Précédent Suivant

36 – Takkēcam

p. 45-47


Texte intégral

1Afin de perpétuer la création, TakkaN, fils du dieu qui vit sur la fleur de lotus (BrahmaN), créa lui-même des enfants auxquels il conseilla de faire des pénitences, en vue d’acquérir à leur tour le pouvoir de la création. (st. 1-2)

2Pendant que ces enfants se livraient à une mortification rigoureuse, Nāratar se présenta devant eux et leur fit comprendre que les cinq fonctions (création, conservation, destruction, secret et miséricorde) n’appartenaient qu’au Maître à trois yeux (Civa) et que leurs efforts étaient vains. Il les détourna ainsi de leur intention. (st, 3-8)

3TakkaN créa alors d’autres enfants et les envoya faire des pénitences Nāratar troubla encore l’esprit de ces enfants qui, abandonnant leurs austérités, se rendirent à Kāñci, où ils installèrent et adorèrent un liṅkam. Ils obtinrent ensuite leur béatitude. (st..)

4TakkaN en devint furieux. Il lança une malédiction contre Nāratar. Il lui dit : “Que tu restes toujours dans le célibat, sans te marier ni avoir des enfants” (st. 10)

5Ces mots portèrent Nāratar à la colère. Il lança à son tour une imprécation contre TakkaN en lui disant : “Que tu sois châtié par celui qui a un œil sur le front” (Civa) (st. 11)

6Déjà le sage Tatīci avait maudit une fois les deva qui lui cherchèrent querelle. Il leur avait dit que leurs agissements provoqueraient la colère de CivapirāN et qu’ils deviendraient ses victimes. (st. 12)

7Les imprécations tant de Tatīci que de Nāratar produisirent leur effet. (st. 13)

8TakkaN fit un sacrifice auquel il n’invita pas l’incendiaire des trois puram (Civa). Le sage Tatīci qui était présent aux cérémonies, lui en demanda raison. TakkaN répondit que MāyavaN étant le seul maître des sacrifices, d’après les Veda, la présence d’UruttiraN (Civa) n’était pas nécessaire. Tatīci répliqua qu’il avait fait une interprétation erronée des Veda et que ceux-ci, par l’emploi d’une expression métaphorique, ne désignaient, comme maître des sacrifices, que celui qui a le mont Mēru pour arc (Civa). (st. 14-20)

9Les brāhmanes qui étaient dans l’assemblée, prenant le parti de TakkaN, partagèrent son avis, dans l’espoir d’obtenir de lui de riches présents. (st. 21)

10Tatīci, dont les yeux devinrent rouges de colère, lança des malédictions tant contre les brāhmanes que contre TakkaN lui-même. Il dit que les brāhmanes, abandonnant leur culte, erreraient çà et là sans aucune conception philosophique et que TakkaN verrait sans tarder l’extinction de sa race. (st. 22-28)

11Sans faire cas des paroles dures du sage, TakkaN continua le sacrifice, toujours en présence d AccutaN (Viṣṇu). Nāratar se rendit alors auprès de l’Etre Suprême pour Ten informer. La déesse qui ressemblait a une liane (Umā) pria son époux de faire obstacle au projet de TakkaN. Le mari et la femme créèrent respectivement Vīrapattirar et Pattirakāḷi, qu’ils envoyèrent troubler le sacrifice de TakkaN. (st. 29-34)

12Les deux émissaires pénétrèrent dans la salle du sacrifice, mirent le feu dans tous les coins, égorgèrent TakkaN, coupèrent les bras ou les pieds des autres dieux et jetèrent dans le Kankai (le Gange) tout ce qui était destiné aux cérémonies. (st. 35-39)

13TuLāyiNāN (Viṣṇu) blessé dans son amour propre, partit en guerre contre Vīrapattirar, monté sur son oiseau (KaruṭaN). Au cours du combat, il lança son disque contre son ennemi. Un des crânes qui ornaient la poitrine de ce dernier, le happa. Les deva qui le virent, prirent la fuite, saisis de peur. Vīrapattirar arrêta son adversaire (Viṣṇu) et l’enchaîna. Le conducteur du cygne (BrahmaN) intervint. Sur sa demande, Vīrapattirar se calma et le libéra. (st. 40-45)

14Le Maître et son épouse (Civa et Umā), montés sur leur taureau, arrivèrent là, à ce moment. Les deva se prosternèrent devant eux, reconnurent leur tort et prièrent le Maître de les excuser. Ce dernier jeta un regard gracieux sur les vaincus et leur dit : “Vous avez commis un péché en méconnaissant le droit que j’ai sur les sacrifices. Afin de l’expier, allez donc tous à Kāñci. Installez un liṅkam près de l’endroit où les fils de TakkaN firent leurs adorations et adorez-le.” (st. 46-74)

15Les deva suivirent ces conseils et reprirent leur vie normale. (st. 75-76)

16TakkaN se rendit également à cet endroit où il installa un liṅkam. Il l’adora et expia ainsi sa faute. (st. 77)

Précédent Suivant

Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.