À la recherche du livre perdu
Écrire et publier un ouvrage issu d’une recherche en sciences sociales
p. 219-236
Dédicace
A Monique
Texte intégral
« Ils viennent aux livres poussés par un désir.
Quand ils les quittent, parfois quelque chose a changé en eux. »
Alexandre Mirénowicz,
bibliothécaire à la Fondation Jan Michalski (2016)
Introduction1
1Publier des livres de sciences humaines et sociales (SHS) peut apparaître comme dépassé : ce type d’ouvrages est réputé peu rentable, souvent trop long, difficile à diffuser ; imprimer un ouvrage scientifique est considéré par certaines instances scientifiques comme secondaire. Pourquoi diable, donc, continuer de publier des livres papier qui coûtent cher et qui se vendent peu ? Pourquoi donc s’acharner de la sorte ? Sans doute, faut-il attribuer cet entêtement à des « nostalgiques » qui ne savent pas s’adapter à la marche du monde et qui ont peur du changement.
2Et pourtant, elles et ils sont encore nombreuses et nombreux – maisons d’édition, auteur•e•s, lectrices et lecteurs – à croire qu’une recherche, si elle a besoin de temps pour se déployer (comme le développe Claudio Bolzman dans sa contribution, pp. 27-43), a aussi besoin de pages pour être présentée, expliquée, analysée, transmise. Tout ne peut tenir en 180 secondes ou 140 caractères. La pensée ne se stocke pas sous formes de données. Certain•e•s chercheur•e•s considèrent qu’une partie de l’analyse qu’elles et ils font de leur sujet s’effectue à partir d’un processus d’écriture et de réécriture qui exige de reprendre les termes de la problématique, de peser chaque mot, de chercher l’exemple, de donner des détails, de construire puis de déconstruire l’organisation du texte et de faire la synthèse des résultats, tout à la fois. D’aucun•e•s vont même jusqu’à penser que 40000 signes, espaces compris (le format de la plupart des articles), sont encore trop peu pour développer l’ensemble des hypothèses, résultats et pistes abordés dans une recherche. Ils et elles sont encore nombreux à croire au temps long et lent de l’écriture, de la réécriture, puis de la lecture, voire de la relecture. A croire que tourner des pages et annoter des textes n’est pas anodin. Que la valeur (voire l’efficience) d’un ouvrage ne se mesure pas à au nombre de citations qu’on comptabilise dans les moteurs de recherche, mais à la maturation ou à la critique de textes qui permettent de construire son identité de lectrice ou lecteur, de chercheur•e, d’enseignant•e, de citoyen•ne.
Une maison d’édition dans une haute école
3Les Editions ies de la Haute école de travail social de Genève existent depuis plus de quarante ans (le premier ouvrage est paru en 1971). Ces éditions sont étroitement liées à la recherche puisque leur création est concomitante à celle du Centre de recherche sociale (crée en 1968). L’idée première associée à la création de ces éditions était de mettre en avant les travaux de recherche, et notamment les travaux de recherche d’étudiant•e•s.
4Actuellement, dans le cadre de la politique éditoriale des Editions ies, la valorisation de la recherche est toujours au cœur de sa mission ; la valorisation de pratiques pédagogiques et professionnelles (par des professionne•le•s issu•e•s du terrain ou de l’enseignement) est aussi encouragée, ainsi que la publication d’ouvrages classiques de sciences humaines et sociales (SHS) ou d’essais plus personnels dans les domaines ayant trait au travail social et à la petite enfance.2
5Au fil des ans, les collections des Editions ies ont évolué, de même que les contenus. Si le lien entre théorie et pratique a toujours été au centre des ouvrages, les modalités de publication ont changé. On compte actuellement trois collections actives, et une en gestation, mais sept ont existé et se sont éteintes depuis la création du service.3 La dernière collection à disparaître, ou plutôt à se transformer, est celle de la « Collection du Centre de recherche sociale », dans laquelle étaient publiés, le plus rapidement possible, des rapports de recherche relativement bruts. Le fait que ces rapports ne soient plus exigés par les mandant•e•s ou les instances finançant la recherche et le fait que de tels rapports puissent être mis en ligne sur des plateformes dédiées font que cette collection s’est arrêtée et que les ouvrages publiés à partir de recherches ont pris une autre forme dans la collection « Le social dans la cité ».
6Les publications sont un des vecteurs de diffusion de la recherche. A travers l’évolution des modes éditoriaux, on perçoit l’évolution du monde scientifique (et vice versa). La politique éditoriale (comme l’enjeu de cet ouvrage) reflète l’oscillation – ou l’équilibre – entre l’accent mis sur l’insertion des publications dans la cité (tournée plutôt vers un public hors formation, de politiques, de travailleuses et travailleurs sociaux, etc.), une volonté d’alimenter l’enseignement en priorité (et de s’adresser aux enseignant•e•s ou étudiant•e•s) ou encore de stimuler la recherche elle-même (en s’adressant à d’autres scientifiques des SHS). Pour une institution comme la Haute école de travail social de Genève, soutenir l’existence d’un service de publication en son sein relève d’une politique institutionnelle affirmée et permet de mettre en avant la diversité des manières de mener des recherches, de les valoriser et de réinjecter les retombées de celles-ci notamment vers l’enseignement et/ou la cité.
