Les Celtes au prisme des nouvelles techniques d’imagerie numérique
L’exemple des moules à alvéoles et des décors gravés de fourreaux d’épée
p. 347-367
Résumés
Le développement des techniques d’imagerie numérique au cours de la dernière décennie a considérablement renouvelé la palette d’outils à disposition des archéologues et historiens d’art, ouvrant de nouvelles perspectives de recherche. Ces techniques, non destructives, transforment radicalement notre manière d’aborder l’étude des pièces archéologiques. Si l’accès à ces outils contribue à mieux faire connaître le savoir artisanal des Celtes, il a aussi une incidence sur la pratique archéologique elle-même. Ces techniques débouchent sur des exploitations multiples, pour la recherche, l’archivage et la valorisation.
La modélisation 3D ne consiste pas uniquement en la réalisation de jolies constructions volumétriques, elle offre aussi des outils pour une approche plus techniques ou archéométrique.
Pour illustrer la démarche innovante développée au sein de l’UMR AOrOc, nous nous intéresserons ici à deux exemples qui montrent certains outils mis en œuvre pour répondre aux interrogations des archéologues, les moules à alvéoles d’une part, et la lecture de décors de fourreaux d’épée d’autre part.
The development of digital imaging techniques over the last decade has considerably renewed the range of tools available to archaeologists and art historians, opening up new research perspectives. These non-destructive techniques are radically transforming the way we approach the study of archaeological objects. If access to these tools contributes to a better understanding of the Celtic craft knowledge, it also has an impact on archaeological practice itself. These techniques lead to multiple exploitations, for research, archiving and valorisation.
3D modelling does not only consist in the realization of beautiful volumetric constructions, it also offers tools for a more technical or archaeometric approach.
To illustrate the innovative methods developed within the UMR AOrOc, we will focus here on two examples that show some of the tools used to answer the questions of archaeologists about alveolar moulds on the one hand, and the reading of sword scabbard decorations on the other hand.
Entrées d’index
Mots-clés : imagerie, modélisation 3D, processus de fabrication, moule à alvéoles, art celtique, fourreau, restitution numérique
Keywords : imaging, 3D modelling, manufacturing process, alveoli mould, Celtic art, sword scabbard, numerical restitution
Texte intégral
1Les techniques d’imagerie archéologique non destructives, comme la photogrammétrie, la 3D, la tomographie X, transforment radicalement notre approche des objets, en donnant accès à leur structure interne, en permettant une analyse volumétrique, en favorisant la compréhension des matières associées et en affinant la perception de chaque trace, de chaque ciselure, de chaque reprise.
2L’artisanat celtique du métal offre un excellent champ d’application pour tester et perfectionner ces outils d’investigation. Bien évidemment, ces problématiques, nullement restrictives, peuvent être étendues à d’autres champs patrimoniaux et culturels. La lecture et la compréhension des décors, des traces d’outils, des techniques de montage d’objets complexes et la recherche d’ateliers, bénéficieront de ces nouvelles avancées techniques. L’accès à ces nouveaux outils non seulement contribuera à mieux faire connaître le savoir artisanal des Celtes, mais aura aussi une incidence sur la pratique archéologique elle-même et sur l’amélioration des procédés d’analyse et de conservation des objets. Ces techniques débouchent ainsi sur des exploitations multiples, pour la recherche, l’archivage et la valorisation du patrimoine archéologique. Pour répondre à ces questionnements nous avons fait le choix d’acquérir un équipement de numérisation en haute résolution. Ce projet, initié en 2016, est le fruit d’un partenariat entre trois équipes de recherche de PSL, le laboratoire d’Archéologie AOrOc, UMR 8546 (ENS), le C2RMF (ChimieParisTech) et le Centre de Robotique – CAOR (Mines-ParisTech)1.
3Le matériel retenu pour la modélisation des objets de petites dimensions est le SmartScan 3D Aicon2. Le système de mesure par projection de lumière structurée (franges)3 et stéréométrie offre une large gamme de champs de mesure pour des pièces dont la taille peut aller de quelques millimètres jusqu’à deux mètres par simple changement d’objectifs et/ou de barre de support capteur. Le logiciel d’acquisition OptoCat prend en charge les acquisitions, le raccordement de manière automatique ou semi-automatique des prises de vues, la fusion et le bouchage intelligent du maillage final. La résolution en profondeur varie de 3 (champ de 60 mm) à 26 μm (champ de 450 mm). La technique HDR permet d’optimiser la qualité de maillage sur des objets mats ou brillants, voire les deux en même temps.
4Cette technologie est basée sur la combinaison de projection de lumière structurée et la triangulation optique. Le système associe le principe de la stéréométrie (photogrammétrie à partir de deux images) où chaque caméra détermine les points coïncidents sur le contraste des franges projetées sur la surface. Il combine aussi, pour chacune des caméras associées au projecteur par leurs angles de triangulation respectifs, deux capteurs autonomes par projection de franges4.
