Chapitre 3
Résister et témoigner : le combat des déportées de France, 1940-1945
p. 59-79
Texte intégral
1L’entrée de Geneviève de Gaulle-Anthonioz et de Germaine Tillion au Panthéon le 27 mai 2015 a fait découvrir au grand public la déportation des femmes depuis la France par mesure de répression1, durant l’occupation allemande de 1940 à 1945. Cette reconnaissance de la Nation est rendue possible par l’important travail de recherche mené ces dernières décennies à ce sujet. Le Livre-mémorial, des thèses, livres et articles2 ont pu établir l’ampleur du phénomène (près de 9 000 femmes), les spécificités de cette déportation par rapport à celle des hommes, et son apport à l’histoire de la répression nazie. Les raisons du lourd tribut de ces femmes sont désormais mieux connues et l’importance de leur place et de leur engagement dans la contre-société résistante est réévaluée. Cet engagement est d’autant plus marquant qu’en dépit de quelques améliorations de leur statut durant l’entre-deux-guerres, les femmes n’avaient pas le droit de vote et étaient soumises à la tutelle économique et juridique des pères où des maris, ce qui leur rendait difficile l’engagement citoyen dans la vie politique. Leur participation aux choix sociétaux était plus développée dans le monde du travail, à travers quelques professions (médicales et sociales) nouvelles et porteuses de vocations. Aussi, en dehors des territoires occupés par les Allemands entre 1914 et 1918, les femmes avaient peu pris part à des événements aussi tragiques, exigeant une prise de position personnelle.
2L’occupation nazie, dès juin 1940, d’abord partielle, puis totale après novembre 1942, crée une situation où chacune eut à se prononcer : collaborer, subir ou combattre. Les résistantes déportées de France (françaises et étrangères) vont pousser jusqu’aux situations extrêmes ce choix d’engagement, entraînant derrière elles les personnes raflées et les otages qui partageront leur sort en déportation. Ce choix, subir ou résister, ne s’arrête pas à leur entrée en Résistance, mais se renouvelle à chaque étape du processus de déportation : à l’arrestation, pendant les interrogatoires, l’internement, le transfert en Allemagne et finalement la survie au camp, chaque étape s’avérant encore plus dure.
3L’objet de ce chapitre est de rappeler les conditions de ces choix et des particularités attachées à leur genre, et l’ampleur non prévue de ce surgissement des femmes dans la résistance. Nous reviendrons sur la surprise initiale des nazis comme de Vichy face à ces femmes, qu’ils finirent par traiter non plus comme auxiliaires des résistants, mais comme des ennemies à part entière, avec la même férocité.
4Qui sont ces déportées ? Quelle est la diversité de leurs origines et de leurs statuts ? Cette typologie est nécessaire, car les déportées sont un groupe créé par l’occupant nazi comme conséquence de la répression, rassemblant des parcours divers. C’est au retour des rescapées, et en raison de leur volonté d’honorer les mortes en se groupant en associations mémorielles spécifiques, que se constitue le groupe des femmes déportées « par mesure de répression » comme sujet historique. Les premières étapes du processus de déportation seront ici ensuite déclinées, de l’arrestation au transfert en Allemagne, premiers moments de rencontre avec une violence physique extrême, préfigurant celle des camps et qui déterminera leur conduite morale dans un climat permanent de terreur. Enfin, c’est au camp que les déportées connaîtront les conditions les plus terribles, où la survie immédiate s’imposera à chaque instant. Alors que le Reich s’effondre, le sort de ces déportées ne tiendra plus qu’à leur éthique et à la solidarité : ce sera la base de leur mémoire collective.
Les déportées de France
5Ces femmes sont majoritairement (près des deux tiers) des résistantes membres des réseaux ou mouvements clandestins et, à partir de 1941, des militantes communistes3. Dans le tiers restant, on relève une importante minorité d’otages arrêtées en représailles de l’activité d’un membre de leur famille, ainsi que des femmes arrêtées au cours de rafles pour délit d’opinion (propos séditieux, insultes), ou des délits dits de « droit commun » contre les intérêts allemands (marché noir, vols et escroqueries, prostituées n’ayant pas respecté les exigences sanitaires allemandes, femmes accusées d’avoir transmis des maladies vénériennes aux soldats allemands). Elles sont vues par l’occupant comme membres d’un milieu résistant ennemi4, une contre-société unie par la sédition communiste et l’influence supposée du judaïsme ; de par leurs liens réels ou supposés avec les résistants, elles sont toutes tenues juridiquement responsables des actions entreprises. Les sources5 confirment cette contre-société résistante, très loin de la caricature idéologique nazie, avec des profils variant6 selon les régimes d’occupation des territoires7.
6Elles sont françaises, mais on trouve également parmi elles des centaines d’exilées politiques, espagnoles, italiennes et polonaises notamment8. Une minorité d’Alsaciennes et Mosellanes des territoires annexés apparaît, dont certaines condamnées avant 1918 pour leur patriotisme9. 22 % des déportées de France vivent à Paris au moment de leur arrestation (33 % en Seine-et-Oise et Seine-et-Marne). 76 % vivent dans les zones contrôlées directement par l’occupant dès juin 1940, surtout de petites communes de zones rurales de départements comme le Nord ou la Moselle ; 11,50 % sont arrêtées avant novembre 1942 en zone occupée, autant en 1943, les trois quarts en 1944. Les récits indiquent le rôle décisif de la proximité de l’occupant dans la décision de résister. 64 % d’entre elles avaient alors plus de 30 ans, étaient mariées à plus de 80 % et souvent déjà mères. Insérées socialement, elles ne sont pas en rupture avec les normes genrées de l’époque (si ce n’est une proportion de célibataires et de professionnelles intellectuelles plus élevée que la moyenne), dans un contexte où les femmes sont juridiquement maintenues dans un statut de mineures politiques10. On trouve peu de jeunes filles de 16 à 19 ans, leur inexpérience sociétale expliquant le faible engagement politique. Celles qui deviennent résistantes le sont en raison de leur milieu familial, notamment les sœurs et les mères avec lesquelles elles sont souvent déportées11. La proportion représentative des mères, filles et sœurs, arrêtées et déportées ensemble (8 % des membres de l’Association nationale des déportées et internées de la Résistance [ADIR]) est même une spécificité de la déportation des femmes de France. En ce qui concerne les femmes mariées, l’entente avec un mari résistant a pu influer mais ne semble pas être le facteur décisif, l’engagement étant décrit comme le fruit d’un parcours personnel. Elles rejoignent à plus de 69 % les structures résistantes de leur périmètre immédiat, avec des motivations spécifiques issues du quotidien, comme l’absence des prisonniers de guerre ou les difficultés du ravitaillement.
