Glossaire
p. 285-304
Extrait
ABS (Analyse des besoins sociaux) : Tous les six ans, à chaque renouvellement de mandat municipal, le Centre communal d’action sociale (CCAS, cf. glossaire) a l’obligation de rendre une analyse des besoins sociaux fondée sur un diagnostic socio-démographique et une cartographie sociale partagés avec l’ensemble des acteurs publics et privés concernés par la mise en œuvre des actions de prévention et de développement social (Décret n° 2016-824 du 21 juin 2016 relatif aux missions des centres communaux et intercommunaux d’action sociale modifiant le Décret n° 95-562 du 6 mai 1995 relatif aux centres communaux et intercommunaux d’action sociale).
Adaptation : Présentée dans le rapport du GIEC en 2014, qui servit de base aux négociations de la COP21 en 2015, cette notion définit le degré d’ajustement et de résilience de l’écosystème nécessaire face aux conséquences du changement climatique (atténuation des dommages potentiels, limitation des effets négatifs) en transformant les conditions d’activités anthropiques, de production et de consommation (végétalisation urbaine, stratégie bas-carbone, reconquête de la biodiversité, plan climat et mobilité, etc.).
ADEME (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie) : Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, l’ADEME a pour mission de conseiller, d’apporter son expertise et d’aider au financement de projets individuels ou collectifs dans tous les domaines – énergie, air, économie circulaire, gaspillage alimentaire, déchets, sols, etc. concernant les politiques publiques relevant de la transition écologique et de l’adaptation au changement climatique. C’est la Loi n° 90-1130 du 19 décembre 1990 portant création de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie qui en est à l’origine et le Décret n° 91-732 du 26 juillet 1991 relatif à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie qui règlemente son organisation.
Affaire du siècle : « L’Affaire du siècle » est le slogan donné au procès en justice intenté par quatre associations (Notre affaire à tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France) contre l’État français pour que celui-ci respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits au nom de l’intérêt général et du bien commun. En forme de soutien à la procédure engagée, la pétition a recueilli près de 2 500 000 signataires, chiffre record en la matière (voir sur https://laffairedusiecle.net).
Agence de l’eau : Établissement public à caractère administratif (EPA), divisé en six agences sur l’ensemble du territoire français. C’est la loi du 16 décembre 1964 relative au régime et à la répartition des eaux et à la lutte contre la pollution (modifiée par la Loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau) qui a instauré le dispositif. Ces agences ont pour mission d’initier une utilisation rationnelle des ressources hydriques, de lutter contre la pollution et de favoriser la protection des milieux aquatiques. Dans les départements d’outre-mer, elles sont remplacées par des offices de l’eau aux missions équivalentes.
AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) : Arrivées des agglomérations nord-américaines (Canada et États-Unis) à la fin des années 1970, les AMAP constituent des associations qui rassemblent producteurs et clients dans l’objectif d’écouler les produits cultivés localement principalement selon les principes de l’agriculture biologique, sur la base d’un contrat d’engagement solidaire entre agriculteurs et consom’acteurs (par opposition aux consommateurs passifs).
Analogisme : Dans le système de pensée « analogique », Philippe Descola (2005) observe une irréductible altérité des êtres et des choses, tant sur le plan de l’intériorité que sur celui de la physicalité. Le monde est perçu comme traversé par une infinité d’entités, segmentées en éléments distincts, opposés symboliquement. C’est pourquoi ces sociétés sont traversées par des systèmes de correspondance reliant les entités et les dispositions multiples entre elles (points cardinaux, froid/chaud ; pur/impur ; nuit/jour, etc.). Il est nécessaire d’établir des correspondances entre toutes ces singularités, macrocosme, microcosme et monde habité, d’agir par analogie pour établir des liens. Et pour trouver des analogies entre les segments décomposant la société, il existe toutes sortes de dispositifs, intellectuels ou institutionnels. C’est le cas de figure de la pratique de la médecine par mimétisme (on soigne le mal par des moyens ressemblant à l’image de la noix divisée en deux hémisphères censés soigner les maux de tête), de la magie par sympathie (on jette un sort à partir d’un rapprochement analogique, une loi de similarité à l’exemple de la poupée vaudou) ou de l’astrologie. Les sociétés divisées en ordres sous l’Ancien Régime ou le système séparé en castes en Inde illustrent bien ce système de pensée en matière d’organisation sociale et hiérarchique. C’est aussi l’exemple chinois d’un monde composé de mille essences reposant sur des modes opératoires complexes pour relier les différences (feng shui, yin et yang). Autre mode opératoire exemplaire de cette vision du monde, l’usage rituel du sacrifice, dont l’objet consiste à relier les divinités aux hommes-hommes, est partagé dans les sociétés de type analogique. La chimère, ce monstre imaginaire crachant des flammes (à tête de lion, queue de dragon et membre de chèvre), tout droit sorti de l’Antiquité et du Moyen Âge, constitue une figuration traduisant cet assemblage à vocation de sens en correspondance. C’est un système de pensée qui gouverne ces énormes zones géographiques que sont la Chine, l’Inde, l’Afrique de l’Ouest, d’après Philippe Descola. On le trouvait également dans les civilisations précolombiennes et il a prédominé en Europe jusqu’à la Renaissance avant que ne s’y substitue le naturalisme.
ANAP (Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux) est un groupement d’intérêt public (GIP) français, constitué entre l’État, l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM), la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et les fédérations représentatives des établissements de santé et médico-sociaux. Parmi celles-ci, cinq d’entre elles relèvent du secteur médico-social et social :
la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à personne privés solidaires (FEHAP),
la Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées (FNAQPA),
l’organisation professionnelle des employeurs associatifs du secteur social, médico-social et sanitaire privé à but non lucratif (Nexem),
le Syndicat national des établissements, résidences et services d’aide à domicile privés pour personnes âgées (SYNERPA),
l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (UNIOPSS).
Les quatre autres organes de représentation se rapportent plus directement au monde hospitalier et sanitaire :
la Fédération hospitalière de France (FHF),
la Fédération des cliniques et hôpitaux privés de France (FHP),
la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (FNEHAD)
la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC‑Unicancer).
Créée par la Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST) et son art. 18, l’ANAP apporte son appui pour accroitre la performance des établissements (gestion du patrimoine, financière et humaine) dans l’objectif d’améliorer la qualité du service rendu aux patients et usagers.
Animisme : Selon Philippe Descola (2015), dans le système de pensée « animiste », les non-humains sont dotés d’une intériorité de même nature que celle des humains et mènent comme eux une vie culturelle et sociale. Le corps est une enveloppe qui ne présage pas de son contenu (âme). Dans cet esprit, Philipe Descola observe comment :
« Les Achuar d’Amazonie pensent que les animaux sont des personnes dotées d’une subjectivité humaine sous leur costume animal du fait qu’ils disent que les animaux se perçoivent comme des humains et que c’est pour cela que l’on peut les voir sous cette forme dans les rêves et converser avec eux » (2017, p. 170).
