Chapitre 10
Articuler savoirs scientifiques et histoire : un parcours de création tout public
p. 289-300
Texte intégral
1La compagnie Colegram a vu le jour en 2014 suite à un spectacle jeune public mettant en scène deux scientifiques embarqués dans une aventure farfelue. Nous avons décliné et fait évoluer cette rencontre des sciences et du théâtre dans nos différentes créations. Après la naissance de notre premier spectacle, trois autres ont éclos, suivant la même ligne artistique de transmission, de réflexion et de divertissement. Ce dernier mot n’est ni péjoratif ni démagogique, mais bien un pilier sur lequel s’appuient les deux premiers. Nous voudrions, dans ce qui suit, rendre compte de notre parcours créatif dont l’ambition est d’articuler savoirs scientifiques et histoire, tantôt aux jeunes, tantôt à tous les publics.
2Il convient tout d’abord de préciser quelles sont les sciences au théâtre dont il est question. De prime abord, lorsque l’on parle de sciences, on entend sciences expérimentales, physiques, naturelles ou médicales. Doivent-elles être cependant cantonnées aux laboratoires et aux territoires de la nature ? Avec nos deux premières créations, nous abordions les réactions chimiques, l’astronomie, la géologie et la physique. Dans les suivantes, nous nous sommes intéressés à une autre discipline, non classée parmi les sciences dites expérimentales : l’histoire. Nous avons essayé de l’observer de la manière la plus scientifique possible, en cherchant à la distinguer de cet autre registre de l’histoire qu’est la mémoire. À partir de là, notre ambition était de proposer au public une réflexion ludique sur des événements historiques, de jeter une lumière sur les courants politiques ou de pensées qui ont façonné nos imaginaires et notre culture historique, les ont estampillés, coulés dans un moule.
3Nous ne sommes pas des théoriciens du théâtre, mais des artistes et des artisans de la scène. Nous réfléchissons intensément à ce que nous souhaitons partager avec le public. Les savoirs et leur médiation sont au cœur de notre envie de créer. Cependant, le fond sans la forme reste un exposé, une conférence, un article, un discours, certes exhaustif et précis, mais parfois austère. C’est en cela que notre travail d’artiste est aussi celui d’une médiation. Le ton léger, notre contribution est davantage un retour d’expérience depuis le terrain des acteurs, et moins une réflexion universitaire.
De la curiosité du jeune public
4Dès notre première création, Panique chez les Mynus, spectacle pour des jeunes de 5 à 11 ans, nous avons fait le choix d’une adresse directe au public. Tout au long du spectacle, les enfants sont sollicités via des questions, des invitations à la réflexion sur ce qu’ils viennent de voir, à reformuler leurs idées. Nous leur proposons aussi de participer physiquement, soit depuis leurs sièges, soit sur scène, les incitant à nous rejoindre ponctuellement pour prendre part à la réalisation d’expériences scientifiques. Ces implications aiguisent curiosité et émerveillement. Puis, la recherche du « comment » les maintient dans une posture active. Enfin, l’explication scientifique clôture ce moment singulier par son discours un peu plus sérieux.
5Les péripéties sont des éléments clés du spectacle, permettant d’avancer dans l’histoire. À partir de nos recherches, la création s’est grandement focalisée sur des expériences visuelles et spectaculaires, ainsi que sur des explications claires. L’histoire de l’aventure en elle-même est rocambolesque (un voyage dans l’espace, la rencontre d’extraterrestres, d’un monstre), mais nous souhaitions avant tout un spectacle ludique et simple dans sa trame narrative afin de privilégier la relation avec le public. C’est ce côté joyeux et drolatique qui crée l’attachement des enfants aux personnages. C’est ce côté survolté des scientifiques qui suscite des réactions à la fin du spectacle telles que : « Moi, je veux faire ton métier plus tard ». Reste à savoir lequel exactement : scientifique, médiatrice ou comédienne ?
6En tout cas, de tels témoignages sont la manifestation d’un intérêt, d’un éveil, d’une curiosité pour la chose scientifique. Les échanges qui se poursuivent hors de la salle, et au sein même des familles, doivent bien ainsi éveiller les adultes, sollicités par la curiosité enfantine. Des parents affirment avoir, eux aussi, beaucoup appris en s’amusant. Une franche réussite donc pour une création dont l’objectif était de proposer un spectacle à la fois divertissant et pédagogique.