7Dans les lignes à suivre, nous nous attacherons à la manière dont un ouvrage – plus spécifiquement un ouvrage lié à une recherche – est actuellement publié aux Editions ies. Ce processus sera appréhendé selon trois axes : tout d’abord, à partir de la motivation à publier (Le moteur du livre), puis en fonction des destinataires de l’ouvrage (A qui profite le livre ?) et, enfin, selon les modes de diffusion pour atteindre ceux-ci (Accessibilité potentiellement illimitée versus diffusion ancrée).
Le moteur du livre
Le désir de livre
8Au sein de l’équipe éditoriale des Editions ies, il est souvent question du « désir de livre ». Le désir que le ou la chercheur•e peut éprouver à voir son travail de recherche se concrétiser sous la forme d’un ouvrage, de se positionner comme auteur•e (et non pas seulement comme « contributrice » ou « contributeur »). Le désir de partager sa pensée et son travail avec de potentiels lecteurs et lectrices, dans une forme particulière. Le désir d’être lu•e par ses pairs – mais aussi par d’autres. Le désir de donner une visibilité au fruit de son labeur. Le désir de contribuer au débat autour d’une question donnée. Ce désir dépasse l’exigence d’établir un rapport, de rendre des comptes ou de justifier de l’aboutissement d’une recherche pour que celle-ci soit comptabilisée ou administrativement bouclée.
9Le désir de publier contient le désir d’une rencontre. La rencontre entre un•e chercheur•e et son sujet, entre un•e chercheur•e et d’autres chercheur•e•s, entre un•e chercheur•e et ses lectrices et lecteurs. La potentielle rencontre est donc inscrite dans l’acte rédactionnel.
10Publier, c’est aussi poser des éléments, laisser des traces, rendre publics des résultats, exposer des analyses de phénomènes sociaux et les inscrire dans la durée (acte relevant d’une certaine résistance, à l’ère de l’obsolescence programmée). Lorsque ces éléments sont posés, on peut s’y référer, les prolonger, les discuter, alimenter la réflexion, construire une pensée collective. Publier, c’est aussi s’exposer à la critique et la forme du livre permet d’affiner ses développements et arguments davantage que le format d’un article. Rendre sa pensée publique, c’est encore la fixer dans un temps et dans un environnement donnés.
11Publier un ouvrage, c’est aussi une aventure de longue haleine. Qui a déjà publié sait la tâche ardue, parfois ingrate et fastidieuse. Il faut reprendre son texte maintes fois. Le texte est expertisé sous l’angle du domaine dans lequel il se situe, de la manière de traiter la problématique, de sa pertinence par rapport à la recherche sur des sujets similaires, selon son aspect formel, sur sa lisibilité, sur la clarté de l’exposition… Autant d’aspects qui génèrent différentes étapes de réécriture.
12Il faut donc une motivation et un temps certains pour se lancer dans cette entreprise.
Un processus d’accompagnement
13Les auteur•e•s potentiels qui se présentent aux Editions ies peuvent se trouver à différentes phases de leur « désir de livre ». Certain•e•s chercheur•e•s se présentent avec un texte rédigé, d’autres avec un projet en cours et prennent contact au cours de l’élaboration de la recherche elle-même.
14Le processus de publication aux Editions ies mêle à la fois, concertation, expertise collective et accompagnement personnalisé.
15Lorsqu’un manuscrit ou projet est soumis, il est d’abord appréhendé par le comité éditorial puis, lorsque le manuscrit est considéré comme suffisamment avancé, il est soumis à une commission de lecture.4
16Le comité éditorial va tout d’abord s’assurer de la pertinence du texte avec la politique éditoriale de la maison et tenter de voir dans quelle collection le manuscrit pourrait s’insérer. Ce comité est composé de la responsable du service, de la chargée de diffusion et de la promotion et des responsables de chaque collection, professeur•e ou maître d’enseignement. Suivant le type de texte, trancher entre une collection et une autre n’est pas toujours évident et un texte peut être pressenti dans une collection puis être publié dans une autre, suivant l’orientation finalement prise par son auteur•e.
17Lors des réunions du comité éditorial, un premier regard collectif est donc posé sur le manuscrit. La qualité d’écriture du texte est, bien sûr, prise en considération, mais sont aussi et surtout considérés le lien de la problématique traitée avec le travail social, la psychomotricité ou des pratiques pédagogiques, l’apport du texte au champ concerné, ainsi que l’intérêt pour au moins un public cible des Editions – à savoir les professionnel•le•s, chercheur•e•s et enseignant•e•s, étudiant•e•s, actrices et acteurs de la politique sociale. A ce stade, les Editions ies décident d’entrer en matière, ou pas, dans l’accompagnement d’un projet vers la publication.
18Un•e des responsables de collection se met ensuite en contact avec l’auteur•e pour reprendre certains points du manuscrit. Un travail de réécriture, déconstruction, reconstruction (travail détaillé ci-après) est entrepris et peut durer plusieurs mois, jusqu’à ce que, de concert, l’auteur•e et le ou la responsable de collection considèrent que le texte peut être présenté à la commission de lecture.
