L’Oikos en parure ?
Sur la symbolique de quelques éléments de parures féminines dans l’Italie des viiie, viie et vie siècles av. j.-c.
p. 163-177
Résumés
Vecteur d’une partie de l’identité de l’individu qui le porte, le bijou, qui accompagnait les défuntes, permettait de véhiculer certaines valeurs. Y. Lorin a démontré, à l’occasion d’une rencontre doctorale, que certains éléments de parures reprenaient la structure des métiers à tisser, créant ainsi un lien étroit entre l’univers des bijoutiers et le monde des tisserands.
Plus que le métier à tisser, c’est peut-être la représentation symbolique de l’oikos qui est invoquée par les défuntes. Les ornements pectoraux à pendeloques anthropomorphes traduisant l’idée d’oikos en tant que communauté – familia et gens –, pourraient conforter cette hypothèse. En d’autres termes, l’oikos pourrait cristalliser le mieux, à cette période, l’identité des défuntes.
As a vector of part of the identity of the individual who wears it, the jewel, which accompanied the deceased, allowed certain values to be conveyed. Y. Lorin demonstrated, during a doctoral meeting, that certain elements of finery took up the structure of looms, thus creating a close link between the world of jewelers and the world of weavers.
More than the loom, it is perhaps the symbolic representation of the oikos which is invoked by the deceased. The pectoral ornaments with anthropomorphic pendants translating the idea of the oikos as a community – familia and gens –, could support this hypothesis. In other words, the oikos could best crystallize, at that time, the identity of the deceased.
Entrées d’index
Texte intégral
1Comme l’a démontré Y. Lorin1, il semble que certains ornements pectoraux datés entre les ixe et vie siècles av. J.-C. et réalisés en Italie et en contexte nord alpin, soient intimement liés au métier à tisser. Les comparaisons qui sont effectuées entre les pendeloques et les pesons sont convaincantes et laissent penser que le lien entre bijoux, métier à tisser et vêtements est prépondérant. Cette relation entre vêtement et bijoux est, par ailleurs, perceptible en Grèce où les femmes, contraintes à limiter la couleur de leurs vêtements, décident de compenser avec des éléments de parure (Cohen, 2012, p. 149).
2Outre le caractère formel de ces productions, le métier à tisser renvoie à tout un faisceau de valeurs. Utilisé comme un moyen de se définir, le bijou nous permet d’aborder la place de la femme, son rôle au sein de ces systèmes traditionnels. Il est probable qu’un certain nombre de ces objets, y compris des pendentifs, ne fassent pas seulement référence au tissage mais plus globalement à l’oikos, le métier à tisser devenant ainsi l’un des symboles de l’oikos. En Italie, entre les viiie et vie siècles av. J.-C., on constate aussi la production de pendeloques, dont la signification, bien que floue, pourrait être liée à ce monde féminin évoquant symboliquement l’oikos via les objets de l’oikos, le travail du tissu ou la représentation de la famille.
Bijoux pectoraux : symbolique et statut des propriétaires
3Les relations entre le monde du textile et la parure semblent se concentrer dans un type de bijoux : les bijoux pectoraux et leurs pendeloques. Métier à tisser, quenouille et fuseau pourraient ainsi être portés par les femmes qui en sont les détentrices.
Les instruments du textile en parure : métier à tisser, quenouille et fuseau
4Les métiers à tisser, réalisés en matériaux périssables ont malheureusement disparu. Les découvertes se limitent donc au matériel qui y est associé. Les pesons, que l’on retrouve en nombre dans les nécropoles, témoignent ainsi de leur importance. En ce qui concerne leur forme et leur fonctionnement, on peut compter sur une documentation iconographique emblématique bien que limitée.
Textile et parure
5Dès l’âge du Bronze, sur une gravure du val Camonica en Italie, on trouve une représentation d’un métier à tisser vertical muni d’un chevalet, de deux ensouples horizontales et de pesons. Ces modèles semblent perdurer dans les milieux italiques, comme l’attestent certaines représentations des viiie, viie et vie siècles av. J.-C. Il nous suffit de citer celles qui sont visibles sur le tintinnabulum de la tombe des ors de Bologne (Bartoloni, 2000, p. 272-273) ou encore sur une stèle daunienne (Nava, 1988, p. 134). Cet agencement du métier à tisser est sensiblement le même qu’en Grèce. Un des célèbres lécythes d’Amasis2, réalisé autour de 560 av. J.-C., nous offre un aperçu de ce type de métier à tisser (Bérard, 1984, p. 86).
6Les ornements pectoraux qui s’approchent de ce type de structure ont été retrouvés en Campanie, dans le Picénum, le Veneto, ou encore dans la culture de Golasecca. Pour l’essentiel, ces spécimens sont datés du viiie au vie siècle av. J.-C.
