Chapitre 1. Le militantisme et la reconnaissance de l’élève d’origine étrangère : l’exemple du Centre de Contact Suisses-Immigrés
p. 35-50
Texte intégral
« La réflexion autour de l’école est un cheval de bataille du CCSI depuis sa création »37
1Le Centre de Contact Suisses-Immigrés est né en 1974, à l’initiative du Centre Social Protestant qui voulait regrouper différentes associations telles que l’« Association des travailleurs espagnols », l’« Association des travailleurs portugais » et les « Colonies libres italiennes » afin de pouvoir réfléchir sur la problématique de l’immigration et créer les solidarités nécessaires autour de la population38.
2Le but était aussi de pouvoir répondre sur la place publique aux initiatives xénophobes qui se succédaient, les associations n’ayant pas droit à la parole publique ne pouvaient se défendre :
« C’était le moment Schwarzenbach, il y a eu des votations qui se sont succédées à peu près toutes les années. Entre 71 et 76, il y a eu toutes sortes d’initiatives. Parce qu’en fait le Centre c’était à la fois un lieu un peu politique où se combattaient et se lançaient des initiatives. Il y avait – et c’était un peu notre philosophie – des permanences pour récolter des témoignages, créer des éléments d’information sur des problématiques et il y avait aussi un groupe de travail qui se chargeait – dit synthétiquement – de faire changer les choses. Ce n’était pas toujours si… Et puis le Centre en tant que tel avait des fonctions plus politiques, de débats politiques, lançait des initiatives, et petit à petit il est aussi devenu un lieu d’accueil, c’est-à-dire les gens, les parents venaient et se sont créées petit à petit des permanences. Et puis, par rapport à l’école c’était un peu le premier thème »39.
3Une fois le Centre de contact créé, des groupes de réflexion travaillant en différentes commissions se sont formés, tels que le groupe école, le groupe de formation professionnelle ou le groupe de la culture.
4Aujourd’hui, le Centre organise différentes permanences dont la permanence « École et formation post-obligatoire ». Le CCSI travaille dans l’optique de développer les droits des personnes immigrées et d’influencer la politique en la matière. Il a pour objectifs de40 :
conseiller, soutenir et accompagner dans leurs démarches les travailleuses et travailleurs migrant-e-s ainsi que leur famille
favoriser le dialogue entre les associations suisses et étrangères, de même que la compréhension entre personnes issues de milieux socioculturels différents
participer au développement d’une société plurielle et démocratique
5Notre intérêt pour cette association découle, d’une part de sa lutte constante pour défendre le travailleur immigré ainsi que sa famille et de sa lecture critique d’une politique et d’une économie qui pensent les hommes en termes de « national » versus « non national » ; d’autre part, de l’implication du Centre à propos de l’enfant migrant par rapport à l’école et de son implication pour améliorer la situation ainsi que le statut de ce dernier.
6Selon des membres de cette association, le CCSI aurait régulièrement cherché à établir des liens avec le Département de l’instruction publique, l’objectif du Centre étant de « changer l’école » pour qu’elle ne « s’adresse » plus seulement aux élèves « genevois » mais aussi aux élèves migrants. Les objets de revendications du CCSI tels que la reconnaissance des langues d’origine des élèves immigrés, la formation des enseignants sur les problématiques de l’immigration, l’accès à la scolarité obligatoire des jeunes sans statut légal font aujourd’hui partie de l’école genevoise. Nous pensons donc que le CCSI est un organe influent dans la construction du consensus moral vis-à-vis de l’élève d’origine étrangère.
7Ainsi, au moyen de rapports d’activités du Centre, de différents textes récoltés, d’un entretien effectué avec une militante ayant participé à la naissance du Centre et y travaillant toujours au moment de l’enquête, ainsi qu’au travers de réunions de membres du CCSI et de personnes ayant participé aux débuts du groupe-école, nous allons mettre en évidence les revendications du Centre vis-à-vis de l’institution scolaire concernant les élèves migrants.
8Suite à la lecture de ces textes, nous mettrons en évidence deux thématiques concernant notre objet d’étude. Il s’agit premièrement de la constitution du Centre et de sa lutte pour une égalité de traitement entre Suisses et immigrés. Et deuxièmement, nous mettrons en évidence l’implication du Centre en faveur d’une reconnaissance de l’enfant de travailleur migrant par l’école, notamment au niveau de la reconnaissance des cultures et des langues ainsi qu’au niveau de la lutte contre la ségrégation et la sélection des enfants d’immigrés.
Contre les critères du « national/non national », pour une politique humaniste
9Comme en témoigne une membre active du Centre depuis sa création, les travailleurs migrants espagnols étaient très mal accueillis en Suisse dans les années soixante et septante. Elle nous raconte son arrivée en Suisse en tant qu’immigrée :
« Alors quand je suis venue, je crois que c’est le choc de mon arrivée qui m’a fait m’engager à quelque part. J’étais très choquée par l’accueil de l’immigration à la gare, on était vraiment du bétail. Ils ne nous recevaient pas, ils nous adressaient comme des moutons, dans une espèce de centre qui était juste derrière Montbrillant, pour subir la visite médicale pour regarder si on était en bonne santé, si on était pas en bonne santé, on était renvoyé en retour. Donc c’était effectivement des travailleurs qu’ils attendaient pas des hommes ou des femmes ».