19Cette commission est composée du comité éditorial et de membres externes et internes à la Hets. Ces membres ont été choisis pour leur profils professionnels variés ; certain•e•s sont issus du milieu du livre – bibliothécaire ou libraire –, d’autres du milieu académique, ou encore du milieu professionnel du travail social. Des expert•e•s externes du thème, des pairs issus du milieu académique sont aussi sollicités ponctuellement. A travers cette diversité de regards sur les manuscrits, à travers cette manière de considérer l’objet sous différents angles, les publications reflètent les préoccupations des HES suivantes : quelle articulation entre des concepts théoriques et les pratiques professionnelles le manuscrit offre-t-il ? Comment l’ouvrage pourra-t-il être utile à la cité, aux politiques, aux professionnel•le•s, aux usagères et usagers ? Comment le texte alimente-t-il le champ académique ? Et celui de la formation ?
20Après discussion, cette commission émet des recommandations, mais la décision de publication revient au comité éditorial, et plus particulièrement à la personne responsable de collection. Le manuscrit peut être accepté quasiment tel quel, avec des modifications formelles ou de contenu (plus ou moins importantes), ou peut aussi être refusé. Ces derniers cas sont désormais plus rares, étant donné que le comité éditorial fait office de premier filtre. En revanche, un•e auteur•e peut renoncer aux modifications demandées si elles lui semblent non pertinentes ou trop coûteuses (en temps surtout) et retirer son projet.
21Toutes ces étapes visent une plus-value en termes de contenu : une problématisation clairement posée et traitée, un recentrage si nécessaire, un ciblage du public, une clarté et une précision du propos, une lisibilité maximale. Une fois le manuscrit accepté, le texte est aussi soigné formellement ; il est relu pour des questions de cohérence, de syntaxe, puis vient la chasse aux coquilles, à la ponctuation erronée, aux erreurs typographiques, à l’orthographe créative, etc. La bibliographie est vérifiée et unifiée. Un soin particulier est apporté à la mise en page et à l’impression. Et désormais, il faut ajouter à ces éléments le formatage pour l’édition électronique (qu’elle soit en libre accès ou non) et le référencement. Plus largement, la diffusion et la promotion sont des aspects fondamentaux du travail de l’éditeur•e. Ces éléments formels et promotionnels font aussi partie de cette plus-value éditoriale. L’objet livre est choyé afin que la lecture soit la plus agréable possible.
22Il faut aussi savoir valoriser le manuscrit auprès d’organismes subventionneurs, qu’il s’agisse du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) ou de la HES-SO en ce qui concerne les publications issues de recherches menées au sein de la Hets, ou les universités ou institutions auxquelles appartiennent les auteur•e•s, voire des fondations privées, les terrains ou les instances politiques. Là aussi, il faut un certain savoir-faire (et du temps) pour établir les budgets, les plans de financement et les dossiers qui inspireront confiance aux organismes financeurs.
Difficile transformation du rapport de recherche en livre
Travail de réécriture
23Classiquement, un rapport de recherche se présente comme suit : une introduction pose la problématique et annonce le plan, on rend compte de la littérature convoquée, de la méthodologie déployée, des résultats obtenus, on procède à l’analyse de ceux-ci et on insère une bibliographie. Le rapport de recherche apporte une justification scientifique aux résultats, il décrit principalement le protocole de recherche suivi. Or, le développement du pôle numérique est devenu le mode de prédilection de diffusion de ce type de rapport. L’accessibilité à des blogs de recherche (du type Carnets de recherche du portail OpenEdition),5 à des archives ouvertes, aux sites des universités, à la littérature grise, à des revues en ligne sont autant de canaux qui dispensent des rendus de recherche. Les « rapports » de recherche ne sont pas forcément l’objet de la publication d’un livre, « on les publie en ligne ». Néanmoins, les Editions ies, parmi d’autres, continuent de croire à l’importance de la publication de monographies issues de travaux de recherche. Problématique, épistémologie et méthodologie constituent alors un matériau qui peut se trouver dispersé au fil du texte plutôt qu’organisé en parties distinctes ; cet appareil est réduit au profit de l’analyse des résultats, des éléments qui peuvent en être retirés, des clés de lecture possibles sur une réalité donnée, de pistes d’action à envisager.
24Les propositions de manuscrits sont rarement acceptées tels quels. Les rapports de recherche sont souvent longs et détaillés. Si le détail du processus est essentiel à la recherche, il l’est en général moins à la publication. Les auteur•e•s sont souvent amené•e•s à réduire leur texte, à en supprimer certaines parties ou à les synthétiser. L’utilisation des citations d’entretiens doit parfois être affinée, l’analyse des propos cités sera parfois développée, des implicites explicités.
