Bibracte : l’architecture gauloise face à la romanisation
Cent cinquante ans d’interprétations archéologiques, de Jacques-Gabriel Bulliot à nos jours
p. 241-259
Résumés
L’image de l’oppidum de Bibracte qui s’est construite lors des explorations du xixe siècle montre un clivage très net entre un habitat gaulois, fruste et barbare, et une architecture romaine vecteur de civilisation et symbole de richesse auprès des élites éduennes. Emblématique de la vision partagée à l’époque des cultures protohistoriques européennes, cette représentation laisse aujourd’hui la place à une image plus articulée, étoffée par de nouvelles données issues des fouilles redémarrées sur le site à partir de 1984. Bien loin d’être une simple substitution d’un modèle arriéré par un autre plus évolué, le processus de romanisation qui affecte l’architecture de Bibracte à la suite de la conquête césarienne s’exprime davantage comme un phénomène dynamique qui associe, durant toute la seconde moitié du ier siècle av. n. è., des changements, à la fois graduels et rapides, et un savoir-faire local bien ancré, doté d’une identité propre que l’on retrouve aussi bien dans les équipements publics que dans l’habitat privé.
The image of the oppidum of Bibracte established during the explorations of the 19th century shows a clear distinction between a Gallic building tradition, considered “harsh” and “barbaric”, and a Roman architecture seen as a vector of civilization and a symbol of wealth for the local elite. This representation, which is emblematic of the prevalent vision of the time regarding European protohistoric cultures, is replaced today by a more articulated picture thanks to the new data from the excavations relaunched on the site since 1984. Far from being a simple replacement of a “primitive” model with a more evolved one, the process of Romanization that affected the architecture of Bibracte after the Caesarean conquest has to be considered nowadays as a dynamic phenomenon. It associates some gradual and rapid changes with a wellestablished local architectural tradition, endowed with a specific identity which express itself both in public and in private buildings.
Entrées d’index
Mots-clés : architecture, Bibracte, romanisation, âge du fer, oppidum
Index chronologique : âge du fer
Keywords : architecture, Bibracte, romanization, Iron Age, oppidum
Texte intégral
1Véritable compendium de l’archéologie préhistorique du xixe siècle, le Manuel de Joseph Déchelette, paru en 1914 (Déchelette, 1914), ne réserve en réalité qu’une place assez marginale à la question de l’architecture protohistorique. D’après l’archéologue roannais, si le second âge du Fer se caractérise bien par « un développement considérable de la vie urbaine et […] d’importants progrès dans l’art de la fortification permanente » (Déchelette, 1914, p. 942), notamment à la fin de la période, il ne s’illustre en revanche par aucune évolution majeure dans l’architecture domestique, qui dérive encore pour l’essentiel de « primitives chaumières néolithiques de forme circulaire et à demi enfouies dans le sol » (ibid.). Ce sont là les maisons rondes des Belges, semblables d’après César à celles des Bretons1, celles décrites par Strabon2 et qui ne différent guère des « huttes » des Germains citées par Tacite3 ; les habitations ibériques du temps de Vitruve, couvertes des bardeaux de chêne ou de chaume4, ou encore les maisons demi-souterraines de Bibracte (Déchelette, 1914, p. 952). Ces « simples cases en bois et branchages, avec crépis d’argile et toiture en paille » (Déchelette, 1914, p. 942), ne seraient donc que le dernier feu d’une tradition préhistorique continentale d’architecture de terre et bois qui, contrairement à l’architecture méditerranéenne, n’aurait jamais prétendu à de quelconques considérations esthétiques ou monumentales. Cette idée, énoncée par Déchelette à l’aube du xxe siècle, s’insère dans le sillage d’une littérature historiographique qui, au xixe siècle, rapprochait l’architecture protohistorique européenne davantage des cases traditionnelles d’Afrique ou d’Asie, décrites dans les récits des premiers voyageurs modernes d’outre-mer5, que des maisons à colombage médiévales et modernes appartenant à la tradition vernaculaire continentale.
