A l’ombre et sans lendemain : rôle du monde associatif auprès des femmes latino-américaines sans autorisation de séjour
p. 321-331
Texte intégral
1Une nouvelle forme d’immigration, dite « clandestine », s’accentue ces dernières années en Suisse. Elle est la conséquence d’une politique migratoire de plus en plus restrictive. A Genève, où le phénomène est le mieux étudié, le Syndicat Interprofessionnel des travailleuses et travailleurs (SIT, 2003, annexes)1 estime que les migrant-e-s sans autorisation de séjour sont environ 6 000. Il s’agirait dans la grande majorité des cas de femmes philippines et latino-américaines (Brésil, Colombie, Equateur et Bolivie)2, travaillant principalement dans l’économie domestique (80 % environ).
2Les personnes sans autorisation de séjour se retrouvent dans une situation de précarité qui tend à fragiliser leur état de santé. Les raisons de cette précarisation sont d’ordre socio-économique et contextuel (niveau économique faible, accès aux soins limité, etc.) ainsi que, de manière plus ponctuelle, d’ordre individuel (tabous liés à la santé psychique, faible connaissance du français, prise de risque).
3Il n’est donc pas étonnant que les associations sensibles aux questions de promotion de la santé s’interrogent sur cette population et, plus particulièrement, sur ces femmes latino-américaines sans autorisation de séjour. Comment accéder à cette population « invisible » et insécurisée ? Comment élaborer des projets durables avec une population caractérisée par une très forte instabilité et soumise à une situation d’urgence constante ? Quel rôle jouer auprès de cette population déracinée, dont la légitimité de la présence est contestée ? Comment intervenir sans pour autant « victimiser » ces personnes ?3
4Par cet article, nous apporterons quelques éléments à cette réflexion en nous basant sur les expériences du projet Permanences volantes basé à Genève et lancé par l’EPER (Entraide Protestante Suisse) en mars 2003. Il va sans dire que ce ne sont d’une part que quelques questionnements, parmi beaucoup d’autres, qui sont rapportés ici et, d’autre part, qu’en aucun cas nous ne voulons généraliser les expériences vécues par les personnes sans autorisation de séjour, chaque personne étant unique.
Des Permanences volantes qui recréent les liens vitaux
5Les Permanences volantes sont un projet de promotion de la santé qui s’adresse aux femmes latino-américaines hispanophones sans autorisation de séjour. C’est un projet mobile (« volantes ») qui se déplace de manière régulière (« permanences ») dans les espaces fréquentés par ces femmes.
6Le projet vise à renforcer le pouvoir d’action de cette population, de sorte à ce qu’elle puisse construire un contexte de vie plus favorable à la santé. Autrement dit, ce projet met en valeur les ressources et la dignité des personnes qui la composent ; et il cherche à créer et/ou à renforcer diverses formes de liens autour d’elles. Ces deux approches permettent d’agir à la fois sur l’individu, le groupe et le contexte. Le travail se fait en effet à ces trois niveaux.
7Au niveau de l’individu, des permanences d’écoute mettent l’accent sur l’orientation sur les réseaux existants, par exemple, « où puis-je trouver un médecin si je n’ai pas de papiers ? », tout en encourageant la réflexion sur les projets de migration.
8A l’intérieur des groupes, les Permanences volantes visent à renforcer les liens entre les personnes concernées en encourageant l’entraide, le respect et les partages d’expérience. La mise en place de réseaux sociaux, à savoir de structures relationnelles informelles entre des individus, permet d’apporter un soutien social à l’individu. Ces réseaux « constituent un déterminant essentiel de la santé, [ils sont] importants pour la promotion de la santé au niveau individuel, dans les rapports vitaux locaux ainsi que pour surmonter des maladies » (OMS, 1986). De plus, des actions sociales peuvent résulter de ces réseaux. L’EPER vise à renforcer les ressources, activités et liens existants et à encourager et soutenir les nouvelles initiatives issues des communautés.
