L'écran de nos pensées
Stanley Cavell, la philosophie et le cinéma
Our Thoughts Viewed. Stanley Cavell, Philosophy and Film
Grande voix de la philosophie américaine du vingtième siècle, Stanley Cavell (1926-2018), héritier de Wittgenstein, s’est attaché sa vie durant à élargir le champ de la philosophie aux arts au service d’une philosophie du « langage ordinaire ». Jeune philosophe, nommé professeur à Harvard, il explora dans un séminaire d’esthétique, vingt ans avant Deleuze, le lien entre philosophie et cinéma. De Frank Capra à George Cukor, Terrence Malick, Arnaud Desplechin ou les frères Dardenne, un fil court...
Great voice of the twentieth-century American philosophy, Stanley Cavell (1926-2018), heir to Wittgenstein, has devoted his life to broadening the field of philosophy to the arts in the service of a philosophy of "ordinary language". As a young philosopher, appointed professor at Harvard, he explored in a seminar of aesthetics, twenty years before Deleuze, the link between philosophy and cinema. A common thread runs throught Frank Capra to George Cukor, Terrence Malick, Arnaud Desplechin or th...
Éditeur : ENS Éditions
Lieu d’édition : Lyon
Publication sur OpenEdition Books : 3 mai 2022
ISBN numérique : 979-10-362-0415-9
DOI : 10.4000/books.enseditions.40431
Collection : Tohu Bohu
Année d’édition : 2021
ISBN (Édition imprimée) : 979-10-362-0413-5
Nombre de pages : 298
Élise Domenach
IntroductionPartie I. Projections du monde : comment le sens vient aux films
Richard Moran
Thierry Bessy et Christian Viviani (trad.)
Chapitre 1
Reconnaissance, trahison et domaine photographique de l’expression chez Stanley CavellÉlise Domenach
Chapitre 2
La « vérité du scepticisme » au cinéma : critères, induction, projection, éducationJean-Michel Frodon
Chapitre 3
Les films comme « mystères laïcs ». Sur quelques usages critiques contemporains de La projection du mondeStanley Cavell et Élise Domenach
Élise Domenach (trad.)
Chapitre 4
Les voix off féminines et le silence de Terry. Entretien avec Stanley CavellPartie II. Conversation, entre le bonheur et les larmes : comédies et mélodrames
Stanley Cavell et Élise Domenach
Élise Domenach et Sandra Laugier (trad.)
Chapitre 5
Shakespeare, Hollywood et la philosophie américaine. Entretien avec Stanley CavellStanley Cavell, Arnaud Desplechin, Sandra Laugier et al.
Chapitre 6
Stanley Cavell et Arnaud Desplechin. Éléments d’une conversationClaire Simon
Chapitre 8
« Femmes inconnues » au planning familial. Notes sur Les Bureaux de Dieu (2008)Stephen Mulhall
Thierry Bessy, Gabriel Bortzmeyer, Élise Domenach et al. (trad.)
Chapitre 9
La réalité mélodramatique du cinéma et de la littérature : Cavell et Diamond, Coetzee et HughesPartie III. Critique, autobiographie et éducation morale avec le cinéma
Hugo Clémot
Chapitre 12
Ordinaire, cinéma et caducité. À propos de « Qu’advient-il des choses à l’écran ? »Andrew Klevan
Sophie Walon (trad.)
Chapitre 13
Notes sur Stanley Cavell et la critique philosophique du cinémaLuc Dardenne
Chapitre 15
La rencontre d’autrui chez Levinas et chez Cavell. Le silence de l’écoute et de l’asymétrie muetteWilliam Rothman
Thierry Bessy (trad.)
Chapitre 16
« Excerpts from Memory ». Autobiographie, cinéma et prose philosophique de la double existence chez Stanley CavellStanley Cavell
Christian Fournier (trad.)
Conclusion
Discours de réception du Doctorat honoris causa de l’École normale supérieure de Lyon, le 7 mai 2010Grande voix de la philosophie américaine du vingtième siècle, Stanley Cavell (1926-2018), héritier de Wittgenstein, s’est attaché sa vie durant à élargir le champ de la philosophie aux arts au service d’une philosophie du « langage ordinaire ». Jeune philosophe, nommé professeur à Harvard, il explora dans un séminaire d’esthétique, vingt ans avant Deleuze, le lien entre philosophie et cinéma. De Frank Capra à George Cukor, Terrence Malick, Arnaud Desplechin ou les frères Dardenne, un fil court, celui des lectures philosophiques de Stanley Cavell et des films qu’elles ont inspirés. Peu d’œuvres philosophiques ont autant marqué la création cinématographique et le champ des études cinématographiques que celle du philosophe de Harvard. De son chef-d’œuvre de 1971, La projection du monde, à ses derniers écrits sur le mélodrame, l’autobiographie et la critique, en passant par son livre sur la comédie hollywoodienne des années 1940, cet ouvrage éclaire l’ensemble de sa pensée. Il donne aussi la parole à trois cinéastes qui l’ont connu et qui ont été inspirés par ses écrits : Luc Dardenne, Arnaud Desplechin et Claire Simon. Il se penche, enfin, sur le lien que Cavell a entretenu avec Terrence Malick à Harvard dans les années 1960, jetant les bases d’une pensée du cinéma qui prend son départ dans notre expérience aussi bien collective qu’intime des films. Cette expérience qui nous unit ou nous rapproche des autres. Et qui nous permet aussi, plongeant en nous-mêmes, de nous éduquer.
Great voice of the twentieth-century American philosophy, Stanley Cavell (1926-2018), heir to Wittgenstein, has devoted his life to broadening the field of philosophy to the arts in the service of a philosophy of "ordinary language". As a young philosopher, appointed professor at Harvard, he explored in a seminar of aesthetics, twenty years before Deleuze, the link between philosophy and cinema. A common thread runs throught Frank Capra to George Cukor, Terrence Malick, Arnaud Desplechin or the Dardenne brothers, amongst others: They are all underpinned by Stanley Cavell’s philosophical readings of films and the films that they inspired. Few philosophical works have proved so influential in cinema and so deeply transformative in the field of film studies as that by the Harvard philosopher. From his 1971 masterpiece, The World Viewed , to his famous book on Hollywood comedy in the ‘40s and his later essays on melodrama, autobiography, and criticism, this book brings to light the entire breadth of Cavell’s philosophy. It gives voice to three filmmakers who knew him and drew inspiration from his writing: Luc Dardenne, Arnaud Desplechin and Claire Simon. It also examines the relation between Cavell and Terrence Malick at Harvard in the ’60s. This is when he laid the foundations for a philosophical approach to film that departs from our collective as well as intimate experience of films, showing how the experience unites us. For Cavell, not only do films bring us closer to each other, they also bring individuals to dive deeply into themselves and learn.
Maîtresse de conférences en études cinématographiques à l’ENS de Lyon, habilitée à diriger des recherches, membre de l’Institut d’Asie Orientale (CNRS) et critique de cinéma pour la revue Esprit. Traductrice et éditrice d’ouvrages de Stanley Cavell (Le cinéma nous rend-il meilleurs ?, Un ton pour la philosophie, Philosophie des salles obscures). Auteure de Stanley Cavell, le cinéma et le scepticisme (2011), Fukushima en cinéma. Voix du cinéma japonais (2015), et de Le paradigme Fukushima au cinéma (à paraître en 2022).
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