Les volontaires dans l’armée romaine jusqu’à Marius
p. 159-175
Texte intégral
1Y avait-il des engagés volontaires dans l’armée romaine avant l’épisode célèbre de Marius, en 107, au cours duquel ce dernier accepta dans son armée tous ceux qui souhaitaient s’engager et modifia ainsi, prétendirent ses adversaires, la composition de l’armée romaine1 ? Les auteurs anciens ne les mentionnent que quand les circonstances sont particulières ou à propos d’un autre sujet : lorsque Polybe décrit le camp romain, il indique où se trouvaient les cavaliers sélectionnés parmi les extraordinarii et certains des volontaires2. Leurs différentes remarques n’en permettent pas moins d’apporter quelques éléments de réponse.
2La période de la lutte entre les patriciens et les plébéiens, pendant laquelle les magistrats eurent souvent du mal à effectuer le dilectus, fut également riche en volontaires. La difficulté des levées explique d’ailleurs parfois le recours aux volontaires. En 492, les plébéiens refusant de s’enrôler, les consuls T. Geganius Macerinus et P. Minucius Augurinus décidèrent de ne pas prendre de sanctions et recoururent donc aux volontaires : des patriciens et un petit nombre de plébéiens3. En 477, alors que les dissensions étaient nombreuses à Rome, les éléments séditieux, sans que l’on sache bien pourquoi, cédèrent à la nécessité et vinrent s’enrôler volontairement4. En 455, à la suite de l’opposition des tribuns de la plèbe au dilectus, le Sénat finit par prendre une résolution : les patriciens et leurs clients devaient partir en campagne ; les dieux étaient favorables aux autres citoyens qui souhaitaient participer à la campagne pour la préservation de la patrie ; ils étaient défavorables à ceux qui s’opposaient et n’obéissaient pas aux consuls. Beaucoup de gens de la plèbe s’engagèrent alors volontairement. Un dénommé Siccius se trouvait parmi eux, avec une cohorte de 800 hommes5.
3Mais la présence des volontaires peut avoir d’autres explications. En 449, à la veille d’une guerre contre les Èques et les Volsques, la popularité des consuls L. Valerius Potitus et M. Horatius Barbatus était telle que beaucoup de volontaires, des hommes déjà dégagés du service (des vétérans), vinrent s’inscrire. L’autre groupe était celui des iuniores, eux aussi prompts à se faire enrôler6. En 446, le danger était pressant, le discours du consul T. Quinctius Capitolinus Barbatus a enflammé les esprits, et quelques cohortes de vétérans volontaires se joignirent à l’armée7. En 403, au moment de l’instauration de la solde, l’armée qui partit pour Véies était presque entièrement composée de volontaires8. En 400, à la suite d’un désastre survenu pendant le siège de Véies, des cavaliers d’abord, puis les fantassins vinrent volontairement offrir leurs services et furent enrôlés9. En 390, les volontaires accoururent du Latium10. Il s’agit certes d’hommes qui n’étaient pas citoyens romains, mais il semble bien que les Romains qui se rassemblaient en même temps qu’eux aient été également volontaires. En 320, les troupes nouvellement levées ne comportaient pratiquement que des volontaires, tant étaient grandes la colère et la haine contre les Samnites11. Mais il s’agit d’un cas très particulier : ces volontaires étaient en fait ceux qui avaient été vaincus par les Samnites et avaient subi la honte des fourches Caudines l’année précédente. Les nouvelles légions de 320 étaient constituées des mêmes hommes que celles de 32112.
4Les siècles suivants connurent également le phénomène, mais les cas sont plus rares. En 295, presque tous les mobilisables accoururent pour s’enrôler sous les ordres du consul Q. Fabius Maximus Rullianus, qui a reçu la province d’Étrurie13. Au cours de ce iiie siècle, la guerre contre Hannibal fournit l’occasion à de nombreux hommes d’être volontaires. Un des cas les plus célèbres de volontaires au cours de ce conflit est celui des uolones, dont le nom même signifie qu’ils étaient volontaires14. Mais il s’agit d’un cas particulier, puisque c’étaient des esclaves qui ont ainsi été enrôlés en 21615. De nombreux volontaires rejoignirent l’armée fournie par le Sénat à l’ancien centurion M. Centenius, surnommé Paenula, qui s’était vanté, à tort, de pouvoir vaincre Hannibal16. En 207, l’armée du consul C. Claudius Nero a été augmentée en route par des volontaires venus offrir leurs services, des vétérans déjà en congé ou des jeunes gens17. En 149, beaucoup de volontaires s’offrirent à l’enrôlement, tant la certitude dans la victoire était grande18.
