63 – CivaN s’attendrit dans les bras d’Umai
p. 82-91
Texte intégral
1Le dieu qui vit sur le lotus (Brahman) se réveilla après un sommeil et constata que tout l’univers se trouvait plongé dans les flots, Soucieux de la création, il se souvint d’un don que jadis le dieu au corps frotte de cendres (Civa) lui avait accordé. Ce dernier lui avait donc promis de venir à son aide, sous la forme d’un jeune homme, à la fin de chaque déluge, (st. 1-3)
2PiramaN (Brahman) pensa aussitôt à UruttiraN qui apparut devant lui sous la forme d’une jeune homme. Il l’adora et obtint de lui la faculté de créer les mondes. (st. 4-5)
3PiramaN (Brahman) se mit à l’œuvre. Tout ce qu’il créait n’était que mâle. L’absence de l’élément femelle l’inquiéta. Il implora alors la grâce de UruttirappīrāN. Ce dernier apparut de nouveau, non pas sous la forme d’un jeune homme, mais sous la forme moitié homme et moitié femme et lui dit que son épouse exaucerait son vœu. (st. 6-8)
4A ces mots, Pirāṭṭi (Umā) qui était la moitié de CivaN créa de son corps une déesse (Cakti, Force) et dit à PiramaN qu’en adorant cet élément, il pourrait créer également les êtres féminins, (st. 9-10)
5PiramaN pria ensuite Umai de naître fille de son fils TakkaN. Elle accepta et devint la fille de TakkaN sous le nom de Cati. NāNmukaN (Brahman) la maria à AraN (CivaN). Comme plus tard TakkaN blasphéma CivaN, Cati abandonna son corps. Elle devint fille du roi des montagnes (Himālaya) et de son épouse Mēnai et se livra à un ascétisme rigoureux, (st. 11-14)
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6Un acura, nommé TārukaN, semait la terreur partout. Le roi de la ville d’or (IntiraN) alla trouver alors NāNmukaN et lui demanda de lui indiquer le moyen de tuer TārukaN en vue de rétablir la paix. TicaimukaN (Brahman) lui dit que si IntucēkaraN (Civa) se mariait avec Umāi et avait pour enfant KantaN, celui-ci exterminerait le méchant acura. (st. 15-16)
7VācavaN (IntiraN) s’adressa alors à MāraN (MaNmataN) qui lança ses flèches sur PiññakaN (Civa), pour le rendre amoureux. Celui-ci le regarda de son œil frontal avec fureur. Le feu ardent qui en sortit, le réduisit en cendre. Irati, femme de MāraN, intervint. Sur sa prière, PiññakaN le ressuscita mais le laissa sans forme. Puis il se maria avec la fille du roi des montagnes (Umā). Il eut ensuite un fils, MurukaN, qui tua TārukaN et soulagea les deva. (st. 17-19)
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8Un jour que le dieu à la gorge noire et la fille d’Imayam (Civa et Umā) étaient en train de se divertir, la déesse, d’un geste plaisant, ferma de ses mains les yeux de son époux. (Voir Planche XXXVIII. Fig 1 et 2) Immédiatement tout l’univers se plongea dans les ténèbres. Les sacrifices, les offices, les actes vertueux n’eurent point lieu. La fille des montagnes (Umā) retira ses mains, après un instant. Le Maître ouvrit les yeux ; tout revint à l’état normal, (st. 20-34)
9Le Seigneur (Civa) fit remarquer alors à la déesse que la courte durée pendant laquelle elle avait fermé ses yeux, représentait plusieurs âges pour les gens du monde, que ces derniers avaient beaucoup souffert et qu’aucun acte vertueux n’avait pu être accompli. Il ajouta que son geste qui en était la cause, constituait un péché et qu’il fallait l’expier de toute façon. (st. 35-36)
10La déesse émue, lui demanda où et comment elle pourrait expier ce péché, (st. 37)
11NampaNār (Civa) lui dit : “Les ARanūl (Dharmaçāstra) exposent différentes formes d’expiations. La plus simple est de me révérer, de m’adorer et de respecter mes dévots. Toutes les heures de la journée sont bonnes pour cela et les lieux favorables sont ceux où je me suis installé ou ceux où mes dévots résident, (st. 38-43)