10Le fait d’avoir été aussi mal traitée l’a amenée à s’engager pour défendre les droits des travailleurs immigrés. Ainsi elle s’est engagée tout d’abord dans une association de travailleurs espagnols avant de participer à la naissance du Centre de contact en 1974 à la suite du regroupement d’associations de travailleurs immigrés espagnols, italiens et portugais.
11Ainsi, des Suisses et des immigrés ont réfléchi ensemble aux possibilités d’améliorer le traitement des travailleurs immigrés et plus tard de leur famille. La préoccupation était alors d’obtenir (ou de tendre à) une égalité de traitement entre Suisses et travailleurs immigrés. Il fallait s’opposer à l’initiative Schwarzenbach et travailler pour que les travailleurs immigrés puissent être considérés comme des êtres humains malgré leur absence de passeport suisse.
12Les rapports d’activité de la fin des années 1980, début des années 1990 font souvent référence aux mouvements xénophobes. Le CCSI collabore à des projets en faveur de l’égalité des droits et de la solidarité41. Le CCSI remarque que la politique fédérale en matière d’immigration fait une différence entre les ressortissants des pays de l’Espace Économique Européen et des pays occidentaux et entre les ressortissants des autres parties du monde tel que le « Tiers-Monde ».
« Face à ce contexte, qui nous interroge et auquel il est parfois difficile, voire impossible de donner des réponses significatives, nous devons, nous, Centre de Contact Suisses-Immigrés, parmi toutes les associations démocratiques de ce pays, rester fidèle à notre devise et sans cesse relever le défi de l’égalité des droits et de l’intégration des communautés immigrées dans notre société »42.
13Le CCSI se définit en mars 1992 non seulement comme étant un lieu d’accueil individuel et un lieu de collectivisation des problèmes spécifiques liés à la migration, mais aussi comme un lieu de réflexion politique en vue de proposer des améliorations et des changements en matière de politique suisse de l’immigration43. Dans cette optique, avec Mondial Contact, le CCSI se considère à l’origine de l’adoption d’une loi sur l’intégration dans le canton de Genève et de la création d’un Bureau de l’intégration des étrangers (BIE) qui a suivi la création de cette loi. Les premières Assises de l’intégration se sont tenues en 2003. Leur objet était de montrer que l’intégration n’est pas seulement une affaire individuelle, mais qu’elle relève aussi de la responsabilité de l’État44. De même, à l’occasion du 25e anniversaire du Centre de Contact, Mme Ruth Dreifuss, alors Présidente de la Confédération, écrit à l’attention du Centre un message de sympathie dans lequel elle fait référence à tout le travail effectué par le CCSI. Elle fait référence à la nouvelle Constitution fédérale qui cherche à protéger explicitement la dignité humaine et l’égalité de tous les êtres humains devant la loi, qui assure la protection devant la discrimination et qui formule des objectifs sociaux, tel que l’épanouissement personnel de tous les enfants : « Elle exprime notre but commun : une société pluriculturelle et ouverte, une société dont les membres considèrent la diversité comme une chance »45.
14La politique en matière d’immigration ne semble cependant pas être encore à cette image selon une membre active du CCSI :
« Tous ces enfants qui ne peuvent pas accéder à des études, pour rester ici doivent passer par la loi de l’immigration. Et la loi de l’immigration, nous savons tous ce qu’elle est. Il y a une fermeture à toutes les personnes en provenance extra-européenne. Il y a la loi sur l’asile qui se durcit. Mais la non entrée en matière pour des permis de séjour pour les personnes qui sont extra-européennes, c’est un handicap majeur pour que les enfants puissent par la suite rester ici. Cette politique d’immigration – entre les accords bilatéraux et la LEtr –… ils sont en train de mettre sur pied une politique à deux vitesses, donc en train de mettre un apartheid. Les européens sont les bons migrants et il y a les autres que l’on ne va pas admettre. Alors je ne sais pas si le Centre va réfléchir autour de cette problématique, mais même s’il y réfléchit je vois mal comment le centre à lui tout seul peut changer une politique générale de l’immigration ».
