Introduction
p. 217-226
Texte intégral
1Existe-t-il un type d’intervention spécifique auprès des migrants ? Peut-on se contenter de toucher les migrants1 à travers les services généraux pour toute la population ? Quelles difficultés spécifiques rencontrent les migrants ? Comment justifie-t-on une approche « migrante » ? Quels sont les avantages et les désavantages ? Comment promouvoir une approche d’égalité des chances sans stigmatiser ?
2Les personnes travaillant avec des populations migrantes – qu’ils soient des travailleurs sociaux, des animateurs sociaux, des infirmières, des sociologues, des psychologues, etc. – se sont certainement posé une ou plusieurs de ces questions ou d’autres encore… A travers cette présentation des articles de la deuxième partie de cet ouvrage, nous chercherons à soulever des pistes de réflexion et de questionnement.
3Ces articles traitent de différentes thématiques : le VIH/sida, les interruptions de grossesse, la violence conjugale, les conflits interculturels dans les couples mixtes, les sans-papiers, leurs ressources et l’aide au retour. Or, tous ces articles abordent des pratiques professionnelles visant la population migrante. C’est, en général, le constat selon lequel certains groupes sont défavorisés quant à l’accès à l’information et/ou services de santé ou du social, par rapport à la population autochtone qui justifie une intervention spécifique auprès de ces populations. Il s’agit notamment des problématiques qui concernent l’ensemble de la population (violence conjugale, VIH/sida, contraception et grossesses non désirées) ; pourtant, les campagnes de prévention n’arrivent pas à toucher égalitairement tous les groupes sociaux. Parmi ceux-ci, les migrants, qui connaissent des vulnérabilités spécifiques liées à leur statut (barrières linguistiques, absence de permis de travail, contraintes économiques, etc.)2.
4Depuis les années 1990, c’est principalement dans le domaine du VIH/sida que des actions de prévention ont été menées auprès des populations migrantes (cf. article Ospina). Plus tard, ce sont des actions de promotion de la santé touchant à d’autres problématiques (grossesse, contraception, alimentation, etc.) qui ont été développées, alors que plus récemment c’est le domaine de la violence conjugale qui est concerné (cf. article Vasconcelos et De Puy). Ces types d’interventions sociales adoptent une manière de travailler correspondant aux caractéristiques spécifiques de ces populations, à leurs modes de vie et respectant des sensibilités culturelles (engagement des médiateurs interculturels, adaptation de matériel d’éducation et d’information, travail de proximité – lors de fêtes et de bals, dans les parcs publics, les terrains de football, etc.) (cf. articles Vasconcelos et De Puy, Ospina, Carbajal).
5Certains de ces projets cherchent également à atteindre notamment certains groupes à risque comme les « sans-papiers » : les Permanences Volantes pour personnes sans statut légal (cf. article Ljuslin, Guaraguara et Speranza), l’Espace Hommes (espace de rencontre et de formation pour les migrants, qui par son mode de fonctionnement assez souple, attire aussi des migrants sans statut légal – cf. article Rothenbüler, Burkhard et Rothenbühler), le Programme d’aide au retour développé par le canton du Tessin (cf. article De Souza et Carrillo).
6L’article de Béday-Hauser et Desbiolles s’inspire de l’expérience du service de consultation conjugale CSP. Ce service s’adapte aux caractéristiques des migrants à travers la formation et/ou la préparation des professionnels du domaine visant à les rendre capables d’intégrer une approche interculturelle dans les consultations des couples mixtes.
Pistes de réflexion et de questionnement
Problèmes sociaux : facteurs individuels ou facteurs externes ?