À tel point qu’un loup peut se loger sous l’apparence d’un paisible caribou. L’âme et les esprits se déplacent dans les enveloppes corporelles (ce qui explique les pratiques belliqueuses de type scalp nord-amérindien ou réduction de tête jivaro). On comprend mieux cette vision du monde au regard du masque à transformation, expression symbolique propre aux Esquimaux ou de certaines tribus du Nord-Ouest de l’Amérique. Amovibles, ces masques laissent apparaître une figuration différente selon qu’ils sont ouverts ou fermés. Tel ce masque en bois inuit qui, refermé, représente un aigle (tête et bec), recouvrant à l’intérieur une face humaine entourée d’une corolle en forme de baleine, visible uniquement à son ouverture (Verfailli, 2010).
Plus précisément, le rapport avec le vivant non humain (plantes cultivées et animaux chassés) s’apparente à une relation d’affinité filiale. Se basant sur ses observations ethnographiques réalisées dans la société achuar, Philippe Descola décrit comment les humains partagent les mêmes propriétés avec les non-humains, avec lesquels on peut avoir des relations sociales. Ainsi, les femmes sont considérées comme les « mères » des légumes qu’elles cultivent, et les hommes comme les « beaux-frères » des animaux qu’ils chassent. Pour le dire autrement, les plantes cultivées sont traitées comme des parents consanguins et les animaux chassés comme des parents par alliance. En effet, le peuple achuar considère que les non-humains (les plantes et les animaux) sont pourvus d’une âme (wakam), c’est-à-dire d’une intériorité, d’une subjectivité, d’une capacité à communiquer, notamment lors de rêves. À telle enseigne que « dans les mythes comme dans l’existence quotidienne, les Amérindiens ne voient pas ce que nous appelons la culture comme l’apanage des humains puisque nombreux sont les animaux, voire les plantes qui sont réputés croire la posséder et vivre selon ces normes » (2010, p. 234).
Pour Philippe Descola, on retrouve des vestiges de ce mode de pensée dans certains comportements contemporains ; par exemple, parler à son chat où à ses plantes. Ces dispositions constituent une particularité de l’animisme. Aux plantes et aux animaux, les Achuar attribuent des caractéristiques de la vie sociale, les envisageant comme « sujets » plutôt que comme « objets ». Autrement dit, ils traitent la plupart des animaux et des plantes comme d’autres « personnes ». Les liens entre les esprits, les ancêtres et les vivants sont régulés grâce à l’intermédiation du chaman. En revanche, s’agissant de la physicalité, dans les sociétés de type animiste, on opère une distinction nette entre les attributs corporels, qui se limitent à une enveloppe différente selon les âmes qui les habitent. Philippe Descola situe la distribution de l’animisme parmi les peuples d’Amazonie, chez les Indiens vivant au nord de l’Amérique du Nord, en Sibérie septentrionale, en Afrique, chez les Pygmées notamment, et dans certaines parties de l’Asie du Sud-Est (Malaisie et Vietnam).
Anthroposophie : À l’origine de ce courant de pensée philosophique et spirituel, Rudolf Steiner (1861-1925) considérait la science de l’anthroposophie comme un moyen, « une tentative d’étudier, d’éprouver et de décrire des phénomènes spirituels avec la même précision et clarté avec lesquelles la science étudie et décrit le monde physique » (Anthroposophie, s.d.). Dans cette logique, il refusait la rupture épistémologique et dialectique universitaire qui séparera science et spiritualité à la même période, raison et foi, sensibilité et objectivité, indissociables, selon lui, de la connaissance de la véritable nature humaine. Ainsi, dans la description qu’il propose de la sphère culturelle, constituant l’un des trois socles de sa théorie de la tripartition de l’organisation sociale (vie spirituelle, civique et économique), il associe science, art et religion sans coup férir, autrement dit monde profane et monde sacré, foi et raison, alors que l’évolution de la pensée universitaire prenait le cap totalement inverse. La discipline sociologique naissante, notamment, opérera une séparation épistémologique entre le sacré et le profane (Nisbet, 1993). Le point de vue de Rudolf Steiner est diamétralement opposé (Schneider, 2011). Couronnés par une vision cosmologique spirituelle du monde au service du développement personnel de l’être humain, associée à une conception organiciste de la vie en société, les préceptes de l’anthroposophie se déclinent en principes d’actions qui ont acquis une réelle postérité et s’appliquent encore aujourd’hui avec réussite dans de nombreux domaines de la vie sociale et humaine, tels que l’agriculture biodynamique (cf. glossaire), la médecine anthroposophique (cf. glossaire) et la pédagogie Waldorf (cf. glossaire). Reflet de l’âme humaine, divisée entre la pensée (localisée au cerveau), les sentiments (localisés au cœur et au poumon) et la volonté (localisée dans les membres et le métabolisme), l’organisme social conçu par Rudolf Steiner se constitue sur la base de ce qu’il dénomme la tripartition de l’organisation sociale. Selon cette conception, la vie de toute société humaine s’organise autour de trois dimensions à la fois indépendantes et interdépendantes : la sphère juridique (fondée sur le principe d’égalité, ce qui suppose une commune entente, puisque chacun a la voix au chapitre), la sphère économique (fondée sur le principe de fraternité puisque la nature même de l’économie consiste en la production pour autrui dans une logique d’entraide et de dépendance) et, enfin, la sphère spirituelle (fondée sur le principe de liberté, essence même de tout processus créatif dans une dynamique altruiste). Pour le bonheur des sociétés, il est primordial de préserver un juste équilibre entre ces trois éléments interdépendants. Dans le cas inverse, par exemple, si le principe de liberté se voyait dissocié de la sphère spirituelle, celle-ci se viderait de toute substance, avec, pour conséquence, soit l’arrivée de la censure – entendue comme soumission à la sphère juridique, en abolissant la liberté de penser et l’altruisme au profit de la parfaite égalité réduisant toute liberté à la différence –, soit la soumission à la rentabilité commerciale par l’imposition des critères propres à la sphère de l’économie, organisée autour des principes de dépendance et de concurrence aux dépens du libre arbitre.
Anthroposophie (médecine) : Enseignée à la Faculté de médecine de Strasbourg depuis 2014, la médecine anthroposophique, que l’on doit à Rudolf Steiner avant d’être systématisée par le médecin Ita Wegman (1876-1943), se singularise par l’usage prééminent des thérapies alternatives comme l’homéopathie et la phytothérapie. Ces remèdes sont préparés en laboratoire sur la base des principes biodynamiques (cf. glossaire), à l’exemple de l’entreprise Weleda, qui prospère dans la vente de cosmétiques « naturels » et de médicaments à travers le monde.
Architecture bioclimatique : Construire selon ses règles consiste à :
choisir un terrain adapté
considérer l’orientation Nord-Sud (soleil masqué ou trop exposé)
prévoir des ouvertures (fenêtres, baies vitrées, etc.) adaptées aux conditions précitées
privilégier une volumétrie compacte et une surface raisonnable
limiter, voire refuser la domotique, très énergivore
choisir des matériaux biosourcés avec une bonne inertie.
