Liminaires
p. 9
Texte intégral
1Francis Ponge est né avec le siècle, ou plutôt, en 1899, avec un léger décalage qui signe peut-être ironiquement une appartenance critique : à côté du surréalisme, en relation proche et ambiguë à la famille NRF, en dialogue tendu avec les idéologies humanistes, politiques et autres, en fréquentation sensible des ateliers contemporains (de Braque à Fautrier), en camaraderie querelleuse avec les avant-gardes ultimes, celles des années soixante. Il aura sans doute été celui des « grands » poètes de sa génération (Artaud, Breton, Michaux…) à qui incombait la tâche difficile de conduire le plus explicitement la poésie dans ses derniers retranchements. De cette situation exemplaire un Colloque de Cerisy, en 1975, avait très utilement pris la mesure. Plus de vingt ans après, la collection de la Pléiade accueillait le premier volume des Œuvres de Francis Ponge.
2Sous le titre Ponge, résolument, le Colloque international organisé à l’École normale supérieure de Fontenay / Saint-Cloud puis à l’Université de Pennsylvanie, à Philadelphie en avril 1999, se proposait un objectif à double détente : montrer tout d’abord que la lecture de ce poète s’était désormais affranchie de l’alternative entre parti-pris des choses (Ponge réaliste) et compte-tenu des mots (Ponge formaliste), et désigner l’émergence de nouvelles questions négligées jusqu’alors : Ponge et la question du religieux, Ponge et le modèle scientifique, Ponge et la pratique de la mémoire, par exemple. Interroger ensuite ce qui dans la modernité poétique la plus immédiate est suscité, directement ou indirectement, par son projet, et le développement de son œuvre (auquel nous n’avons pas fini d’assister). C’est ce que voulait signifier la présence, dans ce Colloque du centenaire, d’abord scientifique, d’écrivains et de poètes contemporains.
3Nous avons souhaité, pour conserver à cet ensemble, et conformément aux principes qui soutenaient la pratique de Francis Ponge, toute sa pertinence et sa dynamique « circonstancielles », le publier dans sa totalité, même si telle ou telle intervention a pu, depuis, trouver sa place en d’autres lieux. Nous remercions auteurs et éditeurs concernés de nous avoir autorisés à le faire.
4Jean-Luc Steinmetz, Réseaux poétiques, Paris, José Corti, 2000.
5Gérard Farasse, Amour de lecteur, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2001.
6Philippe Bonnefis, « Comédies de la fin », Objet : Ponge, dirigé par Gérard Farasse, Paris, Éditions L’improviste, à paraître en 2004.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Rêver d’Orient, connaître l’Orient
Visions de l’Orient dans l’art et la littérature britanniques
Isabelle Gadoin et Marie-Élise Palmier-Chatelain (dir.)
2008
Littératures francophones
Parodies, pastiches, réécritures
Lise Gauvin, Cécile Van den Avenne, Véronique Corinus et al. (dir.)
2013
Investigations: The Expanded Field of Writing in the Works of Robert Morris
Katia Schneller et Noura Wedell (dir.)
2015
Corps/texte. Pour une théorie de la lecture empathique
Cooper, Danielewski, Frey, Palahniuk
Pierre-Louis Patoine
2015
Traduire-écrire
Cultures, poétiques, anthropologie
Arnaud Bernadet et Philippe Payen de la Garanderie (dir.)
2014
Les nouvelles écritures biographiques
La biographie d'écrivain dans ses reformulations contemporaines
Robert Dion et Frédéric Regard (dir.)
2013