2Dans son Histoire de l’architecture parue en 1846, Léon Vaudoyer associe le caractère fruste des habitations gauloises aux mœurs de peuples « sans cesse guerroyant et toujours occupés d’expéditions lointaines » (Vaudoyer, 1846, p. 2120) et qui donc ne nécessitent pas de demeures « fixes et susceptibles d’une longue durée » (ibid.). De même, dans les premiers manuels d’archéologie nationale de Louis Batissier (Batissier, 1843) ou de Jules Corbelet (Corbelet, 1851), les demeures des Gaulois semblent alors devoir être davantage considérées comme des abris plutôt que comme des véritables réalisations architecturales. Encore à la fin du siècle, Auguste Choisy décrivait l’habitat protohistorique ainsi : « planter des poteaux dans le sol, et relier à ces poteaux à l’aide de harts des traverses de planchers ou de toitures, voilà en somme le résumé de la charpenterie préhistorique » (Choisy, 1899, p. 3). Cette idée de primitivité, qui persista dans la pensée archéologique jusqu’à très récemment, exclut de fait toutes hypothèses d’évolution de cette architecture protohistorique. Ce n’est que du fait de l’influence et de la diffusion de la culture méditerranéenne, notamment architecturale, au nord des Alpes, que l’habitat gaulois se serait alors subitement transfiguré : « cette Gaule, donc naguère si sauvage, si ignorante, si indisciplinée, subit promptement une transformation complète et n’eut bientôt plus rien à envier à l’Italie » (Vaudoyer, 1846, p. 2122).
3Cette pensée, qui émane de la culture historiographique et archéologique du xixe siècle, imprègnera et inspirera par la suite les manuels scolaires et l’imaginaire collectif, relayée par les célèbres albums de bande dessinée qu’il n’est plus utile de présenter. Durant une grande partie du xxe siècle, la façon de représenter les Gaulois et leur mode de vie se fonde ainsi, de manière plus ou moins caricaturale, sur une hiérarchisation/contraposition de cultures (gauloise/gréco-romaine) et, par extension, de traditions architecturales. Les matériaux légers et facilement transformables laisseront place aux matériaux plus solides ; les maisons en bois, amassées dans des villages désordonnés, disparaîtront au profit des demeures luxueuses construites au sein de villes tracées au cordeau.
Les fouilles de Jacques-Gabriel Bulliot et Joseph Déchelette à Bibracte
4C’est dans ce contexte culturel que l’exploration de l’oppidum de Bibracte sur le Mont Beuvray (Nièvre, Saône-et-Loire) démarre en 1867, sous l’impulsion de Napoléon III. Dirigées par Jacques-Gabriel Bulliot jusqu’en 1895, puis poursuivies à partir de 1907 par Joseph Déchelette, les fouilles érigent rapidement l’oppidum au rang de site de référence en France pour la fin de l’âge du Fer (Déchelette, 1914, p. 946-969). Les plusieurs dizaines de structures d’habitat mises au jour au cours de ces quelque quarante années de recherches systématiques ont permis de révéler la trame urbaine de l’oppidum (Meylan, 2005 ; Fochesato, 2020 ; fig. 1). De nombreux bâtiments en bois aux plans à l’apparence irréguliers caractérisent les quartiers densément peuplés de la Côme Chaudron et du Champlain, contrastant avec le secteur du Parc aux Chevaux qui livre de grandes demeures de modèle italique, dont la riche domus PC 1 est l’exemple plus éloquent. La coexistence sur le même site de deux typologies d’habitats si différents (fig. 2) interpelle les fouilleurs. D’après Bulliot, il s’agit de l’expression des différents niveaux de richesse des habitants du lieu : « la différence capitale observée dès le commencement des fouilles entre les maisons riches et les pauvres, entre les constructions soignées en pierre et celles en bois » (Bulliot, 1899, p. 312).
