Sur quelques formes du mariage populaire en Portugal
p. 109-118
Texte intégral
Contribution à la connaissance de l’état social des anciens habitants de la péninsule1
1Le résultat peut-être le plus inattendu de la nouvelle école historique a été l’importance que tout à coup a prise l’étude des superstitions, des croyances et des usages populaires de l’actualité, pour la connaissance de l’état social de cette phase du développement humain qu’on a surnommée la “préhistoire”, et encore “l’histoire de nos origines”, Urgeschichte comme les Allemands l’appellent.
2On peut presque affirmer aujourd’hui que l’étude des superstitions et des usages des peuples constitue à elle seule une véritable archéologie, qui doit être cultivée soigneusement par tous ceux qui font de la première période de la vie de l’humanité l’object de leurs travaux et de leurs méditations.
3Il est vrai que les matériaux des deux sciences sont d’une nature toute différente; mais que l’on cherche à connaître au moyen des rudes outils en silex l’état embryonnaire de l’industrie de nos ancêtres quaternaires, ou que l’on fouille sous la superstition ridicule et sous le symbole incompréhensible, pétrifié, pour ainsi dire, à la dernière couche de notre société actuelle, la pensée et l’organisation sociale de nos aïeux les plus lointains, le but en est toujours le même, ou plutôt l’object des deux sciences se complète mutuellement, car il a trait à l’homme primitif, envisagé dans sa double vie – matérielle et morale. C’est pour cela, Messieurs, que j’ose vous demander pour ma note une place modeste à côté de vos savants travaux, et que je ne crois pas être tout à fait déplacée, au milieu de vos importantes recherches, une exposition sommaire, cela va sans dire, de quelques formes du mariage populaire en Portugal, pour servir de contribution à la connaissance de l’état social des anciens habitants de la Péninsule, antérieurs à la domination romaine.
4On regarde aujourd’hui les superstitions, les mythes et quelques usages et croyances populaires comme les débris d’une phase sociale primitive qui se sont continués jusqu’à nous en vertu de la loi de “persistance”, triomphant de tous les obstacles et résistant avec succès à toutes les assimilations qui ont toujours fini par être impuissantes à les déraciner.
5Cette façon d’envisager les superstitions et les usages du peuple, est, on peut dire, à l’heure qu’il est, universellement admise par tous les savants, et jusque dans le domaine de l’archéologie préhistorique il y a quelques années que l’illustre Sven Nilsson en a fait l’application. On peut voir de même ce que la mythologie comparée et l’histoire des religions nous apprend sur l’homme primitif dans un chapitre du récent et magnifique ouvrage de mon éminent confrère M. H. Hildebrand sur les peuples préhistoriques.
6Or de toutes ces superstitions, de tous ces usages, les plus persistants sont ceux qui on trait à la famille, a sa constitution et aux relations mutuelles entre ses membres.
7Avant l’invasion romaine, à vrai dire il n’existe pas d’histoire de la Péninsule Ibérique. Ce qu’ont sait à l’égard des Carthaginois, des Phéniciens, des Grecs et encore des populations des Celtes et des Ibères est bien peu de chose. Ce seront seulement les efforts combinés de l’archéologie, de l’anthropologie, de la linguistique, de l’ethnographie, de la mythologie, de l’épigraphie, de l’onomastique, etc., etc., qui permettront de grouper les éléments indispensables pour la Péninsule, jusqu’au moment où les Romains y mirent le pied. Des trois conquêtes historiques du territoire de ce côté des Pyrénées, la romaine, la gothique et l’arabe, la première est celle qui a assimilé le plus intimement les habitants, à tel point que les deux autres, bien que postérieures, n’ont pas pu en effacer les traces. Voyons toutefois ce que fit la conquête romaine.
8Elle imposa sa langue, en faisant du latin l’idiome d’usage officiel et le moyen de communication avec les autres provinces de l’empire. Elle imposa les institutions administratives de Rome en créant dans la Péninsule autant de petites images de la ville éternelle, qu’il y avait de lieux de quelque importance. Les anciens usages, cependant, les moeurs des populations pré-romaines se sont continués comme auparavant. Ni la conquête romaine, ni à plus forte raison aucune des dominations postérieures n’ont changé d’une manière durable les conditions ethnographiques de la Péninsule.