Une temporalité contrariée
25Lorsqu’un•e auteur•e soumet un rapport de recherche aux Editions ies, la recherche est, de fait, déjà terminée (et ce, parfois depuis longtemps). Les exigences de la maison d’édition ne sont pas celles de l’organisme mandant et l’expertise des textes peut prendre un certain temps. Au moment où un•e chercheur•e doit reprendre son texte, comme auteur•e, elle ou il est en général déjà plongé•e dans une nouvelle recherche, pris•e par d’autres mandats. Il faut alors une forte dose de ténacité et de persévérance pour maintenir vivace le « désir de livre ». On peut se demander ce qu’il en sera de ce désir au moment de la diffusion dudit livre, quelques mois plus tard, l’auteur•e devant s’impliquer dans la promotion de son ouvrage en sollicitant son réseau, en faisant des présentations publiques, en osant recommander l’ouvrage dans des cours, etc.
26Le monde académique l’exige, à un instant T, il faut valoriser la recherche A, mener les recherches B1 voire B2 et B3, tout en soumettant et en cherchant des financements pour la recherche C !
Penser le livre en amont dans la recherche
27Aux Editions ies, nous sommes confronté•e•s aux difficultés de réécriture, de frustration, de découragement, de manque de temps, de décalage entre l’actualité de la publication et celle de la recherche. C’est pourquoi nous encourageons les futurs auteur•e•s à envisager la forme de publication souhaitée alors qu’ils réalisent leur recherche, nous les encourageons à prendre contact avec l’équipe éditoriale avant que celle-ci soit achevée. De cette manière, il est possible d’orienter, non pas la recherche, mais le rendu de celle-ci. Ensemble, responsable éditorial•e et auteur•e peuvent envisager un plan, un aspect à développer, à mettre en lumière. En cherchant à définir ensemble le lectorat envisagé, l’écriture elle-même sera influencée.
28Ce travail d’accompagnement de projet est conséquent pour l’équipe éditoriale, mais également passionnant. Il permet un gain de temps substantiel dans la publication et un gain de temps pour les auteur•e•s, dont le travail de réécriture sera moindre. La maison d’édition agit alors comme une « accoucheuse » de livre et cherche à établir un dialogue et une confiance avec l’auteur•e.
Le plaisir de lire
29Le plaisir de lecture n’est pas une question purement hédoniste, que d’aucun•e•s pourraient trouver déplacée lorsqu’il est question de littérature scientifique. Outre le fait qu’un lien entre plaisir et apprentissage existe, il est ici question de lisibilité du texte et de plaisir intellectuel. En effet, pour entrer dans la pensée d’autrui, il faut que l’invite du lecteur ou de la lectrice soit réelle, que la problématique soit claire, le déroulement de la pensée limpide et balisé, la démonstration argumentée, etc. Lorsque ces conditions sont réunies, le lecteur ou la lectrice peut se confronter aux hypothèses, méthodologies, théories, problématiques et résultats énoncés, se positionner et entamer un dialogue avec le texte. Là encore, l’éditrice ou l’éditeur peut accompagner l’auteur•e pour parfaire son texte en vue d’une meilleure intelligibilité, en posant plus clairement la problématique, en replaçant celle-ci dans un contexte plus large ou en réorganisant la structure du texte, par exemple.
A qui profite le livre
Un laboratoire de la pensée sociale
30En tant que service de publication d’une haute école, les Editions ies ont à l’esprit les missions qui sont celles de son établissement : participer à la réflexion dans les domaines en lien avec le travail social, alimenter les enseignements, s’insérer dans la cité et apporter aux actrices et acteurs de la politique sociales des éléments permettant des décisions éclairées, valoriser le travail social comme discipline académique.
31La problématique de cet ouvrage – le lien entre la recherche et l’enseignement d’une part et la cité d’autre part – est également au cœur des préoccupations d’un service de publication tel que celui des Editions ies. Les Editions ies fonctionnent comme une sorte de laboratoire de la pensée sociale ou comme courroie de transmission. La publication de recherches, notamment, permet de renforcer le lien entre milieu académique, enseignement et cité. En considérant à qui est destiné l’ouvrage, les auteur•e•s mettent l’accent sur un aspect ou l’autre selon le texte qu’ils désirent publier.
Les destinataires
32Un ouvrage, quel qu’il soit, ne peut se concevoir sans imaginer son lectorat. Pour qui écrit-on ? Pour l’organisme mandant, pour les collègues chercheur•e•s, pour les formateur•e•s, pour les étudiant•e•s, pour les contradicteur•e•s, pour les professionnel•le•s ? Quel est le niveau de compétence des destinataires visés ? Quelle est sa connaissance du sujet ? Quel message veut-on faire passer ?
33La question de la ou du destinataire est sans cesse au cœur des expertises réalisées au sein des Editions ies. C’est en ayant cet aspect-là à l’esprit que l’ouvrage pourra se façonner, tirer son fil rouge et élaborer sa forme. Lorsque le ou la chercheur•e a le ou la destinataire à l’esprit, il sait que certains aspects plutôt que d’autres sont à expliciter. Si le public visé est large, il devra éviter un jargon de spécialiste et clarifier certains implicites.