12L’adoration compte trois espèces : nittiya pūcaNai (rite d’hommage quotidien), naimittikam (cérémonies à des époques fixes) et kāmiyam (cérémonies pour obtenir l’objet désiré). Sur la terre du Karumampuri, c’est à dire du Pāratavaruṭam compris entre l’Himālaya, et le Pont (de Rama) et la mer de l’Est et la mer de l’Ouest, les trois espèces conviennent. Aux autres parties du monde le nittiyam seul est applicable. (st. 44-47)
13La terre de Karma possède bon nombre de lieux sacrés, dont mille huit sont importants. Parmi ces derniers cent huit sont plus importants et parmi ces cent huit, soixante huit sont d’élection. Kāci (Banaras) et Kāñci (Kāñcipuram) qui sont compris dans ce dernier groupe sont les plus célébrés. D’entre ces deux villes, j’aime surtout Kāñci, car elle procure le parfait bonheur, (le cāyucciyam : l’union avec Dieu) a ceux qui y habitent. (st. 48-67)
14Le dieu miséricordieux (Civa) continua : “ka” représente viti (Barhman). Comme je suis son souverain (IcaN), on m’appelle KēcaN. L’identification avec moi est le Kēcāntamutti.
15Kam Signifie “tête”. Ce qui existe sur la tête est Kēcam (cheveu).
16Kam Signifiant “tête”· ce qui s’unit avec elle est appelé Kāñci.
17Donc Kēcam égale Kāñci. De même Kēcāntam est égal à Kāñci.
18Kāñci étant à la têt de tous les lieux sacrés, elle est appelée aussi Kēcāntam. L’âme de tout être qui meurt à Kāñci, sort du corps cette ville, le crâne n’éclaté pas. La magnificence de Kāñci est donc très grande. Même un taureau avait jadis expié une faute qu’il avait commise, en se livrant à des vénérations à Kāñci. (st. 71-72)
19La déesse pria alors son époux de lui raconter cette histoire.
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20Iṭapēccaram. — Le dieu qui a du venin à la gorge (Civa) fit le récit suivant : Tout l’univers étant détruit lors d’un déluge, le “Bon ordre” (aRam) prit la forme d’un iṭapam (taureau) et vint se prosterner à mes pieds. Je pris alors le taureau à mon service ; il devint donc ma monture (st. 73-79) (Voir Planche XXXIX. Fig. 1)
21Un jour que le roi des oiseaux (Karuṭa) transportait son maître MāyaN (Viṣṇu) dans les airs, il se vanta de sa force et de son talent Il prétendit que nul autre ne pouvait faire le tour du monde aussi vite que lui, tout en portant l’époux de Ceyyaval sur le dos. Celui-ci voulut le corriger. Il arriva au mont Kayilai. Il laissa sa monture à la porte et rentra dans mon sanctuaire pour me saluer, (st. 80-86)
22Mon taureau constatant l’attitude arrogante du roi des oiseaux (KaruṭaN), fit semblant de dormir et commença à respirer si puissamment que l’oiseau était attiré jusqu’à sa narine et repoussé ensuite très loin. Cette opération répétée, brisa les ailes de l’oiseau, qui ne pouvant plus supporter sa douleur, poussa des cris de détresse, (st. 87-96)
23En entendant ces cris, je demandai à Māl ce qui se passait. Ce dernier m exposa le fait. Alors, je fis venir devant moi le roi des oiseaux (KaruṭaN) et Nanti et je donnai l’ordre à ce dernier d’aller à Kāñci et de m’y adorer, pour avoir agi de la sorte sans mon autorisation. Le taureau alla donc à Kāñci, installa sur la berge de l’étant Civakaṅkai, (Voir Planche XXXIX. Fig. 2) un liṅkam de son nom (Iṭapēccurar) et l’adora. Quelque temps après il revint ici, grâce à ma bienveillance”, (st. 97-107)
24Le Maître (Civa) ajouta : “Kāñci étant un lieu préféré, vas-y, toi aussi, pour y faire ta pénitence”, (st. 108) (Voir Planche XXXIX Fig. 3)
25Animai (Umā), accompagnée de sa suite, se mit en route pour Kāñci. (Voir Planche XL. Fig. 1) Mises au courant de son départ Tamaraimaṭavaral (Lakṣmi), NāmicaikkiLatti (Caracuvati), Caci (Intirāni) et les femmes des deva quittèrent leur domicile et allèrent la rejoindre. Celle-ci, en passant par Kāci (Banaras), fit ses adorations à Viccuvēcar et arriva à Kāñci au mois d’Aippaci (octobre-novembre), le onzième jour après la nouvelle lune, lorsque la constellation Pūram (Delta du Lion) était dominante, st. (109-131)
26Kaṅkanēcam et Kaṭakēcam. — Umāi se baigna dans un étang, s’attacha à l’un des bras le kāppu ou Kaṅkanam (cordon de protection), installa un liṅkam et l’adora.
