Quel corpus pour une étude de néologie terminologique dans les textes de vulgarisation scientifique à propos de l’économie en Algérie ?
Texte intégral
1Comme la plupart des études linguistiques contemporaines, les études lexico-sémantiques qui sont menées sur le français en Algérie s’appuient presque toutes sur des corpus. Le français, en tant que première langue étrangère utilisée dans cette aire géographique, bénéficie d’une large diffusion dans les différents supports médiatiques : une dizaine de journaux, une chaîne radiophonique, une chaîne de télévision. L’actualité économique occupe donc une large part de l’information diffusée par ces médias. Une recherche effectuée sur un corpus constitué à la fois de douze numéros d’une émission radiophonique, qui durent chacun 45 minutes, ce qui équivaut à 9 heures de discussions en direct, et de deux cents articles de presse économique nous a permis de relever un nombre important de néologismes relatifs à la langue de l’économie. La collecte de ce corpus et son analyse ont été menées dans le but d’étudier l’évolution du vocabulaire de l’économie en Algérie.
2Après avoir constaté qu’il existait des divergences entre les définitions données dans les dictionnaires et les définitions utilisées dans la presse à propos des concepts et des notions de l’économie, et qu’un nombre important de mots ne figurent pas dans ces dictionnaires, nous avons mené cette recherche dans le seul but de répondre aux motivations de la néologie dans les termes de l’économie. Nous nous sommes donc demandé si le discours utilisé par les médias peut constituer un corpus pour étudier, décrire et analyser ces néologismes de la langue de l’économie. Peut-on confectionner un dictionnaire spécialisé à partir de ce corpus ? Cette étude englobe à la fois les néologismes formels, c’est-à-dire les nouveaux mots qui intègrent le vocabulaire économique, et les néologismes d’emploi, c’est-à-dire les nouveaux emplois assignés aux mots existant déjà dans les dictionnaires.
3Les réponses à ces questions seront apportées en trois temps. Dans le premier volet, une description du corpus de base sera effectuée, dans le deuxième, une description statistique du corpus utile sera réalisée et, dans le dernier volet, les néologismes seront classés selon les procédés de formation du lexique.
Description du corpus de base
4François Rastier affirme :
Un corpus est un regroupement structuré de textes intégraux, documentés, éventuellement enrichis par des étiquetages, et rassemblés : (i) de manière théorique réflexive en tenant compte des discours et des genres, et (ii) de manière pratique en vue d’une gamme d’applications. (Rastier 2005, p. 32)
5Le corpus est constitué donc de textes qui sont rassemblés dans un but précis qui peut être simplement documentaire, c’est-à-dire qu’il « ne retient que des variables globales caractérisant les documents, sans tenir compte de leur caractère textuel ni de leur structure » (Rastier 2005, p. 31). Cette optique est qualifiée par l’auteur de logico-grammaticale parce qu’elle considère le corpus comme « un échantillon de la langue, un réservoir d’exemples ou d’attestations » (ibid.). C’est cette conception qui convient le mieux aux études lexicologiques et c’est celle qui sera adoptée dans le présent travail.
6Nous avons utilisé un corpus oral constitué de douze émissions radiophoniques et un corpus écrit constitué d’éditions hebdomadaires d’El Watan, intitulées Supplément économique. Le choix de travailler sur ces deux supports (émissions radiophoniques et journal) émane du fait qu’ils traitent tous les deux de questions relatives à l’économie algérienne et de la volonté de dégager les néologismes de l’oral et de l’écrit et d’étudier ainsi l’emploi de ces néologismes dans les deux formes de la langue. Nous commencerons par la description des émissions radiophoniques. Ensuite, nous passerons à la description du corpus écrit.
Description du corpus oral
7L’émission radiophonique utilisée dans cette étude est nommée Le rendez-vous de l’économie. Elle est diffusée tous les mardis de 18h15 à 19h par la chaîne radiophonique Alger-chaîne 3. C’est une émission de 45 minutes dans laquelle des spécialistes et des experts en économie sont invités pour débattre de sujets concernant l’économie algérienne.
8Douze numéros de cette émission ont été enregistrés durant la période allant du 16 janvier au 29 mai 2007. Dans le cadre d’une étude sur la néologie terminologique, il est important de situer les conditions des échanges afin d’évaluer la légitimité des informations recueillies, par le degré d’expertise des locuteurs et la fiabilité des propos. Dans cette émission, nous avons affaire à un seul animateur, un journaliste économiste, aidé par un co-animateur qui se trouve être un journaliste d’ElWatan. Les participants, invités de l’émission, sont des experts dans leurs domaines respectifs, ce qui fait que nous ne trouvons presque jamais un même invité dans deux numéros différents (tableau 1). Ils sont choisis pour leur compétence et leur spécialité selon la thématique de chaque numéro. Ils sont présents dans le studio qui diffuse l’émission en direct. Il y a aussi des invités qui ne sont pas sélectionnés, puisqu’ils participent par téléphone, étant donné que l’antenne est ouverte aux interventions des auditeurs ; pour ces intervenants, on ne peut pas s’assurer de leur degré de spécialité, car la ligne téléphonique est ouverte sans restriction et il n’y a aucune exigence de la part des animateurs pour ceux qui interviennent.
