Les paradoxes de la professionnalisation des assistants familiaux en France
p. 119-134
Texte intégral
Introduction
Approche historique du métier et de la mise en mouvement de sa terminologie
1Dans le champ du travail social existent de nombreux métiers. Certains, assez anciens (assistant de service social, éducateur…) se voient évoluer au cours du temps, entraînés par les inévitables transformations de la société. D’autres, beaucoup plus récents, se sont inscrits dans ce contexte de changement social, proposant de nouvelles spécificités d’intervention et cherchant à se faire reconnaître officiellement. Le champ des métiers du social s’est ainsi peu à peu brouillé, nécessitant la formalisation de descriptifs de métiers renvoyant à des compétences mieux identifiées. Logiquement, dans cette dynamique, a été également élaboré en France, en 2001, un schéma national des formations sociales préparant à l’exercice de ces métiers et de nombreux diplômes ont été réformés ou créés. Le métier d’« assistant familial » n’a pas échappé à ces modifications. Il est apparu comme un nouveau métier, mais correspond, en fait, à une fonction très ancienne reconnue sous le terme de « nourrice »… De tout temps, des enfants de parents disparus ou dans l’impossibilité de les prendre en charge ont été accueillis, recueillis, parfois adoptés, par des personnes, des familles assurant leur protection. Progressivement, des réglementations relatives à l’activité d’accueil se sont mises en place.
2En France, la pratique du placement familial a donc connu depuis ses débuts bien des évolutions. Si la fonction d’accueil d’enfant est demeurée une constante, les conditions de cet accueil ont évolué tout au long de l’histoire en fonction de la place donnée à l’enfant dans la société et de l’évolution de la conception du placement familial. C’est dans un contexte de remise en question du placement familial, entraînant la nécessité d’une reconnaissance professionnelle à la personne chargée de s’occuper d’un enfant qui n’est pas le sien, qu’apparaît le premier statut légiféré des nourrices, désormais nommées « assistantes maternelles à titre permanent » (par distinction des accueils d’enfants à la journée, pour les parents qui travaillent). Cette nouvelle terminologie indique que l’attente à l’égard de cet intervenant n’est plus seulement alimentaire et que les enfants confiés ne sont pas que des nourrissons. Avec la loi du 27 juin 2005 (loi n ° 2005-706 du 27 juin 2005 relative aux assistants maternels et aux assistants familiaux), ces « assistantes maternelles à titre permanent » se voient rebaptisées « assistantes familiales ».
3Et comme, peu à peu, les femmes perdaient leur exclusivité sur l’exercice de cette profession, celle-ci est apparue sous le terme générique d’« assistant familial ». Cette loi du 27 juin 2005, unique en Europe, va participer grandement du processus de professionnalisation. Outre le fait de donner le titre d’« assistant familial », elle procurera une véritable reconnaissance de professionnels qualifiés et apportera à ce secteur des évolutions législatives et règlementaires, entraînant des modifications importantes dans le statut des intervenants. Aujourd’hui, l’assistant familial est, comme indiqué dans le référentiel professionnel1, « un travailleur social qui exerce une profession définie et réglementée d’accueil permanent à son domicile et dans sa famille de mineurs ou de jeunes majeurs de moins de vingt et un ans ». Il doit être titulaire d’un agrément. Un stage de 60 heures de préparation à l’accueil d’un enfant doit être effectué, suivi d’une formation obligatoire de désormais 240 heures (120 heures avant la réforme) réalisée en cours d’emploi, dans les trois ans qui suivent l’accueil du premier enfant. Cette brève approche historique de l’activité qui consiste à s’occuper d’enfants confiés vise à mieux repérer les enjeux et les leviers de son mouvement de professionnalisation. Pour les assistants familiaux, on peut dire qu’elle se fonde sur l’amélioration du statut et de la rémunération, l’évolution de la place de l’assistant familial dans l’équipe pluriprofessionnelle, la formation réformée et la création du diplôme d’Etat. Mais au-delà de ces éléments, c’est également le sentiment d’être professionnel qui nous semble devoir être pris en compte pour considérer l’identité professionnelle des intervenants. Pour Blin (1997), l’identité professionnelle se développe grâce aux activités professionnelles qui mobilisent des savoirs et des compétences identifiés comme spécifiques. Concernant l’assistant familial, la formation et l’intégration dans une équipe constituent indéniablement des facteurs majeurs de construction de l’identité professionnelle (Euillet, Ricaud-Droissy et Zaouche-Gaudron, 2007). Mais certains voient dans cette dynamique de professionnalisation le basculement de la posture des intervenants, passant d’un « tout maternel » constituant l’essence même de la profession à un « tout professionnel » (Gauguet, 2001), désignant une professionnalisation en quelque sorte stéréotypée et désincarnée de la personne alors que celle-ci conditionne une véritable relation avec l’enfant accueilli, indispensable à sa réparation, à son épanouissement. Autrement dit, la professionnalisation du métier ne risque-t-elle pas d’entraîner la perte du « cœur du métier » (Turbiaux, 2011), sa dénaturation ? Comment dans ce mouvement la réduire ou même l’éviter ?