7L’engagement des résistantes est, au départ, d’autant plus singulier que non prévisible. Si l’idéologie est un déterminant minoritaire dans la décision de s’engager, des courants philosophiques ou religieux sont toutefois représentés : le protestantisme dont la foi structure l’opposition au nazisme, que l’on retrouve chez des dizaines de rescapées : Jane Sivadon, Anne-Marie Boumier, Yvonne Oddon, Adélaïde Hautval12 ou Marie Fillet, née Médard13, résistent dès 1940, sensibles aux persécutions antijuives. Elles sont souvent célibataires, étudiantes ou occupent par vocation des professions sociales ou médicales. Même profil chez certaines catholiques, influencées par les idées de Jacques Maritain14 qui voyait le nazisme comme un antichristianisme15 : Marie-Suzanne Binétruy, étudiante à Lyon, appartient à l’un de ces cercles de jeunes diffusant Témoignage chrétien, pour lesquels les persécutions antisémites sont l’élément déclencheur de leur résistance16. Des jeunes femmes catéchumènes, comme Yvonne Baratte, interviennent en direction des prisonniers, à mi-chemin entre l’action sociale et la résistance. Distribuant des livres en prison, Yvonne Baratte crée « un système de communication entre les détenus des prisons parisiennes et l’extérieur. Elle réussit notamment à informer les familles des prisonniers détenus au secret du lieu de leur détention. Ce système [est] en liaison avec le service social des Mouvements unis de la Résistance (MUR) de la zone Sud »17.
8Deux courants politiques se dégagent de l’étude des associations de rescapées. Les résistantes de l’ADIR proviennent surtout des réseaux gaullistes (passeurs ou de renseignements) et, parmi les mouvements, de Turma-Vengeance et de Défense de la France, où elles sont agents de liaison ou boîtes aux lettres. À l’Amicale de Ravensbrück, on sera plus proche du Parti communiste français (PCF) et de ses organisations, avec une activité d’agitation sur la vie chère par le biais des comités de ménagères. Vichy et l’occupant ne les voient que progressivement comme des ennemies à part entière. Elles sont à leurs yeux l’incarnation de la dangerosité des classes laborieuses et de leur prétendue dépravation.
9L’investissement dans un travail social et moral important a-t-il facilité l’engagement résistant ? Le groupe des assistantes sociales et des surintendantes d’usines (et de leur l’école, l’ESU) l’illustrerait bien. Citons Anne-Marie Boumier, qui y enseigne, Jane Sivadon, la directrice qui y recrute son assistante Odile Kienlen18, Denise Lauvergnat, ancienne de l’école19, assistante sociale à l’Union d’électricité, toutes déportées. Elles entrent à Combat grâce à Berty Albrecht, surintendante et ancienne de l’école20. Anne-Marie Boumier travaille comme conseil à l’Union des industries et métiers de la métallurgie et y fait la connaissance d’Elizabeth Dussauze, ainsi que de son assistante Marthe Delpirou, toutes deux juristes. Anne-Marie Boumier est l’agent de liaison de ce groupe avec le secrétariat national de Combat, en liaison avec Jane Sivadon21. L’éthique de cette profession, comme forme de militantisme social et féminin, contribue à leur engagement jusque dans le choix du mouvement22. Ce groupe, forgé autour d’une réflexion sur la place des femmes dans la société, est emblématique de celles qui trouvent dans l’éthique de leur profession la voie les menant à la Résistance, comme les infirmières ou les médecins.
L’arrestation, premier cercle de la répression
10L’idéologie nazie réduit les femmes à être garantes de la pureté de la race et les glorifie sous la forme exclusive23 de la maternité. Aussi l’occupant a-t-il au départ du mal à considérer ces femmes comme des résistantes24. De fait, on trouve peu d’éléments les discriminant dans les archives de la Sipo-SD, si ce n’est que son chef Helmut Knochen relève dès 1942 la surpopulation des espaces féminins des quartiers allemands en prison, ou demande à ses équipes un suivi particulier des manifestations de ménagères25 et de la participation des femmes aux grèves26.
11L’échec de la politique des otages27 mène à l’application de la procédure Nacht und Nebel (NN)28, et à une déportation, dans le plus grand secret, d’éléments dits « séditieux », ce qui augmente le nombre de femmes arrêtées. L’effet de terreur recherché s’amplifie du fait que la procédure NN n’épargne même pas les femmes. Le durcissement répressif de juillet 1942 permet l’arrestation de proches des suspects en fuite, dont les femmes « du même degré de parenté seront condamnées aux travaux forcés »29 en Allemagne : c’est le début de la déportation des femmes. La Sipo-SD trie les arrêtées selon les mêmes critères que pour les hommes, selon le même processus : présentation à un juge militaire, envoi en convois de NN et transmission des dossiers vers les tribunaux du Reich. L’ordonnance d’application d’avril 1942 du décret NN envoyait les femmes à Aix-la-Chapelle, où l’accueil est moins dur que celui des hommes à Hinzert. La massification de la répression issue de la procédure NN entraîne l’embouteillage des tribunaux allemands en France, un allongement des durées de détention préventive, une surpopulation des quartiers féminins des prisons, et finalement l’envoi massif en Allemagne en 1943 de détenus qui y sont plus tard jugés et, pour certains, condamnés à la peine capitale.
12Les tribunaux militaires allemands en France prononcent de rares condamnations à mort de femmes, exécutées en Allemagne, comme France Bloch-Sérazin (condamnée à mort le 30 septembre 1942 à Paris, et guillotinée à Hambourg le 12 février 1943)30. Suzanne Masson est, quant à elle, livrée à la Gestapo en 1942, déportée à Anrath le temps de l’instruction, où elle manifeste un refus total du travail forcé qui entraîne sa fréquente mise au cachot. Condamnée à mort, elle refuse de demander la grâce : elle est décapitée à Hambourg le 1er novembre 194331. Pour les femmes, les peines capitales32 sont le plus souvent commuées en travaux forcés à perpétuité, comme pour les membres de Combat Zone Nord, Anne-Marie Boumier33, Anne Noury, les groupes de Jane Sivadon34 (arrêtée le 2 février 1942), et Denise Lauvergnat35. Leur dossier est transmis en mai 1942 au Tribunal du peuple à Berlin et elles sont transférées à Sarrebruck, où le procès s’ouvre le 12 octobre 194336. Elles y sont condamnées à mort mais obtiennent des mesures suspensives et sont ensuite transférées dans les prisons de Lübeck, Cottbus et Jauer avec le statut NN, puis à l’issue de la procédure NN, à Ravensbrück.