9En ce qui concerne la conquête romaine, ce n’était pas la petite population du Latium, ni même la population de l’Italie entière qui seraient en mesure d’envoyer dans toute l’Europe connue alors, dans une grande partie de l’Asie jusqu’à l’Euphrate et dans l’Afrique baignée par la Méditerranée des contingents assez importants pour changer à jamais la carte ethnographique des différents provinces de l’empire, et plus particulièrement de la vaste région qui s’étend depuis les Pyrénées jusqu’à l’Océan. Et ce qu’on dit de la conquête romaine, qui dans nombre de cas a été une vraie assimilation, peut encore être affirmé à l’égard de l’invasion des Barbares, jusqu’à ce jour si mal étudiée, et de la conquête arabe si intentionnellement défigurée par le fanatisme religieux. Les populations primitives, ou plutôt pré-romaines de la Péninsule Ibérique, quoique modifiées à l’extérieur par les différentes conquêtes et invasions, qui se sont succédées sur le sol que celles-ci venaient occuper, sont restées foncièrement les mêmes et il faut remonter jusqu’à elles si l’on veut se rendre compte d’un grand nombre de superstitions, usages et croyances, encore aujourd’hui en vigueur au fond de nos campagnes.
10Comme confirmation de ce fait on peut remarquer aussi que c’est aux abords de serra da Estrela, c’est-à-dire dans l’endroit de notre pays qui a résisté le plus à l’assimilation romaine, et où par conséquent le fond ethnique pré-romain a été le moins changé, qu’on trouve aujourd’hui les formes les plus archaïques en ce qui touche l’organisation familiale, et une plus grande richesse en superstitions d’un caractère primitif. L’épreuve me semble être éloquemment décisive et de façon à convaincre les plus sceptiques.
11Celui qui connaît les beaux travaux de Sir John Lubbock et de Tylor sur la civilisation des sauvages, et l’important ouvrage de Mac Lennan sur le mariage primitif et les formes les plus rudimentaires de la famille, sera étonné, sans doute, de rencontrer, parmi les usages et coutumes du peuple portugais, et comme réalité existante, et sous la forme de symbole (le symbole étant le dernier vestige de la coutume), des traces non équivoques de tous ou presque tous les usages qu’on a rencontré ailleurs, constituant l’essence de la famille au plus bas de l’échelle de l’humanité. Ainsi, j’ai découvert le rapt, dans nos mariages populaires, parfaitement caractérisé. A Jerumelo, par exemple, dans la province de notre Estremadura, les mariages s’accomplissent de la manière suivante: Le jour des noces, la fiancée entourée de ses proches reste à la maison, tandis que le fiancé au milieu de ses parents et de ses amis se rend à l’endroit où est celle qui doit devenir sa femme. Arrivé là, une espèce de lutte s’engage, et il fait semblant d’arracher violemment la jeune fille à la maison paternelle. La suite de la fiancée oppose une résistance simulée et feint de céder seulement à la force, après quoi tout le monde s’en va à l’église où tout finit par la bénédiction du prêtre. À Miranda do Douro on observe encore aujourd’hui la coutume d’un combat entre le jeune couple qui est prêt à se marier. Du moment qu’une jeune fille est engagée et quelque temps avant le jour des noces, a lieu un rendez-vous où les deux se renvoient mutuellement des coups de poing, à qui mieux mieux. Personne n’a le droit d’intervenir pour faire cesser cette lutte singulière. On peut reconnaître encore la même coutume, plus on moins modifiée, dans les cas suivants: À Sindim, aux environs de Régua, lorsqu’un garçon de quelque village limitrophe y va pour demander en mariage une jeune fille, il est reçu à coups de pierre par les gents du pays, qui cherchent à empêcher la réalisation de son dessein. Si, en effet, le mariage se conclut, le jour des noces, à la sortie de l’église, on barricade tous les chemins par où les nouveaux mariés doivent passer pour se rendre à la maison, et s’ils veulent passer outre, il faut que le mari dépose quelque pièce de monnaie. Cette coutume, si curieuse du reste, puisqu’elle présente des vestiges du mariage au moyen du rapt, nous met aussi sur les traces d’une ancienne exogamie, modifiée déjà par le rachat symbolique de l’épouse, représenté dans ce cas par le payement de la monnaie, qui doit être fait par le mari s’il veut avoir la faculté de se retirer en paix. A Tomar, le jour des noces, le fiancé, accompagné des témoins, va chercher la fiancée qui l’attend chez la marraine. Aussitôt qu’il y arrive, la jeune fille se cache derrière la porte et la marraine ne lui permet de sortir de là, qu’après avoir obtenu un certain nombre de réponses aux questions qu’elle fait au jeune homme. A Barroso, on observe une coutume à peu près identique.