4La rencontre avec ces nouveaux professionnels nous amène donc à de nouvelles pistes de réflexion autour de leur professionnalisation. Quelles motivations animent ces femmes et ces hommes à entrer dans cette profession ? Les représentations de cette profession évoluent-elles pour ces professionnels à l’issue de la formation ? Comment inscrivent-ils leur nouvelle posture professionnelle au sein de l’équipe ? La concertation dans les équipes pluriprofessionnelles sera-t-elle modifiée par l’arrivée de ces assistants familiaux de nouvelle génération ? Comment, dans ce mouvement de professionnalisation qui soulève bien des paradoxes dans l’exercice du métier, se sentent-ils… professionnels ?
5Autant de questions qu’explore la présente contribution à cet ouvrage relatif aux transformations des professionnalisations du travail social. Nous chercherons à mettre en évidence les paradoxes que rencontrent les assistants familiaux dans leur processus de professionnalisation et les perspectives d’évolution de celui-ci.
6Formatrices auprès d’assistants familiaux, nous nous appuyons sur leurs observations, leurs points de vue, leurs questionnements sur leur pratique.
Mission, profils et motivations : qui sont les assistants familiaux ?
7Pour explorer toutes ces questions, il convient, dans un premier temps, de bien repérer les contours du métier, le contexte d’intervention de ces professionnels et leurs motivations à exercer. Il s’agit d’accueillir, à son domicile, un enfant étranger à sa propre famille, dans certains cas, les parents de celui-ci et de s’impliquer avec d’autres professionnels dans l’accompagnement de l’enfant. L’assistant familial peut être employé dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance par un Conseil général (administration départementale). Il peut également exercer dans des établissements privés associatifs autorisés par les départements et/ou habilités par la justice, dans des services d’accueil familial spécialisé relevant de la Sécurité sociale ou dans des services de psychiatrie infanto-juvénile. Son activité trouve ainsi son fondement dans la politique sociale de protection de l’enfance et/ou dans la politique de santé. Ces politiques ont pour objectif de maintenir les valeurs familiales et s’appuient parfois sur des familles pour prendre soin de l’enfant. Les travailleurs sociaux, dont font partie les assistants familiaux, ont pour mission d’appliquer ces politiques. Le fondement de la profession d’assistant familial, souligne le référentiel professionnel, est de « procurer à l’enfant ou à l’adolescent confié, des conditions de vie lui permettant de poursuivre son développement physique, psychique, affectif et sa socialisation2 ». Le rôle de l’assistant familial est notamment d’assurer permanence relationnelle, attention, soins et responsabilité éducative au quotidien de l’accueilli, de favoriser son intégration dans la famille d’accueil en fonction de son âge et de ses besoins, de veiller à ce qu’il y trouve sa place. Il s’agit de l’aider à grandir, à trouver ou retrouver un équilibre et à aller vers l’autonomie.
8Les missions professionnelles étant repérées, examinons la situation des professionnels eux-mêmes. D’après le référentiel professionnel, on dénombrait en France, en 2003, 43 000 assistants familiaux dont 37 000 employés directement par le service départemental de l’Aide sociale à l’enfance (secteur public), les autres relevant du secteur associatif (secteur privé) ou hospitalier (secteur public). Leur niveau de qualification est classé en cinquième position sur l’échelle officielle de 1 à 5 de la grille interministérielle des niveaux de qualification en France3. La majorité de ces professionnels sont des femmes, pour la plupart mariées et mères de famille. Elles présentent généralement un parcours scolaire court, voire inexistant pour certaines, et sont souvent issues de pays du pourtour méditerranéen. Nombreuses sont celles qui ont travaillé à l’extérieur avant d’entrer dans la profession d’assistant familial. Nombreuses aussi sont celles qui ont « gardé des enfants » pour s’assurer un emploi ou pour rendre service. On peut dire que, globalement, la profession se caractérise par un parcours sexué s’appuyant sur l’image symbolique de la mère et également par la classe sociale prolétaire, sans exigence de parcours scolaire. L’entrée des hommes dans la profession est relativement récente. La plupart sont mariés et pères de famille. Leur épouse est généralement assistante familiale. Ils accèdent à ce métier suite à une perte d’emploi ou à une volonté de mobilité professionnelle les incitant à « professionnaliser » leur rôle de père d’accueil qu’ils tenaient en qualité de conjoint d’assistante familiale. S’ils restent aujourd’hui minoritaires, leur présence nouvelle suscite l’intérêt et induit des changements dans le fonctionnement des équipes en placement familial. Dans l’accompagnement de certains enfants ou adolescents, le genre masculin prend une place particulière, véritablement recherchée dans les interactions relationnelles, dans les projets éducatifs (Olivier et Weil, 2011).