Raconter l’Histoire, et l’histoire de l’Histoire
7Notre deuxième création prolonge l’exploration de cet univers scientifique autour de nouvelles expériences. Cette fois, la thématique retenue lie intimement les sciences et l’histoire. Retour vers le labo est un voyage à travers le temps. Les personnages partent à la rencontre de scientifiques qui ont bouleversé l’histoire. L’objet théâtral concocté se veut scientifique et en 4D ! Mais ce n’était sans doute pas suffisant puisque s’y est ajoutée une composante sociétale.
8Avant d’aller plus loin, pensez à quelques noms de scientifiques célèbres. Vous en avez en tête ? J’imagine qu’il doit bien y avoir dans le lot Einstein, Edison, Galilée, Copernic, Newton ? Je vous rassure, nous les avions aussi. Mais ce sont tous des hommes. Aussi, ma co-autrice, Cécilia Schneider, et moi-même avons préféré nous tourner vers des scientifiques telles que Inge Lehmann, Cecilia Payne, Marie Curie et Marie-Anne Lavoisier. D’abord, parce qu’il faut l’avouer, il est plus simple de jouer une femme lorsqu’on en est une. Et puis parce que, finalement, on est tous et toutes bien embêtés lorsqu’on nous demande de citer des femmes scientifiques… Et ça, c’est quand même problématique.
9Retour vers le labo est donc un spectacle sur l’histoire des sciences, mais aussi sur la science de l’Histoire. Pourquoi ces chercheuses sont-elles passées à la trappe de la mémoire collective ? Voilà un questionnement très actuel. Notre création cherche à susciter la réflexion du jeune public et des adultes sur ce terrain et lui propose d’emprunter quelques pistes transversales : l’histoire, à différentes époques (Antiquité, Révolution française, Première Guerre mondiale) ; la science, au travers de découvertes majeures (constitution du noyau de la Terre, composition des étoiles et de l’univers, réactions chimiques, invention de la roue) ; l’égalité femme/homme en science et en société.
10Créer et jouer nos spectacles cultive, au sens propre : nous aimons planter des petites graines dans les esprits en espérant qu’elles germeront et s’épanouiront. Pour cela, il faut les arroser et leur parler souvent. Et ça tombe bien puisque ce spectacle est accompagné d’interventions en amont ou en aval : nous procurons aux enseignants un dossier pédagogique afin de préparer la venue des jeunes spectateurs, ou de pousser plus loin l’expérience ; nous intervenons parfois dans les classes pour le présenter et amorcer la réflexion sur les sujets abordés ; enfin, nous tenons également à proposer, lorsque c’est possible, un échange en bord de plateau à la fin du spectacle. Ces temps hors représentation permettent de développer les thématiques abordées, de répondre aux questions et d’écouter les témoignages des spectateurs, en particulier les émotions ressenties, de partager l’historique de la création, de souligner certains points qui nous paraissent essentiels.
Entre faits scientifiques et fiction, égarer le spectateur ?
11Pour notre troisième création, Un pour tous, moi d’abord ! – spectacle de cape et d’épée pour la rue –, nous prenons pour cadre une soutenance de thèse sur Les Trois Mousquetaires. C’est donc une posture de recherche, puisqu’il s’agit d’une doctorante universitaire encadrée par ses deux directeurs. Le cadre académique est prétexte à livrer quelques données historiques, des dates réelles, des éléments avérés de contextualisation. Le public est alors dans une posture d’apprenant inconscient. Notre rôle d’artiste est à rapprocher de celui de passeur ou de pédagogue.
12Le choix du dispositif permet néanmoins de confronter deux points de vue : l’histoire et la littérature dans l’œuvre d’Alexandre Dumas. Le ton est enlevé, l’adresse au public directe. Et cette plongée dans l’histoire – puisqu’il s’agit d’une reconstitution historique et littéraire – s’accompagne de retours ponctuels à la soutenance afin de préciser des éléments pointus, des anecdotes, des faits historiques.