Tableau 1. Les émissions radiophoniques étudiées avec les dates de diffusion, le nombre de participants et les thématiques traitées.
Émission | Date | Nombre de participants | Thème |
1 | 16/01/2007 | 7 | ANSEJ : 10 ans d’existence |
2 | 23/01/2007 | 9 | La création de la jeune entreprise (ANSEJ) |
3 | 30/01/2007 | 6 | L’avenir économique de l’Algérie |
4 | 13/02/2007 | 4 | La bourse en Algérie |
5 | 06/03/2007 | 8 | Rassurer le capital |
6 | 13/03/2007 | 7 | La promotion de l’investissement |
7 | 20/03/2007 | 7 | La croissance économique |
8 | 27/03/2007 | 8 | La consommation |
9 | 03/04/2007 | 9 | La mise à niveau des entreprises |
10 | 10/04/2007 | 8 | La bonne gouvernance |
11 | 17/04/2007 | 9 | L’industrie du bois en Algérie |
12 | 29/05/2007 | 4 | Promouvoir le tourisme en Algérie |
Description du corpus écrit
9Notre corpus écrit est constitué d’articles de presse issus de vingt et une éditions hebdomadaires du quotidien El Watan qui s’étalent sur les six premiers mois de l’année 2007. De ces éditions, nous retenons en moyenne deux articles de diverses natures par édition. Il y a des reportages, des entretiens avec des personnalités agissant dans le domaine économique, des chroniques, etc. Les points communs qui relient tous ces articles sont le fait : 1) qu’ils sont extraits du même journal, c’est-à-dire du Supplément économique édité par le quotidien indépendant El Watan ; 2) qu’ils parlent tous, soit de théories économiques, soit des investissements, soit des politiques et des réformes appliquées à l’économie algérienne. Le Supplément économique traite de questions relatives à l’économie nationale et internationale, mais seuls les articles qui traitent de l’économie algérienne ont été retenus parce que l’intérêt est porté sur le discours de l’économie en Algérie.
Les articles de presse
10Les reportages sont réalisés par des journalistes, et ce que nous appelons « analyses économiques » sont des articles rédigés par des experts économistes et publiés dans les colonnes d’El Watan. Donc, il y a une différence, car un journaliste spécialisé dans l’économie n’a pas la même relation avec l’économie qu’un directeur d’une entreprise ou d’une banque : le second est à l’intérieur du domaine qu’il commente alors que le premier a un regard de journaliste sur un domaine spécialisé. Un ensemble de trente-quatre reportages et analyses économiques a été extrait du Supplément économique. Le fait que les articles appartiennent à des auteurs différents nous permet d’obtenir un corpus riche en vocabulaire.
Les chroniques
11Quarante-quatre chroniques écrites par deux auteurs ont été publiées pendant la période du recueil du corpus, elles ont toutes été comprises dans l’analyse. Vingt-deux numéros de la « Chronique financière », qui paraît régulièrement en page 2 du supplément, sont rédigés par Said Dib. Vingt-deux autres numéros d’« Analyse », qui paraissent en avant-dernière page de ce supplément, sont écrits par El Kadi Ihsane.
12La chronique diffère d’un reportage ou d’une analyse économique parce que, d’une part, les chroniques sont toujours écrites par le même auteur, et d’autre part, il s’agit d’une sorte de feuilleton qui paraît chaque semaine et qui en retient l’essentiel de l’actualité. À ce propos, Jean-François Sablayrolles (2000, p. 254) écrit que « les chroniques constituent un genre mixte, à moitié littéraire, à moitié journalistique. Elles ont des règles de fonctionnement précises, fondées sur la brièveté, l’ironie et le trait d’esprit final. La forme doit être particulièrement soignée ». Contrairement à la « Chronique financière » qui traite essentiellement des finances et du secteur bancaire, « Analyse » traite de plusieurs thématiques.
Les entretiens
13L’analyse a porté sur dix-sept entretiens. Ces derniers sont un genre de discours qui se situe entre l’oral et l’écrit, puisqu’il s’agit d’oral transcrit et réécrit. Sur le plan énonciatif, l’entretien diffère du reportage et de la chronique par le fait qu’il est un genre oral et qu’il implique au moins deux interlocuteurs. Dans ce cas, le premier est un journaliste et le second une personne intervenant directement dans les affaires économiques. Étant donné que les personnes interviewées sont des spécialistes de divers domaines de l’économie (banque, finance, investissement, enseignement de l’économie, etc.), leur usage de la langue pourrait révéler des emplois nouveaux des mots, que ce soit sur le plan formel ou sur le plan sémantique, car ils sont en contact permanent avec le vocabulaire économique, en tant qu’utilisateurs ou récepteurs. Ils sont aussi au cœur de l’action en tant qu’intervenants ou partenaires, ils sentent mieux l’évolution de l’économie, donc par là aussi de la langue qui décrit l’économie.