9Au niveau du contexte, les Permanences volantes visent à tisser des liens physiques entre les espaces fréquentés par les Latino-Américain-e-s et les institutions genevoises. Par exemple, elles font recours à un-e professionnel-le ou à une association pour l’animation d’une séance interactive sur une question qui préoccupe les bénéficiaires ; elles établissent un classeur contenant les informations exactes sur les services offerts par les réseaux existants ; elles mettent en place des formations avec des partenaires du réseau sur des thématiques précises (sida, planification familiale).
10L’existence d’un tel projet implique bien entendu un réseau sociosanitaire préexistant, accessible aux personnes sans autorisation de séjour. C’est le cas à Genève avec l’Unité mobile de soins communautaires (qui offre un accès aux soins), Pluriels (appui psychologique), le Centre de Contact Suisses Immigrés (abordant des questions liées à la scolarité des enfants sans autorisation de séjour par exemple), etc. Comme il ne vise pas à remplacer les services en place, il apparaît donc comme complémentaire à l’offre existante.
Comment les atteindre alors qu’elles sont « invisibles » ?
11Le premier défi qui s’est posé à ce projet est celui de l’accès physique de cette population4. Ces femmes sans autorisation de séjour se trouvent dans une situation d’illégalité vis-à-vis des autorités qui peuvent les pousser à adopter des « stratégies de séjour » (Engbersen, 1999, p. 26). Ainsi, par exemple, une mobilité réduite ou l’identification de lieux comme des espaces à ne pas utiliser permettent de réduire le risque d’arrestation dans l’espace public. L’absence de statut légal crée des relations entre une personne sans autorisation de séjour et la ville qui l’excluent d’un nombre important de sphères (Valdes, 2002, p. 115).
12Il existe toutefois à Genève, comme le souligne Elena Valdes (2002, chapitre 5), des espaces de rencontre de Latino-Américain-e-s sans autorisation de séjour. Que ce soit des lieux de culte, des associations nationales, des collectifs défendant leurs droits, ce sont des points de départ à leur insertion dans la ville. Ce sont surtout des lieux où ces migrant-e-s peuvent temporairement oublier leur sentiment d’insécurité et d’angoisse. Des liens de confiance s’y sont en effet établis, en particulier avec les personnes de référence de ces lieux (pasteur-e, leader, président-e d’association…).
13Pour promouvoir la santé, les Permanences volantes se sont basées sur ce constat et ont préféré, plutôt que de créer une nouvelle structure, rencontrer ces personnes sur leur propre terrain, aux heures où elles se réunissent en toute sécurité. Passer par des liens de confiance déjà établis permet en effet d’instaurer rapidement une relation de proximité. Gähwiler et Pfister, qui ont mené une recherche-action auprès de la population brésilienne sans autorisation de séjour à Genève, sont également arrivées à la conclusion que « la peur de s’exposer en mettant en péril le séjour en Suisse est un facteur important qui empêche cette population de faire appel aux institutions sociales classiques » (2004, p. 69).
14De plus, fréquenter les mêmes lieux que ces personnes permet d’avoir une compréhension plus large de leur contexte de vie et de mieux évaluer leurs besoins. Cette méthode d’approche communautaire s’inscrit dans le sens d’un renforcement de l’autonomie et non pas d’une assistance et ainsi dans le respect de l’environnement culturel5 auquel les migrant-e-s appartiennent.
15Dans ce même esprit, la question du choix de la langue de travail se pose également. En règle générale, les Latino-Américain-e-s hispanophones sans autorisation de séjour ne parlent pas ou très peu le français. Certain-e-s suivent des cours offerts par des associations ou des Eglises, mais cela reste des exceptions. De plus, comme les relations sociales se créent à l’intérieur de la communauté hispanophone, le niveau de français parlé reste très bas (Valdes, 2002, p. 48). L’espagnol demeure donc la langue d’accès. Les animatrices sociales du projet ont ainsi été choisies en fonction de leur maîtrise de la langue espagnole mais également de leur origine latino-américaine.
16Cependant, même dans ces lieux de confiance, une exposition aux rumeurs et aux jalousies incite les Latino-Américain-e-s sans autorisation de séjour à des stratégies de prudence. Il est donc évident qu’en règle générale seule la durée leur permet de surmonter cette barrière et de conforter leur confiance.