ARS (Agence régionale de la santé) : Établissement public à caractère administratif (EPA), l’ARS a été créée par la Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, dite loi HPST, et son article 118. Ses missions consistent principalement à organiser, d’une part, le pilotage de la politique nationale de santé publique et, d’autre part, à réguler l’offre de santé en région pour mieux répondre aux besoins et garantir l’efficacité du système de santé (Décret n° 2010-336 du 31 mars 2010 portant création des Agences régionales de santé). C’est à ce titre que tout établissement social et médico-social relevant de ces compétences territoriales fait l’objet d’une décision d’autorisation, d’ouverture et de contrôle ou de fermeture sous sa tutelle, en application de la Loi 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico‑sociale.
Biodynamie : S’enracinant dans le « Cours aux agriculteurs », cycle de huit conférences que délivra Rudolf Steiner en 1924, les fondements de l’agriculture biodynamique reposent sur l’idée que la terre doit être considérée comme un tout, un être vivant qui, selon sa gestion, laisse apparaître des signes de bonne ou de mauvaise santé. Dans cette logique, les pratiques spécifiques de l’agriculture biodynamique s’articulent autour de trois principes fondamentaux :
L’espace exploité – grande ferme ou petit jardin – est considéré comme une entité autonome et singulière, un « organisme agricole ». C’est une approche « holistique » qui englobe la totalité de ses parties, entendue comme des branches au service d’un tout. C’est une vision « organiciste » de la réalité.
Les pratiques spécifiques vivrières et agricoles s’enrichissent de techniques originales, à l’exemple des « préparats » chargés d’apporter de l’énergie et, à cette fin, d’équilibrer « l’organisme agricole » (à base de plantes médicinales, de bouse de vache, de silice de corne, de coquilles d’œufs, de basalte et de quartz). La base du travail agronomique respectueux du rythme vital de « l’organisme agricole » (rotations longues, engrais verts, travail modéré du sol, désherbage mécanique ou thermique, compostage des matières organiques) n’est pas très éloignée des principes de la permaculture.
Le respect des « rythmes cosmiques », à savoir, l’assimilation des influences solaires, lunaires et des constellations dans la pratique agricole (plantation à la lune montante).
Pour finir, « l’organisme agricole » apporte harmonie entre ciel et terre, restaure l’équilibre des écosystèmes entre sol, milieu végétal, monde animal, jusqu’au système solaire.
Broyat : Il s’agit des branchages et ramures mortes tombés des arbres, qui sont broyés, puis rajoutés au compost pour apporter l’élément carboné aux déchets organiques principalement azotés, équilibrant et facilitant de cette manière un compostage rapide et sain.
C2DS (Comité pour le développement durable en santé) : Créé en 2006, il s’agit d’une association à but non lucratif qui fédère autour des enjeux du développement durable 500 établissements sanitaires et médico-sociaux de tous statuts juridiques (privés, publics, associatifs) sur la base de leur adhésion volontaire et financière. Au titre de ses missions, le C2DS propose à ses adhérents, sous formes d’actions, de soutiens et d’interventions variés :
L’accompagnement des établissements sanitaires et sociaux ;
L’organisation d’espaces de débat et d’échange sur les enjeux en question ;
La programmation de sessions de formation à la disposition des adhérents ;
La coopération avec les tutelles nationales et la contribution à l’édification d’une synergie à l’échelle internationale (Allemagne, Canada, États-Unis, Suède).
Cachère : Signifie « apte, licite, propre au rituel, et permis par la loi » et désigne une alimentation conforme aux prescriptions rituelles hébraïques.
CCAS (Centre communal d’action sociale) : Créés par la Loi n° 86-17 du 6 janvier 1986 (Acte 1 de la décentralisation en matière d’action sociale et médico-sociale) et constitués sous la forme juridique d’Établissements publics autonomes (EPA), les CCAS, par le Décret n° 95-562 du 6 mai 1995 relatif aux centres communaux et intercommunaux d’action sociale, sont chargés de l’action générale de prévention et de développement social dans leur commune de rattachement et, à ce titre, sont en mesure de créer et gérer les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESMS) au sens de la Loi 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico‑sociale.
CCC (Convention citoyenne pour le climat) : Créée en 2019 à la suite du grand débat instauré en réponse au mouvement des gilets jaunes fin 2018, la convention citoyenne pour le climat rassemble 150 citoyens, tous tirés au sort et représentatifs de la diversité de la société française. Cet organe a pour mandat de définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale. Fin juin 2020, elle a rendu ses travaux au président de la République sous forme de 150 propositions adoptées à la majorité d’entre ses membres. Malgré les promesses présidentielles, celles-ci ont été filtrées à tamis par le parlement pour revenir considérablement édulcorées sous forme de loi dite « climat et résilience » à la mi-2021 (Loi n° 2021-104 du 24 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets).
Corridor écologique : Linéaires, discontinus ou paysagers, « les corridors écologiques assurent des connexions entre des réservoirs de biodiversité, offrant aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur cycle de vie » et, à ce titre, ils composent la trame verte et bleue comprenant les réservoirs de biodiversité, conformément au Décret n° 2012-1492 du 27 décembre 2012 relatif à la trame verte et bleue créée par l’art. 121 de la Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement (Grenelle 2).
CREAI (Centre régional pour l’enfance et l’adolescence inadaptée) : Créés par l’Arrêté du 22 janvier 1964 portant institution d’un Centre technique national pour l’enfance et l’adolescence inadaptée et de centres régionaux, les CREAI, répartis dans chaque région, disposent d’une fonction s’apparentant à ce que l’on dénommerait aujourd’hui « plate-forme », « pôle de coordination » ou « tête de réseau » en matière de prévention, d’observation, de soins et d’éducation spécialisés, de réadaptation et de réinsertion sociale concernant les enfants et adolescents inadaptés de toutes catégories. Reprécisées dans une note interministérielle de 1984, les missions des CREAI sont depuis élargies au repérage, à l’analyse des besoins et à l’étude des réponses à apporter, permettant de fournir des analyses et des avis techniques aux décideurs, ainsi qu’aux gestionnaires des établissements et services.
DASRI (Déchets d’activités de soins à risques infectieux) : Propres aux activités de soins et générant une quantité croissante de déchets, les DASRI sont considérés en France comme « les déchets issus des activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, curatif ou palliatif, dans les domaines de la médecine humaine et vétérinaire » (art. 1 du Décret 97-1048 du 6 novembre 1997). Présentant un risque infectieux, les DASRI sont classés parmi les déchets dangereux et font l’objet d’une filière de collecte sécurisée spécifique, au même titre que les déchets industriels dangereux (amiante, plomb, solvants, intrants agricoles de synthèse chimique, etc.). Ainsi, ils doivent faire l’objet d’une élimination par la personne morale qui produit le soin (art. 1 du décret précité), à savoir l’établissement de santé, de recherche et d’enseignement ou industriel. À ce titre, la filière des DASRI doit être séparée des autres déchets. Les DASRI sont obligatoirement collectés dans des emballages à usage unique et sont soit incinérés, soit prétraités et désinfectés en amont avant d’être traités par un organisme de gestion des déchets. Cependant, les résidus n’ont pas le droit d’être compostés.
