaient en morceaux. Mes atteignaient parfois les corps des guerriers qu’elles blessaient. Enfin les armes de Vīravāku brisèrent l'arc d’ArimukaN qui, désarmé, se trouva dans la situation d’un serpent dont on vient d’arracher les dents. Les pūtam et les amarar poussaient des cris de joie. (st. 256-278).
183Honteux et fatigué, il eut recours à la Māyappācam (corde magique) que lui avait donnée sa mère. Il la prit dans ses mains et la lança en l’air, après lui avoir donné l’ordre de lier ensemble les ennemis, de les transporter au sommet de la montagne d’Utayakiri (d où se lève le soleil) et de les y garder. La corde partit dans la direction des pūtam, couvrant de ténèbres tout son trajet. Vīravāku et les siens s’en étonnèrent, mais ne purent savoir ce qu’elle était. Ils voulurent cependant l’arrêter. Mais avant de choisir et d’utiliser l’arme convenable à cet effet, la corde les lia tous, troubla leur esprit et les transporta sur la cime d’Utayakiri. Le persécuteur des amarar (CiṅkamukaN) sauta de joie. Ne voyant aucun ennemi devant lui, il pensa que KumaraN s’était sauvé de peur d’être vaincu par lui. Au même moment un de ses espions vint lui dire que Cevvēḷ se trouvait avec son armée, dans son campement. A ces mots il devint furieux, serra les dents et se dirigea vers lui. (st. 279-294).
184Le dieu Kāl (Vāyu) qui avait assisté à tous ces événements, alla voir le dieu armé de javelot et le mit au courant de ce qui s’était passé. Sur son ordre il lui amena son char (MaNavēkam). ĀRumukaN monta sur le char et se rendit au champ de bataille, entouré de son armée nombreuse, au son de la conque et du tambour. Certains des guerriers chantaient ses louanges. (st. 295-304).
185La guerre éclata. Les avuṇar et les pūtam se battirent, faisant usage d’armes diverses. Il y eut des tués de part et d’autre, mais les pertes furent plus grandes dans le clan des acurar. CiṅkamukaN assuma alors une forme colossale, par son pouvoir magique. Ses mille têtes touchaient la voûte céleste, ses deux mille bras s’étendaient dans tout l’espace et ses pieds s’enfoncaient dans les abîmes. Les tēvar tremblèrent de tout leur corps. (st. 305-310).
186Avec cette forme épouvantable il se précipita vers les pūtam. Son inspiration et son expiration étaient si fortes qu’elles attiraient et repoussaient ceux qui se trouvaient devant lui. Il saisissait de ses mains les guerriers ennemis qui étaient à sa portée, les mettait dans sa bouche et les avalait. De cette façon il finit par mettre tous les pūtam dans son ventre. Cet acte causa de la frayeur aux autres célestes qui s’enfuirent. (st. 311-326).
187Les espions de CūrapaNmaN qui avaient assisté à tous ces faits, allèrent lui en rendre compte. Ils l’assurèrent que dans un instant ArimukaN tuerait Kantavēḷ et rentrerait victorieux. Cette nouvelle enchanta CūraN qui leur fit des cadeaux importants. Il envoya aux armées qui restaient en ville l’ordre d’aller, en renfort, rejoindre immédiatement ArimukaN. Puis il monta sur une tour très élevée et, de son sommet, il vit son frère sous la forme colossale qu’il avait prise et Vēḷ seul à quelque distance de lui. Ce spectacle le charma et le rassura. (st. 327-338).
188ĀRumukaN voulut continuer ses exploits. Il banda son arc et fit résonner la corde. Ce bruit épouvanta les avuṇar qui tombèrent à terre avec leurs armes. Leurs chevaux et leurs éléphants tombèrent également. L’avuṇaN à tête de lion (CiṅkamukācuraN) se précipita vers le fils du dieu à l’œil frontal et lui dit qu’en tant que roi il était de son devoir de châtier ses ennemis, les célestes, et que lui CivakumaraN n’étant pas de leur groupe, il n’avait pas à intervenir. MurukaN lui fit remarquer alors qu’en sa qualité de Maître de tous les mondes, il lui incombait le devoir de sauver les opprimés des mains des oppresseurs et que les célestes étant emprisonnés à tort par les avuṇar, il était venu chercher leur délivrance. (st. 339-349).