5Le traitement des données est assuré au moyen de différents logiciels. Outre OptoCat, le soft du SmartScan, nous avons également recours aux logiciels 3DReshaper (logiciel de traitement de nuage de points et de maillage, permettant de modifier des documents, de faire des mesures, de créer des courbes de niveau, de gérer des documents 3D entre Autocad, 3DS…), Photoscan pro (Agisoft, pour la photogrammétrie) et CloudCompare (pour le traitement des nuages de points).
6Les travaux engagés depuis 2016 ont permis de numériser des objets de différentes sortes, principalement des monnaies et des armes ornées (casques, fourreaux d’épée). Ces objets proviennent de différents musées ou dépôts de fouille en France (musées d’Angoulême en Charente, de Guiry-en-Vexin en Val-d’Oise, base Inrap à Châlonsen-Champagne) et en Italie. Les travaux ont été réalisés en laboratoire (à l’ENS ou au C2rmf) ou sur place. Plusieurs missions ont été diligentées à Rennes (Musée de Bretagne, trésor monétaire de Liffré), à Saint-Germain-en-Laye (Musée d’archéologie nationale, nécropole de la Fosse-Cotheret à Roissy), à Ancône (Musée archéologique, Pôle muséal des Marches, Italie, nécropole celtique de Montefortino) et à Monterenzio (Musée archéologique, prov. de Bologne, nécropole celtique de Monterenzio). Dans cette contribution, nous souhaitons donner un premier aperçu des travaux de numérisation en cours à travers deux exemples, les moules à alvéoles d’une part, et la lecture de décors gravés de fourreaux d’épée, d’autre part5.
L’apport de la 3D et d’un scan de précision à la compréhension du mode de fabrication des moules à alvéoles (Bourges)
7Durant la période celtique et au début de l’époque gallo-romaine, on observe la fabrication de quantité de lingotières utilisées dans la préparation d’objets en métal précieux, contenant de l’argent, de l’or et parfois seulement du bronze ou du plomb, dont on retrouve les traces dans les alvéoles. Souvent considérés comme des moules à flans monétaires et identifiés comme tels dans la littérature, l’expérimentation a depuis démontré la faiblesse de l’argumentation de cette hypothèse. Tout d’abord, les alvéoles ont des formes rondes ou carrées et on n’a pas de flans carrés dans les zones de découvertes (exemple, moules de Bibracte : Chevalier et al., 1993). Ensuite, la coulée en moule ouvert entraîne la formation d’une surface dite en peau d’orange, pleine d’impuretés et d’irrégularités, difficilement compatible avec une frappe directe de qualité. Enfin, des tests menés sur des cylindres de bronze allié d’argent, calibrés à la même taille que les alvéoles, ont montré la nécessité d’une pression d’une tonne et demie pour les écrouir à l’épaisseur d’une monnaie, un cylindre ou un cube se déforment beaucoup plus difficilement qu’une sphère. En revanche, la récupération des excédents de métal lors de la coulée ou de refonte sous forme de petits lingots pré-dosés et de poids similaires, présente un intérêt certain lors de la fabrication. Il est en effet plus simple de conserver ainsi les alliages monétaires et de petits lingots sont plus faciles à refondre. La découverte récente à Bourges6 d’une grande quantité de fragments de moules (fig. 1 et 2), dont un d’une taille suffisante pour servir de prototype, a permis de se pencher sur le mode de fabrication de ces objets.
8Les examens d’autres séries ont montré que les bords intérieurs sont systématiquement biseautés. Il a paru ainsi intéressant de scanner un fragment de Bourges afin de restituer les différentes opérations. À partir de la numérisation 3D du moule il a été possible de faire différentes coupes que nous avons comparées avec les dessins manuels des relevés, de calculer les volumes de chaque alvéole et d’en évaluer les déformations, de proposer, enfin, les différentes étapes de sa fabrication.
9Nous avons donc scanné le fragment 18 033, avec une précision au 1/10e de micron, soit 2 334 178 points ; 4 661 198 triangles (fig. 3). Puis nous avons extrait des profils des alvéoles pour pouvoir les comparer aux dessins originaux (fig. 3b, 3f et 3k), obtenant ainsi des relevés très proches de ceux réalisés à la main par les archéologues (fig. 2). En raison de la précision de ces profils, il a été possible de les superposer (fig. 3f, 3g et 3h pour l’axe horizontal et fig. 3i, 3j et 3k pour l’axe vertical). Cela permet d’observer un alignement quasi mécanique des alvéoles avec un léger décalage entre elles. De même, la ligne des coupes montre que la pression qui est appliquée pour réaliser les alvéoles est partout équivalente. L’alignement des alvéoles sur les coupes horizontales confirme également l’aspect régulier et quasi mécanique de la fabrication des alvéoles. Le plan de coupe confirme donc une pression régulière au moment de l’empreinte. On en déduit que les alvéoles ont été faites par un seul et même objet/outil en une seule fois, et non pas par des opérations répétitives. On peut envisager pour cette opération l’usage d’un emporte-pièce (fig. 4).
