Introduction
p. 11-19
Texte intégral
1Que femmes et hommes puissent partager au même moment un même espace, éventuellement pour exercer une activité identique – ce que l’on nomme par commodité la mixité – est un idéal de vie en société qui fait l’objet d’un consensus assez large au sein de la population. Elle est souvent perçue comme une évidence et ce, à double titre : d’une part, on la croit globalement établie dans la plupart des sphères de la vie sociale, en particulier en famille et au travail, surévaluant largement sa réalité, d’autre part, on la considère comme un corollaire évident d’une égalité entre les femmes et les hommes, qui serait elle-même largement acquise. Ainsi, la coprésence serait-elle la manifestation d’un égal accès à toutes les sphères de la vie sociale et la démonstration d’une égalité des chances aboutie.
2Certes, si la perception globale des inégalités de genre est souvent floutée et euphémisée, certaines inégalités comme celles concernant les salaires demeurent pour beaucoup une grande discrimination entre les sexes, qu’il conviendrait de corriger au plus vite. S’il y a donc une perception – même très partielle – de la persistance d’inégalités de genre et que celles-ci sont jugées globalement inacceptables, elles ne sont cependant que rarement articulées aux conditions effectives de la mixité, que ce soit dans la formation, la vie professionnelle, les loisirs et la vie associative, ou encore la vie familiale.
3Pourtant, il n’y a aucun automatisme qui ferait que la mixité construirait ipso facto le chemin vers l’égalité, ni des droits, ni des chances, ni en fait. D’une part, il existe de nombreuses zones de résistance à une mixité effective, que l’on pense aux choix plus diversifiés de formations, à l’occupation d’emplois à responsabilité, aux espaces de décisions politiques et au partage des tâches éducatives et ménagères, comme le relèvent plusieurs études scientifiques, témoignages et décisions judiciaires. D’autre part, on assiste à des phénomènes de reconstruction des séparations et des distinctions dans un registre inégalitaire, là même où la mixité a pourtant conquis des territoires, comme si la division sexuelle du travail, rémunéré et non rémunéré, productif et reproductif, ne cessait de se recomposer.
4La mixité femmes-hommes a longtemps été considérée comme impensable dans l’espace public, dans les lieux de formation (école, formation professionnelle et universités) et dans le monde du travail. La séparation par genre prévalait parfois même dans des espaces où les activités et/ou la présence étaient pourtant semblables, comme par exemple à l’église1 où, on pouvait trouver des bancs pour hommes et des bancs pour femmes et enfants. Il semble donc que la proximité physique des femmes et des hommes dans un même espace était dommageable à la concentration dans l’activité ou à une certaine conception de l’accès au corps d’autrui et de la protection de l’intimité. De plus, elle masquait les différences de statuts sociaux dans lesquels femmes et hommes se trouvaient de par leur genre. Présentement, il existe des chambres communes pour femmes et des chambres communes pour hommes dans les hôpitaux. Les activités de soins peuvent y être les mêmes, ou du moins la séparation n’a pas une fonction discriminatoire voulue2, même si, à y regarder de plus près, elle peut rendre compte ou dissimuler une conception hiérarchisée de la place que le groupe de femmes et le groupe d’hommes doivent prendre dans le collectif pris en considération. Plus fréquemment pourtant, la séparation des espaces cache une distinction des activités et une différenciation marquée de l’accès au savoir, au pouvoir et à ce que l’on considérerait aujourd’hui comme les attributs de la citoyenneté (possibilité de délibérer, de prendre des décisions pour la collectivité, d’avoir accès à des fonctions de pouvoir ou honorifiques, etc.). Ce type de non-mixité construit donc une marginalisation des femmes dans toutes sortes de domaines et d’espaces. A ce jour, il existe une autre forme de non-mixité, la non-mixité qui vise spécifiquement l’émancipation et la conquête de l’autonomie. Les mouvements féministes des années 1960 l’avaient bien compris : dans un environnement où la volonté puissante de changement social ne s’accompagnait pas d’une remise en cause de la subordination des femmes aux hommes, il était devenu urgent pour les femmes d’organiser des espaces de réflexion et de revendication non mixtes, qui permettent une mise en mots des oppressions spécifiques qu’elles vivaient, d’une part, et une prise de parole autonome et non subordonnée aux priorités des hommes dans l’espace public, d’autre part. Cette tradition de considérer que les espaces non mixtes permettent des prises de conscience spécifiques a laissé des traces, notamment dans la formation élémentaire, et nous nous attarderons également sur ce détour par la non-mixité pour favoriser une intégration sociale en situation de meilleure égalité.