189CiṅkamukaN éclata de rire. Les paroles du jeune MurukaN lui parurent extraordinaires. Il lui reprocha sa hardiesse mal placée et lui fit comprendre qu’aucun des pūtam qui l’avaient attaqué ne pouvait se sauver. Il refusa enfin de libérer les célestes. (st. 350-357).
190ĀRumukaN prit alors son arc et lança sur l’ennemi une flèche qui transperça son corps. Le sang jaillit du ventre et du dos. Les pūtam qui se trouvaient dans son ventre sortirent par les orifices pratiqués par la flèche comme des oiseaux sortant de leur nid. ĀrimukaN boucha les ouvertures avec ses mains et lança une massue sur ĀRumukaN. Celui-ci envoya quatre flèches qui brisèrent en morceaux la massue et blessèrent l’ennemi au front. Il retira ses mains de ses blessures et il devint lui-même très fatigué. Les pūtam qui restaient encore dans son corps profitèrent de cet état et sortirent tous comme les autres. (st. 358-366).
191ĀRumukaN voulut faire revenir Vīravāku et les autres. Il lança une flèche dans la direction d’Utayakiri. Cette flèche atteignit très vite la montagne et dissipa le trouble d’esprit des guerriers qui y étaient gardés. Ils se levèrent aussitôt comme s’ils sortaient du sommeil. La flèche se transforma alors en un char aérien. Ils y prirent place et vinrent tous rejoindre KumāraN, dont ils obtinrent la grâce. (st. 367-376).
192Les armées des avuṇar qui, fatiguées, avaient cessé le combat, reprirent leur force et revinrent à la charge. Elles attaquèrent ĀRumukaN à coups de flèches. Celui-ci, avec un sourire ironique, lança de son côté un nombre considérable de flèches. Elles étaient semblables par leurs caractères, les unes au feu, les autres au poison, d’autres aux serpents et aux éclairs. Quelques-unes jouaient le rôle de javelot et de foudre. On pouvait également les comparer à NāNmukaN parce qu’elles cherchaient à maintenir le bien, à Māl parce qu’elles allaient protéger les mondes ou à ῙcaN (CivaN) parce qu’elles détruisaient les avuṇar. Chacune des flèches lancées se multipliait par milliers de façon qu’on ne pouvait les compter. (st. 377-386).
193Harcelés par des attaques continues, les avuṇar ne purent tenir tête. Ils furent tués les uns après les autres. CiṅkamukaN resta seul. Il ne put user de son pouvoir magique car il avait été anéanti auparavant par une flèche de MurukaN. Porteur d’arcs dans toutes ses mains, il lança des flèches sur son ennemi. MārutaN (Vāyu) le conducteur du char de MurukaN, blessé à la poitrine, s’affaissa sur le char. Son maître détruisit alors le char d’ArimukaN en le frappant avec une centaine de flèches. L’avuṇaN résista, employant tour à tour des javelots et des massues. Il lança enfin sur ĀRumukaN le « pācam » qu’il avait autrefois arraché des mains de KūRRu (YamaN). Vēḷ le mit en pièces par une flèche. Il essaya alors de le saisir à bras le corps. Le jeune dieu trancha ses bras, mais ils repoussèrent aussitôt. Il trancha ensuite ses têtes qui repoussèrent également. MurukaN resta un instant stupéfait. CiṅkamukaN lui dit que grâce an don qu’il avait obtenu de son père (CivaN), il était invincible et lui conseilla de se sauver et de rentrer à sa demeure. (st. 387-429).
194KumāraN recommença le combat. Les têtes et les bras de l’avuṇaN (CiṅkamukācuraN) ne cessaient de repousser au fur et à mesure qu’ils étaient coupés. ĀRumukaN laissa alors une tête et deux bras et trancha d’un seul coup toutes les autres têtes et tous les autres bras. Dès qu’ils commencèrent à repousser, il les intimida de sorte qu’ils s’enfoncèrent dans le corps, CiṅkamukaN, bien que fatigué, se fit fort de vaincre Kumaravēḷ, avec son unique tête et ses deux bras seulement. Il arracha une colline et la lança sur son ennemi, mais elle fut mise en poudre par une flèche de KumaraN. Il jeta alors sur lui une massue. KumaraN envoya en revanche son « kulicam » (Vaccirāyutam) qui cassa la massue et frappa mortellement l’avuṇaN (CiṅkamukācuraN). NāNmukaN et les célestes, ravis de cet exploit de MurukaN, le vénérèrent et chantèrent ses louanges. KumaraN rentra ensuite à son campement, accompagné de Vīravāku et des autres célestes. (st. 430-459).