Classification des locuteurs selon leur domaine de profession
14Les propos de soixante-quatre locuteurs ont été pris en charge dans l’analyse. Ils appartiennent à six domaines de profession différents (tableau 2).
Tableau 2. Les locuteurs seront classés selon leur statut professionnel.
Statut professionnel des locuteurs | Nombre de locuteurs |
Journalistes, chroniqueurs et animateurs | 18 |
Directeurs, ministres et représentants de la société | 16 |
Économistes (observateurs et analystes) | 7 |
Entrepreneurs | 7 |
Professeurs et enseignants | 6 |
Banquiers | 5 |
Auditeurs | 5 |
Total | 64 |
La distribution des articles par genre de discours
15Ce tableau présente le nombre d’émissions ou d’articles par genre de discours (tableau 3).
Tableau 3. La classification des types de discours.
Genre de discours | Nombre d’articles |
Discours informatif | 78 |
Discours sur les théories économiques | 12 |
Discours d’opinion | 17 |
16Le discours informatif (qui rassemble tous les articles et les émissions qui servent à informer les lecteurs ou les auditeurs des avancées économiques), à lui seul, renferme les douze émissions, les quarante-quatre chroniques et les vingt-deux articles de presse. Le discours sur les théories économiques utilisé dans la description des théories économiques qui sont annoncées par des spécialistes et des chercheurs se manifeste dans douze articles, alors que le discours d’opinion est pris en charge dans dix-sept entretiens.
La distribution des articles selon les thématiques traitées
17Onze thématiques se dégagent du corpus. Le tableau 4 présente la répartition des articles et des émissions selon les thématiques qu’ils abordent.
Tableau 4. Les principaux thèmes évoqués.
Thématiques | Nombre d’articles ou d’émissions | Total | |||
Chronique | Article | Entretien | Émission | ||
Banques, assurances et finances | 25 | 9 | 2 | 2 | 38 |
Réformes économiques | 3 | 6 | 1 | 3 | 13 |
Industrie, agriculture et transport | 2 | 2 | 5 | 1 | 10 |
Énergie | 4 | 3 | 0 | 0 | 7 |
Entreprise | 0 | 3 | 1 | 3 | 7 |
Télécom, information et savoir-faire | 2 | 3 | 2 | 0 | 7 |
Scandales | 4 | 3 | 0 | 0 | 7 |
Stratégie industrielle | 1 | 3 | 2 | 1 | 7 |
Investissement | 1 | 2 | 1 | 1 | 5 |
Tourisme | 0 | 0 | 1 | 1 | 2 |
Étranger | 2 | 0 | 0 | 0 | 2 |
Total | 44 | 34 | 17 | 12 | 107 |
18Les thèmes les plus redondants sont les banques et les finances avec trente-huit textes, suivis du thème des réformes économiques avec treize articles et du secteur énergétique avec dix textes.
Corpus et représentativité
19François Rastier affirme :
Aucun corpus ne représente la langue : ni la langue fonctionnelle qui fait l’objet de la description linguistique, ni la langue historique qui comprend l’ensemble des documents disponibles dans une langue. En revanche, un corpus est adéquat ou non à une tâche en fonction de laquelle on peut déterminer les critères de sa représentativité et de son homogénéité. […] tout corpus dépend étroitement du point de vue qui a présidé à sa constitution. (Rastier 2005, p. 32)
20Le recueil des données s’est étalé sur six mois dans la période allant de janvier à juin de l’année 2007. Ce corpus peut être considéré comme représentatif parce qu’à l’époque du recueil du corpus, il n’y a que ces deux supports qui traitent exclusivement de l’économie, à savoir l’émission radiophonique Lerendez-vous de l’économie et le Supplément économique d’El Watan. Quatre genres de discours, à savoir l’oral avec les émissions radiophoniques, l’écrit avec les articles de presse, les chroniques et les entretiens qui sont un genre mixte, ont été pris en compte pour étudier le discours de l’économie dans ses différentes facettes. Ainsi, le changement linguistique qui ne se présente pas dans un genre peut se présenter dans un autre. De ce fait, l’étude des différents genres permettra peut-être de cerner une grande partie de ces changements lexico-sémantiques. Cette représentativité est étayée par le fait que les locuteurs ne sont pas tous d’origine algérienne. Il y a des Français, des Canadiens qui ont participé notamment à la réalisation des émissions radiophoniques et des entretiens. Les différents statuts professionnels dont jouissent ces locuteurs ont permis notamment d’avoir un corpus riche en vocabulaire.