7Le fait de travailler avec les migrants implique non seulement de soulever un certain nombre de questions sur leur position dans la société d’immigration mais aussi d’interroger notre pratique professionnelle et la vision qui la sous-tend. Quelle analyse faisons-nous des problèmes sociaux rencontrés par les migrants ? Ces problèmes sociaux, relèvent-ils des individus ou faut-il chercher la cause dans des facteurs externes ?3
8Il est dès lors possible d’expliquer le nombre relativement élevé des interruptions de grossesse chez les femmes migrantes – ou les risques des infections sexuellement transmissibles chez certains groupes de migrants – en assumant la thèse de l’irresponsabilité de ces femmes et hommes pour se protéger adéquatement. En fin de compte, l’information, les services, les méthodes, etc. sont-ils bel et bien existants ? Or, nous pouvons aller de l’avant et interroger davantage ces « fausses évidences » en questionnant le rôle du modèle patriarcal dans la distribution des tâches reproductives au sein du couple, en réfléchissant sur le statut de la femme dans les rapports sexuels, en interrogeant la manière dont quelques catégories de migrants (par exemple les sans-papiers, les nouveaux arrivés, etc.) sont désavantagées par rapport aux ressortissants nationaux en ce qui concerne l’accès à certains types d’informations et/ou de services. Les articles de Carbajal et Ospina apportent des éléments théoriques pour mieux comprendre la problématique et les arguments qui justifient une approche « migrant » dans le traitement des thématiques liées à la santé sexuelle et reproductive.
9La violence conjugale peut-être perçue comme un phénomène qui ne concernerait que les femmes et les hommes migrants. Nous pourrions nous contenter d’une explication culturaliste de la violence et voir les migrants comme porteurs d’un modèle de comportement « typique » de leurs sociétés d’origine (celui de la violence). Or, ne risquons-nous pas de réduire ainsi à des stéréotypes la compréhension de cette problématique ? L’article de Vasconcelos et De Puy nous présente entre autres, une réflexion globale sur le double piège qui peut représenter pour les femmes l’imbrication entre contexte migratoire et violences.
10La présence des personnes sans statut légal sur le territoire helvétique (et la situation de grande vulnérabilité que cela implique) peut-être vue comme le résultat de la décision de ces personnes d’émigrer en Suisse. A ce stade, ils n’auraient qu’à assumer les conséquences de leur décision et/ou rentrer dans leur pays. Or, les décisions (de quitter le pays d’origine et d’émigrer et/ou d’y retourner) ne sont jamais indépendantes du contexte dans lesquels elles sont prises (bien évidemment lorsqu’on peut vraiment parler de « prise de décision » : quelle est la part de « choix » lorsqu’on quitte un pays en guerre ?). Quoi qu’il en soit, se poser des questions sur les facteurs sociaux, économiques, culturels propres au pays d’origine (pauvreté, discrimination, manque d’emploi, attentes sociales, pressions, etc.) ainsi que ceux propres à la société de destination (possibilité de trouver du travail, personnes prêtes à les engager, passeurs, etc.) élargissent notre champ d’analyse.
11Ainsi, tel que l’article de De Souza et Carrillo le met en évidence, « rentrer » n’est pas si simple. Plusieurs facteurs d’ordre individuel, contextuel et conjoncturel s’entremêlent et rendent problématique le « retour » et la réinsertion des sans-papiers au sein de leur société d’origine (rupture du lien avec leurs parents et leurs enfants – qu’ils n’ont parfois pas vu depuis des années – sentiment de peur vis-à-vis de leur pays d’origine où ils ne savent plus se débrouiller ; intérêts, mode de vie et conceptions de la famille différents de ceux de leurs proches, trop âgés et inadaptés pour le marché de l’emploi, impossibilité de mettre à profit des expériences professionnelles en Suisse, etc.). Un programme d’aide au retour doit tenir compte de cette multitude de facteurs et notamment des conditions d’arrivée des nouvelles personnes : possibilités de réinsertion sociale et économique (durables) au sein de leurs sociétés d’origine. L’émigration des personnes du Sud vers le Nord ne va se stopper que par les mesures restrictives ou, au contraire, celles-ci ne font que renforcer les filières illégales de passages des êtres humains.
12On pourrait multiplier ici les exemples. Or, il est évident que le type de lecture que nous donnerons aux problèmes sociaux rencontrés par les migrants va influencer notre type d’intervention, notre regard porté vis-à-vis d’eux ainsi que l’approche méthodologique d’intervention que nous allons privilégier (approche individuelle, approche collective, les deux à la fois, etc.).
Migrants : porteur de manques ou de potentialités ?
