Préhension
p. 315-320
Résumé
Le concept de « préhension » est un néologisme qui signifie « prendre en compte ». Proposé par Whitehead (1995), pour ce qui nous occupe, il permet de rendre compte des phénomènes subtils qui se produisent dans la rencontre* d’un être humain avec un autre être humain et également avec un animal, une plante ou une chose ou même une idée. Il permet de décrire l’événement de la transformation* mutuelle des êtres lorsqu’ils rencontrent d’autres êtres. En ce sens, il intéresse le travail social qui est essentiellement pratique de rencontre.
Extrait
1La préhension nécessite un donné que l’on appelle classiquement l’objet de l’expérience. Ce donné est préhendé par une entité que nous appelons habituellement un sujet*. Nous sommes encore ici dans la distinction classique entre sujet et objet. Mais l’idée nouvelle est que le sujet est constitué par la préhension elle-même. Les préhensions sont des expériences réelles, individuelles et particulières qui comprennent trois facteurs. Premièrement, le sujet qui préhende ou le préhendant, à savoir l’entité actuelle* pour laquelle cette préhension est un élément concret. Deuxièmement, le donné ou le préhendé. Troisièmement, le mode de préhension de ce donné par le sujet. Ce troisième facteur est la forme subjective de la préhension. Il indique comment ou de quelle manière un donné est exprimé dans le sujet. Le verbe « préhender » indique une activité du sujet par laquelle il préhende ce donné. Le sujet forme un sentir* du donné et cette activité fait naître la conscience et plus pr
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