5L’architecture de Bibracte est donc évaluée par les fouilleurs davantage à la lumière d’une appréciation qualitative et sociale que chronologique, bien qu’à propos de la grande domus PC 16, Bulliot s’interroge s’il fallait y voir « une œuvre contemporaine de l’empire et relativement récente, ou bien […] seulement l’action de l’influence romaine à Bibracte, dans une période voisine de la conquête » (Bulliot, 1899, p. 309). La question est rapidement tranchée par l’inventeur, en argumentant que si la domus avait été d’époque augustéenne ou même postérieure, elle aurait été bâtie différemment, notamment du point de vue de ses décors architecturaux7. La modestie du décor et l’approximation de la mise en œuvre des maçonneries ne reflèteraient que la volonté de « calquer un plan emprunté à une architecture plus avancée que celle de la Gaule » mais que « l’esprit, la main-d’œuvre, le faire indigène qui s’y révèle, tous les détails de construction, en un mot, appartiennent à l’art gaulois » (Bulliot, 1899, p. 309). Les éléments d’architecture romaine de Bibracte illustreraient ainsi une tentative des élites éduennes d’imiter leurs homologues romains sans y parvenir réellement : le luxe, écrit Bulliot, « se glisse dans les masures de Bibracte sans y prendre facilement racine, sous les rigueurs d’un climat répulsif » (Bulliot, 1899, p. 312). D’après Déchelette, la domus « était sans doute occupée par des riches Éduens fixés à Bibracte vers l’époque de César, au moment où commençait la pénétration de la civilisation italique dans la Gaule centrale » (Déchelette, 1914, p. 953).
6Cette volonté de bâtir « à la romaine » se heurterait à un « faire indigène » que Bulliot considère médiocre, tout particulièrement en ce qui concerne la construction en pierre : « l’impéritie des maçons [est] si générale qu’on ne trouve pas un seul angle droit dans les maisons de Bibracte » (Bulliot, 1899, p. 7-8). Lors de l’exploration du murus gallicus à la Porte du Rebout en 1868, l’archéologue juge la mise en œuvre du parement en moellons de la fortification comme « un signe de plus d’inintelligence » (Bulliot, 1899, p. 22-23) et d’une technique « routinière des procédés les plus vulgaires de la maçonnerie, que l’habitude des constructions rudimentaires, l’éloignement des belles carrières et, par-dessus tout, l’absence de chaux, empêchaient de s’améliorer » (Bulliot, 1899, p. 22-23).
7Pour pallier ce manque de maîtrise dans l’art de bâtir en pierre, les Gaulois auraient été alors obligés de multiplier les recours au bois, matériau qu’ils auraient plus l’habitude de travailler, pour garantir la stabilité de leurs constructions. Bulliot est le premier à supposer pour le murus gallicus de Bibracte l’existence d’une ossature en bois engagée dans le front du rempart, destinée à soulager le parement en pierre de toutes fonctions porteuses : « le meilleur moyen de maintenir le parement était […] de le comprimer par intervalles entre deux armatures qui, reliées au corps de charpente, le soutenaient en équilibre et le préservaient de la poussée ainsi que des arrachements » (Bulliot, 1899, p. 33). Cette hypothèse, que le mauvais état de conservation du rempart rend difficilement démontrable d’après Bulliot, n’a été reconsidérée que très récemment, au regard des nouvelles recherches sur les fortifications de l’oppidum8.
8Cette technique de construction mixte (ossature en bois/hourdis en pierre) ne se limiterait par ailleurs pas uniquement aux fortifications, mais serait également employée dans plusieurs maisons semi-enterrées découvertes à la Côme Chaudron (fig. 2, à droite). Selon l’archéologue, ces exemples des « mauvaises conditions de la construction gauloise » (Bulliot, 1899, p. 15) confirmeraient que l’emploi du bois resterait incontournable, en dépit de la volonté d’y associer la maçonnerie. Ceci dit, le savoir-faire de la charpenterie indigène qui s’illustre dans ces maisons reste, d’après Bulliot, de qualité assez médiocre. Conformément à l’esprit de son époque, son idée de l’architecture en bois de Bibracte est sans équivoque : « cette irrégularité grossière caractérise, dans certaines maisons du moins, l’infériorité de la construction éduenne, chétive dans son aspect, négligée dans ses détails ; les toits de chaume, moisis, à l’altitude de Bibracte, par les brumes et les pluies, offraient seuls à l’œil une masse de quelque valeur au-dessus d’habitations enfouies comme des terriers et vouées fatalement à l’humidité » (Bulliot, 1899, p. 8). Selon Déchelette « les cases des fondeurs et des forgerons de la Côme Chaudron ne sont que de petits réduits obscurs sans subdivisions intérieures » (Déchelette, 1914, p. 953). En somme, en dehors des quelques tentatives « maladroites » issues de la volonté des élites gauloises d’épouser un style de vie à la romaine à partir de la conquête, avant l’introduction massive de la civilisation italique et de son architecture en Gaule centrale « les plus grandes et les plus fameuses de ces villes, Gergovie et Bibracte, étaient, sans aucun doute, les plus dépourvues d’agrément et de beauté » (Jullian, 1908, p. 256).
