Les légions de Fimbria
p. 245-262
Texte intégral
1Nombreuses sont les légions de l’époque républicaine dont on peut suivre l’histoire, depuis leur création jusqu’à leur démobilisation. Pour certaines d’entre elles, cette histoire est très longue. C’est en particulier le cas des legiones Cannenses, formées au lendemain de la défaite de Cannes. Mais c’est aussi le cas de beaucoup des légions du ier siècle av. J.‑C. qui participèrent aux guerres civiles. Parmi ces légions figurent les légions valériennes, aussi appelées fimbriennes, du nom de leur premier commandant, L. Valerius Flaccus1, ou de leur deuxième commandant, C. Flavius Fimbria2.
2Ces légions apparaissent pour la première fois en 86, au moment de la guerre civile qui opposa Marius puis ses partisans à Sylla, mais elles étaient chargées de faire la guerre contre Mithridate plutôt que contre Sylla3 ; néanmoins, elles entraient ainsi en concurrence avec les légions de ce dernier, qui étaient précisément en train de lutter contre Mithridate. C’était la première fois qu’une guerre extérieure était ainsi étroitement liée à une guerre civile. Mithridate, qui selon Florus4 a choisi pour attaquer Rome le moment où elle était affaiblie, parce qu’en proie à la guerre civile, a facilité l’apparition de cet état de fait. Il ne pensait certainement pas qu’il aurait ainsi à combattre deux armées romaines.
La première guerre contre Mithridate
3En 86, les autorités romaines décidèrent de confier le commandement de la guerre contre Mithridate à Flaccus, alors consul suffect. Elles souhaitaient par là même déposséder Sylla de la conduite de la guerre. Il reçut deux légions pour mener à bien sa mission. Ces dernières étaient constituées pour partie de soldats qui étaient passés du côté de Cinna : les anciens hommes d’Ap. Claudius Pulcher (leur passage date de 87) et de Cn. Pompeius Strabo (leur passage date du siège de Rome). Mais on y trouvait également des marianistes, et certainement aussi des hommes qui avaient été enrôlés pour les besoins de la campagne militaire, et dont les sympathies militaires n’allaient à aucun des deux camps.
4Les légions fimbriennes firent parler d’elles dès le début de la campagne. Une partie des hommes passa en effet du côté de Sylla, et selon Appien seule l’action énergique de Fimbria évita une désertion générale5. Fimbria était alors à la tête d’une avant-garde qui se dirigeait vers la Thessalie. La cause de la désertion, selon l’auteur alexandrin, était la question du butin. Ces hommes étaient 6 000, si l’on considère qu’il s’agit des 6 000 hommes que L. Hortensius conduisit à Sylla6. Peut-on dire de ces hommes qu’ils passèrent à l’ennemi ? Eux ne le pensaient certainement pas. L’ennemi était Mithridate, Sylla était un général romain, comme Flaccus, il leur paraissait meilleur que ce dernier, et ils espéraient qu’il serait plus généreux que lui. Peut-être y avait-il parmi eux quelques syllaniens convaincus, mais ce n’était sûrement pas la majorité.
5Les légions se révoltèrent ensuite contre leur commandant en chef, le tuèrent et passèrent sous les ordres de Fimbria, le lieutenant de Flaccus7. Les versions de cet épisode sont nombreuses, diverses et parfois contradictoires, en fonction du rôle qui est attribué à Fimbria. La plupart des auteurs lui attribuent le mauvais rôle, en en faisant l’instigateur de la mutinerie. C’est le cas de Diodore8 ; de Strabon, pour qui Fimbria suscita la mutinerie des troupes et tua lui-même le général pour prendre le commandement de l’armée9 ; de Velleius Paterculus, qui présente également Fimbria comme le meurtrier de Flaccus10 ; de Plutarque11 et de l’auteur du De uiris illustribus12 enfin. Trois auteurs sont plus nuancés et notent que Flaccus a aussi eu une part de responsabilité dans ce qui s’est passé. Ils sont en effet tous les trois d’accord sur l’avarice du consul13. Appien ajoute qu’il était injuste dans ses punitions, et en plus mauvais général, parce que sans expérience. Dion Cassius parle de maladresse : il obligeait ses soldats à loger sous la tente, alors que lui-même logeait à Byzance. Cela ne contribuait pas à le faire apprécier de ses hommes. Mais cela n’excuse pas la conduite de Fimbria qui, ils sont là aussi tous les trois d’accord, l’assassina lui-même. Appien ajoute qu’il lui coupa la tête, n’enterra pas son corps et se proclama imperator. Memnon est le seul à présenter Fimbria sous un jour favorable14. Selon lui en effet, Flaccus est entièrement responsable de ce qui lui arriva, puisque c’est lui qui, jaloux de Fimbria, l’insulta (ainsi que des soldats qui s’étaient distingués), poussant ainsi deux soldats à l’assassiner. Le Sénat nomma alors Fimbria commandant en chef. Cette nomination peut-elle faire penser que les légions ont obéi aux ordres du Sénat15 ? Après le meurtre de L. Valerius Flaccus, le Sénat n’avait pas beaucoup de solutions à sa disposition : l’armée était loin, les hommes sur place aptes à la commander peu nombreux. À l’exception de Memnon, tous les autres soulignent la responsabilité de Fimbria au moins dans l’assassinat du commandant en chef, qu’il l’ait assassiné lui-même ou qu’il ait encouragé son meurtre. Toute la question est de savoir si l’ensemble de l’armée se mutina de son propre mouvement, Fimbria ne faisant que profiter de la mutinerie, ou s’il s’agit plutôt d’un complot mis au point entre Fimbria et d’autres officiers, le gros de l’armée se contentant de ne pas réagir face à ce qui se passait. Quel que soit le nombre d’hommes concernés au départ, Fimbria a joué un rôle très actif dans les événements. Mais il est certain qu’il a su jouer avec le mécontentement plus ou moins général suscité par l’attitude maladroite du commandant en chef à l’égard du butin. Les légions sont donc présentées dès le début de leur histoire comme des troupes capables de tout, dès lors qu’il s’agit d’une question de butin, par conséquent d’intérêt. Mais c’est le propre d’un bon commandant en chef que de savoir répartir le butin et les récompenses16, et la responsabilité de Flaccus est donc incontestable.