7Les pendeloques qui les accompagnent diffèrent selon les modèles. Certaines d’entre elles sont formées d’un élément longitudinal tubulaire disposant d’une protubérance terminale semblable aux objets que l’on retrouve au moment du filage. C’est le cas de la quenouille et du fuseau que tient le personnage féminin de la scène de filage représentée sur le tintinnabulum de Bologne. Il en est de même pour une représentation du début du ve siècle av. J.-C. sur une œnochoé à fond blanc réalisée par le Peintre de Byrgos (Cohen, 2012, p. 156). Ce type de pendeloques pourrait donc faire référence aux quenouilles ou aux fuseaux. Dans la culture de Golasecca, autour des viie et vie siècles av. J.-C., on constate aussi la production de bijoux pectoraux. L’un d’eux, bien conservé, retrouvé à Trezzo sull’Adda (fig. 1), est daté de la seconde moitié du vie siècle av. J.-C. Il est muni d’un anneau de suspension auquel sont accrochés trois éléments tubulaires terminés à l’aide de quatre crochets. Des chaînettes sont attachées à ces crochets et à leur extrémité se trouve un pendentif allongé à terminaison sphérique (Cicolani, 2009, p. 93). Cette association pourrait très bien mettre en scène, quenouilles, fil et laine, à l’image de ce que l’on peut observer sur différentes scènes de filage. Certaines quenouilles datées du viie siècle av. J.-C., comme celles de Narce et de Véies se rapprochent de ce type d’éléments (Pitzalis, 2016, p. 65, fig. 1).
Les activités textiles au sein de l’oikos
8Ces éléments de parures pourraient donc faire référence aux activités textiles effectuées par les femmes. Dans les poèmes homériques3, c’est la maîtresse de maison, Pénélope, qui est la propriétaire et l’utilisatrice exclusive du métier à tisser (Bartoloni, 2000, p. 273). Cette activité est l’apanage de l’aristocratie féminine et l’emblème de la « bonne épouse » (Bruit Zaidman, 1991). Ce lien entre tissage et monde aristocratique féminin existe aussi en contexte étrusque et picénien (Bartoloni et Pitzalis, 2016, p. 820-821). La nature exceptionnelle de certains objets liés au monde du textile et retrouvés dans des sépultures féminines ne fait que conforter cette idée. C’est le cas, par exemple, de quenouilles en pâte vitreuse retrouvées en Étrurie4 ou dans le Picénum5 (Aureli, 2000, p. 278, n° 347 ; Roghi, 2000, p. 278, n° 348).
9Le travail au féminin n’est pas seulement lié au métier à tisser. Le lécythe du Peintre d’Amasis mentionné auparavant nous offre un témoignage précieux de ces autres activités. Sur ce récipient, les femmes tissent et préparent aussi la laine, la pèsent, la filent et plient les étoffes (Bérard, 1984, p. 86). Il en est par ailleurs de même en ce qui concerne le tintinnabulum de Bologne sur lequel sont représentés la préparation de la laine et le filage (Bartoloni, 2000, p. 273).
10Dans le monde grec, comme le souligne G. Sanidas (Sanidas, 2016, p. 17), c’est dans l’oikos que les femmes travaillaient et devaient effectuer une grande partie des tâches liées à l’activité textile. Les femmes y produisaient, par exemple, les pièces offertes dans les sanctuaires6 (Sanidas, 2016, p. 16-17). Ce lien entre textiles et oikos est illustré par le trône de Verucchio où le tissage semble se dérouler au sein de l’habitat (Verger, 2011, p. 174). Dans le monde grec et pour le tissage en particulier, c’est le gynécée qui devait servir d’espace de production (Sanidas, 2016, p. 18). Une pièce spécifique était également réservée à ces activités à Marzabotto, comme à Kleinklein (Verger, 2007-2008, p. 931 et 958). Ces liens entre monde textile, parure féminine et habitat laissent penser que métiers à tisser, quenouilles ou fuseaux en parures peuvent représenter, de manière symbolique, l’oikos (Eles, 2007, p. 82).
Famille et ancêtres dans la tombe ?
11L’apparition de motifs anthropomorphes dans les parures féminines des viie et vie siècles av. J.-C. laisse supposer que le statut des femmes, au sein de la communauté, se définit autrement.
Le cas des pendentifs anthropomorphes
12Il est probable que quelques pendeloques anthropomorphes, parfois isolées, aient été destinées à des objets plus complexes utilisés en tant qu’ornements pectoraux. Des pièces de ce type, réalisées et retrouvées dans le Picénum ou dans le Latium vetus, ont été datées entre la fin du viie siècle av. J.-C. et la fin du vie siècle av. J.-C. (Mottolese, 2012, p. 308-309). La composition des pièces est variable. Les pendeloques peuvent être associées à d’autres formes, comme sur l’un des bijoux pectoraux où on retrouve diverses autres pendeloques en forme de mains et de haches (Naso, 2000, n° 43). D’autres personnages peuvent aussi être réunis, comme c’est le cas de certains bijoux constitués de cinq ou sept pendeloques anthropomorphes identiques (Cerchiai, 1995, pl. 1.2 ; fig. 2). C’est ce que l’on peut observer sur un ornement pectoral de Campanie ou sur un autre issu du Picénum. Il faut également souligner le fait que la plaque de suspension, à partir de ce moment-là, peut être constituée d’individus. L’une de ces séries est constituée de cinq personnages debout formant une structure pyramidale (Bergonzi et al., 1999, p. 127, fig. 101). Une autre consiste à utiliser un personnage comme support aux pendeloques (Lucentini, 1999, p. 265, n° 537 ; Naso, 2000, n° 44). Ces personnages, la plupart du temps, ont été réalisés en bronze, mais on en retrouve aussi en ivoire. À Numana, les figures, au nombre de sept, sont prises dans une fibule (Rocco, 1999, p. 104, fig. 79). Il s’agit d’une parure datée de la première moitié du vie siècle av. J.-C. composée de quatre femmes et trois hommes.