17L’originalité de cette méthodologie tient dans le fait que les animatrices sociales sont « invitées » par les partenaires hôtes. C’est également là que réside la difficulté principale. Malgré un premier contrat de collaboration avec les personnes de référence de ces lieux, clarifiant les rôles, objectifs et espaces de chaque partenaire, la réalité se trouve jalonnée d’autres normes implicites (liées à des thèmes tabous, des enjeux de pouvoir), dont il faut tenir compte. Le défi consiste à trouver un équilibre entre la dépendance vis-à-vis du partenaire et le refus de se voir cantonné à une simple lecture de la situation (par exemple paternalisme vis-à-vis des utilisateurs de l’espace). La définition des utilisateurs/trices du lieu est tout aussi importante. C’est donc une relation tripartite qui s’installe, entre les leaders ou responsables qui définissent les règles du jeu, les utilisateurs/trices qui se réapproprient l’espace et les animatrices sociales du projet invité.
18En outre, une limite importante de ce type d’intervention est qu’elle ne touche que les personnes qui fréquentent déjà un lieu de sociabilité. Les personnes les plus marginalisées restent donc hors d’atteinte. Nous constatons en particulier que les personnes travaillant pour des diplomates sont très peu touchées6.
Comment construire à long terme quand il n’y a pas de lendemain ?
19Bien que ces espaces existent, les personnes les fréquentent de manière très irrégulière. La prévisibilité pour quelqu’un qui ne doit pas être repéré est tout d’abord dangereuse. En outre, le contexte dans lequel ces personnes évoluent ne le permet pas : des changements de travail fréquents, une adaptabilité aux demandes de leur employeur/euse, des angoisses liées aux rumeurs, les risques de contrôles policiers et de renvois sont en effet les composantes de l’instabilité. En bref, comme le dit justement Carbajal (2004, p. 171), « le concept même de clandestinité est lié à l’incertitude du lendemain ». Comment le monde associatif peut-il donc viser un travail à long terme auprès d’une population dont le lendemain est ponctué d’un point d’interrogation ?
20Les Permanences volantes ont été confrontées à ce problème. Pour éviter les travers d’une aide d’urgence à court terme et viser une certaine durabilité, trois options ont été prises. Il faut viser à :
21• Une stabilité du projet
22Bien que le projet n’ait pas sa propre infrastructure et qu’il se déplace dans différents espaces utilisés par les personnes latino-américaines sans autorisation de séjour, les animatrices reviennent de manière régulière, à des heures fixes.
23• Une grande flexibilité et une adaptation régulière du projet aux besoins de la population ciblée, tout en respectant les objectifs visés par le projet (cadre stable)
24• Un travail communautaire
25Etant donné que la population migrante sans autorisation de séjour subit des fluctuations importantes, les projets qui ont cette population pour cible devraient, à notre sens, sensibiliser au-delà des individus pour être au niveau du groupe.
26L’instabilité de la population latino-américaine sans autorisation de séjour reste toutefois l’un des plus grands obstacles rencontrés. Il est très difficile de prévoir, d’impliquer des personnes et de construire des projets dans ce contexte. Il est souvent peu aisé d’aller au-delà d’une simple aide d’urgence, qui semble être une étape nécessaire pour une construction durable. Une stabilisation et une fortification de l’individu sont certainement le tremplin pour une construction communautaire.
Comment parler d’ici alors qu’elles sont tournées vers là-bas ?
27L’instabilité mentionnée ci-dessus est fortement liée à la dialectique entre l’ici et le là-bas. Le « lendemain » de ces migrant-e-s sans autorisation de séjour se fera peut-être là-bas, en Amérique latine, mais en attendant il continue ici, à Genève. Une décision de retour dépendra de la situation ici (renvoi, projet accompli, etc.) et de celle de là-bas (situation économique, problème familial, etc.). La référence au pays d’origine reste importante, d’autant plus si les enfants y sont restés.