9Intéressons-nous maintenant aux motivations de ces personnes à exercer ce métier. Les parcours biographiques relatés dans les productions écrites exigées dans le cadre du diplôme d’Etat montrent des ruptures ou, au contraire, des stabilités affectives qui, toutes deux, constituent la base de leurs motivations à exercer la profession : on veut à la fois « réparer » et « partager ». Réparer les parcours difficiles que sont ceux des enfants confiés en partageant une vie familiale stable et harmonieuse pour permettre justement cette réparation. Donner à l’enfant ce dont on a pu bénéficier dans son enfance ou au contraire éviter à l’enfant ce dont on a souffert soi-même. Une autre motivation exprimée à exercer la profession est celle de travailler chez soi pour permettre de continuer à s’occuper de ses propres enfants dans la journée. Les assistants familiaux disent également chercher une certaine complémentarité à travers cette situation d’accueil : certains déclarent à propos de leurs propres enfants que ceux-ci ne peuvent que tirer des bénéfices à partager leur famille. Ils apprennent l’amour de l’autre, la solidarité, le partage, s’enrichissent des différentes cultures rencontrées, des spécificités de l’autre. C’est, par exemple, une occasion formidable d’apprendre, comprendre, faire avec le handicap. C’est une chance de pouvoir mesurer la bienveillance par opposition à la maltraitance qu’ont pu subir les enfants accueillis… C’est une ouverture sur le monde. « Partager avec un autre, c’est évoluer vers la tolérance, et vers la solidarité quand cet autre est fragile, vulnérable », exprimait une professionnelle. En résumé, l’assistant familial doit pouvoir offrir à l’enfant un espace sécurisant et stable où celui-ci pourra évoluer en se réparant. Tout l’enjeu de la professionnalité se situe là.
Quelle représentation ont aujourd’hui les assistants familiaux de la profession, après avoir suivi la formation ?
10Passer d’une fonction de mère ou père de famille à celle d’assistant familial requiert une mobilisation psychique que les assistants familiaux mettent à l’œuvre tout au long des deux années de formation. Lors des bilans, nous faisons le constat récurrent que chacun ne se perçoit plus comme le même professionnel entre le début et la fin de la formation. Les assistants familiaux ont acquis des connaissances qui ne restent pas théoriques, mais qu’ils savent relier à une pratique quotidienne. Mieux comprendre les manifestations de souffrance des enfants, témoigner de ses observations, ne pas réagir dans l’immédiateté, mieux assumer ses positions éducatives sans crainte de les voir questionnées sont des témoignages précieux de leur cheminement. Les assistants familiaux se sentent en effet plus professionnels, dans une posture de travailleur social qui exerce une fonction, non plus dans l’isolement du domicile familial, mais bien dans l’échange avec l’équipe, occupant une place perçue désormais comme étant transversale et non plus verticale vis-à-vis des autres membres de l’équipe. L’assistant familial s’autorise à discuter les points de vue divergents sans craindre un jugement négatif quant à ses compétences. Des éducateurs déclarent apprécier cette évolution, qui offre un espace d’élaboration plus riche et plus complexe. On peut dire que l’accompagnement et la concertation avec les équipes pluri-professionnelles sont réellement modifiés par la nouvelle posture des assistants familiaux (Boucher, 2010), qui modifient en conséquence leurs représentations du métier. La confiance dans ses compétences, la capacité à les exprimer, la conscience de ses limites amènent à bousculer les représentations des équipes et les fonctionnements de service. Prenons l’exemple des réunions autour du projet éducatif de l’enfant, appelées « synthèses » : tous les partenaires concernés doivent en principe y être invités. Si longtemps, les assistants familiaux y ont été absents ou partiellement présents, ce cas de figure, s’il survit encore, devient de plus en plus le souvenir de pratiques anciennes. Ce ne sont plus des auditeurs discrets, mais des acteurs bien présents qui étayent leur analyse d’un écrit détaillé, témoin de l’évolution de l’enfant accueilli. La participation vivante de l’assistant familial à ces réunions enrichit la réflexion, permet une vraie mise en perspective des observations et offre grâce à ces regards croisés une nouvelle dimension au projet