Des enduits peints gallo-romains aux enchères !
Quelques fragments du décor du site de La Touratte à Dun-sur-Auron (Cher)
p. 415-434
Résumés
La vente aux enchères, en 2017, d’un lot d’enduits peints gallo-romains provenant du lieu-dit La Touratte à Dun-sur-Auron (Cher) a permis de s’intéresser particulièrement à la dispersion des collections de ce site, issues des fouilles de la seconde moitié du xixe siècle. Cet article est consacré à l’étude du décor peint.
The auction, in 2017, of few fragments of Gallo-Roman wall-paintings coming from La Touratte in Dun-sur-Auron (Cher) allowed to focus on the dispersion of collections from excavations from the second half of the 19th century. This paper concentrates mainly on the decoration of the sanctuary.
Entrées d’index
Mots-clés : Dun-sur-Auron, La Touratte, peinture murale gallo-romaine, statuaire
Keywords : Dun-sur-Auron, La Touratte, Gallo-Roman wall painting, statuary
Index géographique : Dun-sur-Auron
Note de l’auteur
Je tiens à remercier sincèrement Claudine Allag pour sa relecture attentive et ses conseils avisés.
Texte intégral
Introduction
1La découverte d’enduits peints gallo-romains durant des fouilles archéologiques est fréquente mais elle l’est beaucoup moins, en revanche, à l’occasion de ventes aux enchères. Les quelques éléments provenant du décor du lieu-dit La Touratte à Dun-sur-Auron (Cher) ont été repérés sur internet par Daniele Vitali qui m’a ensuite contacté afin de connaître mon avis sur ce lot atypique. Je suis donc particulièrement heureux de pouvoir lui retranscrire ici mes observations.
Historique des recherches, présentation du site et description du mobilier découvert
Une histoire des recherches sur le site
2Localisé sur la commune de Dun-sur-Auron (Cher), entre le canal du Berry et la rive gauche de l’Arnon, le site du lieu-dit La Touratte appartient au territoire de la cité antique des Bituriges Cubes. Quelques découvertes (céramiques, tuiles et substructions) en 1836, à l’occasion de la réfection du contre-fossé du canal du Berry, constituent la première mention du site et de ses vestiges gallo-romains. Des fouilles furent envisagées l’année suivante par M. Riffaut, juge de paix, mais elles restèrent très superficielles et s’arrêtèrent à la suite de la découverte de nombreuses monnaies romaines qui appartenaient vraisemblablement à un trésor monétaire. Quelques temps après, mais sans que l’on puisse apporter plus de précision sur la date, le propriétaire du terrain mit au jour, à faible profondeur, les fondations d’un édifice de taille importante dont aucune description ni aucun plan ne nous sont parvenus. En 1856, la découverte fortuite d’un fragment de statue, en pierre blanche et de taille grandeur nature, correspondant à une « épaule de femme, parfaitement modelée avec un pan de draperie ajustée » (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 60), incita l’artiste et archéologue Alfred Vivier de la Chaussée, en visite sur le site, à lancer de nouvelles fouilles. Ce projet n’a pas abouti en raison de son décès brutal, en 1859, à 26 ans (Vauthey et Vauthey, 1977, p. 407). Les véritables fouilles archéologiques du site furent organisées en 1862, 1864 et 1867 par Paul Moreau, secrétaire de mairie, membre correspondant de la Société historique du Cher et principal promoteur de la Société archéologique de Dun-sur-Auron (alors appelé Dun-le-Roi ; Moreau, 1895, p. 58-77). Il mit au jour un ensemble monumental qui fut tout d’abord identifié comme une villa mais qui, d’après la Carte archéologique de la Gaule et Isabelle Fauduet, correspondrait plutôt à un sanctuaire (Provost et al., 1992, p. 219 ; Fauduet, 2010, p. 326, n° 157), sans doute dédié à Mercure, dont la fréquentation est envisagée du ier siècle au ive siècle (Provost et al., 1992, p. 219) (fig. 1).
Présentation et description du site
3Le site comprend un ensemble cultuel avec plusieurs fana, un complexe thermal et des bâtiments organisés autour de portiques ainsi qu’un aqueduc (fig. 1). La vision générale du site a été complétée par des photographies aériennes réalisées par Jean Holmgren en 1976, faisant apparaître de nouveaux édifices à l’ouest de ce qui avait été fouillé par Paul Moreau (Provost et al., 1992, p. 219). Il ne s’agit pas ici de décrire le site en détail mais de s’intéresser aux espaces1 qui ont livré des éléments de décor.
4L’ensemble cultuel était composé d’un grand édifice rectangulaire (25,80 m x 13,10 m), nommé « U » sur le plan réalisé par M. Guindollet pour Paul Moreau, divisé en trois cellae dont les murs étaient recouverts d’enduit peint rouge. Des traces de piquetage indiquaient une réfection du décor dont seule la partie la plus ancienne était désormais visible (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 63 ; Provost et al., 1992, p. 219) : la peinture murale qui avait été appliquée sur la première n’était plus présente in situ et laissait donc apparaître le décor qui l’avait précédée. Une galerie périphérique, large de 2,80 m sur les petits côtés et de 3,20 m sur les grands côtés, possédait une colonnade dont trois fûts brisés attestent l’existence. Signalons également qu’une « tête appartenant à une divinité païenne » (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 64) a été découverte, ainsi qu’un socle mouluré d’autel (1,50 m x 1 m) dans la salle sud. À proximité, un fanum rectangulaire (« T »), de 7,60 m pour 9 m, avec une petite cella de 2,70 m x 2,20 m, a livré de nombreux fragments de sculptures ainsi que, d’après la notice de la Carte archéologique de la Gaule, une statuette en bronze d’Isis-Fortuna2, auparavant identifiée comme une Cybèle, découverte en 1883 (Ponroy, 1903, p. 9, n° 11, pl. II, fig. 5 ; Reinach, 1910, p. 154, n° 5 ; Dewachter, 1988 ; Provost et al., 1992, p. 220 ; Leclant, 2004, p. 103, fig. 8).