10À partir de ces constats, il a été ainsi possible de restituer les différentes étapes de la réalisation de cet emporte-pièce (fig. 4a). Pour obtenir un emporte-pièce efficace et réutilisable, le choix du matériau est essentiel, car il doit être suffisamment tendre pour être facile à travailler et peu ligneux pour pouvoir être aisément poncé. Nous avons ainsi opté pour une pièce en bois (fig. 4a, 1). La plaque est divisée en blocs longitudinaux de largeur égale, à la gouge (fig. 4a, 2). Ils seront ensuite divisés en carrés égaux, les traces de gouge étant plus irrégulières dans ce deuxième sens (fig. 4a, 3). Les angles de ces plots sont ensuite enlevés au ciseau à bois. L’emporte-pièces ainsi obtenu est soigneusement poncé et poli pour éviter toute aspérité (fig. 4a, 4). Une poignée devait être enfin fixée sur l’autre face pour faciliter la préhension lors du démoulage (fig. 4a, 5).
11On observe cependant des écrasements sur certaines alvéoles périphériques du moule antique. La différence sur les alvéoles extérieurs peut venir d’une déformation au moment du démoulage de la plaque. En effet, les bords extérieurs des plaques sont biseautés, ce qui permet de supposer que l’argile était étalée dans un support en bois afin de la maintenir dans un espace contraint. Ainsi, lors de l’impression des alvéoles à l’emporte-pièce, le surplus d’argile était également réparti vers le haut sur toute la surface et la forme des alvéoles restait constante. On a donc examiné les surfaces inter-alvéolaires : des coupes ont été réalisées suivant l’axe extérieur des alvéoles du moule antique (fig. 3). Contrairement à ces dernières, les courbes de surfaces sont très irrégulières. On note, sur le modèle numérique, des dépressions très visibles entre les alvéoles. Ces dépressions dépendent de la pression exercée lors de l’application de l’emporte-pièce et de son retrait.
12Après séchage, l’argile se réduisant légèrement, les bords biseautés du socle en bois favorisaient son extraction. Avec un peu de soin, la plaque ne se déformait pas. L’emporte-pièce pouvait être réutilisé à l’infini.
13À partir de ces observations, le processus de fabrication peut être ainsi restitué :
- Préparation d’un récipient en bois dont les bords internes obliques faciliteront le démoulage de la plaque (fig. 4b et 4d).
- Talc du support probablement avec de la cendre ou toute autre poudre calcaire.
- Remplissage de ce support avec de l’argile à fort dégraissant (fig. 4d).
- Impression des trous dans l’argile à l’emporte-pièce, seul moyen d’obtenir des alvéoles de taille constante (fig. 4d et 4e).
- Démoulage de la plaque après séchage à l’aide de lanières (fig. 4c) dont on voit la trace sur l’extérieur du fond du moule à alvéoles (fig. 3c), trace très nette sur le scan 3D, beaucoup moins nette sur la photographie (fig. 1, vue de dos). Cuisson de la plaque.
- Coulée du métal dans les alvéoles.
- Refroidissement et bris des moules pour récupérer les petits lingots dosés.
14L’observation visuelle des moules montre l’utilisation d’une argile à gros dégraissant souvent très paillée et assez mal cuite, à l’extérieur. En revanche, l’intérieur des alvéoles est vitrifié, montrant la coulée de métal en fusion. Un gradient de cuisson de l’argile de bas en haut est assez visible, ce qui exclut la mise au feu de la plaque à alvéoles pour faire fondre le métal (fig. 1d).
L’apport de la 3D et d’un scan de précision à la lecture de décors gravés de fourreaux d’épée (Allonnes)
15Les fourreaux d’épée celtiques ont pour principale fonction de protéger la lame de l’épée. Pour l’observateur moderne ces objets, entièrement métalliques, constitués de différents éléments parfaitement ajustés, sont aussi de précieux marqueurs pour la connaissance des techniques de fabrication et la datation. Ils sont aussi souvent porteurs d’une ornementation dont on admet volontiers la nature symbolique.
16Ces décors, d’une facture technique et stylistique souvent remarquable, parfois maladroite ou même médiocre, peuvent dans certains cas envahir l’ensemble des surfaces disponibles. Les recherches conduites depuis les années 1980 ont montré, grâce à une politique de restauration soutenue, l’importance de ces décors et permis d’accroître un corpus qui fut longtemps limité à quelques aires géographiques privilégiées, comme les zones humides de la Saône et du lac de Neuchâtel ou encore des régions où la crémation avait préservé l’intégrité des fers, comme dans la Plaine hongroise ou en Slovénie. Dans ce cas, la parfaite conservation des fers permet une lecture aisée du décor.
17Avec l’apport des restaurations, l’aire de distribution des armes ornées a été fortement modifiée, intégrant bon nombre de territoires périphériques : les sanctuaires du nord de la France et celui de Gournay-sur-Aronde en particulier (Lejars, 1994), le Midi gaulois, avec la nécropole d’Ensérune (Schwaller, Marchand et Lejars, 2018) et le trophée d’armes du Cailar près de Nîmes (Roure, Ciesielski et Girard, 2013), ou encore l’Italie septentrionale avec en les riches ensembles funéraires de Monte Bibele (1978 à 1999) et Monterenzio Vecchio (2000 à 2005) fouillés par D. Vitali7.