en cours. Les différents membres de ces équipes tendent de plus en plus à admettre le bien-fondé d’inclure pleinement les assistants familiaux dans ces instances, les considérant, par là même, membres à part entière de l’équipe (Bianco, Hunault-Guedj, Jacquier et, Yazidi, 2012). Certes, certains résistent encore à reconnaître cette place aux assistants familiaux, ce qui nous permet d’avancer que cette profession est toujours en chemin. Cette résistance au changement relève, nous semble-t-il, de paradoxes constituant des freins au processus de professionnalisation. Celui-ci suppose un travail de construction identitaire et d’intégration dans un groupe de pairs. Il s’appuie notamment sur un référentiel de compétences identifiées et reconnues, un contrôle de l’acquisition de ces compétences selon un référentiel de certification, des trajets de formation obligatoire et continue, des temps d’échanges et d’analyse entre professionnels dans des espaces sociaux variés (groupes d’analyse des pratiques, réunions de services, cercles privés…). La situation des assistants familiaux en termes de professionnalisation est aujourd’hui la suivante : il existe des liens et des tensions entre professionnalisation et reconnaissance. Certains ont des difficultés à se reconnaître professionnels, à se faire reconnaître comme tels. Pour le comprendre, il convient de mettre en lumière certains de ces paradoxes.
Comment concilier proximité affective et distance professionnelle ?
11L’assistant familial a pour tâche de créer du lien avec un enfant pour qu’il se construise à travers l’échange d’affects qui fondent l’identité des individus. Il ne peut assurer cette mission qu’en tissant avec l’enfant un lien d’attachement. Maraquin et Masson (2010) démontrent le caractère incontournable de l’attachement entre les professionnels du soin, de l’aide et de l’accompagnement et les personnes dont ils prennent soin. Ces auteurs soulignent l’importance de le reconnaître et de le considérer comme un outil de travail. Il s’agit pour l’assistant familial d’offrir à l’enfant une relation d’attachement dans l’intimité de la famille d’accueil et d’être en même temps inclus dans un cadre institutionnel, professionnel. Or, par la nature même de la tâche qui consiste à s’occuper d’un enfant quotidiennement dans la proximité physique et dans les gestes de la vie de tous les jours, ce lien, ainsi créé, dépasse largement son caractère institutionnalisé, plaçant alors l’assistant familial en position de conjuguer l’intime et l’institutionnel et donc d’être en situation extraprofessionnelle. C’est, en effet, une profession du social qui présente une intrication entre le professionnel et le privé particulièrement forte. Bien que l’on sache que la proximité affective est véritablement propice à l’identification des besoins de l’enfant, on observe que les affects inhérents à ces conditions de travail dans une telle proximité relationnelle sont laissés dans l’ombre, comme pour dire qu’ils ne doivent pas exister. Ils sont considérés comme transgressifs, donc doivent être bannis, laissant ainsi l’assistant familial avec une bonne charge de culpabilité. C’est ainsi que l’on entend fréquemment de la bouche des assistants familiaux : « On n’a pas le droit d’aimer les enfants que l’on nous confie. » On observe que ces professionnels sont embarrassés par l’impossibilité d’exprimer ouvertement cette réalité incontournable, qui doit rester invisible socialement. Tout n’est pas bon à dire dans l’espace social, et en particulier les affects négatifs qui viennent heurter l’idéal maternel lié aux métiers de l’enfance, mais pas davantage les affects positifs. Ce premier paradoxe mis en évidence est, dans la réalité, vécu de manière aiguë à la fois par les assistants familiaux et par les membres de l’équipe, qui répètent sans cesse à l’assistant familial : « Aimez cet enfant sans trop vous attacher », exprimant ainsi leur crainte, à juste titre, qu’il ne s’engage trop affectivement.
12Nous pensons que ce paradoxe peut être dissipé dès lors que les autres membres de l’équipe de placement familial entendent ce que disent les assistants familiaux à l’issue de leur formation, notamment lors des bilans où circule une parole et s’affirme une posture professionnelle. Entre le « trop d’amour » et le « trop d’attachement », un nouveau concept mêlant intimité et professionnalité peut exister dans une co-élaboration.