5La partie centrale du site était composée d’une grande cour entourée de galeries et de nombreuses pièces en enfilade. À l’extrémité occidentale de la galerie sud se trouvait une salle (« S ») rectangulaire, avec une abside semi-circulaire d’un côté et un « enfoncement à redans irréguliers » de l’autre (Provost et al., 1992, p. 219). « Un carrelage élégant en marbre gris » (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 65) constituait le pavement de la pièce sur lequel un socle de colonne était encore présent. Des traces de peinture rouge étaient également visibles sur les murs extérieurs et, d’après la Carte archéologique de la Gaule, « les murs [intérieurs] étaient enduits de fresques à fond noir et rouge, encadrées de bordures vertes, jaunes et blanches3 » (Provost et al., 1992, p. 219). Un autel rond de 1,12 m de diamètre y a été également découvert.
6Troisième et dernière grande partie du site, le complexe thermal, au nord, était composé de huit pièces à hypocauste. La salle « A » (8,73 m de longueur pour 8,05 m de largeur) conservait une élévation moyenne de 1,80 m de ses murs en petit appareil régulier. Ces derniers étaient revêtus, à l’intérieur, d’un « enduit à fond blanc coupé de bandes horizontales rouges et jaunes ; les lambris et le carrelage étaient formés de larges pierres blanches parfaitement polies, dont on voyait encore à terre de nombreux spécimens » (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 66). La salle « C » (9,20 m x 5,55 m), sur hypocauste, a livré des placages en marbre gris et blanc et des enduits peints rouges. Enfin, dans les salles « E » et « F », des placages en marbre blanc étaient conservés in situ, en zone inférieure de paroi, sur 40 cm de hauteur et « des petits carreaux de verre opaque, larges de 8 centimètres, d’une épaisseur de 44 millimètres, revêtus de mortier sur une de leurs faces » furent découverts en grand nombre (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 68). Il s’agit d’éléments qui appartenaient sans doute à un opus sectile, peut-être pariétal. Les quelques enduits peints retrouvés présentaient « des traces de coloration vert tendre » (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 68).
Présentation du mobilier découvert
7Terminons la description du site par la présentation du mobilier mis au jour et notamment les sculptures qui ont participé à sa renommée. Un musée provisoire à Dun-le-Roi avait été installé afin d’exposer le produit des fouilles de Paul Moreau. Si aujourd’hui trois fragments sculptés4 (fig. 2), quelques pièces métalliques5 (fig. 3) et un fragment de dallage en calcaire6 (fig. 4) sont conservés au musée du Berry à Bourges7, de nombreux éléments, à l’instar de la céramique8 et des trente monnaies des iiie et ive siècles (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 78-79), ont disparu à la suite de la fermeture, à une date inconnue, du musée de la Société archéologique de Dun-leRoi. Les descriptions d’Eugène de Robillard de Beaurepaire dans son article synthétique des fouilles de Pierre Moreau sont donc particulièrement précieuses parce qu’elles nous renseignent sur tout ce qui a été perdu (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 71-79, pl. 3-6). La localisation précise des découvertes de certains éléments sculptés est d’ailleurs sujette à caution. Les informations données par la Carte archéologique de la Gaule ne correspondent, en effet, pas toujours à ce qui est écrit dans la littérature antérieure.
8Une tête de Mercure9 coiffé du pétase ailé (Espérandieu, 1908, n° 1534 ; Ferdière, 1994, p. 226), mesurant 30 cm de hauteur (fig. 2), a été découverte dans l’édifice quadrangulaire « U » (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 77 et pl. 5), accompagnée de plusieurs fragments d’un caducée. D’après le dessin de la tête qui est présent sur la planche n° 5 accompagnant le texte d’Eugène de Robillard de Beaurepaire (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 75 et pl. 5), le pétase semblait posséder ses deux ailettes alors qu’une seule est encore conservée aujourd’hui (fig. 2). Selon Émile Espérandieu, l’œuvre daterait du ier siècle et serait une copie d’un original alexandrin (Espérandieu, 1908, n° 1534). Il fait la même remarque à propos d’une statue féminine qui portait une corne d’abondance, découverte à proximité de celle de Mercure, au niveau de la galerie, dont seule la tête d’une hauteur de 25 cm et ornée d’une couronne crénelée est conservée au musée du Berry à Bourges10 (Espérandieu, 1908, n° 1541) (fig. 2). Une partie du visage de cette divinité, peutêtre Cybèle ou Fortuna, est aujourd’hui manquante alors que la tête semblait intacte lors de sa découverte comme en témoigne, là aussi, la planche n° 5 qui illustre le texte d’Eugène de Robillard de Beaurepaire (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 76 et pl. 5). Enfin, dans l’un des portiques autour de la cour centrale (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 77 et pl. 6), une sculpture de 50 cm de hauteur représentant un personnage assis sur un trône (scamnum), vêtu d’une tunique, les jambes couvertes de braies et les pieds chaussés et posés sur la partie avant du trône, a été découverte11 (Espérandieu, 1908, n° 1542) ; la tête et les mains, qui auraient pu contribuer à l’identification de cette divinité, a priori masculine et peut-être indigène, sont malheureusement manquantes (fig. 2). Toutes les sculptures mentionnées ont été réalisées en pierre de Charly, un calcaire local, extrait des environs de Bourges. À côté de ces trois éléments lapidaires conservés, de nombreux autres ont été perdus mais sont néanmoins connus grâce au témoignage d’Eugène de Robillard de Beaurepaire : « la partie antérieure d’une tête de femme, une jambe nue, une mamelle de chèvre, une main d’enfant, une main d’adulte fermée et tenant le support d’un objet indéterminé, deux têtes de bélier, un oiseau sur une branche de vigne, becquetant des raisins12 (fig. 2), et de nombreux morceaux ayant fait partie d’une seconde statue de Mercure » (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 77, pl. 6). L’ensemble du site de La Touratte présentait donc un apparat sculpté conséquent, à la fois cultuel et ornemental, auquel doivent être ajoutés les décors peints.