6Quoi qu’il ait pu faire à l’encontre de Flaccus, Fimbria n’en était pas moins un bon général, et il remporta des succès lors de sa campagne contre Mithridate. Mais c’est Sylla qui conclut la paix avec ce dernier en 85. Et à partir de ce moment-là, il n’y avait plus deux armées romaines combattant le même homme, mais deux armées romaines l’une face à l’autre, ce qui apparaît bien dans le récit d’Appien : Sylla demanda à Fimbria, qui exerçait selon lui un commandement illégal, de se rendre, et Fimbria refusa, mettant en cause également la légalité du commandement de Sylla17. Lorsque Fimbria demanda à ses hommes de se battre, ils refusèrent, en déclarant qu’ils ne combattraient pas contre des concitoyens18. La guerre était devenue une guerre civile. Sylla disposait de cinq légions, Fimbria n’en avait que deux. Le rapport de forces était très inégal, et les légions fimbriennes n’hésitèrent que peu avant de prendre leur décision. Les versions des auteurs anciens divergent sur la façon dont elles abandonnèrent Fimbria et sur le moment où elles le firent : un abandon plus ou moins massif, avant ou après le suicide de Fimbria. Pour les uns en effet, l’abandon fut général et entraîna le suicide de Fimbria19. Appien est le seul à donner une version différente20. Pour lui en effet, l’abandon de Fimbria par ses troupes fut très progressif. Fimbria essaya à plusieurs reprises de s’opposer à ces désertions, en cherchant à apitoyer ses hommes d’abord, puis en leur demandant de lui prêter un nouveau serment, après avoir corrompu les officiers, puis en cherchant à faire assassiner Sylla, enfin en tentant de négocier avec Sylla. L’échec de toutes ces tentatives le poussa à se suicider. Ce n’est qu’alors que son armée passa entièrement à Sylla. Les différents épisodes mis en scène par Appien ressemblent à d’autres épisodes des guerres civiles, épisodes au cours desquels le général est de la même façon sur le point d’être abandonné par ses troupes : Pompée supplia en pleurant les hommes de son père de ne pas partir et se coucha devant la porte du camp21. Mais lui eut du succès (si tant est que l’épisode soit historique), contrairement à Fimbria. L’abandon général d’un commandant en chef par son armée, un cas qui reste peu fréquent, ne se retrouve aussi que pendant les guerres civiles. Outre Fimbria, pareille mésaventure est arrivée à Ap. Claudius Pulcher, dont l’armée passa du côté de Cinna en 8722, deux fois à Scipion Asiagenus au cours de l’année 83 : il se retrouva seul, une fois son armée passée du côté de Sylla23, et de Lépide (son cas est cependant différent), que son armée abandonna le 29 mai 43, au bénéfice d’Antoine24, et en 36, au bénéfice d’Octave25. Il est tout à fait possible que les passages des légionnaires fimbriens dans l’armée de Sylla n’aient concerné au départ que de petits groupes de soldats, et que la majorité n’ait franchi le pas qu’après le suicide de Fimbria. Cela enlève de la gravité à la faute dont ils se rendirent ainsi coupables : ils n’abandonnèrent pas leur général de son vivant. Mais sa mort ne les libérait pas pour autant de leur obligation de service, en principe, pas plus que la fin de la campagne contre Mithridate : rien n’indique que l’armée ait officiellement été démobilisée, même si elle l’a été de facto par la prestation d’un nouveau serment à Sylla. Ils sont coupables, quel que soit le moment qu’ils ont choisi pour quitter leur légion.
7Il est clair, d’après la réaction des hommes, que ce n’est pas pour des raisons politiques qu’ils choisirent Sylla, mais bien plutôt parce qu’il était le vainqueur, qu’il leur faisait des promesses et que ses forces étaient numériquement supérieures. Il y a cependant certainement eu des légionnaires qui ont refusé, pour des raisons politiques, de passer dans le camp de Sylla. Il est impossible de connaître leur nombre, mais il n’a pas dû être très important. Il en va de même pour les officiers : il semble bien qu’il n’y en ait eu que deux qui refusèrent. Les auteurs anciens n’en citent en tout cas que deux, L. Magius et L. Fannius26. Que ces deux hommes aient été ceux qui ont assassiné Flaccus ou pas27, ils choisirent donc de quitter l’armée romaine. Nous savons, grâce à Cicéron, qu’ils séjournèrent à Myndos, en Carie : ils y achetèrent à Verrès un navire léger28. Ce type de bateau étant utilisé par les pirates, il est fort possible qu’ils se soient livrés à des activités de piraterie, soit pour leur propre compte, soit pour celui de Mithridate. Ils ont fini en effet, à une date impossible à fixer, par rejoindre le camp du roi. Ils jouèrent, semble-t-il, un rôle dans l’alliance que ce dernier conclut avec Sertorius, même si ce n’étaient sûrement pas, comme l’écrit Appien, des partisans de Sertorius envoyés par ce dernier auprès de Mithridate29. Les raisons politiques des deux hommes sont indéniables, même s’ils finirent, au cours de la troisième guerre contre Mithridate, par regagner le camp romain et se rallier à Lucullus. L. Fannius à un moment indéterminé : au début de la campagne, il participe au combat aux côtés de Métrophanès, un commandant du roi30. En 68, il est un des légats de Lucullus et est assiégé par Tigrane31. L. Magius après la mort de Sertorius32, entre 74 et 7233.