Face à la torture
13La moitié des témoignages citent la violence subie lors des interrogatoires, la torture étant courante après 1942 à la suite du transfert d’autorité de la Wehrmacht à la Sipo-SD37. Ce recours aux « interrogatoires renforcés » vient de la Gestapo de Berlin, répercutant des mesures répressives du front de l’Est par des officiers qui en reviennent38. Ces femmes connaissent alors des sévices proches de ceux des hommes, comme l’illustre l’interrogatoire d’Irène Ottelard : interprète à la mairie de Drancy (elle y est arrêtée le 8 février 1944), elle créait pour Libération-Nord des faux papiers en allemand. Elle est torturée durant trois jours (supplice de la baignoire, coups et décharges d’électricité), ces sévices affectant définitivement sa santé39. On pense aussi à Lise Lesèvre, sauvagement torturée par la Gestapo à Lyon40, comme Anne-Marie Bauer, agent de liaison de Libération-Sud, arrêtée en 1943 : « mains attachées derrière le dos, elle est soulevée en l’air. On lui promène une flamme sur les pieds. […] On simule une exécution »41.
14La police française frappe et torture elle aussi ces femmes dès 1942. À la préfecture de police de Paris, au dépôt du quai de l’horloge, celles suspectées d’être communistes ou juives sont alors souvent battues comme Jeannette Bardol-Brenot, « nue, humiliée au milieu de ces hommes. Ce fut alors la bastonnade : matraque, nerf de bœuf sur le cou, le dos, les épaules, les reins, les cuisses. La douleur devint générale et lancinante […]. Cela dura une éternité, je n’avais plus conscience de la durée »42. Il en va de même pour Marie-Louise Kergourlay, militante de la Main-d’œuvre immigrée (MOI), arrêtée lors d’une rafle avec de faux papiers, frappée pendant une semaine : « à coups de poings, de nerfs de bœuf “on va te faire pisser le sang !” lui criaient-ils. Coups d’épingle aux seins, privation de sommeil pendant huit jours et huit nuits. Ils se relayaient toutes les deux heures. Elle subit aussi le supplice de la baignoire »43. Le caractère sexué et humiliant est ici flagrant, comme dans l’interrogatoire de Claire Davinroy : « Hypocrisie et férocité. On vous offre café et cigarettes et, l’instant d’après, on vous dit “mets-toi à poil !”, “préparez les sacs de chaux…” ». Les auxiliaires français de la Gestapo sont souvent cités pour ces sévices sexuels voire des viols lors d’interrogatoires. La Milice aurait souvent forcé les prévenues à être nues durant des interrogatoires, comme cela a été le cas pour Lucienne Bonnet, arrêtée comme otage à la place de son père : « J’ai été entièrement déshabillée par les membres de la Milice qui m’ont interrogée […] »44.
15La torture est indifférente de l’âge : Hélène Jullien, membre de l’Organisation civile et militaire, arrêtée par la Gestapo le 30 juin 1943, est brutalisée malgré ses 60 ans45 et a eu une vertèbre fracturée, et un os de la hanche et le nez cassés. La Gestapo menace les plus jeunes de battre ou tuer leurs familles devant elles. Ce fut le cas pour Jacqueline Péry d’Alincourt, à qui l’on montra l’ordre d’arrestation de sa mère, et qui répondit : « si je parlais, ma mère cracherait sur moi »46. L’interrogatoire est le premier moment où les résistantes font l’expérience de la terreur, où leur comportement dans ces conditions extrêmes permet, selon les cas, de cacher ou de divulguer des informations. Si elles y avaient souvent pensé avant l’arrestation, rien ne les avait préparées toutefois à une telle violence. Elles sont seules sous la torture et la menace de mort, face au choix de tenir à tout prix ou de craquer. Certaines gagnent du temps en inventant des faits invérifiables ; d’après les sources existantes, peu auraient accepté de collaborer avec la Gestapo. Cette violence inattendue sidère encore plus les otages et les raflées, moins préparées encore. Pour toutes, cela constitue un apprentissage de la violence avant le camp, qui les place dans un état d’alerte permanent.
16La fréquente exiguïté des lieux d’interrogatoires permet aux prévenues, parfois de la même affaire, de se croiser et même de se transmettre des messages, comme Henriette Lasnet de Lanty, qui s’accorde avec son mari avant l’interrogatoire de la Gestapo47. Dans ce cadre de violence exercée par des hommes contre des femmes, la présence d’autres femmes, travaillant comme secrétaires ou interprètes, est mal vécue par les prévenues, à cause de leur absence d’empathie. Elles sont surprises que des religieuses puissent être des gardiennes48 : « Nous étions chez des religieuses méchantes, grossières ne pouvant pas supporter de nous voir essayer de nous laver un peu »49. C’est enfin au dépôt que les détenues d’origine juive sont brutalement séparées des autres et envoyées à Drancy50.
17L’internement est ensuite un temps moins violent, vécu presque comme monotone : nettoyage des cellules et du linge, exercice dans la cour…51. L’instruction du dossier n’induit pas d’interrogatoires réguliers, mais des cas d’acharnement existent, comme Yvonne Maier, au secret à la prison de Dijon de mars à août 1943, où elle est souvent battue52. Ces femmes s’adaptent à un environnement dont elles décryptent les codes, les embûches, font face aux mouchardes. Enfin, le départ en convoi et le parcours lui-même dans des wagons plombés ou grillagés ne permettent guère d’initiatives, et rares sont celles qui ont pensé à s’en évader, par peur des représailles sur les autres.
La terreur concentrationnaire
1885 % des femmes déportées sont allées directement dans les camps, et 15 % d’abord dans les prisons allemandes. Parmi ces 15 %, on compte surtout des déportées de 1942 et 1943 dans le cadre des procédures NN. L’évolution des fronts militaires fin 1944 entraîne des disparités de parcours en prison, la moitié des 15 % de femmes déportées initialement en prison en Allemagne de par leur statut NN étant regroupée à Ravensbrück, les autres déplacées de prison en prison au gré des bombardements. À l’inverse, quelques NN jugées et condamnées dès la France, comme Germaine Tillion ou Anise Postel-Vinay, sont allées directement à Ravensbrück.
19Ravensbrück est un camp destiné aux femmes. L’emploi de gardiennes et l’utilisation de détenues comme responsables des internées y abaissent le niveau de violence. Celle-ci demeurait toutefois omniprésente. L’usage des coups est constant, pour maintenir le rythme du travail, pour exercer la terreur ou pour briser les détenues. La volonté d’humiliation est évidente, et les scènes de violence sont publiques, sauf dans le cas des punitions. Les insultes à caractère sexuel sont le mode d’interpellation usuel des détenues par les gardiennes. Seules les employées de bureau sont mieux loties en raison de la nature de leurs tâches, qui leur apportent des conditions matérielles moins dégradées. Les SS sont tous formés dans les camps d’hommes, où la violence extrême et le sadisme étaient de mise53. Si la gestion des détenues affectées aux auxiliaires féminines de la SS avait quelque peu atténué cette violence, on note l’introduction de méthodes meurtrières à Ravensbrück après la création du camp de femmes d’Auschwitz par des gardiennes qui en proviennent54.