21Les quatre types décrits ci-dessus constituent le corpus de base duquel sera dégagée une liste de mots à étudier, autrement dit le corpus utile. Selon Michel Chansou (1997, p. 33), « nous distinguerons le corpus de base, parfois trop vaste pour permettre de réaliser une étude d’implantation, et le corpus utile constitué par une sélection restreinte des termes du corpus de base. » À présent, une étude lexicométrique de ce corpus et le dégagement d’une liste de mots à signification économique (corpus utile) seront réalisés.
Description du corpus utile
Statistiques
22Le corpus est collecté, comme il a été signalé auparavant, à partir de deux sources différentes et il appartient à quatre genres de discours différents. Le tableau 5 explique avec des statistiques la taille de chaque corpus.
Tableau 5. La taille des quatre corpus étudiés.
Corpus | Nombre de mots | Formes distinctes | |
Corpus I | Émissions radiophoniques | 68 000 | 7 264 |
Corpus II | Analyses économiques | 66 000 | 9 973 |
Corpus III | Entretiens | 24 230 | 4 831 |
Corpus IV | Chroniques | 30 666 | 7 722 |
Total | 200 000 | 29 790 |
23Ce tableau a été réalisé à l’aide du logiciel de statistique lexicale Lexico 3 : il est confectionné par l’équipe de recherche en statistiques lexicales de l’Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3 et présente plusieurs fonctionnalités (entre autres, la segmentation, les concordances, les décomptes portant sur les formes graphiques, les spécificités et les analyses factorielles portant sur les formes et les segments répétés). Ce tableau présente le nombre de mots et celui des formes distinctes. Une forme distincte en statistique lexicale est une forme qui pourrait revenir plusieurs fois dans le discours et qui est différente de toutes les autres. Ce corpus de 200 000 mots est constitué de 17 000 mots différents, les 183 000 mots restants sont des répétitions des formes distinctes, autrement dit le corpus en question provient de l’emploi des 17 000 formes. L’analyse de chacun de ces corpus à part fait que les formes distinctes s’élèvent à 29 790 formes. Mais, l’analyse des quatre corpus réunis donne le nombre de 17 000 formes. Cette différence est explicable par le fait que certains mots se répètent dans les quatre corpus.
24Une simple lecture du tableau précédent montre que le corpus oral n’est pas aussi riche en vocabulaire que le corpus écrit. La comparaison entre le corpus I et le corpus II en fournit la preuve indiscutable. Le corpus I, constitué de 68 000 mots, renferme 7 264 formes distinctes ; en revanche le corpus II, qui n’a que 66 000 mots, c’est-à-dire 2 000 de moins par rapport au premier, est constitué de 9 973 formes distinctes, c’est-à-dire 2000 de plus. Les chroniques restent le corpus le plus riche en vocabulaire : en effet, 30 666 mots sont constitués de 7 722 formes distinctes.
25Ainsi, la prise en compte des deux corpus donne lieu à une richesse au niveau des formes. Mais la richesse du second corpus au niveau du vocabulaire se traduit parallèlement par la pauvreté au niveau néologique, du fait qu’à l’écrit, on dispose de plus de temps pour la réflexion, ce qui fait que le respect des règles de la langue est plus rigoureux dans ce genre de discours.
La lemmatisation
26Le logiciel utilisé souffre de quelques lacunes, entre autres la considération de toute forme graphique différente comme une entrée à part entière. Donc, une lemmatisation est nécessaire afin de rendre les statistiques plus correctes.
27La lemmatisation « consiste, selon Henri Behar (2000), à ramener les formes verbales et nominales à celle du dictionnaire ». Selon Roland Eluerd,
la question de lemmatisation est plus intéressante. On appelle lemme la forme unique retenue pour représenter toutes les formes que peut prendre le mot : le masculin singulier d’un mot (ami pour ami, amie, amis, amies), l’infinitif d’un verbe (chanter pour chanter, chante, chanterons, etc.). (Eluerd 2000, p. 24 et 25)
28Cette technique n’a été utilisée que pour les mots à signification économique, la lemmatisation des autres mots de la langue étant inutile car nous n’aurons pas affaire à ces derniers dans l’étude. Cela a permis de réduire le nombre des mots à signification économique de 1 765 formes à 1 598 par élimination des noms et des adjectifs qui figurent à la fois au singulier et au pluriel, et par celle des formes conjuguées d’un même verbe.