Le décor du site
Le lot d’enduits peints vendu aux enchères
9Le 18 novembre 2017, à l’hôtel des ventes Jacques Cœur à Bourges, a été mis en vente un lot provenant de la collection Jean Chavaillon, numéroté 16, dans la catégorie « objets de curiosités » (fig. 5). Expertisé préalablement par M. Jean Roudillon, il était décrit comme suit : « Suite de fragments de pavement d’époque antique, étiquette notée “Fresque de la ville de la Touratte, 1864” ». L’expert en antiquités et objets d’art a cependant commis plusieurs erreurs. Il indique, en effet, que le lot est constitué de fragments de pavement alors que ce sont des enduits peints qui appartiennent donc à un décor de paroi ou de plafond, non de sol. Sa lecture de l’étiquette, peut-être très rapide, est également fautive puisqu’il retranscrit « fresque » au singulier alors que cela est indiqué au pluriel et « ville » alors qu’il est clairement écrit « villa galloromaine ».
10Le lot est constitué de dix-sept fragments d’enduits peints qui ont été collés sur un support en carton orange de 21 x 30 cm avec un cadre vert. Le tout est accompagné d’une étiquette qui fut appliquée dans la partie supérieure : la provenance et la date de découverte ont été soigneusement indiquées à la main (« Fresques de la villa gallo-romaine de la Touratte, 1864 »). Ainsi, les enduits peints proviennent du site de La Touratte à Dun-sur-Auron et ont été découverts en 1864, lors de la deuxième fouille de Paul Moreau. Au regard de l’espace disponible, le plus grand fragment n’appartenait pas au lot d’origine. Il n’avait, en effet, pas été collé au support et a donc été ajouté à l’ensemble à une date inconnue13. Le choix de présentation des enduits peints, qui sont collés sur un support, est identique à celui des objets métalliques conservés au musée du Berry à Bourges14. Une étiquette manuscrite accompagne le lot et apporte des informations similaires aux enduits : « Objets découverts en 1864 dans les fouilles de la villa gallo-romaine de la Touratte sur Dun-le-Roi ». Notons également la présence d’une seconde étiquette, tapuscrite celle-ci, sur laquelle il est inscrit « PAUL MOREAU à Dun-le-Roi (Cher) ». Tous ces éléments ont donc été découverts lors de la même fouille et ont connu une mise en valeur et une conservation similaires, à l’initiative de Paul Moreau lui-même. Cependant, seulement une partie du mobilier des fouilles de ce dernier est arrivée au musée du Berry de Bourges et en différentes étapes : en 1896, les trois sculptures15 ont été déposées par la ville de Dun-sur-Auron ; en 1936, Henry Ponroy a fait don des objets métalliques ; enfin, en 1955 la ville de Dun-sur-Auron a déposé un fragment de dallage en calcaire16. Le reste qui est mentionné dans les publications anciennes a, semble-t-il, été éparpillé après la fermeture du musée de Dun-le-Roi à une date inconnue. Les enduits peints ont intégré la collection personnelle de Jean Chavaillon, sans que l’on puisse retrouver à quelle date exactement. Ce dernier, né en 1925 et décédé en 2013, était directeur de recherche au CNRS, géologue et préhistorien (Gutierrez, Berthelet et Soulier, 2013). Natif de Saint-Amand-Montrond (Cher), il a parcouru les différentes communes du département du Cher et a collecté différents objets archéologiques. Le mystère demeure quant à son acquisition des enduits peints : les a-t-il trouvés dans une brocante ou a-t-il acheté une ancienne collection privée ?
11Les dix-sept fragments conservés ont été découverts en position secondaire dans des couches de démolition ou de remblais de plusieurs endroits du site. Ils sont donc hétérogènes et appartiennent à plusieurs ensembles peints dont le contexte architectural précis est inconnu. La plupart présentent une surface picturale très usée et le revers n’est pas visible. Ils étaient, en effet, collés au carton et pour ceux qui en ont été arrachés, ce dernier est encore accroché au revers. Un nettoyage simple de la surface picturale et de certaines tranches a pu être effectué afin d’observer au mieux les mortiers.
12Le premier ensemble (fig. 6 ; fragments n° 1, n° 2 et n° 3) est composé de trois fragments : l’un monochrome rouge (n° 1), le deuxième avec un champ vert séparé d’un champ rouge ocre par un filet blanc (n° 2) et le dernier, rouge ocre, traversé par une large bande verte bordée de filets blancs (n° 3). Ils appartiennent à un décor de zone médiane constitué de panneaux rouge ocre séparés d’inter-panneaux de la même couleur ou bordés sur trois côtés par de larges bandes vertes bordées de filets blancs, comme cela est connu, par exemple, sur les murs est et ouest du couloir de la villa de Vichten (Barbet, 2008, p. 254-257)17. Une sous-couche rose et jaune apparaît sous le champ vert, extrêmement usé, du deuxième fragment. Elle permet d’appliquer correctement la couche verte, sans doute réalisée avec une terre verte, et de faciliter son adhérence (Allag et Groetembril, à paraître). Le support en mortier est composé de deux couches : la première, de mortier de chaux sableux, blanche, à granulométrie très fine avec des inclusions fréquentes de nodules de chaux d’environ 0,2 cm, est conservée sur une épaisseur maximale de 0,3 cm ; la seconde, de mortier de chaux sableux, beige rosé, à granulométrie très fine, est conservée sur une épaisseur maximale de 1,8 cm. Les revers visibles des fragments ne présentent aucune empreinte.