20Toutes les rescapées indiquent qu’elles ont été frappées, certaines sévèrement, et l’effet de terreur provoqué par l’irruption soudaine et aléatoire de la violence fonctionne : « Le premier coup de poing que j’ai vu donné a été pour moi révélateur »55. Les Françaises en 1944 vont devoir apprendre à décrypter cet univers pour survivre : compréhension rapide des ordres allemands, du contexte, des gardiennes à éviter.
Résister ou subir ?
21Une question se pose dès la fin de la quarantaine : subir, ou tenter de résister ? À ce sujet, les Françaises se particularisent par leur refus global du travail forcé, et le sabotage de la production militaire. Les témoignages des détenues d’autres nationalités l’attestent, malgré un désaccord relatif, considérant qu’elles les mettaient ainsi toutes en danger : des punitions collectives s’abattent en effet sur l’ensemble des détenues en réponse aux refus de travail des Françaises. Ces dernières sont de ce fait parmi les plus maltraitées dans les usines et Kommandos de travail, suspectées de sabotage par les SS. L’indiscipline manifeste des Françaises est d’ailleurs perçue comme tel :
nous étions, presque organiquement, à contresens du camp : la discipline SS, retransmise par les Polonaises, avait le don de hérisser de rage les Françaises, les meilleures comme les pires ; et dans ce parti pris nos défauts jouèrent un rôle égal à nos vertus, car dans les usines auxquelles le camp les louait, nos prostituées, nos travailleuses volontaires agaçaient les Allemands par leur indiscipline chronique, mais aussi par leur répugnance au mouchardage.56
22La plupart n’étaient pas formées au travail d’usine : comme l’indique Marie-Suzanne Binétruy, elles sabotaient « par incompétence »57. Ces traits apparaissent dans les récits comme des formes d’expressions culturelles des Françaises, les caractérisant comme groupe national. Elles ne pouvaient qu’être en conflit avec les gardiennes de Ravensbrück, dont le règlement réprimait « les détenues qui se montrent désobéissantes, qui n’observent pas les ordres donnés »58. Il s’agissait d’une résistance à caractère éthique et économique :
La résistance telle que nous la comprenions alors prenait toutes les formes capables de soutenir le physique et le moral des détenues, d’affaiblir le potentiel de guerre de l’Allemagne, donc à la fois l’entraide, soutien, propagande, et sabotage, chapardage, vol. Un groupe international s’était constitué et avait établi une sorte de programme qui consistait à prendre tous les postes de responsabilités dans le camp.59
23La sanction courante de privation de pain entraînait des mesures de solidarité, comme à Noël 1943, lorsque Jeanne Tétard, militante du PCF, collecte du pain auprès des communistes tchèques et allemandes. Les échanges d’informations (lors des Kommandos et transferts) entre Françaises et Tchèques sont réguliers60, ainsi que le trafic de fiches de santé au Revier61 pour protéger les faibles. Les détenues tentent de voler des vêtements depuis les stocks du camp. Le risque est double, car il fallait gagner la confiance des Polonaises encadrant ces Kommandos convoités, au risque d’une peine sévère. La décision était prise en toute conscience.
24Les rescapées témoignent de leurs formes de résistance, comme Élise Rival, déportée NN en 1943 : « résistance morale intense contre le travail de guerre et l’avilissement moral, où les Allemands entendaient anéantir l’âme et la dignité humaine »62. La résistance morale des déportées de France dans les camps est un des aspects les plus connus et les mieux retranscrits des récits publiés. L’organisation clandestine d’une vie collective sur le plan culturel et moral constituait une infraction au règlement des camps, où ce type d’activité, indépendante de l’encadrement du camp et échappant à tout contrôle, était réprimé. Alors que l’assistance spirituelle est refusée aux détenues, celles-ci organisent aussi clandestinement leurs cultes. C’est toutefois le sabotage qui fut l’expression collective la plus représentative, avec par exemple l’organisation d’un arrêt de travail et d’une minute de silence le 11 novembre 1944, à l’usine Siemens63.
Saboter l’effort de guerre
25Le sabotage est une forme de résistance64 qui poursuit dans le camp la lutte contre l’occupant. On évoque trop peu cette forme de résistance chez les femmes, alors qu’elle fut effective et fréquente. Les saboteuses furent des résistantes, des politiques ou des femmes raflées (qui par là même devinrent résistantes). En 1943, le sabotage est avec l’évasion le délit le plus grave, puni des peines les plus sévères, jusqu’à la mort en 1944 et 1945. On relève par exemple le sort de trois Françaises du Kommando de Kaufering, prises sur le fait et pendues à Flossenbürg65. Les Françaises arrivées en 1944 furent majoritairement mises au service des entreprises d’armement :
Quand on se trouve devant une munition qu’il faut remplir et visser de ses propres mains, les raisonnements sont loin et le déchirement cent fois plus douloureux que lorsqu’on vous met une pelle entre les bras. […] La cartouche, on sait qu’elle peut atteindre un avion français ou allié, et la peine, le déshonneur paraissent insupportables […].66
26Elles furent nombreuses à décider de saboter, choix dangereux menaçant leur vie à tout instant. Ce choix est d’autant plus héroïque que si en septembre 1944, la fin de la guerre pouvait paraître proche, cet espoir d’une libération rapide fut vite déçu. Malgré la conscience que la survie n’était pas assurée, de nombreuses détenues ont renouvelé leur choix de saboter à chaque occasion.
27Le sabotage se distingue du refus de travail (comme le refus collectif des Françaises à Torgau)67, car il n’est pas affiché et revendiqué, mais clandestin, actif. Il suppose une décision, concertée prudemment avec les camarades les plus proches68. Le choix est périlleux, car elles sont affaiblies et surveillées en permanence. Au départ, l’incompétence de certaines pour le travail manuel aura des résultats (chaînes ralenties ou interrompues) mis au crédit de leur incompréhension69. Mais elles sont alors punies et suivies de près par l’encadrement. Les ouvrières françaises et d’autres nationalités70 utilisaient deux techniques : le ralentissement, et la détérioration du produit fini en prenant soin de laisser le moins de traces71. Dans les deux cas, seule une partie de la production est touchée, de façon à ce que cela ne se voie pas. Les contrôles se relâchent fin 1944, ce qui permet de faire passer des lots défectueux. Le sabotage du Kommando Bekleidung de Ravensbrück, qui était chargé de doubler les uniformes avec des fourrures provenant des Juifs assassinés dans les camps, aurait été quelque peu efficace. Les détenues prenaient soin de ne pas consolider les coutures des vêtements, qui se déchiraient au premier mouvement, et elles rendaient les pantalons inutilisables, s’apprenant ensemble à demi-mot ou par gestes comment procéder.