15Cette personne considère que la xénophobie n’a pas diminué depuis les années 1970. Les mouvements xénophobes se sont regroupés aujourd’hui en partis, tel que l’UDC, dans lesquels se retrouvent, selon elle, toutes les personnalités qui lançaient à l’époque des initiatives xénophobes :
« Donc tous ces mouvements prennent de l’ampleur, ne sont pas en train d’être réduits, mais ils prennent de l’ampleur parce qu’ils l’auraient prise de toute façon parce que c’est une mouvance normale, parce que dans le monde, tout empire. L’économie privilégie certains pays au détriment d’autres, la globalité du marché appauvrit certains pays au bénéfice de certains autres ou de certains groupes financiers au détriment des personnes elles-mêmes. Et donc l’économie aujourd’hui est au bénéfice de grands groupes financiers. Ils ne répondent plus aux besoins économiques des individus résidants dans le pays et donc les pays deviennent de plus en plus pauvres et dans certains pays les gens sont obligés d’immigrer. Donc il y a une mouvance immense qu’aucune loi de l’immigration ne va pouvoir limiter, arrêter. Les barbelés n’ont jamais arrêté le passage des frontières, les lois de l’immigration ne les arrêteront pas, la faim est très forte ».
16Aujourd’hui, selon cette militante, pour les gens, excepté pour les humanistes, l’immigration n’est plus un acquis, mais est devenue un problème. Elle remarque cependant que les xénophobes ont toujours existé, même quand la situation était florissante, qu’ils crient toujours à l’invasion ou à la délinquance quelle que soit la réalité.
Pour une reconnaissance de l’enfant de travailleur migrant par l’école
17Cette deuxième partie concernant le CCSI va mettre en évidence les réflexions et actions du Centre en faveur d’une reconnaissance par l’école de l’enfant de travailleur migrant, ainsi que la lutte qu’il a mené contre la ségrégation vis-à-vis des enfants immigrés et de leur sélection.
Valorisation et prise en compte des cultures et des langues
18« Le fait que l’école tienne compte de la culture des enfants donne la possibilité de mieux affirmer cette dernière et de ne plus simplement la nier. »46 La reconnaissance du travailleur immigré comme être humain passe, pour les associations de migrants, par la reconnaissance de la culture des immigrés et la récupération de leurs racines. Ainsi, le CCSI a rapidement cherché à valoriser la culture des immigrés et à aider ces derniers à la conserver :
« Il faut que les associations d’immigrés fassent attention à ne pas devenir des ghettos mais la récupération des racines et le maintien des racines me semble primordial et nécessaire pour l’homme… surtout pour l’homme migrant puisque quand il va dans un pays où il est interdit de séjour, il n’est pas reconnu comme individu ou très difficilement, donc il faut qu’à quelque part il retrouve sa dignité et sa reconnaissance d’individu et ça tu peux le retrouver à l’intérieur même de tes propres compatriotes. Donc pour moi, les associations de types régional ou culturel de l’immigration sont nécessaires, sont une bonne chose. Parce que de la même façon où tu seras plus à même de t’intégrer, si tu connais tes propres racines, et si tu as été reconnu quelque part comme individu c’est un pont vers l’intégration… pour moi c’est ça. C’est pour ça que l’immigration actuelle a tant de difficultés selon moi à s’intégrer, c’est parce qu’ils n’ont pas les moyens de mettre sur pied des associations qui les réaffirment comme individus au-delà de leur statut d’étrangers »47.
19Dans cette optique, au niveau de l’école, le CCSI a travaillé à transmettre le message – résultant de nombreuses recherches – signifiant que la pratique de la langue d’origine en famille n’est pas pour l’enfant immigré un obstacle à l’acquisition ultérieure ou simultanée de la langue du pays d’accueil :
« On a fait connaître l’importance de la langue d’origine pour un bon apprentissage du français ce qui était vraiment un tabou à l’époque quand on réfléchissait autour de la question. La tonique générale dans les écoles était que les enfants devaient coûte que coûte parler français. C’était interdit de parler leur langue d’origine. Et puis, nous on a démontré que le bon apprentissage d’une langue se fait par le biais de ceux qui la parlent le mieux. Parce qu’on disait aux enfants qu’ils devaient parler aussi français à la maison, qu’ils devaient dire à leurs parents de leur parler français aussi. Alors on a démontré – on avait une brochure qui avait été préfacée effectivement par Föllmi48 dans laquelle on démontrait que bien connaître la langue d’origine c’était un atout dans l’apprentissage d’autres langues et non pas l’inverse »49.
20Dans les années 1980, le groupe école du CCSI50 écrit que les enfants immigrés se trouvent face à des difficultés particulières à l’école. Pour les membres du CCSI, les difficultés sont dues à différentes causes telles que l’insécurité politique, sociale et économique des parents. De même, le texte note que la xénophobie et l’insécurité empêchent les enfants de s’investir pleinement dans leurs études. La critique est faite d’une école qui « ne favorise et ne tient compte que d’une seule forme de culture qui est celle des privilégiés, ignorant celle du milieu populaire »51. On souhaite dans ce texte qu’un effort soit fait pour aller vers l’intégration de plusieurs cultures à l’intérieur de l’école :
« Dans les contenus enseignés, les enfants de milieu populaire, et notamment les enfants immigrés, ont beaucoup d’éléments enrichissants à apporter. (…) Plus particulièrement pour les enfants immigrés, l’école devrait valoriser les apports linguistiques et culturels originaux qu’ils possèdent. Ils devraient être reconnus au même titre que les capacités dans les matières actuellement reconnues par l’école » (p. 4).