5On peut dire globalement que le XXe siècle est marqué dans nos sociétés par un recul progressif de l’exclusion des femmes des espaces professionnels et politiques. C’est vrai pour l’accès aux formations supérieures et scientifiques, comme ça l’est pour l’accès au vote et à l’éligibilité. En Suisse, le 7 février 1971, les femmes ont acquis le droit de vote au niveau fédéral. Si l’égalité des droits n’a cessé de progresser en Suisse depuis lors et fait désormais l’objet d’un article constitutionnel (art. 8, al. 3, Cst.) depuis 1981 et d’une loi sur l’égalité entrée en vigueur le 1er juillet 1996, la question se pose désormais de savoir comment la mixité, en famille, en société, au travail et dans le cadre de la formation professionnelle est ou peut devenir un bon vecteur pour parvenir à cette égalité réelle inscrite dans la Constitution. C’est également vrai si l’on songe à la conquête progressive des femmes du marché du travail, même si, dans ce domaine, les progrès n’ont pas été linéaires, les retours au confinement domestique ayant marqué la fin des deux grands conflits mondiaux qui ont marqué le siècle précédent.
6Mais pourquoi s’intéresser à la mixité dans le domaine social, où les femmes sont majoritaires ? Où elles occupent davantage qu’ailleurs des postes à responsabilités et sont justement un peu plus qu’ailleurs impliquées dans les définitions du travail ? L’analyse de la réalité dénote que le tableau est contrasté. Le sociologue Marc Bessin décrit le travail social comme largement investi par les femmes, cependant, la subordination des femmes aux hommes demeure, notamment par le fait que ce sont encore largement « les hommes qui dirigent l’ensemble des politiques et des actions sociales » (Bessin, 2008) et que les possibilités de carrière et de reconnaissance y sont plus faibles qu’ailleurs, même si cela varie selon les niveaux envisagés3. A l’appui du constat général de Marc Bessin, nous y voyons au moins trois raisons essentielles :
7La première est que le travail social, comme gisement d’emplois, est lui-même un contre-exemple de l’évidence d’une société qui serait mixte dans tous ses domaines, y compris dans celui du travail. Les travailleurs sociaux sont le plus souvent des travailleuses sociales et cette réalité tend plutôt à se renforcer qu’à s’amenuiser. Les effets du croisement entre idéal de mixité et féminisation croissante d’une des professions qui porte cet idéal doivent être saisis, y compris en termes de concurrence femmes/hommes sur le marché du travail.
8La deuxième raison est que nombreux sont les champs où les travailleuses sociales et travailleurs sociaux sont appelé-e-s à travailler avec une clientèle non mixte ou, du moins, beaucoup moins mixte qu’on ne le croit. Cet état de fait peut découler de décisions politiques, pédagogiques, institutionnelles ou être le reflet des réalités démographiques, ou encore des réalités des problématiques sociales à travailler ; il peut encore être le résultat d’une absence de politique volontariste décisive. A titre d’exemples d’institutions non mixtes, on peut citer la prison, certains foyers pour adolescent-e-s ou certains départements d’hôpitaux, entre autres. On peut penser à des institutions très asymétriquement mixtes comme le sont les établissements médico-sociaux, certaines institutions accueillant des personnes souffrant de dépendances, ou à des espaces-temps difficilement mixtes comme le sont ceux prévus pour les adolescent-e-s dans certaines maisons de quartier ou centres de loisirs où, les filles se font très rares. Des institutions sociales peuvent mettre en place des formes de prévention, tantôt avec une population mixte, tantôt avec une population non mixte. C’est le cas d'institutions qui travaillent sur la violence conjugale. On mentionnera encore des institutions de préformation volontairement non mixtes et destinées spécifiquement à des adultes femmes faiblement qualifiées.
