35 – ViṭuvaccēNēcam
p. 44-45
Texte intégral
1Un jour MāyavaN, assis dans la salle d’assemblée de sa cour, à Vaikuṇṭam, tint à ses ministres le langage suivant : “Vous savez tous que mon rôle consiste à massacrer les arakkar (rākṣasa) en vue de protéger les hommes et les deva et que l’arme dont je me sers à cet effet est un disque. Jadis, j’ai lancé mon arme contre Tatīci. Celui-ci, dont le corps était dur comme le diamant, n’a eu aucun mal, mais par contre le choc a émoussé le tranchant du disque et l’a rendu inutilisable. J’ai adoré alors CivaperumāN qui a daigné m’en offrir un. C’était le CutaricaNam qu’il avait créé pour tuer le démon CalantaraN. Récemment, pendant que TakkaN faisait un sacrifice, je me suis servi de ce disque. Je l’ai lancé contre Vīrapattirar. Un des crânes qui, formant une guirlande, ornaient sa poitrine, l’a happé. Je suis maintenant dépourvu d’arme et je ne sais comment remplir désormais mes fonctions’. (st. 1-7)
2Le ministre ViṭuvaccēNaN se leva et dit : “Seigneur ! Vous m’avez rendu l'autre jour un grand service en me faisant délivrer des mains de Vayiravar. J'estime qu’il est de mon devoir aujourd’hui d’aller chercher pour vous votre arme. Permettez-moi de partir. Je reviendrai avec le disque sans tarder”. (st. 8)
3TirumārpaN (Viṣṇu) laissa partir ViṭuvaccēNaN. Ce dernier se rendit directement au palais de Vīrapattirar. Il essaya d'y pénétrer. PāNukampaN et les autres gardiens ne le laissèrent pas entrer. Ils le violentèrent et le chassèrent.
4ViṭuvaccēNaN rencontra sur son chemin quelques sages. Il leur exposa ses doléances. Les sages lui dirent qu'il aurait du succès dans son entreprise s'il allait à Kāñci et s'il y installait et adorait un liṅkam. Le ministre se rendit de suite à cette ville. Il y installa un liṅkam en son nom et l'adora. (st. 10-11)
5A ce moment Vīrapattirar, après avoir, sur l'ordre du Maître (Civa), massacré les trois tāNavar (acura) : VīyākkiraN, AcakaraN et PañcamēṭṭiraN, vint à passer devant lui ViṭuvaccēNaN le salua très bas et chanta ses louanges. Vīrapattirar enchanté, lui demanda ce qu’il voulait. Le ministre le pria alors de lui faire remettre le disque de Neṭumāl (Viṣṇu). Le vainqueur des acura lui fit remarquer que, pour en avoir la restitution, il fallait s’adresser au crâne lui-même qui l’avait happé. (st. 12-18)
6ViṭuvaccēNaN réfléchit un instant et se mit à exécuter une danse comique (vikaṭam). Vīrapattirar et sa suite qui regardaient le spectacle burlesque, commencèrent à rire. Le crâne également rit. Le disque s’échappa alors de sa bouche et tomba à terre. (st. 19-29)
7Le dieu au visage d’éléphant (Vināyakar) qui se trouvait à côté, le ramassa aussitôt. ViṭuvaccēNaN se dirigea alors vers lui et continua à danser plus fort. (st. 21)
8Le dieu l’admira. Après de longues heures, ViṭuvaccēNaN le pria de lui remettre le disque qu’il venait de ramasser. Il eut alors la complaisance de le lui restituer. Il fut appelé pour cette raison Vikaṭacakkaravināyakar. (st. 22-23)
9Le ministre alla de suite au monde de Māl (Vaikuṇṭam) et remit le disque à son maître, en lui racontant tout ce qu’il avait fait pour l’obtenir. PaṇippāyalāN (Viṣṇu) enchanté, remercia ViṭuvaccēNaN et lui demanda d’exécuter devant lui sa danse comique. Le ministre obéit. Ravi de voir cette danse magnifique, MāyavaN (Viṣṇu) proclama qu’il accorderait à tous ceux qui danseraient de cette façon au lieu saint d’Attikiri, à Kāñci, tout ce qu’ils désireraient. (24-31)
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