34 – Vayiravēcam (Voir Planche XXII. Fig 1)
p. 42-44
Texte intégral
1Sur le pic MuñcamāN de la montagne du Nord (Meru), quelques sages faisaient leur pénitence. Le dieu à cinq têtes, qui a le cygne pour monture (BrahmaN), se présenta devant eux. Les sages le révérèrent et lui demandèrent de leur expliquer l’origine du monde, sa fin, ainsi que les qualités de celui qui, en maître, protège et accorde sa grâce aux êtres qui y vivent. (st. 1-4)
2AyaN (BrahmaN) répondit : “De moi est sorti tout l’univers et en moi il se renfermera et disparaîtra. Tous les êtres qui y vivent sont sous ma protection et c’est moi qui leur accorde la grâce”. (st. 5-6)
3Les Vedam qui entendirent ces propos, se précipitèrent vers lui et, en présence des sages, ils s’écrièrent : “Nous déclarons que l’Etre Suprême est CaṅkaraN. Lui seul est omniscient, omniprésent et omnipotent. Tout est en lui et tout dépend de lui”. (st. 7-12)
4Le sage piqué par cette assertion, méconnut toute qualité divine à UruttiraN et soutint que ce dernier ne pouvait jamais être l’essence de Ōm (Praṇava).
5En ce moment Ōm prit une forme, vint sur les lieux et dit que MakēcaN (Civa) était son seul maître. (13-15)
6AyaN ne l’écouta pas, continuant toujours à faire état de sa grandeur et de sa gloire.
7TuḷavōN (Viṣṇu) survint. “C’est moi qui suis Dieu, dit-il. Nul autre ne peut prétendre en avoir la qualité”. (st. 16)
8Les deux antagonistes en vinrent aux mains. Ils se battaient violemment. Le Maître qui, du haut des cieux, regardait le combat, voulut y mettre un terme. Il se présenta’devant les combattants. A sa vue, NeṭiyōN (Viṣṇu) cessa ses violences et se mit à l'écart. Mais le dieu qui vit sur le lotus (BrahmaN), dont l’illusion mentale ne se dissipa point, eut l’audace de lui dire : “Oh ! mon fils, sois le bienvenu”. (st. 17-18)
9Ces mots irritèrent le Maître. Sa colère se manifesta. De son corps sortit le dieu Vayiravar qui, s’élancant sur Tirumalarkkuricil (BrahmaN) pinça et arracha une de ses cinq têtes. (st. 18-19)
10Le dieu qui vit sur le lotus (BrahmaN) reconnut alors son tort et pria le Maître de lui accorder la vie. Celui-ci l’excusa, mais il lui dit qu’il ne vivrait qu’avec quatre têtes, la cinquième étant définitivement perdue (st. 20-25)
11Afin de réprimer l’arrogance de TuLāyppaṇṇavaN (Viṣṇu) et des célestes, il ordonna à Vayiravar d’aller chez eux et de solliciter “l’aumône de sang” (st. 26-28)
12Vayiravar se rendit d’abord au monde de NeṭiyavaN (Viṣṇu). Il chassa les gardiens du palais et rencontra le commandant d'armée ViṭuvaccēNaN. D’un coup de sa pique, il l’enfila à l’extrémité de son arme. (st. 29)
13Le dieu au corps vert (Viṣṇu) le sut et accourut. En l'apercevant, Vayiravar lui demanda de lui faire un don de sang. Le dieu n'hésita pas. Il se coupa de suite une artère du front et laissa couler le sang dans le crâne que tenait à la main Vayiravar. (st. 30)
14L’écoulement dura des années et des années ; mais le crâne ne se remplit pas. MātavaN étourdi, tomba sur le sol. Vayiravar le releva, lui fit reprendre sa force et exauça ses désirs. (st. 31)
15Il alla ensuite chez les autres deva et, de la même manière, leur fit perdre leur arrogance, en sollicitant d'eux “l'aumône de sang”. (st. 32)
16Plus tard il se rendit à Kāñci. Il déposa le crâne sur le sol et retira ViṭuvaccēNaN de sa pique. Il le confia à Māl (Viṣṇu) qui se présenta alors devant lui et qui lui en fit la demande. (st. 33-34)
17Vayiravar installa ensuite en son nom un liṅkam, VayiravēccuraN, et l’adora. Le Miséricordieux (Civa) fit son apparition et lui dit d’être le gardien de Kāñci et de distribuer le sang du crâne à tous ses kana, ce qu’il fit. Ceux qui adorent VayiravēccuraN sont délivrés de tous leurs péchés. (st. 35-38)
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Les légendes çivaïtes de Kāñcipuram
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