13Le deuxième ensemble est constitué de quatre fragments (fig. 6 ; n° 4, n° 5, n° 6 et n° 7) qui appartiennent à un décor à fond blanc avec plusieurs motifs vert foncé et vert clair. Le fragment n° 4 présente l’extrémité bifide d’un feuillage grêle, les n° 5 et n° 6, plusieurs parties d’un fin décor végétal de zone inférieure (touffe végétale ?) ou de zone médiane (trait d’encadrement avec enroulement végétal ou candélabre végétalisé ?), et le n° 7 semble correspondre à un nœud de ruban vert accroché à un filet brun-rose. Le support en mortier est composé de quatre couches : une première, conservée sur une épaisseur de 0,2 cm, de mortier de chaux très sableux, marron, à granulométrie fine avec inclusions de nodules de chaux ; une deuxième de mortier de tuileau rose pâle, compacte, à granulométrie fine, de 0,5 cm d’épaisseur ; une troisième de mortier de chaux blanc, compacte, à granulométrie fine, de 0,6 cm d’épaisseur ; et enfin, une couche de finition, bien réalisée, de 0,1 cm ; aucune empreinte au revers des fragments n’est visible. En raison d’une usure importante de la surface picturale, il est compliqué de retrouver le sens de lissage des fragments et il apparaît difficile d’apprécier la qualité du fond blanc et des motifs qui ont pourtant été réalisés avec soin. Si l’extrême fragmentation et l’état de conservation des enduits peints ne permettent pas beaucoup de comparaisons et incitent plutôt à la prudence, il est néanmoins possible de les rapprocher de ce qu’Hélène Eristov et Sabine Groetembril indiquent sur les fonds blancs (Eristov et Groetembril, 2006). Ce type de décor peut, en effet, se retrouver dans les pièces principales d’habitations « de classe moyenne », comme cela est attesté à Mandeure (Doubs : Eristov et Groetembril, 2006, p. 59 ; Barbet, 2008, p. 253-254) et à Martigues (Bouchesdu-Rhône : Eristov et Groetembril, 2006, p. 59), mais également dans les espaces de passages d’édifices monumentaux, à l’instar de la galerie à exèdres du sanctuaire des Villards-d’Héria (Jura : Eristov et Groetembril, 2006, p. 59 ; Barbet, 2008, p. 255) ou de celle du fanum d’Eu-Bois-l’Abbé (Seine-Maritime : Eristov et Groetembril, 2006, p. 59 ; Barbet, 2008, p. 242-243). Les motifs végétaux peuvent se situer en zone inférieure sous la forme de tiges grêles, quasi abstraites, comme sur le mur nord-est de la pièce V de la villa d’Étifontaine à Bar-sur-Aube (Aube : Barbet, 2008, p. 290 ; Eristov et Monier, 2013, p. 21) ou sous la forme de touffes végétales, beaucoup plus fréquentes, mais également apparaître en zone médiane dans le cadre d’architectures végétalisées comme l’illustre, par exemple, le décor du cryptoportique de la villa de Meikirch (Suisse : Fuchs, Bujard et Broillet-Ramjoué, 2004, p. 124-138 ; Eristov et Monier, 2013, p. 23-25). Ce dernier est composé de larges panneaux et d’étroits inter-panneaux à fond blanc sur lesquels une hampe verticale sert de tuteur à une tige végétalisée sinueuse et vivace.
14Les fragments restants sont hétérogènes, ils n’appartiennent pas aux mêmes ensembles et présentent une surface picturale souvent assez usée (fig. 7). L’analyse de ces éléments est donc, de facto, assez limitée.
15Un fragment présente un fond blanc traversé par une large bande rouge de 3,5 cm située en diagonale (fig. 7 ; n° 8). Il est probable que cette dernière croise une autre bande de même format et de même couleur et corresponde donc à une barrière à larges croisillons (claustra) située en zone inférieure, comme dans l’exemple du faubourg d’Arroux à Autun, daté du iiie siècle, où des bandes noir azuré de 3 cm sont présentes (Boislève et al., 2017a, p. 222-223, fig. 13). Il pourrait également s’agir d’une simple forme géométrique comme un losange couché ou un carré inscrit sur la pointe. Le support en mortier du fragment est composé de trois couches : une couche de mortier de chaux sableux, marron, compacte, à granulométrie moyenne, conservée sur 0,2 cm, une couche de mortier de chaux sableux, beige, à granulométrie moyenne de 1,5 cm et une couche de finition assez épaisse et compacte, de 0,3 cm. Le revers ne présente aucune empreinte.
16Un fragment est constitué d’un champ marron bordé d’un trait rouge et d’un champ blanc traversé par un filet rouge et un double filet rouge et rose (fig. 7 ; n° 9). Il s’agit sans doute d’une bande de transition entre zone inférieure et zone médiane avec un double filet rouge-rose qui suggère, avec effet d’ombre, les moulures d’une corniche. La présence d’un tracé préparatoire incisé le long du champ marron-rouge constitue un repère habituel en limite de zone horizontale. Le support en mortier du fragment est composé de deux couches similaires (mortier de chaux sableux, blanc-beige, à granulométrie fine), conservées sur 1 cm et 0,8 cm et séparées par une fine pellicule de chaux de 0,2 cm. Le revers ne présente aucune empreinte.
17Un fragment présente un champ marron séparé d’un autre champ marron bordé par un trait marron rouge, par une bande blanche traversée par un filet rouge marron (fig. 7 ; n° 10). Comme dans l’exemple du fragment précédent, il s’agit d’éléments qui organisent le décor sur la paroi : une bande de séparation marron bordée d’un trait marron rouge et un filet d’encadrement rouge marron et une bande d’encadrement marron d’un panneau blanc. Le support en mortier est composé de deux couches : une première de mortier de tuileau à granulométrie fine, compacte, conservée sur 0,3 cm et une seconde, de mortier de chaux à granulométrie fine, compacte, blanc-beige, de 1,2 cm. Le revers ne présente aucune empreinte.
18Un fragment est composé d’un champ marron bordé d’un trait ocre jaune, d’un champ blanc traversé par un filet ocre jaune et d’un champ marron usé bordé par une bande ocre jaune (fig. 7 ; n° 11). Comme pour le fragment n° 9, il s’agit sans doute d’une bande de transition entre zone inférieure et zone médiane, même si la taille très réduite du fragment confine à la prudence. Une seule et unique couche de mortier de chaux sableux, beige, compacte, à granulométrie fine, conservée sur 1,5 cm d’épaisseur constitue le support du fragment ; aucune empreinte n’est visible au revers.