13Qui sont ces personnages ? Comment les interpréter ? Est-ce la représentation de divinités ou plutôt celles d’ancêtres ? La taille des personnages, qui diffère parfois, pourrait laisser penser qu’il s’agit de divinités, mais l’absence d’attributs spécifiques ne nous permet pas de l’assurer. A contrario, l’aspect « générique » des représentations laisse supposer que ces individus étaient peut-être les ancêtres de la défunte et de son oikos.
L’oikos, la famille et les ancêtres
14Cette idée d’un lien intergénérationnel fort est invoquée en Grèce mais aussi en Étrurie. Chez les Étrusques comme chez les Romains par la suite, il est probable qu’une pièce de l’habitat ait été dédiée à la représentation publique du chef de la maison. C’est alors le cœur de la maison et « de la convivialité placée sous la protection des ancêtres de la famille dont on conserve là les images » (Verger, 2007-2008, p. 958).
15Le mariage, la naissance et le décès sont des événements permettant de renouveler et de renforcer les liens qui unissent les membres de l’oikos. Ils introduisent ou redessinent les contours de la communauté. À cette occasion, un nouvel arrivant ou même un groupe familial s’ajoute à l’oikos préexistant ou alors le quitte. Les pratiques de commensalité qui sont réalisées lors de ces moments participent à la cohésion du groupe (Gherchanoc, 2006, p. 249).
16Il est probable que cette conception de l’oikos en tant que communauté dans laquelle s’inscrivent les membres de la maisonnée – au sens large du terme – devienne à ce moment-là un moyen de définition privilégié pour les femmes de l’aristocratie. Le bijou recueille alors la mémoire de cette « généalogie ». Dans l’univers grec, cette dernière est l’agent de la transmission intergénérationnelle. Ce rôle s’exprime particulièrement bien lors des cérémonies funéraires. À Cos, à l’époque classique, la loi dit que les rites de célébration et les libations étaient organisés par la mère, la femme, les sœurs, les filles et cinq femmes de proche parenté (Bruit Zaidman, 1991, p. 483). C’est la femme, également, qui doit éduquer les enfants.
Contexte de découverte et statut des défuntes
17Que peut-on dire des contextes de découverte dans lesquels ces objets ont été mis au jour ? Les femmes détentrices de ce type d’éléments présentent-elles des spécificités communes au sein des nécropoles ? Ces questions trouvent difficilement des réponses, mais des éléments peuvent toutefois se dégager.
18La plupart du temps, ces objets, notamment les ornements pectoraux évoqués auparavant, sont des marqueurs de riches tombes aristocratiques. C’est le cas de celui d’Este-Casa di Ricovero, retrouvé dans la tombe 149 (Bondini, 2012, p. 61, fig. 3). Il date de la fin du viie siècle av. J.-C. et appartenait probablement à une femme de l’aristocratie vénète (Bondini, 2012, p. 61). Dans le Picénum aussi les bijoux pectoraux à figures anthropomorphes ou non (viie et vie siècles av. J.-C.) semblent associés à l’aristocratie féminine. Même si les découvertes en contexte de ce type d’objets sont rares, les exemplaires des tombes 357 de Sirolo-Numana (Bergonzi et al., 1999, p. 126) et 14C de la nécropole de Cupra Marittima (Lucentini, 1999, p. 265, n° 537) confirment cette tendance.
19Il semble en être de même pour le bijou pectoral de Trezzo sull’Adda (Cicolani, 2009, p. 93) daté du vie siècle av. J.-C. Il était accompagné d’une situle et de son couvercle, d’une ciste, d’une puisette en bronze et d’une coupe en bronze à anse surélevée. Ce modèle se situait donc dans une tombe aristocratique. Seuls sept autres exemplaires de ce type ont été découverts (ibid.), ce qui laisse penser que ces pièces définissaient un statut spécifique au sein de la culture de Golasecca.
20Dans tous ces cas, ces bijoux pectoraux appartiennent à de riches sépultures de femmes issues de l’aristocratie locale.
Œnochoés en parure : une autre représentation de l’oikos ?
21D’autres objets, liés à l’oikos et à ses activités, apparaissent dans la parure féminine. C’est ce que l’on constate dans le Picénum durant le vie siècle av. J.-C., où les défuntes ont recours à des pendentifs en forme d’œnochoé (fig. 3).