18L’étude des décors est longtemps restée une affaire d’historiens d’art, or nous savons qu’il est difficile de dissocier l’analyse stylistique de celle des fourreaux euxmêmes (Lejars, 2007). Nous savons aussi que la plupart des fourreaux de La Tène ancienne et moyenne étaient ornés (60 à 70 % à Gournay et La Tène : Lejars, 2013), mais malheureusement nombre de ces décors ne subsistent plus qu’à l’état de traces. Les motifs gravés ou ciselés, qui sont les plus nombreux, sont aussi les plus fragiles. Il arrive également que l’on trouve sur certains fourreaux des ornements correspondant à différents états qui témoignent de modifications mineures ou parfois d’une révision complète du programme ornemental (à Piscolt, Litér, Montbellet : Rapin, Szabó et Vitali, 1992). Un des problèmes que posent les décors est celui de leur enregistrement, autrement dit la manière de les représenter afin de les faire connaître et les rendre intelligibles. Ceux qui sont familiers de la restauration savent combien ces traces sont fragiles et susceptibles de disparaître ; ils savent aussi que ces sillons sont parfois difficiles à voir et plus encore à montrer. Si le dessin est assurément la méthode la plus utilisée et la plus ancienne, elle est aussi la plus discutée dans la mesure où elle donne à voir une réalité interprétée. La subjectivité de cette démarche qui se traduit par l’exagération de certains traits, voire des extrapolations, est indéniable. De fait, il s’agit bien d’une représentation de la réalité. Le résultat dépend bien entendu de la conservation du décor lui-même mais aussi du regard de l’opérateur. Le procédé, analytique, oblige le dessinateur à démêler les traits et à rechercher la cohérence du tracé, autrement dit à déchiffrer le décor, pour en donner une lecture et en proposer une interprétation symbolique, magique, ou même mythologique8. Cependant, si la démarche est didactique, elle n’est pas exempte d’erreurs. La confrontation de différents relevés d’un même décor montre combien les variations peuvent être importantes comme le dénonçait P.-M. Duval, dans un article très suggestif (Duval, 1982, p. 7).
19Le dessin, qui fut d’abord l’unique moyen technique de représenter les objets, a été rapidement supplanté, dès les années 1880, par la photographie jugée plus objective. Si cette dernière donne d’excellents résultats sur des objets en bon état, il en va différemment lorsque la conservation est médiocre. De fait, dans les ouvrages et catalogues d’expositions ce sont souvent les mêmes « beaux » objets qui sont reproduits pour l’illustration. Pour illustrer notre propos, nous présentons ici un fragment de fourreau orné du sanctuaire gaulois de La Tour aux Fées à Allonnes (Sarthe)9.
20Il s’agit de la partie médiane d’un fourreau nervuré Al. 05.03.2665, découvert en situation détritique (fig. 5a). Le fragment, plié avec torsion, mesure en l’état 127 mm de long (130 mm déplié) pour une largeur de 54 mm. Il se caractérise par un sertissage avers sur revers avec des gouttières larges et une épaisse nervure médiane. Le nettoyage effectué par sablage a révélé un décor végétal ciselé partiellement conservé mais parfaitement compréhensible et restituable10. Les gouttières sont doublées par un mince bandeau orné de guillochis. Le décor disposé le long de la gouttière s’étire en arc de cercle sur une quinzaine de centimètres. Il se présente sous la forme d’un tracé plus ou moins large, en léger relief, un marqueur technique caractéristique des œuvres du ive siècle av. J.-C. Un arc de cercle circonscrit le motif constitué d’une chaîne de rinceaux à triscèles, un motif distinctif du Style de Waldalgesheim ou Style végétal continu. Ce décor asymétrique devait entrer initialement dans une composition plus ample avec alternance de décors en demilune, généralement au nombre de trois. Pour autant, la déformation et la courbure de la tôle compliquent la lecture et le relevé du décor.
21Afin de faciliter l’analyse du décor, le fragment a été numérisé dans son état actuel restauré. Cette modélisation permet également d’assurer la conservation de l’original au moyen d’une copie numérique et de le manipuler sans qu’il soit nécessaire de le toucher, ni de se déplacer sur le lieu où il est conservé (fig. 5b).
22L’analyse s’est concentrée sur la surface du fourreau. L’objectif vise à mettre en valeur le décor partiellement visible du fait de la dégradation de la surface et de la déformation de l’objet. La méthode consiste à « déplier » la plaque, en prenant soin de limiter au maximum les distorsions. Ce procédé, souvent utilisé en archéologie, n’est pas nouveau en soi11. Ce qui change ici c’est la procédure qui n’est plus manuelle et empirique, mais informatique.
23Cette opération est tout à fait envisageable avec un nuage de 10 022 910 points comme sur le fourreau que nous analysons ici, mais il faudrait pour cela mobiliser beaucoup de puissance de calcul. Or, notre objectif est de faciliter l’usage de ces techniques en privilégiant l’emploi d’un matériel informatique courant. Pour ce faire, nous avons recouvert l’objet d’un canevas simple, avec un maillage réduit dont la position des polygones est connue et peut être enregistrée sous la forme d’une image en deux dimensions (fig. 5c et 5d). Ce maillage étant plus simple, il est alors facile de le déplier à la manière d’un tissu. De la même façon qu’un patron de vêtement, ce maillage peut recevoir des découpes pour s’ajuster au mieux au modèle dense (fig. 6). Dans le cas de ce fourreau, un simple rectangle suffit, la déformation est minime et la lecture d’autant plus aisée.