13Il est important de ne pas perdre de vue une analyse globale du contexte dans lequel les migrants évoluent et agissent mais il est également important d’analyser leurs logiques d’action ainsi que les ressources qu’ils mobilisent. Autrement dit, nous sommes appelés à adopter une conception du migrant comme un individu porteur des manques et victime des facteurs externes ou, au contraire, comme un acteur porteur de potentialités et capable d’agir. L’article de Burkhard et Rothenbühler met l’accent sur les points de vue, les motivations et les ressources des Latino-Américains. Nombreux sont les Latino-Américains qui fréquentent l’Espace Hommes. Ceux-ci cherchent un lieu de sociabilité où chacun peut parler librement, un lieu « juste », un endroit « égalitaire ». Les auteurs analysent la manière dont les Latino-Américains s’approprient l’Espace Hommes comme une ressource selon leurs horizons d’attentes (participation à la gestion de l’Espace Hommes, recherche d’une activité ciblée – cours de français ou autre –, inscription dans une communauté interculturelle).
Quel travail social auprès des familles migrantes ?
14L’article de Béday-Hauser et Desbiolles met en évidence le fait que les couples latino-américains, dans la mesure où ils sont devenus plus familiers (par rapport aux couples Suisse-Afrique, Suisse-Asie, Suisse-conjoint musulman – Bosniaque, Kosovar, Algérien, Marocain, Tunisien), leurs différences sont banalisées, ce qui amène à sous-estimer les facteurs de rejet et de racisme que ceux-ci peuvent rencontrer. Ces couples seraient livrés à eux-mêmes pour résoudre des questions essentielles issues de la biculturalité et de la binationalité.
15L’article pose indirectement la question du travail social à développer auprès des familles migrantes. Béday-Hauser et Bolzman, dans une publication parue en 2004, passent en revue les modèles « dominants » de travail social auprès des migrants. D’une période d’invisibilité (où les migrants sont considérés comme des travailleurs de passage – jusqu’au milieu des années 1960), à la dominance d’une approche assimilationniste – avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’asile en 1981 –, au fleurissement des approches thérapeutiques – période allant des années 1990 à 1995 – et finalement à l’élaboration d’une perspective interculturelle – années 1990. Ces différents modèles d’intervention se combinent ; or, ils peuvent être porteurs de certains pièges. Par exemple, la perspective interculturelle reconnaît que la diversité culturelle peut être une source de contradictions et de conflits qui peuvent être porteurs de dynamiques intégratives, à condition de les traiter par la négociation ; or, la tendance à vouloir tout expliquer par le culturel est un piège bien présent (Béday-Hauser et Bolzman, 2004, p. 40-42). A cet égard, Bolzman (2002) met l’accent sur certains leurres ou malentendus qui peuvent faire obstacle au travail interculturel au nom de l’interculturel.
Quel travail social auprès des personnes sans-papiers ?
16Les Permanences Volantes pour personnes sans statut légal adoptent une approche de travail de proximité avec ces populations particulièrement vulnérables et, par définition, difficilement repérables. Deux animatrices hispanophones vont à la rencontre (« volantes ») de manière régulière, à heures fixes du public cible. Ainsi, il est possible d’établir des liens de confiance (car beaucoup de ces personnes ont peur de fréquenter les institutions), de s’adapter aux heures et au rythme de vie des personnes sans-papiers, et ceci en respectant leur environnement culturel (cf. article Ljuslin, Guaraguara et Speranza). Ce projet, ainsi que celui qui l’a précédé pour les migrants brésiliens sans-papiers (Projet Rede social développé entre novembre 2001 et mai 2002 – cf. Gähwiler et Pfister, 2004) a montré l’importance, dans le travail auprès des sans-papiers, d’une instance intermédiaire entre ceux-ci et les services sociaux institutionnels.
17Or, le travail social avec les personnes sans-papiers comprend aussi la préparation au « retour »4 (n’oublions que ces personnes vivent en théorie sur le « provisoire » – un « provisoire qui s’installe » – cf. Carbajal, 2004), ce qui ne cesse pas de questionner les intervenants sociaux surtout lorsqu’un des objectifs principaux du social est justement l’aide à l’insertion dans le tissu social. Comment travailler en même temps à l’insertion et à l’aide au départ ? Comment construire à long terme alors que les sans-papiers vivent au jour le jour, parler d’ici alors que les sans-papiers sont tournés vers leurs pays d’origine, leur valoriser alors qu’il y a négation de leur identité ? (cf. article Ljuslin, Guaraguara et Speranza).