27L’étang où elle lit ses ablutions prit le nom de Kāpputīrttam et le liṅkam fut appelé du même nom (Kāppuliṅkam ou Kaṅkaṇēcam). (st. 132)
28Elle installa ensuite un autre liṅkam, à proximité du premier et s’orna d’un kaṭakam (bracelet). Ce deuxième liṅkam fut nommé Kaṭakēcam. (st. 133-134)
29Pañcatīrttam ou Ulakānitīrttam. — La déesse alla ensuite à l’intérieur de la ville et s’installa sur la berge de l’étang Ulakanitīrttam, créé par les cinq éléments de la nature qui y adorèrent KampaNār (Civa) pour devenir éléments fondamentaux de l’univers, (st. 135-141)
30Puis elle se rendit à Ēkampam où se trouvait le “splendide” (Civa), sous forme d’un liṅkam, au pied d’un manguier, sur le bord de la rivière Kampai. Elle salua le gōpuram et pénétra dans le temple Elle accorda sa grâce aux dévots civaïtes qu’elle trouva dans le cinquième enclos. Dans le quatrième enclos destiné à Cenkaṭkatiravar (soleil), à KāḷattiyiRai (Vayiravar), à Mal et à AyaN, elle aperçut du côté sud, le Viṇṭuttaḷi (Viṇṭuvīccaram). (st. 142-149)
31Viṇṭuvīccaram. — Quand le sage CūtaN parlait de cette façon, les autres sages qui l’écoutaient lui demandèrent de leur raconter l’histoire de Viṇṭuvīccaram. (st. 150) (Voir Planche XL. Fig. 2)
32CūtaN continua :
33Un jour que MāyōN pratiquait le yoga, il aperçut dans son cœur une flamme au milieu de laquelle Catācivapputtēl (Civa) dansait. Ravi d’admiration, il se plongea dans un sommeil spirituel. En constatant cet état inerte de Tirumāl, son épouse Malarāḷ (Lakṣmī), UvaṇaN (KaruṭaN) et ANantaN (AticēṣaN), qui se trouvaient alors à ses côtés, devinrent anxieux, sans savoir au juste ce qui était arrivé à leur maître. Au bout de quelques instants il se léveilla et chanta la magnificence de CivaN. Interrogé par son épouse, il lui dit qu’il avait vu l’Etre Suprême (Civa) danser dans son cœur et que sa danse l’avait fasciné, (st. 151-166)
34Ses interlocuteurs le prièrent de leur faire la faveur de voir cette danse, TuḷavōN les emmena à Ciṭamparam et se livra à une pénitence vis à vis de CafaippirāNar (Civa). Celui-ci apparut et lui dit : “Si les tiens désirent voir ma danse, va d’abord avec eux à Kāñci, où tu talleras et adoreras un liṅkam. Reviens ensuite ici, nous exaucerons alors ton vœu”. (st. 167-175)
35MāyōN (Tirumal) alla de suite à Kāñci, accompagné de toute sa suite et installa un liṅkam au sud d’Ēkampam. Il lui donna le nom de ViṇṭuvīcaN et lui fit ses dévotions. Puis il retourna à Tillai (Citamparam). (st. 176-178)
36CivaN se mit alors à danser. Tiru (Lakṣmī), le roi des oiseaux (KaruṭaN) et le roi des serpents (AticēṣaN) le virent et le contemplèrent. (st. 179)
37Les Kaṇa se servirent des instruments de musique pendant qu’il dansait. NeṭiyōN (Tirumāl) voulut en faire autant. Il joua de la timbale Il demanda ensuite à MaRaimutalvar (Civa) de lui accorder le don de jouer de cet instrument dans toutes ses danses.