5Quatre épisodes enfin concernent deux des Scipions. Scipion, qui envisageait en 205 de transférer le théâtre du conflit en Afrique, rencontra une forte opposition au Sénat et n’obtint pas de ce dernier, qui lui refusa également les fonds nécessaires pour faire la guerre, l’autorisation de faire une levée19. Ce dernier l’autorisa cependant à recruter des volontaires20. On peut se demander si le Sénat a réellement refusé à Scipion l’autorisation de faire une levée. Après tout, il était consul, et en tant que tel devait pouvoir disposer des légions traditionnellement attribuées au consul21. Par la suite, le Sénat a cependant refusé à deux autres reprises à des consuls l’autorisation de lever de nouvelles légions ou de compléter les anciennes : en 172, année où les relations entre les sénateurs et les consuls furent particulièrement tendues, et en 13422. Toujours en 172, le Sénat refusa dans un premier temps d’accorder aux préteurs chargés de l’Espagne Citérieure pour l’un (M. Iunius Pennus) et Ultérieure pour l’autre (Sp. Lucretius) les troupes qu’ils réclamaient ; puis il céda à leurs demandes répétées23. D’autre part, Scipion disposait avec les troupes de Sicile d’une force relativement considérable, et il a été autorisé à utiliser ces forces24. Il s’agit avant tout pour les auteurs favorables à ce dernier de mettre en valeur sa popularité25. Plutarque est celui qui donne le plus de détails concernant ces volontaires. Pour lui, Fabius Maximus, qui souhaitait faire obstacle à Scipion, déclara que ce dernier séduisait les jeunes gens qui abandonnaient famille et patrie alors que l’ennemi était aux portes de Rome (ce qui était une assertion mensongère). Les Romains décidèrent par conséquent que Scipion ne disposerait que des troupes qui étaient en Sicile et n’emmènerait que trois cents des hommes qui l’avaient suivi dans la péninsule Ibérique et dont il avait éprouvé la fidélité. Tite-Live et Appien évoquent la possibilité accordée à Scipion de recourir à des volontaires, et écrivent que ce dernier recruta environ 7 000 soldats, cavaliers et fantassins. Zonaras évoque quelques volontaires venant du peuple26. Le chiffre de 300 donné par Plutarque s’explique vraisemblablement par l’épisode des 300 volontaires que Scipion fit armer aux frais des Siciliens, qui payèrent ainsi des remplaçants. Tite-Live écrit d’ailleurs que ce corps de 300 jeunes gens fut pris parmi les volontaires conduits par Scipion jusqu’en Sicile27. Qui étaient les volontaires qui suivirent ainsi Scipion ? Fabius Maximus a insisté sur le nombre des jeunes gens qui étaient prêts à suivre Scipion, et sur le danger qui menaçait de façon immédiate Rome ; mais il s’agissait de rhétorique. Scipion n’a-t-il emmené que les soldats qui avaient déjà servi sous ses ordres dans la péninsule Ibérique28 ? S’il n’y avait eu que 300 hommes, ainsi que l’écrit Plutarque, ce serait possible. Mais ils étaient plus vraisemblablement 7 000, chiffre donné par Tite-Live et Appien29. Il y avait sans doute aussi parmi les volontaires de jeunes gens attirés par la réputation du commandant en chef, sans parler de l’espoir de butin30.
6En 190, de nombreux volontaires se rengagèrent pour participer à la guerre contre Antiochos III. Ils étaient sûrement attirés par les perspectives de butin (les richesses de l’Asie), d’autant plus que la campagne s’annonçait facile : Antiochos III avait été battu aux Thermopyles en avril 191. Mais un autre facteur explique également cet empressement : Scipion l’Africain, le frère du consul L. Cornelius Scipio Asiaticus, s’est engagé à partir avec son frère comme légat31. Or les 5 000 volontaires, aussi bien romains qu’alliés, qui s’enrôlèrent à nouveau ont fini leur service sous les ordres du premier Africain. S’ils reprirent du service, ce fut donc très certainement aussi par fidélité envers leur ancien commandant en chef, parce que des liens particuliers s’étaient créés entre ce dernier et les soldats, qui pensaient qu’avec lui, ils ne pouvaient que gagner, conséquence nécessaire pour remporter du butin.
7En 147, le Sénat confia à Scipion Émilien une armée de conscrits en nombre juste suffisant pour compenser les pertes ; en revanche, il lui permit de faire appel à des volontaires parmi les alliés, les rois et les cités32.