18La législation et la politique migratoire en Suisse rendent cet objectif problématique, voire inatteignable : « (...) le long terme est l’horizon idéal de l’action mais le court terme s’impose dans la réalité concrète (...) » (Béday-Hauser et Bolzman, 2004, p. 45). En Suisse, deux cantons se sont lancés dans des programmes d’aide au retour pour les sans-papiers. Le Tessin a mis en place depuis 2005 une aide au retour collectif destinée aux habitants d’un petit village équatorien d’où provenaient la majorité des sans-papiers présents dans le canton. Ce programme d’aide au retour suspendait les refoulements par la police en échange du départ sans retour de l’ensemble des clandestins et comprenait également l’aide au développement du village de Carabuela. Le canton de Vaud étudie pour sa part, la faisabilité d’une aide au retour individuel (cf. article De Souza et Carrillo).
Egalité des chances : comment construire dans le court terme ?
19Certains des projets décrits dans ces articles se situent dans une perspective de promotion de la santé ; d’autres sont davantage axés sur la prévention. Quoi qu’il en soit, il s’agit souvent des projets dits « pilotes ». Dans les cas de la consultation conjugale (consultation Familles du CSP) et de l’Espace Hommes, nous avons à faire à un « service » ou à une structure d’accueil pour les migrants (et non pas à des projets pilotes). Notons donc que les interventions professionnelles auprès des migrants sont souvent en lien avec des projets ponctuels, soumises au renouvellement de financement. Ces interventions professionnelles, dans la plupart des cas, relèvent des projets ponctuels mais ne relèvent pas d’une politique d’intégration. Ainsi, l’impact de ces projets, qui suivent en général une perspective d’égalité des chances mais qui ne sont financés que pour un temps limité – l’égalité des chances, peut-elle s’obtenir en deux, trois, voire cinq ans ? – risque de s’atténuer voire de véritablement s’affaiblir.
20Ospina, en faisant un bilan du Projet Migrants de l’OFSP (Office fédéral de la Santé publique), constate que les projets pilotes, normalement de courte vie, doivent être évités en faveur des programmes à long terme. Elle affirme qu’une des faiblesses de ce projet pour les Latino-Américains a été l’échec de l’institutionnalisation du réseau de médiateurs (par manque de volonté politique des institutions contactées pour la provision des ressources permettant la continuité à long terme des activités, particulièrement en Suisse allemande). Elle observe que dans les cantons où cette institutionnalisation a été réussie, les activités de prévention ciblant les Latino-Américains continuent actuellement (situation en septembre 2004) avec une certaine régularité par le biais des anciennes médiatrices du Projet Migrants de l’OFSP et le recrutement et la formation de nouvelles (Groupe Sida Genève, Point Fixe).
Intervention sociale : quelle place pour la recherche-action ?
21L’approche de recherche-action se présente comme particulièrement adaptée pour concevoir et mettre en place des actions cohérentes avec la réalité sociale. La mise en place des actions de promotion et de prévention du projet Migration et Intimité : Amélioration de l’information et de l’accessibilité à la contraception auprès des femmes migrantes est précédée par une étude qualitative (cf. article Carbajal). Cette première étape a permis de mieux comprendre la complexité de la problématique liée aux interruptions de grossesse, de réfléchir avec les membres de la communauté aux actions de prévention et de mettre sur pied des actions avec la participation, l’engagement et la mobilisation des ressources propres de la communauté (cf. Carbajal et Pasquier, 2006). Les Permanences Volantes pour personnes sans statut légal sont également un projet qui tire des leçons à partir d’une collaboration rapprochée entre l’intervention et la recherche. C’est suite à une immersion de terrain que ce projet est né (phase pilote) mais c’est aussi suite à une étude qualitative que la deuxième phase du projet (phase de consolidation) se développe. En effet, une évaluation intermédiaire de caractère qualitative s’est développée entre octobre 2003 et mars 2004 (après une année et demie de vie du projet) avec le but de mieux « comprendre » et visualiser les tendances du projet, d’enrichir la réflexion et de permettre la prise des décisions (Carbajal, 2005). Ne serait-il pas pertinent de développer davantage ce type d’intervention sociale ?
Conclusion
22« Aller à la rencontre de la population cible là où elle se trouve » – que ce soit à travers le déplacement physique ou l’adaptation d’une approche qu’on peut appeler ‘migrant friendly’– semble être le trait caractéristique des interventions sociales présentées à travers les articles. Parmi cette approche, nous tenons à relever deux éléments.
