La construction de l’invisibilité
Suppression de l’aide sociale dans le domaine de l’asile
Toute une série de demandes d'asile sont traitées en Suisse par le refus sommaire et la décision de renvoi du territoire qu'autorise la clause dite de « non-entrée en matière » (NEM). Or, en agissant de la sorte, les autorités se voient confrontées à un nouveau problème : comment inciter des personnes à partir, alors qu'elles ne peuvent ou ne veulent pas quitter le pays ? Dès avril 2004, la stratégie appliquée a été de retirer le soutien financier dont bénéficiaient jusque-là ces requérant-e-s...
Note de l’éditeur
Ouvrage publié avec la collaboration de Denise Efionayi-Mäder, Jenny Maggi, Christin Achermann,
Martine Schaer, Marta Roca i Escoda & Fabienne Coumou-Stants.
La recherche à partir de laquelle cet ouvrage a été rédigé a bénéficié du soutien financier des organismes ci-après: Le CEDIC/HES-SO; La Croix-Rouge Suisse; La Commission fédérale des réfugiés; L’EPER/HEKS, Entraide protestante; L’OSEO/SAH, OEuvres suisses d’entraide ouvrière; CARITAS; La CSIAS/SKOS, Conférence suisse des institutions d’action
sociale; La Ville de Genève - Département des affaires sociales,
des écoles et de l’environnement; La Ville de Lausanne; La Ville de Winterthur; La Ville de Zurich; La Ville de Lucerne. Qu’ils en soient ici remerciés.
La recherche a également pu compter sur l’appui et la collaboration des personnes suivantes :
Gabriela Amarelle (Déléguée à l’intégration, Ville de Lausanne), Jean-Christophe Bourquin (Conseiller municipal, Sécurité sociale et environnement, Lausanne), Claudio Bolzman (HETS/CEDIC, Genève), Yves Brutsch (CSP, Genève), Kathrin Buchmann (OSAR, Berne), Jakob Clemant (OSEO, Bâle), Marion Droz (Haute Ecole de Santé, La Source/CEDIC, Lausanne), Cécile Ehrensperger (EVAM, Lausanne), Hugo Köppel (Croix-Rouge, Berne), Françoise Kopf (IGA SOS Racisme, Solothurn), Thomas Kunz (AOZ, Zurich), Beat Meiner (OSAR, Berne), Jürg Schertenleib (OSAR, Berne), Muriel Trummer (OSAR, Berne).
Éditeur : Éditions ies
Lieu d’édition : Genève
Publication sur OpenEdition Books : 28 novembre 2017
ISBN numérique : 978-2-88224-179-5
DOI : 10.4000/books.ies.943
Collection : Le social dans la cité | 17
Année d’édition : 2011
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-88224-093-4
Nombre de pages : 304
Toute une série de demandes d'asile sont traitées en Suisse par le refus sommaire et la décision de renvoi du territoire qu'autorise la clause dite de « non-entrée en matière » (NEM). Or, en agissant de la sorte, les autorités se voient confrontées à un nouveau problème : comment inciter des personnes à partir, alors qu'elles ne peuvent ou ne veulent pas quitter le pays ? Dès avril 2004, la stratégie appliquée a été de retirer le soutien financier dont bénéficiaient jusque-là ces requérant-e-s. Cette décision constitue un exemple abouti de politique de dissuasion, dont l'objectif est de susciter les départs volontaires par le biais d'une dégradation des conditions de vie des personnes concernées.
À travers les regards croisés des acteurs impliqués - migrant-e-s, représentant-e-s des autorités et du monde associatif, professionnel-le-s du social et de la santé - La construction de l'invisibilité met au jour les contradictions et les effets pervers de cette politique et en révèle les retombées négatives. L'ouvrage analyse en particulier les mécanismes par lesquels les personnes à qui l'asile a été refusé échappent, en fin de compte, à tout contrôle officiel et sortent des statistiques, tout en demeurant sur le territoire. Le bilan de la suppression de l'aide sociale aux personnes frappées de NEM revêt une grande actualité face à l'émergence du phénomène d'invisibilité comme conséquence directe des politiques d'asile restrictives qu'adoptent de plus en plus les pays occidentaux.
Psychologue sociale, est professeure à l’Université de Genève dans le domaine des relations interculturelles en éducation et de la formation des enseignants. Elle a enseigné à l’Université Libre de Bruxelles et à la Haute école de travail social de Genève. Elle a notamment publié Racisme et xénophobie (PUF, 2004) et L’Autre : regards psychosociaux (avec L. Licata, PUG, 2005).
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