Kommandos de travail
28En 1943, les Françaises arrivent dans un camp où il n’est plus guère possible d’échapper au travail forcé. Les fonctions d’encadrement des déportées sont déjà occupées, et leurs titulaires – des Allemandes et Tchèques communistes dans les administrations, des Polonaises à la tête des Blocks – sont quasi indéboulonnables. De plus, ces postes sont le prolongement de l’ordre SS et impliquent son application sur les autres détenues72, ce qui est inacceptable pour les Françaises qui, à l’instar de leurs médecins et infirmières, préférèrent quitter leurs seules fonctions au Revier plutôt qu’appliquer des ordres criminels73. Une autodiscipline collective s’impose dans leur groupe autour de valeurs morales qu’il est interdit de transgresser, sous peine d’ostracisme définitif. Toutefois, dans des Kommandos extérieurs, où elles étaient plus isolées, des Françaises ont eu une attitude plus « opportuniste »74. Celles qui arrivent à Ravensbrück en 1944 partent presque toutes en Kommandos extérieurs. Or jusqu’à septembre 1944, rester à Ravensbrück, c’est rester à proximité des entrepôts d’affaires pillées par les nazis, où l’on parvient à « organiser » objets, nourritures ou médicaments75, possibilité presque inexistante dans les Kommandos extérieurs. Les Françaises, enfin, furent nombreuses parmi les « disponibles », celles qui cherchaient à éviter tout travail pour le compte des nazis en se cachant, au péril de leur vie. Mais fin 1944, le repas du midi ne fut plus délivré que sur le lieu de travail : les « disponibles » (dont Anise Postel-Vinay ou Denise Dufournier) durent trouver un Kommando afin de ne pas mourir de faim. En fait, seule la fonction médicale fut acceptée par les Françaises au camp, mais elles durent parfois y renoncer plutôt qu’exécuter les ordres meurtriers des médecins nazis.
Détenues médecins et infirmières du Revier
29Le rôle des détenues médecins, qui ont réussi à s’implanter au Revier et permettent à leurs camarades un accès au soin, est fondamental pour la survie des Françaises. C’est la seule fonction où les Françaises atteignent une position moins défavorisée. De ce fait, elles y sont proportionnellement nombreuses : on y trouve des étudiantes (Marie-José Chombart de Lauwe, Anne Spoerry)76, des médecins (Louise Le Porz, Marie-Thérèse Herr, Suzanne Mengin, Yvonne de La Rochefoucauld, Denise Fresnel, Dora Rivière, Adélaïde Hautval, Suzanne Weinstein, Paulette Don Zimmet)77, des infirmières (Renée Lascroux, Rosine Crémieux), et des assistantes sociales avec une formation d’infirmière78. On mentionnera également Marie-Claude Vaillant-Couturier, qui fit le lien entre doctoresses françaises et soviétiques79. L’accès au Revier permit de soigner les malades les plus faibles, de contrer des sélections (quitte à être rouée de coups comme Louise Le Porz)80 ou de fournir des médicaments détournés (comme Paulette Don Zimmet qui fournit des fortifiants à Marie Médard)81.
30Plusieurs vont refuser de participer à des euthanasies et protester auprès des médecins nazis des mauvais traitements constatés :
Le sort des malades était décidé sans aucun égard quant à leur condition médicale et sans que je puisse donner mon avis. […] J’ai trouvé le moyen de cacher de vieilles femmes ou celles qui étaient trop malades.82
31Elles risquaient de perdre leur position (qui leur permettait de recevoir des vêtements propres, de la nourriture, une paillasse individuelle)83, et d’être renvoyées aux travaux plus durs84 ou d’être liquidées comme témoin gênant. Si on met à part Anne Spoerry, dont le comportement ambigu, voire criminel, est attesté par ses camarades85, aucun médecin en fonction ne semble avoir failli86. Toutes n’étaient pas employées au Revier, comme Paulette Don Zimmet, qui fit profiter ses camarades de son savoir en dehors des structures officielles, et dont les notes clandestines sur la situation sanitaire lui permirent de rédiger en 1946 sa thèse de doctorat de médecine concernant les conditions de survie au camp. Anne Noury, membre de Combat et NN, refuse longtemps de travailler sous la coupe des médecins nazis et n’accepte finalement que pour sauver des malades en février 194587. Le docteur Hautval, horrifiée par son passage comme soignante au Block 10 d’Auschwitz (où elle refuse de participer à des expériences sur des détenues), finit elle aussi par intégrer le Revier88 à Ravensbrück, juste avant l’évacuation du camp. La sélection d’entrée au Revier était aléatoire : ainsi, Marie-José Chombart de Lauwe postule au Revier et est nommée à la Kinderzimmer parce qu’il est établi que son père était un pédiatre renommé89.
32Les médecins nazis cherchaient à se débarrasser du plus grand nombre de malades, ne maintenant en vie que les détenues valides pour un travail jusqu’à la limite de leurs forces. Les Françaises ont vite compris que les desseins des médecins nazis s’inscrivaient dans des plans d’extermination des détenues, en éliminant des malades à qui on refusait les soins :
La Schwester SS chargée du block VIII […] se montrait très inhumaine envers les malades […]. Elle m’a à moi-même donné l’ordre de ne pas donner de médicaments aux malades ayant plus de 40 ans ou qui étaient trop émaciées. […] J’ai personnellement entendu Treite dire à Schwester Martha que les médicaments ne devaient pas être donnés aux malades âgées ni à celles qui seraient incapables de travailler.90
33De plus, les médecins internées avaient souvent un niveau de compétences médicales supérieur à celui des médecins nazis. D’après Nikolaus Wachsmann91, cette situation était courante dans le système des camps, où étaient affectés des médecins mal classés et de jeunes praticiens qui se faisaient la main sur les détenus avec une absence totale de scrupules. Le camp servait de réservoir humain aux expérimentations de sommités extérieures, exercées par exemple par Karl Gebhardt, qui avait sa propre clinique à proximité92. Signe de désintérêt pour les détenues, aucun gynécologue n’a figuré dans le personnel médical SS du camp ; Herta Oberheuser, la seule femme médecin, était généraliste93. Les jugements des détenues médecins sont durs pour les docteurs SS :
J’ai vu souvent opérer Treite. Je l’ai également assisté dans des opérations. Il travaillait avec une bonne technique chirurgicale, et sa technique était au-dessus de la moyenne ordinaire des chirurgiens, mais il ne manifestait aucun intérêt pour les malades ; l’intérêt technique de l’opération comptait beaucoup plus pour lui que la vie du patient.94
34Les détenues médecins subissaient la brutalité des docteurs SS, peut-être due au sentiment d’infériorité médicale de ces derniers, mêlé à un sentiment d’impunité et de toute-puissance. La participation des médecins SS à la politique d’extermination rend la situation dangereuse pour elles. Denise Fresnel assiste impuissante à des sélections au Revier par les médecins SS, sans égard pour les dossiers médicaux, ni pour ses avis95. La marge de manœuvre était faible pour celles qui résistaient, et la situation en 1945 y était plus dangereuse que privilégiée. Seule la solidarité entre médecins détenues (Françaises, Tchèques et Russes), qui travaillèrent globalement ensemble, permit de détourner des médicaments ou de truquer les listes des malades et les dossiers. Les Françaises auraient eu une attitude plus raide avec les SS, et les Russes auraient été plus pragmatiques96, essayant subrepticement de déjouer les ordres.