21Le texte conclut que la question des enfants immigrés met en cause – de façon particulièrement claire – toute l’école suisse ; sa structure, son fonctionnement, ses contenus. On y souhaite que les parents immigrés travaillent avec les parents d’autres milieux populaires et quiconque voudrait changer profondément l’école (p. 4).
22En octobre 1983, un Forum sur le thème « École et immigration » a été organisé, soutenu officiellement par le Département de l’instruction publique. Le groupe de travail a écrit un document sur les résultats des recherches menées et présentées au Forum52.
23On parle dans ce document du phénomène de sélection accrue auquel sont soumis les enfants immigrés, des causes des difficultés d’ordre économique et social de ces enfants, qui sont aussi présentées comme étant dues au fonctionnement de l’école suisse. On y relève notamment que l’école ne fait rien ou presque rien pour les enfants immigrés, que l’école demande l’adaptation au lieu de l’intégration, qu’elle ne reconnaît pas ce que l’élève amène avec lui qui pourrait pourtant apporter quelque chose dont pourrait profiter la classe entière. On regrette le fait que l’école ne fasse rien pour considérer réellement les autres cultures, alors qu’elle pourrait justement être un lieu d’intégration de toutes les cultures (p. 1).
24On peut aussi lire dans ce document53 :
« En ce qui concerne les enfants immigrés, le respect signifie respecter aussi la culture dont ils sont porteurs. De la demande d’une part, de considérer l’enfant migrant comme égal à l’enfant genevois sur le plan du développement de sa personnalité et sur le plan de l’égalité des chances face à l’école. Cela demande d’autre part, de tenir compte du fait que l’enfant étranger est en même temps différent de l’enfant genevois sur le plan de l’origine nationale, de la langue (ou des langues) qu’il parle, de la culture qui lui est propre » (p. 12).
25Ainsi, le groupe école demande à ce que l’intégration des enfants immigrés soit améliorée et que la langue des immigrés soit reconnue et acceptée54 :
« Nous considérons que la reconnaissance et l’acceptation de la langue des immigrés à une importance décisive pour l’équilibre de la famille. En effet, pour ne pas rompre cet équilibre, il faut que les parents immigrés se sentent acceptés en tant que tels. Il faut qu’en s’intégrant dans le pays d’accueil, ils ne soient pas obligés de renier leur mode de vie, leur tempérament, leur langue. Si cet équilibre n’est pas préservé, si les parents se sentent rejetés, honteux de leurs origines, peu sûrs d’eux, comment l’enfant pourra-t-il affronter sereinement le monde extérieur et l’école en particulier ? » (p. 5).
26Les cours de langue et de culture participent de cette volonté de reconnaissance de l’individu et de sa culture.
« C’était tout simple avec les cours de langue et de culture. Ils devaient permettre aux migrants de continuer à être ce qu’ils sont tout en s’intégrant. Donc un des aspects c’était qu’ils apprennent le français tout en continuant à pratiquer leur langue d’origine, et le second c’était qu’ils puissent garder un pied dans leur communauté. Une double médiation, une médiation vers la société d’accueil et une médiation vers la société d’origine »55.
27Le groupe de travail « École et immigration » critique dans un compte-rendu56 le peu de cas fait de la note de langue étrangère (espagnole, italienne, etc.) des cours de langue et de culture, le peu d’encouragement de la part des enseignants pour que les enfants suivent les cours d’italien ou d’espagnol, les difficultés pour obtenir des salles de classe pour ces cours, l’importance attribuée aux difficultés linguistiques des élèves lors du passage à des filières supérieures etc. Ainsi, l’instauration des cours de langue et de culture semble avoir été au début une tâche quelque peu laborieuse :
« Il fallait à la fois les défendre ces cours parce qu’ils étaient mis en doute par le ministère italien au niveau des financements. C’était d’ailleurs un peu à cette origine-là qu’ils ont créé une association de parents italiens. Et puis, d’un autre côté, il fallait un peu leur donner une assise parce qu’au niveau public enseignants-parents, ce n’était pas forcément quelque chose qui était intégré, c’était souvent vécu comme une perte de temps, une dispersion. C’était une loi à l’époque et les enseignants râlaient toujours parce que les enfants devaient arrêter l’école pour faire de l’italien, c’était inacceptable de quitter l’école pour faire de l’italien… Il y a eu beaucoup d’histoires, et ils s’arrangeaient pour mettre les épreuves pendant les heures, quand les enfants n’étaient pas là. On est arrivé, je me rappelle, dans une école à organiser des soirées parce que le concierge et les enseignants ne voulaient absolument pas nous prêter des salles parce qu’ils disaient que les élèves leur piquaient le matériel »57.
