Notices des recueils périodiques dépouillés
p. 77-357
Texte intégral
1titre : L’Abeille littéraire. Bibliothèque universelle. Revue des feuilletons. Histoires, voyages, romans, nouvelles, poésies, beaux-arts, esquisses et tableaux de mœurs, procès célèbres, articles de genre, modes, etc.
2 adresse : rue du Houssaye, 3
3 imprimeur : Imprimerie d’Éd. Proux et Ce, rue Neuve-des-Bons-Enfans, 3.
4 dates de publication : 1844-1848 ; mensuel
5 numéros dépouillés : janvier, juillet-décembre 1847
6 directeur : Richet
7 orientation : recueil de feuilletons et de chroniques diverses, L’Abeille littéraire se donnait pour mission de faire connaître « les meilleures publications françaises et étrangères ».
8 chroniques : Science et aventures ; Les originaux de notre époque ; Les nouvelles industries et les nouvelles découvertes ; Les annales du crime et de l’erreur ; Les théâtres vus de la coulisse ; La fleur des feuilletons ; Scènes et anecdotes contemporaines
9 illustrations : non illustré, à part quelques rares culs-de-lampe et quelques lettres ornées
10 principaux collaborateurs : P. Armandie, C.-Hippolyte Castille, Alphonse Duchesne, Paul Ferney, Augustin Planche, L. Jacob, Jules Janin. Certaines chroniques ne sont pas signées.
11 abonnement : « On s’abonne aussi aux bureaux des messageries, et chez tous les principaux libraires de France et de l’étranger » (janvier 1847).
12 notes : « L’Abeille sera […] fidèle à son titre ; elle butinera partout : elle ne laissera sans les visiter aucun champ et aucunes fleurs. Son miel ne sera pas seulement réservé aux personnes curieuses de s’instruire, aux hommes de lettres et aux savans. Il sera pour tous ; – femmes et gens du monde ; – industriels et hommes politiques ; nous recueillerons à l’étranger même, partout où la civilisation donne ses produits, en Allemagne, en Angleterre, en Amérique, les élémens de son parfum et de sa saveur. […] Sous une forme vive et amusante, – portraits d’hommes célèbres, anecdotes contemporaines, descriptions et tableaux extraits des voyageurs récens, romans empruntés aux plus brillans et aux plus célèbres romanciers de tous les pays et de toutes les langues d’Europe ; – nous espérons donner une idée exacte du mouvement général de la civilisation. Nous penserons surtout aux classes populaires et bourgeoises, à l’amélioration de leur bien-être, à l’instruction et aux jouissances intellectuelles qu’elles recherchent avec tant d’ardeur ; et nous laisserons aux érudits de profession l’honneur et la fatigue des travaux dont ils s’occupent spécialement » (« À nos abonnés », janvier 1847, p. 3).
13 titre : L’Ami de la religion et du roi, journal ecclésiastique, politique et littéraire. Le titre varie : L’Ami de la religion, journal ecclésiastique, politique et littéraire (août 1830 - juin 1862)
14 adresse : Librairie ecclésiastique d’Adrien Le Clere et Cie, imprimeurs de N.S.P. le Pape et de Mgr l’Archevêque, quai des Augustins, n° 35, Paris
15 imprimeur : Librairie ecclésiastique d’Adrien Le Clere et Cie, imprimeurs de N.S.P. le Pape et de Mgr l’Archevêque, quai des Augustins, n° 35, Paris (1828) ; Librairie ecclésiastique d’Adrien Le Clere et Cie, imprimeurs-libraires, quai des Augustins, n° 35, Paris (1833)
16 dates de publication : 1814-1862 ; périodicité variable : quotidien, deux fois ou trois fois par semaine, selon les époques
17 numéros dépouillés : 14 août 1816 - 10 août 1822 ; 14 août 1824 - 10 novembre 1824 ; 14 mai - 10 novembre 1828 ; 1er novembre 1832 - 31 janvier 1833
18 directeur : Adrien Le Clere (gérant)
19 orientation : périodique catholique et royaliste : mélanges d’actualités (Église catholique, philosophie, histoire, morale et littérature), comptes rendus
20 chroniques : Nouvelles ecclésiastiques ; Nouvelles politiques ; Chambre des pairs ; Chambre des députés ; comptes rendus
21illustrations : la page titre de chaque volume est ornée d’une vignette
22 principaux collaborateurs : aucun article n’est signé