8Enfin en 134, le même Scipion Émilien se retrouva dans la même situation que Scipion en 20533 : il a été élu consul, mais n’a pas reçu de conscrits pour son armée, en raison des nombreuses guerres en cours et de la quantité de soldats qui se trouvaient déjà dans la péninsule Ibérique. Il emmena cependant des volontaires envoyés par des cités et des rois et 500 Romains pris parmi ses clients et amis, ce qui lui fit un total d’environ 4 000 hommes34. Plutarque présente une version différente et moins détaillée : le Sénat s’opposa à l’enrôlement des gens qui se montraient désireux de participer à la campagne, pour ne pas dégarnir l’Italie35. L’auteur ne dit rien des conscrits refusés et des 500 Romains pris parmi les clients et amis de Scipion, et la façon dont il présente les volontaires en fait des habitants de l’Italie, et non pas des volontaires envoyés par les rois et les cités. Aucun des autres auteurs qui parlent de l’élection de Scipion Émilien au consulat et de sa reprise en main de l’armée qui se trouvait dans la péninsule Ibérique n’évoque ces volontaires36. Pourquoi le Sénat refusa-t-il la levée, alors que Scipion Émilien était consul et qu’il lui fallait une armée consulaire ? Il était mécontent que Scipion Émilien ait été élu illégalement consul pour la seconde fois, et ce refus pouvait être une façon de montrer son mécontentement37. Mais il fallait compter également avec l’hostilité suscitée par la guerre dans la péninsule Ibérique, même si c’est un élément que le Sénat ne prenait pas toujours en compte : une nouvelle levée aurait vraisemblablement créé une forte opposition, surtout si Scipion Émilien voulait remplacer la plupart des troupes38. Le Sénat souhaita donc, comme c’était déjà arrivé, que le nouveau consul prît le commandement de l’armée qui se trouvait déjà dans la Péninsule. Scipion Émilien a-t-il emmené des volontaires avec lui ? S’il faut en croire Plutarque, le Sénat lui a refusé cette possibilité. Il ajoute que Scipion Émilien a protesté contre cette décision, ce qui a peut-être déterminé le Sénat à revenir sur son interdiction et à lui permettre de prendre avec lui les volontaires évoqués par Appien, qui précise qu’il le fit avec l’accord du Sénat. Scipion Émilien eut ainsi à sa disposition une armée privée de clients et de volontaires, grâce en particulier à l’aide des rois hellénistiques. Son cas est en fait un mélange de ce qui est arrivé à Scipion en 205 et à lui-même en 147 : le Sénat refusa qu’il emmenât des conscrits et des volontaires venus d’Italie, par crainte de dégarnir cette dernière, comme cela s’était produit en 205 ; il l’autorisa cependant à partir avec des volontaires fournis par les cités et les rois, comme en 147. Ces volontaires allaient sans doute lui permettre d’accroître ses effectifs, et de remplacer une partie des soldats qui avaient fait leur temps, les malades et les blessés.
9Il arrivait que l’on considérât comme volontaires des soldats qui ne l’étaient pas : en 397, les tribuns militaires à pouvoir consulaire ne purent pas effectuer le dilectus, en raison de l’opposition des tribuns de la plèbe. Ils enrôlèrent alors des « presque » volontaires, en se servant de la persuasion39. En 200, le consul P. Sulpicius Galba Maximus a été autorisé à prendre des volontaires dans l’armée ramenée d’Afrique par Scipion. Mais il ne devait prendre que des volontaires ; le consul se rendit alors à Brindes et incorpora dans ses légions les anciens soldats d’Afrique (au nombre de 2 000) qui étaient volontaires ; il s’agissait de soldats aguerris40. Une telle restriction indique que certains commandants en chef ne choisissaient pas toujours que des volontaires, et il semble bien que P. Sulpicius Galba Maximus a agi comme eux. En effet, les 2 000 soldats de Macédoine qui se révoltèrent en 199 parce qu’ils avaient été transportés d’Afrique en Sicile (ils y étaient restés un an), puis avaient été envoyés en Macédoine comme volontaires, alors qu’ils ne l’étaient pas et qu’ils avaient exprimé leur refus aux tribuns, étaient des soldats qui avaient été engagés par lui, au moins en partie41. Cela conduit à se demander si tous les soldats que l’on présente comme volontaires, en particulier les soldats aguerris, l’étaient toujours.
10L’identité des volontaires est difficile à établir, mais il apparaît que dans de nombreux cas, il s’agissait en effet d’hommes ayant déjà combattu, voire de vétérans42. Pour eux, l’armée était devenue un moyen comme un autre de gagner sa vie, et ils s’engageaient d’autant plus volontiers qu’ils connaissaient (et appréciaient) le commandant placé à leur tête, qui leur demandait d’ailleurs parfois lui-même de s’enrôler pour la campagne qu’il allait mener. Mais s’ils constituaient sans doute la majeure partie des volontaires, ils n’étaient pas les seuls. On trouvait également des hommes qui n’avaient jamais ou peu combattu. Cela pose du reste la question de leur valeur en tant que combattants. Si l’on en croit une remarque attribuée par Tacite à Tibère, en 23 apr. J.‑C., les volontaires n’avaient ni le même courage ni la même discipline que les autres soldats, parce que c’étaient souvent des indigents et des vagabonds qui se proposaient ainsi43. Il est possible que la situation ait été différente sous la République, mais parmi les hommes qui se pressaient pour se faire enrôler quand la campagne s’annonçait lucrative, il devait sûrement y avoir des gens pauvres pour lesquels le fait de s’engager représentait une possibilité de s’enrichir grâce au butin, et qui n’avaient aucune expérience militaire. Le commandant en chef pouvait cependant opérer une sélection parmi les volontaires, et ne prendre que ceux qui paraissaient devoir être de bons soldats : en 201, le consul C. Claudius Nero choisit parmi les volontaires les plus vigoureux et les plus propres au service militaire44. Ces volontaires n’étaient d’autre part pas uniquement ni toujours des citoyens romains. On comptait également parmi eux des socii, et dans certains cas particuliers des clients et des amis du commandant en chef. La proportion des uns par rapport aux autres est impossible à établir, d’autant plus qu’elle devait varier en fonction des circonstances.