Le choix des lexies à signification économique
29Tout discours spécialisé comporte des éléments terminologiques qui lui sont propres, qui sont essentiellement des notions qui constituent le thème du discours et des éléments de la langue courante, mots-outils et structures de prédication, qui permettent de « manipuler » ces notions, notamment de les organiser logiquement entre elles et de tenir un discours à leur sujet. Ainsi parmi les 17 109 formes distinctes, seuls 1586 mots ont une signification économique. Les autres sont pour la plupart des mots grammaticaux, et l’autre partie encore sont des mots de la langue courante. Notons que les textes de corpus ne sont pas destinés à des experts, mais au grand public. Même si les personnalités qui produisent le corpus sont des experts et des spécialistes de l’économie, ils adaptent leur discours à la situation de communication, ainsi qu’au destinataire du discours.
30À partir des 17 109 formes graphiques différentes, un tri a été opéré pour ne garder que celles qui ont une signification économique. Pour cela, les deux critères qui ont été pris en considération sont le contexte des mots et les mots figurant dans le TLF comme termes économiques.
31En ce qui concerne l’influence du contexte dans l’interprétation des mots, l’exemple d’établissement financier pourrait être éclairant. Ainsi établissement, qui signifie « ensemble des installations établies pour l’exploitation, le fonctionnement d’une entreprise », selon le Grand Robert de la langue française, est d’un sens très général que l’adjectif financier permet de rattacher au domaine des finances, donc au domaine économique. Le mot sanctuarisation, dans l’expression « sanctuarisation de la rente », revêt un sens économique plus précis et plus explicite que celui de protection. Le fait de joindre un complément du nom au mot en question a permet de le situer dans le domaine de l’économie.
Les occurrences et leur fréquence
32Notre corpus est constitué de 1 594 mots qui ont des fréquences qui varient entre 1 et 799 fois.
Tableau 6. Occurrences des mots et fréquences.
Fréquences | Nombre de mots | Pourcentage |
Plus de 300 fois | 8 | 0.50 % |
De 200 à 299 | 9 | 0.56 % |
De 100 à 199 | 36 | 2.25 % |
De 50 à 99 | 74 | 4.64 % |
De 30 à 49 | 87 | 5.45 % |
De 10 à 29 | 291 | 18.25 % |
De 2 à 9 | 717 | 44.98 % |
Les hapax | 372 | 23.33 % |
Total | 1 594 | 99.96 % |
33À partir du tableau 6, il y a lieu de constater que la fréquence de deux à neuf réunit le plus grand nombre de mots, soit 45 % du corpus. Les hapax constituent aussi une grande proportion avec 23 % du corpus. La fréquence des mots rares va proportionnellement avec celle des mots fréquents, les huit mots hyperfréquents reviennent autant que les 700 mots ayant une fréquence qui varie de deux à neuf. D’ailleurs, la fréquence pourrait être un critère pour les « néologies de sens ». Les hyperfréquents et les rares constitueraient peut-être des cas intéressants ; en effet, on peut considérer que ceux qui se situent dans la moyenne fréquence (deux à neuf) sont des termes très courants du domaine économique (mais susceptibles d’emplois néologiques), que les rares sont peut-être des néologismes et qu’en revanche les hyperfréquents dénotent les thèmes.
34En effet, certains mots sont hyperfréquents du fait qu’ils dénotent les thématiques traitées dans le corpus. Le mot Algérie revient dans le corpus 392 fois et l’adjectif algérien revient 311 fois. Donc, l’évocation de l’Algérie par son nom ou par un adjectif est faite au moins 700 fois dans un corpus de 200 000 mots. Si cela a un sens, c’est que les différents discours recueillis traitent de l’économie en Algérie. Sinon ce mot ne sera pas répété autant de fois. Il en va de même pour les mots entreprise avec 799 occurrences, banque qui revient 713 fois, marché 435 fois, secteur 376 fois, investissement 347 fois, et enfin économie et économique 727 fois. La fréquence de ces mots affirme l’appartenance du discours en question au domaine de l’économie. Les 1 594 mots à signification économique du corpus représentent 10 % des 17 109 formes distinctes. Ils sont utilisés 26 565 fois dans l’ensemble du corpus.
35Comme il ne s’agit pas d’une étude lexicométrique de ce corpus, mais plutôt d’une étude néologique dans le but de dégager une liste de mots nouveaux dans le domaine de l’économie, et comme les néologismes de forme surtout sont des hapax, cette étude statistique ne nous sert que pour apporter des précisions sur la nature et la taille du corpus utilisé. En effet, ce genre d’étude pourrait démontrer l’appartenance du corpus à une thématique précise, ce que nous avons démontré ci-dessus en analysant les fréquences de mots tels que banque, économie, économique, financier, etc. ; mais dans le cas de la néologie précisément, cela n’est pas d’une grande aide, car les phénomènes néologiques ne se manifestent pas par leur fréquence, mais par un nombre réduit d’occurrences du même terme. Nous nous sommes servis de ces statistiques lors de l’étude de l’intégration des néologismes, car un mot qui ne revient qu’une seule fois ne peut présenter des variations qui seront à l’origine d’un changement.