13Pour écrire ce spectacle, nous nous sommes évidemment penchés sur les personnages historiques et leurs actions réelles pour les comparer avec ce qu’en a fait Alexandre Dumas. Nous avons ainsi essayé de distinguer la légende de l’histoire et de faire entendre la voix de certains personnages ayant bien existé, un peu malmenés par l’écrivain.
14Toute la question a été de savoir comment créer un spectacle de rue qui distille des faits scientifiques historiquement validés et qui se permet d’exploser le cadre académique d’une soutenance de thèse. Si le début du spectacle respecte assez scrupuleusement le plan de cette dernière, ainsi que celui du roman, le dernier tiers devient de plus en plus délirant, avec des personnages qui se prennent vraiment au jeu de la reconstitution, pour le plus grand plaisir du public dont les zygomatiques sont amplement sollicités.
15Certains échanges après le spectacle nous ont interpellés. Par exemple, pour justifier le choix du lieu de ce spectacle de rue pour le moins insolite, car il s’agit tout de même de soutenir une thèse académique, nous annonçons qu’il n’a pas été le fruit du hasard : il s’agit de l’endroit précis où, frappé par la foudre du génie, Alexandre Dumas a eu l’idée d’écrire Les Trois Mousquetaires. Des spectateurs nous ont demandé si cette précision était vraie. Pour ces derniers, mêler des faits historiques avérés et des inventions présentées comme vraies dans le cadre du spectacle a visiblement brouillé les pistes. Devaient-ils croire ce que l’on raconte, ou bien considérer que tout n’est que mystification ? Les fabulations théâtrales desserviraient-elles le discours documenté que nous voulions pourtant préserver ? La justification du lieu est d’évidence fantasque puisque le spectacle se joue dans des endroits toujours différents. Afin cependant que la confusion toujours possible ne brouille pas notre discours, nous avons par la suite modifié ce passage en précisant, avec force conditionnel, que le choix du lieu est un clin d’œil à une vieille légende locale et controversée émanant de certaines recherches universitaires.
16Malgré tout, cela interroge. La position de spectateur confère-t-elle aux artistes le pouvoir de produire de la véracité autour de tout ce que l’on raconte, dès l’instant où un cadre scientifique ou d’autorité est posé ? La question se pose ici de la responsabilité des artistes qui endossent ce rôle de médiateur. Il est clair qu’ils peuvent jouer avec des concepts, que le cadre du spectacle peut entériner, et marquer de manière pérenne l’esprit du public, et – oserons-nous dire – potentiellement de façon insidieuse. Aussi est-il important de penser ce que nous souhaitons dire, et comment nous souhaitons le dire. Penser le fond sans oublier de penser la forme, toujours.
Un tribunal de rue, laboratoire des mythes et vérités historiques
17Notre dernière création, Descendre de Jeanne, aborde un autre thème historique, avec une composante scientifique dans sa manière d’aborder le sujet et sa transmission. Le sujet en question, c’est Jeanne d’Arc. À cette seule évocation, on se trouve face à une pancarte « Attention peinture fraîche ! » ou encore « Sol glissant ! ». Comment se fait-il qu’après six cents ans Jeanne d’Arc soit encore l’objet de passions extrêmement vives ?
18« Une bergère qui prend les armes », « qui boute les ennemis hors de France », « une icône d’extrême droite », « folle de Dieu ou sorcière ? », « Il paraît que c’était un homme… », « A-t-elle vraiment existé ? », « Mais est-elle bien morte ? »… Et toujours ce ton incertain, qui s’excuse presque, de ne pas savoir plus que ça. Alors, comment aborder sereinement ce personnage et son histoire ? Le nom fait naître d’emblée, dans l’imaginaire collectif, une multitude d’émotions mêlant souvenirs d’école, imagerie pastorale, récupérations politiques. Il rassemble ou divise, mais fascine, questionne.
19De ce constat est née l’envie de sortir Jeanne de tant d’à priori et de préjugés, colportés de génération en génération ; l’envie de faire découvrir à un public large et populaire les différents visages d’un personnage à la fois historique et légendaire ; l’envie aussi de s’amuser avec ces fables, de se réapproprier l’histoire, de s’affranchir des grilles de lecture mythique qu’on nous propose traditionnellement. Et toujours l’envie de poursuivre la ligne artistique qui est la nôtre, en proposant un spectacle qui combine, de manière toujours ludique, la science et la légende.