11Quelles étaient les raisons qui poussaient ainsi ces hommes à s’engager volontairement ? Il y avait un facteur commun : l’espoir de butin45. Pour les uns, c’était un facteur unique : en 492, ce fut l’espoir d’une campagne heureuse qui poussa des plébéiens à s’enrôler46 ; en 171, de nombreux centurions et vieux soldats se portèrent volontaires, parce que la guerre précédente (contre la Macédoine ou en Asie) avait enrichi les soldats47 ; toujours en 171, il est possible que les anciens centurions aient protesté contre le fait d’être enrôlés comme simples soldats parce qu’ils avaient droit à une part plus importante de butin en tant que centurions48 ; en 149, beaucoup de volontaires s’offrirent d’eux-mêmes à l’enrôlement pour l’expédition qui s’annonçait, avec une confiance absolue dans le résultat49 ; lorsque le Sénat permit à Marius de faire des levées supplémentaires, espérant un échec de ce dernier, les volontaires se pressèrent, attirés par le butin (et la perspective de revenir victorieux)50. Il arrivait même que l’espoir de butin attirât des gens qui n’étaient pas des soldats, mais qui suivaient l’armée ; c’étaient souvent des marchands, des colporteurs51. Une telle attitude n’était pas propre aux volontaires qui se battaient du côté romain : en 426, l’espoir du butin amena une foule de volontaires aux Véiens52 ; les commandants en chef eux-mêmes étaient sensibles à cet aspect. Il s’agit incontestablement de la raison que l’on rencontre le plus souvent53.
12Sans être aussi universelles que l’appât du gain, deux autres raisons reviennent très souvent à propos des volontaires. La personnalité du chef peut jouer un rôle très important, et ce à toutes les époques54. Soit parce qu’il est déjà apprécié, avant même d’être commandant en chef55, soit parce qu’il sait parler56, soit enfin parce que les volontaires ont déjà servi sous ses ordres et ont pu apprécier ses qualités. C’est particulièrement net avec Scipion l’Africain : un lien très fort s’est créé entre lui et les soldats dont il a eu le commandement pendant la guerre contre Hannibal, et avec Scipion Émilien. Dans le cas de ce dernier, il s’agit en 134 d’une création originale : un corps composé de clients et d’amis, que l’on peut considérer comme bien proche d’une armée privée57. C’est au nom de cet attachement qu’un commandant en chef pouvait demander à un soldat de s’engager, comme Ti. Sempronius Gracchus qui demanda en 180 à Sp. Ligustinus de s’engager dans son armée58. Le caractère ou l’état d’esprit des volontaires, qu’ils aient été vétérans ou non, est d’autre part important : ils avaient du mal à se réhabituer à la vie civile, ou appréciaient le métier des armes : Sp. Ligustinus s’est engagé deux fois (au moins) volontairement59.
13D’autres facteurs n’entrent en jeu qu’à certaines époques ou dans certaines circonstances. C’est le cas, en 446, des vétérans qui se joignirent à l’armée pour se battre contre Coriolan : ils souhaitaient défendre leur patrie60. En 400, à la suite d’un désastre survenu pendant le siège de Véies, des cavaliers d’abord, puis les fantassins vinrent volontairement offrir leur service et furent enrôlés61. En 320, les hommes qui brûlaient de se battre contre les Samnites tenaient à laver un affront et une honte, bref à se venger : les Samnites les avaient fait passer sous les fourches Caudines62. Les raisons politiques apparaissent au ve siècle, quand le dilectus et tout ce qui s’y rattache étaient une arme aux mains des plébéiens (et des patriciens) dans le conflit qui les opposait. L’année 495 en offre un bon exemple. Cette année-là, la levée se passa extrêmement mal et connut de multiples rebondissements. C’est à la suite de l’un d’entre eux que le consul P. Seruilius Priscus Structus renonça à effectuer une levée coercitive et se retrouva à la tête d’une armée de volontaires63. Denys d’Halicarnasse est cependant le seul à mentionner ce fait, alors que Tite-Live évoque aussi les levées difficiles de 49564. L’existence de cette armée de volontaires, qui en plus n’a pas eu à combattre parce que l’ennemi n’était pas prêt, est peu probable. Mais elle n’en illustre pas moins la conception que les auteurs du ier siècle se faisaient des premiers temps de la République : le recours aux volontaires est lié à des raisons politiques, et les volontaires en question s’enrôlent, pour certains, non parce qu’ils le souhaitent, mais parce qu’ils sont tenus, en raison de leurs liens avec les dirigeants, à le faire. Ces raisons politiques réapparaissent pendant les guerres civiles : si les motivations des volontaires sont diverses, le choix de certains correspond alors bien à des raisons politiques.