28Ici, le point commun entre ces personnes est l’absence d’une autorisation de séjour. L’arrivée en Suisse signifie « le passage d’un statut de personne (avec des référents clairs sur son identité : son histoire, son présent, ses perspectives dans le futur et ses projets de vie) à celui de personne inexistante (dont le sens de l’existence, le passé et la capacité à se projeter dans l’avenir sont niés) » (Carbajal, 2004, pp 69-70). De plus, la personne sans autorisation de séjour qui se retrouve en Suisse perd souvent de vue son projet migratoire initial (Ljuslin, 2002, chapitre V).
29Constatant cette double instabilité, temporelle (passé-présent-futur) et spatiale (ici et là-bas), les permanences volantes ont décidé de privilégier l’analyse du projet migratoire avec les personnes bénéficiaires. Cet outil permet de relier l’immigrant-e à son passé d’émigré-e. En encourageant la réflexivité et les processus qui font cheminer la personne vers elle-même, l’immigrant-e tisse peu à peu des liens entre les évènements de sa vie. Le travail autour des projets de migration permet ainsi de viser le sentiment d’une meilleure cohérence face au monde qui l’entoure et à sa propre vie.
30Il s’agit là d’accompagner les migrant-e-s dans un travail de reconstruction identitaire, entre deux cultures et deux histoires. En effet, « l’identité implique une certaine stabilité de la personne et une continuité de sa relation avec l’environnement, c’est-à-dire de sa représentation de soi et du monde » (Carbajal, 2004, p. 69). Une telle démarche influence la capacité d’un être humain à utiliser des ressources existantes pour rester en bonne santé mentale et physique et ainsi conserver son sentiment de bien-être.
Comment les valoriser alors qu’il y a négation de leur identité ?
31Comme l’affirme Carbajal (2004, p. 68), « l’absence (de papiers) apparaît comme une véritable mise à mort sociale. Il s’agit en quelque sorte de la négation de l’identité de la personne, de son histoire personnelle et de ses racines ». Comme nous l’avons vu, les Permanences volantes encouragent la création de ponts entre la femme qui avait des références dans son pays et l’immigrante. Cela n’est toutefois pas suffisant.
32La situation d’« illégalité » entraîne également des « sentiments de honte et de souffrance sociale » (Carbajal, 2004, p. 71), par la non-assignation d’une place légitime dans la société et par le regard dévalorisant du groupe dominant. La personne sans autorisation de séjour est en effet considérée comme déviante. Transgressant les normes, elle est considérée comme « outsider » (Becker, 1963, chapite 1) par la société d’accueil. La stigmatisation conduit à l’étiquetage et, par conséquent, à la mise à l’écart du groupe considéré.
33Un exemple de souffrance sociale est la déqualification professionnelle dont la plupart des migrants souffrent. S’occupant pour la plupart de tâches domestiques, tels que le ménage et la garde d’enfants, emplois pour la plupart non reconnus et mal payés, ces personnes souffrent de déclassement social, alors que dans leur pays d’origine une grande partie d’entre elles avait atteint un niveau d’éducation secondaire et parfois même universitaire7.
34Les animatrices sociales visent à accompagner les femmes bénéficiaires dans les « stratégies identitaires » qu’elles mettent en place en contestant, négociant ou acceptant leur nouvelle image (Carbajal, 2004, p. 71).
35De plus, les animatrices sociales tentent de valoriser d’autres identités, telles que celle de femme ayant une expérience de vie ou de mère au détriment de l’identité de « clandestine » qui est en général exacerbée par le regard de la société. Les animatrices tentent de mettre en évidence les compétences de chacune et les stratégies dont elles font preuve dans « l’apprentissage de l’art de la clandestinité » (Chavez, cité in Engbersen, 1999, p. 34). Les Permanences volantes optent ainsi pour une mise en valeur des ressources et de la dignité des migrantes.
36Cet accompagnement, comme celui lié aux projets de migration, se trouve toutefois limité puisqu’il ne s’agit pas d’un suivi psychologique personnel.
Quel rôle pour le monde associatif ?
37Ainsi, nous avons donné une illustration du rôle que peut jouer le monde associatif auprès de la population latino-américaine sans autorisation de séjour en partageant quelques réflexions que nous avons développées dans le cadre du projet des Permanences volantes de l’EPER. Nous avons vu de quelle manière nous avons trouvé réponse à certaines de nos questions (comment les atteindre ? comment construire ? comment valoriser ? etc.), mais également comment d’autres obstacles sont apparus (contraintes liées aux lieux d’accueil, nécessité d’un suivi personnalisé).