28En 1984, le CCSI faisait part des différentes mesures existant en faveur des élèves d’origine étrangère58. Il citait les cours d’initiation et de consolidation du français mis en place par le DIP à l’école primaire pour les élèves ne parlant pas couramment le français, les bibliothèques scolaires mettant à disposition des livres en différentes langues, en particulier en italien et en espagnol, les directives concernant l’ouverture de l’école primaire aux parents et les expériences « portes ouvertes », ainsi que la mise à disposition par les autorités genevoises de locaux où peuvent avoir lieu les cours de langue et de culture. Le CCSI écrivait aussi que d’autres mesures devaient être prises telles que la formation des maîtres, l’institution de contacts réguliers entre enseignants de l’école genevoise et enseignants des cours de langue et culture d’origine, l’instauration de voyages d’étude dans des pays d’émigration, l’institution d’une « Journée interculturelle », ainsi que l’introduction dans les programmes de l’interculturalité (thèmes liés à la culture d’origine d’élèves migrants, chansons, poèmes, littérature, histoire, géographie, etc.).
29En 1989, le CCSI fait encore l’inventaire de tout ce qui se fait dans le domaine de la scolarisation des enfants migrants. Ainsi, le rapport d’activités 1988-1989 fait référence à la permanence école qui reçoit des parents immigrés et qui sert parfois de lien avec les enseignants, à l’introduction de cours de langue et culture albanaise à l’école des Eaux-Vives, à l’aide pour une mise sur pied d’une association de parents portugais, à l’incitation à proposer des formations pour les enseignants sur la question des enfants migrants, au travail sur la réédition de la brochure rappelant l’importance de la pratique de la langue maternelle en famille, ainsi qu’au travail pour le droit à l’éducation de tous les enfants notamment de ceux qui n’ont pas de statut légal59.
30En novembre 1994, la commission école du Centre a organisé une journée d’études sur « l’École ouverte aux langues » afin de réfléchir notamment sur les manières d’intégrer dans le système scolaire une reconnaissance des langues des élèves issus des communautés migrantes.
Contre la ségrégation et la sélection des enfants d’immigrés
31Le CCSI, très rapidement, s’est opposé à la mise en classes spéciales d’élèves d’origine étrangère. Pour les personnes du Centre un amalgame était fait entre le retard dans le développement de la langue et celui de l’enfant :
« Très souvent quand les enfants avaient des problèmes linguistiques, on les mettait dans des classes spéciales qui à l’époque étaient destinées surtout à des enfants qui avaient un retard, un retard parfois effectivement cyclique. Mais nous on s’évertuait à dire que les enfants migrants n’étaient pas retardés dans leur développement. Ils ont des méconnaissances ou une ignorance de la langue du pays mais celles-ci peuvent être rattrapées par des structures qui pourraient être mises sur place »60.
32Différentes personnes, dont des enseignants, faisaient partie du CCSI et ont eu des rencontres avec le DIP, dirigé à l’époque par André Chavanne61 puis par Dominique Föllmi. Ces rencontres ont abouti à la mise en place de classes d’appui pour les enfants non francophones, structures visant l’arrêt du placement de ces enfants d’origine étrangère dans les classes spéciales. Des cours de rattrapage de français ont également été proposés pour permettre aux enfants de travailleurs migrants de rester dans les classes ordinaires.
33La scolarisation des enfants d’origine étrangère sans statut légal a toujours représenté un domaine prioritaire de réflexion et d’action pour le CCSI. Les enfants sans statut légal ne pouvant être pris en charge par l’école publique, le CCSI a mis sur pied une expérience d’accueil et de préparation à la scolarisation d’enfants sans statut légal :
« En 81, ce qu’on a mis en évidence, c’était effectivement le fait qu’il y avait des enfants, à l’époque surtout des espagnols et des portugais, qui restaient sans école parce que leurs parents étaient au bénéfice d’un permis A et n’avaient pas droit au regroupement familial et donc ces enfants restaient à la maison non scolarisés et l’épouse et les enfants venaient rejoindre les parents malgré l’impossibilité de légalisation. C’est à ce moment-là qu’on a commencé à développer la thématique et chercher un centre qui faisait des cours directement au centre de contact pour les enfants qui n’assistaient pas à l’école. C’était nécessaire pour démontrer le besoin, pour demander tout changement ou modification, il fallait démontrer que le besoin existait »62.
34Cette expérience entamée en 1981 permettait à une vingtaine d’enfants de bénéficier d’une formation scolaire. Ne pouvant cependant pas se développer dans les conditions du moment (le nombre d’enfants encore sans école, les moyens limités), le CCSI souhaitait pouvoir développer grâce à un budget plus conséquent l’instauration d’une structure d’accueil et d’encadrement pour des enfants sans statut légal63. Selon Pilar Ayuso, l’objectif était de créer des mécanismes qui permettraient de mettre sur pied des structures plus solides et de faire reconnaître par la ville de Genève le droit à l’éducation, ainsi, d’enlever l’obligation de présentation d’un permis de séjour pour être accepté à l’école.
35Ainsi, petit à petit des complicités et des solidarités se sont mises en place dans l’administration genevoise. Le CCSI souhaitait voir les autorités genevoises admettre et tolérer, de manière officieuse au moins, cette école de « clandestins » et mettre des moyens à disposition.