195Les espions de CūraN vinrent lui annoncer la mort de son frère. Il se trouvait encore sur la tour. Dès qu’il entendit cette nouvelle, la tête lui tourna et il tomba sur le sol du haut de la tour. Il sanglota et se lamenta. La perte irréparable de CiṅkamukaN le désola et le découragea. Tirumāl et NāNmukaN se réjouirent au contraire de cette aventure. (st. 460-474).
196CūrapaNmaN se calma quelques instants après, rentra dans son palais et remonta sur son trône. Il réfléchit. Il se décida enfin à faire lui-même la guerre à KumāraN. (st. 475).
13. Extermination de CūrapaNmaN (Guerre du septième au dixième jour)
197CūraN donna l’ordre à ses intendants de mobiliser toutes les armées qui se trouvaient dispersées dans chacun des mondes placés sous son autorité. La mobilisation eut lieu immédiatement. Le nombre des guerriers était illimité. Les dieux et les tēvar tremblèrent. (st. 1-14).
198L’arrivée des troupes à Makēntiram fut annoncée à CūraN qui se prépara aussitôt à la guerre. Après un repas délicieux, il s’habilla de ses vêtements les plus riches et s’orna de très beaux bijoux. Il prit des armes divines telles que ῙcaNmāppaṭai (Pācupatam) et autres et fit placer diverses autres armes, en nombre considérable, dans des milliers de chars. Il fit venir sa monture, le lion, et son char d’or. Aux conducteurs des chars, il donna l’ordre de lui en apprêter spécialement un autre pour s’en servir sur le champ de bataille. Un char immense et solide fut choisi. On y attela soixante-dix mille lions, autant de chevaux et autant de démons. Un drapeau avec insigne de lion fut attaché à son sommet. C’était le char qui était sorti avec lui du feu du sacrifice et qui était de valeur égale à Intirañalam, son propre char. (st. 15-25).
199Il monta sur ce char et se rendit au champ de bataille avec toutes ses armées. NāNmukaN, Ari et les tēvar effrayés par l’attitude violente et menaçante de ces armées, allèrent en faire part à ĀRumukaN. Celui-ci sourit et tourna son regard vers PavaNaN (Vāyu), qui lui amena de suite le char MaNavēkam. Muni de ses différentes armes (Voir Pl. XVII Fig. 1), ĀRumukaN y monta et se dirigea vers le champ de bataille, suivi de Vīravāku et des cent mille huit guerriers, ainsi que des troupes des pūtam. (st. 26-49).
200L’immensité de l’armée ennemie fit trembler les pūtam et leurs commandants. Mais grâce à la présence de MurukaN, ils ne perdirent pas courage. Ils se décidèrent à se battre au risque de leur vie. IntiraN s’inquiéta. Tirumāl le rassura. Il lui rappela les exploits antérieurs de Kumaravel, lui dit que celui-ci n’était autre qu’ῙcaN (CivaN) et lui fit comprendre que la bataille qu’il allait livrer contre CūraN ne serait qu’un simple jeu pour lui et que l’extermination de cet avuṇaN était certaine. (st. 50-77).
201La guerre commença. Les pūtam battirent en retraite. Les cent mille huit guerriers accablés de fatigue quittèrent le champ de bataille. Vīravāku résista. Il tua plusieurs avuṇar à coups de flèches, mais il ne put détruire complètement aucun de leurs bataillons. Il courut alors vers son maître (MurukaN). Celui-ci se rendit compte de son état et de celui des pūtam. Il prit son arc et lança des flèches innombrables qui tuèrent les avuṇar les uns après les autres. AmpuyaN (NāNmukaN) Māl et VācavaN (IntiraN) devinrent contents et chantèrent ses louanges. (st. 78-100).
202Les tāNavar présents sur le champ de bataille, étant tous morts, ceux qui se trouvaient dans les autres mondes se présentèrent devant MurukaN. Sans se méfier de sa vaillance, ils le jugèrent sur son apparence et son attitude d’enfant et pensèrent le vaincre aisément. La guerre éclata. CaṇmukaN (MurukaN) donna l’ordre à Maruttu (Vāyu) de diriger son char vers les tāNavar qui étaient dispersés dans toutes les directions et même en l’air. Les flèches de MurukaN tranchaient les têtes et les bras des ennemis, dont les cadavres s’amoncelaient dans divers endroits. Son char circulait dans tous les sens avec une rapidité extraordinaire et ses flèches jaillissant de son arc augmentaient sans cesse le nombre de leurs victimes. (st 101-144).