24Une fois créé, ce « tissu » est appliqué sur l’objet comme une seconde peau afin d’opérer un transfert des informations du maillage dense sur le maillage réduit. Il en résulte une image à plat de l’objet, avec des déformations acceptables. Sur cette image nous appliquons différents traitements en fonction des types d’informations que nous souhaitons récupérer : mise en valeur de la convexité ou de la concavité des surfaces, ou encore des cavités présentes sur l’objet (fig. 6b, 6c et 6d). Il en résulte des images que nous pouvons superposer les unes aux autres pour jouer sur les contrastes et faire apparaître les surfaces (fig. 6e). Il est alors possible de faire un relevé propre de l’ensemble du décor (fig. 6f).
25Sur les images redressées le décor apparaît clairement comme une composition symétrique par rabattement suivant un axe transversal au fourreau (fig. 7). L’élément central en forme de pelte résulte de la fusion de deux triscèles opposés, réunis par leurs sommets, qui génèrent, chacun de leur côté, une suite de deux triscèles enchaînés. Cette forme correspond aux rinceaux à triscèles de type B défini par S. Verger (Verger, 1987, p. 288).
26Ces rinceaux, répartis en trois groupes (les types A et B, avec deux variantes notées A1 et A2 pour le premier) obéissent à des règles de construction strictes et plongent leurs racines dans les compositions antérieures du Premier style. A. Rapin a, quant à lui, proposé de voir dans le triscèle, et non plus l’esse couchée prolongée par deux triscèles, le motif de base de ces compositions (Rapin, 2006). La frise est obtenue par un processus de fusion qui se traduit par un enchaînement fluide des motifs, voire par leur interpénétration partielle. Ces rinceaux forment des images de plus en plus complexes et denses. Pour A. Rapin ces trois formes résulteraient d’une volonté de renouvellement d’un « récit » imagé par l’accroissement de sa densité. Le rinceau de type B, comme le type A1, dérive selon toute vraisemblance du type A2 par un procédé de contraction de l’image. Si une évolution est perceptible à travers ce processus visant à condenser l’image, la contemporanéité des différentes formes de rinceaux à triscèles est prouvée par un objet comme le torque en bronze de Neuvillesur-Essonne qui juxtapose sur un même support trois frises dont deux correspondant aux formes A1 et B (Verger, 1987, p. 334-339).
27Le rinceau de type B, présent sur des fibules et parures de la phase DuchcovMünsingen, est une invention remontant à la fin de La Tène B1. Il est également attesté sur des séries de vases peints de Champagne attribués à La Tène B2, ainsi que sur des objets datés du début de La Tène C1. Il figure en particulier sur les fourreaux d’épée de La Tène C1 de Tapolca-Halaphegy (en bandeau sur l’entrée, associé à un rinceau de Style hongrois) et de Sanzeno (en bandeau sur l’entrée, associé à une composition ternaire de Style suisse). Dans ce dernier cas, il est très probable qu’il s’agit d’un réemploi et que le rinceau appartienne à un état antérieur au motif ternaire. Il en va de même de la plaque arrière du fourreau de Liter, conçu à partir des restes de deux fourreaux distincts, qui, en l’absence de contexte, peut être daté de La Tène B2 dans son état le plus récent. Le décor de rinceaux se déploie à l’intérieur de trois champs obliques alternés, triangulaires aux extrémités et losangé pour l’élément central. Le motif est également attesté outre-Manche sur l’extrémité du fourreau d’une épée de Standlake (Verger, 1987, p. 294). Si la plupart de ces objets sont sans contexte connu ou fiable, il n’en va pas de même de l’exemplaire mis au jour à Monte Bibele. Publié par D. Vitali (Vitali, 2003, p. 403-404, tav. 213), le fourreau de la tombe 126, associé à un strigile et une fibule en fer à pied libre, avec perle globulaire, arc arrondi ouvert et ressort à quatre spires et corde externe, est datable de la période B1-B2, soit du milieu ou du début de la seconde moitié du ive siècle, une datation conforme à la position topographique de la tombe dans la nécropole. Comme pour l’exemplaire d’Allonnes, le décor apparaît en léger relief.
28Préservé par le feu du bûcher, le décor est parfaitement lisible mais fragilisé par les soulèvements de l’épiderme et le risque de fragmentation. Il est réalisé par ciselage avec des impressions au poinçon. La composition qui se déploie en oblique envahit toute la surface. Elle est rythmée par une série de demi-cercles alternés, reliés par des lignes obliques. Le rinceau à triscèle n’est plus central mais se détache sur un fond piqueté et meuble les champs et écoinçons triangulaires.