Identification et utilisation du modèle
22Malheureusement, dans la documentation céramique, les colliers sont représentés mais les pendentifs, extrêmement petits, ne peuvent pas être identifiés. Par chance, nous disposons dans la statuaire de rares témoignages de ce type de pratique. C’est le cas de la célèbre Koré de Berlin datée de 570-560 av. J.-C., qui porte une amphore en collier (Boardman, 1978, n° 108 ; Cohen, 2012, p. 151), et de la Koré de Phrasikleia qui dispose de récipients portés en pendentif autour du cou (Louka, 2011 ; Cohen, 2012, p. 151 ; Whitley, 2016, p. 668).
23Il semblerait que cette pratique puisse également être visible en Daunie, où l’on peut voir, sur une stèle datée entre le milieu du viie siècle et le début du vie siècle av. J.-C., un pendentif de ce genre porté au niveau de la taille par un personnage féminin (Norman, 2016, p. 868, fig. 61.1). Il est toutefois difficile de dire à quel type de récipient nous avons affaire.
24Les œnochoés miniatures qui composaient les parures des personnages féminins sont munies d’un pied à disque, d’une panse piriforme, d’un col droit, d’une embouchure trilobée et d’une anse surmontant l’embouchure. Ces spécimens, de petites dimensions, se rapprochent des œnochoés « rhodiennes » dont la présence est particulièrement forte dans le Picénum (Shefton, 2014). Un unicum semble clairement se rapprocher des modèles « rhodiens » ; l’anse est trifide et dispose, au niveau de l’attaque inférieure, d’une palmette (Mottolese, 2012, p. 304, n° 850).
25Il semble que ces objets puissent être portés en ceinture, comme on a pu le constater sur la stèle daunienne, en collier, comme sur la Koré de Phrasikleia, ou encore en bracelet, comme certaines découvertes le laissent penser. C’est ce que l’on peut observer dans la tombe 51 de la nécropole archaïque de Campovalano (Chiaramonte Treré et D’Ercole, 2003, p. 41-42). Quelques exemplaires de ce type, découverts dans la même nécropole, suggèrent également que ces pendentifs pouvaient être placés, à l’aide d’une fibule, sur une partie du vêtement ; l’un d’eux a été signalé dans la tombe 204 (Chiaramonte Treré, D’Ercole et Scotti, 2010).
Rôle de l’œnochoé
26Généralement, l’œnochoé est utilisée lors du service du vin aux convives à l’occasion du symposion. Elle trouve alors une place de choix parmi la vaisselle de luxe. Cette utilisation de l’œnochoé est aussi assurée en milieu étrusque, où l’on peut notamment signaler sa présence, au vie siècle av. J.-C., sur une des terres-cuites architecturales de Velletri (Zaccaria Ruggiu, 2015, p. 402, fig. 4). Elle est, dans les deux cas, l’apanage des échansons qui s’affairent à servir les convives.
27On a également suggéré son utilisation lors de l’aspersion des cendres du bucher funéraire au moment des funérailles de Patrocle7 (d’Agostino, 1977). Dans le même ordre d’idée, une œnochoé du Peintre d’Athéna, datée de 500-480 av. J.-C. nous permet de constater que ce genre de récipient est aussi utilisé par une femme lors d’une scène de visite à la tombe (ABV, n° 530.72).
28Dans l’iconographie grecque, l’œnochoé sert à verser lors des libations, comme le révèle un pinax de Pitsa daté de 540-530 av. J.-C. (Palmieri, 2016, p. 116). On y voit une procession féminine accompagnée de trois jeunes garçons et d’un animal amené au sacrifice. L’œnochoé semble avoir été prise dans la corbeille des objets sacrés. Des représentations – plus récentes – mettent en scène Apollon et Artémis, sur un récipient réalisé par le Peintre d’Alkimachos (ARV2, n° 553.60), ou encore une Nikè, sur une œnochoé du Peintre d’Achille, effectuant des libations (ARV2, n° 992.76). Dans ces trois cas, ce sont les femmes qui détiennent ces objets.
Éléments de réponse en contexte
29Le fait que ces objets, dans l’iconographie, soient associés à la figure féminine dénote avec ce que l’on sait d’eux en contexte funéraire. En effet, en milieu étrusque comme picénien, les œnochoés « rhodiennes » sont plutôt « réservées » aux sépultures masculines (Chiaramonte Treré et D’Ercole, 2003). Afin d’évoquer la place de ce type de mobilier au sein des nécropoles, je vais m’appuyer sur les publications de la nécropole archaïque de Campovalano, dans laquelle on retrouve à la fois des œnochoés « rhodiennes » et des pendentifs d’œnochoés.
30Dans la nécropole, ces pendentifs sont intimement liés à l’univers féminin. Seules les femmes en sont dotées (Chiaramonte Treré et D’Ercole, 2003 ; Chiaramonte Treré, D’Ercole et Scotti, 2010). Cette réalité semble par ailleurs s’étendre aux cultures latiale et sabine dans lesquelles on a aussi retrouvé ce type de pendentifs (Fiore, 2008, p. 149-151). Dans les deux cas, qu’il s’agisse d’une œnochoé « rhodienne » ou d’un pendentif en forme d’œnochoé, les tombes qui reçoivent ce type de matériel sont des tombes éminentes datées du début du vie siècle av. J.-C.