203KumaraN vit que des avuṇar sortaient encore des autres inondes. Il les empêcha de quitter leurs demeures, en bouchant avec ses flèches toutes les issues. Il regarda ensuite les cadavres de ses ennemis qui formaient des montagnes. De ses douze yeux, il fixa son regard sur eux, les fit brûler et les réduisit en cendres. (st. 145-150).
204CūraN devint furieux. Il se précipita sur MurukaN et constata son attitude hostile. Dans ses douze mains brillaient des armes tranchantes, perçantes, contondantes, etc...·Il l’interpella et lui exposa sa puissance et sa vaillance. MurukaN lui répondit qu’il le considérait comme un vil individu et qu’une seule de ses flèches lui ôterait la vie. Cette réponse l’irrita davantage. Il commença donc à lancer des flèches sur lui. La plupart des pūtam et surtout les « cent mille huit », cessèrent le combat et prirent la fuite. Vīravāku s’élança alors sur le char de CūraN, armé de l’épée que lui avait donnée ParaN (CivaN). Il coupa en deux son arc. CūraN lui porta un coup de poing et le renversa sur le sol. Puis, se disant qu’il n’avait pas le droit de tuer un émissaire, il le prit dans ses bras et le lança en l’air. Vīravāku reprit connaissance dans un instant, revint sur terre et alla rejoindre ĀRumukaN. (st. 151-171).
205CūraN jeta l’arc brisé, en prit un autre et le banda. Il fit jaillir de cet arc un nombre considérable de flèches qui furent mises en pièces par celles d’ĀRurnukaN. Les deux combattants se battaient à forces égales, à tel point que la déesse de la victoire ne savait à qui accorder sa grâce. (st. 172-196).
206Une des flèches de CūraN déchira l’étendard qui flottait sur le char de MurukaN. Il sonna de sa conque en signe de victoire. Le jeune dieu lança alors sur le char de son ennemi sept flèches qui enlevèrent son étendard et le jetèrent dans la mer. Le commandant des pūtam, PāNukampaN, prit alors mille conques, les mit dans ses mille bouches, y souffla et les fit résonner. La conque de NaraṇaN qui l’entendit résonna à son tour. (st. 197-204).
207L’absence d’étendard sur le char de MurukaN, inquiéta les tēvar. Il demandèrent à ALal (AkkiNi) de se transformer en un étendard pour servir leur maître. Eri (AkkiNi) assuma la forme d’un drapeau avec insigne de coq, se plaça sur le sommet du char de MurukaN et chanta à haute voix. Le son des conques et le chant du coq réjouirent le cœur des dieux qui poussèrent des cris de joie. (st. 205-209).
208En entendant ces bruits assourdissants, CūrapaNmaN bouillonna de colère. Il donna l’ordre au conducteur de son char de le diriger vers le monde céleste, ce qui fut fait immédiatement. Arrivé au monde des tēvar, il lança des flèches sur eux et sur les dieux qui s’y trouvaient. MurukaN l’ayant aperçu fit partir de son arc, étant toujours sur terre, plusieurs flèches qui détruisirent celles de l’acuraN. Puis il dit à Vāyu de conduire son char au ciel où il encouragea les tēvar qui, saisis de peur, s’enfuyaient dans tous les sens. CūraN l’attaqua, MurukaN riposta. Une bataille terrible eut lieu entre les deux, dans le monde céleste. Cevvēḷ réussit à détruire le char de son ennemi et à tuer ses chevaux. (210-23).
209L’avuṇaN regagna la terre. CaṇmukaN le suivit. Ils continuèrent la guerre. Elle eut lieu tantôt sur terre, tantôt en l’air parcourant tout l’espace. Le méchant roi monta enfin sur son char Intirañālam qui le porta très haut dans les cieux. Il constata alors que les issues de plusieurs de ses mondes étaient bouchées par des flèches et que ses armées s’y trouvaient enfermées de ce fait. Il lança des flèches pour détruire celles qui obstruaient ces issues et les fit rouvrir, ce qui permit à ses guerriers de sortir. Ils cernèrent ĀRumukaN qui d’un regard furieux les brûla tous. Arrivèrent alors d’autres armées qui eurent le même sort. MurukaN vit que des autres mondes venaient encore des avuṇar. Il ordonna alors aux armes qu’il avait dans ses mains de se rendre dans tous les mondes et d’exterminer ses ennemis. Ces armes allèrent de suite dans les mille et sept mondes et tuèrent tous les avuṇar qui s’y trouvaient. (st. 235-244).