14Plusieurs de ces raisons pouvaient enfin coexister : en 190, beaucoup de volontaires (5 000 environ, des Romains comme des alliés) s’engagèrent à nouveau pour participer à la guerre en Asie contre Antiochos III. Ils espéraient des profits, mais agissaient ainsi également par fidélité envers Scipion (l’ancien commandant en chef d’un bon nombre d’entre eux), qui s’était engagé à partir avec son frère. Sa présence était pour eux une promesse de victoire, donc d’enrichissement65.
15Reste à savoir la place qu’occupaient ces volontaires au sein de la légion. La question est insoluble, même si M. C. J. Miller pense que la place particulière attribuée par Polybe aux volontaires au sein du camp romain contribue à leur donner un statut spécial dans la légion66. Les extraordinarii, que Polybe associe aux volontaires, formaient incontestablement des unités à part. Mais les volontaires pouvaient-ils ainsi former des unités à part ? Il ne s’agit d’autre part pas de tous les volontaires. L’historien précise en effet qu’il s’agit de ceux qui se sont engagés par attachement pour les consuls67. Les volontaires mentionnés ici sont, pour ainsi dire, des volontaires « d’élite », ou du moins des hommes que les commandants en chef souhaitaient distinguer. Les autres volontaires étaient sans doute répartis dans l’ensemble de la légion.
16Même si les auteurs anciens ne mentionnent pas très souvent l’engagement de volontaires, ils n’en ont pas moins existé, et cela bien avant l’enrôlement opéré par Marius en 107. On en trouve mention dès le ve siècle, et ce fut un phénomène loin d’être négligeable au cours de la guerre contre Hannibal et du iie siècle. Marius n’innova pas dans ce domaine. Il ne fit que reprendre une pratique, en l’officialisant et en la systématisant. L’autorisation du Sénat était d’autre part nécessaire pour que le commandant en chef pût accepter des volontaires dans son armée. Il avait en effet la haute main, au moins jusqu’à Marius, sur le nombre et la nature des volontaires qui s’engageaient pour une campagne. Cela paraît normal, dans la mesure où c’était lui qui fixait les forces dont disposaient les magistrats quand ils partaient en campagne. Mais son autorité n’était pas toujours respectée : Marius partit en fait avec des troupes plus nombreuses que ce qui avait été décrété par le Sénat68. En 57, Cicéron accusa le proconsul Pison d’avoir une armée dont l’effectif n’avait pas été déterminé par le Sénat ou le peuple romain, mais par son bon plaisir69.
17Mis à part des situations exceptionnelles, qui entraînent des réactions particulières, l’appât du gain explique sans surprise la présence de volontaires lors de certains conflits. Il faut toutefois aussi compter avec la confiance dans le commandant en chef ou encore l’amour pour le métier des armes. Les volontaires de l’époque républicaine ne sont en cela pas bien différents des volontaires de l’époque impériale.
Notes de bas de page
1 La décision prise par Marius n’a rencontré que peu d’opposition en 107 ; ce fut la crise qui survint par la suite qui fit que les auteurs anciens la présentèrent rétrospectivement de façon très négative. M. Sordi, « L’arruolamento dei capite censi nel pensiero e nell’azione politica di Mario », Athenaeum, 50, 1972, p. 380 et p. 384; E. Gabba, « Sull’arruolamento dei proletari nel 107 A.C. », Athenaeum, 51, 1973, p. 136; E. Gabba, Republican Rome: the Army and the Allies, Berkeley, University of California Press, 1976, p. 14 et p. 29-30; P. A. Brunt, Les Conflits sociaux en République romaine, Paris, François Maspero, 1979, p. 29; R. Marino, Mario e i « capite censi », Labeo, 26, 1980, p. 356; G. R. Watson, « Conscription and Voluntary Enlistment in the Roman Army », PACA, 16, 1982, p. 4; L. Keppie, The Making of the Roman Army, Londres, Bastford, 1984, p. 62; P. A. Brunt, The Army and the Land in the Roman Revolution, dans The Fall of Roman Republic and Related Essays, Oxford, Clarendon Press, 1988, p. 253; P. A. Brunt, Conscription and Volunteering in the Roman Imperial Army, Roman Imperial Theme, Oxford, Clarendon Press, 1990, p. 188; R. Alston, « The Role of the Military in the Roman Revolution », Aquila Legionis, 3, 2002, p. 9 . À propos de Tite-Live, IX, 10, 6, S. P. Oakley, A Commentary on Livy Books VI-X, vol. III, Oxford, Clarendon Press, 2005, p. 133, fait remarquer que le dilectus implique toujours l’usage de la contrainte, et que l’expression dilectus… uoluntariorum est un oxymoron, les deux mots ayant un sens incompatible. La réaction de citoyens lors de certains dilectus montre qu’ils étaient pleinement volontaires, et qu’aucune contrainte n’était exercée sur eux.
