Introduction
p. 13-14
Texte intégral
1La mise en place de ces leçons magistrales dans notre université participe pleinement à cette volonté de rencontres qu’Avignon a su éveiller chez ceux qui reviennent chaque année au festival. Mais nous avons voulu qu’ici ces leçons puissent répondre à une attente du public qui s’est faite de plus en plus pressante chaque année : celle de la transmission d’une passion pour l’art de la scène qui lie entre elles à Avignon, aujourd’hui plus que jamais, les différentes générations d’artistes et les différentes générations de spectateurs. Je sais que le Festival a longtemps rêvé qu’Ingmar Bergman vienne à Avignon. Mais ce rêve ne s’est jamais concrétisé.
2Cela redouble d’autant la joie qui est la nôtre aujourd’hui de recevoir son plus grand et plus bel interprète, Max von Sydow. Tous ceux qui ont croisé son chemin connaissent à la fois son immense professionnalisme et son humanité empreinte de modestie, qui, à eux seuls, justifient que nous écoutions la leçon que nous allons suivre aujourd’hui. Dans un des mémentos qu’il a écrits en 1954, Jean Vilar parle de Gérard Philippe dans le rôle de Ruy Blas, interprétant, indiquant plus que jouant son personnage. Ce que la pièce y gagnait en beauté tenait au visage (je le cite), à la taille et aux gestes du grand comédien qui, par une interprétation débarrassée des appoggiatures trop personnelles, confiant et fidèle, se laissait guider par les vertus, par l’humanité et par les bonheurs d’un texte inspiré. Je pense que ce dont il est question dans les mots de Vilar correspond à la plus simple et à la plus merveilleuse manière d’accueillir la parole de Max von Sydow à cette tribune : Monsieur von Sydow, nous nous réjouissons maintenant de vous écouter.
Auteur
Président de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
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