29À la différence des fourreaux d’épée mentionnés précédemment, le fragment d’Allonnes se distingue par la présence d’une forte nervure médiane. Ces nervures qui rigidifient la tôle et partagent l’espace, caractérisent généralement les fourreaux ornés de paires d’animaux fantastiques, des lyres zoomorphes sur fond piqueté ou non (Ensérune IB. 29, Montigny-Lencoup, Monte Bibele t. 6, Taliandörögd : Lejars, 2003, p. 17-19, 54 ; Vitali, 2003), ou de griffons et autres formes animales à bec crochu (La Tène DN 4, Port, Battersea (Lejars, 2003 p. 17-19 ; Ginoux, 2007) et Casalecchio di Reno, lequel était également orné sur toute la longueur d’une double frise de rinceaux à triscèles de type A2 : Vitali, 2011, p. 430-431).
30Dans le contexte occidental, le fragment de fourreau d’épée d’Allonnes avec son ornementation végétale continue peut paraître insolite, mais c’est oublier la présence de quelques objets remarquables comme les casques d’Amfreville-sous-les-Monts en Normandie (type A1 : Duval et al., 1986) et d’Agris en Charente (type A2 : Gomez de Soto et Verger, 1999), l’attache de chaudron du Pain Perdu à Niort dans les Deux-Sèvres (type A2), et enfin les appliques en bronze de Tronoën à Saint-JeanTrolimon dans le Finistère (types A2 et B : Lejars, 2007, p. 278-279, fig. 7).
Conclusion
31Nous le voyons chaque jour, la modélisation 3D, dans toute sa diversité, envahit désormais tous les champs du patrimoine : du site à l’objet, avec des motivations très diverses et une prégnance des activités de conservation et de valorisation. La modélisation 3D comme support de l’analyse scientifique est en revanche encore peu développée dans le domaine patrimonial, à la différence de ce que l’on observe notamment en médecine.
32Le programme de recherche Celtes 3D a permis aux différents intervenants de se rencontrer autour de problématiques patrimoniales, de discuter et de réfléchir aux actions communes à développer en fonction de l’intérêt et des spécificités de chaque partenaire : spécialistes d’imagerie, mathématiciens et archéologues. La mise en commun de nos moyens matériels, le partage de nos expériences et la réalisation de projets communs (avec un contrat doctoral portant sur « La reconnaissance automatique de motifs sculptés sur des surfaces courbes 3D et son application à l’art celtique ») ont un effet structurant et nous incitent fortement à poursuivre et développer ce programme dont on perçoit tout juste les premiers résultats. Les projets en chantiers sont déjà nombreux et nous avons pu constater qu’il existait dans ce domaine une forte demande chez les conservateurs de musées et les archéologues, notamment pour la mise en valeur des objets de petites dimensions ou encore le suivi et la conservation d’objets et de matériaux sensibles. La modélisation 3D permet, mieux encore que la photographie et la radiographie X, de conserver un objet dans un état à un moment particulier, avant sa restauration, la désolidarisation d’objets agrégés (amas d’objets en cours de fouille ou figés par la corrosion) ou sa dégradation (matériaux fragiles comme le fer ou certains supports organiques). Habituellement, la 3D est le plus souvent utilisée pour la modélisation de monuments ou même de sites (par photogrammétrie le plus souvent)12 ou pour la modélisation d’objets de musées, mais là encore, c’est la photogrammétrie qui est privilégiée13. La haute précision que permet une technologie comme le SmartScan d’Aicon suscite bien évidemment beaucoup d’attente, moins pour la réalisation de simples modèles 3D (comme il en existe tant sur la plateforme Sketchfab) que pour la conception de supports accompagnant le discours et les analyses scientifiques (interroger, mesurer et comparer, d’une part ; extraire, mettre à plat les surfaces et restituer, d’autre part), mais aussi pour la réalisation de véritables banques de données consultables en ligne.
33À l’occasion des différents travaux engagés, le choix des appareils et des techniques d’investigation a aussi suscité une réflexion sur la notion d’échelles en fonction de la nature des supports et des enjeux scientifiques, autrement dit la nécessité d’adapter les instruments aux problématiques des utilisateurs (archéologues, conservateurs de musées, etc.).
Bibliographie
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Augier Laurence, Save Sabrina et Kovacic Joseph, « Lot de plaques à alvéoles mis au jour à Bourges en contexte protohistorique (Cher, France) : contexte archéologique, typologie et analyse », in Hiriart Eneko, Genechesi Julia, Cicolani Veronica, Martin Stéphane, Nieto-Pelletier Sylvia et Olmer Fabienne (éd.), Monnaies et archéologie en Europe celtique, Mélanges en l’honneur de Katherine Gruel (Bibracte, 29), Glux-en-Glenne, 2018, p. 205-212.
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Duval Paul-Marie, « Comment analyser, reproduire et expliquer les formes d’art celtique », in Duval Paul-Marie et Kruta Venceslas (dir.), L’art celtique de la période d’expansion, ive et iiie siècles avant notre ère, Genève, 1982, p. 3-23.
Duval, Lehoczky et Schaaff 1986
Duval Alain, Lehoczky László et Schaaff Ulrich, « Zum keltischen Helm von Amfreville », Archäologisches Korrespondenzblatt, 16, 1986, p. 82-83.