9Encore aujourd’hui, les dizaines de milliers de visiteurs qui chaque année parcourent le site de Bibracte tendent à relier l’architecture maçonnée à une élite indigène aristocratique qui, à l’apogée de la ville, voulait vivre à la manière des Romains, alors que les traces évanescentes de l’architecture en bois seraient davantage l’apanage des modestes artisans gaulois. Cette image d’Épinal est d’autant plus renforcée par la lecture souvent difficile de l’architecture urbaine en bois, dont les vestiges ne sont pratiquement jamais conservés, et qui requiert ainsi un effort d’imagination et de projection considérable pour le visiteur. Néanmoins, cette contraposition hiérarchique entre bois et pierre, entre barbare et civilisé, est fausse pour l’essentiel, les recherches récentes démontrant, à Bibracte comme dans d’autres sites, davantage un phénomène d’influences et d’assimilations entre traditions indigène et méditerranéenne. « Ne nous laissons pas induire en erreur par les ruines des bâtiments de pierre, auxquelles leurs matériaux ont assuré une sorte d’éternité », écrivait déjà avec une remarquable lucidité Camille Jullian dans les années 1920, « […] pierre et mortier n’avaient pas pris la souveraineté exclusive que notre siècle tend à leur donner » (Jullian, 1920, p. 229).
Nouveaux regards sur la romanisation à Bibracte
10L’opposition héritée des explorations du xixe siècle entre un habitat en bois indigène et fruste – une architecture sans architectes – et un d’inspiration italique, maçonné, prérogative d’une élite désireuse d’afficher ses liens avec Rome, laisse aujourd’hui la place à une vision plus articulée qui prend en compte une dimension chronologique encore mal perçue par Bulliot et Déchelette.
11Depuis le redémarrage des fouilles en 1984 – recherches dont le professeur Daniele Vitali a été l’un des protagonistes – et grâce à la création du Centre archéologique européen de Bibracte, la connaissance de l’oppidum s’est étoffée avec de nouvelles données qui mettent en exergue un phénomène de romanisation de l’habitat intra-muros caractérisé par une dynamique complexe entre bois et pierre d’une part, savoir-faire local et innovation d’autre part9. Bien que les techniques de construction méditerranéennes soient introduites à Bibracte dès les années quarante av. n. è. elles ne se diffusent pas immédiatement dans l’habitat aristocratique, comme supposé par Bulliot et Déchelette. C’est seulement à partir de l’époque augustéenne que la maçonnerie s’insère progressivement dans l’architecture privée, tout d’abord employée dans les sous-sols et les solins d’édifices qui conservent pour l’essentiel les formes indigènes. Il faut attendre la fin du siècle pour observer finalement l’édification de maisons de plan et de facture purement romains, les riches demeures italiques ayant été erronément associées auparavant à la période césarienne.
12Ces influences méditerranéennes vont se greffer sur une tradition d’architecture en bois propre à l’oppidum de Bibracte, qui se distingue par un savoir-faire bien supérieur à ce qu’avait été imaginé au xixe siècle. La facilité d’accès à une ressource forestière de qualité (Blondel et Fochesato, 2018, p. 643-648) explique l’utilisation massive du chêne dans l’édification des quelques 200 bâtiments documentés de manière plus ou moins complète aujourd’hui sur le site et dans lesquels la maîtrise des bâtisseurs s’exprime en premier lieu par la nécessité d’adapter les constructions à la topographie plus ou moins contraignante du Mont Beuvray.
13Dans des secteurs caractérisés par des pentes assez raides, comme la Côme Chaudron et le Champlain, les ateliers fouillés par Bulliot ne sont en réalité que les soubassements semi-enterrés d’édifices qui privilégient un volume habitable sur plusieurs niveaux, afin de s’intégrer à un habitat organisé en terrasses (Fochesato, 2018, p. 469-479). Les bâtiments, dont l’emprise au sol est limitée, se caractérisent par une ossature massive, apte à soutenir un ou plusieurs étages. Les fouilles menées dans le secteur dans les années 2000, sous la direction de Jean-Paul Guillaumet10 (Guillaumet et Dhennequin, 2008, p. 68-77 ; fig. 3), ont révélé les vestiges d’ateliers construits dès les années quatre-vingt av. n. è. à l’aide de poteaux équarris. Leurs plans se conforment à des règles bien précises, avec des emprises au sol normalisées11 qui témoignent de l’utilisation de modules de construction préétablis et d’un véritable système de mesure (Fochesato, 2017, p. 57-61). La pierre n’est employée à ce moment que de manière sporadique et toujours comme support à l’ossature en bois.