8Si les hommes des légions fimbriennes espéraient, après leur ralliement à Sylla, rentrer en Italie, leurs espoirs furent déçus, puisque Sylla les laissa en Asie, sous le commandement de L. Licinius Murena34. Le général choisit en effet de ne pas dissoudre les légions, et donc de leur conserver leur identité propre. Il ne souhaitait pas modifier la composition de ses propres troupes, et il avait besoin d’être sûr des soldats qu’il emmenait avec lui, dans la mesure où il savait qu’une guerre allait se déclencher à son retour. Peut-être s’agit-il aussi d’une façon de punir les soldats.
La troisième guerre contre Mithridate
9Au début de la troisième guerre contre Mithridate, les légions fimbriennes passèrent sous les ordres de Lucullus, qui avait été chargé de mener cette guerre. Elles rejoignaient ainsi la légion que Lucullus avait avec lui et les deux légions de P. Servilius Vatia, venues de Cilicie35. La prise de contact ne fut pas bonne. Il y avait un lourd passif entre les légionnaires et Lucullus, puisque ce dernier n’avait pas voulu les soutenir quand ils étaient sous les ordres de Fimbria36. Et Plutarque écrit qu’ils avaient pris de mauvaises habitudes, et que Lucullus dut les reprendre en main37. L’image du commandant en chef obligé de remettre au pas des soldats qui se sont laissés aller est un topos, de même que l’éloge du général pour avoir rétabli la discipline38, et tout cela est peut-être ici un reflet de l’accueil que les légions fimbriennes firent à Lucullus.
10Les campagnes de Lucullus contre Mithridate furent émaillées d’incidents plus ou moins graves mettant en cause les légions fimbriennes, et ce dès le début. Au cours du siège de Cyzique en effet, elles envisagèrent, semble-t-il, de passer du côté de Mithridate. Les différentes versions de l’épisode sont difficiles à concilier : Appien et Orose situent l’épisode au début du siège39. Pour Memnon, ce sont les légions elles-mêmes qui ont fait des avances au roi, et un passage de Plutarque semble faire allusion à l’épisode, malgré les différences, et le place à la fin du siège40. Pour Memnon, les légions ont agi ainsi parce qu’elles pensaient que leurs chefs n’avaient plus confiance en elles, en raison de ce qu’elles avaient fait. Qu’ils aient considéré ces hommes comme peu fiables est compréhensible. Il est possible de considérer qu’il ne s’agit pas de la bonne raison et qu’en réalité, les légionnaires n’avaient pas apprécié les conditions dans lesquelles ils avaient passé l’hiver41. On peut penser que les négociations entre le roi et les légions s’engagèrent au début du siège, qu’elles furent difficiles et finirent par échouer en raison de l’échec du roi42. Le roi a pu prendre lui-même l’initiative, à moins que L. Magius, qui se trouvait auprès de lui, ne les lui eût suggérées. Il faut noter enfin que chez Appien et Orose, la désertion des légions n’est en fait qu’une allégation de L. Magius, qui voulait tromper le roi parce qu’il souhaitait retourner dans le camp romain. Et que les légions n’ont finalement pas déserté, même si c’est pour de « mauvaises » raisons (situation difficile dans laquelle se trouvait le roi par exemple). L’épisode peut avoir été inspiré, tout ou partie, par la réputation des légions. De toute façon, la tentative de corruption a été un échec.
11La mauvaise volonté des soldats de Lucullus, s’il faut en croire Plutarque, empêcha plusieurs fois celui-ci d’obtenir une victoire définitive face à Mithridate. En 71, Mithridate put échapper à la poursuite des soldats car ils se précipitèrent tous, malgré les ordres, sur un mulet transportant de l’or43. En 69-68, ils auraient protesté contre le projet de leur commandant en chef de mener campagne contre les Parthes, le contraignant ainsi à y renoncer, si tant est que Lucullus ait jamais eu semblable projet44.
12En 68-67, Lucullus dut faire face à une mutinerie, ou tout du moins à un fort mécontentement, pour des raisons d’argent et de butin et de longueur de la guerre, semble-t-il45. Le mécontentement fut attisé par P. Clodius Pulcher46, qui au sein de l’armée de son beau-frère s’adressa explicitement aux soldats fimbriens, parce qu’ils lui semblaient les plus à même de se révolter. On retrouve là le même scénario (la réussite en moins) que celui qui se déroula au début de l’histoire des légions fimbriennes, lors du meurtre de Flaccus. Là aussi, c’est en particulier l’attitude du commandant en chef à propos du butin qui déclencha la mutinerie.
13Cette âpreté au gain, cet amour de l’argent se retrouve dans une anecdote rapportée par Horace. Un soldat de Lucullus se fit voler son pécule ; furieux, il accomplit une action d’éclat et fut richement récompensé. Lucullus, qui cherchait un volontaire pour réduire un fort, s’adressa à l’homme, qui lui répondit qu’il devait demander à un soldat qui avait perdu son argent47. L’intérêt est finalement le seul moteur de ces soldats, ce n’est plus le service de la République, l’obéissance aux ordres donnés, la volonté d’acquérir de la gloire. Les légions fimbriennes ne sont pas nommément citées, puisque le poète évoque plus vaguement un soldat de Lucullus. Il n’en reste pas moins significatif qu’il ait choisi, pour montrer l’évolution de la mentalité des soldats, l’armée de Lucullus. D’une certaine façon, les légions fimbriennes ont « déteint » sur l’ensemble de l’armée. Plutarque insiste du reste à plusieurs reprises sur leur soif de butin, mais aussi sur leur indiscipline et leur paresse48. Outre cet état d’esprit particulier, il semble bien qu’il y ait eu incompatibilité entre le commandant en chef et ses hommes : Dion Cassius écrit qu’une grande partie des difficultés rencontrées par Lucullus est venue de sa propre attitude, trop cassante, trop dure49. Ce qui est une façon de dire que Lucullus n’était pas un bon général, dans la mesure où il ne sut pas adopter l’attitude qui convenait face à ses soldats. En effet, le bon général doit savoir créer un lien avec ses hommes, partager les mêmes épreuves, mais aussi ne pas faire oublier qu’il est le chef50.