9La troisième raison de travailler la question de la mixité femmes-hommes est que la situation d’asymétrie numérique entre étudiants et étudiantes qui prévaut dans la formation en travail social puis dans le travail social, comme du reste dans les formations et dans les métiers liés au champ sanitaire, permet de travailler en situation la complexité et l’imbrication des rapports de domination. Les effets de genre se combinent dans ce cadre aux effets de nombre. La mixité se donne à nous dans des situations concrètes, et pourtant… il est nécessaire de se doter de « lunettes » spécifiques pour en comprendre les réalités et les enjeux ; lunettes que la formation pourrait fournir pour pouvoir rendre visibles et lisibles des situations qui ont par trop tendance à être invisibilisées ou naturalisées. Travailler sur la mixité est donc une manière concrète d’aborder la question de la construction de l’égalité et la persistance et la reconstruction des inégalités de genre. Les recherches, mais aussi l’analyse des réflexions menées par des professionnel-le-s sur la mixité ou la non-mixité des terrains dans lesquels ils et elles travaillent, sont d’une grande utilité pour mener une réflexion sur l’articulation entre le sens de l’action sociale et la configuration des dispositifs concrets dans lesquels les étudiant-e-s et professionnel-le-s sont et seront amené-e-s à travailler.
10Comme professeures dans les Hautes écoles spécialisées (HES), nous avons pu assister à la mise en œuvre de mesures pour promouvoir quantitativement une féminisation des professions qui restent des bastions masculins et une masculinisation des professions très féminisées, comme celles de la santé et du social. Un tel positionnement doit être interrogé, sachant que, depuis plusieurs décennies, l’intégration importante des femmes sur le marché du travail n’a eu que peu d’effets sur la ségrégation des emplois entre femmes et hommes. Sans faire une évaluation des résultats de ces politiques, elles semblent donc ne pas vraiment infléchir la division sexuelle de l’emploi et du choix des professions. Les métiers des domaines socio-sanitaires continuent d’être très monosexués. On y trouve trois quarts de femmes. Certaines professions classiquement féminines continuent à se féminiser, les chiffres actuels annoncent que le nombre d’hommes ne cesse de diminuer dans les métiers du social (2006 : 25 %, 2009 : 21 %) et leur représentation est stagnante dans les métiers de la santé (17 %) (Cipriano Beatrice et Graf Ursula, 2010). Même si les chiffres attestent dans la durée d’une progression/stabilisation de la représentation du sexe minoritaire dans les dispositifs de formation professionnelle, il n’en demeure pas moins que des réflexions exclusivement basées sur une progression numérique de femmes dans les métiers d’hommes et d’hommes dans les métiers de femmes peinent à infléchir le caractère genré des professions. Dans son exposé sur la mise en place des politiques de gender mains-treaming dans les HES, Nathalie Amstutz nous invite à saisir comment les logiques organisationnelles éclairent ces chiffres et influencent la concrétisation de ces mesures. Toutefois, des solutions aux réticences à une plus grande mixité sociale dans l’emploi doivent encore être trouvées. En effet, il semble au contraire que lorsque la mixité se construit dans l’activité, elle va de pair avec des mécanismes qui recomposent une division du travail, des responsabilités, des tâches, des hiérarchies. Les femmes se retrouvent aussi confrontées à la prégnance des stéréotypes entourant leur ambition et leur investissement professionnels. Les enjeux politiques et sociétaux de la mixité (lutte contre les stéréotypes, politique familiale, partage du travail, mobilité, etc.) – infiniment plus complexes qu’une simple visée arithmétique ne pourrait le laisser croire – devraient être pris en compte et faire l’objet de mesures spécifiques lorsque des politiques en faveur de l’égalité sont pensées et mises en route. C’est la condition pour qu’une promotion de la mixité ait un effet réel sur le marché de l’emploi en termes de construction de l’égalité hommes-femmes. Dans leur contribution, Sophie Rodari et Marie Anderfuhren se demandent justement à quelles conditions minimales des politiques structurelles d’égalité ont des effets sur la promotion de la mixité dans le monde du travail. En effet, elles montrent qu’une mixité promue au nom de la prise en considération des besoins individuels peut se déployer sans pour autant être associée à des exigences en termes d’égalité réelle.