23 abonnement : en 1816, le prix de l’abonnement est de 28 francs pour l’année, 15 francs pour six mois, et 8 francs pour trois mois. Selon l’« Avis » paru dans le numéro du 30 juillet 1828, « Ce Journal paroît les mercredi et samedi de chaque semaine ; prix pour la France 8 francs pour trois mois, 15 francs pour six mois, et 28 francs pour l’année, franc de port : pour les pays étrangers, la Suisse exceptée, 9 francs 50 cent. pour trois mois, 18 francs pour six mois et 33 francs pour l’année. Chaque trimestre formant un volume, on ne peut souscrire que des 12 février, 12 mai, 12 août et 12 novembre, époques où commence chaque volume. Les lettres et envois d’argent doivent être affranchis et adressés à M.Ad. Le Clere, au bureau de ce journal. »
24 ARR 31 août 1816, p. 92. « Nouvelles politiques », non signé. – « L’Observateur Autrichien, journal semi-officiel, publié à Vienne, contient des nouvelles réflexions sur la licence des journaux publiés dans les Pays-Bas par des François bannis. Il s’étonne que dans un État qui confine à la France, et dont les intérêts sont liés avec la stabilité et l’ordre actuel en France, on proclame impunément des principes révolutionnaires, des calomnies atroces et des provocations à la révolte. Assurément, dit-il, on ne permettroit, ni en France, ni en Allemagne, l’impression d’une feuille périodique dans laquelle on exciteroit les Flamands à se soulever contre leur réunion à la Hollande. Il faut espérer que la sagesse du gouvernement des Pays-Bas fera cesser enfin un désordre qui alarmeroit tous les souverains. »
25 ARR 11 septembre 1816, p. 140. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le brevet d’imprimeur du Roi qui avoit été conféré à M. Michaud est révoqué, parce qu’il a imprimé les écrits de l’abbé Vinson et de l’abbé Fleury. »
26 ARR 23 novembre 1816, p. 59-60. « Nouvelles politiques », non signé. – Sur la condamnation de François Gelion, ouvrier imprimeur, Chassaignon, imprimeur-libraire, et Amable Gaillard, ouvrier compositeur, pour avoir altéré le discours du Roi prononcé le 16 mars 1815 devant la Chambre des députés. En imprimant le discours, ils ont fait « des additions et des retranchemens à leur convenance » (p. 59). Gelion a été condamné à deux ans de prison, Chassaignon à six mois et Gaillard à trois mois, et, tous les trois solidairement, à une amende de 5000 francs.
27 ARR 8 mars 1817, p. 118. « Nouvelles politiques », non signé. – « L’imprimeur Patris, chez lequel on avoit saisi la brochure Sur l’Amnistie accordée par l’ordonnance du 13 novembre 1816, aux militaires qui ont suivi le Roi à Gand, a été arrêté ces jours derniers » (p. 119).
28 ARR 12 mars 1817, p. 141. « Nouvelles politiques », non signé. – L’imprimeur Patris, arrêté pour avoir imprimé une brochure, Sur l’Amnistie accordée par l’ordonnance du 13 novembre 1816, aux militaires qui ont suivi le Roi à Gand, a été invité par la cour à faire connaître l’auteur du pamphlet. Sur son refus, l’avocat du Roi a conclu contre lui à trois mois de prison, 1000 francs d’amende et 2 000 francs de caution.
29 ARR 15 mars 1817, p. 159-160. « Nouvelles politiques », non signé. – L’imprimeur Patris, chez lequel on avait saisi la brochure Sur l’Amnistie accordée par l’ordonnance du 13 novembre 1816, aux militaires qui ont suivi le Roi à Gand, a été condamné à trois mois de prison, 50 francs d’amende et 200 francs de cautionnement.
30ARR 28 mai 1817, p. 80. « Nouvelles politiques », non signé. – « Les étrangers, rédacteurs de diverses feuilles à Bruxelles, Anvers et Gand, ont reçu ordre de quitter le royaume des Pays-Bas dans le délai de huit jours ; en conséquence, Cauchois le Maire et Guyet, rédacteurs du Vrai Libéral, ont fait, dans leur journal, leurs adieux au public. Ils doivent être conduits aux frontières par la maréchaussée. Cette mesure atteint également Lallemand, rédacteur du Journal de la Flandre orientale, et Brissot, rédacteur du Journal constitutionnel d’Anvers. »
31 ARR 5 juillet 1817, p. 241-248. « Sur les sociétés bibliques », non signé. – Analyse d’une lettre de l’archevêque de Gnese, primat de Pologne, à l’évêque d’Arras contre les sociétés bibliques qui se répandent en Europe. Joint un bref sur le même sujet de la part du pape Pius VII. L’auteur cite à la fin de son article un théologien anglican, M. O’Callaghan, qui se dit du même avis : « Cet auteur pense, avec raison, que les trois quarts des hommes ont besoin qu’on leur explique la Bible ; qu’une simple lecture du texte, sans instructions, ne fera pas d’effet sur eux, et que leurs yeux resteront fermés à la lumière si on ne les met pas sur la voie » (p. 248).
