L’orientation scolaire : choisir ou s’adapter ?
School careers guidance: choice or adaptation?
Loin d’aborder uniquement les métiers et les formations en milieu scolaire, l’orientation doit de plus en plus composer avec le renouvellement de questions classiques (faut-il promouvoir le remplissage des filières, au risque de reproduire leur composition sociale ? Doit-on inciter les élèves à anticiper leur professionnalisation, et soumettre ainsi le système éducatif aux évolutions projetées des marchés du travail ?) comme avec l’émergence d’interrogations plus récentes en matière d’inégalités...
Far from being a purely school-based approach to careers and training, careers guidance is increasingly having to deal with the resurgence of traditional questions (should we promote the practice of filling courses, at the risk of reproducing their social make-up? Should we encourage pupils to anticipate their professional future, thereby subjecting the education system to the projected changes in the labour markets?), as well as the emergence of more recent questions about gender-based inequali...
Note de l’éditeur
Avec les contributions de Sylvie Amici, François Beckrich, Gérard Heinz, Noémie Olympio et Sophie Orange.
Éditeur : ENS Éditions
Lieu d’édition : Lyon
Publication sur OpenEdition Books : 14 octobre 2024
ISBN numérique : 979-10-362-0716-7
DOI : 10.4000/12h9z
Collection : Entretiens Ferdinand Buisson
Année d’édition : 2024
ISBN (Édition imprimée) : 979-10-362-0769-3
Nombre de pages : 66
Introduction
Hélène Buisson-Fenet
L’orientation scolaire : choisir ou s’adapter ?Le point de vue des chercheurs
Sophie Orange
La fabrique des « choix éclairés » d’orientationLe point de vue des praticiens
Réagir ensemble
Apolline Sauvage et Régis Guyon
Éclairer les décisions d’orientation des élèves : prendre le travail du choix au sérieuxLoin d’aborder uniquement les métiers et les formations en milieu scolaire, l’orientation doit de plus en plus composer avec le renouvellement de questions classiques (faut-il promouvoir le remplissage des filières, au risque de reproduire leur composition sociale ? Doit-on inciter les élèves à anticiper leur professionnalisation, et soumettre ainsi le système éducatif aux évolutions projetées des marchés du travail ?) comme avec l’émergence d’interrogations plus récentes en matière d’inégalités sexuées de parcours, d’autocensure des élèves de milieux populaires, d’inclusion scolaire et professionnelle des élèves en situation de handicap… En individualisant leur accompagnement et en reconnaissant l’importance du développement personnel dans la fabrique des choix scolaires et de ce qu’ils autorisent, les conseillers d’orientation de l’Éducation nationale – devenus les psychologues de l’Éducation nationale depuis la circulaire d’avril 2017 – consolident à leur manière une conception psychologisante du « projet » de l’élève. Prescripteurs d’orientations institutionnelles dans un secteur scolaire soumis au feu de la critique, ouvert à d’autres formes d’interventions, n’illustrent-ils pas une mission et un « métier impossible » dans une conjoncture où l’institution scolaire n’en finit pas de chercher à se recomposer ?
Far from being a purely school-based approach to careers and training, careers guidance is increasingly having to deal with the resurgence of traditional questions (should we promote the practice of filling courses, at the risk of reproducing their social make-up? Should we encourage pupils to anticipate their professional future, thereby subjecting the education system to the projected changes in the labour markets?), as well as the emergence of more recent questions about gender-based inequalities in career paths, the self-censorship of pupils from working-class backgrounds, the educational and professional inclusion of pupils with disabilities, and so on. By individualising their support and recognising the importance of personal development in the making of educational choices and what they allow, the guidance counsellors of the French Ministry of National Education – who have become the psychologists of the French Ministry of National Education since the circular of April 2017 – are in their own way consolidating a psychologising conception of the pupil’s “project”. As prescribers of institutional guidance in a school sector under fire from critics and open to other forms of intervention, are they not an example of an “impossible profession” and mission at a time when the school institution is constantly seeking to recompose itself?
ENS de Lyon
Directeur adjoint de l’Institut français de l’éducation, ENS de Lyon
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