2 Polybe, Histoire, VI, 31, 2.
3 Denys d’Halicarnasse, Les Antiquités romaines, VII, 19, 2-3 ; 64, 4. Les patriciens étaient accompagnés de leurs clients, qui n’étaient sans doute pas tous volontaires.
4 Denys d’Halicarnasse, IX, 18, 1.
5 Denys d’Halicarnasse, X, 43, 1-3.
6 Tite-Live, Histoire romaine, III, 57, 9.
7 Tite-Live, III, 69, 8.
8 Tite-Live, IV, 60, 9.
9 Tite-Live, V, 7, 5-13.
10 Tite-Live, V, 46, 4.
11 Tite-Live, IX, 10, 6.
12 La présentation de Tite-Live est historiquement fausse, puisque Rome a respecté en fait l’accord conclu. Voir D. Briquel, « La guerre à Rome au ive siècle : une histoire revue et corrigée. Remarques sur le livre 9 de Tite-Live » dans E. Caire et S. Pittia (éd.), Guerre et diplomatie romaines ive-iiie siècles av. J.‑C., Aix-en-Provence, Université de Provence, 2006, p. 29 et p. 38 ; C. Auliard, La Diplomatie romaine, Rennes, PUR, 2006, p. 212 et p. 247. Les sentiments prêtés aux soldats n’en sont pas moins intéressants.
13 Tite-Live, X, 25, 1.
14 SHA, Marc. XXI, 6, à propos des esclaves enrôlés par Marc Aurèle : « … seruos … quos uoluntarios exemplo uolonum appellauit. » Voir également Festus, 511 (370M-565Th) : « … serui uoluntarie se ad militiam obtulere » ; Macrobe, Sat. I, 11, 30 : « … et uolones, quia sponte hoc uoluerunt, appellati. » Les uolones de 216 n’étaient cependant peut-être pas tous volontaires. A. Neumann, s.v. Volones, in RE, IXA, 1, 1967, col. 771.
15 Tite-Live, XXII, 57, 11-12 ; XXVI, 18, 12 ; XXVI, 35, 5 ; XXXIV, 6, 12 ; Valère Maxime, Des faits et des paroles mémorables, V, 6, 8 ; VII, 6, 1 ; Appien, Han. 27, 116-117 ; Florus, Abrégé de l’histoire romaine, I, 22 (2, 6), 23 ; Festus, Abrégé des hauts faits du peuple romain, 511 (370M-565Th) ; Eutrope, Abrégé de l’histoire romaine, III, 10, 4 ; Servius Honoratus, Ad Aen. 9, 544 ; Orose, Histoire contre les païens, IV, 16, 8 ; Macrobe, Sat. I, 11, 30-31 ; Zonaras, Épitomé des histoires, 9, 2 ; Isidore de Séville, Etym. IX, 3, 38 ; N. Rouland, Les Esclaves romains en temps de guerre, Bruxelles, Latomus, 1977, p. 45.
16 Tite-Live, XXV, 19, 13. D. Hoyos, Hannibal’s Dynasty. Power and Politics in the Western Mediterranean, 247-183 B.C., Londres, Routledge, 2003, p. 229.
17 Tite-Live, XXVII, 46, 3.
18 Appien, Pun., 75, 351.
19 Plutarque, Fab. Max. XXV, 3-4. Pour les raisons de Scipion et l’opposition sénatoriale à son projet, P. Grimal, Le Siècle des Scipions, Paris, Aubier, 19752, p. 131 et p. 138-139 ; M. Bonnefond, « Le sénat républicain et les conflits de génération », MEFRA 94, 1982, 1, p. 189 et p. 200.
20 Tite-Live, XXVIII, 45, 13 ; XXVIII, 45, 14-20, pour la liste de ce que les alliés fournirent ; Plutarque, Fab. Max. XXVI, 1-2 ; Appien, Pun. v. 7, 28 ; V. Ilari, Gli Italici nelle strutture militari Romane, Milan, A. Giuffrè, 1974, p. 134, pour les volontaires alliés.