14Le dernier épisode se situe en 67. Lucullus ne dirigeait plus la campagne contre Mithridate, puisque M’. Acilius Glabrio en avait été chargé51, avant d’être remplacé par Pompée en 6652. D’autre part, les légions de Fimbria ont été démobilisées en 67. Cependant, après avoir démobilisé ces hommes, Lucullus leur demanda de se rengager sous ses ordres, en leur promettant du butin. S’il faut en croire Plutarque, Lucullus dut s’humilier devant eux pour parvenir à ses fins53. Et même ainsi, il ne parvint pas à contraindre ses soldats à partir en campagne54. Quand Pompée arriva et qu’il constata que Lucullus était encore à la tête d’une armée, il menaça ceux qui refuseraient de quitter Lucullus de la confiscation de leurs biens. La menace fut efficace : tous l’abandonnèrent, sauf les plus pauvres. Un certain nombre des soldats de Fimbria s’engagèrent à nouveau sous les ordres de Pompée, mais l’histoire des légions fimbriennes était d’ores et déjà terminée.
15Mis à part la reprise en main de Lucullus quand il reçut les légions fimbriennes, reprise en main classique, les auteurs anciens ne mentionnent pas de punitions à l’encontre des soldats, malgré leur attitude. Pourquoi ? Lucullus a besoin d’avoir une armée pour pouvoir mener campagne contre Mithridate. À son arrivée, cela fait certes une dizaine d’années que les légions fimbriennes sont en service, mais il sait que le Sénat n’acceptera pas de lui envoyer des troupes pour les remplacer. Il doit donc faire avec ce qu’il a. Et les soldats des légions fimbriennes ne sont pas de mauvais soldats, au contraire : ils savent se battre, et ils ont de l’expérience55.
16La réputation des légions fimbriennes est-elle méritée ? Une partie des soldats passa du côté de Sylla, au début de la première guerre contre Mithridate. Mais ces soldats ne font ensuite plus partie des légions fimbriennes, et Sylla, quand il accueillit dans son armée les légions fimbriennes, ne les plaça certainement pas à nouveau dans leur ancien corps. Ils constituent donc un épisode à part. Ils ne sont d’autre part pas passés du côté de l’ennemi, Mithridate, mais du côté d’un général romain qu’ils considéraient comme meilleur que celui sous les ordres duquel ils se trouvaient. Il est possible que les légions aient joué un rôle dans l’assassinat de Flaccus, mais ce rôle peut avoir été passif pour une partie des hommes. Après le traité de Dardanos, elles passèrent, avant et après le suicide de Fimbria, leur général, du côté de Sylla. Au cours de la troisième guerre contre Mithridate, elles furent soupçonnées de vouloir passer du côté du roi, mais le soupçon ne se concrétisa jamais. Enfin, elles se rendirent coupables d’actes d’indiscipline plus ou moins graves, puisque certains s’apparentent à une mutinerie. Il s’agit donc bien de légions remuantes, qui ont commis un certain nombre de fautes, le tout étant renforcé par la longueur de leur service. Mais d’autres légions ont agi comme elles pendant les guerres civiles, passant d’un côté à un autre, comme les légions de Scipion Asiagenus, et elles n’ont pas gagné la même réputation. Qu’est-ce qui les rend donc particulières ? La longueur de leur service tout d’abord. Malgré tout ce qu’elles firent, les hommes qui les composaient ne furent jamais répartis dans d’autres légions, et elles ne furent jamais démobilisées, sinon au bout de 20 ans de service. Un tel cas est pour ainsi dire unique. Elles sont connues d’autre part sous le nom de légions fimbriennes ou valériennes, alors qu’elles ont été dirigées par d’autres généraux, Lucullus en particulier, qui resta beaucoup plus longtemps que Fimbria (pour ne pas parler de Flaccus) à leur tête. Elles ont été appelées ainsi dès l’Antiquité, et sont les premières à avoir ainsi été désignées par le nom de leurs chefs56. Ce qui les a rendues célèbres, c’est l’épisode du meurtre de Flaccus, remplacé par Fimbria, et l’impunité dont elles ont bénéficié. Mais là aussi, même si cela n’est pas arrivé souvent, d’autres légions ont tué leur général, et n’ont pas pour autant été punies. C’est le cas des soldats de P. Postumius Albinus Regillensis, lapidé par ses soldats en 414 av. J.‑C. précisément pour une question de butin promis et pas donné57. Et la punition ne fut pas à la hauteur du crime commis58. A. Postumius Albinus, un de ses descendants, fut également lapidé par ses soldats en 89 av. J.‑C. Les soldats ne furent pas punis59. Le butin a toujours été un point sensible dans les relations entre le commandant en chef et son armée.
17D’une certaine façon, ces légions symbolisent toute la dégénérescence des soldats romains, particulièrement visible, pour les auteurs anciens, lors des guerres civiles du ier siècle av. J.‑C. Mais les soldats de Fimbria symbolisent cet état dans un contexte qui n’est précisément pas celui des guerres civiles, sauf à la limite lors du passage dans l’armée de Sylla, en 85. Hormis lors de cet épisode en effet, ils ont agi dans le cadre d’une guerre contre un ennemi extérieur, Mithridate. Ils sont devenus un objet de démonstration, et en tant que tel les auteurs anciens se sont plu à insister sur les aspects négatifs de leur conduite : paresse, avidité, manque de loyauté, bref oubli de la discipline.