19Un fragment est constitué d’un champ blanc séparé d’un champ vert par un filet rouge (fig. 7 ; n° 12). Il est probable qu’il s’agisse d’une bande verte bordée de filets rouges qui devait encadrer un panneau ou un compartiment blanc. L’observation macroscopique du fragment, à l’aide d’un compte-fil, permet d’apercevoir les grains caractéristiques du pigment bleu égyptien utilisé pour réaliser le fond vert. Le support est composé de deux couches : une première de mortier de tuileau, compacte, à granulométrie moyenne avec de nombreuses inclusions de nodules de chaux dont certains mesurent 0,6 cm, conservée sur 1 cm d’épaisseur, et une seconde, de mortier de chaux sableux, beige, à granulométrie fine, qui mesure 1 cm. Le revers ne présente aucune empreinte caractéristique.
20Un fragment à fond blanc, très usé, présente un motif marron composé de plusieurs éléments longiformes ondulés (fig. 7 ; n° 13). Bien qu’il ne soit pas possible de l’affirmer avec certitude, ce simple motif courbe, petit cercle ou volute, pourrait néanmoins correspondre à l’extrémité d’une plume de paon comparable à celles du décor de plafond à réseau découvert sur le site du collège Saint-Stanislas à Poitiers (Allag et Vibert-Guigue, 2001-2002, p. 141, fig. 5). Le support de mortier est composé d’une couche de mortier de tuileau rose beige, compacte, à granulométrie fine, conservée sur 1,6 cm d’épaisseur. La couche de finition a été très bien réalisée et mesure 0,1 cm d’épaisseur. Le revers ne présente aucune empreinte qui aurait pu permettre de rattacher avec certitude ce fragment à un décor de plafond.
21Deux fragments qui s’assemblent (fig. 7 ; n° 14 et 15) correspondent à un fond blanc avec un motif marron rouge circulaire que l’on peut supposer suspendu en raison de deux petits éléments, sans doute le départ de pans rectilignes de rubans ; le contour du motif semble avoir été incisé préalablement à sa réalisation. S’agit-il comme dans l’exemple de la salle 5 du bâtiment secondaire VI des Vaux-de-la-Celle à Genainville, d’un pseudo clipeus, très schématisé accroché par des rubans noués (Barbet, 2008, p. 207) ? L’état de conservation de la surface picturale contraint à la prudence et ne permet que de proposer cela en hypothèse. Quant au support, il est composé d’une couche de mortier de tuileau orange, compacte, à granulométrie fine, conservée sur 1,1 cm d’épaisseur et d’une couche de finition en mortier de chaux, blanche, très compacte, à granulométrie fine, de 0,4 cm. Aucune empreinte n’est visible au revers.
22Un unique fragment présente un champ rouge vermillon réalisé très probablement avec du cinabre (fig. 7 ; n° 16). S’il convient de rester prudent en l’absence d’analyses, l’éclat particulier du rouge ainsi que la sous-couche jaune (Barbet, 2008, p. 29) qui apparaît sous la couche picturale usée, conduisent à formuler cette hypothèse. En Gaule, au ier siècle av. J.-C., le cinabre était très utilisé dans des compositions de IIe style pompéien, comme l’attestent les peintures murales du site de La Verrerie à Arles (Rothé et al.,2017) et notamment la mégalographie (Boislève et al., 2017b). Entre la fin du ier siècle av. J.-C. et le début du ier siècle ap. J.-C., le cinabre est encore attesté sur plusieurs sites ayant livré des enduits peints de IIIe style pompéien18. Il se raréfie à partir de la seconde moitié du ier siècle ap. J.-C. et est limité à des bandes étroites ou au rehaussement de certains petits motifs (Barbet, 1990). En l’absence de contexte archéologique, il n’est pas possible de dater l’emploi du cinabre sur le site de La Touratte et, en raison de la taille extrêmement réduite du fragment découvert, il est impossible de connaître sa situation sur la paroi. Le support du fragment est composé de deux couches : une première, compacte, de mortier de chaux sableux marron, à granulométrie fine, conservée sur 0,2 cm d’épaisseur et une seconde de mortier de chaux blanc, compacte, à granulométrie fine, de 1 cm d’épaisseur. Le revers ne présente aucune empreinte.
23Le dernier fragment du lot (fig. 7 ; n° 17) présente un champ vert monochrome qu’il est impossible de situer sur la paroi. L’observation macroscopique, à l’aide d’un compte-fil, permet d’identifier les grains caractéristiques du pigment bleu égyptien utilisé pour réaliser le vert. Le support du fragment est constitué de quatre couches : une première couche de mortier de tuileau orange, compacte, à granulométrie très fine, conservée sur 0,1 cm d’épaisseur, une deuxième couche, de mortier de tuileau rose, compacte, à granulométrie fine, de 0,6 cm d’épaisseur et une troisième couche, de mortier de chaux sableux blanc, compacte, à granulométrie fine, de 1,2 cm d’épaisseur. La couche de finition, particulièrement bien réalisée, mesure 0,1 cm d’épaisseur.
24Les quelques fragments conservés et rassemblés en un lot ne représentent qu’une infime partie du décor peint du sanctuaire de La Touratte, mais témoignent de sa diversité. Afin d’en avoir une vision plus complète, peuvent s’ajouter le témoignage d’Eugène de Robillard de Beaurepaire, qui décrit les peintures murales découvertes in situ, mais également les dessins en couleur d’Albert des Méloizes.