Entre sphère privée et sphère publique : le droit à l’intimité
13Cette situation de travail qui consiste à ouvrir son domicile à un autre (l’enfant, parfois ses parents, d’autres travailleurs sociaux) interroge donc sur la préservation de l’intimité (Mundweiler-Le Navéaux, 2012). Concernant l’intervention au domicile des autres professionnels, les assistants familiaux rencontrés disent l’accueillir favorablement car, ayant fait le choix de ce métier, ils en acceptent les conditions. Ils voient dans cette collaboration, qu’elle s’exerce hors ou au domicile, une démarche de professionnalisation : « C’est une opportunité, pour moi, d’amélioration de la pratique de mon métier. » Or, cette intervention, même si on s’en défend, reste une pratique intrusive. La violence de la situation s’exprime dans les discours à travers des mots tels que : « il faut faire attention à son intimité », « les professionnels ne doivent pas nous envahir par leurs visites », « ils doivent avoir un certain savoir-faire ». Dans l’exercice professionnel de l’assistant familial, le domicile n’est certes pas un lieu neutre. « Mon domicile est mon lieu de vie… et de travail. Il ne peut pas être assimilé à un local commercial ou à une usine, pas plus qu’à un bureau. » L’intervention à son domicile d’autres professionnels ne doit pas empêcher de garder secrets des éléments de sa vie privée qui n’ont pas leur place dans l’accompagnement de l’enfant. Certains espaces du domicile doivent rester des territoires privés. L’individu et sa famille n’appartiennent pas sans mesure à l’institution, même si un salaire est versé pour cette activité d’accueil. Djaoui (2004), psychosociologue, a particulièrement éclairé cette notion de domicile. Il a souligné le caractère éminemment intime de ce lieu et étudié les effets sur l’individu d’une intervention dans son domicile, notamment sur son intimité et les conditions de préservation de celle-ci. Pour un assistant familial, solliciter et même s’octroyer des temps de « coupure » pour retrouver pleinement son espace familial de vie privée : temps de vacances, petits temps à soi… constitue une stratégie de préservation de cette intimité. Véritables bouffées d’oxygène, ces moments sont perçus comme précieux, indispensables pour respecter l’équilibre entre vie privée et vie publique. Le processus de professionnalisation des assistants familiaux, depuis plusieurs années, montre bien une évolution à ce sujet : on revendique plus souvent désormais ces temps de congé qui progressivement ont été inscrits dans la législation du travail. Or, le devoir d’accueil associé au droit salarial constitue un autre paradoxe. En effet, cet aspect du droit, considéré comme un acquis social dans l’évolution du statut de l’assistant familial, s’avère inapplicable ou du moins se heurte au principe même de continuité relationnelle auprès de l’enfant accueilli. Mais entre le droit légitime des salariés et l’exercice d’une mission, n’est-ce pas le droit à s’exprimer qui reste l’axe essentiel ? Dire ses difficultés, ses doutes, son épuisement, c’est dire que l’on est au travail, que l’on pense son action, que l’on repère ses limites et surtout que l’on ne travaille pas seul. Il nous semble que les assistants familiaux en formation parviennent à se dégager progressivement de ce paradoxe. Prendre des congés pour retrouver un espace familial privé n’est plus unanimement considéré comme une demande honteuse et culpabilisante. On peut quitter l’enfant et le retrouver. Dire ses difficultés au sujet d’un enfant, son besoin d’être relayé, voire de penser une nouvelle orientation, ce n’est plus se vivre comme « mauvais professionnel », c’est bien au contraire repérer ses limites, verbaliser ses craintes, ses inquiétudes, dans une relation de confiance avec ses partenaires et dans le souci d’être toujours attentif au bien-être de l’enfant accueilli.