210Le roi des avuṇar (CūrapaNmaN) prit alors le disque que lui avait donné PaṇṇavaN (CivaN) et le jeta sur Kantavēḷ. Celui-ci le saisit avec révérence et le garda dans sa main. CūraN déconcerté, assuma diverses formes, grâce à son pouvoir magique et attaqua ĀRumukaN qui dissipa en un instant toutes ses formes, à l’aide de son arme le CētaNappakaLi (Ñānappaṭai). CūraN, fort de sa puissance alla d’un monde à l’autre. KumaraN le poursuivit. Les tēvar s’alarmèrent de la disparition de KumaraN. MāyavaN les consola. CūraN revint enfin à Makēntiram, poursuivi toujours par ĀRumukaN. Les avuṇar présents dans la ville, allèrent attaquer ce dernier qui d’un sourire les réduisit en cendres. (st. 265-288).
211Le roi des avuṇar (CūrapaNmaN) resta seul. Il pensa à sa mère Māyai qui apparut aussitôt devant lui. Il se plaignit de sa situation et lui demanda de lui indiquer un moyen pour faire ressusciter ses frères, ses fils et ses soldats, morts dans le combat. Māyai lui fit remarquer que s’il continuait la guerre avec ĀRumukaN il perdrait sûrement la vie. Mais CūraN insista. Elle lui dit alors qu’il aurait satisfaction s’il apportait au champ de bataille la montagne Amutacītamantarakūṭam, située au delà de l’océan externe et disparut. (st. 289-297).
212Le roi descendit de son char et monta sur son lion. Il ordonna à Intirañālam d’apporter la montagne indiquée par sa mère. Le char partit, traversa les mers, souleva la montagne qui gisait en bordure de l’océan situé au-delà des sept mers et l’apporta à Makēntirapuram. Effleurés par l’air qui provenait de la montagne tous ceux qui étaient morts revinrent à la vie. Il en était de même des chevaux et des éléphants. Les guerriers ressuscités ramassèrent les armes qui étaient répandues sur le sol et se préparèrent au combat. CūraN se réjouit de voir ses frères, ses fils et ses soldats en vie. Les tēvar, au contraire, eurent peur des avuṇar et s’enfuirent. Quelques-uns d’entre eux prirent les formes d’oiseaux divers et s’envolèrent en l’air. Les pūtam se découragèrent, tandis que Vīravāku et les « Cent mille huit » devinrent furieux. KumaraN resta indifférent à tout ce spectacle et manifesta cette indifférence par un sourire moqueur. (st. 298-320).
213Les frères et les fils de CūraN, après l’avoir avisé, allèrent attaquer Kantavēḷ qui lança sur eux l’arme de CivaN (Pācupatam). Cette arme, produisant des serpents, du venin, des foudres, des flammes, etc., se répandit dans l’espace et détruisit l’armée des avuṇar et la montagne Mantarakūṭam. CūraN s’affligea de voir ses hommes tués de nouveau par MurukaN. Il donna l’ordre à son char d’appréhender les pūtam et les autres guerriers ennemis et de les transporter au sommet du firmament, ce qu’il fit immédiatement. MurukaN resta seul. Il lança une flèche dans la direction du char, avec l’ordre de le ramener devant lui. La flèche atteignit le char, anéantit toute sa puissance et le ramena devant KumaraN. Vīravāku et les autres guerriers descendirent du char et saluèrent KumaraN. Celui-ci donna l’ordre à Intirañālam de ne plus rejoindre CūraN et de rester dans son clan. (st. 321-349).
214Le roi des avuṇar resta perplexe pendant quelques instants. Puis il lança des flèches sur le dieu à douze bras. Quelques-unes d’entre elles blessèrent le conducteur de son char, KāRRiNōN (Vāyu), qui ne put contrôler ses chevaux. Murukavēḷ fit briser alors par une flèche l’arc de CūraN. Celui-ci s’arma d’un trident que lui avait donné le dieu à l’œil frontal. Il monta sur son lion et lança le trident sur MurukaN, qui fit sortir de sa main le Kulicam (Vajrāyutam) et lui donna l’ordre de saisir le trident. L’arme partit immédiatement, attrappa le trident par ses trois têtes et le porta à Cevvēḷ. Celui-ci lança de nouvelles flèches sur le lion de l’ennemi. L’animal blessé à la tête, s’éleva en l’air, mais n’ayant pas la force de voyager il tomba sur le sol et expira. (350-365).