Notes de bas de page
1 R. Hanslik, s.v. Valerius no 178 in RE, VIII A, 1, 1955, col. 25 et suiv. ; T. R. S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic, t. II, Cleveland/Atlanta, Scholars Press, 19682, p. 53 et p. 56 et t. III, 1986, p. 212 ; L. Hayne, « The Valerii Flacci – A Family in Decline », AS, 9, 1978, p. 228-229 ; J. Muniz Coello, « C. Flavius Fimbria, consular y legado en la provincia de Asia (86/84 a. de C.) », SHHA, 13-14, 1995-96, p. 267 ; M. Lovano, The Age of Cinna: Crucible of Late Republican Rome, Stuttgart, F. Steiner, 2002, p. 98.
2 F. Münzer, s.v. Flauius no 88 in RE, VI, 2, 1909, col. 2599-2601 ; E. Wiehn, Die illegalen Heereskommanden in Rom bis auf Caesar, Leipzig/Marburg a.d. Lahn, R. Noske, 1926, p. 23 et suiv. ; J. Suolahti, The Junior Officers of the Roman Army in the Republican Period. A Study on Social Structure, Helsinki, Suomalainen Tiedeakatemia, 1955, p. 202-203 ; A. W. Lintott, « The Offices of Fimbria in 86-85 B.C. », Historia, 20, 1971, p. 696-701 ; Broughton, MRR, op. cit., t. II, p. 56 et 59 et t. III, p. 92 ; C. F. Konrad, Plutarch’s Sertorius : A Historical Commentary, Chapell Hill, The University of North Carolina Press, 1994, p. 193-194 ; J. Muniz Coello, « C. Flavius Fimbria… », art. cité, p. 268 et suiv. ; A. Mastrocinque, Studi sulle guerre Mitridatiche, Stuttgart, F. Steiner, 1999, p. 60.
3 E. Gabba, « Mario e Silla », ANRW, II, 1, 1972, p. 798.
4 Florus, Abrégé de l’histoire romaine, I, 40 (III, 5), 4-5 ; P. Jal, « Le rôle des Barbares dans les guerres civiles de Rome, de Sylla à Vespasien », Latomus 21, 1962, p. 14-15.
5 Appien, Mithr., 51, 205-207.
6 Plutarque, Syll., 15, 4 ; Appien, La Guerre de Mithridate, t. VII, livre XII, texte établi et traduit par P. Goukowsky, Paris, CUF, 2002 p. LXXXI et p. 174 n. 418. Voir aussi H. Aigner, Die Soldaten als Machtfaktor in der ausgehenden römischen Republik, Innsbruck, Institut für Sprachwissenschaft der Universität Innsbruck, 1974, p. 16 et p. 192 n. 27 ; Broughton, MRR, op. cit., t. II, p. 56 et t. III, p. 103 ; F. Hinard, Sylla, Paris, Fayard, 1985, p. 98 et p. 116 ; S. G. Chrissanthos, Seditio. Mutiny in the Roman Army 90-40 B.C., Ann Arbor, University of Southern California Press, 1999, p. 53-54.
7 Hinard, Sylla, op. cit., p. 116-117 ; D. Mulroy, « The Early Career of P. Clodius Pulcher: a Re-examination of the Charges of Mutiny and Sacrilege », TAPhA, 118, 1988, p. 159 ; F. Hinard, « Les révoltes militaires dans l’armée républicaine de Rome », BAGB, 2, 1990, p. 153 ; Muniz Coello, « C. Flavius Fimbria… », art. cité, p. 272 ; L. Ballesteros Pastor, Mitrídates Eupátor, rey del Ponto, Grenade, Servicio de Publicaciones de la Universidad de Granada, 1996, p. 161 ; Chrissanthos, Seditio, op. cit., p. 55 ; G. Mundubeltz, Les Séditions dans les armées romaines de 218 av. J.‑C. à l’an 14 de notre ère, thèse (dir. J. M. Roddaz), Bordeaux III Université, 2000, 3 vol., p. 144.
8 Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, XXXVIII/XXXIX, 8, 1-4 : Fimbria a encouragé l’armée qui fait route à travers la Thrace à piller les régions traversées. À la suite des plaintes des habitants, L. Valerius Flaccus ordonna à ses hommes de rendre le butin. Fimbria les poussa à désobéir et provoqua ainsi la mutinerie.
9 Strabon, Géographica, XIII, 1, 27.
10 Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 24, 1.
11 Plutarque Syll., 12, 13 et 23, 11 ; Luc., 3, 8 ; 7, 2 ; 34, 3 : si Fimbria n’a pas tué lui-même le général, il a encouragé les soldats à le faire.
12 De uir. ill., 70, 1 : Fimbria est responsable de l’assassinat du général.
13 Tite-Live, Per., LXXXII, 4 ; Appien, Mithr., 52, 207-210 ; Dion Cassius, L’Histoire romaine, XXXI, 104, 1-7.
14 Memnon, 231b.
15 Mulroy, « The Early Career… », art. cité, p. 160-161.
16 R. Combes, Imperator. Recherches sur l’emploi et la signification du titre d’Imperator dans la Rome républicaine, Paris, Presses universitaires de France, 1966, p. 246.
17 Appien, Mithr., 59 ; Chrissanthos, Seditio, op. cit., p. 56-58 ; F. Hinard, Les Proscriptions de la Rome républicaine, Rome, École française de Rome, 1985, p. 121, sur la possibilité qu’a pu avoir Fimbria de négocier avec Sylla.