Économie néoclassique : Dans la continuité des fondateurs de l’économie classique, Adam Smith et son successeur, David Ricardo, les promoteurs de la théorie néoclassique défendent, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la libre concurrence au cœur du marché, poumon de l’économie. La théorie néoclassique cherche l’explication des phénomènes économiques – observables à l’exemple des phénomènes chimiques – au niveau des comportements individuels en affirmant que ceux-ci sont guidés par le principe de rationalité utilitariste (anticipation des coûts/bénéfices). Le cœur de cette théorie – dont William Jevons, Léon Walras et Carl Menger sont des figures tutélaires – se fixe sur la concurrence parfaite, d’où la place prépondérante donnée aux mathématiques, opérateurs lisibles du fonctionnement des échanges cristallisés sous la figure du marché. Le fond de cette pensée théorique trouve sa traduction sociologique dans le courant de l’individualisme méthodologique, initié par Vilfredo Pareto à la même période historique.
Écopâturage : Encore appelé « éco-pastoralisme », c’est une méthode d’entretien de tonte ou de défrichage de manière écologique et naturelle par l’intermédiaire de l’utilisation d’animaux herbivores (ovins et caprins). Si les expériences d’éco-pâturage se multiplient dans les villages, les villes, les entreprises et les particuliers, c’est que chacun peut y trouver de nombreux avantages. Ainsi, excluant l’utilisation mécanique, il n’en est que plus économique ; excluant aussi l’utilisation de désherbant et d’intrants chimiques, il est plus écologique. Ensuite, il est pratique, silencieux et favorise la biodiversité animale tout en limitant l’expansion des espèces végétales invasives exotiques (non indigènes et locales) digérées par les bêtes sans aucune discrimination alimentaire… Mais aussi et surtout, dans notre cas de figure professionnel, son indéniable attrait se revêt d’un caractère éducatif et thérapeutique (sensibilisation et outil pédagogique).
ENS (Espaces naturels sensibles) : Institués par la Loi n° 76-1285 du 31 décembre 1976 portant réforme de l’urbanisme, la définition et les missions des Espaces naturels sensibles ont été précisées et déléguées aux départements à la suite de la Loi n° 85-729 du 18 juillet 1985 relative à la définition et à la mise en œuvre de principes d’aménagement. Cet outil écologique et environnemental doit permettre de préserver et d’assurer la sauvegarde de sites naturels choisis par la collectivité territoriale pour leur intérêt biologique et/ou paysager, la menace qui pèse sur leur pérennité et, à ce titre, qui nécessitent d’être protégés et aménagés en direction du public dans un esprit de sensibilisation. Les ENS n’ont pas le caractère contraignant réservé aux parcs nationaux ou aux réserves naturelles.
Eurythmie (curative) : Art du mouvement, selon Rudolf Steiner qui en est le créateur, il s’agit d’une forme de danse. Partie intégrante de l’anthroposophie, elle est principalement pratiquée dans la pédagogie Waldorf. Apparue dans le registre de l’anthroposophie médicale sous la forme d’eurythmie curative, sa déclinaison thérapeutique est employée comme outil de soin dans la pratique clinique.
FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires) : Créée en 1936, La FEHAP fédère plus de 1 600 organismes gestionnaires (associations, fondations, congrégations, mutuelles, organismes de retraite complémentaire et de prévoyance) regroupant près de 4 200 établissements et services sanitaires, sociaux et médico-sociaux privés non lucratifs. Parmi ceux-ci, on dénombre au bas mot plus de 3 000 ESMS : 1 550 établissements et services pour personnes âgées, 1 300 établissements et services pour personnes handicapées et 290 établissements et services pour personnes en difficulté sociale. Le reste étant partagé entre établissements d’accueil des jeunes enfants (250), établissements de formation (110), centres de santé (30) et établissements sanitaires (680). Tous les champs de compétences sont concernés et la fédération est présente sur l’ensemble du territoire français. Ce qui représente près de 2 500 000 usagers accompagnés ou soignés par plus de 230 000 salariés. Les adhérents adhèrent à la même convention collective (CCN51) et adoptent la même charte de valeurs, datant de 2004. Les professionnels relèvent du droit privé professionnel mais, à la différence du secteur privé lucratif, la FEHAP ne réalise pas de profit au bénéfice d’actionnaires.
FNAQPA (Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées) : Fédérant quasiment 500 adhérents représentant 36 000 lits et places dans le seul domaine des personnes âgées, la FNAQPA rassemble des gestionnaires d’établissements et de services à domicile à but non lucratif. À partir d’une approche globale des enjeux liés au vieillissement, la FNAQPA promeut la qualité de vie des personnes âgées en s’appuyant sur des valeurs de respect des droits individuels et sociaux et de reconnaissance de la personne âgée. De 2013 à 2015, la fédération s’est engagée dans la recherche-action ADD’AGE (Action développement durable au service du grand AGE) en partenariat avec les caisses de retraite complémentaire AGIRC et ARRCO, sous la tutelle de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie). Celle-ci avait pour objectifs l’analyse et l’intérêt d’une démarche de développement durable pour les établissements et services du secteur des personnes âgées, en identifiant les leviers qui pourraient conduire les gestionnaires à s’y engager en perspective de pistes d’action susceptibles de faciliter sa duplication et sa pérennisation.
Gestion différenciée des espaces verts : Il s’agit d’une méthode d’entretien des espaces verts qui consiste différencier la nature de l’entretien (tonte, désherbage, arrosage…), et à ménager les sites spécifiques (gazon, square, bosquet, forêt communale, talus en bord de route, etc.). Par conséquent, ce mode de gestion écologique favorise le retour de la biodiversité par la réduction du nombre de tontes, la valorisation des déchets verts, la fin de l’usage de produits phytosanitaires de synthèse (pesticides, insecticides, fongicides, engrais chimique, etc.) tout en réduisant la consommation d’eau et l’énergie carbonée utilisée pour les tontes et les nombreux déplacements des agents. En œuvre depuis la fin du XXe siècle en Suisse, au Canada et dans les pays du Nord de l’Europe, cette pratique se développe en France à partir du début du XXIe siècle et l’interdiction de l’usage des intrants chimiques (depuis le 1er janvier 2017 dans le domaine public et depuis le 1er janvier 2019 dans les propriétés privées par la loi TECV).