Entre protéger un enfant et respecter ses parents : un positionnement professionnel à trouver
14L’assistant familial, avec sa mission inscrite au Code de l’action sociale et des familles, d’assurer à l’enfant « permanence relationnelle, sentiment de sécurité et liens affectifs », doit en même temps être capable de maintenir le lien de cet enfant avec sa famille d’origine. Son rôle est « d’accompagner l’enfant, l’adolescent ou le jeune majeur dans ses relations avec sa propre famille ». Etre professionnel, c’est savoir se situer dans cet entrelacement entre deux familles en composant équitablement avec ces deux appartenances de l’enfant : à sa famille d’origine, à sa famille d’accueil. Selon David (1989), les parents des enfants accueillis constituent la principale difficulté pour les familles d’accueil dans leur exercice professionnel. Chacun peut imaginer la délicate position dans laquelle se trouve l’accueillant convoqué à allier subtilement attachement et distance pour satisfaire à cette nécessité d’appartenance de l’enfant à ses deux familles. Mais quand la famille d’origine demeure en grande difficulté avec l’enfant, dans les cas de rapprochements familiaux, de fait perturbants pour l’enfant, la position professionnelle de l’assistant familial rencontre alors un nouveau paradoxe : celui de ne plus être, dans une certaine mesure, en position de protéger l’enfant de conditions qui ont présidé à la décision de le séparer de ses parents. Le sentiment de ne plus être, parfois, dans sa mission de protection est fortement ressenti chez la plupart des assistants familiaux, bousculés, de ce fait, dans leur professionnalité car empreints de sentiments négatifs forts à l’endroit des parents. En effet, on peut se demander comment certaines relations assistant familial/parent de l’enfant peuvent être compatibles avec une identité professionnelle (Euillet et al., 2007). Prendre alors de l’assurance, tant sur le plan verbal que sur le plan de l’écrit, en maîtrisant mieux le vocabulaire professionnel, en s’autorisant à laisser une trace de sa réflexion, c’est aussi d’une certaine manière prendre appui sur une nouvelle voie professionnelle que la formation fait découvrir et tend à développer. Protéger l’enfant, respecter les parents, à travers un écrit ou une communication, c’est faire tiers, c’est ne pas être pris au piège des liens parfois pathogènes que tissent entre eux parents et enfants. C’est également mettre « la bonne distance » dans la relation avec l’enfant. Euillet et al., (2007) mettent en évidence une corrélation de la relation assistant familial/enfant avec la qualité de la relation assistant familial/parent de l’enfant. Les assistants familiaux entretenant une relation de confiance avec les parents de l’enfant présenteraient « une professionnalité provisoire », c’est-à-dire reposant sur le caractère temporaire de l’accueil et sur l’entretien d’une relation de l’enfant avec ses parents. Cette relation de confiance avec les parents de l’enfant serait favorisée par le sentiment d’appartenance de l’assistant familial à une équipe. D’où l’importance d’une intégration des assistants familiaux dans l’équipe pour affirmer une identité professionnelle inscrite dans des relations elles-mêmes professionnelles avec l’enfant et ses parents.
Entre le professionnel et le personnel : quelle possible reconnaissance ?
15Dubar (1991) démontre l’importance de la reconnaissance et de la valorisation sociale du métier dans les processus de la construction de l’identité professionnelle. Mais concernant l’assistant familial, d’un côté, on voudrait être reconnu et, de l’autre, on aurait peut-être intérêt à ne pas l’être trop… Nouveau paradoxe dans ce paysage professionnel mis en lumière par Moulin-Garnier (2010) dans sa thèse de doctorat, « Assistantes familiales, une professionnalisation au risque de la reconnaissance ». Mettre en exergue sa pratique, la théoriser, l’objectiver, identifier des principes… passer de l’expérience à l’expression… c’est prendre le risque de normaliser des actes de la vie de tous les jours, intuitifs, créatifs, adaptatifs, toujours contextualisés, c’est prendre le risque de dénaturer des actes qui relèvent pourtant bien du naturel. En effet, l’assistant familial exerce dans le quotidien, dans la vie de tous les jours. Ses actes renvoient à ceux que pose toute famille dans le soin, l’accompagnement éducatif, le soutien affectif de ses propres enfants. Dans le concret des situations à vivre avec l’enfant accueilli : manger, jouer, échanger, regarder la télé, travailler au jardin, s’occuper du linge, faire les courses, se promener… peut-on véritablement différencier vie personnelle et vie professionnelle ? Peut-on véritablement répertorier ces tâches dans un référentiel professionnel ? Entre la tâche prescrite et la tâche réalisée se trouve l’expérience, qui ne peut être décrite que par celui qui la vit. Il faut pourtant l’admettre, tous les actes de l’exercice professionnel posés dans le cadre des missions liées au métier sont bien des actes professionnels. L’assistant familial s’inscrit dans cette activité sociale qui consiste à accueillir un enfant et toute la famille d’accueil devient un espace professionnel de soutien, d’étayage à la personne en souffrance, actrice d’un processus éducatif, voire thérapeutique. Chacun joue un rôle, chacun est impliqué. On entend souvent dire que le professionnel du travail social, pour assurer son activité, doit mettre à l’écart sa personne et tout son cortège d’« objets » personnels (sa famille, ses habitudes, ses manies, ses défauts, ses envies…). Mélanger le personnel au professionnel est considéré comme une abomination… Et pourtant, et c’est bien là le paradoxe pour l’assistant familial, la personne et tout ce qui la constitue sont présents matériellement et symboliquement à chaque instant dans l’univers professionnel matérialisé par le domicile. Sous des réalités matérielles existent des réalités psychiques. Chercher à évincer le personnel dans la situation professionnelle relève de l’impossible. Euillet et al. (2007) observent que les assistants familiaux « ne parviennent pas à mobiliser des compétences autres que celles développées à partir de leur parentalité personnelle ». Comment dans ce cas, être véritablement reconnu comme professionnel ? Comment se reconnaître comme tel ?