18 Appien, Mithr., 59. Ce n’est qu’un prétexte, car une partie de ces hommes au moins a combattu lors du siège de Rome en 87 ; Mundubeltz, Les Séditions…, op. cit., p. 153, n. 192.
19 Tite-Live, Per., LXXXIII, 8 : Fimbria, abandonné par ses troupes, se suicida. Plutarque, Luc., 7, 2 ; Syl., 25, 1-3 : Fimbria est abandonné par tous ses hommes, qui fraternisent avec ceux de Sylla, et se suicide à ce spectacle. De uir. ill., 70, 4 : l’armée de Fimbria, assiégée à Pergame par Sylla et corrompue par ce dernier, quitta son général, qui se suicida.
20 Appien, Mithr., 59-60.
21 Plutarque, Pomp., 3. Mundubeltz, Les Séditions…, op. cit., p. 132-133.
22 Tite-Live, Per., LXXIX ; Velleius Paterculus, II, 20, 4 ; Salluste, Hist., I, fr. 27 ; Plutarque, Sert., 4, 9 ; Appien, BC, I, 8, 65, 297-66, 300. Voir P. Jal, La Guerre civile à Rome, Paris, Presses universitaires de France, 1963, p. 131 ; Broughton, MRR, op. cit., p. 46 et p. 48 ; M. McDonnell, « Borrowing to Bribe Soldiers: Caesar’s De bello civili 1.39 », Hermes, 118, 1990, p. 60 ; A. Keaveney, « What happened in 88? », Eirene, 20, 1993, p. 85 ; Chrissanthos, Seditio, op. cit., p. 52-53 ; M. Lovano, The Age of Cinna, op. cit., p. 36-37.
23 Tite-Live, Per., LXXXV, 2 ; Velleius Paterculus, II, 25, 2 ; Plutarque, Pomp., 7, 5 ; Sert., 6, 4 ; Syl., 28, 4 ; Appien, BC, I, 10, 85, 387 ; Florus, I, 9 (I, 14), 19. Voir F. Münzer, s.v. Cornelius no 338 in RE, IV, 1, 1900, col. 1483-1485, et no 327, col. 1424 ; Broughton, MRR, op. cit., p. 62 ; B. Scardigli, « Sertorio: problemi cronologici », Athenaeum, 49, 1971, p. 237-238 ; E. H. Erdmann, Die Rolle des Heeres in der Zeit von Marius bis Caesar. Militärische und politische Probleme einer Berufsarmee, Neustadt/Aisch, C. W. Schmidt, 1972, p. 52-53 ; B. W. Frier, « Sulla’s Propaganda: the Collapse of the Cinnan Republic », AJPh, 92, 1971, p. 600-601 ; P. A. Brunt, Italian Manpower 225 B.C. – A.D. 14, Oxford, Clarendon Press, 1971, p. 442-443 ; A. Keaveney, Sulla. The Last Republican, Londres/Canberra, Croom Helm, 1982, p. 132 ; P. O. Spann, Q. Sertorius and the Legacy of Sulla, Fayetteville, University of Arkansas, 1987, p. 35 ; F. García Morá, Quinto Sertorio. Roma, Grenade, Universidad de Granada, 1991, p. 361 ; Chrissanthos, Seditio…, op. cit., p. 59 ; Lovano, The Age of Cinna, op. cit., p. 117 ; Mundubeltz, Les Séditions…, op. cit., p. 163.
24 Cicéron, Fam., X, 21, 4 ; Tite-Live, Per., CXIX, 4 ; Velleius Paterculus, II, 63, 1 ; Plutarque, Ant., 18, 1-6 ; Appien, BC, III, 12, 83, 340-84, 347 ; IV, 1, 3, 9 ; Dion Cassius, XLVI, 51, 1-3. W. Schmitthenner, « Politik und Armee in der späten Römischen Republik », HZ, 190, 1960, p. 3 ; H. Botermann, Die Soldaten und die römische Politik, Munich, C. H. Beck, 1968, p. 118 ; I. Hahn, « Die Legionsorganisation des Zweiten Triumvirats », AAntHung, 17, 1969, p. 202 et p. 203 n. 23 ; R. D. Weigel, « Lepidus reconsidered », AClass, 17, 1974, p. 70 ; E. G. Huzar, Mark Antony. A Biography, Sidney/Londres, Croom Helm, 19862, p. 111-112 ; C. Goudineau, « Note sur la fondation de Lyon », Gallia, 44, 1986, p. 171-173 ; C. B. R. Pelling, Plutarch’s Life of Antony, Cambridge, Cambridge of University Press, 1988, p. 162-163 ; R. D. Weigel, Lepidus, the Tarnished Triumvir, Londres, Routledge, 1992, p. 57 ; D. Magnino, « Le “Guerre Civili” di Appiano », ANRW II, 34, 1, 1993, p. 539-540 et p. 544 ; A. M. Gowing, The Triumviral Period in Appian and Cassius Dio, Ann Arbor, U.M.I., 19954, p. 128 et 141-142 ; U. Gotter, Der Diktator ist tot! Politik im Rom zwischen den Iden des März und der Begründung des Zweiten Triumvirats, Stuttgart, F. Steiner, 1996, p. 138 et suiv. et p. 177 et suiv. ; Chrissanthos, Seditio…, op. cit., p. 79-80 ; Mundubeltz, Les Séditions…, op. cit., p. 360.