20L’historiographie de Jeanne d’Arc est riche et controversée. La Pucelle est un personnage sur lequel tout semble avoir été écrit. Tout et son contraire. Avant d’inviter le public à faire preuve d’esprit critique, il était essentiel de bien connaître le sujet : lectures, visionnages de films, écoutes d’émissions radiophoniques, constitution d’une bibliographie, le tout complété par des archives, des discours. Ses deux procès en accusation (1431) et en réhabilitation (1456) ont été scrupuleusement consignés. Ensuite seulement nous y avons glissé notre imaginaire poétique, sommes partis sur l’écriture et des improvisations afin de reconstituer une réalité dont nous n’avons pas été témoins, mais qui nous appartient.
21Restait à trouver un angle artistique. Il nous a paru cohérent de nous emparer de la forme du tribunal, et de proposer au public un procès : seulement, cette fois-ci, Jeanne d’Arc n’est plus accusée, c’est elle qui porte plainte.
La rue, espace de médiation démocratique
22Dans notre Tribunal itinérant des affaires historiques sensibles et controversées, la Cour n’a de cesse de décortiquer, de reconstituer, de recontextualiser des faits et de démystifier les légendes, sur une cadence et un rythme haletants. Tribunal itinérant, car ce spectacle est un spectacle de rue. Le bureau du juge est juché sur le toit d’un camion.
23Depuis 2016, nous avons choisi de sortir des salles et d’investir ce lieu ouvert, si ce n’est libre, qu’est la rue. Avec Un pour tous, moi d’abord ! nous avons expérimenté le théâtre de plein air et nous avons été séduits par l’expérience. Jouer dans la rue, à l’occasion d’un festival ou non, c’est jouer dans l’endroit le plus propice à la démocratisation de l’art et de la culture. En effet, le spectacle de rue, lorsqu’il est acheté par des municipalités, est souvent gratuit pour les spectateurs ; s’il est joué au chapeau, il est par définition abordable pour tous et pour toutes les bourses, même si le plus souvent, cela ne rétribue pas la moitié du travail fourni par les artistes. Que les gens soient conviés ou bien interpellés en passant dans la rue, le spectacle dans l’espace public reste un fantastique moyen de toucher un panel de spectateurs extrêmement divers. Dans notre optique de partage d’une réflexion complexe sur un sujet de société, investir un lieu non dévolu au théâtre nous semble particulièrement pertinent. Nous essayons ainsi de concilier de la meilleure façon possible le partage des savoirs et un moment de divertissement tout public.
24Un spectacle de théâtre, qui plus est de rue, est conditionné par la durée. Pour Descendre de Jeanne, soixante-dix minutes nous a semblé être la durée maximale afin de cerner l’ensemble du personnage. Et cela vaut probablement pour n’importe quel sujet à caractère scientifique. Imaginez-vous assister à une heure de spectacle, debout ou assis à même le sol, sur un sujet dense et complexe ? Quelle gageure que de devoir captiver son public et de lui délivrer quelques informations scientifiques. Pas impossible toutefois. Être passionnant, efficace, drôle, précis, touchant, concis et inventif est le cahier des charges à respecter si vous voulez réussir votre médiation, faire passer votre message.
25Après avoir réalisé quelques micros-trottoirs lors de sa création, il nous est apparu que l’histoire de Jeanne d’Arc était finalement assez mal connue. Aussi avons-nous opté pour le déroulé chronologique d’une épopée qui permet d’aborder toutes nos interrogations : récupérations politiques, religieuses, femme dans l’histoire, manipulations, mythes et légendes, roman national, tout en gardant suffisamment de distance et de légèreté pour ne pas perdre le public. Il permet aux plus jeunes de découvrir l’histoire de cette femme extraordinaire, et aux plus âgés de confronter leurs propres connaissances.