Habitat à énergie passive : S’enracinant en Allemagne et en Suisse à la fin des années 1990, la maison passive (Passivhaus) se définit par sa très faible consommation énergétique et sa capacité de recycler sa propre production d’énergie. Cela est rendu possible grâce aux performances de son isolation thermique (à partir de matériaux biosourcés), de sa ventilation (double flux, puits canadien), des sources énergétiques générées par les énergies renouvelables (géothermie, éoliennes, solaire, orientation bioclimatique, etc.) et par ses habitants et les machines utilisées (appareils ménagers). Les critères élaborés par le Passivhaus Institut pour la certification des maisons passives vont au-delà de ceux du Bâtiment basse consommation (BBC) et ne doivent pas dépasser un besoin en chauffage supérieur en alimentation énergétique équivalent à 15 kWh/m²/an. La conception d’un habitat passif (et/ou bioclimatique) se base sur six grands principes de performances énergétiques et environnementales : l’isolation thermique de grande qualité, la suppression totale des ponts thermiques, l’étanchéité à l’air extérieur, la ventilation avec récupération de chaleur (double flux), la captation optimale des apports énergétiques, qu’ils soient extérieurs (solaire, géothermie, vent) ou intérieurs (activités humaines ou appareils ménagers), et la limitation des dépenses énergétiques (appareils ménagers). En France, la démarche se concentre autour de l’acronyme BEPOS (Bâtiment à énergie positive) dans l’attente de sa validation règlementaire dans la prochaine réglementation thermique 2020 (cf. glossaire).
HCC (Haut conseil pour le climat) : Créé en réponse au mouvement des gilets jaunes, le HCC est officiellement installé le 27 novembre 2019 par le président de la République. (Décret du 14 mai 2019 relatif au Haut conseil pour le climat). Il dispose de deux missions principales : rendre chaque année un rapport consultatif comprenant des recommandations et propositions sur le respect de la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre et la bonne mise en œuvre des politiques et mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et rendre un avis sur les projets de stratégie nationale bas-carbone, concentrée sur la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre sur laquelle s’engage la France (en cohérence avec les engagements européens et internationaux de la France, en particulier de l’accord de Paris, dans la perspective de l’atteinte de la neutralité carbone en 2050). Ses 12 membres sont choisis pour leur expertise dans les domaines de la science du climat, de l’économie, de l’agronomie et de la transition énergétique.
La Ruche qui dit Oui ! : Réseau commercial de vente de produits locaux et biologiques, produits ou transformés par plusieurs producteurs locaux et centralisés par un opérateur avant d’être récupérés par les consommateurs à proximité de leur lieu de résidence.
Management : Dans toutes les bouches des cadres depuis la fin du XXe siècle, ce mot est d’abord issu du français « ménagement » qui, dans son sens premier, signifie « l’art de bien diriger la maison » et « le bon exercice de l’administration domestique ». Il devient, à la fin du XVIe siècle, « management », qui signifie en anglais « l’action de conduire, de diriger, d’entraîner » (Rey, 2010). Le mot revient en France en 1921 sous sa forme anglaise et recouvre l’ensemble des techniques de gestion d’une entreprise. Depuis les années 1970-1980, le mot s’est déplacé de l’entreprise privée aux organisations publiques sous la forme de l’expression « New Public Management », largement connotée par l’idéologie néo‑libérale.
Natura 2000 : En application des directives Habitats faune flore 92/43/CEE du 21 mai 1992 et Oiseaux 2009/147/CE du 30 novembre 2009, le réseau européen des sites Natura 2000 s’est constitué sur la base de zones de conservation (habitat) et de protection (oiseaux), dans le but de protéger les habitats et les espèces représentatives de la biodiversité européenne tout en tenant compte des activités humaines. En France, au 1er mars 2017, on comptait 1 766 sites, couvrant près de 13 % du territoire terrestre métropolitain.
Naturalisme : Le système de « pensée naturaliste » se caractérise par l’idée d’un clivage entre « nature (les animaux, les plantes) » et « culture (les hommes) », dans sa dimension de subjectivité et de sujet de droit. Selon Philippe Descola (2005), cette distinction s’est installée progressivement en Europe au moment de l’émergence de l’esthétique de la Renaissance, de la Réforme religieuse et de la philosophie humaniste, qui va prédominer en Europe à partir des temps modernes. Philippe Descola en détermine les origines dans le primitivisme flamand, propre de l’art pictural au milieu du XVe siècle. C’est l’idée que seuls les humains sont dotés d’une intériorité, d’une pensée réflexive et d’émotions. C’est cette « croyance centrale de l’ontologie naturaliste selon laquelle les humains sont la seule espèce à posséder un équipement psychique capable d’engendrer des différences culturelles » (Descola, 2005, p. 321) qui, par défaut, prive les autres existants – végétaux, animaux – de ces propriétés. Notre ressemblance avec les non-humains se limitant à notre constitution physique, biologique et chimique. Expression manifeste de cette pensée, la théorie de l’évolution que nous devons à Charles Darwin déroule le continuum de la chaine de la vie physiologique des êtres vivants sur la planète, de la moindre cellule vivante jusqu’à l’apparition d’homo sapiens sapiens, dernier maillon de la chaine, il y a 300 000 ans. Entre autres exemples, on citera Descartes et son perroquet, réduit à un volatile inapte à tout apprentissage cognitif, ou son chien, insensible à la douleur – malgré les hurlements lors des vivisections –, réduit à l’état de machine. À la différence des hommes possédant une âme en plus du corps, les animaux, eux, en sont totalement dépourvus. Autrement dit, l’homme, dans le naturalisme, est considéré comme « exceptionnel dans le monde du fait de son intériorité mais s’apparente aux autres êtres par sa dimension physique » (Descola, 2017, p. 296). Pour Philippe Descola, en Europe, le naturalisme a succédé à l’analogisme entre le XVe et le XVIe siècle. Ce qui se vérifie dans la nouvelle forme de représentation picturale apparue au milieu du XIVe siècle (primitifs flamands), « qui met au premier plan la figuration de l’individu », nichée dans un décor, un paysage où fourmillent « des moindres détails du monde matériel », imitant scrupuleusement la nature. Deux siècles plus tard, les scènes de genre du Siècle d’or néerlandais – à l’exemple du tableau de Pieter de Hooch (1654) intitulé Femme préparant des légumes dans la pièce arrière d’une maison hollandaise, révélant avec force détails et minutie monde matériel et vie quotidienne – illustrent la conscience naturaliste aux yeux du monde occidental (Descola, 2010).
Nexem : Fondée au 1er janvier 2017 sur les cendres de la Fegapei et du Syneas, la jeune organisation professionnelle d’employeurs représente et défend les intérêts de 10 000 établissements et services employant plus de 300 000 professionnels dans cinq secteurs d’activité : les personnes handicapées, la protection de l’enfance, l’insertion sociale, les personnes âgées et le sanitaire. À ce titre, Nexem s’emploie prioritairement à défendre l’accompagnement des plus fragiles vers une société inclusive. L’ensemble des adhérents sont liés par la convention collective nationale de travail des établissements et services pour personnes inadaptées et handicapées du 15 mars 1966 (CCN 66).
OFB (Office français de la biodiversité) : Créé par la Loi n° 2016-1087 du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages et modifié par la Loi n° 2019-773 du 24 juillet 2019 portant création de l’Office français de la biodiversité, cet établissement public de l’État exerce cinq missions principales (eau, chasse, pêche, faune et flore, espaces naturels) dans les domaines de la police de l’environnement, la recherche, le soutien et l’expertise. L’OFB se décline en ORB à l’échelle des régions. Au 1er septembre 2020, seules sept régions se sont dotées de cet outil.