38Ayant confiance dans la capacité d’adaptation et d’innovation du monde associatif, nous pourrions imaginer trouver un jour le moyen de surmonter ces divers obstacles. Toutefois, rien n’est moins sûr ! L’obstacle principal, dont nous n’avons pas encore parlé, qui génère la plupart des autres, est le contexte politique. S’il n’y a pas de lendemain pour cette population, si elle est invisible et instable, si elle est déchirée entre le là-bas et l’ici, si elle est niée dans son identité, c’est bien une conséquence de la politique restrictive d’immigration que mènent les autorités aujourd’hui.
39Si nous retrouvons autant de Latino-Américains sans autorisation de séjour, c’est parce que cette population appartient à la catégorie des ressortissant-e-s (non européen-ne-s et non « hautement qualifié-e-s »8) pour lesquel-le-s il est presque impossible sur le plan législatif d’obtenir un permis de travail. Comme la Confédération durcit encore sa politique d’immigration, cette problématique risque de s’accentuer encore à l’avenir. C’est ainsi que les lois criminalisent et précarisent cette partie de la population.
40Nous pourrions nous poser la question de la légitimité du monde associatif à travailler avec une population dite illégale. Cela serait détourner le questionnement de son sens profond. La question essentielle est ailleurs : comment tolérer les lois qui créent les conditions inacceptables dans lesquelles vit la population avec laquelle nous travaillons ?
41A notre sens, le rôle du monde associatif serait alors de tirer la sonnette d’alarme, de clamer haut et fort que cette population d’individus sans autorisation de séjour, qui va certainement s’accroître, désarme le monde associatif qui ne peut rien lui proposer. Nous avons beau travailler sur les ressources individuelles et la dignité des personnes, le contexte du séjour illégal reste le même. Nous aurons beau développer de nouvelles méthodologies, la solution n’est pas là.
42En définitive, ce n’est pas en pansant des fractures, même de manière durable, que la situation s’améliorera. La solution reste politique. Le rôle du monde associatif serait donc de mettre en avant les failles du système social suisse. Ainsi, par exemple, en lien avec l’économie domestique, où sont employées la plupart des femmes latino-américaines sans autorisation de séjour, de nombreuses questions seraient à soulever, non seulement concernant les quotas de permis de séjour, mais également sur la promotion du partage des tâches domestiques entre hommes et femmes, la création de crèches supplémentaires, la reconnaissance des titres universitaires non européens, etc. Toutes ces questions d’ordre politique devraient faire en sorte que les gens, Suisses comme étrangers, puissent vivre ensemble. Il est peut-être temps de penser et de vouloir une autre Suisse.
Bibliographie
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Références
Becker Howard S., Outsiders : études de sociologie de la déviance, Paris : Métailié, 1985 [1963].
Carbajal Mendoza, Myrian, Actrices de l’ombre : la réappropriation identitaire des femmes latino-américaines sans-papiers, Fribourg : Faculté des Lettres de l’Université de Fribourg, (thèse non publiée), 2004.
Ducrocq Serge, Quinay Nadjy, Travail social et sans-papiers : quelles contraintes ? Quel sens à l’action sociale ? (étude menée sur le canton de Genève), Genève : Haute école de travail social [Institut d’études sociales], 2003.
10.3406/arss.1999.3301 :Engbersen, Godfried, « Sans-papiers : les stratégies de séjour des immigrés clandestins », in Actes de la recherche en Sciences sociales, (n° 129), 1999, pp. 26-38.
Gähwiler Patricia, Pfister Darlène, Vos papiers ! Une recherche-action menée auprès de la population brésilienne en situation irrégulière dans le canton de Genève, Genève : Haute école de travail social [Institut d’études sociales], 2004.
Goffman Erwin, Stigmate : les usages sociaux des handicaps, Paris : Ed. de Minuit, 1968.