12Dans un village tout près de Guarda, cette coutume présente encore les circonstances suivantes: La fiancée, avant de sortir de la maison paternelle pour se rendre à l’église, s’enferme dans une chambre, accompagnée de toutes ses amies non mariées. Lorsque le fiancé arrive, il frappe à la porte, qu’on ne lui ouvre pas sans qu’il réponde à un certain nombre de questions qu’on lui fait à l’intérieur. Ce dialogue fini, la fiancée se cache, et le jeune homme doit la chercher partout, jusqu’à ce qu’il la trouve et l’emporte en triomphe, se rendant ensuite à l’église. Dans quelques villages des deux Beiras, on rencontre la variante qui suit: Jusqu’au moment de l’acte religieux il n’y a rien de remarquable, mais aussitôt que celui-ci est conclu, la scène la plus étrange a lieu. Les invités, qui composent le cortège de la noce, se présentent, chacun pourvu de grands morceaux de pain bis, qu’ils jettent aux spectateurs, faisant semblant de se défendre contre la persécution du peuple, qui veut enlever la fiancée. C’est un désordre affreux, simulant un vrai combat.
13Il serait facile de décrire quelques variantes encore, que j’ai recueillies dans notre pays, particulièrement dans les deux Beiras, et qui doivent paraître systématiquement ordonnées dans un travail complet que je prépare sur ce sujet. Cependant les traces que nous avons découvertes d’une ancienne organisation familiale chez notre peuple ne se bornent pas à celles qui se rapportent à l’enlèvement de l’épouse, bien que celles-ci ne soient pas des moins intéressantes. Nous en avons encore d’autres, que je passe à décrire très sommairement.
14En faisant des études sur les superstitions populaires portugaises au moyen-âge, j’ai eu besoin de lire un grand nombre de Constitutions épiscopales, et à cette occasion j’ai rencontré une prescription qui est restée pour moi, jusqu’à ce moment, à peu près incompréhensible, je l’avoue. Il s’agit de défendre, sous les peines les plus rigoureuses, aux fiancés la cohabitation avant le mariage. La prohibition se rapporte à un usage persistant et non pas à une simple infraction individuelle aux lois qui président aux relations des sexes, comme on pourra s’en convaincre, du reste, en remarquant que cette défense se répète un siècle durant, la Constitution la plus ancienne qui en fait mention datant de la première moitié du XVIe siècle, et la plus moderne étant des dernières années du XVIIe siècle. L’usage était commun, d’ailleurs, à tout le pays, puisqu’il nous apparaît invariablement dans toutes ou presque toutes les Constitutions, depuis celles de Braga et de Guarda jusqu’à celles de l’Algarve, au sud du royaume. Quelle était donc cette coutume, contre laquelle le clergé catholique lançait son anathème, et qu’il était cependant impuissant à déraciner? Ce n’est pas évidemment un fait isolé, ainsi que le prouve du reste la permanence de l’usage. On ne peut songer non plus à une protestation de la part du peuple contre le mariage religieux, dans un pays aussi catholique que le nôtre, surtout à cette époque. Quelle était donc la signification de la coutume, dont on ne peut désormais mettre en doute l’existence? Pour ma part, j’avoue que j’ai été longtemps indécis, et c’est avec quelque réserve encore que je présente l’hypothèse suivante: La coutume me semble être le dernier vestige d’une organisation familiale où il régnait une grande liberté entre les sexes avant le mariage, une organisation familiale enfin plus ou moins polyandrique. Cette façon d’interpréter l’usage en question reçoit, quant à moi, une certaine confirmation en le rapprochant des deux curieuses coutumes encore en vigueur dans quelques points de notre pays, surtout de la dernière, vraiment notable, et qui doit être regardée comme le commentaire de l’usage que nous venons de rencontrer dans un endroit appelé “Madalena”, dans les environs de Porto, quelques fiancés observent encore l’usage de cohabiter avant le mariage. Mais où la coutume se présente sous une forme parfaitement caractéristique, à ne laisser point de doute, quant à son importance traditionnelle, c’est dans un petit village aux environs de Lisbonne. Ce village est compris dans la zone ethnographique connue sous le nom de Saloios dont la population conserve un grand nombre d’usages antiques et intéressants au plus haut degré. Les jeunes filles qui arrivent à l’âge de seize ans environ, étant encore vierges, y sont l’objet d’une continuelle raillerie, à tel point que pour échapper à cette honte elles se livrent avec la plus grande facilité au premier venu qui leur fait la cour, et ces unions éphémères et peu recommandables par le coté de la pureté des moeurs, continuent d’ordinaire jusqu’au moment où la jeune fille devient enceinte. Alors, un nouveau genre de vie commence pour elle. Celui qui se croit le père l’épouse, oubliant son passé. De son côté elle devient en général honnête et dès ce moment rien ne la distingue d’une honnête femme. Ceci ne rappelle-t-il pas d’une manière frappante ce qu’Hérodote nous raconte des femmes babyloniennes, qui devaient, au moins une fois dans leur vie, se livrer, dans le temple de Vénus, à un étranger, moyennant une pièce de monnaie, après quoi elles ne se prostituaient plus, à quelque prix que ce fût? En tout cas, nous avons des motifs sérieux pour attendre des investigations, auxquelles nous nous adonnons à présent, de nouveaux faits qui viennent sous peu confirmer l’existence de traces d’une ancienne polyandrie péninsulaire, dans la dernière couche de la population du Portugal.