Le décor du site à travers le témoignage d’Eugène de Robillard de Beaurepaire et les dessins d’Albert des Méloizes
25En complément des fragments conservés, le discours qu’a porté Eugène de Robillard de Beaurepaire sur le décor du site est particulièrement intéressant pour l’époque. Il détaille, en effet, les différents éléments qui le composent, en indiquant bien qu’il y attache beaucoup d’importance (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 71). Cette sensibilité ainsi exprimée est assez rare et constitue donc un témoignage précieux. Il évoque tout d’abord les éléments en marbre gris et blanc qui appartiennent, selon lui et à juste titre, au décor de sol et des parois (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 71). Puis, il s’intéresse aux petits éléments en verre découverts en grand nombre, qu’il associe au témoignage de Pline l’Ancien19 et qu’il compare aux éléments du décor d’un balnéaire à Saintes (Charente-Maritime), ainsi qu’à ceux de Serquigny (Eure) et à Lillebonne (Seine-Maritime ; Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 72). La comparaison n’est pas dénuée d’intérêt. Il est, en effet, probable qu’il s’agisse de décors à incrustations dans lesquels le verre est particulièrement présent20, d’autant plus s’il est opaque comme à Dun-sur-Auron. Dans le cas de verre translucide, il aurait été possible d’imaginer la présence d’un opus sectile constitué de crustae en verre. Enfin, Eugène de Robillard de Beaurepaire s’intéresse au décor peint du site, en se désolant que les peintures murales découvertes in situ et bien conservées n’aient pas été « dessinées sur place lorsqu’elles présentaient à l’œil de larges surfaces qui permettaient d’en saisir l’ordonnance générale » (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 72). Il décrit notamment en détail les fragments les plus significatifs :
« Quelques appartements étaient couverts d’enduits monochromes rouges, roses ou verts ; d’autres offraient des dispositions plus variées. Il nous a été possible d’y reconnaître deux types différents : un, rayé blanc, vert et rouge ; un, rayé, rouge, brun, jaune et blanc ; enfin d’autres fragments dessinés par Albert des Méloizes offrent simplement sur un fond blanc des expansions végétales ou des palmettes alternativement rouges et vertes. Mentionnons encore de larges bandes blanchâtres à bordures roses au centre desquelles une figure, d’une détermination impossible, rappelle vaguement la forme d’un scarabée » (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 73).
26Si la plupart des descriptions fournies peuvent être comprises aujourd’hui et rapprochées des fragments conservés, notamment de ceux avec les motifs végétaux (n° 4, n° 5, n° 6 et n° 7), celle évoquant un scarabée est sujette à caution. L’auteur indique qu’elle découle de l’observation d’un dessin communiqué par M. Guindollet, dont nous ne trouvons plus aucune trace. Il est plutôt probable qu’il s’agissait d’un galon brodé avec un motif qui a été mal compris. Viennent ensuite quelques considérations esthétiques liées à des comparaisons avec d’autres décors, notamment ceux de Troyes et de Vienne, qu’Eugène de Robillard de Beaurepaire connaissait et appréciait, mais « malgré cette infériorité relative, elles gardent un véritable et sérieux intérêt, et il est curieux de les comparer aux types observés à Bourges, à Drevant et à Saint-Révérien » (Robillard de Beaurepaire, 1868, p. 74). Eugène de Robillard de Beaurepaire propose ensuite d’autres comparaisons mais d’après les fragments décrits, le lieu-dit La Touratte a livré des enduits peints similaires à ce qui est trouvé sur de nombreux sites gallo-romains21, avec une organisation de la paroi grâce à des traits, des filets et des bandes de couleurs différentes et la présence de motifs végétaux en différentes tonalités de vert, notamment en zone inférieure (touffes végétales) et zone médiane (feuillage). Cela rejoint certains éléments qui ont été conservés et qui constituent le lot acheté aux enchères. À cela s’ajoutent les deux fragments dessinés par Albert des Méloizes et réunis sur la planche n° 4 de l’article d’Eugène de Robillard de Beaurepaire (Robillard de Beaurepaire, 1868, pl. 4). Le premier est un fond blanc avec un motif longiforme vert qui s’apparente à une touffe végétale ou à une guirlande accompagnée de deux éléments, peutêtre floraux, l’un vert et l’autre rose (fig. 8). Le second, similaire aux fragments n° 9 et n° 11, est constitué d’une succession de filets rouges et noirs et de larges bandes blanches suggérant une corniche et correspondant à une bande de transition entre la zone inférieure ocre jaune et la zone médiane rouge ocre de la paroi ; il est nécessaire de pivoter le fragment à 180° pour qu’il soit correctement orienté (fig. 8).
27Au regard de l’analyse du témoignage d’Eugène de Robillard de Beaurepaire, de l’observation macroscopique des fragments d’enduits peints conservés ainsi que des dessins d’Albert des Méloizes, il apparaît clairement que le décor peint du site était varié et de qualité : la solidité et la diversité des supports en mortiers, la couche de finition et certains pigments employés (cinabre ( ?) et bleu égyptien) en témoignent.
28À cela doivent également s’ajouter, afin d’avoir une vision globale du décor, les nombreux vestiges de sculptures, les placages en marbre et les quelques éléments d’incrustations en verre. L’extrême fragmentation de l’ensemble du décor ne permet cependant pas d’en proposer des restitutions et ce dernier doit être malheureusement appréhendé sans contexte archéologique et architectural précis.
Conclusion
29L’achat, pour un prix modique, de ces quelques fragments d’enduits peints permet désormais de réunir au sein du musée du Berry à Bourges22, les collections issues des fouilles de Paul Moreau au lieu-dit La Touratte à Dun-sur-Auron. La redécouverte de ces enduits peints, combinée aux témoignages et dessins anciens, a permis de rouvrir le dossier de ce site et d’analyser son décor. Ce dernier peut désormais être pris en compte, malgré son apport réduit, dans une étude globale et synthétique du décor au sein de la cité biturige.
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Allag et Groetembril, à paraître
Allag Claudine et Groetembril Sabine, « Le rôle des sous-couches », in Cavalieri Marco et Tomassini Paolo (dir.), La peinture murale antique : méthodes et apports d’une approche technique, Actes du colloque de Louvain-la-Neuve, 21 avril 2017 (Pictor), Bordeaux, à paraître.
Allag et Vibert-Guigue 2001-2002
Allag Claudine et Vibert-Guigue Claude, « Peintures antiques à Poitiers. Décors à réseau et plumes de paon », Aquitania, 18, 2001-2002, p. 137-155.
Barbet 1982
Barbet Alix, « La diffusion du IIIe style pompéien en Gaule (première partie) », Gallia, 40-1, 1982, p. 53-82.
Barbet 1983
Barbet Alix, « La diffusion du IIIe style pompéien en Gaule (deuxième partie) », Gallia, 41-1, 1983, p. 111-165.