Face à l’extermination
À la fin de la guerre, la surpopulation des camps explose, passant de 315 000 détenus, femmes incluses, en moyenne en décembre 1943, à 524 000 en août 1944, et 714 000 en janvier 194597. C’est le moment où, à Auschwitz, l’extermination des Juifs connaît sa phase la plus radicale, ce qui a une répercussion sur l’ensemble du système concentrationnaire. Ce contexte d’aggravation générale des conditions de survie des prisonniers s’accompagne d’une augmentation inédite et importante de la mortalité à Ravensbrück. En effet, après une amélioration en 1943 du traitement des détenus des camps pour augmenter la productivité, l’automne 1944 est marqué à l’inverse par la décision d’éliminer les plus faibles et par l’exploitation des valides jusqu’à épuisement. Himmler anticipe une augmentation massive de la mortalité des femmes, considérées comme moins productives que les hommes, et aurait donné l’ordre dès septembre 1944 de tuer chaque mois 2 000 femmes98. Malgré le durcissement du régime des déportées, et les premières sélections au Revier, ces objectifs ne sont pas atteints. Une deuxième phase de l’extermination suit, en janvier 1945, lorsqu’une chambre à gaz entre en fonction à Ravensbrück, avec l’aide d’un Kommando venu d’Auschwitz99. Les déportées françaises vont être confrontées à l’extermination des plus faibles, parmi lesquelles justement nombre de leurs camarades plus âgées ou affaiblies.
Les bastonnades, les privations de nourriture sont multipliées. Elles visent de nombreuses femmes au motif qu’elles seraient trop faibles ou trop sales. L’extension des méthodes de punition hors cadre « réglementaire » à des fins d’extermination n’allant pas assez vite, on les transforme en opérations de tuerie de masse. La direction du camp organise la sous-alimentation et stoppe tous les travaux de maintenance, sauf ceux de l’aménagement de la chambre à gaz. Au Revier, les premières sélections ont lieu loin des regards (très vite, toutes les détenues en sont avisées), et sont de plus en plus violentes, avec des malades qui se défendent avec désespoir. A contrario, quelques Françaises décident d’accompagner des proches à la chambre à gaz, sacrifiant ainsi leurs vies, dont mère Marie Elisabeth ou Madeleine Tambour100. Des informations aidèrent les Françaises à déceler les signes précurseurs du projet de l’extermination à l’automne 1944 : augmentation de la fréquence des sélections, construction d’un deuxième crématoire ; puis activité constante des cheminées, augmentation quotidienne des cadavres dans le camp. Les Françaises organisent des stratégies, ne survivant que par l’entraide, se battant pour qu’il y ait des rescapées, preuves vivantes du massacre, qui pourront témoigner des meurtres des nazis, alors que ceux-ci tentent d’en faire disparaître les traces.
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Notes de bas de page
1Selon l’expression établie par la Fondation pour la mémoire de la déportation pour l’édition de son Livre-mémorial des déportés de France. Voir Fondation pour la mémoire de la déportation, Livre-mémorial des déportés de France, arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution, 1940-1945, Paris, Tirésias, 2004 ; Thomas Fontaine, Déporter. Politiques de déportation et répression en France occupée. 1940-1944, thèse de doctorat en histoire, Université Paris I, 2013. Plusieurs thèses sur la déportation par mesure de répression, citées plus loin, ont depuis été soutenues et publiées.
2Philippe Mezzasalma dir., Femmes en déportation. Les déportées de répression dans les camps nazis, 1940-1945, Nanterre, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2019. Pierre-Emmanuel Dufayel et al. dir., Femmes dans la déportation, transmettre d’hier à aujourd’hui, numéro spécial de En Jeu. Histoire et mémoires vivantes, 2021. Les thèses et articles sont référencés dans les notes suivantes.
3Catherine Lacour-Astol, Le genre de la Résistance. La Résistance féminine dans le Nord de la France, Paris, Presses de Sciences Po, 2015 ; Pierre-Emmanuel Dufayel, Un convoi de femmes. 1944-1945, Paris, Vendémaire, 2014.
4Peter Lieb, « Répression et massacres. L’occupant allemand face à la résistance française, 1943-1944 », Occupation et répression militaires allemandes. La politique de « maintien de l’ordre » en Europe occupée, 1939-1945, G. Eismann et S. Martens dir., Paris, Autrement, 2007, p. 169-185.
5Sur le camp de Ravensbrück, la base « Ego 39-45 » recense, en 2016, 152 récits autobiographiques publiés de 1945 à 2015. En ligne : [http://www.ego.1939-1945.crhq.cnrs.fr/index.php].
6Laurent Thiery, « La déportation des femmes depuis le ressort de l’OFK 670 de Lille ; un processus majoritairement judiciaire », Femmes en déportation. Les déportées de répression dans les camps nazis 1940-1945, P. Mezzasalma dir., Nanterre, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2019, p. 51-62.
7T. Fontaine, Déporter, thèse citée.
8À partir de maintenant, les Françaises désignent toutes ces déportées depuis la France. Les statistiques suivantes sont issues du dépouillement systématique du fichier des adhérentes de l’ADIR, qui regroupait plus de 50 % des rescapées. Philippe Mezzasalma, La déportation des femmes de France par mesure de répression 1940-1945, thèse de doctorat en histoire, Université Paris I, 2019.
9Comme Germaine Luttwig, condamnée pour cette raison en 1910 par un tribunal allemand de Lorraine.
10Malgré la réforme du Code civil de 1938, et la loi Renoult, qui suppriment l’incapacité civile de la femme mariée. Christine Bard, Les filles de Marianne. Histoire des féminismes, 1914-1940, Paris, Fayard, 1995, p. 365.
11Jacqueline Péry constatait que les déportées les plus endurantes « approchaient la trentaine, avaient déjà une vie derrière elles ». BDIC. Entretien avec l’auteure, 26/06/2001. Kv 62.
12Adélaïde Hautval, Médecine et crimes contre l’humanité. Le refus d’un médecin déporté à Auschwitz de participer aux expériences médicales, Paris, Éditions du Félin, 2019.