« Il y a eu le DIP, l’économat cantonal qui nous mettait le matériel à disposition, et puis il y a eu une tolérance d’intégration dans l’école publique par paliers. Tout au début, c’était Chavanne mais par la suite Follmi a accepté d’entretenir, de forcer la main aux autorités pour que les enfants dont le père avait 3 ans de permis A puisse intégrer déjà l’école sachant que l’année d’après son permis serait transformé et le regroupement familial une réalité. Ça c’était depuis les années 87, 88. Ils ont commencé à admettre dans les écoles sans le permis de séjour les enfants dont le père était en 3e année, après en 2e année et ça nous a amené jusqu’en 1991 avec la déclaration du canton pour le droit à l’éducation qui a effectivement décidé que l’école était ouverte indépendamment du permis de séjour des parents »64.
36Ainsi, il semble qu’il y ait eu petit à petit une certaine ouverture face aux problématiques soulevées par le Centre concernant les enfants d’origine étrangère, notamment au niveau des enfants sans statut légal. Les enseignants, suite aux formations organisées par le SENOF (Service des élèves non francophones), les inspecteurs et les représentants du DIP étaient devenus plus sensibles à la question :
« Il y avait comme une espèce de travail un peu en toile. Il y avait ces cours de langue et culture, il y avait cette brochure de langue maternelle. Il y a eu ces cours de formation au SENOF où en fait les enseignants petit à petit intéressés par cette problématique venaient à des cours et qui étaient un peu des cours artisanaux. Et finalement, ça a pu former probablement des centaines de gens et finalement toutes ces questions, en en parlant, il y a eu une certaine sensibilité qui s’est créée. C’est un peu une stratégie, pas tellement concertée mais qui a permis à la problématique de petit à petit être visible, réfléchie entre les gens. Il y a eu petit à petit des choses qui ont été prises en charge par le Département, mais c’est vrai qu’à l’origine on était souvent seuls »65.
37En 1989 est paru un livre Enfant cherche école, écrit par Christiane Perregaux et Florio Togni, tous deux membres actifs du Centre de contact. Ce livre, réalisé en collaboration avec l’AGRES (Association genevoise pour la reconnaissance et l’encadrement des enfants sans statut légal), a sans doute participé pour beaucoup à la mise en place d’une solution pour la scolarisation des enfants sans statut légal66.
38Suite à l’obtention en 1991 du droit d’éducation obligatoire pour tous les enfants quel que soit leur statut, le CCSI s’est penché sur le problème de l’apprentissage pour les jeunes illégaux, ces derniers ne pouvant pas suivre un apprentissage en entreprise, l’apprentissage étant considéré comme activité lucrative et soumis à contingentement. Le but du CCSI est alors d’obtenir que l’apprentissage soit considéré comme une formation67. Ainsi, la problématique des années 2000 est toujours pour le Centre celle de l’accès à la formation après l’école obligatoire des jeunes au statut précaire68. La question n’étant toujours pas résolue :
« Parce que nous nous trouvons dans des situations très difficiles des enfants qui sortent du cycle d’orientation et qui ne sont pas à même de continuer éventuellement le collège pour faire une formation universitaire ou qu’une fois finie l’école de commerce ou l’école de culture générale, ne peuvent pas aller plus loin parce qu’ils ne sont pas à niveau, ou bien qu’ils ne sont pas acceptés à l’école de commerce ou à l’école de culture générale et qu’ils doivent faire une formation. Alors là, pour ceux qui peuvent suivre la filière scolaire et universitaire il n’y a pas de problèmes, mais ce sont les moins nombreux… »69.
39Aujourd’hui, le discours véhiculé par les médias, ou par certaines analyses de l’enquête PISA par exemple, diffuse l’idée que les enfants étrangers freinent les enfants suisses. À propos du souhait affiché par certains de séparer les enfants suisses des enfants étrangers, une membre active du centre s’exprime en ces termes :
« Je ne suis pas d’accord. Autant je suis d’accord de mettre des moyens supplémentaires pour aider à avancer ceux qui ont au départ certaines difficultés, autant séparer les enfants entre national et non national ce n’est pas une bonne chose, pas même pour les Suisses. Parce que d’abord, ils vont développer une identité de supériorité qui est très mauvaise pour les individus, donc ils vont être – selon moi – des personnes qui vont penser plus tard être meilleurs et supérieurs. Et puis d’abord parce que rien n’a été démontré que les Suisses sont plus intelligents que les étrangers qui arrivent, ensuite parce qu’un retard dû à la langue est récupérable, il faut développer des moyens pour récupérer ce retard, mais séparer les enfants créer des différences d’individus et donc – à quelque part… mettre une barrière qui va être source de racisme par la suite. C’est un peu comme les classes spéciales qu’il y avait à l’époque. Il n’est pas démontré que les étrangers sont plus bêtes… Les espagnols ont des réussites scolaires très très satisfaisantes, et les Italiens aussi. Peut-être parce que c’est une ancienne immigration et donc ils ont rattrapé, et les parents, conscients, ont voulu que leurs enfants avancent très vite ».