14Dans des secteurs présentant une topographie moins accidentée tels que le Parc aux Chevaux ou la Pâture du Couvent, l’architecture peut se développer davantage à l’horizontal. Dès les premières phases d’occupation de l’oppidum (fin du iie, début du ier siècle av. n. è.), les bâtiments s’y organisent selon un parcellaire dont les limites seront respectées jusqu’à l’abandon du site. Cette continuité a été observée aussi bien au Parc aux Chevaux (Paunier et Luginbühl, 2004, p. 51-63 et 137-141) qu’à la Pâture du Couvent, malgré une réorganisation complète du quartier dans les années 70/60 av. n. è. Ici, la voie provenant de la Porte du Rebout est réaménagée à ce moment-là, élargie, repavée, dotée de trottoirs probablement couverts et pourvue vraisemblablement déjà à cette époque d’un bassin monumental en position centrale. Les bâtiments ouvrant sur l’avenue sont reconstruits en respectant le parcellaire primitif, leurs façades déplacées, notamment sur le côté ouest de la voie, où les réaménagements sont plus importants (Gruel et Vitali, 1998, p. 34-40). Sous les portiques ainsi aménagés s’ouvrent des boutiques, des ateliers (Rieckhoff et Hoppadietz, 2019), ou des bâtiments de plus grande envergure, mais dont les plans complets ne peuvent pas être restitués en raison du caractère fragmentaire des vestiges.
15Ces aménagements illustrent la volonté de donner à l’habitat de Bibracte une dimension urbaine déjà quelques décennies avant la conquête romaine, hypothèse confirmée par ailleurs par la découverte récente d’un grand bâtiment, sans doute public, édifié à peu près à la même époque (années 70-60 av. n. è. ; Barral et al., 2018, p. 504-505) dans le secteur du Parc aux Chevaux (fig. 4). Fouillé entre 2012 et 2017 sous la direction de Philippe Barral, Pierre Nouvel, Matthieu Thivet et Martine Joly, le bâtiment, d’une surface au sol de 1220 m², est installé sur un terrassement dont les murs de soutènement sont construits selon la technique du murus gallicus. Il se compose d’un quadriportique ouvert sur une cour centrale, construit à l’aide de poteaux massifs profondément enfouis dans le sol. Reconstruit à deux reprises, le complexe présente jusqu’à l’époque augustéenne une architecture fortement ancrée dans la tradition locale (Barral et al., 2018, p. 489-508).
16La subdivision du parcellaire, la présence de quartiers densément bâtis, mais surtout le soin porté aux équipements publics (bâtiment communautaire, voirie et gestion de la ressource hydraulique12) dès les années 70-60 av. n. è. témoignent de l’existence à Bibracte d’une identité architecturale et urbaine13 propre et bien définie. Contrairement à ce que l’on pensait au siècle dernier, l’adoption des techniques et des modèles architecturaux issus du monde romain au lendemain de la conquête ne s’est pas faite au détriment de cette identité locale qui survivra jusqu’à la fin du ier siècle av. n. è., bien que de manière différente, dans l’architecture publique et privée.