25 Tite-Live, Per., CXXIX, 3 ; Suétone, Aug., 16, 4 ; Velleius Paterculus, II, 80, 1-4 ; Appien, BC, V, 13, 124-125 ; Dion Cassius, XLIX, 11, 2-12, 3 ; Orose, Histoire contre les païens, VI, 18, 30-32. Voir Hahn, « Die Legionsorganisation… », art. cité, p. 218-219 ; B. Manuwald, Cassius Dio und Augustus. Philologische Untersuchungen zu den Bücher 45-46 des dionischen Geschichtswerkes, Wiesbaden, F. Steiner, 1979, p. 223 ; Gowing, The Triumviral Period…, op. cit., p. 137 et suiv. ; J.-M. Roddaz, « Octavien-Auguste et les soldats perdus de Lépide » dans J.-P. Bost, J.-M. Roddaz et F. Tassaux (éd.), Itinéraire de Saintes à Dougga. Mélanges offerts à L. Maurin, Bordeaux, Ausonius, 2003, p. 192 ; G. Mundubeltz, « Octavien et son armée au lendemain de la guerre de Sicile (36-35 av. J.‑C.) », Athenaeum, 88, 1, 2000, p. 170 ; id., Les Séditions…, op. cit., p. 405 ; A. Allély, Lépide le triumvir, Bordeaux, Ausonius, 2004, p. 188-189.
26 Sur ces deux hommes, voir F. Münzer, s.v. « Fannius » no 12 in RE, VI, 2, 1909, col. 1992-1993 ; F. Münzer, s.v. « Magius » no 6 in RE XIV, 1, 1928, , col. 439 ; E. Gabba, « Le origini della guerra sociale e la vita politica romana dopo l’89 A.C », Athenaeum, 32, 1954, p. 314-315 ; T. P. Wiseman, New Men in the Roman Senate 139 B.C.-14 A.D., Oxford, Oxford University Press, 1971, p. 239 ; E. Gabba, Republican Rome: the Army and Allies, Berkeley, University of California Press, 1976, p. 113 ; Hinard, Les Proscriptions…, op. cit., p. 158, n. 54 ; Ballesteros Pastor, Mitrídates Eupátor, op. cit., p. 203-204 ; Mundubeltz, Les Séditions…, op. cit., p. 13, n. 116.
27 Ballesteros Pastor, Mitrídates Eupátor, op. cit., p. 165.
28 Cicéron, Verr., II, 1, 87. Voir Hinard, Les Proscriptions…, op. cit., p. 159, n. 59 ; Konrad, Plutarch’s Sertorius, op. cit., p. 191-192 ; Goukowsky, La Guerre de Mithridate, op. cit., p. LXXXIII.
29 Appien, Mithr., 68, 287 ; Orose, VI, 2, 12 et 16. Gabba, « Le origini della guerra sociale… », art. cité, p. 314, n. 1 ; id., Esercito e società nella tarda repubblica romana, Florence, La Nuova Italia, 1973, p. 324 et suiv. ; E. Olshausen, s.v. « Pontos », in RE Suppl. XV, 1978, col. 431-432 ; H. Pavis d’Escurac, « Provinces et guerre civile : le cas de Sertorius », dans Le Dernier Siècle de la République romaine et l’époque augustéenne, Strasbourg, AECR, 1978, p. 30 et p. 35 ; Spann, Q. Sertorius…, op. cit., p. 99 et suiv. ; Scardigli, « Sertorio… », art cité, p. 253 ; D. E. Glew, « Between the Wars: Mithridates Eupator and Rome, 85-73 B.C », Chiron, 11, 1981, p. 126 ; A. N. Sherwin-White, Roman Foreign Policy in the East 168 B.C. to A.D. 1, Londres, Duckworth, 1984, p. 161 ; Hinard, Les Proscriptions…, op. cit., p. 158-159 ; B. C. Mc Ging, The Foreign Policy of Mithridates VI Eupator King of Pontus, Leyde, Brill, 1986, p. 137-139 et p. 142 ; F. García Morá, Un episodio de la Hispania Republicana: La Guerra de Sertorio. Planteamientos iniciales, Grenade, Universidad de Granada, 1991, p. 287 et suiv. ; Ballesteros Pastor, Mitrídates Eupátor, op. cit., p. 203 ; F. de Callataÿ, Histoire des guerres mithridatiques vue par les monnaies, Louvain-la-Neuve, 1997, p. 342-343.
30 Salluste, Hist., IV, fr. 2 ; Orose, VI, 2, 16 et 18.
31 Dion Cassius, XXXVI, 8, 2.
32 Appien, Mithr., 72, 308.
33 Broughton, MRR, op. cit., p. 118 ; Scardigli, « Sertorio », art. cité, p. 258, p. 268 et p. 270 ; A. Keaveney, Lucullus. A Life, Londres/New York, Routledge, 1992, p. 79, p. 195-196 et p. 198-199 ; C. F. Konrad, « A New Chronology of the Sertorian War », Athenaeum, 84, 1, 1995, p. 160 et p. 175 ; Ballesteros Pastor, Mitrídates Eupátor…, op. cit., p. 227 ; Mastrocinque, Studi sulle guerre Mitridatiche, op. cit., p. 113 ; Goukowsky, La Guerre de Mithridate, op. cit., p. LXXXV.
34 Appien, Mithr., 64, 265 ; Iulius Exuperantius, 19. Broughton, MRR, op. cit., p. 61-62 ; Glew, « Between the Wars… », art. cité, p. 112-120 ; Keaveney, Sulla, op. cit., p. 110 ; Sherwin-White, Roman Foreign Polic, op. cit., p. 149 ; M. Kostial, Kriegerisches Rom? Zur Frage von Unvermeidbarkeit und Normalität militärischer Konflikte in der römischen Politik, Stuttgart, F. Steiner, 1995, p. 104 ; K. Strobel, « Mithridates VI. Eupator von Pontos. Der letzte große Monarch der hellenistischen Welt und sein Scheitern an der römischen Macht », Ktèma 21, 1996, p. 88 ; Callataÿ, Histoire des guerres mithridatiques…, op. cit., p. 330 ; Mastrocinque, Studi sulle guerre Mitridatiche, op. cit., p. 95 et p. 109.