23Premièrement, le rôle essentiel des médiateurs recrutés soit au sein de la communauté, à l’intérieur des groupes spécifiques de celle-ci ou encore appartenant à la communauté mais en dehors d’un groupe spécifique (ce qui est particulièrement adapté pour les « sans-papiers » où il est fréquent de retrouver beaucoup de méfiance et concurrence entre eux – Carbajal, 2005). Le fait que les médiateurs soient des personnes de même origine nationale ou parlant la même langue facilite les contacts, permet de gagner la confiance des leaders de la communauté et de celle-ci en général, de repérer les canaux appropriés et de développer des stratégies de communication en accord avec la réalité. Les expériences ont montré que le fait de partager un même langage et une même culture permet une compréhension des situations et des enjeux et permet donc d’offrir l’aide la plus adéquate possible5. Néanmoins ces personnes doivent avant tout être des professionnels (du social, de la santé, de l’éducation, de la médiation, etc.), afin d’éviter les risques d’ethniciation de l’intervention et de garantir sa qualité.
24Deuxièmement, le fait de s’insérer dans une structure existante (que ce soit une association ou autre) bénéficiant des liens de confiance des migrants permet d’acquérir une certaine légitimité vis-à-vis d’eux mais cela peut entraîner des risques. L’expérience des Permanences volantes nous rend attentif à un des défis qui en découle : « le défi consiste à trouver un équilibre entre la dépendance vis-à-vis du partenaire et le refus de se voir cantonné à une simple lecture de la situation – par exemple le paternalisme vis-à-vis des utilisateurs de l’espace » (cf. article Ljuslin, Guaraguara et Speranza).
Bibliographie
Références
Béday-Hauser, Pierrette, Bolzman, Claudio, « Contradictions et paradoxes dans le travail social avec les migrants » in Amiguet, Olivier, Julier, Claude Roger (s/s la dir. de), Les enjeux contradictoires dans le travail social. Perspectives systématiques, Ramonville Saint-Agne : Editions érès, 2004, pp. 37-55.
Bolzman, Claudio, « Potentialités et dangers de l’approche interculturelle dans l’action sociale » in Jovelin, Emmanuel (éd.), Le travail social face à l’interculturalité. Comprendre la différence dans les pratiques d’accompagnement social, Paris : L’Harmattan, 2002, pp. 93-102.
Carbajal, Myrian, Actrices de l’ombre. La réappropriation identitaire des femmes latinoaméricaines sans-papiers, Fribourg : Université de Fribourg, 2004 (disponible sur : http://ethesis.unifr.ch/theses/CarbajalM.pdf).
Carbajal, Myrian, Rapport d’évaluation du projet « Permanences volantes ». Projet de promotion de santé pour migrantes latino-américaines sans statut légal. Version abrégée, Etude mandatée par l’Entraide protestante suisse (EPER), Lausanne, 2005.
Carbajal, Myrian, Pasquier, Nadia, Migration et intimité : « Amélioration de l’information et de l’accessibilité à la contraception auprès des migrant-e-s », Bilan final du projet (1.08.2003-31.07.2006), Lausanne, Profa (disponible sur www.profa.org).
Chaudet, Isabelle, Regamey, Caroline, Rosende Haver, Beatriz, Tabin, Jean-Pierre, Migrations et travail social. Une étude des problèmes sociaux des personnes de nationalité étrangère en Suisse, Lausanne, Réalités sociales, 2000.
Chimienti, Milena, Cattacin, Sandro et al., « Migration et santé » : priorités d’une stratégie d’intervention. Rapport de recherche. Etude mandatée par l’Office fédéral de la santé publique, Neuchatel : Forum Suisse pour l’étude des migrations, 2001.
Gähwiler, Patricia, Pfister, Darlène, Vos papiers. Une recherche-action menée auprès de la population brésilienne en situation irrégulière dans le canton de Genève, Genève, Haute école de travail social [Institut d’études sociales], travail de mémoire non publié, 2004.
Haour-Knipe, Mary, Meystre-Agustoni, Giovanna, Dubois-Arber, Françoise, Kessler, Daniel, « ‘Médiateurs’ et prévention du VIH/SIDA », in Raisons de santé, 41, Institut universitaire de médecine sociale et préventive, Lausanne, 1999.