32 ARR 16 juillet 1817, p. 289-296. « Sur les sociétés bibliques. Second article », non signé. – Dénonce les activités des sociétés bibliques et parle de leur influence néfaste. Se moque des affirmations et des chiffres émis par la société de Londres, qui, selon l’auteur, parle d’une « activité prodigieuse, envoyant des agens d’un bout du monde à l’autre, et faisant circuler des cargaisons de Bibles depuis le Groenland jusqu’à la Nouvelle-Hollande » (p. 289). Parle également des sociétés secondaires, formées à l’imitation de la société anglaise, dont une société en France, la Société biblique catholique : « Elle fait imprimer des Bibles et des portions de la Bible ; elle les distribue avec profusion. On les envoie dans les maisons, dans les écoles, dans les campagnes ; on les donne aux passans dans la rue et sur les grands chemins, et peut-être quelques-uns de nos lecteurs ont-ils fait de ces rencontres singulières, et ont-ils reçu de ces présens inattendus. […] Le grand distributeur est, dit-on, M. Frédéric Leo, protestant » (p. 295).
33 ARR 3 septembre 1817, p. 97-100. « Sur la réimpression de quelques bons ouvrages », non signé. – L’auteur félicite plusieurs éditeurs qui « attachent leur nom à des entreprises honorables, et travaillent à multiplier quelques-unes des meilleures productions du dernier siècle » (p. 97). Il nomme, entre autres, MM. Le Bel (Versailles), Méquignon (Paris), et Demonville (Paris).
34 ARR 3 décembre 1817, p. 108-109. « Nouvelles politiques », non signé. – « Un imprimeur anglois, nommé Jacques Williams, demeurant à Portsea, dans le comté de Southamton, a été traduit devant la cour du banc du roi, comme éditeur de deux pamphlets impies et blasphématoires copiés sur les parodies du Credo et des litanies originairement publiées par Houe. Il a été condamné, pour le premier écrit, à huit mois de prison et 100 liv. sterl. d’amende, et pour le second, à quatre mois de prison et 500 liv. sterl. de caution de sa bonne conduite » (p. 108-109).
35 ARR 13 décembre 1817, p. 158-160. « Chambre des députés », non signé. – Rapport de la séance du 11 décembre sur la discussion sur un projet de loi relatif aux abus de la presse et aux journaux.
36 ARR 17 décembre 1817, p. 172-176. « Chambre des députés » non signé. – Compte rendu des séances des 12, 13 et 14 décembre sur le projet de loi relatif aux abus de la presse et aux journaux, dans lequel on propose « un juri [sic] spécial et pour les journaux des cautionnemens et des amendes » (p. 173).
37 ARR 20 décembre 1817, p. 191-192. « Chambre des députés » non signé. – Compte rendu des séances des 15, 16, 17 et 18 décembre sur le projet de loi relatif aux abus de la presse et aux journaux.
38ARR 24 décembre 1817, p. 205. « Chambre des pairs », non signé. – Le 22 décembre, le garde des sceaux a apporté le projet de loi sur les journaux, adopté trois jours plus tôt par la Chambre des députés, devant la Chambre des pairs pour discussion.
39 ARR 27 décembre 1817, p. 221. « Chambre des pairs », non signé. Le 22 décembre, la chambre a renvoyé le projet de loi sur les journaux à l’examen d’une commission, composée de MM. le marquis Dessolle, de Lally-Tollendal et de Marbois, de M. le comte Abrial et de M. le vicomte de Lamoignon.
40 ARR 7 janvier 1818, p. 270. « Nouvelles politiques », non signé. « On vient d’imprimer et de réunir les opinions de MM. Cornet d’Incourt, de Marcellus et Clausel, sur un article additionnel à la loi sur la presse, tendant à réprimer le débit des ouvrages contre la religion. On y a joint la déclaration de M. le garde des sceaux sur ce sujet. Les amis de la religion espèrent que cette réclamation ne sera pas vaine » (p. 270).
41 ARR 7 janvier 1818, p. 270. « Chambre des pairs », non signé. Le 5 janvier, lors d’une séance publique, le garde des sceaux, accompagné d’autres ministres et conseillers d’État, a présenté à la chambre le projet de loi sur la liberté de la presse, tel qu’il a été adopté par la Chambre des députés, avec les divers amendements qui ont été consentis par le roi.