215CūraN réfléchit. Il assuma la forme de l’oiseau Nēmiyampuḷ (Cakkaravākam = oiseau dont le corps est sphérique) (voir Pl. XVII Fig. 2.) et agitant ses ailes il s’éleva en l’air. Il pénétra dans l’armée des pūtam et dispersa les soldats à coups d'ailes. De son bec il piqua le conducteur et les chevaux du char de KumaraN. Celui-ci ne voulut pas le poursuivre étant sur le char. Il jeta son regard sur IntiraN qui, comprenant son intention, prit la forme d’un paon et lui servit de monture (Voir Pl. XVIII Fig. 1). MurukaN et le paon attaquèrent le Nemiyampul, le premier lançant des flèches et le second lui donnant des coups de bec et des coups de pattes. CūraN s’approcha de MurukaN pour lui enlever son arc, mais le divin guerrier le coupa avec son épée et lui fit perdre ainsi la forme d’oiseau. (st. 366-391).
216CūraN prit alors une autre forme, celle de la terre, et emplit tout l’espace. Le dieu à six têtes lança sept flèches qui, en se transformant en sept mers, firent disparaître sa forme colossale de la terre. Il se métamorphosa alors en eau et se répandit dans tout l’univers. KantaN lança une centaine de flèches qui devinrent des flammes et absorbèrent cette eau. L’ennemi se changea alors en feu, lequel fut éteint par un ouragan créé par le Maître (MurukaN). CūraN se présenta ensuite sous la forme de vent. ĀRumukaN lança des milliers de flèches qui prirent la forme de serpents et annihilèrent le vent. De cette façon il lutta avec MurukaN pendant quatre jours consécutifs. (st. 392-409).
217CūraN continua la guerre en assumant successivement diverses autres formes, telles que trois dieux (Mummūrti), IntiraN, tēvar, acurar, kūRRu (YamaN) diable, serpent, nuage, montagne, lion, ses frères, ses fils, etc... Toutes ces formes furent détruites par les flèches d’ĀRumukaN. (st. 410-420).
218Le jeune dieu dit à l’ennemi qu’il allait lui montrer sa forme réelle et éternelle, alors que lui, il avait pris des formes fictives et périssables. Ceci dit, il assuma une forme humaine monstrueuse. On voyait à la plante des pieds, des montagnes ; aux pieds, des océans ; aux orteils, des étoiles ; au dos des pieds, le roi des eaux (VaruṇaN), KupēraN, Niruti, etc. ; aux chevilles, les muNi ; aux genoux, Vittyātarar et autres ; aux cuisses, IntiraN, CayantaN et KālaN (YamaN) ; à la taille, les acurar ; aux côtes, les tēvar ; au fondement, les Nākar ; à l’organe sexuel, le nectar ; au nombril, les autres êtres ; à la poitrine, les sciences ; au cordon sacré, la sagesse ; aux poils, les planètes ; à la paume des mains, les richesses ; aux épaules, Tirumāl et PiramaN ; aux doigts, les filles divines ; au cou, le groupe des sons et Aṅki (AkkiNi) ; à la bouche, les vētam ; aux dents, les lettres ; à la langue, les ākamam ; aux lèvres, les mantiram ; au nez, PavaNaN (Vāyu) ; aux yeux, le soleil et la lune ; aux oreilles, les points cardinaux ; au front, le Kuṭilai (Piraṇavam) ; à la tête, le ParamāNma. (st. 421-427).
219A la vue de cette forme les célestes commencèrent à trembler. ĀRumukaN les rassura, il leur dit de ne rien craindre. CūraN s’en étonna. Il se remémora les exploits antérieurs d’ĀRumukaN, se dit qu’il était le dieu Suprême, contempla chacune des parties de son nouveau corps et voulut devenir son esclave. Mais le sentiment d'honneur le retint. Il se décida à continuer la guerre. Le Tout Puissant (ĀRumukaN) reprit son ancienne forme. (st. 428-450).