11La mixité dans le travail social ou dans les métiers des soins est fortement valorisée par les équipes, car elle est vue comme un enrichissement et la présence d’hommes comme garante d’un équilibre au sein des équipes. Cette valorisation n’empêche pourtant pas une division sexuelle des tâches, même lorsque celle-ci n’est pas planifiée. L’article de Séverine Rey et de ses collègues nous le rappelle en précisant comment les processus de recomposition des divisions verticales et horizontales des tâches, y compris dans des contextes de travail très mixtes, se font et se défont dans l’activité quotidienne des soignant-e-s.
12La mixité peut parfaitement être promue au nom d’une logique de complémentarité entre les sexes. Dans son article sur l’activité des animateur-trice-s socioculturel-le-s, Mélanie Battistini relève que l’attrait de la naturalisation des rôles sociaux peut justifier le recours à la mixité et la recomposition de la division des tâches. Cet attrait part alors du présupposé essentialiste qui associe des qualités propres, immuables, voire innées à chaque sexe. Cette conception a paradoxalement pour effet de dévaloriser les métiers, puisque ne sont pas reconnues des compétences qui auraient été travaillées et acquises par la formation et l’exercice du métier, mais qu’elle insiste sur des qualités attachées au sexe. L’essentialisme participe à la recomposition des hiérarchies au sein des professions puisque, on le sait, ces « qualités » innées n’ont pas toutes la même valeur. On ne peut dès lors s’empêcher de se demander que construire dans le processus de scolarisation et de formation qui mène à une vraie mixité dans le travail en élargissant le spectre des possibles en amont de l’entrée en formation ? Les conclusions de l’enquête menée par Corinne Dallera et Véronique Ducret (2004) à propos des Pionnières (apprenantes dans des métiers atypiques de leur genre), menée en 2002 dans le canton de Vaud, nous rendent attentifs aux éléments suivants : les principaux obstacles entraînant l’échec et l’abandon des filles dans des métiers atypiques sont ce qu’elles nomment les obstacles relationnels (plus importants dans les entreprises que dans les écoles de formation professionnelle). Les auteures insistent aussi sur le fait que la connaissance préalable du métier (par des stages ou la connaissance via la famille, par exemple) facilite le choix d’un métier atypique de son sexe et la persistance dans ce choix.
13C’est à partir de ces constats que nous nous sommes engagées dans une réflexion et une discussion approfondie de cette problématique sur les plans théorique et empirique. Nous avons délibérément choisi d’embrasser la problématique de manière large. Le focus principal concerne les recherches de terrain et réflexions issues du secteur socio-sanitaire. Cependant, la question de la mixité femmes-hommes constitue en soi une nouvelle question sociale qui déborde largement le champ socio-sanitaire. Nous avons donc inclus dans cet ouvrage des articles rendant compte de recherches et d’analyses qui se sont faites à partir d’autres champs d’activités. Caroline Dayer s’intéresse à la situation des chercheures et des chercheurs à l’université et montre comment se construit, à partir de leur situation professionnelle, leur compréhension de la recherche. Elle met en évidence un discours très genré sur leurs pratiques de recherche et ses entraves et analyse des champs de tension et de dichotomisation entre le masculin et le féminin, entre ce qui est attribué respectivement au féminin et au masculin. Dans le cadre de la formation d’adultes pour des publics précaires, Marie Anderfuhren et Sophie Rodari s’interrogent sur les significations multiples de la mixité à partir d’un détour par la non-mixité. En décortiquant les associations automatiques trop souvent faites entre mixité et égalité, mixité et absence de division sociale du travail notamment, Sabine Fortino, dans un effort d’analyse critique des systèmes d’emploi, s’interroge sur les effets de la mixité dans un contexte de performances économiques. Ces réflexions, par un effet d’extériorité ou de proximité, interrogent utilement le champ socio-sanitaire lui-même.
14Comme nous venons de le constater, la mixité n’est pas en soi l’égalité, elle ne remet pas ipso facto en question la division sexuelle du travail et les stéréotypes de genre. Si la mixité n’empêche pas les discriminations, elle s’oppose cependant à un modèle d’organisation sociale antérieur caractérisé par la séparation des sexes dans la formation et dans l’emploi. C’est pourquoi elle a suscité et suscite encore un optimisme fort, laissant penser que, par elle-même, elle permettrait de résoudre toutes sortes de discriminations. Cependant, comme le montrent les entretiens réalisés avec deux responsables du travail social, sa promotion et son articulation à l’activité professionnelle dépendent d’une réflexion approfondie sur ses visées en matière éducative et d’accompagnement. Et du reste, sa mise en œuvre effective est sans cesse soumise à des velléités d’essentialisation des rôles.