Frey 1955
Frey Otto-Hermann, Au musée de Besançon. I. Eine etruskische Bronzeschnabelkanne (Annales littéraires de l’Université de Besançon, 2), Besançon, 1955.
Ginoux 2007
Ginoux Nathalie, Le thème symbolique de « la paire de dragons » sur les fourreaux celtiques (ive-iiie siècles avant J.-C.), Étude iconographique et typologie (BAR International Series, 1702), Oxford, 2007.
Gomez de Soto et Verger 1999
Gomez de Soto José et Verger Stéphane, Le casque celtique de la grotte d’Agris (ive siècle avant J.-C.), Angoulême, 1999.
Gruel et al. 2017
Gruel Katherine, Nieto-Pelletier Sylvia, Demierre Matthieu et Hiriart Eneko, « Évaluation des indices de métallurgie monétaire au second âge du fer », in Marion Stéphane, Deffressigne Sylvie, Kaurin Jenny et Bataille Gérard (dir.), Production et proto-industrialisation aux âges du Fer : perspectives sociales et environnementales. Actes du 39e colloque international de l’AFEAF (Nancy, 14 au 17 mai 2015) (Mémoires, 47), Bordeaux, 2017, p. 497-518.
Lejars 1994
Lejars Thierry, Gournay. 3, Les fourreaux d’épée : le sanctuaire de Gournay-sur-Aronde et l’armement des Celtes de La Tène moyenne, Paris, 1994.
Lejars 2003
Lejars Thierry, « Les fourreaux d’épée laténiens : supports et ornementation », in Vitali Daniele (dir.), L’immagine tra mondo celtico e mondo etrusco-italico, Aspetti della cultura figurativa nell’antichità (Studi e scavi, 20), Bologne, 2003, p. 9-70.
Lejars 2007
Lejars Thierry, « Lieux de culte et pratiques votives en Gaule à La Tène ancienne », in Mennessier-Jouannet Christine, Adam Anne-Marie et Milcent Pierre-Yves (dir.), La Gaule dans son contexte européen aux ive et iiie siècles avant notre ère, volume II des Actes du 27e colloque international de l’AFEAF (Clermont-Ferrand, 26 mai-1er juin 2003) : thème spécialisé (Monographie d’Archéologie Méditerranéenne, Hors-Série 3), Lattes, 2007, p. 265-282.
Lejars 2008
Lejars Thierry, « Les guerriers et l’armement celto-italique de la nécropole de Monte Bibele », in Vitali Daniele et Verger Stéphane (dir.), Tra mondo celtico e mondo italico. La necropoli di Monte Bibele. Atti della Tavola Rotonda tenutasi presso la sede dell’École française de Rome, 3e 4 ottobre 1997, Bologne, 2008, p. 127-222.
Lejars 2013
Lejars Thierry, La Tène : la collection Schwab (Bienne, Suisse), La Tène, un site, un mythe 3 (Cahiers d’archéologie romande, 140), Lausanne, 2013.
Rapin 1983
Rapin André, « Le dessin, méthode d’étude archéologique », in Bardon Luis, Blanchet Jean-Claude, Brunaux Jean-Louis, Durand Marc, Duval Alain, Massy Jean-Luc, Rapin André, Robinson Corinne et Voimant Georges-Pierre (éd.), Les Celtes dans le nord du bassin parisien (ve-ier siècle avant J.-C.), Actes du cinquième colloque de l’AFEAF, tenu à Senlis les 30 et 31 mai 1981 (Revue Archéologique de Picardie, 1), Amiens, 1983, p. 285-293.
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Rapin André, « L’abstraction narrative dans l’imagerie des Celtes », in MassaPairault Françoise-Hélène (dir.), L’imagerie antique et son interprétation (Collection de l’École française de Rome, 371), Rome, 2006, p. 185-207.
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Rapin André, Szabó Miklós et Vitali Daniele, « Monte Bibele, Litér, Rezi, Piscolt, contributions à l’origine du Style des épées hongroises », Communicationes Archaeologicae Hungariae, 1992, p. 23-54.
Roure, Ciesielski et Girard 2013
Roure Réjanne, Ciesielski Elsa et Girard Benjamin, « Le dépôt du Cailar (Gard) », in Girard Benjamin (dir.), Au fil de l’épée. Armes et guerriers en pays celte méditerranéen, Catalogue de l’exposition du musée archéologique de Nîmes, 4 mai-31 décembre 2013 (Bulletin de l’École Antique de Nîmes, 30), Nîmes, 2013, p. 321-328.
Schwaller, Marchand et Lejars 2018
Schwaller Martine, Marchand Georges et Lejars Thierry, Ensérune (Nissan-lezEnsérune, Hérault). La nécropole du second âge du Fer (Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 38), Lattes, 2018.
Szabó 2008
Szabó Miklós, « Styles celtiques à Monte Bibele : les fourreaux décorés », in Vitali Daniele et Verger Stéphane (dir.), Tra mondo celtico e mondo italico. La necropoli di Monte Bibele, Atti della Tavola Rotonda tenutasi presso la sede dell’École française de Rome, 3e 4 ottobre 1997, Bologne, 2008, p. 223-236.