PAT (Projets alimentaire territoriaux) : Créés par l’art. 39 de la Loi n° 2014-1170 du 13 octobre 2014 d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAF), les PAT sont élaborés de manière concertée avec l’ensemble des acteurs d’un territoire et répondent à l’objectif de structuration de l’économie agricole et de mise en œuvre d’un système alimentaire territorial. Ils participent à la consolidation de filières territorialisées et au développement de la consommation de produits issus de circuits courts, en particulier relevant de la production biologique.
PCAET (Plan climat-air-énergie territorial) : Chargé de décliner et de mettre en œuvre sur son périmètre territorial (les intercommunalités) les objectifs internationaux, européens et nationaux en matière de qualité de l’air, d’énergie et de climat, le PCAET a été introduit par la Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TECV) à l’article 188 (modifiant les anciens plans climat-énergie territoriaux (PCET) initiés par la loi Grenelle 2). Il définit les objectifs stratégiques et opérationnels pour atténuer le changement climatique, le combattre efficacement et s’y adapter (énergies renouvelables, réduction de la consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre, cf. glossaire, article Adaptation). Cela en cohérence avec les engagements internationaux de la France (cf. glossaire, article PNCC).
Permaculture : Avant tout connue pour être un mode de jardinage, la permaculture dépasse pourtant largement ce stade pratique pour constituer une philosophie de vie qui « conjugue en son sein deux phases : le soutien à la vie, dans le respect du cycle des saisons, et l’abstraction intellectuelle de la créativité et de la conception » d’après David Holmgren, l’un de ses concepteurs (2017). Dans le domaine de la production vivrière et agronomique, il s’agit d’une méthode de culture qui privilégie une approche systémique (observation et connaissance holistique des conditions de vitalité) et symbiotique du vivant (interdépendance du vivant). Ainsi, en permaculture, chaque élément (usage de la haie, valorisation des déchets, auxiliaire animal ou végétal, association de plantes, etc.) remplit plusieurs fonctions et, rétroactivement et symétriquement, chaque fonction est remplie par plusieurs éléments. Le constat est définitif : on ne peut cultiver et exploiter la terre indépendamment des conditions objectives de vie du site et de ses formes singulières d’autorégulation. D’où l’injonction de « laisser faire la nature », comme slogan « permaculturel ». Les méthodes de culture des plantations reposent sur des techniques conditionnées par un diagnostic écologique très poussé et des pratiques spécifiques (paillage, compostage, engrais verts, rotation des semis, limitation de l’arrosage, association des cultures, potion de protection à base de plantes, coopération avec auxiliaires insectes et vertébrés, calendrier cyclique et rejet de tout usage de produit phytosanitaire chimique et d’intrants de synthèse, etc.).
PETR (Pôle d’équilibre territorial et rural) : Créé par l’article 79 de la Loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles de janvier 2014 (dite loi MAPTAM), le PETR fonctionne sur la base d’un établissement public qui rassemble plusieurs établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre (les communautés de communes), au sein d’un périmètre territorial cohérent (un pays au sens de la loi Voynet) réunissant les mêmes problématiques économiques et sociales (longues vallées, littoral maritime). Cette entité a pour mission de définir un projet de territoire sur son périmètre en matière de développement économique, d’aménagement de l’espace et de transition écologique (politiques de mobilité, de tourisme, d’organisation des filières alimentaires et de stratégie bas-carbone, etc.)
PNCC (Plan national d’adaptation au changement climatique) : Adopté par la France en 2011 dans la continuité du protocole de Kyoto signé en 1997, le plan a pour visée de mieux connaître, de surveiller et d’évaluer les risques sanitaires induits par le changement climatique avant de mettre en place des actions de prévention et de communication sur les risques encourus. Par des mesures adaptatives (cf. glossaire, article Adaptation), il a pour objectif de limiter les effets négatifs du dérèglement climatique et des dommages associés sur les activités socio-économiques et l’environnement.
Poulailler partagé : il s’agit d’un poulailler organisé de manière collective à l’échelle d’un quartier (Bicot, dans le village de Rhinau [2016], fermette des Vaîtes à Besançon [2016]), d’un site professionnel (CCAS de Lons-le-Saunier [2014]), d’un groupe d’amis. L’une des principales caractéristiques de ce type d’initiative réside dans la participation des adhérents et le partage égalitaire des tâches qui en résulte. Y sont convoquées les valeurs de convivialité, de solidarité et de proximité. Dans l’éco-quartier de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, ces pratiques existent depuis bien des années.
Programme écophyto : Dans la continuité du Grenelle de l’environnement (2008), ce plan visait à réduire de moitié l’utilisation des produits phytosanitaires de synthèse chimique en France à l’horizon de 2018. En octobre 2015, constatant que l’objectif ne pourrait pas être réalisé en 2018, le plan Ecophyto 2 s’est fixé une nouvelle échéance à 2025.
Pour rappel, en application de l’art. 68 de la Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte [TECV], la mise sur le marché, la délivrance, l’utilisation et la détention des produits phytopharmaceutiques pour un usage non professionnel est désormais interdit. Après les collectivités publiques, dès le 1er janvier 2017, l’usage de ces produits n’est plus autorisé par les particuliers à compter du premier janvier 2019 (ce qui concerne les ESMS).
Refuge LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) : il s’agit d’un espace (jardin, balcon, cour, terrasse, etc.), soit public, soit privé, sur lequel le propriétaire s’engage à protéger la biodiversité avec l’aide et les conseils de la Ligue pour la protection des oiseaux. À chaque zone correspond une offre adaptée à la biodiversité environnante : nichoirs, abri à espèces animales, plantations et espèces végétales particulières, etc. Créés par la LPO en 1921, ces refuges constituent à ce jour le 1er réseau de jardins écologiques protecteurs de biodiversité en France, avec près de 32 000 sites recouvrant 42 000 ha.
RE 2020 (Réglementation environnementale 2020) : Nouvelle norme de construction entrée en vigueur depuis 2022, elle fait suite à une liste de réglementations thermiques (RT) : 2000, 2005 et 2012. L’objectif consiste à diviser par trois la consommation énergétique des nouvelles constructions dans le respect des obligations issues du Grenelle de l’environnement (art. 4 de la Loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement).
À ce titre, elle impose de nouveaux critères de performances et de nouveaux standards de référence pour les atteindre. Les nouvelles normes de construction (Décret n° 2021-1004 du 29 juillet 2021 relatif aux exigences de performance énergétique et environnementale des constructions de bâtiments en France métropolitaine) fixent les exigences de performance énergétique et environnementale que doivent respecter les bâtiments situés en France métropolitaine (excluant les DOM) comme suit :
D’une part, l’optimisation de la conception énergétique du bâti indépendamment des systèmes énergétiques mis en œuvre ; d’autre part, la limitation :
de la consommation d’énergie primaire
de l’impact des consommations et des composants du bâtiment sur le changement climatique et des situations d’inconfort dans le bâtiment en période estivale.
Sur le modèle allemand et suisse de la Passivhaus (maison passive), la RE 2020 est fondée sur le standard de référence dit BEPOS, c’est-à-dire que la production d’énergie doit être supérieure à sa consommation pour arriver à une dépense énergétique inférieure à zéro kilowatt-heure au mètre carré par an (0 kWh/m2/an). Pour atteindre ces objectifs, il faut à la fois réduire la consommation et produire de l’énergie.
