42
La Vulgate aujourd’hui
p. 85-86
Texte intégral
1En ce qui concerne la Vulgate elle-même, jusqu’au milieu du XXe siècle et au-delà, on s’est efforcé de maintenir la place occupée par la Vulgate Sixto-Clémentine. Du reste, l’église catholique ne put faire autrement que de se confronter aux points de vue de la méthode critique historique. Mais même dans l’encyclique Providentissimus Deus de 1893 qui est consacrée à ces questions, Léon XIII (1878-1903), se réclamant des dispositions tridentines, reste attaché au caractère « authentique » de la Vulgate ; il laisse cependant les exégètes libres de consulter d’autres traductions de l’église ancienne ou – s’appuyant sur une phrase d’Augustin – de revenir au texte originel pour les questions sujettes à discussion. Pie XII (1939-1958), dans son encyclique Divino afflante Spiritu de 1943, est plus enclin à réinterpréter les dispositions tridentines : quel que soit l’attachement à l’autorité de la Vulgate, il y autorise pleinement le recours aux textes originels tout comme la diffusion des traductions qui s’y réfèrent.
2La Vulgate Sixto-Clémentine fut diffusée d’une part sous la forme d’une multitude d’éditions sur papier bible bon marché, comportant parfois une série de décisions doctrinaires de la Commission biblique papale dans son préambule. D’autre part, Pie X (1903-1914) amorça la préparation d’une édition critique historique approfondie de la Vulgate. Les origines de ces travaux datent de 1907. C’est en 1926 que le premier volume sortit de presse. Ces travaux ont été confiés pendant longtemps à l’abbaye de San Girolamo à Rome, fondée à cet effet et fermée en 1984. Elle représente un monument imposant de la critique textuelle et de l’ecdotique pour ce qui est de l’Ancien Testament. Cette entreprise se trouvait certes sous l’aile du pape, mais l’esprit du patron du monastère put y être ressuscité : une approche critique et historique du texte biblique était de nouveau à l’ordre du jour, projet qui avait existé au Moyen Âge et à la Renaissance, mais avait été voué à disparaître par la suite. Pour l’usage savant, Robert Weber (1904-1980), un moine bénédictin de Clervaux (Luxembourg), élabora une édition maniable de la Bible entière, dotée d’un appareil très succinct, qui parut en 1969 et fut sans cesse rééditée. Concernant la pratique ecclésiastique en revanche – au sein de laquelle l’usage du texte biblique en latin a nettement reculé depuis –, Vatican II fut à l’origine de l’impulsion qui suscita une vérification de la Vulgate Sixto-Clémentine à partir des textes originels en hébreu et en grec ainsi que sa relative harmonisation au plan du style. Une Commission nommée par Paul VI (1963-1978) s’attela à cette tâche et le résultat, la Nova vulgata bibliorum sacrorum editio, fut publié en 1979.
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