Le diplôme d’Etat : outil de reconnaissance professionnelle ?
16Un autre paradoxe désigne, cette fois, le diplôme d’Etat en tant qu’il ne revêt pas de caractère obligatoire pour l’exercice professionnel. Chacun soutient ouvertement l’idée que le diplôme participe de la reconnaissance professionnelle de l’activité d’accueil (Mundweiler-Le Navéaux, 2011). Titulaire de ce diplôme, l’assistant familial se voit désormais davantage légitimé à postuler auprès de différents employeurs, proposant ses services selon des conditions d’exercice déterminées et négociées avec eux. Certes, si cela était possible avant, on peut dire que la création du diplôme a symboliquement renforcé ce sentiment de légitimité. Le diplôme mentionné dans le curriculum vitae est perçu comme un atout au recrutement. Or, si le diplôme permet à l’assistant familial de marquer, plus qu’avant, une certaine distanciation avec les autres membres de l’équipe, il peut aussi, en même temps, dans un mouvement inverse, le placer face à un risque de distance avec eux. Certains pensent que dans la mesure où, n’étant pas exigé pour exercer, il n’a pas à être mis en avant comme soi-disant preuve irréfutable d’une professionnalité. Dans certaines équipes, on attend de l’assistant familial qu’il demeure discret et surtout modeste avec son diplôme d’Etat, à défaut d’entraîner quelques agacements et crispations. On voit bien là des mécanismes psychosociaux se mettre en place dans les organisations de travail où certains travailleurs sociaux pensent risquer leur place quand d’autres, les assistants familiaux notamment, prennent la leur… La crainte serait d’être rabaissé tandis que l’autre s’élève. Cette résistance nous semble freiner réellement la professionnalisation des assistants familiaux. On voudrait au fond, sans l’avouer, qu’ils ne soient pas considérés comme des professionnels à part entière pour qu’ils ne fassent pas de l’ombre aux autres professionnels. Sur le terrain, cette place de « collègue » est loin d’être partout acquise. Il apparaît que bien du chemin reste à parcourir pour mettre au même niveau, sur un pied d’égalité, assistants familiaux et autres travailleurs sociaux canoniques, d’autant plus que ces derniers sont souvent désignés comme accompagnateurs et contrôleurs des situations de placement. On se heurte ici à la hiérarchisation des statuts, alors même que l’assistant familial, contrairement aux autres professionnels, vit 24 h sur 24 h avec l’enfant. Il se sent souvent renvoyé à la marge du dispositif. Dans cette situation, il apparaît difficile, encore une fois, de consolider une identité professionnelle.
Quelques pistes pour poursuivre le processus de professionnalisation
17L’étude de ces questions posées et la mise au jour de ces paradoxes nous incitent à explorer quelques pistes d’étayage et d’évolution de la profession. Il est entendu que la construction de la profession est continue. La poursuite du processus de professionnalisation pourrait, d’après nous, consister à tenter de dépasser ces paradoxes mis en lumière sans prétendre pouvoir les effacer. On peut ainsi formuler plusieurs hypothèses. La première serait que la profession gagnerait indéniablement si l’on admettait que, dans l’exercice professionnel et particulièrement au domicile, l’on ne peut que composer avec les affects. Etre professionnel n’exclut pas de reconnaître les affects et d’en faire des outils de travail. Il convient, plutôt que de marquer des clivages, d’autoriser une perméabilité. Oser les exprimer en équipe parce qu’on y est autorisé paraît être le premier lieu. Blin (1997) nous rappelle que le sentiment d’intégration dans une communauté professionnelle constitue l’axe fondamental de l’identité professionnelle. Les assistants familiaux éprouvant ce sentiment d’intégration affirmeraient une identité professionnelle (Euillet et al., 2007). L’équipe devrait donc être ce lieu d’expression mais, parfois, elle échoue ou résiste ; dans ce cas, une autre stratégie peut être envisagée.