38Telle est l’histoire de Viṇṭuvīcam. (st. 180-182)
39Akattiyēccaram. La déesse (Umā) alla, après ses ablutions dans le Civakaṅkai, à Akattiyēcam, dont voici l’histoire, (st. 183-184)
40Jadis le sage NārataN se rendit de la montagne d’argent (Kayilai) à Kāñci, pour y faire ses adorations à Ēkampanātar. En chemin le mont Vintam, prenant une forme susceptible de se mouvoir, se présenta devant lui et lui rendit hommage. NārataN content de ses actes de civilité, le félicita et lui dit que les deva le considèraient moins que la montagne d’or (Mēru) et qu’il devrait chercher en conséquence à les faire changer d’opinion, (st. 185-192)
41Piqué par cette remarque, Vintam se dressa haut et devint infiniment grand, de façon à barrer le chemin au soleil, à la lune et aux autres astres. Tout l’univers en souffrit, le jour et la nuit ne se suc cédant plus. (st. 193-201)
42Les deva allèrent s’en plaindre auprès de CatumukaN (BrahmaN) Celui-ci se rendit avec eux à Kāci (Banaras) et pria le sage KuṭamuNi (Akattiyar) d’aller rabaisser le Vinṭam. Le sage se refusa, car il ne voulut pas quitter Kāci, qui était pour lui un heu sacré pouvant accorder la béatitude. PiramaN lui fit remarquer alors qu’il y avait dans le sud une ville appelée Kāñci, plus sacrée que Kāci et qu’il pourrait y rendre florissante la langue tamoule, (st. 202-218)
43Le sage (Akattiyar) consentit. Accompagné de son épouse (Ulōpāmuttirai), il se dirigea vers le sud par la voie aérienne. Le mont Vintam l’aperçut. Il lui présenta ses respects et lui demanda s’il y avait des ordres à exécuter. Akattiyar l’enfonça de sa main dans les abîmes et lui dit : “Pour rendre service aux deva, je me rends aux contrées méridionales. Reste ici, dans cet état, jusqu’à mon retour’’, (st. 219-225)
44Akattiyar continua son chemin et arriva à Kāñci. Il fit ses ablutions dans l’étang Civakaṅkai et révéra Tiruvēkampar. Il installa un liṅkam au sud de Tiruvēkampam et lui donna son nom (Akattiyēccaram). Il fit des prières au dieu à la chevelure rousse (Civa) et formula un vœu en ces termes. “Seigneur ! Je désire que les gens qui ne te reconnaissent pas comme Dieu, ne naissent pas dans ma famille et que moi-même je ne naisse pas, dans ma vie future, dans la famille de pareils gens. Je désire en outre devenir capable de réformer et de rendre plus élégante la langue tamoule, qui est appelée Tirāviṭam et que tu acceptes avec joie les louanges faites à toi, dans cette langue, qui est formée de trente lettres. Accorde moi aussi le don de rester dans cette ville auprès de toi, pour te servir toujours”, (st. 226-244)
45Civa exauça tous ses vœux. (st. 245-249)
46Pendant qu’Akattiyar se trouvait à Kāñci, le mariage d’AraN avec Umāi eut lieu sur l’Himâlaya. Les deva et les muNi s’y rendirent. De ce fait, la Terre s’abaissa dans le nord et s’éleva dans le sud. Les deva prièrent le dieu porteur de guirlande d’os (Civa) de rétablir l’équilibre. Ce dernier leur fit remarquer que si lui même ou un autre possédant à peu près les mêmes qualités que lui, se rendait dans le sud, la terre se remettrait en équilibre. Il fit appeler alors Akattiyar et lui donna l’ordre d’aller au mont CantaNavarai (Potiyai). (st. 250-261)
47“Je suis un infortuné, dit Akattiyar, car je perds la chance d’assister à ton mariage. D’autre part tu m’as accordé le don de rester à Kāñci, mais Aujourd’hui tu me donnes l’ordre d’aller au mont Potiyai”. (st. 262-268).