15Les différentes contributions de l’ouvrage mettent en évidence qu’un des éléments qui exacerbent les inégalités de chances et de fait entre hommes et femmes est lié à la pression à la compétitivité au travail, qui constitue en soi une détérioration des conditions de travail. Les conditions de travail réelles qui sont faites aux enseignant-e-s, aux chercheur-e-s et aux professionnel-le-s – notamment du champ socio-sanitaire – doivent donc être examinées de près et il est indispensable que les effets concrets de la mixité soient passés au peigne fin, sans que les idéaux que la notion de mixité charrie avec elle ne masquent la réalité de ses conditions de réalisation. Si l’on cumule l’augmentation de la pression à la performance au travail avec le maintien sans grande modification de la division du travail domestique entre femmes et hommes, on ne peut que craindre que la mixité rime avec une dévalorisation et un épuisement des femmes, même si, par ailleurs, les discriminations étaient atténuées par l’application des dispositifs légaux en faveur de l’égalité. En ce sens, il est urgent que les questions du partage des tâches domestiques et de la souffrance au travail soient prises en compte simultanément. Gageons que l’analyse des réalités et des effets de la mixité est un premier pas indispensable vers cette possible prise en compte.
Bibliographie
Références bibliographiques
Bessin, M. (2008). Les hommes dans le travail social, le déni du genre. Dans Y. Guichard-Claudic, D. Kergoat & A. Vilbrot (Dir.), L’inversion du genre. Quand les métiers masculins se conjuguent au féminin… et réciproquement (pp. 357-370). Rennes : Presses Universitaires de Rennes.
Cipriano B. & Graf, U. (2010). Chiffres clés et indicateurs pour le controlling de l’égalité, guide à l’intention des hautes écoles spécialisées. Berne : Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT).
Dallera, C. & Ducret, V. (2004). Femmes en formation dans un métier d’homme : synthèse d’une recherche menée dans le canton de Vaud auprès d’un échantillon d’apprenantes. Lausanne : Bureau de l’égalité du canton de Vaud.
Vuille, M., Cresson, G., Füssinger, C. & Rey, S. (2006). Santé ! Nouvelles questions féministes, 25(2).
Notes de bas de page
1 Comme lieu de culte. Il ne s’agit pas ici de faire référence à la place très différenciée respectivement des hommes et des femmes au sein de l’Eglise, notamment catholique.
2 Des études sur les soins donnés respectivement aux hommes et aux femmes peuvent révéler des attentions différenciées pour les un-e-s en comparaison des autres, mais la séparation en soi ne vise pas la discrimination et la mixité ne garantirait pas en soi la fin de ces différentiels d’attention (NQF, 2006).
3 Si l’on prend en compte les 380 métiers recensés par l’Office fédéral de la statistique (OFS) et que l’on sait que 51 % sont traditionnellement masculins (c’est-à-dire qu’ils comptent au moins 20 % de plus d’hommes que la proportion d’hommes dans la population active occupée, soit au moins 75 % d’hommes), alors que seulement 29 % d’entre eux sont traditionnellement féminins (c’est-à-dire comptent au moins 65 % de femmes), le reste (un maigre 20 %) étant mixte, comment doit-on tenir compte de ce déséquilibre tout de même important entre les nombreuses professions à forte prédominance masculine et les plus rares professions à prédominance féminine ? Faut-il en tenir compte dans la mise en place des politiques ? Faut-il fixer des priorités, en élargissant prioritairement l’éventail des métiers accessibles aux femmes ? Les polémiques autour de la « journée des filles » ayant amené certains bureaux de l’égalité à envisager un élargissement de cette journée à tous les enfants et ados est une illustration de la prise en compte plus ou moins importante de la dissymétrie initiale.
Auteurs
Docteure en sciences sociales et assistante sociale diplômée, chargée d’enseignement HES, à la Haute école de travail social de Genève ; marie.anderfuhren@hesge.ch
Sociologue, assistante sociale diplômée, professeure HES, à la Haute école de travail social de Genève ; sophie.rodari@hesge.ch
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