34L’ouverture vers un lectorat large n’est pas toujours aisée à mener car, si l’ouvrage vise un tel public, il vise aussi souvent les pairs de l’auteur•e, pour qui l’explicitation de certaines notions peut apparaître superflue et répétitive. La publication jongle parfois avec une diversité de publics dont les niveaux de connaissances peuvent être hétérogènes. Cela constitue une gageure pour ce type de livre. Des encarts, des synthèses, des parties introductives ou des résumés, des notes, un glossaire peuvent permettre à des lectrices et lecteurs ayant des niveaux de connaissances différents de s’approprier le contenu offert.
L’importance d’une politique éditoriale
35L’insertion dans un programme éditorial ou dans une collection définie permet aussi de clarifier l’horizon d’attente du lectorat. Aux Editions ies, la collection consacrée en priorité à la recherche est la collection « Le social dans la cité ». Le nom même de la collection évoque bien l’ambition de diffuser les fruits de la recherche au-delà du milieu académique et implique une écriture accessible.
36Un ouvrage sur l’autorité dans les institutions sociales (Parazelli & Ruelland, 2017) est paru dernièrement dans la collection « Le social dans la cité ». Cet ouvrage est issu d’une recherche qualitative menée essentiellement au Québec, dans un contexte institutionnel particulier. Les auteur•e•s rendent compte de résultats, mais sollicitent également la littérature autour de cette notion, en offrent une approche socio-historique et font appel à l’approche d’intervention sociopsychanalyste de Mendel. Si cet ouvrage se base sur une recherche, son propos dépasse celui du rapport et a pour objectif de réintroduire de la démocratie dans les milieux du travail social. L’analyse des résultats peut, dès lors, avoir une portée au-delà du contexte étudié.
37La publication de résultats de recherche ne se cantonne néanmoins pas à une seule collection ; selon l’axe ou la forme donnée à une publication, des textes peuvent aussi paraître dans d’autres collections. Roms en cité (Battaglini et al., 2015), par exemple, issu d’une recherche-action, met en avant la méthodologie de recherche adoptée. Les chercheures-actrices ont sollicité des techniques de participation par groupes de parole (thérapie communautaire systémique et intégrative, approche centrée sur la solution) pour entrer en relation avec des personnes roms. La mise en avant du travail effectué sur le terrain et le fait que cette démarche puisse être reproduite et adoptée par des actrices et acteurs de terrain travaillant avec des personnes en situation de vulnérabilité ont fait que la collection « Pratique•s », axée davantage sur les pratiques pédagogiques et professionnelles, a été retenue pour publier cette recherche. De même, Articuler genre et diversité (Eckmann & Földhazi, 2013), après un tour d’horizon de plusieurs pays mettant en œuvre des pratiques pédagogiques visant l’intégration dans la diversité de toutes et tous, centre son propos sur des questions de mise en œuvre et établit des fiches à utiliser de manière concrète dans la préparation des enseignements. Cet aspect pragmatique du texte a également orienté l’ouvrage vers la collection « Pratique•s ». Dans les deux cas, c’est le caractère duplicable et applicable dégagé des recherches qui a déterminé ce choix de collection.
38La traduction de l’enquête menée dans les années 1960 par Aaron Cicourel, The Social Organization of Juvenile Justice (2018) – qui a fait date pour les études concernant la délinquance et la déviance juvénile – paraît dans la collection « Le geste social », qui accueille des ouvrages prenant la forme d’essais. Ici, c’est en considérant le caractère « classique » de cet ouvrage que cette collection a été retenue. La publication de cette traduction (cinquante ans après la première édition) souligne la pérénnité qu’un ouvrage peut acquérir avec le temps.
39La publication de résultats de recherche peut prendre plusieurs formes, il peut s’agir d’un article ou d’un livre. Un ouvrage, quant à lui, peut prendre plusieurs formes et donner lieu à divers types de publications : ouvrage spécialisé ou ouvrage de vulgarisation, mettant en avant une méthodologie ou s’attachant davantage à l’analyse des résultats, à proprement parler, etc. Il peut être destiné en priorité à un type de lectorat ou à un autre, à un type de lecture ou à une autre (lecture exhaustive ou par bribes). Nous essayons de maintenir et de marquer cette diversité au sein des Editions ies. Chaque collection a une identité clairement définie et, suivant le visage que l’auteur•e souhaite donner à son ouvrage, suivant la ou le destinataire visé•e en priorité, une collection sera favorisée plutôt qu’une autre. Cette définition claire des collections oriente la lecture et permet une catégorisation des textes qui en facilite la réception ; la connaissance des collections permet de clarifier l’attente quant au type de texte publié, ou de s’orienter vers une collection ou une autre en fonction desdites attentes. La publication d’ouvrages au sein d’un catalogue défini selon une ligne éditoriale précise et structurée en collections spécifiques manifeste la recherche de cohérence et d’intelligibilité de la maison d’édition.
Accessibilité potentiellement illimitée versus diffusion ancrée
40La publication en ligne en libre accès offre une accessibilité potentiellement illimitée et internationale. Néanmoins, ce mode de diffusion – quand il atteint sa cible – concerne essentiellement les actrices et acteurs de la communauté scientifique, se fait principalement en anglais et atteint un public relativement homogène. Paradoxalement, une diffusion plus traditionnelle de livres imprimés permet, à travers les médias, les événements publics, la présence en librairie, etc., une diffusion certes plus locale, mais plus diversifiée, et peut atteindre un public plus hétérogène.