48Cuntarar (Civa) répartit : “Nous ferons en sorte que tu puisses regarder, tout en étant sur le Potiyai, les différentes cérémonies de notre mariage. Nous créerons en outre, pour toi, une autre Kāñci, dans le kaNNināṭu (pays Pâṇṭiya). Nous ferons également célébrer notre mariage, tous les ans, dans la première ville de Kāñci, à la fin de la fête annuelle qui y a lieu au mois de PaṅkuNi (Mars-avril).” (st. 282-284)
49Sur ce, Akattiyar partit avec sa femme (Ulōpāmuttirai) pour Potiyai. Déjà, quand il arriva au mont Caiyamalai, la terre commença à reprendre son équilibre. Après un séjour de quelques jours sur cette montagne, il alla à Potiyai où il s’installa et le monde terrestre se remit dans sa position normale, (st. 285-288)
50Mattaḷamātavēccaram. — Après ses dévotions à Akattiyēccaram Umai se rendit a Mattaḷamātavēccaram. L’histoire de ce lieu sacré est la suivante :
51Le dieu qui a mesuré les mondes de ses pieds (Viṣṇu) et qui a assisté à la danse du dieu à la gorge noire (Civa), à Tillai ou Citamparam, sollicita de ce dernier le don de jouer du Mattaḷam (tambourin), lorsqu’il lui arriverait de danser. Le dieu armé du trident (Civa) lui conseilla d’aller de nouveau à Kāñci, d’y installer un liṇkam du nom de Mattalamataveccaram et de l’adorer. Il lui promit donc d’y venir danser. TuLāyvāNavaN (Visnu) suivit le conseil d’Ankanar (Civa) qui, selon sa promesse, exécuta une danse à Kāñci. MātavaN (Viṣṇu) joua alors au tambourin et prit le nom de MattaḷamātavaN. (st. 289-312) (Voir Planche XLI. Fig. 1)
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52Après avoir visité Mattaḷamātavēccaram, Umai alla se reposer dans le Makāmaṇṭapam Elle donna l’ordre à ses suivantes de creuser deux puits, l’un pour son bain et l’autre pour les ablutions du dieu qui a du venin à la gorge (Civa), de créer un jardin de fleurs et d’apprêter tout ce qui était nécessaire à l’oblation, (st. 313-324)
53L’une des suivantes, Umāpattirai creusa un puits dans la direction du nord, tandis qu’une autre, Kīrttimati, fora un puits dans la direction opposée. Le puits d’Umāpattirai fut rempli de l’eau du Kaṇkai (Gange) et celui de Kīrtimati de l’eau du Kālinti (Yamuna), Les autres créèrent un jardin de fleurs, qui fut appelé AmpikāvaNam et firent tous les autres préparatifs, (st. 325-341)
54Umai quitta le Makāmaṇṭapam, se baigna dans l’étang d’Umāpattirai et se rendit au temple de Piññakar, où elle lui fit ses adorations et ses offrandes, en se conformant strictement aux règles rituelles, (st. 342-362) (Voir Planche XLI. Fig. 2. Planche XLII. Fig. 1)
55Elle alla ensuite s’installer près de l’ouverture de sa grotte (cf : 53-33, 34 et 58-40) où elle resta longtemps, en menant une vie austère, (st. 363) (Voir Planche XLII. Fig. 2. Planche XLIII. Fig. 1 et 2 et Planche XLIV. Fig. 1)
56Elle se rendait tous les jours au temple et faisait ses adorations au Maître qui siégeait au pied du manguier, (st. 364-365)
57Ce Maître voulut un jour éprouver sa dévotion. Il ordonna à cet effet à toutes les eaux du monde de venir se réunir à Kāñci. Immédiatement elles vinrent se jeter dans la rivière Kampai. Celle-ci se grossit, déborda et se dirigea avec fureur vers la ville qu’elle envahit, (st. 366-372)