17Dans la sphère publique, ce processus de romanisation s’exprime à Bibracte avec l’apparition soudaine et précoce d’une architecture civile typiquement italique, installée dès les années 40 av. n. è. au cœur de la Pâture du Couvent. Composé d’un bâtiment central de plan basilical ouvrant sur deux cours entourées par des boutiques, selon une disposition qui rappelle le modèle du forum italique (Szabó, Timár et Szabó, 2018 ; fig. 5), le complexe monumental de l’îlot des Grandes Forges est un exemple caractéristique d’un stade avancé de l’architecture républicaine romaine. Certains éléments, notamment les briques de voussoir, sont à la pointe de la technologie de l’époque. La basilique est pourvue de colonnes dotées des chapiteaux toscans et corinthiens, réalisés en calcaire, tout comme les bases, datables d’un point de vue stylistique à la période pré-augustéenne (Szabó, Timár et Szabó, 2018, p. 1620), alors que les maçonneries en opus caementicium emploient davantage la pierre extraite localement. Les terres cuites architecturales utilisées dans les toitures de type italique sont également issues d’une production locale14. Bien que la fonction civique de l’ensemble monumental fasse encore débat (Marc, 2011, p. 309-318), il manifeste sans doute la volonté de marquer d’une manière que l’on peut qualifier d’ostentatoire la présence romaine à Bibracte, peut-être en lien avec son rôle de capitale du peuple fédéré des Éduens, statut acquis dès le milieu du iie siècle av. n. è.15 et confirmé après la conquête césarienne. Ce programme architectural constituerait une sorte de vitrine de la culture romaine de l’époque, au sein d’une agglomération qui n’en perd pas pour autant son identité (politique, culturelle, architecturale ?). La basilique et le forum côtoient, sans les remplacer, les espaces à vocation collective déjà en place, notamment le bâtiment public du Parc aux Chevaux qui demeure imperméable aux influences de la romanisation jusqu’aux dernières décennies du ier siècle av. n. è.
18Les mutations qui s’observent dans l’architecture privée se manifestent en revanche par une assimilation progressive de nouvelles pratiques, selon une dynamique qui produit, durant toute la seconde moitié du ier siècle av. n. è., des formes hybrides mêlant tradition et innovation. À partir du milieu du siècle, la pierre, d’origine systématiquement locale, prend une place plus importante dans les bâtiments de Bibracte, sans toutefois remplacer le bois dans sa fonction structurale. Les ateliers de la Côme Chaudron et du Champlain sont réaménagés et agrandis. Leurs ossatures, reposent désormais dans des tranchées comblées de moellons (fig. 3, à droite), qui fonctionnent déjà comme des solins enterrés destinés à consolider et isoler les fondations, tandis que les façades sont en général édifiées à partir d’une simple poutre sablière posée au sol. L’utilisation de sablières basses se généralise, notamment à la Pâture du Couvent et au Parc aux Chevaux, associées parfois à des solins en pierres sèches ou enterrés. À la Pâture du Couvent, les bâtiments atteignent entre les années 50 et 20 av. n. è., des surfaces au sol de 100-120 m² et sont systématiquement dotés d’une cave à ossature en bois (Bonenfant, 2014, p. 158-160). La cave [585] fouillée par l’équipe de Daniele Vitali à l’ouest de la grande voie, et dont la restitution est aujourd’hui visible sur le site, constitue un exemple typique de la charpenterie gauloise de Bibracte (Gruel et Vitali, 1998, p. 39-40 ; Fochesato, 2018, p. 479-481), bien qu’elle soit contemporaine de la basilique située de l’autre côté de l’avenue. Elle appartient à un bâtiment en pans de bois, édifié sur des sablières basses maintenues par des moellons tassés dans une tranchée de fondation, dans le cas de la façade, ou posées sur un solin en pierre sèche, dans le cas du mur gouttereau. Bien qu’issu de la tradition locale, l’édifice est recouvert (intégralement ou partiellement) d’un toit en terre cuite plutôt que de bois. Il s’agit là d’un témoin des effets des influences romaines qu’intègrent progressivement l’habitat gaulois.
19Employées tout d’abord pour le complexe basilical, les couvertures en tuiles se répandent rapidement dans les autres secteurs de l’oppidum : au Parc aux Chevaux, des tuiles sont déjà attestées à PC 14 dans des niveaux pré-augustéens (Vitali et Bavay, 2011, p. 185-187), par exemple. La parcelle de PC 1 est occupée, dès le milieu du ier siècle av. n. è., par des édifices à ossature en bois dont les parois cloisonnées en clayonnage et torchis sont édifiées, à l’instar de la Pâture du Couvent, soit sur des poutres sablières posées au sol, soit sur des solins en pierres sèches composés d’une seule assise (Paunier et Luginbühl, 2004, p. 67) ; les toitures sont couvertes de tuiles (Delencre, 2017, p. 108). Trois espaces construits, distribués autour d’une cour centrale, forment alors soit des unités indépendantes, soit un ensemble dans lequel il est possible reconnaitre les prodromes du plan classique de la domus italique.