Réduire en limitant notamment le recours au chauffage, à la climatisation, à l’éclairage, à l’eau chaude sanitaire et à la ventilation, en améliorant la performance de l’isolation (par l’extérieur, suppression des ponts thermiques) et en s’adaptant aux conditions environnementales du site de construction et de son ensoleillement, par exemple (architecture bioclimatique, limitation de masques solaires, etc.). Et produire en s’appuyant sur les énergies renouvelables (chauffe-eau solaire, panneau photovoltaïque, puit canadien, éolienne, etc.). Dans le décompte de la performance énergétique est considérée la prise en compte des appareils ménagers et électroménagers ainsi que la production d’énergie et l’empreinte environnementale de l’habitat.
S’agissant de la réhabilitation, la règlementation (toujours en attente) devrait s’appuyer sur les normes BBC (Bâtiment basse consommation). Ainsi, dans un logement existant rénové, la consommation énergétique globale aux normes BBC devrait être inférieure à 50 kWh/m2/an (actuellement 80 kWh/m2/an pour la RT 2012). Cette valeur devrait être pondérée selon l’altitude et la zone climatique (entre 40 et 75 kWh/m2/an). Un habitat BBC est bioclimatique et très performant en matière d’économie d’énergie (isolation, étanchéité, etc.). Le plus souvent, le logement BBC fait également appel à une énergie renouvelable.
Robinier faux-acacia : De la famille des légumineuses (fabacées), le robinier faux-acacia (robinia pseudoacacia) est un arbre portant des fruits en forme de gousse ressemblant à un haricot plat avec des graines à l’intérieur. En Franche-Comté, il s’agit d’une espèce pionnière (qui colonise ou recolonise un écosytème en premier). Les agriculteurs doivent en profiter pleinement car son bois est un très bon candidat pour résister aux aléas du temps : local, renouvelable, durable et pas cher !
TEP (Territoire à énergie positive) : Ce dispositif a vu le jour par l’article 1 de la Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TECV). Il correspond à « un territoire qui s’engage dans une démarche permettant d’atteindre l’équilibre entre la consommation et la production d’énergie à l’échelle locale en réduisant autant que possible les besoins énergétiques et dans le respect des équilibres des systèmes énergétiques nationaux. Un territoire à énergie positive doit favoriser l’efficacité énergétique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la diminution de la consommation des énergies fossiles et viser le déploiement d’énergies renouvelables dans son approvisionnement ». Si le territoire d’ancrage d’un ou plusieurs ESMS est éligible au dispositif et reconnu « territoire à énergie positive », des financements sont possibles pour des actions répondant aux neuf critères notifiés dans ledit article précité, dans le cadre général de la transition énergétique. On dénombrait, au 1er janvier 2017, 430 TEP.
Totémisme : Dans le système de pensée « totémiste » que nous décrit Philippe Descola (2005), les humains et les autres existants non humains qui appartiennent au même totem (clan) partagent les mêmes traits physiques et les mêmes propriétés psychiques et morales. Ils se classent selon différentes catégories (couleur de peau, morphologie, psychologie) et se distinguent d’autres classes du même type, selon leur appartenance clanique et attachement foncier. Dans ce cas de figure, la culture et la nature sont intimement liées et s’interpénètrent. Dans ce type de pensée, intériorité et physicalité sont considérées sans discontinuité entre existants (humains et non humains). C’est une vision du monde qui se caractérise par des récits mythiques et fondateurs qui déterminent les distributions de propriétés (à l’exemple du « temps du rêve » chez les Aborigènes d’Australie). La figure tutélaire du totem fixe à la fois les grands traits de la physionomie, de l’esprit et du comportement du clan (tabou alimentaire, type de filiation). Par exemple, un Aborigène s’identifiera ou se comparera avec une espèce de kangourou car il se considère de la même origine mythique et de souche ancestrale à lui. C’est ce que théorise Philippe Descola, en démontrant que :
« Les être du Rêve ne sont donc pas des plantes ou des animaux qui se transforment en humains qui se métamorphosent en plantes ou en animaux, mais des hybrides originels et originaux, des hypostases concrètes de propriétés physiques et morales qui peuvent dès lors transmettre ces attributs à des entités singularisées par leur forme, mais dont chacune est tenue pour un représentant légitime du prototype dont elle est issue » (2005, p. 289), englobant indistinctement humains et non‑humains.
Très attachée à la terre forgée par les ancêtres mythiques du « temps du rêve » et les aïeuls qui l’ont foulée génération après génération, la société aborigène considère celle-ci à la force d’un génie du lieu à caractère sacré. Ainsi, dans la langue arrernte pratiquée par un peuple aborigène habitant le centre désertique de l’île-continent, mwerranye signifie « qui appartient à la terre » et désigne, en même temps, les animaux ancestraux indigènes qui en sillonnaient le monde au « temps du rêve ».
Autre exemple : les peintures aborigènes des Walbiri du désert central – jadis dessinées sur le sable ou sur les corps des danseurs ; aujourd’hui, sur toile – sont composées de signes évoquant des traces du relief, des objets cérémoniels et autres parures rituelles s’enracinant dans le temps originel du rêve, « toujours actifs que ces êtres ont laissé dans les sites totémiques afin qu’il s’actualise, génération après génération, dans les humains et les non-humains composant les classes totémiques » (Descola, 2006, p. 177). Ce « temps du rêve », dont l’artiste est propriétaire et qu’il dépose sur sa toile, se définit comme : « la période ancestrale et immuable durant laquelle, les êtres mythiques sortirent de la terre alors sans relief. Ils voyagèrent et laissèrent sur le sol les empreintes matérielles de leurs actions extraordinaires. Après avoir sculpté le paysage et le ciel, ils apparurent ensuite en rêve aux premiers humains pour leurs raconter le détail de leurs itinéraires, de leurs actions et de l’organisation socio-religieuse que les humains devraient adopter » (Dussart, 1993, p. 14).
En réalité, il faut apprécier une pièce aborigène à la manière d’une carte topographique ou d’un paysage vu d’en haut. Se manifeste alors le temps du rêve sous la forme d’une « topographie mythologique ». Dans le domaine de la peinture aborigène, Willy Caruana explique que « la composition repose sur des structures sous-jacentes, véritables archétypes permettant d’identifier chaque clan et de dessiner symboliquement la carte de son territoire. Ces structures traduisent sous une forme codée les divers types de rapports qui existent entre les personnes, les pays et les héros ancestraux » (Caruana, 1993, p. 59), et Philippe Descola de compléter : « Leurs enchaînements illustrent le plus souvent la narration de récits relatant les opérations génératives des êtres du Rêve, à la fois comme un mouvement sur une surface et comme effet incorporé de ces opérations dans les traits du relief » (2006, p. 178).