21 P. A. Brunt, Italian Manpower, Oxford, Clarendon Press, 19872, p. 655-656.
22 En 172 (Tite-Live, XLII, 10, 12-13) et en 134 (Appien, Iber. 84, 363-85, 371).
23 Tite-Live, XLII, 10, 13; XLII, 18, 6.
24 Appien, Pun. 7, 28. F. J. Lazenby, Hannibal’s War. A Military History of the Second Punic War, Warminster, Aris and Philipps, 1978, p. 195; J. Seibert, Forschungen zu Hannibal, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1993, p. 303-304.
25 Tite-Live, Histoire romaine, t. XVIII, livre XXVIII, texte établi et traduit par P. Jal, Paris, CUF, 1995, p. XLII.
26 Zonaras, 9, 11.
27 Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, XXVII, 2a ; Tite-Live, XXIX, 1, 1-11 ; Appien, Pun. 8, 30-33. Sur les volontaires qui suivirent ainsi Scipion, H. H. Scullard, Scipio Africanus : Soldier and Politician, Londres, Thames & Hudson, 1970, p. 111 ; G. Horsmann, Untersuchungen zur militärischen Ausbildung im republikanischen und kaiserzeitlichen Rom, Boppard am Rhein, H. Boldt, 1977, p. 37 et suiv.
28 Plutarque, Fab. Max. XXVI, 2.
29 Tite-Live, XXVIII, 45, 13 ; 46, 1 ; Appien, Pun. 8, 30 ; Tite-Live, Histoire romaine, t. XVIII, livre XXVIII, p. 102 n. a : il s’agissait sans doute des volontaires « romains ».
30 D. C. Ear, Tiberius Gracchus. A Study in Politics, Bruxelles, Latomus, 1963, p. 33; A. J. Pfiffig, « Die Haltung Etruriens im 2. Punischen Krieg », Historia, 15, 1966, p. 195 et 207 ; R. Pfeilschifter, Titus Quinctius Flamininus. Untersuchungen zur römischen Griechenlandpolitik, Göttingen, Vanderhoeck & Ruprecht, 2005, p. 44, n. 58.
31 Tite-Live, XXXVII, 1, 9 ; Florus, I, 24 (II, 8), 14 ; Eutrope, IV, 4, 1 ; T. R. S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic, t. I, Cleveland/Atlanta, The Press of Case Western Reserve University, 19682, p. 358 et t. III, 1986, p. 71 ; Tite-Live, Histoire romaine, t. XXVII, livre XXXVII, texte établi et traduit par J.-M. Engel, Paris, CUF, 1983, p. XXXIII : Scipion l’Africain n’avait en fait aucun titre officiel.
32 Appien, Pun. 112, 534.
33 Si l’épisode de 205 a été inventé, il l’a été sur la base de celui de 134. S’il ne l’a pas été, Scipion Émilien a volontairement choisi en 134 une attitude copiée sur celle de son grand-père. Voir à ce sujet P. Marchetti, Histoire économique et monétaire de la 2e guerre punique, Bruxelles, Palais des académies, 1978, p. 83, n. 116 ; J. W. Rich, « The Supposed Roman Manpower Shortage of the Later Second Century B.C. », Historia, 32, 1983, p. 302.
34 Appien, Iber. 84, 363-85, 371.
35 Plutarque, Apopht. Scip. Min. 15.
36 Cicéron, Rep. 6, 11; Tite-Live Per. LVI et LVII ; Valère Maxime, II, 7, 1 ; VIII, 15, 4 ; Frontin, Str. IV, 1, 1 ; Florus, I, 34 (III, 17), 9-11; De uir. ill. 58, 6; Polyen, VIII, 16, 2.
37 N. Rosenstein, « Competition and Crisis in Mid-Republican Rome », Phoenix, 47, 1993, p. 316-317.
38 Y. Shochat, Recruitment and the Programme of Tiberius Gracchus, Bruxelles, Latomus, 1980, p. 54; J. W. Rich « The Supposed Roman Manpower » art. cit,, p. 287-331.
39 Tite-Live, V, 16, 5. Le mot latin utilisé est prope. La formulation semble indiquer que certains des hommes enrôlés n’étaient pas volontaires, mais ont été obligés, pour une raison ou une autre, à se joindre à la troupe des tribuns militaires.
40 Tite-Live, XXXI, 8, 6; 14, 2; XXXII, 3, 3; E. S. Gruen, The Hellenistic World and the Coming of Rome, Berkeley/Los Angeles/Londres, University of California Press, 1984, p. 391-392; Horsmann, Untersuchungen zur militärischen…, op. cit., p. 22.
41 Tite-Live, XXXII, 3; A. J. Toynbee, Hannibal’s Legacy. The Hannibalic War’s Effects on Roman Life, Londres, OUP, 1965, t. II, p. 83.
42 M. C. J. Miller, The Professionalization of the Roman Army in the Second Century B.C., Ann Arbor, University Microfilms International, 1984, p. 138.