Les critères du choix des néologismes
36Du fait du nombre élevé de mots à signification économique, nous avons ressenti la nécessité de choisir un nombre déterminé de mots à étudier. Plusieurs critères de choix de mots s’offrent à nous.
37Le critère de forme permet d’identifier : a) des néologismes venant d’une autre langue (les emprunts et les xénismes, nous en avons dénombré 57) ; b) des mots formés par siglaison (nous avons dénombré 220 sigles) ; et c) des mots formés par dérivation ou composition (le corpus contient 41 dérivés et 12 composés). Le nombre de néologismes lexicaux s’élève à 296 unités. La plupart des néologismes sont des hapax, ils ne figurent qu’une seule fois.
38Par « critère de sens », nous entendons la désignation de nouvelles notions par des mots existants dans la langue. En effet, un nombre considérable de changements lexico-sémantiques s’opère par des modifications au niveau du signifié des mots et non au niveau de leur forme, ou par extension des possibilités de désignation des mots. Cette dernière est notamment observée dans les trois niveaux suivants. En premier lieu, le niveau des combinaisons syntagmatiques témoigne que les langues de spécialité sont le domaine où il existe le plus de désignations par combinaison de mots. En effet, à l’aide d’un adjectif appartenant à l’économie – à titre d’exemple –, on peut former un nombre infini de dénominations appartenant à ce domaine. Ensuite, le niveau des reformulations de sens est un signe d’un emploi néologique dans le discours. En effet, la coprésence d’un nom et d’un marqueur de glose dans le même énoncé peut faire de celui-ci un candidat à une analyse sémantique dans le but de voir s’il n’a pas un emploi néologique. Enfin, le niveau du changement du domaine d’emploi nécessite le recours aux dictionnaires. La lexicographie répertorie les domaines d’emploi des mots : à titre d’exemple, le TLFi (Quemada 2004) organise ces définitions selon ce critère. Le fait pour un mot de figurer dans un autre domaine que celui où il est utilisé habituellement dans le discours et dans lequel il est enregistré dans la tradition lexicographique est un indice de « néologicité », terme emprunté à Jean-François Sablayrolles (2000). Pour cela le recours au contexte d’emploi est primordial.
39La classification peut reposer sur les procédés de formation du lexique : la siglaison, l’emprunt lexical, le xénisme, la dérivation, la composition et les changements de domaines d’emploi. Tout d’abord, la siglaison, selon Jean Dubois (2002, p. 429), « est la formation d’un sigle à partir d’un mot ou d’un groupe de mots ». Le sigle, selon le même auteur, est « la lettre initiale ou le groupe de lettres initiales constituant l’abréviation de certains mots ». Foudil Cheriguen (1989, p. 57) ajoute que « c’est à tous points de vue un tronqué, mais qui serait sans base lexicale ». Dans le corpus, il y a 222 sigles avec des fréquences qui sont comprises entre 76 et 1 (tableau 7).
Tableau 7. Liste exhaustive des sigles du corpus.
ABC | CCP | FAKI | OCI | UBS | BTP | ERIAD | ONALAIT |
ABEF | CCR | FAPI | OCIP | UE | BTPH | ETP | ORASCOM |
ABN | CDD | FAWO | ODCE | UGTA | CA | ETRHB | MPMEART |
ABSA | CDI | FCE | OMC | UMA | CAAT | INA | OPTIME |
ADE | CEI | FCFA | ONA | UMP | CAGEX | ING | ASMIDAL |
AEP | CFA | FCS | TVA | USD | CAM | INI | CASNOS |
AFII | CGMP | FIO | ONDI | VASF | CAP | INSEE | CAPIDES |
AFIT | CGMP | FIO | ONG | VRD | CPE | INSIM | ENTMV |
AFP | CIDER | FMI | ONS | WDI | CREAD | IPC | EPLF |
AIE | CML | FSA | ONU | WEF | CRF | IRDH | PNR |
ALENA | CNAN | G8 | OPA | BA | CTI | IRG | PNUD |
ANDI | CNAS | GDF | OPEC | BAD | CTRF | ISA | QTEL |
ANDI | CNEP | GOFAST | OPEG | BADR | DG | ISO | RBS |
ANEP | CNES | GPL | OPEP | BAE | DGA | KBR | RIES |
ANGCM | CNI | HCE | OPGI | BCC | DGE | KRG | RSE |
ANIMA | CNIS | HD | COSOB | BCE | DIW | KTV | S&OP |
ANPE | CNMA | HSPC | CPA | BDC | DREE | LMC | SAIDAL |
ANRE | CNP | IAMAR | PBI | BDL | DRV | LTD | SEEAL |
ANSEJ | CNPA | ICBC | PCSC | BIT | DUCH | MEDA | SGP |
APC | CNR | IDE | PDG | BMT | EES | MEI | SGT |
APG | CNS | IDE | PIB | BNA | EFMA | META | SH |
APS | CNUCED | IDRH | PMA | BNP | ENS | MPPI | SIDER |
APSI | COFACE | IDS | PME | BOAL | ENTV | MVNO | SIM |
ARTP | COPERNIC | IEP | PMI | BP | EPB | NEPAD | NPK |
ASENA | COSIDER | IGF | PNDA | BRC | EPE | NMTC | OCDE |
SMCP | SNVI | SPA | SRI | TEP | TIC | TPE | TPE |
40Ensuite, l’emprunt lexical est une « unité de fonctionnement, écrit Foudil Cheriguen, comportant une ou plusieurs parties, toutes susceptibles d’usage syntaxique autonome. Il est mis en morphologie parce que passé dans la langue-cible. La base lexicale relève de la langue-source » (Cheriguen 1989, p. 55). En ce qui concerne le vocabulaire de l’économie, notre corpus renferme 16 mots, tous empruntés à l’anglais (tableau 8).