42 ARR 21 janvier 1818, p. 332. « Chambre des pairs », non signé. Discussion du rapport fait au nom de la commission par M. le marquis de Pastoret, le 15 janvier, sur la loi de la liberté de la presse.
43 ARR 28 janvier 1818, p. 364. « Nouvelles politiques », non signé. – « Conformément aux conclusions du ministère public, le sieur Scheffer, auteur de De l’État de la liberté en France, a été condamné, par le tribunal de police correctionnelle, à trois mois de prison, 200 fr. d’amende, 1000 fr. de cautionnement et aux frais. Son écrit a été déclaré séditieux, contraire au respect dû à la Charte, calomnieux envers le gouvernement et les particuliers. L’imprimeur Gillé a été mis hors de cause » (p. 364).
44 ARR 28 janvier 1818, p. 365-366. « Chambre des pairs », non signé. – La proposition de loi sur la liberté de la presse est votée. « Ce scrutin a eu un résultat inattendu et contraire à ce qui avoit précédé. Sur 161 votans, il n’y en a eu que 59 pour la loi ; 102 ont voté contre. En conséquence, elle est rejetée » (p. 366).
45 ARR 21 février 1818, p. 36. « Chambre des députés », non signé. – Le 17 février, M. Dupont de l’Eure a relancé la proposition tendant à assurer l’exercice constitutionnel de la liberté de la presse, le projet étant conforme à celui qui avait été rejeté par la Chambre des pairs. Seule a été modifiée la disposition relative au jury.
46 ARR 7 mars 1818, p. 110. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le libraire Plancher s’est rendu appelant du jugement qui le condamnoit à trois mois de prison, comme éditeur du Courrier des Chambres » (p. 110).
47 ARR 11 mars 1818, p. 125. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le tribunal de police correctionnelle a condamné à 150 francs d’amende et 200 francs de dommages et intérêts, M. Renaud, éditeur de La Bibliothèque historique, pour avoir inséré dans son recueil la traduction françoise du Concordat de Léon X, faite par M. Audin, et dont M. Beaucé s’étoit rendu éditeur. Le même tribunal a prononcé son jugement dans l’affaire du Furet et de la Pétition aux chambres. Ces deux écrits ont été déclarés clandestins, calomnieux, injurieux au Roi et au gouvernement. Leur saisie a été déclarée bonne et valable, et ils demeureront supprimés. Le tribunal a jugé que Tandron père étoit convaincu des délits à lui imputés ; et l’a condamné à cinq mois d’emprisonnement, 400 francs d’amende, 300 francs de cautionnement, cinq ans d’interdiction de ses droits civils, et autant de surveillance » (p. 125).
48 ARR 4 avril 1818, p. 238. « Nouvelles politiques », non signé. – « Tandron père, qui avoit appelé à la cour royale du jugement porté contre lui, a obtenu une diminution de quatre ans sur les cinq de surveillance, et la suppression des cinq années d’interdiction ; mais la cour a maintenu les cinq mois de prison, et les 400 fr. d’amende » (p. 238). Il s’agit de la publication du Furet et de la Pétition aux chambres, deux écrits qui ont été déclarés clandestins, calomnieux, injurieux au Roi et au gouvernement.
49 ARR 25 avril 1818, p. 334. « Chambre des députés », non signé. – Discussion dans le contexte de la commission du budget. Rapport sur la proposition de M. de Puymaurin, tendant à assujettir aux mêmes droits que les journaux les ouvrages périodiques paraissant à des époques indéterminées. L’amendement n’a pas été approuvé.
50 ARR 27 mai 1818, p. 77-78. « Nouvelles politiques », non signé. – Le tribunal de police correctionnelle a condamné Amédée Ferret, auteur de L’Homme gris, à deux ans d’emprisonnement, 3 000 francs d’amende, cinq ans d’interdiction des droits civils, et 3000 francs de cautionnement. Le libraire Lhuillier a été condamné à un mois d’emprisonnement et 1000 francs d’amende. La saisie et confiscation des numéros 7, 8 et 9 est maintenue, à cause du caractère irréligieux et séditieux de la publication.
51 ARR 27 mai 1818, p. 79. « Sur le livre du Père Michel », non signé. – Compte rendu de l’audience de l’auteur, Louis Tartarain, et de l’éditeur, Poulet fils, à propos du Livre à quinze sous, ou Politique de poche à l’usage des gens qui ne sont pas riches, par le Père Michel. Le caractère séditieux et calomniateur de l’ouvrage a valu à l’auteur six mois d’emprisonnement et 2000 francs d’amende et à l’éditeur trois mois de prison et 5000 francs d’amende.