220Le roi des avuṇar (CūraN) se reprocha des idées qu’il s’était faites soudainement de MurukaN lorsqu’il le vit sous sa forme phénoménale et se dit qu’il le vaincrait sans nul doute. Il récita une formule magique qui produisit des ténèbres. Il pénétra au milieu de ces ténèbres en assumant une nouvelle forme gigantesque avec plusieurs têtes et de nombreux bras. Ils s’éleva en l’air dans l’intention d’avaler les célestes. Ceux-ci connaissant son dessein, par leur sagesse, appelèrent MurukaN au secours et implorèrent aide et protection. IntiraN, qui lui servait de monture, sous forme de paon, sollicita également sa grâce. (st. 451-463).
221Cevvēḷ lança son javelot vers CūraN en lui donnant l’ordre de fendre sa poitrine (Voir Pl. XVIII Fig. 2 et Pl. XIX Fig. 1.). Le javelot partit immédiatement, crachant des flammes. Il fit disparaître les ténèbres au milieu desquelles se trouvait CūraN. Celui-ci enragea. Il alla de suite s’enfoncer dans la mer. Il y prit la forme d’un manguier gigantesque touchant le ciel et étendant ses branches dans tous les sens jusqu’à l’horizon. Le javelot le poursuivit. Il piqua le manguier à coups repétés et brisa le tronc. CūraN reprit alors sa forme naturelle et normale, sortit du fourreau son épée et s’apprêta au combat. Le javelot perça alors sa poitrine, trancha son corps en deux et jeta les deux parties à la mer. Puis il alla se baigner dans la Kaṅkai et reprit sa place dans la main du Maître (MurukaN). (st. 464-491).
222Grâce au don de ParaN (CivaN), CūraN revint à la vie. Les deux portions de son corps devinrent respectivement coq et paon. Sous les formes de ces deux oiseaux, il voulut attaquer ĀRumukaN. Le paon et le coq se précipitèrent donc sur lui, agitant leurs ailes. Kumaravēḷ les vit d’un regard clément. Les deux oiseaux devinrent sages, tout sentiment de haine et de rancune disparaissant de leur cœur où commença à régner la piété. Le Maître (MurukaN) dit au coq de monter sur son char et de lui servir d’étendard, ce qu’il fit aussitôt. Il demanda ensuite au paon d’être sa monture et prit place sur lui, après être descendu de son ancien paon (qui n’était autre qu’IntiraN). (st. 492-499).
223KumaraN, monté sur le nouveau paon, se promena dans tous les sens et en tous lieux. Il retourna au champ de bataille de Vīramakēntirapuram. Il y vit IntiraN et Aṅki (AkkiNi) sous leurs formes respectives de paon et de coq. Il leur accorda le don de reprendre leurs anciennes formes. Les tēvar et les pūtam se réjouirent et se prosternèrent aux pieds d’AiyaN (KantaN). (st. 500-507).
14. Eloges des tēvar
224A la vue d’ĀRumukaN monté sur le paon, KaṇṇaN (Tirumāl), PaṅkayaN (NāNmukaN) et les autres amarar s’extasièrent et commencèrent à chanter et à danser. Ils jetèrent des fleurs à ses pieds et lui firent des compliments. (st. 1-2).
225« Seigneur ! lui dirent-ils, en exterminant CūraN, vous avez complètement extirpé tous nos maux. Nous sommes maintenant affranchis des avuṇar, dont nous avons souffert la tyrannie durant cent huit âges. Nous avons donc repris nos anciens usages et pratiques et nous sommes ravis, comme si nous avions regagné notre vie perdue. Nous sommes convaincus que vous êtes la source de tout ce qui se voit et de tout ce qui se produit, Nous ne voulons qu’une chose : nous mettre au service de vos pieds sacrés. » (st. 3-8).
226KumaraN les entendant parler ainsi, leur accorda sa grâce. (st. 9).
15. Lamentation d’IraṇiyaN
227Quelques-uns des avuṇar qui avaient assisté aux différentes phases de la lutte entre Kantavēḷ et CūraN, se rendirent auprès de la reine Patumakōmaḷai et lui annoncèrent la mort de son mari. Dès qu’elle apprit cette nouvelle, la reine tomba évanouie sur le sol et expira Les autres épouses du roi se désolèrent. Elles pleurèrent et se frappèrent la poitrine. Elles firent ensuite creuser une fosse où fut allumé un bûcher. Elles placèrent le cadavre de Patumakōmaḷai sur le bûcher et s'y jetèrent elles-mêmes. Il commença alors à faire nuit et Tiru (déesse de la richesse) quitta la ville (de Vīramakēntirapuram) (st. 1-5).