35 Plutarque, Luc., 7, 1 ; Appien, Mithr., 72, 305. J. Van Ooteghem, Lucius Licinius Lucullus, Bruxelles, Palais des Académies, 1959, p. 62 ; Broughton, MRR, op. cit., p. 101 et 106-107 ; Erdmann, Die Rolle des Heeres…, op. cit., p. 57 ; P. A. Brunt, Italian Manpower…, op. cit., p. 453-455. Pour la date du début de la troisième guerre contre Mithridate (74 ou 73), Broughton, MRR, op. cit., p. 106, Supplement, p. 34-35 et t. III, p. 122 ; B. C. Mc Ging, « The Date of the Outbreak of the Third Mithridatic War », Phoenix, 38, 1984, p. 12-18 ; Spann, Q. Sertorius…, op. cit., p. 129 ; Keaveney, Lucullus, op. cit., p. 75, p. 195 et p. 198 et suiv. ; R. Merkelbach, « Hat der bithynische Erbfolgekrieg im Jahr 74 oder 73 begonnen? », ZPE 81, 1990, p. 97-100 ; Konrad, A New Chronology…, op. cit., p. 157 et p. 171 ; Mastrocinque, Studi sulle guerre Mitridatiche, op. cit., p. 109.
36 Plutarque, Luc., 3, 4-8. Voir J. Harmand, L’Armée et le soldat à Rome, Paris, Picard, 1967, p. 281, n. 269 ; Callataÿ, Histoire des guerres mithridatiques…, op. cit., p. 322-323.
37 Plutarque, Luc., 7, 3.
38 E. L. Wheeler, The Laxity of Syrian Legions, dans D. Kennedy (éd.), The Roman Army in the East, Ann Arbor, University of Southern California Press, 1996, p. 232.
39 Appien, Mithr., 72, 308-310 ; Orose, VI, 2, 14.
40 Memnon, 233a ; Plutarque, Luc., 11, 7.
41 Aigner, Die Soldaten als Machtfaktor, op. cit., p. 198 n. 92.
42 Scardigli, Sertorio…, op. cit., p. 265 ; Aigner, Die Soldaten als Machtfaktor, op. cit., p. 31-32 ; Mundubeltz, Les Séditions…, op. cit., p. 200.
43 Plutarque, Luc., 17, 7.
44 Plutarque, Luc., 30, 3-31, 1.
45 Diodore de Sicile, XXXVIII/XXXIX, 8, 1-4 ; Plutarque, Luc., 34, 1-6 ; Dion Cassius, XXXI, 104, 1-7.
46 Broughton, MRR, op. cit., p. 140 et p. 148 ; Ooteghem, Lucius Licinius Lucullus, op. cit., p. 17 et p. 150 et suiv. ; Harmand, L’Armée…, op. cit., p. 284 et p. 287 ; Aigner, Die Soldaten als Machtfaktor, op. cit., p. 36, p. 40-41 et p. 200, n. 112 ; Mulroy, « The Early… », art. cité, p. 162 et suiv. ; W. Dahlheim, « Die Armee eines Weltreiches: Der römische Soldat und sein Verhältnis zu Staat und Gesellschaft », Klio, 74, 1992, p. 207-208 ; Keaveney, Lucullus, op. cit., p. 125-126 et p. 239, n. 46 ; E. S. Gruen, The Last Generation of the Roman Republic, Berkeley, University of California Press, 1995, p. 59 et p. 97-98 ; Ballesteros Pastor, Mitrídates Eupátor, op. cit., p. 257-258 ; Mundubeltz, Les Séditions…, op. cit., p. 209-210.
47 Horace, Ep., II, 2, 26-40.
48 Plutarque, Luc., 7, 1-2 ; 14, 2-3 ; 17, 6-8 ; 24, 1 ; 30, 5.
49 Dion Cassius, XXXVI, 16, 1-2.
50 Tite-Live, VII, 33, 1-3 ; XXI, 4, 5-8 ; Salluste, Iug., 85, 32-35 ; 100, 4, à propos de Marius ; Plutarque, Cés., 17, 1, à propos de César.
51 Dion Cassius, XXXVI, 17, 1-2. Il ne joua aucun rôle. Callataÿ, Histoire des guerres mithridatiques…, op. cit., p. 374 ; M. Gelzer, Pompeius Lebensbild eines Romers, Stuttgart, F. Steiner, 20052, p. 77.
52 Broughton, MRR, op. cit., p. 155. Sur la nature de l’imperium dont disposait alors Pompée, J.-M. Roddaz, « Imperium : nature et compétences à la fin de la République et au début de l’Empire », CCG 3, 1992, p. 191.
53 Cicéron, De imp. Cn. Pomp., 26 ; Tite-Live, Per., XCVIII, 9 ; Plutarque, Luc., 35, 4-6 et 9 ; Pomp., 31, 1 et 9 ; Dion Cassius, XXXVI, 16, 3.
54 Plutarque, Luc., 35, 6-8.
55 Plutarque, Luc., 7, 2.
56 Harmand, L’Armée…, op. cit., p. 447, n. 51 ; Erdmann, Die Rolle des Heeres…, op. cit., p. 36-37 et p. 50 ; D. B. Saddington, The Development of the Roman Auxiliary Forces from Caesar to Vespasian (49 B.C.-A.D. 79), Harare, University of Zimbabwe, 1982, p. 169-170.
57 Tite-Live, IV, 49, 6-50.
58 Chrissanthos, Seditio, op. cit., p. 18-19.
59 Tite-Live, Per., LXXV, 1 ; Valère Maxime, IX, 8, 3 ; Plutarque, Syll., 6 ; Orose, V, 18, 22. Chrissanthos, Seditio, op. cit., p. 50-51.
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