13BDIC. ADIR. Marie Fillet. F°delta Rés 797/VI/18. Fille de pasteur, éclaireuse unioniste, révoltée par les mesures antijuives, elle fait passer la ligne de démarcation à des enfants juifs. Elle est arrêtée par la Gestapo le 23 juin 1944, torturée, et déportée le 15 août 1944.
14BDIC. ADIR. Jacqueline Péry, entretien avec l’auteure, 22/06/2001. DV/62.
15France Hamelin, Femmes en prison dans la nuit noire de l’occupation, Paris, Tirésias, 2004, p. 74.
16BDIC. ADIR. Marie-Suzanne Binétruy, entretien avec l’auteure. 20/06/2001. DV/41.
17Fabrice Bourrée, « Marie-Hélène Lefaucheux », La Résistance en Île-de-France, DVD-Rom, AERI, 2004, AERI, 2004.
18Cécile Formaglio, « Les assistantes sociales dans la Résistance : d’une vocation professionnelle à la Résistance », Femmes en déportation. Les déportées de répression dans les camps nazis 1940-1945, P. Mezzasalma dir., Nanterre, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2019, p. 153-164.
19BAAVCC. Dossier de Denise Lauvergnat.
20Mireille Albrecht, Vivre au lieu d’exister, Paris, Éditions du Rocher, 2001.
21Marie Granet et Henri Michel, Combat. Histoire d’un mouvement de résistance de juillet 1940 à juillet 1943, Paris, PUF, 1957, p. 43-61.
22C. Formaglio, « Les assistantes sociales dans la Résistance : d’une vocation professionnelle à la Résistance », art. cité.
23Sonia Dayan-Herzbrun, « L’École de Francfort, la question des femmes, et le nazisme », Féminismes et nazisme, L. Kandel dir., Paris, Odile Jacob, 2004, p. 121-131.
24Gudrun Schwartz, « Les femmes SS. 1939-1945 », Féminismes et nazisme, L. Kandel dir., Paris, Odile Jacob, 2004, p. 86-95.
25AN. Archives de la Sipo-SD. Comptes rendus de manifestations de ménagères. F7 15 145.
26AN. Archives de la Sipo-SD. Grèves à Courbevoie. F7 15 142.
27Dès le début de l’Occupation, le commandement militaire allemand, chargé du maintien de l’ordre, prend des otages parmi la population, qu’il fait exécuter en cas d’attentats contre les troupes d’occupation. Les Allemands comptent de plus sur les autorités de Vichy pour retrouver les auteurs de ces actions, et les juger. Avec les bouleversements stratégiques de juin 1941, à la suite de l’invasion de l’URSS et l’augmentation du nombre d’attentats, cette politique est intensifiée en septembre 1941, avec l’organisation d’exécutions massives. Mais celles-ci font monter l’hostilité contre les Allemands dans la population française, et le commandement militaire obtient qu’on les remplace par des déportations en Allemagne. Voir Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville. Un camp allemand en France, 1940-1944, Paris, Tallandier, 2005, p. 32-46.
28Procédure de répression nazie prise en décembre 1941, permettant la déportation en Allemagne d’opposants réels ou supposés à l’occupant nazi en Europe de l’Ouest, et de les faire disparaître dans un secret absolu.
29Ibid., p. 532-541. Dès septembre 1942, des femmes sont sur les listes d’otages de la Sipo-SD.
30Union des femmes françaises, Les femmes dans la Résistance, Monaco, Éditions du Rocher, 1975, p. 114.
31Michel Dreyfus, « Suzanne Masson », Le Maitron, 2010. En ligne : [https://maitron.fr/spip.php?article120949].
32Comme Simone Schloss, condamnée à mort, exécutée trois mois après le verdict à Cologne, le 17 juillet 1942. André Rossel-Kirschen, Le procès de la Maison de la chimie, Paris, L’Harmattan, 2002, p. 74. Contrairement à elle, sa camarade Marie-Thérèse Lefebvre obtient sa grâce et est enfermée à Anrath.
33AN. CHDGM. Anne-Marie Boumier. 72 AJ 333.
34BDIC. ADIR. Dossier Jane Sivadon. F° delta rés 797/IV.
35M. Granet et H. Michel, Combat, ouvr. cité, p. 58-60.
36T. Fontaine, Les oubliés de Romainville, ouvr. cité, p. 530.
37Sicherheitspolizei und Sicherheitsdienst. Il s’agit de la Police de sûreté et du service de sécurité de la SS, en charge de l’instruction des politiques de répression.
38BDIC. Archives Procès Oberg-Knochen, séances des 22 au 24 février 1954. F° rés 334/81 et 335/58.
39AN. CHDGM. Irène Ottelard. 72 AJ 333.
40Lise Lesèvre, Face à Barbie. Souvenirs-cauchemars, de Montluc à Ravensbrück, Paris, Nouvelles éditions du Pavillon, 1987, p. 33-74.
41MRDB. Archives Tillion. Dossier des 27 000. Récit d’Anne-Marie Bauer.
42Jeannette Bardol-Brenot est agent de liaison de responsables syndicaux. Voir Daniel Grason, « Brenot Jeanne Françoise Augustine née Bardol », Le Maitron, 2022. En ligne : [https://maitron.fr/spip.php?article249282].
43F. Hamelin, Femmes en prison dans la nuit noire de l’occupation, ouvr. cité, p. 112
44AN. MPDR. Lucienne Bonnet, 5 mai 1945. F9/5568.
45AN. CHDGM. Hélène Jullien, 1957. 72 AJ 334.
46AN. MPDR. Jacqueline Péry, janvier 1946. F9/5568.
47Henriette Lasnet de Lanty, Sous la schlague, Paris, Éditions du Félin, 2018, p. 42.
48F. Hamelin, Femmes en prison dans la nuit noire de l’occupation, ouvr. cité, p. 118-122.
49Ibid.
50Marie-Elisa Cohen, Le Patriote résistant, no 575, septembre 1987.
51AN. CHDGM. Mme Bermudez. 72 AJ 333.
52AN. CHDGM. Mme Maier. 72 AJ 334.
53« La violence était l’essence même de l’esprit des SS des camps et les SS professionnels s’en imprégnaient », Nikolaus Wachsmann, KL. Une histoire des camps de concentration nazis, Paris, Gallimard, 2017, p. 156.
54Elissa Mailänder, « La violence des surveillantes des camps de concentration national-socialistes (1939-1945) : réflexions sur les dynamiques et logiques du pouvoir », Sciences Po, 2012. En ligne : [https://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/la-violence-des-surveillantes-des-camps-de-concentration-national-socialistes-1939-1945-ra-.html].
55Ce que rappelle Nikolaus Wachsmann : « Pour les détenus, la première gifle en plein visage était un rappel humiliant de leur servitude », N. Wachsmann, KL, ouvr. cité, p. 156.
56Germaine Tillion, Ravensbrück, Paris, Seuil, 1997, p. 198.