Le Breton Maritza, Fiechter Ursula, « Thesen zur Illegalisierung von MigrantInnen in der Schweiz », Tsantsa, 6, juin 2001, pp. 103-109.
Ljuslin, Nathalie, Projets de séjour et d’intégration de femmes sans statut : regard ethnologique sur les Latino-Américaines travaillant dans l’économie domestique à Neuchâtel, Neuchâtel : Bureau du délégué aux Etrangers, 2002 (document de travail interne, non publié).
OMS (Organisation Mondiale de la Santé), Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé, 1986, Première conférence internationale pour la promotion de la santé, Ottawa, Ontario, Canada, 21 novembre 1986.
SIT (Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs), Pour mettre à jour l’économie de l’ombre, les explications du SIT concernant ses dossiers déposés le 27 août 2003 au Conseil d’Etat, Genève : SIT, 2003.
Valdes, Elena, Inventer la ville, réinventer la vie : usages de l’espace urbain par les sans-papiers colombiens de Genève, Neuchâtel : Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel, 2002 (mémoire de licence, non publié).
Notes de bas de page
1 La base de données du SIT est la seule de ce type disponible à ce jour. Ces chiffres, qui n’ont pas de caractère officiel, sont toutefois à prendre avec une certaine distance. Bien que l’avancée mérite d’être saluée, l’extrapolation reste délicate. Ces statistiques ne reflètent peut-être pas entièrement la réalité. Ces chiffres sont basés sur les personnes ayant fait les démarches pour obtenir une procuration auprès du SIT ou de ses partenaires. Il est possible que certaines parties de la population sans autorisation de séjour aient été moins bien représentées.
2 D’après les statistiques du SIT (2003, annexes), les femmes constitueraient les ¾ des migrants sans autorisation de séjour à Genève. Ce fort déséquilibre est certainement en lien avec une demande forte en femmes dans le secteur de l’économie domestique.
3 Le travail auprès des personnes sans autorisation de séjour soulève d’innombrables questions. Nous avons ici soulevé celles qui étaient les plus proches des interrogations liées au projet des Permanences volantes. Le travail de Ducrocq et Quinay (2003) sur le sens de l’action sociale auprès des sans-papiers apporte de ce point de vue là un complément intéressant.
4 Il est important de souligner qu’il existe des associations, tels le Centre de contacts Suisses Immigrés (CCSI) ou Caritas, qui sont en contact depuis longtemps avec cette population qui vient chercher des informations ou de l’aide précise.
5 Nous sommes conscientes que la situation des personnes sans autorisation de séjour est indépendante de leur appartenance culturelle. Toutefois, nous considérons important, pour pouvoir faire passer au mieux certains messages de promotion de la santé, de connaître l’environnement culturel de ces personnes.
6 Menant ici un projet d’approche communautaire ciblée, il est évident que nous ne touchons pas d’autres communautés de personnes sans autorisation de séjour (philippine, maghrébine, etc.) ; il s’agit d’une limite importante de ce projet.
7 Le déclassement social déjà dans leur pays d’origine peut être l’un des facteurs qui les a poussées à la migration.
8 Une partie de cette population a des titres universitaires. Toutefois, il reste très difficile de les faire reconnaître en Suisse.
Auteurs
Ethnologue, actuellement coordinatrice de projets à l’EPER (Entraide protestante suisse). Elle y mène différents projets d’intégration de personnes migrantes en Suisse romande, comme les « permanences volantes » (promotion de la santé auprès des personnes migrantes latino-américaines) et le « chèques-emploi » vaudois
Psychologue FSP, animatrice multiculturelle, avec une longue expérience auprès de populations précaires et en situation difficile en Bolivie et en Suisse, travaille actuellement notamment à l’EPER (Entraide protestante suisse) comme collaboratrice au sein du projet des « permanences volantes » qui a comme objectif la promotion de la santé auprès des personnes migrantes latino-américaines
Licenciée en philosophie et formée en promotion de la santé pour les migrant-e-s, actuellement collaboratrice de l’EPER (Entraide protestante suisse) au sein du projet des « permanences volantes » qui a comme objectif la promotion de la santé auprès des personnes migrantes latino-américaines
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