52 ARR 8 juillet 1818, p. 272. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le roi de Danemarck a ordonné que quiconque feroit imprimer un écrit contenant des expressions injurieuses et choquantes contre des souverains étrangers en relation d’amitié avec le Danemarck, seroit responsable et puni, soit qu’il fût l’auteur de ces diatribes, soit qu’il les eût empruntées à d’autres feuilles » (p. 272).
53 ARR 1er août 1818, p. 383. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le tribunal de police correctionnelle a condamné à trois mois d’emprisonnement et 300 fr. d’amende le sieur Playfair, comme coupable de calomnie envers le feu comte de Saint-Morys, dans une note du Galignani’s Messenger. Il payera de plus 1,000 fr. de dommages et intérêts aux dames de Saint-Morys et Gaudechard, qui l’avoient attaqué. Galignani est mis hors de cause » (p. 383).
54 ARR 1er août 1818, p. 383. « Nouvelles politiques », non signé. – « Un nouveau cahier de L’Homme gris a été saisi et déféré à la police correctionnelle. M. Ferret paroit n’y avoir point eu de part. C’est un autre rédacteur qui est cité avec le libraire Lhuillier » (p. 383).
55ARR 5 août 1818, p. 399. « Nouvelles politiques », non signé. – « M. Crevel, auteur du Cri du Peuple, qui s’étoit pourvu en cassation contre le jugement rendu dans son affaire, s’est constitué prisonnier, comme l’exige le Code d’instruction criminelle. On remarque qu’il est le premier auteur d’écrits séditieux qui se soit soumis à cette formalité. La cour de cassation a rejeté son pourvoi, et a confirmé l’arrêt qui le condamne à un an de prison, 3,000 fr. d’amende et 2,000 fr. de cautionnement. Elle l’a de plus condamné à l’amende de 150 fr. » (p. 399).
56 ARR 12 août 1818, p. 15-16. « Nouvelles politiques », non signé. – Poursuites contre l’éditeur Lhuillier et le rédacteur et éditeur Creton, dans l’affaire de L’Homme gris. Lhuillier est arrêté et conduit à Sainte-Pélagie, où il va purger le mois de prison auquel il a été condamné lors du premier procès contre le journal.
57 ARR 15 août 1818, p. 30. « Nouvelles politiques », non signé. – M. Creton, étudiant en droit âgé de 20 ans, a comparu devant le tribunal de police correctionnelle dans l’affaire de L’Homme gris. Le président du tribunal l’a engagé « à se souvenir des palmes qu’il cueillit, l’année dernière, à l’Université, et à ne pas ambitionner l’éclat et la gloire du scandale » (p. 30).
58 ARR 22 août 1818, p. 63. « Nouvelles politiques », non signé. – « On a appelé, le 18, en police correctionnelle, le procès intenté par Mme de Chappedelaine contre les auteurs et éditeurs de divers pamphlets qui ont parlé peu convenablement de l’affaire où est impliqué son mari. Les personnes mises en cause sont : Mme Cussac, éditeur d’un extrait qui a été crié dans les rues de Paris, l’imprimeur des Lettres normandes, l’imprimeur et les huit auteurs légalement responsables de la Minerve. Ces derniers, qui sont, comme on sait, MM. Étienne, Jay, Tissot, Jouy, Lacretelle aîné, Aignan, Évariste Dumoulin et B. Constant, seront tous assignés » (p. 63).
59 ARR 12 septembre 1818, p. 159. « Nouvelles politiques », non signé. – Le 9 septembre, les inculpés dans le procès intenté par Mme de Chappedelaine ont été renvoyés par le tribunal, qui n’y a vu aucun délit prévu par la loi.
60 ARR 26 septembre 1818, p. 223. « Nouvelles politiques », non signé. – « L’imprimeur de Buscher, de Gand, s’est constitué prisonnier, pour obéir à l’arrêt qui le condamne à un mois de prison, en raison de l’article qu’il avoit inséré, sur le duc de Wellington, dans son Journal des deux Flandres » (p. 223).
61 ARR 2 décembre 1818, p. 93. « Nouvelles politiques », non signé. – « Les sieurs Reynaud et Chevalier, éditeurs de La Bibliothèque historique, et Lhuillier, éditeur de L’Homme Gris, ont formé opposition à l’arrêt par défaut rendu dans leur affaire » (p. 93). [Note : l’orthographe de « Reynaud » varie de numéro en numéro.]