57BDIC. Marie-Suzanne Binétruy, entretien avec l’auteure, 20 juin 2001. DV 41(1-3).
58Nicolas Bertrand, L’enfer réglementé. Le régime de détention dans les camps de concentration, Paris, Perrin, 2015, p. 101.
59AN. Martha Desrumaux, récit, 1957. 72 AJ 333.
60Lise London, La mégère de la rue Daguerre. Souvenirs de Résistance, Paris, Seuil, 1995, p. 325.
61Censé être l’hôpital des détenues, il fut en fait utilisé pour exterminer les malades.
62AN. CHDGM. Élise Rival, 29 janvier 1958. 72 AJ 334.
63BDIC. ADIR. Notes de Maguy Saunier, juillet 1945. F° delta rés 797/VI.
64C’est le cas à Zwodau, AN. CHDGM. Mme Péquet, 1952. 72 AJ 333. Membre du réseau Alliance, déportée le 31 janvier 1944, son refus de travailler lui occasionna de nombreuses punitions.
65Anne Fernier, « Sabotage », Ravensbrück. Cahiers du Rhône, Association des déportées et internées de la Résistance, Neuchâtel, La Baconnière, 1946, p. 117.
66Ibid.
67AN. MPDR. Andrée Bureau, 31 mai 1945. F9/5568.
68A. Fernier, « Sabotage », chap. cité, p. 136.
69Anne Fernier coinça par mégarde la chaîne de cartouches dès sa première utilisation, et « un espoir sourd, une joie maligne [l’]envahirent », ibid.
70Des Polonaises à Holleischen devant succéder aux Françaises les interrogèrent sur leur rendement afin de ne pas faire plus, ibid., p. 134.
71« L’essentiel était de n’avoir jamais l’air de s’arrêter. On dévissait en ayant l’air de visser […]. Les conseils des contremaîtresses nous servirent d’indication pour un petit sabotage. […] Nous ne vissions à fond que des capsules déjà sabotées », ibid., p. 118.
72N. Bertrand, L’enfer réglementé, ouvr. cité, p. 119.
73NA. Procès de Ravensbrück. Jacqueline Héreil. RW 2/7/11. A. Hautval, Médecine et crimes contre l’humanité, ouvr. cité, p. 92. L’ensemble des sources, en particulier les nombreuses dépositions pour le procès de Ravensbrück, confirment cette attitude.
74Louise Le Porz accuse en 1945 une déportée française de Wattenstedt qui a profité du petit nombre de Françaises pour devenir Kapo. Louise Le Porz. AN. F9/5568.
75Micheline Maurel, Un camp très ordinaire, Paris, Éditions de Minuit, 1957, p. 42-45.
76AN. MPDR. Anne Spoerry, 11 mai 1945. F9/5568. CHDGM. Marie-José Chombart de Lauwe, juin 1957, sur la Kinderzimmer. 72 AJ 334.
77AN. MPDR. Louise Le Porz sur Ravensbrück au 2e semestre 1944, 8 mai 1945, F9/5568. Rapatriement de Suède. Fiches de Marie-Thérèse Herr, Suzanne Mengin, Yvonne de La Rochefoucauld, 1945, F9/3405 N. Marie-Thérèse Herr était anesthésiste et directrice d’un hôpital des Vosges de 1937 à 1942. Elle fut infirmière au camp, comme Suzanne Mengin, médecin du travail dans le Loiret, Yvonne de La Rochefoucauld médecin adjoint conseil de tutelle des mineurs à Paris. MRDB. Archives Tillion. Expérimentations pseudo-scientifiques, déposition du docteur Denise Fresnel (Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon. Archives Germaine Tillion. Instruction du procès de Ravensbrück à Hambourg. Deuxième déposition de Denise Fresnel, déportée, médecin au Revier de Ravensbrück, 28 juin 1946, document dactylographié de 12 pages). Dora Rivière. 72 AJ 333. Dora Rivière était ophtalmologue, membre de Combat, déportée le 31 janvier 1944, au Revier de mars 1944 à janvier 1945, puis médecin du Jugendlager, A. Hautval, Médecine et crimes contre l’humanité, ouvr. cité, p. 81-87. Paulette Don Zimmet-Gazel, Les conditions d’existence et l’état sanitaire dans les camps de concentration de femmes déportées en Allemagne, thèse de doctorat en médecine, no 1867, 1947. Marie-Louise Streisguth fut docteur au Revier des femmes de Mauthausen en 1945, MRDB. Archives Tillion. Dossier des 27 000.
78Interrogatoire de Jacqueline Héreil NA. Procès Ravensbrück. WO 235/305. 7 juin 1946.
79Antonina Nikiforova, Plus jamais ! Souvenirs, S. Ajzenberg trad., Moscou, Éditions en langues étrangères, 1957, p. 106-156.
80D. Fresnel, 28 juin 1946, doc. cité, p. 4.
81BDIC. ADIR. Marie Fillet, 2002. F° delta rés 797/IV.
82D. Fresnel, doc. cité, p. 4.
83J. Héreil, doc. cité.
84Ainsi Yvonne de La Rochefoucauld, chassée du Revier par un docteur SS, pour refus d’apprendre l’allemand. A. Nikiforova, Plus jamais !, ouvr. cité, p. 87. L’apprentissage de l’allemand médical était un préalable à l’entrée au Revier.
85Renée Lascroux et Jacqueline Héreil l’ont souvent vu frapper les malades.
86D. Fresnel, doc. cité, p. 4.
87AN. CHDGM. Anne-Marie Boumier, sur Anne Noury, 72 AJ 333.
88A. Hautval, Médecine et crimes contre l’humanité, ouvr. cité, p. 53.
89M.-J. Chombart de Lauwe, doc. cité., p. 166.
90D. Fresnel, doc. cité, p. 4.
91N. Wachsmann, KL, ouvr. cité, p. 230-231.
92François Bayle, Croix gammée contre caducée. Les expériences humaines en Allemagne pendant la Deuxième Guerre mondiale, Neustadt, Imprimerie nationale, 1950, p. 211-245.
93NA. Archives du procès de Ravensbrück. Déposition de Treite. WO 235/307.
94D. Fresnel, doc. cité, p. 4.
95Ibid.
96A. Nikiforova, Plus jamais !, ouvr. cité, p. 87-89.
97N. Wachsmann, KL, ouvr. cité, p. 847.
98BnF. Département des Manuscrits. Fonds Tillion. Notes prises pendant le procès de Hambourg, décembre 1946. Déposition de F. Suhren, 29 f. NAF 28481.
99AN. CHDGM. Déposition de J. Schwarzhuber 15/08/1946. 72 AJ 334.
100Germaine Tillion, Ravensbrück, ouvr. cité, p. 259-277.
Auteur
Docteur en histoire (Université Paris I), conservateur des bibliothèques, chef du service de la presse à la Bnf
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