20Alors qu’à la Pâture du Couvent ou dans les autres zones du Parc aux Chevaux (PC 4 et PC 14 par exemple) des plans traditionnels persistent, le modèle romain de la maison à atrium fait son apparition à PC 1 au début de l’époque augustéenne, notamment avec la maison dite de l’opus spicatum. Étendue sur un millier de m² environ, le bâtiment associe à des élévations dans lesquelles le bois demeure encore essentiel, autant dans les murs de refend (Martini et Hamon, 2013, p. 193-208) que dans les murs porteurs, édifiés sur des solins maçonnés16, un plan et des dispositifs typiquement romains (toiture et sols en terre cuite, zone thermale-balnéaire), témoins évidents du statut social élevé des propriétaires, à l’instar du riche mobilier méditerranéen importé. À la Pâture du Couvent, à la suite d’un incendie qui ravage le quartier aux alentours de 20-15 av. n. è., plusieurs bâtiments sont reconstruits mais, à l’exception de l’îlot des Grandes Forges, où une architecture de modèle romain persiste après la destruction du complexe basilical, la maçonnerie n’est pas encore utilisée pour les élévations, car limitée à la construction des caves et des solins des bâtiments à pans de bois (Bonenfant, 2014, p. 9-165). À la Côme Chaudron, la pierre est à ce moment associée aux ossatures en bois avec une fonction de hourds et d’isolation ; les structures porteuses en bois ne sont remplacées définitivement par des murs maçonnés qu’autour du changement d’ère, sans pour autant causer de transformations majeures dans le plan des bâtiments (fig. 6).
21Autant à la Côme Chaudron qu’au Parc aux Chevaux, aussi bien dans l’architecture modeste que dans celle de prestige, la maçonnerie ne prend de l’importance dans l’habitat privé de Bibracte qu’à la fin du ier siècle av. n. è., voire même au début de notre ère, à une époque où plusieurs dispositifs urbains de l’oppidum, tels que les remparts ou le bassin monumental, sont désormais délaissés. La construction de la grande domus PC 1 (fig. 7), quarante ans après l’érection de la basilique de la Pâture du Couvent, intervient alors dans un contexte historique totalement différent, au moment où la nouvelle organisation des provinces des Trois Gaules, confiée par l’empereur Auguste à son gendre Agrippa, déplace le centre du pouvoir régional à Augustodunum la romaine. À PC 1, étendue sur quelque 3 500 m², l’adhésion complète au nouveau monde de la part d’une élite évidemment riche, et peut-être issue de l’aristocratie gauloise, se manifeste enfin par l’adoption du plan canonique de la domus vitruvienne avec atrium et péristyle, mais aussi par des équipements tel que l’hypocauste ou les aqueducs et un programme décoratif qui combine stucs, placages, mosaïques et enduits peints du IIIe style pompéien. La mosaïque associant calcaire blanc et schiste noir découverte en 2014 dans l’un des triclinia de la domus (fig. 7) et aujourd’hui exposée au Musée de Bibracte, est l’un des symboles de cette transition désormais accomplie (Delferrière, 2014, p. 233-242 ; Martini et Hamon, 2014, p. 177-203 ; Delferrière, 2017a, p. 358-362 ; Delferrière, 2017b, p. 200-201).
Conclusion
22L’étude de l’architecture de Bibracte permet de souligner le caractère singulier et hybride du processus de romanisation qui s’est produit entre la conquête césarienne et les réformes augustéennes. La construction d’un monument public italique dès les années 40 av. n. è. au cœur de l’oppidum est le signe d’une volonté d’affirmer soit une présence politique romaine, soit une adhésion formelle des élites gauloises dans le cadre d’un phénomène d’auto-romanisation17. Contrairement aux pensées du xixe siècle, cette volonté n’amène pas à une transformation radicale de l’agglomération. Bibracte, qui ne deviendra jamais une véritable ville gallo-romaine, gardera son héritage gaulois jusqu’à la fin du ier siècle av. n. è. tant dans ses équipements publics que dans son habitat privé. Dans ce dernier, les nouvelles pratiques architecturales – toitures en tuiles, solins en pierre – se mêlent aux précédentes, sans pour autant les supplanter. C’est davantage dans l’adoption précoce du modèle italique de la maison à cour centrale que se démarque, au Parc aux Chevaux, une architecture de prestige qui atteindra toutefois son apogée seulement à la veille de l’abandon du site. Les recherches prochaines telle que la poursuite de la fouille initiée en 2016 de PC 2, l’autre grande domus du quartier, ou l’étude par les nouvelles générations d’archéologues des dizaines d’hectares encore inexplorés du Mont Beuvray permettront sans doute d’affiner cette image.