41La tendance actuelle est à la généralisation de la publication des résultats de recherche en libre accès6 et le soutien à la publication d’ouvrages imprimés et commercialisés n’est déjà plus pris en considération par le Fonds national suisse de la recherche scientifique. Il n’est pas question de remettre en cause l’utilité de la publication en libre accès de certains textes scientifiques, ou de certains formats, mais il peut être intéressant de réfléchir à la pertinence de ce mode de publication pour tout type de publication issue de la recherche, pour tout type d’éditeur, pour tout type de domaine, pour tout type de lectorat, pour tout type de diffusion. La publication en libre accès, si elle n’interdit pas formellement la publication d’un livre papier, influence la commercialisation de celui-ci et nécessite de repenser la production, la diffusion et le financement des ouvrages scientifiques (papier et/ou au format électronique). « Un paysage diversifié s’installe progressivement car la mutation numérique n’engendre pas les mêmes réorganisations dans les différents champs scientifiques » (Chartron & Schöpfel, 2017 : § 24).
Le type de publication
42Un article est-il lu de la même manière qu’un ouvrage ? Est-on immergé de la même manière dans l’un que dans l’autre ? Le format condensé d’un article implique certainement un mode de lecture différent de celui d’un ouvrage, forcément plus développé et plus détaillé, plus lent dans son exposition. On tend à lire en diagonale ou en séquences à l’écran et ce mode de lecture implique une perception cognitive différente d’une lecture linéaire.
43En outre, si les frais de publication pour un article en libre accès, les APC (Article processing charges), s’élèvent déjà à plusieurs milliers de francs, quels sont, de fait, les BPC (Book processing charges) ? Une publication en libre accès ne permettant pas de rentrées financières par le biais de ventes, la totalité des frais de production des ouvrages doit, de fait, être assumée par des financements publics ou des recherches de fonds privés en amont.
Le type de maison d’édition
44L’open access s’est, entre autres, développé pour contrecarrer les coûts élevés d’abonnements de revues pratiqués par certaines éditeurs de publications académiques. Le fait que ces maisons d’édition touchent des subventions publiques pour la publication de périodiques qui sont ensuite vendus à des bibliothèques, elles aussi publiques (Chillier, 2017), est critiqué (et critiquable). Néanmoins, faut-il considérer toutes les maisons d’édition de la même manière, et vouloir évincer le travail de transmission qu’elles effectuent sous prétexte que certaines, les plus puissantes certes, ont une approche essentiellement commerciale du travail éditorial ?
45Si l’on considère le paysage romand (voire même français) de sciences humaines et sociales, on s’aperçoit qu’il est constitué principalement de structures relativement modestes ou de presses universitaires (Chartron, 2016 : § 49-53). On ne fait guère fortune en publiant des ouvrages de sciences humaines. En Suisse romande, les salaires des éditrices et éditeurs, dans des structures privées notamment, de sciences humaines et sociales sont en général plus bas que ce que leur niveau de qualification pourrait leur offrir dans d’autres branches (Pahud, 2013).
Le type de domaine
46Les sciences sociales – dans lesquelles des recherches qualitatives plutôt que quantitatives sont menées – ont un cycle de vie plus long et un rythme de déploiement plus lent que les sciences dures. Même si notre société contemporaine évolue à un rythme effréné, les mécanismes sociaux prennent du temps à se déployer, du temps à se déceler, du temps à s’analyser. La recherche peut aussi avoir besoin de pages pour être valorisée et d’une lecture approfondie pour s’appréhender.
47S’il est important de publier des recherches sur des données qui soient toujours actuelles et pertinentes, les sciences humaines et sociales ne sont pas astreintes à la course à la découverte et à la publication en primeur de résultats de recherche.
48En outre, le travail social, en particulier, est souvent lié à des réalités locales en lien avec une organisation, une législation ou des politiques nationales, régionales ou communales.
49Le livre imprimé, dans les pages duquel on peut se replonger, n’est donc pas incompatible avec le déploiement des sciences humaines et sociales. Le soin apporté à l’objet livre, dans sa matérialité, participe également de l’ancrage de la recherche dans la cité.
Le type de lectorat
50La question du ou de la destinataire d’un ouvrage issu d’une recherche en sciences humaines et sociales a déjà été évoquée en termes d’écriture, on peut aussi s’intéresser au lectorat en termes de diffusion. Si ce sont les pairs qui sont visés, alors oui, la publication en ligne en libre accès peut faire sens. Ce mode de diffusion correspond souvent au retour de la recherche scientifique vers elle-même. Mais les directives actuelles des instances de soutien à la recherche et les institutions universitaires visent toujours plus à une vulgarisation de la recherche, à rendre les milieux académiques moins fermés sur eux-mêmes, à s’insérer dans la cité. Or, les sites sur lesquels les textes scientifiques sont mis en ligne sont peu connus du public intéressé non universitaire. Le livre imprimé permet une visibilité en dehors du sérail académique.