62 ARR 9 décembre 1818, p. 127. « Nouvelles politiques », non signé. – Le 7 décembre, l’affaire de La Bibliothèque historique a été portée en appel à la cour royale par les éditeurs, MM. Chevalier et Regnault.
63 ARR 12 décembre 1818, p. 141. « Nouvelles politiques », non signé. – La cour royale a prononcé sur l’appel du libraire Lhuillier, dans l’affaire de L’Homme gris. Lhuillier s’étant rendu complice de l’auteur de la brochure, la cour a confirmé le jugement qui l’a condamné à un an de prison et 500 francs d’amende.
64ARR 16 décembre 1818, p. 158. « Nouvelles politiques », non signé. – « La cour royale, confirmant le jugement de première instance, a déclaré La Bibliothèque historique séditieuse et malveillante, et a condamné les éditeurs, Chevalier et Regnault, à six mois de prison, 3,000 fr. d’amende et 3,000 fr. de cautionnement » (p. 158).
65 ARR 19 décembre 1818, p. 174. « Nouvelles politiques », non signé. – « MM. Chevalier et Regnault ont été conduits à la Conciergerie, non point en exécution du dernier arrêt rendu contre eux, mais pour raison de nouvelles poursuites faites contre eux, à la suite de la saisie d’un Supplément à la 6e livraison du 4e numéro de La Bibliothèque historique » (p. 175).
66 ARR 9 janvier 1819, p. 266-267. « Nouvelles politiques », non signé. – MM. Chevalier et Reynauld, ayant comparu devant le tribunal de police correctionnelle dans l’affaire de La Bibliothèque historique, ont été condamnés, Chevalier à neuf mois de prison, Reynauld à cinq mois et Hocquet à trois mois et tous les trois solidairement à 1000 francs d’amende et aux dépens. Une vérification a été faite sur le tirage de La Bibliothèque historique. M. Chevalier a assuré le tribunal que l’ouvrage a été tiré à 2500 exemplaires, tandis que l’avocat du roi a déclaré savoir qu’il en avait été tiré 3 000 exemplaires.
67 ARR 13 février 1819, p. 14. « Nouvelles politiques », non signé. – « On trouve dans le Journal de la Librairie, du samedi 6, une notice sur les bibliothèques publiques de la capitale et de toute la France. À Paris, nous avons la Bibliothèque du Roi, qui renferme 800,000 volumes, dont 500,000 manuscrits ; la bibliothèque de Monsieur, à l’Arsenal, qui a 15,000 volumes et 5,000 manuscrits ; la bibliothèque de Sainte-Geneviève, 110,000 imprimés et 2,000 manuscrits ; la Bibliothèque Mazarine a 90,000 imprimés et 3437 manuscrits ; la Bibliothèque de Lyon possède 106,000 volumes, et Bordeaux 105,000. Le nombre de bibliothèques, dans tous les départemens, est de 274. On ignore le nombre des volumes contenus dans plus de 80 de ces bibliothèques. Le total de celles dont le nombre est connu s’élève à 3,345,287, dont 1,125,247 à Paris seulement » (p. 14).
68 ARR 13 mars 1819, p. 141. « Nouvelles politiques », non signé. – « On a saisi chez le libraire Lhuillier, les Mémoires du comte de Las Cases, qui avoit été à Sainte-Hélène avec Bonaparte » (p. 141).
69 ARR 27 mars 1819, p. 204. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le sieur Lhuillier, éditeur des Mémoires du comte de Las Cases, a comparu devant le juge d’instruction. Le sieur Cugnet de Montarlot, rédacteur du Nouvel homme gris, a été aussi interrogé, ainsi que l’imprimeur Renaudière et la demoiselle Donas, qui tient un cabinet littéraire » (p. 204).
70 ARR 14 avril 1819, p. 282-284. « Chambre des députés », non signé. – Rapport sur les projets de loi sur la presse : « La loi se contente de dire qu’elle répute [être] provocation toute attaque contre la successibilité au trône, contre l’autorité constitutionnelle du Roi ou des chambres, contre la liberté des cultes, et l’inviolabilité de la vente des biens nationaux. Elle assimile aux provocations, les cris séditieux, l’enlèvement des signes de l’autorité royale, l’action de porter des signes de ralliement non autorisés, l’attaque des droits garantis par les art. 5 et 9 de la Charte. […] M. de Cassaignoles est nommé rapporteur sur le second projet de loi relatif à la presse, et M. Savoye-Rollin sur le projet relatif aux journaux. On dit que la commission propose de réduire les cautionnemens à moitié, savoir : 5,000 fr. de rentes pour les journaux quotidiens, et 2,500 fr. pour les autres » (p. 283).