Bibliographie
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Barral et al. 2018
Barral Philippe, Hantrais Juliette, Joly Martine, Nouvel Pierre et Thivet Matthieu, « Un nouveau type d’architecture publique ? Le complexe monumental de PC 15 à Bibracte et les bâtiments sur cour de la fin de l’Age du fer en Gaule interne », in Villard-Le Tiec, Menez et Maguer 2018, p. 489-508.
Batissier 1843
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Notes de bas de page
1 César, Guerre des Gaules, V, 12.
2 Strabon, Géographie, IV, 4, 3.
3 Tacite, Germanie, XVI.
4 Vitruve, De l’architecture, II, 4.
5 Citons à titre exemple : Houtou De La Billardière, 1801, pl. XXXVIII ; Debret, 1834-1839, pl. 26. Voir encore la restitution proposée par Étienne Castagné en 1868 d’une des maisons gauloises fouillées dans l’oppidum de Murcens : Castagné, 1868, manuscrit, p. 9 : http://archives.museearcheologienationale.fr/index.php/album-castagn-n-1-murs-gaulois.
6 Les premiers sondages effectués dans la domus par Bulliot, accompagné du vicomte d’Aboville, propriétaire des lieux, remontent à 1865 et 1866, avant le début des explorations systématiques de l’oppidum. La domus fut ensuite fouillée dans sa totalité entre 1870 et 1875, puis de 1988 à 2016 (infra).
7 D’après Bulliot, elle n’est pas comparable « aux fastueuses demeures dont les écrivains romains ou les ruines de quelques villes antiques ont conservé le modèle » pour la période impériale (Bulliot, 1899, p. 309).
8 Nous renvoyons à de futures contributions ; voir également Fochesato, 2020.
9 Pour une synthèse récente de la question voir Luginbühl, 2019.
10 Voir également les structures fouillées à l’extérieur de la Porte du Rebout (Duval et Lacoste, 2014, p. 237).
11 Avec en général des surfaces de 17 à 18 m² pour les bâtiments datés au La Tène D2a (80-50 av. n. è.) et de 20 à 21 m² pour ceux datés de la deuxième moitié du Ier siècle av. n. è.
12 Rappelons à ce propos l’aménagement précoce des sources du Mont Beuvray, notamment de la Fontaine Saint-Pierre et de celle de l’Écluse (Blondel et Fochesato, 2019, p. 644).
13 Pour la question du phénomène complexe de l’urbanisme à la fin de l’âge du Fer, voir par exemple Guichard, 2017, p. 157-169.
14 Dans son travail de thèse, Florent Delencre envisage la possibilité que la production locale de tuiles de type italique à Bibracte puisse être antérieure à l’aménagement de l’édifice basilical. Des fragments de tuiles en position secondaire sont en effet déjà attestés dans des niveaux de construction du complexe monumental (Delencre, 2017, p. 97-98, 114-116).
15 Tite-Live, Histoire Romaine, 61.
16 Les murs de la maison à l’opus spicatum ont été en général très arasés, voire même détruits, lors de l’installation de la domus PC 1. Pour cela, la restitution des élévations demeure problématique, mais la présence d’ossatures en bois a été supposée par les fouilleurs (Paunier et Luginbühl, 2004, p. 79-80).
17 Des phénomènes similaires de présence monumentale romaine au sein d’agglomérations indigènes non romanisées ou en cours de romanisation, attestés dans d’autres sites européens contemporains tels que la colline du château de Bratislava ou le Magdalensberg (Autriche), constituent un parallèle intéressant pour un développement de cette étude.
Auteurs
Archéologue, Bibracte EPCC
Archéologue chargée de la médiation (2008-2018), Bibracte EPCC
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