18Comme le soulignent chercheurs et intervenants dans le domaine du placement familial et de la profession d’assistant familial, l’existence d’un collectif de travail a pour effet de se reconnaître (avec ses affects) par la recherche de sens à la pratique professionnelle, de distance émotionnelle et de mise en commun des incertitudes de la tâche. Cela devrait d’ailleurs être la démarche de tous les travailleurs sociaux, tout professionnel ayant effectivement ce travail à faire avec ses émotions, ses affects. Ce collectif de travail, lieu d’interactions entre pairs et de construction partagée d’une professionnalité, devrait se généraliser à tous les secteurs dans lesquels s’exerce la profession. Ce lieu offre aux professionnels une possibilité de se restaurer psychiquement. Il constitue un espace d’échanges où l’on est à la fois aidant et aidé. Il permet une distance avec la pratique et les sentiments d’envahissement, de captivité, de culpabilité. Il contribue à se reconnaître entre assistants familiaux au travers des parcours dans la façon de déconstruire et reconstruire un modèle professionnel. Se reconnaître dans un lieu que constitue le collectif pour, ensuite, mieux se faire reconnaître… dans une équipe et plus largement dans l’espace social en étant dégagés des injonctions d’objectivité et de normalisation des pratiques, comme le souligne Christine Salvat, psychologue du travail (2011). Il y a pour les assistants familiaux un grand enjeu de collaboration entre eux et les autres travailleurs sociaux. Cette collaboration participe indéniablement du processus de légitimation sociale des compétences familiales que l’assistant familial développe au service de sa profession et, partant, de sa professionnalisation. Cette reconnaissance partagée ne doit cependant pas empêcher que s’établisse et se vive une professionnalisation personnelle pour l’assistant familial (Euillet, 2012) afin de « préserver la spécificité du métier et la singularité des rencontres entre la famille d’accueil et l’enfant ».
19Aujourd’hui, on observe que le regard d’autrui sur cette activité change et que change également le regard des assistants familiaux sur eux-mêmes. Ces professionnels tendent à rendre plus visibles la conversion de leurs savoirs d’usage en compétences éducatives encadrées, leur rôle de parent en rôle d’éducateur, leur domicile, espace familial, en espace professionnel. Encore faut-il qu’ils le repèrent ou soient aidés pour ce faire dès le commencement de leur activité.
20La profession d’assistant familial est parsemée de contradictions, d’avancées et de reculs, d’affirmation, de négation… Nous pensons que la formation qui participe de la professionnalisation des assistants familiaux les dégage progressivement de quelques-uns de ces paradoxes, signe d’une maturation de la profession, donc d’une véritable transformation de la professionnalisation des assistants familiaux.
Conclusion
21Ce nouveau positionnement professionnel des assistants familiaux entraîne une reconsidération de l’ensemble des rôles et fonctions de chacun des intervenants dans le dispositif d’accueil. Il s’agit de partager avec les autres « sa profession » dans cet ensemble que constitue l’accueil familial. Il paraît profitable à tous de participer à des dispositifs communs d’analyse des pratiques sur le temps de travail pour parvenir à introduire de la cohérence entre toutes les parties prenantes, dans l’intérêt de l’enfant. La professionnalisation des assistants familiaux constitue l’occasion de revisiter le dispositif de placement dans son ensemble et de le faire évoluer vers plus de professionnalité.
22En France, le placement familial est un dispositif structuré, certes, mais d’une grande complexité dans ses conceptions et ses mises en œuvre. Les équipes pluri et transdisciplinaires qui incarnent ce dispositif et dont font partie les assistants familiaux sont dans une démarche permanente de professionnalisation. Cette réalité française est regardée avec intérêt par nos voisins européens. Un groupe de travail s’est d’ailleurs créé au niveau de l’Europe, où la France est représentée par l’Association nationale des placements familiaux. Il s’agit du groupe APFEL (Acting for Promotion of Fostering at a European Level). Nom symbolique puisque désignant en allemand le terme « pomme », fruit prometteur d’une collaboration visant à proposer aux enfants et à leurs familles un accompagnement de qualité.
Bibliographie
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Références bibliographiques
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Notes de bas de page
Auteurs
Responsable formation à l’Institut de formation sociale des Yvelines, à Versailles, France. Animatrice d'ateliers d'écriture.
olivia-le-naveaux@wanadoo.fr |
Responsable formation à l’Ecole Supérieure de Travail Social, Paris, France.
claire.weil@etsup.com |
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