40La causalité attribuée ici aux difficultés scolaires est liée à la précarité juridique de certaines populations à qui la Suisse ne permet pas une installation stable :
« Le problème pour moi, c’est que les migrations qui arrivent maintenant, sont des migrations dont les mécanismes de séjour sont très précarisés et donc ces personnes ne sont pas à même, déjà inquiètes par leur survie ou leur continuité de séjour, de motiver leur enfant dans leur suivi scolaire. Je pense que c’est là que se trouve déjà la difficulté actuelle. C’est que les migrations qui pensent pouvoir rester définitivement, les gens ont pu établir des règles de vie et un intérêt manifeste. Dans l’immigration actuelle, mais tu ne peux pas savoir combien la précarité des permis est réelle ! Et donc je trouve que c’est là que se situe le plus grand problème, le retard de ces enfants. Donc la possibilité des parents de pouvoir faire des projets de vie parce qu’ils ne savent pas de quoi le lendemain est fait ne leur permet pas non plus d’accompagner leurs enfants dans une démarche scolaire plus poussée »70.
Commentaires
41Cette modeste analyse historique du Centre de contact Suisses-Immigrés donne l’impression que les sujets de réflexions et de mobilisations du Centre seraient à la base des dispositifs et actions organisés par l’institution scolaire en faveur des élèves migrants. Il semble que le Centre soit un acteur pilier de la réflexion sur la question de l’élève d’origine étrangère à Genève, ainsi qu’un interlocuteur privilégié $, voire « obligé », du Département de l’instruction publique.
42En 1984, après dix années de bénévolat, le CCSI a été reconnu d’intérêt public. Si le Centre a été accepté à cette époque comme suffisamment légitime pour devenir une association subventionnée par l’État, c’est en partie dû à une préoccupation de plus en plus effective concernant la thématique des personnes d’origine étrangère.
43Cette question est devenue un objet de réflexion suffisamment évident et consensuel, pour que le Centre soit reconnu, ce qui n’était par exemple pas encore le cas au début des années septante. Ainsi, le fait de reconnaître le CCSI d’intérêt public en 1984, d’instituer dans les années 2000 une loi sur l’intégration dans le canton de Genève, ainsi qu’un Bureau de l’intégration des étrangers (BIE) témoigne de l’effet de construction d’une réflexion et de la mise en place de structures autour de la question de la personne immigrée. En trente ans, le CCSI est devenu une institution qui emploie un certain nombre de personnes et qui est une référence sur les questions relatives à la migration.
44Les paroles ci-dessous montrent aussi l’évidence pour les membres du CCSI de l’influence du Centre sur la politique de l’institution. Il semblerait d’ailleurs que l’institution ayant répondu à certaines demandes du Centre en matière de scolarisation des élèves d’origine étrangère, le besoin d’un groupe école soit devenu moins grand. Cela expliquerait la dissolution du groupe école en 1994 (environ), malgré les améliorations qui seraient encore à apporter :
« Les gens se sont d’abord regroupés autour d’une thématique. Après ça a été assumé par l’institution scolaire tant bien que mal. C’était aussi quand les cours de langues étaient acceptés avec une certaine crédibilité, que les communautés pouvaient accéder à des… prestations… toutes sortes de ces thèmes-là étaient assumés, – je ne dis pas que maintenant il n’y a plus besoin d’un groupe école, il y a probablement d’autres thématiques, mais on avait un peu l’impression du devoir accompli. Il est un peu mort je dirai de mort naturelle, heureuse ». Bon, sans pour autant dire que toutes les thématiques de l’intégration scolaire et de la scolarité sont résolues parce qu’elles ne le seront jamais puisque l’école ne vit pas sous une cloche politique »71.
45Aujourd’hui, le groupe école est peut-être en phase de reconstitution, mais le véritable problème est – d’après un de ses membres – qu’il est plus difficile aujourd’hui d’obtenir une forte mobilisation. Le souhait de permettre aux jeunes sans statut de suivre une formation professionnelle, celui de développer une sensibilité autour des nouvelles migrations chez les enseignants du cycle d’orientation et de les former à ce sujet par l’IFMES (Institut de formation des maîtresses et des maîtres de l’enseignement secondaire du canton de Genève) est présent mais ces projets ne semblent pas facilement réalisables ; la question de l’apprentissage des jeunes sans statut dépendant en partie de la loi nationale, les thématiques transversales telles que la question des migrations ne faisant que peu objet de formation dans le cadre de l’IFMES d’autre part.
46Aujourd’hui – où « faire des économies » est le mot d’ordre – on peut se poser la question de l’avenir des moyens attribués par le DIP aux élèves d’origine étrangère. Selon une des membres du CCSI, les restrictions se font effectivement sentir dans certains domaines ; le SENOF a « disparu », le nombre d’enseignants GNT (généralistes non titulaires) a tendance à diminuer, plus personne n’est chargé officiellement d’organiser les cours de langues et de cultures, notamment au niveau des locaux.