51Les chercheur•e•s sont encouragé•e•s à publier des textes scientifiques en ligne et souvent en anglais. De fait, on peut se demander qui sont les destinataires de telles publications. En publiant en anglais, ce ne sont pas les partenaires de proximité qui sont visés. Si la publication en anglais n’est pas sans conséquence sur la constitution du lectorat, elle a aussi des répercussions sur la production du texte lui-même. Soit une traductrice ou un traducteur doit être sollicité•e (ce qui augmente le temps de production et les frais), soit l’auteur•e pourra rédiger en anglais, mais rares sont celles et ceux qui seront aussi à l’aise dans cette langue que dans leur langue d’étude.
Le type de diffusion
52Il ne suffit pas qu’un texte soit publié gratuitement en ligne pour que ce texte soit lisible et visible par un large public. La valorisation de la recherche passe encore par la valorisation effectuée par les éditrices et éditeurs lors de vernissages, de tables rondes, de discussions autour d’un livre, de lectures, de mise à disposition en librairie, lors de colloques internationaux ou locaux, de comptes rendus dans des revues, d’articles dans la presse écrite, voire même sur des sites ou blogs, ou d’émissions radio, etc. Les Editions ies promeuvent leur catalogue au sein de l’institution, mais également dans des espaces publics du quartier, lors des Sorties ies – au café des Recyclables ou au restaurant Un R de famille, par exemple – lors de présentations dans des librairies – à la Librairie du Boulevard – ou encore, lors de manifestations en lien avec le livre : Salon du livre de Genève, d’Alger, Salon du livre du travail social (Caen), etc. –, lors de manifestations thématiques – Festival du film et forum international sur les droits humains –, lors de congrès et colloques internationaux ou de journées d’étude en lien avec le travail social – AIFRIS, UNAFORIS, congrès de la Société suisse de sociologie, etc.
53Le « libre accès » équivaut à une gratuité de lecture, mais pas forcément à la gratuité pour la bibliothèque,7 et en tout cas pas pour l’instance de production. Le travail éditorial conséquent effectué sur les manuscrits issus de recherches en SHS apportant une meilleure accessibilité et diffusion des résultats doit être rétribué. Ce mode de diffusion implique une rémunération des coûts de production plus grande pour les instances universitaires. Cet aspect doit être pris en considération dans leur budget. De même pour les instances publiques de soutien à la recherche. Il faut parfois avoir aussi recours à des instances privées pour soutenir une publication. On dénote actuellement déjà des frais très élevés d’APC pratiqués par certaines revues de grands groupes. Ainsi, un article de Guillaume Chillier, paru dans Le Courrier le 9 février 2017, rapportait les propos d’Olivier Legendre, conservateur numérique de l’Université de Clermont-Ferrand : « Tout comme les tarifs des abonnements avaient dérapé, les tarifs de l’OA [open access] dérapent ». Eliminer la possibilité de vendre un ouvrage, c’est réduire la possibilité de le promouvoir, de le rendre accessible à un plus large public, de faire en sorte qu’une partie des frais de production soient remboursés par cet apport financier.
54Il y a quelques années, d’aucun•e•s parlaient de la disparition du livre papier ; or les milieux professionnels du livre semblent revenir sur cette vision et l’idée d’une cohabitation entre papier et format électronique se répand. La lecture numérique ne semble pas décoller autant qu’anticipé et elle semblait même stagner en 2016 dans les pays anglophones (là où elle est la plus importante), donnant ainsi raison à Umberto Ecco et Jean-Claude Carrière : N’espérez pas vous débarrasser des livres (2009). Si l’émergence des publications électroniques, gratuites ou non, ne va pour l’heure ni remplacer ni éliminer les publications papier, elles présentent une possibilité supplémentaire de publication – propre à certains types ou formats de texte –, s’adressent à un public spécifique – bien que l’accessibilité technologique se veuille paradoxalement très large –, et, bien loin de simplifier le travail de production des ouvrages et le travail éditorial, le complexifient et l’augmentent (augmentant, de ce fait, les coûts de production…).
Conclusion
55Lors d’une journée d’étude à l’Université de Genève, intitulée « L’Open access dans les carrières académiques » (11 novembre 2016), Axel Marion,8 exposait la nécessité de viser 80 % de publications scientifiques en libre accès à l’horizon 2020 (100 % en 2024) – tout en insérant des mesures transitoires adaptées au paysage éditorial suisse. Il évoquait comme « forme alternative de publication » celle de « recréer des Presses universitaires en Suisse, dignes de ce nom afin qu’on puisse avoir, en utilisant notre potentiel non seulement d’infrastructures mais aussi évidemment de qualité du personnel académique […] On peut créer des outils de publication qui permettent de garder le contrôle […] et en même temps, on a cette qualité assurée par du peer review […] ». Axel Marion soutenait cette démarche pour la publication en libre accès, mais ce soutien peut également s’entendre pour des publications imprimées. De tels projets impliquent une volonté institutionnelle marquée et une politique éditoriale solide et résolument ouverte vers la cité. En finançant sa maison d’édition depuis plus de quarante ans et en ayant repensé et mis en place un nouveau projet éditorial depuis quelque trois ans, c’est ce à quoi s’attelle la Haute école de travail social de Genève.