Tableau 8. Liste exhaustive des emprunts lexicaux.
Sponsoring | Marketing | Timing | Leadership | Revolving |
Leasing | Zoning | Lobbying | Factoring | Listing |
Rating | Standing | Management | Holding | Business |
41À la différence de l’emprunt, le xénisme « n’est pas mis en morphologie parce que n’appartenant pas (ou pas encore) à la langue cible pour laquelle sa base est étrangère. Il a un rapport avec une langue source » (ibid.). Notre corpus en renferme 41 (tableau 9).
Tableau 9. Liste exhaustive des xénismes présents dans le corpus1.
Agencies | transparency | Banking | imtiyazat | coaching |
Learning | Company | Feed-back | indicators | Priming |
Cap price | corporate | Fraud | Industrial | Ousratic |
Barring | defeasance | Shipping | industrializing | processing |
Carlawn | Development | governance | Bank | Reach |
reeting | Relooquer | reporting | retail | room-show |
Working | success | Telecommunication | Charika | L’boita |
42La dérivation est l’« unité de fonctionnement de plusieurs parties. Il n’y a pas d’autonomie syntaxique de toutes les parties. La base lexicale relève de la langue. La dérivation est donc sans rapport avec une langue source » (Cheriguen 1989, p. 56). Les dérivés du tableau suivant ne sont pas encore lexicalisés dans la mesure où ils ne figurent pas (tableau 10).
Tableau 10. Liste de quarante mots dérivés.
Transitologues | Bancabilité | Public | Décarbonisation | Décarboniser |
Protectionner | Dépermanisation | Débureaucratisation | Inclusivité | Prioriser |
Co-investir | Domiciliatrice | Post-création | Sous-gérer | Redynamiser |
Pétrologiste | Ressortissement | Protéiniser | Recontrôler | Sur-doser |
Contestabilité | Surliquidité | Pré-gouvernance | Sous-liquidité | Énergétivore |
Recalculer | Renationaliser | Sous-management | Refinancer | Macro |
Désendetter | Débureaucratisé | Autosuffire | Nationaux | Le privé |
Foncier | Micro | Informel | Industriel | Le commercial |
43La dérivation intervient chaque fois qu’un mot est constitué de deux ou de plusieurs éléments : un lexème et un ou plusieurs autres éléments qui ne sont pas susceptibles d’une autonomie syntaxique, c'est-à-dire des suffixes ou des préfixes. La différence entre la dérivation et la composition consiste dans le fait que les affixes servant à former les dérivés sont toujours des morphèmes liés, tandis que les formants des composés sont des bases lexématiques autonomes, au moins dans un système linguistique. Dans la classification des composants en suffixes ou en éléments de composition, nous avons suivi les classifications fournies par les deux dictionnaires le Grand Robert de la langue française (2005) et le Dictionnaire historique de la langue française (2006). La composition est l’« unité de fonctionnement de plusieurs parties ayant nécessairement chacune une autonomie syntaxique » (Cheriguen 1989, p. 56). Le corpus ne renferme que douze unités de ce genre. Aussi insignifiant que soit leur nombre, leur évocation est nécessaire puisqu’elles représentent un des procédés de renouvellement du lexique d’une langue. Voici la liste exhaustive des noms composés que renferme le corpus (tableau 11) :
Tableau 11. Liste exhaustive des noms composés du corpus.
Capital-risque | Capital-investissement | Turbocorruption | Méga-chantier |
Mégaprojet | Micro-entreprise | Microcrédit | Extra-bancaires |
Extra-marketing | Intersectorialité | Entrepreneurship | Altermondialiste |
44Enfin, les changements de domaine d’emploi (tableau 12) ont été obtenus à partir de l’analyse des contextes dans lesquels ils figurent, parce que le fait de redéfinir un mot au cours du discours ne peut que constituer un indice de « nouveauté » dans le cadre de son emploi phrastique. Le fait qu’un locuteur insiste sur le sens d’un mot supposé connu par les utilisateurs francophones signifie qu’il y a l’introduction de nouveaux sèmes.