15Il y a encore un usage, que j’ai rencontré dans quelques endroits de notre pays, d’une grande importance traditionnelle aussi, comme on peut s’en assurer en lisant le livre de Mac Lennan (op. cit.: 316-317). À Manteigas, par exemple, petit village dans les environs de Porto, on observe dans les mariages populaires la coutume suivante: Les fiancés ne peuvent coucher ensemble que quatre jours après le mariage. Aussitôt que la cérémonie religieuse est finie, le fiancé se retire dans la maison paternelle et la fiancée s’en va de même chez ses parents, où elle est sous la vigilance de sa mère jusqu’à ce que les jours défendus soient passés. Dans les environs de Covilhã le nombre des jours défendus est réduit à trois, et ce nombre on le retrouve aussi à Lavos, près de Figueira. À Peral, village situé à quelques kilomètres de Caldas da Rainha, la coutume se retrouve à l’état de symbole: Lorsqu’une jeune fille se marie, les autres jeunes filles et garçons du village vont la nuit frapper à la porte, afin qu’elle ne puisse coucher avec son mari. Ceci se répète pendant les trois premières nuits; ce n’est pas qu’après la troisième nuit que les nouveaux mariés peuvent dormir en paix.
16Il y a encore beaucoup à étudier dans les coutumes qui se rapportent aux mariages populaires dans notre pays, et sous la forme de symbole, et comme usages jusqu’à ce jour en vigueur. J’ai même des raisons pour croire que dans le centre du royaume il existe des traces d’une parenté par les femmes. On sait que l’histoire des peuples qui n’ont pas d’histoire se reconstruit avec leurs traditions, avec leurs superstitions, leurs coutumes, leur industrie, avec les restes inconscients et incompris d’anciens usages, qui ont eu leur raison d’être, et que l’étude approfondie de toutes ces manifestations de la vie primitive de l’humanité est indispensable, même pour ceux de ces peuples qui, plus tard, ont eu leurs historiens.
17Dans cette courte note, je n’ai voulu que décrire quelques usages curieux que j’ai recueillis pendant mes investigations et études sur le folk-lore portugais et qui me paraissent éclairer une période de la vie de notre péninsule, pour laquelle nous n’avons pas d’histoire. Mon but a été donc, Messieurs, d’appeler votre attention sur l’importance réelle, que jusque dans le domaine de vos études ont ces recherches sur les coutumes et les usages populaires de la région, à coup sûr, la plus curieuse à étudier de la Péninsule Ibérique. À côté de la science dont les plus illustres promoteurs et les maîtres les plus écoutés sont assemblés ici en ce moment, la science qui s’occupe des origines préhistoriques de notre monde moral demande une place: or, ces origines Messieurs, et ce seront mes derniers mots, sont peut-être contemporaines de ces premières sociétés humaines dont l’étude a rendu vos noms, chers maîtres! impérissables dans l’histoire de la science, c’est-à-dire, dans la plus belle page de l’histoire de la civilisation.
*
Après la clôture du Congrès l’auteur a eu l’occasion de réunir de nouveaux documents qui confirment plusieurs des hypothèses formulées dans ce mémoire, et qui doivent faire partie d’une publication spéciale.
Notes de bas de page
1 Nota do Prefaciador: este texto foi apresentado sob a forma de comunicação ao Congresso Internacional de Antropologia e Arqueologia Pré-Históricas (9.ª sessão), realizado em 1880. Originalmente publicado em 1884 no livro Congrès International d’Anthropologie et d’Archéologie Pré-Historiques. Compte Rendu de la Neuvième Session à Lisbonne, 1880, Academia das Ciências: 628-638.
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