56La diffusion de la recherche se modifie, les exigences par rapport à celle-ci aussi. La science, qu’elle soit dure, pure, exacte, humaine et/ou sociale, doit s’adresser au plus grand nombre et être « virtuellement » la plus accessible possible. Accessible en termes de visibilité, mais également en termes de lisibilité et d’intelligibilité. Dès lors, si des clés de compréhension de notre société pluraliste et multiculturelle, que l’on dit en crise, se doivent d’être exposées au plus grand nombre, des stratégies pour ne pas véhiculer des approches tronquées ou trop pointues des mécanismes sociaux complexes de notre environnement sont à favoriser. Prendre le temps d’exprimer, de comprendre, d’entrer dans la finesse de la réalité, des terrains, trouver les mots pour dire le monde et l’appréhender sont une manière de participer au projet démocratique. Voilà l’ambition qui peut être celle d’un service de publication d’une Haute école de travail social.
57Comme le « temps » de Proust, le livre n’est pas complètement perdu, pour autant qu’on le réinvestisse, voire le réinvente afin que sa capacité créatrice et son potentiel émancipateur puissent se déployer pleinement, en lui accordant le temps de la lecture.
Bibliographie
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Références bibliographiques
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10.4000/rfsic.3331 :Chartron, G. & Schöpfel, J. (2017). Open access et Open science en débat. Revue française des sciences de l’information et de la communication [En ligne], 11. Consulté le 11.01.2018 sur http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rfsic/3331
Chillier, G. (2017, 9 février). La coûts cachés du libre accès. Le Courrier, 3.
10.4000/books.ies.2838 :Cicourel, A. (2018). La justice des mineurs au quotidien de ses services. Traduction de Samuel Bordreuil. Genève : Editions ies.
Carrière, J.-C. & Ecco, U. (2009). N’espérez pas vous débarrasser des livres. Paris : Grasset.
10.4000/books.ies.1306 :Eckmann, M. & Földhazi, À. (2013). Articuler diversité et genre. Un défi pour les hautes écoles. Genève : Editions ies.
Mirénowicz, A. (2016, 21 avril). Bibliothèque : papier ou numérique ? Hebdo.ch. Consulté le 15.09.17 sur http://www.hebdo.ch/hebdo/culture/detail/biblioth%C3%A8que-des-lecteurs-et-des-livres.
Pahud, C. (2013). Editer… c’est imprimer ? Pourquoi, au fond, publier des ouvrages de sciences sociales ? Bulletin de la Société suisse de sociologie, 144, 9-12.
10.4000/books.ies.2523 :Parazelli, M. & Ruelland, I. (2017). Autorité et gestion de l’intervention sociale. Entre servitude et actepouvoir. Genève : Editions ies.
Notes de bas de page
1 Que soient ici remerciés Monica Battaglini, Marc Breviglieri, Stéphane Michaud, responsables de collection, et Marion Schmitz, chargée de la promotion et de la commercialisation des ouvrages des Editions ies, sans lesquel•le•s ce projet éditorial ne pourrait être mené à bien. Que soient aussi remercié e s les auteur•e•s qui ont l’audace de faire confiance aux Editions ies.
2 Pour plus de détails, voir les pages de présentation des Editions ies. Consulté le 31.01.2017 sur https://www.hesge.ch/hets/editions-ies/presentation-et-historique
3 Le nom des différentes collections est disponible sur le site des Editions ies. Consulté le 31.01.2017 sur https://www.hesge.ch/hets/editions-ies/informationsgenerales/collections
4 Pour plus de détails, voir la page Présentation et historique des Editions ies. Consulté le 18.05.2017 sur https://www.hesge.ch/hets/editions-ies/presentation
5 Consulté le 31.01.2017 sur https://0-www-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/catalogue-notebooksrecherche/open-access/Pages/default.aspx
6 Le FNS ne soutient les publications que si elles sont publiées au format numérique et en libre accès. Le FNS n’entre pas en matière pour les frais d’impression d’un ouvrage. Si un éditeur choisit d’imprimer un livre et de le commercialiser, l’ouvrage soutenu par le FNS devra être rendu disponible en libre accès simultanément. Le FNS soutient l’Initiative internationale OA2020 et revendique « une politique globale d’Open Access pour toutes les publications ». Consulté le 11.01.2018 sur http://www.snf.ch/fr/leFNS/points-de-vue-politique-de-recherche/open-access/Pages/default.aspx
7 En octobre 2017, la plateforme OpenEdition Books a lancé un projet de financement d’ouvrages en souscription par des bibliothèques, « OpenEdition Books Select, une collaboration entre éditeurs et bibliothèques pour promouvoir l’accès ouvert aux ouvrages académiques en langue française ».
8 Responsable du domaine « Politique des hautes écoles » de Swissuniversities. Vidéo consultée le 14.02.2017 sur https://mediaserver.unige.ch/play/98072
Auteur
Diplômée de Lettres modernes, elle est responsable du service des Editions ies de la Haute école de travail social (HES-SO/Genève). Elle exerce depuis plus de quinze ans dans le milieu éditorial universitaire. Elle entrevoit des similitudes entre son activité d’éditrice et celle d’une sage-femme.
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