Verger 1987
Verger Stéphane, « La genèse celtique des rinceaux à triscèles », Jahrbuch des RömischGermanischen Zentralmuseums Mainz, 34, 1987, p. 287-339.
Vitali 2003
Vitali Daniele (dir.), La necropoli di Monte Tamburino a Monte Bibele (Studi e Scavi, 39), Bologne, 2003.
Vitali 2011
Vitali Daniele, « Arte lateniana e Celti d’Italia », in Casini Stefania (dir.), Il filo del tempo : studi di preistoria e protostoria in onore di Raffaele Carlo de Marinis (Notizie Archeologiche Bergomensi, 19), Bergame, 2011, p. 427-445.
Notes de bas de page
1 Ce projet a bénéficié d’un financement de PSL (projet structurant 2016-17 ; programme interdisciplinaire Celtes 3D : Le savoir-faire des Celtes à l’épreuve des nouvelles techniques d’imagerie numérique),du DIM Matériaux Île-de-France (stage) et de l’IRIS PSL « Sciences des données, données de la science » (contrat doctoral 2018-2020) ainsi que d’un partenariat avec l’Université de Cergy-Pontoise, Métiers du numérique (Licence professionnelle Infographie : patrimoine, visualisation et modélisation 3D), pour des contrats de stages et d’apprentissage. https://sketchfab.com/AOrOc).
2 Le SmartScan est un scanner 3D industriel de métrologie, conçu à l’origine par le fabricant Breuckmann, racheté en 2015 par AICON 3D Systems, http://www.eotech.fr/Numerisation3D/Systemes/smartSCAN-HE/Produits/t2/r1/i36. Le C2RMF dispose en outre d’un scanner laser Minolta Range 9 (modèle 2009) et l’École des Mines d’un scanner laser Faro.
3 Source LED bleu pour un contraste optimum sur des échantillons semi-transparents ainsi que deux caméras N&Bl de 5 mégapixels haute résolution positionnées de part et d’autre du projecteur de façon asymétrique (garantissent une haute résolution latérale pour résoudre les détails et la précision des mesures). Cette configuration offre un maximum de performances en termes de flexibilité et de précision.
4 L’équipement comprend en outre un pied colonne, les platines de calibrage pour chaque champ, une table de rotation pour l’acquisition automatisée, un poste informatique et le logiciel OptoCat avec un module de métrologie de surfaces.
5 Il ne sera pas question ici de techniques comme la photogrammétrie et la tomographie X.
6 Fouilles de Bourges Plus, Laurence Augier : la fouille de sauvetage de la « Maison de la Culture » à Bourges (18) a livré un lot de 936 fragments de plaques céramiques à alvéoles datées de La Tène C2D1. Ces moules sont généralement brisés lors du démoulage et les fragments retrouvés sont rarement de grande taille, d’où l’intérêt de la trouvaille de Bourges où certains moules sont complets sur 2 à 3 côtés (Augier, Save et Kovacic, 2018).
7 Pour Monte Bibele : Vitali, 2003 ; Lejars, 2008 ; Szabó, 2008. Pour Monterenzio Vecchio : Bernardet et al., 2007.
8 A. Rapin insistait sur la nécessité d’échelonner les temps de lecture, voire de confronter les regards de plusieurs observateurs avisés (Rapin, 1983).
9 Sanctuaire fouillé de 1994 à 2011 sous la direction de Katherine Gruel et Véronique Brouquier-Reddé, CNRS, UMR 8546, AOrOc (Brouquier-Reddé et Gruel, 2004).
10 Restauration effectuée par le laboratoire Arc’Antique à Nantes en 2003-2004.
11 On peut mentionner parmi les plus belles réalisations les relevés de la cruche de Besançon (Frey, 1955) et du casque d’Amfreville-sous-les-Monts (Duval et al., 1986).
12 On peut mentionner un autre programme d’AOrOc supporté par PSL et dirigé par Hélène Dessales (ENS, AOrOc) : « Villa de Diomède », engagé en 2012 avec l’appui du Centre de recherche commun Inria-Microsoft Research, et développé en 2013 dans le cadre d’un PEPS Paris Sciences Lettres (PSL*), avec le support de la Soprintendenza speciale per i beni archeologici di Pompei, Ercolano e Stabia. http://villadiomede.huma-num.fr/3dproject/?Recherche. Cette recherche s’est poursuivie avec le programme ANR (2015-2017) RECAP : Reconstruire après un séisme. Expériences antiques et innovations à Pompéi.
13 Voir à titre d’exemple les collections du musée du Louvre, https://sketchfab.com/shadows44/collections/louvre ou celles du British Museum, https://sketchfab.com/britishmuseum.
Auteurs
Directeur de recherche au CNRS, UMR 8546, AOrOc, ENS, PSL
Directrice de recherche au CNRS, UMR 8546, AOrOc, ENS, PSL
Collaborateur scientifique, UMR 8546, AOrOc
Responsable du Service archéologique de Bourges Plus
Chercheuse associée, UMR 8546 AOrOc
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