228IraṇiyaN qui vit son père servir Kantavēḷ, après sa défaite, sous forme de paon et de coq, déplora son destin. Se tenant en l’air, il prononça des mots élégiaques. « O roi des rois ! s’écria-t-il, est-ce pour chercher ta mort que tu es entré en guerre contre ĀRumukaN ? Toi que ĀLiyāN (Tirumāl), VētaN (PiramaN), IntiraN et les autres amarar vénéraient tant, tu te trouves aujourd’hui sur le char de l’enfant de Purāri et tu chantes si haut que tu risques de te briser les flancs. Toi qui as subjugué tous les êtres du monde, tu portes maintenant sur ton dos, assumant la forme d’un paon, le dieu qui est armé d’un javelot. Je t’ai bien dit que tu serais vaincu, mais tu n’as pas voulu m’écouter. Je n’ai pas eu en conséquence l’honneur d’accomplir mes derniers devoirs envers toi. Que sont donc devenus ta force, ton orgueil, ton honneur et ta fureur ? » (st. 6-18).
229KaNakaN (IraṇiyaN) pensa que s’il était aperçu par les pūtam, il serait tué par eux et alla se cacher de nouveau dans la mer. Il sortit ensuite de sa cachette pour aller voir PukarōN (Cukkirācāriār), son guru, et avec son aide, il fit toutes les cérémonies funéraires dues à ses père et mère et à tous ses autres parents morts sur le champ de bataille. (st. 19-20).
230Détestant la richesse qui est la source de toutes les afflictions, il s’installa dans un autre endroit et entra en pénitence, implorant PirāN (CivaN). (st. 21).
16. La délivrance
231Le dieu armé de javelot (ĀRumukaN) assis sur sa monture de paon qu’était CūraN, donna l’ordre à Vīravāku d’aller élargir de suite CayantaN et les autres célestes qui enduraient des souffrances horribles dans la prison. Vīravāku s’y rendit immédiatement, annonça aux prisonniers la mort de CūraN et la victoire d’ĀRumukaN et les fit sortir de la prison. Ils allèrent tous auprès de KumaraN, qui se trouvait encore sur le champ de bataille. Ils lui adressèrent leurs respects et lui exprimèrent leur joie. IntiraN embrassa son fils CayantaN ainsi que les autres tēvar. (st. 1-12).
232Murukavēḷ pensa ensuite aux armées des pūtam. Ceux-ci ressuscitèrent et allèrent ensemble voir leur Maître. (st. 13-14).
233ĀRumukaN ordonna à VaruṇaN de dévaster et de détruire la ville de Makēntirapuram. Les eaux envahirent aussitôt cette ville qui fut engloutie avec tous les êtres qui l’habitaient. (st. 15-16).
234Puis, accompagné de MukuntaN (Tirumāl), de MalarōN (NāNmukaN), des célestes et de leur roi (IntiraN), ainsi que de Vīravāku et des pūtam, ĀRumukaN quitta le champ de bataille, traversa Ilaṅkai et la mer et arriva à Tiruccenti (Tiruccentūr). Il descendit de son paon, entra dans la chapelle et s’assit sur son trône. Le soleil pénétra alors dans la mer de l’ouest. (st. 17-21).
235NāNmukaN et les autres tēvar adorèrent le dieu à douze bras suivant les règles prescrites par le Kumāratantiram et obtinrent de lui sa grâce. La pointe du jour s’annonça à l’est et le soleil se leva. (st. 22-30).
236Kantavēḷ fit construire par l’architecte du monde céleste un beau temple au même endroit. Il y installa un Civaliṅkam et l’adora en se conformant aux prescriptions d’IRaivaNūl (Civākamam). (st. 31-33).
Notes de fin
* Cette guerre eut lieu la nuit du troisième jour
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La création d'une iconographie sivaïte narrative
Incarnations du dieu dans les temples pallava construits
Valérie Gillet
2010
Bibliotheca Malabarica
Bartholomäus Ziegenbalg's Tamil Library
Bartholomaus Will Sweetman et R. Ilakkuvan (éd.) Will Sweetman et R. Ilakkuvan (trad.)
2012