Notes de bas de page
1 Nous utilisons la formule générique qui englobe les hommes et les femmes.
2 A noter l’existence d’un débat (aux niveaux politique et académique) entre les approches universalistes (destinées à l’ensemble de la population) et particularistes (ciblées sur les migrant-e-s). Chacune de ces approches comporte des dérives qui vont de la non prise en compte des besoins des migrants jusqu’au risque de « ghettoïsation » des migrants. Chimienti, Cattacin et al. préconisent une complémentarité entre ces deux approches : « cette double perspective peut aller dans le sens d’une politique favorisant l’égalité des chances en mettant en Œuvre des mesures compensatoires pour lutter contre les discriminations directes et indirectes dont sont victimes les migrants » (2001, p. 17).
3 Isabelle Chaudet, Caroline Regamey, et al. (2000) introduisent une typologie sur les modèles de travail social avec des personnes de nationalité étrangère. Cette typologie reprend les critères suivants : les pratiques individuelles des travailleurs sociaux et la fonction du travail social. Deux modèles de travail social en résultent : Le modèle régulateur : largement dominant, où la fonction du travail social est conçue comme permettant la régulation des problèmes sociaux rencontrés par différentes personnes en société. Dans ce modèle, les problèmes sociaux sont avant tout des problèmes individuels, en excluant, de cette manière la référence globale à des causes extérieures ainsi que la mise en place de réponses collectives visant à résoudre les problèmes soulevés. Ainsi, c’est sur le travail individuel que l’accent est mis (pp. 216-217). Le modèle émancipateur : où la fonction du travail social est de viser la solution des problèmes sociaux qui résultent de l’organisation économique, sociale et politique de la société ; dans cette conception, les problèmes sociaux sont avant tout provoqués par des facteurs sociaux. L’action sociale vise à répondre aux problèmes individuels mais aussi à leur trouver une solution collective (pp. 216-217). Cf. CHAUDET, Isabelle, REGAMEY, Caroline, ROSENDE HAVER, Beatriz, TABIN, Jean-Pierre, Migrations et travail social. Une étude des problèmes sociaux des personnes de nationalité étrangère en Suisse, Lausanne, Réalités sociales, 2000.
4 A noter également le travail social de caractère « militant », c’est-à-dire les actions des intervenants du social qui s’engagent et militent pour la régularisation des sans-papiers, autrement dit pour la quête d’une solution politique.
5 Or, afin que les programmes travaillant avec les médiateurs aient du succès et perdurent, ceux-ci doivent veiller à garder certaines caractéristiques (être basés sur une évaluation préalable des besoins et de la faisabilité, posséder des objectifs clairs et à long terme, etc.). A cet égard, voir l’étude de HAOUR-KNIPE, Mary, MEYSTRE-AGUSTONI, Giovanna, DUBOIS-ARBER, Françoise, KESSLER, Daniel, ‘Médiateurs’ et prévention du VIH/SIDA, Raisons de santé, 41, Institut universitaire de médecine sociale et préventive, Lausanne, 1999.
Auteurs
Dr phil. en travail social, elle travaille actuellement à la Haute école de travail social de Genève (hets) dans le cadre d’une recherche portant sur la mixité, la non-mixité et la formation auprès des femmes faiblement qualifiées. Elle est également cheffe du projet « Migration et intimité » (Fondation Profa Vaud) qui promeut la santé sexuelle auprès des populations migrantes. Dams ée cadre de sa thèse de doctorat, elle a traité de la thématique des femmes latino-américaines sans-papiers en Suisse
Sociologue et professeur à la Haute école de travail social (hets) de Genève, il est responsable du Centre d’études de la diversité culturelle et de la citoyenneté dans les domaines de la santé et du social (CEDIC), réseau de compétences de la HES-SO. Il est chargé de cours au Département de sociologie de l’Université de Genève où il enseigne la « Sociologie des migrations et des relations interculturelles ». Claudio Bolzman s’intéresse depuis près de trente ans aux migrations latino-américaines. Sa thèse de doctorat porte sur l’exil chilien en Suisse et il est l’auteur de diverses recherches et publications relatives aux migrations latino-américaines
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