47Lorsque l’on se penche sur les manières du Centre d’appréhender les inégalités, on observe que la paire de lunettes employée pour lire les inégalités est celle du national versus non national. Ce choix correspond à une logique de base du Centre consistant à montrer les injustices subies par les personnes étrangères et à faire en sorte que plus de droits leur soient accordés. Son nom même Centre de Contact Suisses-immigrés, montre que l’objectif est de faire un trait d’union entre les Suisses et les immigrés ; que les immigrés doivent être intégrés, aidés par les Suisses, que les étrangers et les nationaux ne doivent pas rester chacun dans leur coin, mais qu’il doit y avoir relations, collaborations, discussions, etc. entre eux.
48Bien que la question sociale soit souvent sous-jacente à la question immigrée (on fait référence aux inégalités Nord-Sud, à la politique des cercles, à la précarité), la manière du CCSI de définir les inégalités ou les différences ne s’est jamais située principalement au niveau des classes sociales. Bien que la question des classes sociales ait pu être plus présente dans le discours de certaines personnes du CCSI dans les années septante, lors de sa création, il n’a pas été choisi de le nommer Centre de contact Bourgeois – Prolétaires, par exemple, mais bien, dès le début, Centre de Contact Suisses-immigrés.
49Voici ci-dessous un tableau, relevant sous forme synthétique et thématique, les différents points dont nous avons parlé dans ce chapitre et qui s’appuient – comme nous l’avons dit – sur des entretiens avec des membres du CCSI, ainsi que sur différents textes, tels que des rapports d’activité du Centre. Nous y distinguons deux périodes ; celle de la création du CCSI en 1974 jusqu’à la fin des années 1980 et celle contemporaine des années 2000 à 2005 :
Notes de bas de page
37 Membre actif du CCSI depuis sa création.
38 Nous nous basons dans ce chapitre sur des informations récoltées grâce aux archives du CCSI et des entretiens effectués auprès d’une membre active du centre depuis sa création, ainsi qu’auprès d’anciens membres du groupe école.
39 Entretien avec différents membres ayant fait partie de l’ancien groupe école du CCSI.
40 Dépliant CCSI français-espagnol, 2005.
41 CCSI. Rapport d’activité 1994, p. 22.
42 CCSI. Rapport d’activité 1991, p. 3.
43 Togni F. (1992, le 29 mars). Quelques réflexions sur le rôle du comité du CCSI.
44 CCSI. Rapport d’activité 2003, p. 14.
45 CCSI. (1999). Message de sympathie de Mme Ruth Dreifuss. Rapport d’activité 1999, p. 1.
46 CCSI. Compte-rendu du groupe de travail « École et immigration », forum Suisses-immigrés du 6 mars 1982, p. 4.
47 Entretien auprès d’un membre actif du CCSI depuis sa création.
48 Dominique Föllmi, ancien Conseiller d’État
49 Membre active du CCSI depuis sa création.
50 CCSI (Groupe École). (s. d. mais environ au début des années 1980). « Quelques aspects de la situation juridique et administrative de l’immigration par rapport à l’école suisse ».
51 CCSI (Groupe École). (s. d. mais environ au début des années 1980). Résolution du MPF (Mouvement Populaire des Familles) de 1975, cité in « Quelques aspects de la situation juridique et administrative de l’immigration par rapport à l’école suisse ».
52 CCSI (groupe école). (1984, avril). École et immigration.$
53 CCSI (groupe école). École et immigration° (1984, avril), mis en évidence dans le texte.
54 Id.
55 Entretien avec différents membres ayant fait partie de l’ancien groupe-école du CCSI.
56 CCSI. Compte-rendu du groupe de travail « École et immigration », forum Suisses immigrés du 6 mars 1982.
57 Entretien avec différents membres ayant fait partie de l’ancien groupe école du CCSI.
58 CCSI (groupe école). (1984, avril). École et immigration.
59 CCSI. (1988, 1989). Rapport d’activités.
60 Entretien auprès d’un membre actif du CCSI depuis sa création.
61 André Chavanne, Conseiller d’État à la tête du DIP de 1961 à 1985.
62 Entretien auprès d’un membre actif du CCSI depuis sa création.
63 CCSI. (1984). « Projet de structure d’accueil et d’encadrement pour des enfants sans statut légal ».
64 Entretien auprès d’un membre actif du CCSI depuis sa création.
65 Entretien avec différents membres ayant fait partie de l’ancien groupe école du CCSI.
66 Perregaux C., Togni T. (1989). Enfant cherche école. Genève : Ed. Zoé.
67 Procès-verbal du comité CCSI du 24 janvier 1991.
68 CCSI. Rapport d’activité 2001, p. 7.
69 Entretien auprès d’un membre actif du CCSI depuis sa création.
70 Entretien auprès d’un membre actif du CCSI depuis sa création.
71 Entretien avec différents membres ayant fait partie de l’ancien groupe école du CCSI.
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