31La tombe 2 de Campovalano en est une parfaite illustration. C’est une tombe masculine qui comprenait, outre l’œnochoé « rhodienne », une râpe, un char, un infundibulum, des bassins, des chaudrons, etc. (Chiaramonte Treré et D’Ercole, 2003, p. 14-20). La tombe 127, quant à elle, contenait les restes d’une jeune fille et six pendentifs en forme d’œnochoé. Utilisées en collier, ces œnochoés miniatures trouvaient leur place à côté d’un matériel prestigieux composé notamment de bobines, de fusaïoles et d’un récipient en bronze permettant de puiser et distribuer la boisson. On dénombre également la présence d’une ceinture, de quatre bracelets, de trois anneaux et d’une plaque en ivoire représentant des animaux réels et fantastiques (Chiaramonte Treré, D’Ercole et Scotti, 2010, p. 51-54). Dans les deux cas, les tombes appartenaient à des membres de l’élite locale.
32En tout, six tombes8 sont concernées par l’accueil de ce type de pendentifs. Il est intéressant de souligner le fait que ces tombes à inhumation sont toutes des dépositions individuelles – à l’exception de l’une d’entre elles9 Il paraît pertinent de se poser la question du statut de ces défuntes. Cette situation, au sein de la nécropole, est-elle liée à leur place dans la société ? La Koré de Phrasikleia peut peut-être nous fournir des éléments de réponse. Elle disposait d’un collier composé de grenades et de différents vases et tenait également un bouton de lotus dans sa main gauche, le portant au niveau de sa poitrine. La base de la statue mentionnait l’inscription suivante : « Je suis la tombe de Phrasikleia. On m’appellera pour jamais une koré, car les dieux m’ont donné la mort au lieu d’un mariage. Mon créateur est Aristion de Paros » (Louka, 2011). Cette Koré est, dans le cas présent, commémorée comme l’épouse qu’elle aurait pu devenir si elle n’était pas décédée avant (Cohen, 2012, p. 151). Est-il possible que les défuntes ayant des pendentifs en œnochoé, seules et placées à l’écart d’autres tombes, relèvent d’une situation équivalente ? Le fait que la défunte de la tombe 127 soit celle d’une jeune fille pourrait corroborer cette hypothèse. Il en est de même pour la tombe 47, dans laquelle se trouvaient les restes d’une fillette. Le statut aristocratique de cet enfant ne fait par ailleurs aucun doute. C’est l’une des rares tombes de la nécropole à disposer d’un cercle de pierres, d’un tintinnabulum et la seule qui contient un scarabée, dont le rôle est probablement apotropaïque, thérapeutique ou peut-être « hatorien » (Esposito, 2014, p. 43-44). Dans les deux tombes, on retrouve aussi les éléments associés au travail du textile. Dans la première se trouvaient trois fusaïoles et sept bobines, tandis que sept bobines ont été déposées dans la deuxième. La défunte de la tombe 204 présente la même particularité : deux fusaïoles y ont été retrouvées. Soulignons également pour cette tombe, la présence d’une ceinture posée au niveau du coude gauche de l’individu (Chiaramonte Treré, D’Ercole et Scotti, 2010, p. 74-75). Le don d’une ceinture, comme cela semble être le cas de figure ici, pourrait marquer le passage d’un oikos à l’autre (Schmitt-Pantel, 2012, p. 35) – chose que la défunte n’a probablement pas eu le temps de faire de son vivant. Cette transition était particulièrement significative pour les jeunes filles. Dans le monde grec, la parthenos en quittant l’oikos du père intègre l’oikos de son mari devenant ainsi une gyné. Elle devient adulte et entre alors dans la société à travers son rôle d’épouse et de mère. Une représentation de cette procession menant l’épouse d’un oikos à l’autre nous est fournie par Amasis dans un second lécythe daté aux alentours de 540 av. J.-C. (Bothmer, 1985, p. 182-183, n° 47). Il est possible que l’œnochoé soit un des symboles de cette transition et de ce changement de statut. Les objets réunis dans ces tombes – bobines, fusaïoles, œnochoé en pendentif, ceinture – constituent peut-être la parure de la jeune fille sur le point de se marier ou mariée (Schmitt-Pantel, 2012, p. 28) – rappelant aussi les activités et le rôle qu’elle occupera au sein de son nouvel oikos. La découverte de pendeloques prenant la forme d’œnochoés dans le sanctuaire d’Héra à Pérachora (Verger, 2013, p. 314), durant la même période, mais provenant d’ateliers balkaniques, pourrait confirmer ce postulat ; la déesse étant intimement liée au mariage.
33Que ce soit avec les ornements pectoraux ou avec les œnochoés, ces éléments de parure font référence aux statuts des défuntes et à l’image qu’elles souhaitent véhiculer au moment de leur enterrement. La vision d’un bijou pectoral structuré comme le métier à tisser vertical devait retranscrire les valeurs et les activités de cette aristocratie féminine au sein de son propre oikos.
