Par Agnès Groslambert
p. 19-20
Texte intégral
1J'ai en commun avec Catherine d’avoir eu le même maître, Yann Le Bohec, qui n’est plus à présenter. Après sa thèse Les Brigands en Orient sous le Haut-Empire romain, Catherine a été recrutée en 1998 à l’université Jean Moulin-Lyon 3 où j’étais depuis quelques années. Elle a toujours été une collègue d’une loyauté à toute épreuve, parfaite dans son travail avec ses collègues et ses étudiants, mais aussi une grande chercheuse rigoureuse. Elle ne s’est jamais déchargée de son travail sur les autres et a toujours assuré la gloire comme les servitudes de sa vocation de maître de conférences, avec cours, corrections et directions de mémoires.
2C’est avec beaucoup de regrets et de tristesse que j’ai vu Catherine partir pour Avignon en 2009, même si, pour elle, c’était une promotion. Pour moi, voir s’éloigner quelqu’un comme elle, avec son intelligence, son efficacité, sa générosité souriante et sa réactivité efficace dès qu’il s’agissait d’apporter des réponses aux questions professionnelles que je n’étais pas la seule à lui poser, a créé un grand vide.
3Nous avons participé ensemble à la plupart des colloques sur l’armée romaine, initiés par Yann Le Bohec, le grand spécialiste de ce domaine de la romanité. Mais Catherine a toujours eu la part la plus ardue, celle de l’organisation suivie par la publication des actes.
4Outre ses nombreux travaux sur l’armée romaine et sur les brigands, Catherine s’est intéressée à l’éducation. Indubitablement, son livre sur L’Éducation dans le monde romain de 2015 est aujourd’hui un livre de référence. Elle a étudié toutes les grandes périodes de l’histoire romaine, depuis la République jusqu’au Haut et Bas-Empire.
5Il faut souligner aussi l’importance du rôle pédagogique de Catherine, tant auprès de ses étudiants que dans les livres destinés aux concours auxquels elle a participé, en particulier la collection qu’elle a dirigée aux éditions Atlande (Rome et l’Occident, 197 av. J.‑C.-192 apr. J.‑C., paru en 2010, ou Famille et société. Monde grec, Rome, Étrurie, ve-iie s., paru en 2017).
6Et lorsque j’ai enfin décidé de préparer mon habilitation à diriger des recherches (HDR), Catherine n’a pas pu me diriger pour d’obscures raisons administratives. Ce que je n’ai pu que regretter. Elle a su guider de nombreux étudiants ou chercheurs dans leurs travaux, aussi bien à Lyon qu’à Avignon. Pour eux aussi, la perte sera grande.
7Mais, à n’en pas douter, Catherine continuera à mettre en lumière des aspects originaux et inattendus de la civilisation romaine, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. N’est-elle pas la personnification même de la fides, propre aux plus exemplaires des Romains de la République ?
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