Accord des instruments dans l’orchestre
p. 6-11
Texte intégral
L’orchestre classique (Pi phat)
1On ne rencontre pas dans l’orchestre à percussion (Pi phat ou Seb naï) de l’Indochine la variété de gammes des gamelangs javanais (les imprécisions éventuelles de l’accord ne semblent pas faire partie d’un système) mais on y trouve toutefois nettement différenciés des morceaux pentatoniques (slendro) de type indien et heptatoniques (pelog). La base reste toujours l’heptaphone, indiquant bien que l’influence de la mélodie pentatonique chinoise est un apport relativement récent. On rencontre aussi parfois dans la musique du grand orchestre des gammes pentatoniques mineures1 d’origine indienne mais elles sont moins répandues et moins variées que dans la musique populaire et la musique de khène.
2Nous avons noté l’accord des instruments dans un certain nombre d’orchestres classiques (Pi phat), comportant percussions, tambours et hautbois :
L’orchestre Mohori (percussions et cordes)
3Les orchestres d’instruments à cordes suivent un système mélodique différent de celui des orchestres de percussions. Les deux orchestres ne jouent en conséquence généralement pas ensemble excepté pour des morceaux hybrides probablement d’origine récente.
4L’orchestre hybride est appelé Mohori (Seb naï au Laos).
5Dans l’orchestre Mohori (percussions et cordes) laotien nous avons noté les accords d’instruments suivants.
L’Orchestre à cordes
6Dans les formes populaires de l’orchestre à cordes, appelé généralement l’orchestre khmer, nous retrouvons des formes musicales se rapprochant nettement de la musique des tribus munda de l’Inde Centrale et de l’Himalaya ainsi que des influences de la musique savante hindoue.
7Les modes sont assez variés, représentant les principaux modes pentatoniques indiens ainsi que des gammes à tons très rapprochés sur une faible étendue, tels que :
Orchestre Populaire
Orchestres de magiciens
8Dans les orchestres populaires les ornements sont nombreux et souvent complexes, utilisant de petits intervalles en dehors de la gamme principale, ainsi que des apoggiatures et des glissandos. L’improvisation rappelle souvent par sa facture la musique tzigane.
9Comme dans la musique grecque et le Madhyama-grâma indien, la tonique est généralement au centre de l’octave modale.
Accord des khènes
10La musique de khène au Laos représente un système essentiellement polyphonique. Les modes utilisés le plus souvent sont les diverses formes pentatoniques qui se retrouvent dans le système attribué à Shiva dans l’Inde d’où le terme slendro (Shilendra)3 donné par les javanais aux gammes pentatoniques.
11Les plus usuelles des gammes de khène sont les suivantes :
12La mélodie est basée sur une tonique modale mais les accords variés qui l’accompagnent constituent souvent de véritables modulations.
13Ce système est probablement le plus ancien des systèmes harmoniques connus. Il s’apparente directement à la musique populaire du pays Kumaon (Almora) dans l’Himalaya indien où toutefois le khène est remplacé par la flûte double (représentée aussi à Angkor Vat).
14L’effet est très similaire et le système d’aspiration saccadée par le nez et d’utilisation des joues comme réservoir d’air pour obtenir un son continu est identique. En aucun cas la ressemblance apparente de la musique de khène avec certaines formes de la musique occidentale ne saurait venir d’une influence car la musique de khène est beaucoup plus ancienne.
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