71ARR 17 avril 1819, p. 300. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le libraire Lhuillier, qui avoit comparu devant le juge d’instruction par suite de la saisie des Mémoires de Las Cases, vient d’y reparoître encore pour le Cri des Patriotes françois sur la loi des élections, par B. Laroche, qu’on a aussi saisi » (p. 300).
72 ARR 17 avril 1819, p. 302-303. « Chambre des députés », non signé. – Le 14 avril, la chambre adopte des modifications au projet de loi relatif à la presse.
73 ARR 21 avril 1819, p. 317-318. « Chambre des députés », non signé. – Reprise des délibérations sur le projet de loi relatif aux délits de presse des 16, 17 et 19 avril.
74 ARR 1er mai 1819, p. 366. « Chambre des pairs », non signé. – Le 27 avril, la chambre a nommé une commission de cinq membres pour l’examen du premier projet de loi sur la presse.
75 ARR 1er mai 1819, p. 366. « Chambre des députés », non signé. – Rapport sur les délibérations des 27, 28 et 29 avril sur le projet de loi sur les délits de presse.
76 ARR 5 mai 1819, p. 382-383. « Chambre des députés », non signé. – Ouverture de la discussion sur le projet de loi relatif aux journaux et écrits périodiques.
77 ARR 8 mai 1819, p. 382-383. « Chambre des députés », non signé. – Les 4 et 5 mai, les discussions se poursuivent sur le projet de loi relatif à la presse. Le 5, on passe au scrutin définitif, qui donne pour la loi 153 suffrages et 45 contre.
78 ARR 15 mai 1819, p. 29. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le tribunal correctionnel a condamné à un mois d’emprisonnement, 50 fr. d’amende, et cinq ans d’interdiction des droits civils, M. Montferrier, rédacteur de L’Ultra, pour avoir calomnié M. Thieullin, sous-préfet de Dieppe ; le tribunal a ordonné la suppression des articles insérés dans L’Ultra sur cette affaire » (p. 29).
79 ARR 19 mai 1819, p. 45-46. « Chambre des pairs », non signé. – Discussions autour de la première loi sur la presse (14 et 15 mai). Le 15, l’ensemble de la loi est adopté, avec 130 suffrages sur 180 votants.
80 ARR 2 juin 1819, p. 108. « Chambre des pairs », non signé. – Le 28 mai, la Chambre des pairs adopte le projet de loi sur les journaux et écrits périodiques (142 voix pour et 14 contre).
81 ARR 19 juin 1819, p. 187. « Nouvelles politiques », non signé. – « Trois journaux quotidiens ont commencé à paroître ces jours-ci ; c’est La Renommée, Le Censeur européen et Le Drapeau blanc. La Renommée est rédigée par quelques-uns des collaborateurs de La Minerve. Le Censeur, qui étoit déjà semi-périodique, est dans le même esprit. Le Drapeau blanc, auparavant aussi demi-périodique, est de M. Martainville, et est écrit dans une couleur fort différente, comme l’indique son nom et la réputation de l’auteur » (p. 187).
82 ARR 4 août 1819, p. 396. « Nouvelles politiques », non signé. – « On vient de saisir, chez le libraire Latour, cour du Palais-Royal, une brochure intitulée, Le petit Pèlerin de Parme et de Plaisance » (p. 396).
83ARR 21 août 1819, p. 41. « Nouvelles politiques », non signé. – Le 19 août, la cour d’assises de Paris a condamné M. Dunoyer, éditeur du Censeur européen, à un mois de prison, 500 francs d’amende et 1000 francs de dommages et intérêts pour avoir porté atteinte à l’honneur d’un caporal de la légion de la Mayenne.
84 ARR 1er décembre 1819, p. 87. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le dernier numéro de La Bibliothèque historique vient d’être saisi, à la requête de M. le procureur du Roi. On a également saisi, chez tous les marchands de nouveautés, une caricature, intitulée La Messe de 93 » (p. 87).
85 ARR 12 janvier 1820, p. 285-286. « Nouvelles politiques », non signé. – « La police a saisi chez Corréard, libraire, à Paris, une brochure de M. de Saint-Simon, intitulée L’Organisateur » (p. 285).
86 ARR 26 janvier 1820, p. 351-352. [sur la presse], non signé. – Déplore le fait que la dernière loi sur la liberté de la presse n’est pas assez sévère et que son application est moins rigoureuse encore. Prend comme exemples trois cas examinés lors de la séance de la cour d’assises du 24 janvier, dont celui de César-Eugène Gossuin, éditeur responsable de La Bibliothèque historique (de novembre 1819), déclaré non coupable par la cour, et Bidault, éditeur responsable du Constitutionnel, mis en cause pour un article sur la mission de Croï et également déclaré non coupable.