Tableau 12. Les changements de domaine dans notre corpus.
Méritocratie | Banque | Portefeuille | Superviseur |
Capital-risque | Intelligence économique | Concours bancaire | Taxé |
Produit d’appel | Information privilégiée | Banque assise | Macrostructure |
Gouvernance | Mise à niveau | Redressement | Assainissement |
Délit d’initié | Diversification | Crédit syndiqué | Choc externe |
Partie prenante | Bouclier fiscal | Sanctuarisation | Maillage |
Autonomie | Dématérialisation | Pilotage | Dérivé |
45Concernant la troncation, notre corpus ne renferme pas ce genre d’unités. À part, peut-être, le mot télécom qui est la troncation de télécommunication. Mais télécom ne constitue pas un néologisme dans la mesure où les dictionnaires se le sont déjà approprié.
*
46Dans cette étude, nous avons abordé trois questions : la description du corpus de base, la description du corpus utile et la classification des néologismes. Ce corpus est suffisant pour rendre compte de la plupart des phénomènes néologiques qui ont lieu dans le discours de l’économie parce qu’il est riche en vocabulaire et permet de dégager une liste de 296 néologismes de forme, et environ 1 200 emplois nouveaux de mots déjà existants (Lanseur 2011). Au plan thématique, ce discours de vulgarisation scientifique reste un discours spécialisé parce que son étude permet de rendre compte de la néologie dans la langue de l’économie.
47Le nombre important d’emplois nouveaux des mots de ce discours témoigne d’un décalage entre les définitions données dans les dictionnaires (de langue) et l’usage de ces mêmes mots dans le discours de l’économie à travers la presse et la chaîne radiophonique. Cette divergence vient du fait que les dictionnaires sont rédigés par des lexicographes et des spécialistes qui ne prennent pas toujours en charge les différences d’usage du français en France et en Algérie.
48Dans le contexte algérien, il est nécessaire de confectionner un dictionnaire de l’économie qui parte de la réalité socio-économique de cette aire géographique. L’application des principes de l’économie du marché ne se fait pas de la même manière que dans des pays capitalistes à cause de son passé socialiste et du poids de la religion. Ainsi ce corpus, qui révèle un réemploi de concepts importés, peut être intéressant pour revoir les notions en relation avec l’économie dans cette région géographique.
Bibliographie
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Behar Henri, 1997, « La méthode d’Hubert de Phalèse », Lexicométrica, nº 0. En ligne : [http://lexicometrica.univ-paris3.fr/article/numero0/HBPhalese.html] (consulté 10 octobre 2013).
Chansou Michel, 1997, « Méthodologie de la constitution du corpus », Enquêtes terminologiques, nº 16 de Terminologies nouvelles, p. 33-36.
Cheriguen Foudil, 1989, « Typologie des procédés de formation du lexique », Cahiers de lexicologie, nº 55-2, p 53-59.
Dubois Jean, 2002, Dictionnaire de la linguistique, Paris, Larousse, 514 p.
Eluerd Roland, 2000, La lexicologie, Paris, Presses universitaires de France (Que sais-je ?), 128 p.
10.3917/puf.eluer.2000.01 :Lanseur Soufiane, 2011, Les changements lexico-sémantiques dans le discours de l’économie en Algérie à travers l’émission radiophonique « Rendez-vous de l’économie » et le quotidien « El Watan », thèse de doctorat de l’Université de Béjaia.
Quemada Robert éd., 2004, Trésor de la langue française informatisé, Paris, CNRS éditions, version électronique.
Rastier François, 2005, « Enjeux épistémologiques de la linguistique de corpus », La linguistique de corpus, G. Williams éd., Rennes, Presses universitaires de Rennes (Rivages linguistiques), p. 31-45.
Rey Alain éd., 2005, Le Grand Robert de la langue française, Paris, Le Robert, version électronique.
—, 2006, Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Le Robert.
Sablayrolles Jean-François, 2000, La néologie en français contemporain. Examen du concept et analyse de productions néologiques récentes, Paris, Champion, 592 p.
Notes de bas de page
1 Sur certains termes du tableau : imtiyazat, de l’arabe, signifie « privilèges » ; Carlawn, de car (anglais) signifiant « voiture » et lawn (arabe) signifiant « couleur », est un type de crédit automobile octroyé par l’Arab Banking Corporation ; Ousratic, de l’arabe ousra signifiant « famille » et TIC (Technologies de l’information et de la communication), il désigne une opération d’équiper toutes les maisons d’un ordinateur et d’internet moyennant un crédit sans intérêt ; Charika, de l’arabe, signifie « société ou entreprise économique » ; L’boita, déformation du mot français boîte signifiant « entreprise ».
Auteur
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