34Toujours dans ce cercle restreint de la population, les ornements pectoraux qui présentent des figures anthropomorphes ou les statuettes en pendentifs mettent probablement l’accent sur la famille et le rôle des ancêtres. Ce rôle que les premières générations ont joué dans la fondation de l’aristocratie ou dans son intégration semble, au viie siècle av. J.-C., être mis en avant. Les ancêtres issus de l’oikos sont alors invoqués par la défunte et justifient ainsi son statut.
35Avec les pendentifs d’œnochoés, les choses semblent légèrement différentes. Il est probable que les propriétaires de ces objets aient voulu, malgré leur mort prématurée, transcender la condition de parthenos et intégrer le monde des femmes adultes. L’œnochoé devient à cette occasion l’un des symboles de cette promesse de mariage indispensable à l’intégration d’un nouvel oikos.
36Il semble que ce soit l’oikos qui, durant cette période de trois siècles, caractérise probablement le mieux la femme et son statut au sein de la maisonnée et de la communauté. Dans la culture de Golasecca, jusqu’au vie siècle av. J.-C., l’oikos semble alors se définir par les activités qui y sont associées alors que dans le Picénum, c’est le lien avec la famille et les ancêtres qui le cristallise le mieux. Les jeunes filles ou femmes qui n’ont pas eu de leur vivant la possibilité d’intégrer l’oikos d’un homme, essaient, d’un point de vue symbolique, de faire ce transfert dans la mort.
Bibliographie
ABV
Beazley John D., Attic Black-figure Vase-Painters, Oxford, 1956.
ARV2
Beazley John D., Attic Red-figure Vase-Painters, 2e ed., Oxford, 1963.
Aureli 2000
Aureli Patrizia, « Notice d’œuvre », in Bartoloni Gilda (dir.), Principi etruschi tra Mediterraneo ed Europa, Catalogue d’exposition, Bologne, Museo Civico Archeologico, 1er octobre 2000-1er avril 2001, Venise, 2000, p. 278, n° 347.
Bartoloni 2000
Bartoloni Gilda, « La donna del principe », in Bartoloni Gilda (dir.), Principi etruschi tra Mediterraneo ed Europa, Catalogue d’exposition, Bologne, Museo Civico Archeologico, 1er octobre 2000-1er avril 2001, Venise, 2000, p. 271-306.
Bartoloni et Pitzalis 2016
Bartoloni Gilda et Pitzalis Federica, « Women of the princely families in Etruria », in Budin Stephanie Lynn et Macintosh Turfa Jean (éd.), Women in Antiquity. Real women across the ancient world, Londres-New-York, 2016, p. 820-829.
Bérard 1984
Bérard Claude, « L’ordre des femmes », in La cité des images. Religions et société en Grèce antique, Paris-Lausanne, 1984, p. 85-104.
Bergonzi et al. 1999
Bergonzi Giovanna, Landolfi Maurizio, Lucentini Nora et Ruggeri Maria, « III. L’ornamentum personale e l’instrumentum domestico », in Colonna Giovanni (dir.), Piceni : Popolo d’Europa, Catalogue de l’exposition itinérante, Frankfurt, Schirn Kusthalle, 1999-2000, Ascoli Piceno, Polo culturale S. Agostino, 2000, Teramo, Pinacoteca civica, 2000, Chieti, Museo archeologico nazionale d’Abruzzo, 2000, Roma, 2000-2001, Rome, 1999, p. 122-132.
Boardman 1978
Boardman John, Greek sculpture. The archaic period, a handbook, Londres, 1978.
Bondini 2012
Bondini Anna, « Situla Art and the Emergence of Aristocraties in the Veneto », in Pare Christopher (dir.), Art and Communication. Centralization processes in European societies in the 1st millenium BC, Frühe Zentralisierungs und Urbanisierungsprozesse. Zur Genese und Entwicklung frükeltischer Fürstensitze und ihres territorialen Umlandes, 4-6 avril 2008, Mayence, 2012, p. 59-71.
Bothmer 1985
Bothmer (von) Dietrich, The Amasis painter and his world, Malibu, 1985.
Bruit Zaidman 1991
Bruit Zaidman Louise, « Les filles de Pandore. Femmes et rituels dans les cités », in Schmitt-Pantel Pauline (dir.), Histoires des femmes en Occident. L’Antiquité, Paris, 1991, p. 363-403.
Buoite 2010
Buoite Clara, « Oggetti d’ornamento », in Chiaramonte Treré, D’Ercole et Scotti 2010, p. 203-222.
Cerchiai 1995
Cerchiai Luca, I Campani, Milan, 1995.
Chiaramonte Treré et D’Ercole 2003
Chiaramonte Treré Cristina et D’Ercole Vincenzo (dir.), La Necropoli di Campovalano. Tombe orientalizzanti e arcaiche, I (BAR International Series, 1177), Oxford, 2003.
Chiaramonte Treré, D’Ercole et Scotti 2010
Chiaramonte Treré Cristina, D’Ercole Vincenzo et Scotti Cecilia (dir.), La necropoli di Campovalano. Tombe orientalizzanti e arcaiche, II (BAR International Series, 2174), Oxford, 2010.