Barbet 1987
Barbet Alix, « La diffusion des Ier, IIe et IIIe styles pompéiens en Gaule », in Pictores per provincias, Actes du 3e colloque de l’Association Internationale pour la Peinture Murale Antique, Avenches, 28 au 31 août 1986 (Cahiers d’archéologie romande, 43 ; Aventicum, V), Avenches, 1987, p. 7-27.
Barbet 1990
Barbet Alix, « L’emploi des couleurs dans la peinture murale romaine antique », in Pigments et colorants de l’Antiquité et du Moyen Âge. Teinture, peinture, enluminure, études historiques et physico-chimiques, Actes du colloque international du CNRS, Paris, 1990, p. 255-271.
Barbet 2008
Barbet Alix, La peinture murale en Gaule romaine, Paris, 2008.
Boislève, Labaune-Jean et Dupont 2013
Boislève Julien, Labaune-Jean Françoise et Dupont Catherine, « Décors peints à incrustations de coquillages en Armorique romaine », Aremorica, 5, 2013, p. 1-24.
Boislève, Labaune-Jean et Dupont 2014
Boislève Julien, Labaune-Jean Françoise et Dupont Catherine, « Les enduits à incrustations de coquillage d’Armorique romaine, analyse d’un style régional du iiie siècle ap. J.-C. (Bretagne, France) », in Zimmermann Norbert (dir.), Antike Malerei zwischen Lokalstil und Zeitstil, Akten des XI. Internationalen Kolloquiums der AIPMA (Association Internationale pour la Peinture Murale Antique), Éphèse, 13 au 17 septembre 2010 (Archäologische Forschungen, 23), Vienne, 2014, vol. 1, p. 265-275, vol. 2, pl. XCV-XCVIII, fig. 1-10.
Boislève et al. 2017a
Boislève Julien, Alix Stéphane et Pascal Marie-Noëlle, avec la collaboration de Mouton-Venault Sylvie, « Les décors peints d’époque romaine du site du faubourg d’Arroux à Autun : observation et analyse de quelques éléments notables », Revue archéologique de l’Est, 66, 2017, p. 215-234.
Boislève et al. 2017b
Boislève Julien, Rothé Marie-Pierre et Genot Alain, avec la collaboration de Barberan Sébastien, « Un nouveau décor de deuxième style sur le site de la Verrerie à Arles : premiers résultats de la campagne de fouilles 2015 », in Boislève Julien, Dardenay Alexandra et Monier Florence (éd.), Peintures murales et stucs d’époque romaine. Études toichographologiques, Actes du 28e colloque de l’AFPMA, Paris, 20 au 21 novembre 2015 (Pictor, 6), Bordeaux, 2017, p. 21-38.
Dewachter 1988
Dewachter Michel, « L’Égypte et Bourges. Histoire d’une collection orientale du Berry », Cahiers du Berry, 93, juin 1988, p. 14-15, fig. 72-73.
Eristov 1995
Eristov Hélène, « Les matériaux mixtes dans la peinture romaine : les coquillages », in Actes des séminaires de l’Association Française de Peintures Murales Antiques, 1990-19911993, Aix-en-Provence, Narbonne et Chartres (Numéro spécial de la Revue Archéologique de Picardie, 10), Amiens, 1995, p. 17-21 et 72.
Eristov et Groetembril 2006
Eristov Hélène et Groetembril Sabine, « Murs blancs en Gaule. Entre économie et raffinement », Dossiers d’Archéologie, 318, novembre-décembre 2006, p. 58-61.
Eristov et Monier 2013
Eristov Hélène et Monier Florence, « Interstices et transitions. Le végétal dans l’entre-deux », Archéopages : Jardins, 37, avril 2013, p. 18-27.
Espérandieu 1908
Espérandieu Émile, Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine, tome deuxième : Aquitaine, Paris, 1908.
Fauduet 2010
Fauduet Isabelle, Les temples de tradition celtique en Gaule romaine, Paris, 2010.
Ferdière 1994
Ferdière Alain, Les campagnes en Gaule romaine, tome 1. Les hommes et l’environnement en Gaule rurale (52 av. J.-C.-486 ap. J.-C), Paris, 1994.
Fuchs, Bujard et Broillet-Ramjoué 2004
Fuchs Michel, Bujard Sophie et Broillet-Ramjoué Évelyne, « Villa romana : Wandmalereien », in Suter Peter J. (éd.), Meikirch. Villa romana, Gräber und Kirche, Berne, 2004, p. 85-150.
Gutierrez, Berthelet et Soulier 2013
Gutierrez Manuel, Berthelet Arlette et Soulier Philippe, « In memoriam Jean Chavaillon (1925-2013) », Afrique : Archéologie & Arts, 9, 2013, p. 9-11.
Heidet 1995
Heidet Sandrine, De l’Italie à la Gaule, l’évolution d’un décor : l’opus musivum à coquillages, Maîtrise d’archéologie sous la direction de Gilles Sauron et d’Alix Barbet, Université de Bourgogne, Dijon, 1995.
Heidet 2003
Heidet Sandrine, « L’opus musivum à coquillages en Bourgogne », in Allag Claudine (dir.), Peinture antique en Bourgogne, Actes du XVIe séminaire de l’Association Française pour la Peinture Murale Antique, Auxerre, 24-25 octobre 1997 (Supplément à la Revue Archéologique de l’Est, 21), Dijon, 2003, p. 75-83.
Heidet 2004
Heidet Sandrine, « Pierres ponces, concrétions calcaires… Le décor à « rocailles » des parois et des voûtes en Italie et en Gaule à l’époque romaine », in Chardron-Picault Pascale, Lorenz Jacqueline, Rat Pierre et Sauron Gilles (dir.), Les roches décoratives dans l’architecture antique et du Haut Moyen Âge (Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, Archéologie et Histoire de l’art, 16), Paris, 2004, p. 289-297.