26Au final, le spectacle s’articule en trois actes. Trois axes de la vie de Jeanne d’Arc, accompagnés de trois accusés mis sur la sellette. Ces trois épisodes forment un tout, une montée dramaturgique cohérente, entremêlent les faits historiques, le déroulé de notre procès, souvent loufoque, et l’humanité d’une Jeanne qui désespère de faire entendre sa voix. Le public venu assister à l’audience voit ressurgir les lieux de cette épopée : Domrémy, Orléans ou Reims ; et des contemporains de la plaignante : Charles VII, l’évêque Cauchon, et aussi des personnages symboliques tels que Marianne, portant la voix de nos propres contemporains. Nous dégainons également la carte du spectaculaire avec le maniement d’armes médiévales. Comme dans Un pour tous, moi d’abord !, les artistes maîtrisent l’escrime artistique. Nous avons intégré des combats à l’épée, au fléau, à la lance, qui ponctuent séquences de contextualisation ou immersions au xve siècle. Nous nous appuyons sur le concret de la démonstration pour ensuite démonter certaines incohérences, croyances populaires et autres mythes historiques. Comme pour nos précédentes créations, nous invitons le public à prendre part au spectacle. Un groupe d’une dizaine de spectateurs est désigné au moment de l’accueil du public pour constituer le jury du procès. Chacun est un personnage à part entière, à qui l’on fait référence, à qui l’on demande son avis, à qui l’on demande de se prêter à certaines reconstitutions. L’idée est d’explorer le rapport avec le public, non plus de manière individuelle, comme dans notre précédent spectacle Un pour tous, moi d’abord !, mais de manière collective, en travaillant avec un groupe.
27Groupe du jury, mais aussi effet de groupe lorsque, excédé par le personnage insultant et provocateur qu’est Pierre Cauchon, le tribunal exhorte le public à réclamer un autodafé pour cet évêque. Ici, nous encourageons, l’espace d’un instant, cette frénésie bestiale et vengeresse à laquelle se livre le public pour mieux la mettre en lumière au moment où Jeanne se rend compte de la chose et l’interrompt. Le public, que nous avons en quelque sorte poussé au vice, se retrouve dans une position relativement coupable, ce qui l’amène à opérer un regard critique sur les comportements de masse.
28La ligne artistique de la compagnie Colegram s’est ainsi dessinée tout au long de ses créations autour de cet intérêt pour les sujets et la rigueur scientifiques. Mais au fond pour quoi ? Nous avons tous et toutes, au sein de cette compagnie, des profils plutôt littéraires et artistiques. Peut-être est-ce notre envie d’une adresse directe, bannissant le quatrième mur, d’une confrontation avec le public, ou encore l’envie d’un impact fort sur le positionnement habituellement passif du spectateur ? Cela permettrait plus aisément l’abord des thèmes scientifiques, parce que la science a toujours questionné et rendu curieux les êtres humains, et que par ce biais, au théâtre, elle peut sortir le public d’une aphasie qui nous interroge. Après tout, la science, c’est chercher à comprendre, c’est se rendre curieux du monde qui nous entoure tout en étant le plus objectif possible. Finalement, le Tribunal itinérant des affaires historiques sensibles et controversées, dont le but est d’éclairer les humeurs et les consciences, est à l’image de notre rêve d’artiste : fantasque, mais rigoureux, dépassionné, mais passionnant.
Auteur
Coline Bouvarel est autrice de théâtre, metteuse en scène, comédienne et escrimeuse de spectacle. En parallèle d’études théâtrales en hypokhâgne et khâgne puis à la fac jusqu’en master, Coline se forme au métier de comédienne via une pratique étudiante et des cours privés. Comédienne professionnelle à Lyon depuis 2011, elle crée la compagnie Colegram en 2014 pour proposer des spectacles de théâtre aux jeunes et tout public. Considérant que l’outil artistique est un excellent vecteur de prises de conscience et de curiosité, ses créations originales s’emparent d’un sujet (science, histoire, littérature…) et le déploient de manière ludique et pédagogique, en salle ou en théâtre de rue. Elle travaille également avec d’autres compagnies (Le Lien Théâtre, les compagnies Pare-Choc et M.A. du théâtre Le Guignol de Lyon) où elle joue dans des créations engagées sur des sujets de société.
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