Cicolani 2009
Cicolani Veronica, « Notice d’œuvre », in Golasecca. Du commerce et des hommes à l’Âge du fer (viie-vie siècle av. J.-C.), Catalogue d’exposition, Musée d’Archéologie nationale, château de Saint-Germain-en-Laye, 27 novembre 2009 - 26 avril 2010, Paris, 2009, p. 93.
Cohen 2012
Cohen Beth, « Les bijoux et la construction de l’identité féminine dans l’ancienne Athènes », in Gherchanoc Florence et Huet Valérie (dir.), Vêtements antiques. S’habiller, se déshabiller dans les mondes anciens, Arles, 2012, p. 149-164.
d’Agostino 1977
d’Agostino Bruno, « Grecs et Indigènes sur la cote tyrrhénienne au viie siècle. La transmission des idéologies entre élites sociales », Annales Économies, Sociétés, Civilisations, 32-1, 1977, p. 3-20.
Eles 2007
Eles (von) Patrizia, « Famiglie gentilizie e donne a Verucchio. Linguaggi nascoti, rappresentazioni di ruoli di rango », in Eles (von) Patrizia (dir.), Le ore e i giorni delle donne. Dalla quotidianità alla sacralità tra VIII e VII secolo a.C., Catalogue de l’exposition, Museo Civico Archeologico di Verucchio, 14 juin 2007-6 janvier 2008, Verucchio, 2007, p. 71-83.
Esposito 2014
Esposito Arianna, « De la pacotille pour l’histoire des trafics méditerranéens ? Sur les importations d’aegyptiaca en Italie tyrrhénienne centrale et méridionale (ixe-viie s. avant notre ère) », Égypte, Afrique et Orient, 75, 2014, p. 37-46.
Gherchanoc 2006
Gherchanoc Florence, « La famille en fête : mariage, naissance et sociabilité dans l’Athènes classique », in Gherchanoc Florence (dir.),
Fiore 2008
Fiore Maria Grazia, « I rapporti tra gli Equi di Riofreddo (RM) e le popolazioni circonvicine », in Dolciotti Anna Maria et Scardazza Claudia (dir.), L’ombelico d’Italia. Popolazioni preromane dell’Italia Centrale, Atti del convegno, 17 mai 2005, Rome, Complesso Monumentale di S. Michele a Ripa, IV Giornata per l’Archeologia, Rome, 2008, p. 147-160.
Louka 2011
Louka Marioanna, « La parure féminine de l’époque archaïque en Grèce. Une image de société », in Nicolas Théophane, Salavert Aurélie et Leduc Charlotte (dir.), Les images : regards sur les sociétés, Actes de la 3e journée doctorale d’archéologie, Paris, mai 2008 (Archéo. doct, 3), Paris, 2011, p. 55-75.
Lucentini 1999
Lucentini Nora, « Notice d’œuvre », in Colonna Giovanni (dir.), Piceni : Popolo d’Europa, Rome, 1999, p. 265, n° 537.
Mottolese 2012
Mottolese Chiara, « I pendenti della Collezione Gorga », in Benedettini Maria Gilda (dir.), Il Museo delle Antichità Etrusche e italiche. III. I bronzi della Collezione Gorga, Rome, 2012, p. 279-337.
Naso 2000
Naso Alessandro, I Piceni. Storia e archeologia delle Marche in epoca preromana (Biblioteca di Archeologia, 29), Milan, 2000.
Nava 1988
Nava Maria Luisa (dir.), Le stele della Daunia. Sculture antropomorfe della Puglia protostorica dalle scoperte di Silvio Ferri agli studi più recenti, Milan, 1988.
Norman 2016
Norman Camilla, « Daunian women: costume and actions commemorated in stone », in Budin Stephanie Lynn et MacIntosh Turfa Jean (éd.), Women in Antiquity. Real women across the ancient world, Londres-New-York, 2016, p. 865-876.
Palmieri 2016
Palmieri Maria Grazia, Penteskouphia. Immagini e parole dipinti sui pinakes corinzi dedicati a Poseidon (Quaderni della Scuola Archeologica Italiana di Atene, 15), Athènes, 2016.
Pitzalis 2016
Pitzalis Federica, « Filare e tessere in Etruria. Il contributo femminile all’economia domestica tra VIII e VII secolo a.C. », in Berg Ria (éd.), The material sides of marriage. Women and Domestic Economies in Antiquity (Acta Instituti Romani Finlandiae, 43), Rome, 2016, p. 63-68.
Rocco 1999
Rocco Giulia, « Gli avori », in Colonna Giovanni (dir.), Piceni: Popolo d’Europa, Rome, 1999, p. 103-104.
Roghi 2000
Roghi Miria, « Notice d’œuvre », in Bartoloni Gilda (dir.), Principi etruschi tra Mediterraneo ed Europa, catalogue d’exposition, Bologne, Museo Civico Archeologico, 1er octobre 2000-1er avril 2001, Venise, 2000, p. 278, n° 348.