43 Tacite, Ann. IV, 4, 4.
44 Tite-Live, XXVII, 46, 3 : « … si quorum corporis species roburque uirium aptum militiae uidebatur, conscripserat. »
45 J. Keegan, Anatomie de la bataille. Azincourt 1415, Waterloo 1815, La Somme 1916, Paris, Robert Laffont, 1993, p. 85 et p. 154, insiste également sur le rôle joué par le butin à Azincourt et Waterloo.
46 Denys d’Halicarnasse, VII, 19, 3.
47 Tite-Live, XLII, 32, 6.
48 W. Dahlheim, « Die Armee eines Weltreiches : der römische Soldat und sein Verhältnis zu Staat und Gesellschaft », Klio 74, 1992, p. 198.
49 Appien, Pun. 75, 351.
50 Salluste, Iug. LXXXIV, 3-4.
51 Polybe, III, 82, 8 ; Appien, Pun. 115, 545. Voir sur ce point N. Rouland, « Armées “personnelles” et relations clientélaires au dernier siècle de la République », Labeo, 25, 1979, p. 20-21 ; G. M. Paul, A Historical Commentary on Sallust’s Bellum Iugurthinum, Liverpool, Francis Cairns, 1984, p. 127-128 ; W. V. Harris, War and Imperialism in Republican Rome 327-70 B.C., Oxford, Clarendon Press, 19913, p. 46 ; M. Kostial, Kriegerisches Rom ?, Stuttgart, F. Steiner, 1995, p. 92.
52 Tite-Live, IV, 31, 7.
53 Brunt, Italian Manpower…, op. cit., p. 393, note que la présence des volontaires (et des soldats professionnels) dans l’armée avant Marius était fonction de la plus ou moins grande perspective de butin.
54 Tite-Live, III, 57, 9, parle de fauor envers le consul ; Polybe, VI, 31, 2 ; Denys d’Halicarnasse, VII, 19, 3, en 492, à propos de l’attachement que certains citoyens éprouvaient pour Coriolan ; Tite-Live, X, 25, 1, pour l’empressement que manifestèrent tous les mobilisables à être enrôlés sous les ordres de Q. Fabius Maximus Rullianus.
55 Tite-Live, III, 57, 9.
56 Tite-Live, III, 69, 8.
57 A. E. Astin, Scipio Aemilianus, Oxford, Clarendon Press, 1967, p. 136, n. 2 ; J. Hellegouarc’h, Le Vocabulaire latin des relations et des partis politiques, Paris, Les Belles Lettres, 19722, p. 57-59 ; Brunt, Italian Manpower, op. cit., p. 640 ; N. Rouland, Pouvoir politique et dépendance personnelle dans l’Antiquité romaine, Bruxelles, Latomus, 1979, p. 296 ; F. Pina Polo, « Die Freunde des Scipio Aemilianus im numantinischen Krieg : Über die sogenannte cohors amicorum », dans M. Peachin (éd.), Aspects of Friendship in the Graeco-Roman World, JRA Suppl. 43, 2001, p. 91, considère que le corps en question était composé de cavaliers.
58 Tite-Live, XLII, 34, 10.
59 Tite-Live, XLII, 34, 6 et 8. Pour l’insatisfaction liée au retour à la vie civile, Tite-Live, Histoire romaine, t. XXI, livre XXXI, texte établi et traduit par A. Hus, Paris, CUF, 19902, p. LXX et p. 81 n. 3 ; Engel, Tite-Live…, op. cit, p. XIX et p. 105, n. 4. Sur la carrière de Sp. Ligustinus, qui n’était pas un soldat professionnel, voir la mise au point de F. Cadiou « À propos du service militaire au iie siècle avant J.‑C. : le cas de Spurius Ligustinus (Tite-Live, 42, 34) » dans P. Defosse (éd.), Hommages à Carl Deroux, t. II, Bruxelles, Latomus, 2002, p. 76-80.
60 Tite-Live, III, 69, 8.
61 Tite-Live, V, 7, 5-13. Sur ce passage et le caractère intéressé de la demande des fantassins, voir P.-M. Martin, « Ordo pedester. Mythe ou revendication ? » dans J. Champeaux et M. Chassignet (éd.), Aere perennius. Hommage à H. Zehnacker, Paris, Presses de l’université de la Sorbonne, 2006, p. 286.
62 Tite-Live, IX, 10, 6.
63 Denys d’Halicarnasse, VI, 25, 1.
64 Tite-Live, II, 23-27.
65 Tite-Live, XXXVII, 4, 3.
66 Polybe, VI, 31, 2; Miller, The Professionalization of the Roman Army, op. cit., p. 150.
67 Καί τινες τῶν ἐθελοντὴν στρατευομένων τῇ τῶν ὑπάτων χάριτι.
68 Salluste, Iug. LXXXVI, 4; E. Badian, Foreign Clientelae, Oxford, Clarendon Press, 19672, p. 197, n. 5.
69 Cicéron, In Pis. 37.
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