Leclant 2004
Leclant Jean, « La diffusion des cultes isiaques en Gaule », in Bricault Laurent (éd.), Isis en Occident, Actes du IIe colloque international sur les études isiaques, Lyon III, 16-17 mai 2002 (Religions in the Graeco-Roman World, 151), Leiden-Boston, 2004, p. 95-105.
Moreau 1895
Moreau Paul, Histoire de Dun-le-Roi, précédée d’une notice sur le canton, Saint-Amand, 1895.
Ponroy 1903
Ponroy Henry, « Notes sur divers objets de bronze découverts en Berry », Mémoires de la Société des antiquaires du Centre, 36, 1903, p. 1-17, pl. I-III.
Provost et al. 1992
Provost Michel, Chevrot Jean-François, Troadec Jacques et Holmgren Jean, Le Cher (Carte archéologique de la Gaule, 18), Paris, 1992.
Reinach 1910
Reinach Salomon, Répertoire de la statuaire grecque et romaine, IV, Paris, 1910.
Robillard de Beaurepaire (de) 1868
Robillard de Beaurepaire (de) Eugène, « Les fouilles de La Touratte près de Dunle-Roi », Mémoires de la Société des antiquaires du Centre, 1, 1868, p. 59-81, pl. 1-6.
Rothé et al. 2017
Rothé Marie-Pierre, Boislève Julien et Barberan Sébastien, avec la collaboration de Clément Benjamin, Fabre Magali, Françoise Joël, Gafa Raffaela, Genot Alain et Heijmans Marc, « La maison de la Harpiste et son décor à Arles (Bouches-duRhône). Nouvelles données sur l’occupation tardo-républicaine d’Arelate », Gallia, 74-2, 2017, p. 43-76.
Sear 1977
Sear Frank B., Roman Wall and Vault Mosaics (Mitteilungen des deutschen Archäologischen Instituts, Römische Abteilung, 23), Heidelberg, 1977.
Vauthey et Vauthey 1977
Vauthey Max et Vauthey Paul, « Congrès et manifestations : compte-rendu », Revue archéologique du Centre de la France, 16, 3-4, 1977, p. 406-413.
Notes de bas de page
1 La nomenclature et l’appellation des espaces correspondent à ce qui est mentionné sur le dernier plan actualisé du site dans la Carte archéologique de la Gaule (Provost et al., 1992, p. 220, fig. 120).
2 Les mentions antérieures et postérieures indiquent bien Dun-sur-Auron mais ne précisent pas le lieudit La Touratte, invitant donc à une certaine prudence quant à l’attribution de la statuette à ce site.
3 Cette information n’est pas présente dans la littérature antérieure.
4 Numéros d’inventaire : D.1896.1.1. ; D.1896.1.2. ; D.1896.1.3. Musée du Berry (Bourges).
5 Trois clefs, une chaîne, des clous et des crampons en fer qui sont aujourd’hui accrochés sur un support en carton orange avec un cadre vert. Un fragment de silex, une perle et trois petits éléments circulaires ornés complètent ce lot. Numéro d’inventaire : 1936.10.108. Musée du Berry (Bourges).
6 Numéro d’inventaire : D.1955.5.1. Musée du Berry (Bourges).
7 Je tiens à remercier particulièrement Patrick Auger, gestionnaire des collections du musée du Berry à Bourges, pour toutes les informations et les photographies qu’il m’a communiquées.
8 Pour les quelques fragments de céramiques découverts, voir Robillard de Beaurepaire 1868, p. 71 et pl. 3.
9 Numéro d’inventaire : D.1896.1.2. Musée du Berry (Bourges).
10 Numéro d’inventaire : D.1896.1.3. Musée du Berry (Bourges).
11 Numéro d’inventaire : D.1896.1.1. Musée du Berry (Bourges).
12 Voir le dessin de cet élément (sans doute un fragment de colonne décorée) dans Robillard de Beaurepaire, 1868, pl. 5.
13 Il n’est pas à exclure que d’autres lots d’enduits peints provenant du site soient conservés dans des collections privées.
14 Trois clefs, une chaîne, des clous et des crampons en fer, ainsi qu’un fragment de silex, une perle et trois petits éléments circulaires ornés. Numéro d’inventaire : 1936.10.108. Musée du Berry (Bourges).
15 Numéros d’inventaire : D.1896.1.1. ; D.1896.1.2. ; D.1896.1.3. Musée du Berry (Bourges).
16 Numéro d’inventaire : D.1955.5.1. Musée du Berry (Bourges).
17 Dans le cas du couloir de la villa de Vichten, la bordure verte permet de séparer les panneaux rouges des inter-panneaux noirs. À Dun-sur-Auron, la séparation est effective entre des panneaux et interpanneaux de la même couleur.
18 Même si les listes des sites mentionnés mériteraient une actualisation, voir Barbet, 1982 ; Barbet, 1983 ; Barbet, 1987.
19 Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXXVI, 64 : Pulsa deinde ex humo pavimenta in cameras transiere e vitro.
20 Sur les décors à incrustations en Gaule et notamment l’emploi du verre, voir Sear, 1977 ; Eristov, 1995 ; Heidet, 1995 ; Heidet, 2003 ; Heidet, 2004 ; Boislève, Labaune-Jean et Dupont, 2013 ; Boislève, Labaune-Jean et Dupont, 2014.
21 Une étude comparative du décor peint des sites gallo-romains à l’échelle du département du Cher et de la cité des Bituriges serait nécessaire.
22 Après l’étude, les enduits peints ont été donnés au musée du Berry à Bourges.
Auteur
Doctorant en archéologie romaine
Université de Bourgogne
UMR 6298 ARTEHIS
Le texte seul est utilisable sous licence Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International - CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Itinéraires d’hommes, trajectoires d’objets
Mélanges offerts à Daniele Vitali
Arianna Esposito, Nicolas Delferrière et Andrea Fochesato (dir.)
2021
Les secrétaires régionaux du Parti communiste français (1934-1939)
Du tournant antifasciste à l’interdiction du Parti
Dimitri Manessis
2022
La Bresse et le pouvoir
Le Papier journal de Jean Corton, syndic du tiers état (1641-1643)
Olivier Zeller
2023