Sanidas 2016
Sanidas Giorgos, « Artisanat en Grèce et espace économique : le textile et la métallurgie », in Blondé Francine (dir.), L’artisanat en Grèce ancienne. Filières de production : bilans, méthodes et perspectives, Villeneuve d’Ascq, 2016, p. 15-30.
Schmitt-Pantel 2012
Schmitt-Pantel Pauline, « La ceinture des Amazones : entre mariage et guerre, une histoire de genre », in Gherchanoc Florence et Huet Valérie (dir.), Vêtements antiques. S’habiller, se déshabiller dans les mondes anciens, Arles, 2012, p. 27-38.
Shefton 2014
Shefton Brian Benjamin, « Bronze oinochoai from Trestina (Umbria): ‘rhodian’, laconian and italic. Reflections on their importance », in Paoletti Orazio et Bettini Maria Chiara (dir.), Gli Umbri in età preromana, Atti del XXVII Convegno di studi etruschi ed italici, Perugia-Gubbio-Urbino, 27 au 31 octobre 2009, Pise-Rome, 2014, p. 63-94.
Verger 2007-2008
Verger Stéphane, « Enterré dans le souvenir de la maison. À propos du tumulus 4 de la Heuneburg dans la haute vallée du Danube », in Bartoloni Gilda et Benedettini Maria Gilda (dir.), Sepolti tra i vivi – buried among the living. Evidenza ed interpretazione di contesti funerari in abitato, Atti del Convegno internazionale, Università degli Studi di Roma « La Sapienza », Rome, 26 au 29 avril 2006 (Scienze dell’Antichità. Storia Archeologia Antropologia, 14/2, vol. 2), Rome, 2007-2008, p. 919-958.
Verger 2011
Verger Stéphane, « Duel privé, duel public. Le trône de la tombe 89/1972 Lippi de Verucchio, aux origines de la représentation des rituels politiques étrusques », in Cantino-Wataghin Gisella (éd.), Finem dare : il confine, tra sacro, profano e immaginario : a margine della stele bilingue del Museo Leone di Vercelli, Atti del Convegno internazionale, Vercelli, cripta di S. Andrea, 22-24 maggio 2008, Vercelli, 2011, p. 171-215.
Verger 2013
Verger Stéphane, « Parures de la Gaule et des Balkans dans le sanctuaire d’Héra à Pérachora », in Verger Stéphane et Pernet Lionel (dir.), Une Odyssée gauloise. Parures de femmes à l’origine des premiers échanges entre la Grèce et la Gaule, Catalogue d’exposition, site archéologique Lattara-Musée Henri-Prades, Lattes, 27 avril 201312 janvier 2014, Musée de Bibracte, Saint-Léger-sous-Beuvray, mars-novembre 2014 (Collection Archéologie de Montpellier Agglomération, 4), Arles, 2013, p. 312-314.
Whitley 2016
Whitley James, « Women in Early Iron Age and Archaic Greece: a view from the grave », in Budin Stephanie Lynn et MacIntosh Turfa Jean (éd.), Women in Antiquity. Real women across the ancient world, Londres-New-York, 2016, p. 660-672.
Zaccaria Ruggiu 2015
Zaccaria Ruggiu Annapaola, « Il banchetto romano : da publico a privato. I luoghi della celebrazione », in Esposito Arianna (dir.), Autour du « Banquet » : modèles de consommation et usages sociaux, Dijon, 2015, p. 385-406.
Notes de bas de page
1 À l’occasion des IIIe rencontres doctorales de l’École Européenne de Protohistoire de Bibracte, organisées en mars 2016.
2 New-York, The Metropolitan Museum of Art, n° inv. 31.11.10.
3 Homère, Odyssée, XXI, 350-353.
4 Cerveteri, Museo Nazionale Cerite, n° inv. 445/1.
5 Chieti, Museo Archeologico Nazionale, n° inv. 7535.
6 Cette dimension religieuse s’exprime probablement aussi sur certains ornements pectoraux puisque les ensouples prennent parfois une forme de « barque solaire ». Cette sphère sacrée est aussi invoquée sur le trône de Verucchio (ELES, 2007, p. 78-79).
7 Homère, Iliade, XXIII, 236-254.
8 Cela concerne les tombes : 47, 51, 127, 155, 204, 300 (Buoite, 2010, p. 206).
9 La tombe 155 recueille les restes de deux individus dont le genre n’est distingué que par l’analyse du mobilier. Il y aurait ainsi un homme et une femme (Chiaramonte Treré, D’Ercole et Scotti, 2010, p. 62-64).
Auteur
Université de Bourgogne
Chercheur associé à l’UMR 6298 ARTEHIS
Le texte seul est utilisable sous licence Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International - CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Itinéraires d’hommes, trajectoires d’objets
Mélanges offerts à Daniele Vitali
Arianna Esposito, Nicolas Delferrière et Andrea Fochesato (dir.)
2021
Les secrétaires régionaux du Parti communiste français (1934-1939)
Du tournant antifasciste à l’interdiction du Parti
Dimitri Manessis
2022
La Bresse et le pouvoir
Le Papier journal de Jean Corton, syndic du tiers état (1641-1643)
Olivier Zeller
2023