De telle sorte que « chaque rocher, chaque source, chaque colline, chaque point d’eau porte l’empreinte du héros mythique ou de l’Ancêtre qui les a foulés. Gardien des rêves, des lieux et des itinéraires sacrés, le peintre est donc un cartographe de la mémoire, un metteur de scène des traditions et du passé » (Geoffroy-Schneiter, 2012, p. 20). Pour Philippe Descola, le modèle « totémiste » est principalement localisé dans toute l’Australie et dans certaines zones géographiques de l’Amérique du Nord.
UNAFORIS (Union nationale des acteurs de formation et de recherche en intervention sociale) : C’est autour de l’UNAFORIS, créée en 2009, que se sont regroupés, en 2012, l’ensemble des 129 établissements habilités à l’enseignement et à la préparation aux différents métiers du travail social. Les adhérents de l’UNAFORIS sont majoritairement des associations et des organismes sans but lucratif qui, dans le cadre de leurs activités de formation, « contribuent à la qualification et à la promotion des professionnels et des personnels salariés et non salariés engagés dans la lutte contre les exclusions et contre la maltraitance, dans la prévention et la compensation de la perte d’autonomie, des handicaps ou des inadaptations et dans la promotion de la cohésion sociale et du développement social ». À ce titre, ils participent au service public de la formation en application de l’article 52 de la Loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. Par conséquent, les activités communes aux adhérents de l’UNAFORIS sont celles qui constituent la formation professionnelle tout au long de la vie (quelles que soient les voies d’accès à la qualification : apprentissage, voie directe, validation des acquis de l’expérience) :
formation qualifiante des futurs professionnels,
formation continue des professionnels en poste
et, en articulation avec celles-ci, recherches, études et conseils.
UNAPEI (Union nationale des associations de parents d’enfants inadaptés) : Née en 1960 de la fusion de nombreuses associations de parents (dont la première date de 1948), l’UNAPEI (Union nationale des associations de parents d’enfants inadaptés), rassemblant 550 associations locales, départementales et régionales, est la plus importante fédération française d’associations de représentation et de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles. Armée de plus de 3 000 établissements et services médico-sociaux salariant près de 94 000 professionnels au chevet des usagers, elle se donne en priorité, comme double objectif, « d’agir contre l’isolement et l’exclusion sociale » et de fournir « l’accompagnement et le respect des personnes ».
UNIOPSS (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux) : Fondée en 1947, l’UNIOPSS est présente sur tout le territoire, au travers de vingt-deux URIOPSS (Unions régionales), d’une centaine de fédérations, unions et associations nationales. L’union regroupe près de 25 000 établissements et services du secteur social, médico-social et sanitaire, représentant plus de 750 000 salariés. L’UNIOPSS se veut être le porte-voix de fédérations, unions et associations nationales aussi diverses dans leurs régimes statutaires et les modes d’action que le Secours populaire français, Emmaüs France, la Fédération des centres sociaux et socio-culturels de France, la FAS (cf. glossaire), ou l’UNAPEI (cf. glossaire).
Végétarien, végétalien, végan, flexitarien : Alors que le végétarien refuse de manger les produits carnés d’un animal tué, mais pas forcément les produits d’origine animale (lait, œufs, miel, etc.), le végétalien refuse la totalité de ces produits dans son alimentation et le végan va encore plus loin en choisissant un mode de vie qui exclut tout produit issu de l’exploitation animale. Par comparaison, le régime flexitarien est un régime végétarien qui s’offre occasionnellement de la viande et s’autorise quelques écarts de temps en temps.
Waldorf (école) : Du nom de l’entreprise de cigarettes (Stuttgart) où elle vit le jour en 1919, l’école d’entreprise Waldorf destinée aux enfants des ouvriers constitua le terreau expérimental où germèrent l’ensemble des conceptions éducatives et autres méthodes pédagogiques défendues par Rudolf Steiner en matière d’enseignement C’est dans ce lieu et sur la demande du directeur de l’usine, Emil Molt (1876-1936), que se concevra et s’appliquera ce que la postérité appellera la pédagogie Steiner-Waldorf, fondée en priorité sur l’expérimentation et l’observation. C’est de là, de 1919 à 1924, que Rudolf Steiner donnera 15 cycles de conférences, développant les bases d’une pédagogie s’appuyant sur ses théories anthroposophiques et sa conception de l’homme, envisagée dans toute sa singularité et son universalité, indissociablement liée avec le cosmos. Ses expériences éducatives se transformeront en courant pédagogique encore en pratique aujourd’hui, aussi bien dans les jardins d’enfants que dans des écoles associatives et autonomes, principalement localisées en Europe et en Amérique du Nord. Dans la pédagogie Steiner, la finalité de l’éducation consiste à préparer des individus libres et moralement responsables en s’appuyant principalement sur les méthodes de l’expérimentation et de l’observation. En cours, sont développés les sens de l’observation et de l’expérimentation des élèves plutôt que l’apprentissage par cœur de concepts et de théories scientifiques – dont on sait par ailleurs que ne seront retenus, au mieux, que 20 % de ces contenus d’enseignement. Notes et compétitions sont méticuleusement évitées en faveur de la coopération, de l’empathie et de l’évaluation, qui se concentre sur l’évolution du caractère individuel de l’élève, en tenant compte de son environnement vital. Vingt ans plus tard, en 1939, sur les mêmes bases éducatives et pédagogiques empruntées à l’école Waldorf, le Dr Karl König fonda le mouvement Camphill en Écosse, dans l’objectif d’apporter un lieu propice au développement des enfants en difficultés. Ce mouvement initiera des écoles pour enfants handicapés mentaux et, plus tard, des communautés villageoises pour adultes handicapés. Sous la dénomination de centres de pédagogie curative et/ou de sociothérapie, cette idée qui a germé en Grande-Bretagne va ensemencer le continent européen (la France, l’Allemagne, la Suisse…).
Wwoofing : De l’anglais Wwoof (World-Wide Opportunities on Organic Farms), il consiste en une pratique d’échange et d’entraide entre individus – pour la plupart étudiants en voyage – qui proposent leur force de travail aux agriculteurs – pour la plupart en production biologique – qui offrent en retour gîte et couvert. En France, l’association qui organise ce type de séjours comptait 1 000 membres en 2007. En 2018, ils sont 13 000, dont les deux tiers ont moins de 35 ans (Nunès, 27 août 2019 à « passer quelques jours dans des exploitations agricoles biologiques, offrir à leurs hôtes leur force de travail plusieurs heures par jour en échange du gîte et du couvert, d’un peu de chaleur humaine et aussi de la découverte d’un mode de vie où l’on consomme juste »). Interviewé dans l’article précité, David Marie, cofondateur de l’association Wwoof France, explique : « On revient en général de ces expériences avec une réelle connaissance du monde de l’agriculture biologique, des circuits courts, de l’autosuffisance (faire sa propre lessive, par exemple). Souvent, les wwoofeurs découvrent un mode de vie économe en eau, en énergie, et la vraie valeur des choses : on ne jette plus de légumes quand on a sué pour les faire pousser et à les ramasser – l’éveil à la conscience écologique pour ceux qui seraient là un peu plus par hasard… À tous les coups on gagne ! »
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L’écologisation du travail social
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