58Tous, hommes, deva et la déesse (Umā) elle-même, tremblèrent d’effroi. Cette dernière de peur de voir son Maître s’engouffrer dans les eaux, courut de suite vers le sanctuaire, posa son genou droit sur le socle et étreignit fortement son époux. (Voir Planche XLIV. FF. 2. Planche XLV. Fig. 1 et 2. Planche XLVI. Fig. 1). Celui-ci, ravi du geste d’Umai, rendit son corps plus tendre pour faciliter l’étreinte. De ce fait les seins et les bracelets d’Amalai (Pārvati) laissèrent sur lui des traces ineffaçables, (st. 373-387)
59A ce moment PiramaN, Māl, NārataN, ainsi que les deva et les muNi, vinrent tous à Tiruvēkampam, accompagnés de leurs épouses. (st. 388-399)
60Cuntarar sortit du linkam, porteur de ces traces, et ordonna aux eaux de ne plus avancer. Elles s’arrêterent et formèrent un étang qui prit le nom de Caruvatīrttam. (st. 400-401)
61Tous se prosternèrent à ses pieds et chantèrent ses louanges (st. 402-408)
62CivaN s’adressant à Umai lui dit : “Ecoute Kāḷi ! Toi et moi nous ne sommes qu’un. Sache que c’est dans l’intérêt des êtres que cette expiation t’a été nécessaire. Dis-moi ce que tu souhaites maintenant”, (st. 409-413)
63Elle répondit : “La ville de Kāñci nous étant plus chère que le mont Kayilai, veuillez bien accorder la béatitude aux gens qui y vivent, en pardonnant même les péchés qu’ils auraient commis volontairement.” (st. 414-416)
64“Qu’il en soit ainsi” dit-il. (st. 417)
65La déesse continua : “Seigneur ! Vous m’avez déjà appelé une fois Kāḷi. Vous m’appelez encore aujourd’hui par le même nom. Le teint noir que j’ai et que je n’aime pas, en est la cause. Daignez me faire disparaître ce teint et prendre la couleur d’or. (st. 418)
66Le grand Maître (Civa) lui accorda ce don et lui fit observer que de la couleur noire qui se détacherait de son corps, sortirait la déesse Turkkai dite aussi Kavuci, en vue d’exterminer les acura CumpaN et NicumpaN. (st. 419-420)
67Immédiatement elle changea de couleur. Elle reprit son teint d’or, ce qui lui valut le nom de Kavuri. (st. 421)
68“Seigneur ! dit-elle alors à son époux, je désire que notre mariage soit célébré dans cette ville (Kāñci), ainsi qu’il l’a été sur les monts Himālaya. Les Uruttirar (Rudra) et les Kanar qui sont ici maintenant ont envie de le voir et de le contempler. Ce mariage sera appelé cette fois-ci, mariage de Kavuri”. (st, 422-423)
69Le destructeur de KāmaN (Civa) consentit et dit : “Qu’il en soit ainsi. Notre mariage se célébrera ici tous les ans, au mois de PankuNi (mars-avril), sous la constellation Uttiram (bêta du lion). Ce sera également une occasion de donner satisfaction à KuRumuNivaN (Akattiyar), qui m’a exprimé l’envie d’assister à notre mariage et à qui j’ai accordé ce don”, (st. 424-427)
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La création d'une iconographie sivaïte narrative
Incarnations du dieu dans les temples pallava construits
Valérie Gillet
2010
Bibliotheca Malabarica
Bartholomäus Ziegenbalg's Tamil Library
Bartholomaus Will Sweetman et R. Ilakkuvan (éd.) Will Sweetman et R. Ilakkuvan (trad.)
2012