Module 1 : La criminalité des étrangers – Une confrontation provocatrice
p. 105-107
Texte intégral
Contenu | Les jeunes discutent avec l’animateur-trice de la criminalité des étrangers. |
Groupe | Discussion en plénière. |
Objectif | Comprendre, par une analyse nuancée des données disponibles et des circonstances particulières, l’absurdité des affirmations de portée générale. |
Réalisation | Lorsque les élèves reviennent de la récréation, ils sont confrontés à la phrase écrite au tableau noir : « Tous les hommes sont des criminels. » En réponse à leurs exclamations, on peut répondre par d’autres déclarations provocatrices : Pourquoi y a-t-il si peu de prisons pour femmes ? Sans les hommes, les femmes pourraient vivre en paix ! etc. Cette discussion permet de soulever ensuite la question de savoir quelle est à leur avis la proportion d’étrangers parmi les personnes en prison. Deux jeunes sont invités à transcrire leur estimation sous la forme d’un graphique au tableau noir. Le résultat (en réalité : environ 50 %, chiffre à actualiser à l’aide de la statistique de la criminalité) peut ensuite être interprété de la manière suivante : compte tenu de la proportion d’étrangers dans la population, cette proportion paraît évidemment élevée ; en fait, cela tient essentiellement au « tourisme criminel » car, du point de vue statistique, les étrangers qui vivent et travaillent en Suisse ne commettent pas plus de crimes que les Suisses. |
Méthode | Le caractère provocateur de l’entrée en matière permet d’aborder par un biais différent la question émotionnellement chargée de la criminalité des étrangers. En analysant en même temps la phrase « tous les hommes sont des criminels » et les raisons pour lesquelles une personne peut se retrouver sur la mauvaise pente, des affirmations telles que « tous les étrangers... » ou « tous les demandeurs d’asile sont des criminels » deviennent elles aussi insoutenables. La confrontation brute avec la phrase écrite au tableau noir crée un climat teinté d’humour qui confère une certaine légèreté à la discussion. De surcroît, les jeunes sont sollicités à faire part de leurs réflexions et de leurs estimations, ce qui les conduit généralement à accepter volontiers de participer à une discussion sur un thème de ce genre. |
Discussion | Les jeunes sont invités à énumérer toutes les raisons possibles et imaginables pour lesquelles les hommes deviennent plus souvent des criminels que les femmes. Cela peut parfois donner lieu à des plaisanteries, un jeune pouvant dire, par exemple, qu’il se trouve que les femmes ont d’autres moyens de gagner rapidement beaucoup d’argent ; l’animateur-trice peut alors décider de poursuivre ou non sur ce thème. Toujours de manière provocatrice, on peut poser à l’ensemble des élèves des questions du genre : « Quelles raisons auriez-vous de devenir des criminels ? », « Pourquoi un Suisse deviendrait-il un cambrioleur ? Est-ce que ça vaut le coup ? », ou encore « Quels bénéfices peut-on attendre de la criminalité économique, par exemple de délits d’initiés ou d’ententes cartellaires ? » |
Attention | Une animatrice aura plus de facilité à lancer la discussion à partir de la phrase « tous les hommes sont des criminels » dans le but de provoquer les garçons - et notamment ceux qui nourrissent des préjugés. Un animateur peut néanmoins aborder le sujet de ta même manière. |
Durée | 30 à 50 minutes suivant l’intensité de la discussion. |
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Le Travail social à la recherche de nouveaux paradigmes
Inégalités sociales et environnementales
Claudio Bolzman, Joëlle Libois et Françoise Tschopp (dir.)
2013
Pédagogie de l’antiracisme
Aspects théoriques et supports pratiques
Monique Eckmann et Miryam Eser Davolio
2002
Mineurs confiés : risques majeurs ?
Étude de droit suisse sur la responsabilité civile, contractuelle et pénale des adultes qui prennent en charge des mineurs hors du cadre familial
Yves Delessert
2018
Une école de son temps
Un siècle de formation sociale à Genève (1918-2018)
Didier Cattin (dir.)
2019