87 ARR 19 février 1820, p. 40-42. « Chambre des pairs », non signé. – Suite à l’assassinat du duc de Berry, la Chambre des pairs considère un projet de loi tendant à soumettre à une censure préalable « les journaux consacrés en tout ou en partie aux matières politiques » (p. 41) sur une période de cinq ans.
88 ARR 1er mars 1820, p. 95-96. « Chambre des pairs », non signé. – Le projet de loi sur la censure préalable des journaux politiques sur une période de cinq ans est voté. Sur 210 votants, 136 ont voté pour le projet de loi et 74 contre, comme quoi l’adoption a été proclamée.
89 ARR 25 mars 1820, p. 205-207. « Chambre des députés », non signé. – Ouverture des débats sur le projet de loi sur les journaux et écrits périodiques.
90 ARR 1er avril 1820, p. 237-239. « Chambre des députés », non signé. – À la suite des débats, l’ensemble de la loi sur les journaux est adopté par 136 suffrages contre 109.
91 ARR 12 avril 1820, p. 281. « Nouvelles politiques », non signé. – « La Bibliothèque historique, qui étoit justement regardée comme l’un des dépôts des doctrines libérales, a cessé de paroître. Le Patriote Alsacien, autre feuille de la même couleur, […] s’est condamné à garder le silence tant que durera le régime de la censure. En compensation, il vient de s’établir, à Paris, une maison de librairie, sous la raison : Lacretelle aîné et compagnie, où l’on ne publiera que des brochures politiques. Le premier ouvrage qui est sorti de cette librairie, sous le titre de Lettres sur la situation de la France, a été saisi par ordre de M. le procureur du Roi, ainsi qu’une autre brochure intitulée : Rognures de la censure, ou Supplément au Censeur, qui a été envoyée, samedi dernier, avec ce journal même à ses abonnés » (p. 281).
92 ARR 19 avril 1820, p. 311. « Nouvelles politiques », non signé. – Léon Thiessé, rédacteur des Lettres normandes, s’est constitué prisonnier à Sainte-Pélagie, où il doit subir un mois de détention.
93ARR 19 avril 1820, p. 312. « Nouvelles politiques », non signé. – « Jusqu’à ce jour, la nouvelle loi sur la presse n’a pas porté bonheur aux journalistes libéraux. En province, les éditeurs du Phocéen, du Journal de l’Isère, de L’Écho de l’Ouest, de La Tribune de Bordeaux et du Journal de Bourges, sont en état de prévention : M. Marchand, rédacteur du Patriote alsacien, a été arrêté à Strasbourg. Dans la capitale, les éditeurs du Constitutionnel, du Courrier, de L’Indépendant, de La Minerve, de La Bibliothèque historique et du Censeur, sont également traduits devant les tribunaux » (p. 312).
94 ARR 22 avril 1820, p. 332. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le Courrier et L’Indépendant sont aujourd’hui réunis ; la société de La Minerve est dissoute : L’Aristarque a cessé de vivre, Les Lettres normandes et La Renommée sont, dit-on, menacées du même sort. Le moment n’est pas heureux pour les feuilles libérales. Leurs auteurs s’en dédommagent en publiant des brochures » (p. 332).
95 ARR 13 mai 1820, p. 10. « Nouvelles politiques », non signé. – « Voici les noms des éditeurs responsables des journaux qui sont renvoyés devant la cour d’assises, pour avoir annoncé le prospectus de la souscription dite nationale : les sieurs Bidault, éditeur responsable du Constitutionnel ; Comte et Dunoyer, éditeurs du Censeur européen ; Bert, éditeur de L’Indépendant ; Legracieux, éditeur de La Renommée ; Gobert, éditeur du Courrier françois ; Voidet, éditeur de L’Aristarque ; Foulon, éditeur des Lettres normandes ; Gossuin, éditeur de La Bibliothèque historique » (p. 10).
96 ARR 10 juin 1820, p. 136-137. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le sieur Legracieux, éditeur responsable de La Renommée, a été condamné, par le tribunal correctionnel, à deux mois de prison et 600 fr. d’amende, pour avoir inséré dans son journal plusieurs phrases rayées par la censure » (p. 136-137).
97 ARR 17 juin 1820, p. 171. « Nouvelles politiques », non signé. – Le 13 juin, condamnation à cinq ans d’emprisonnement et 12 000 francs d’amende pour le sieur Voidet, éditeur de L’Aristarque, accusé de provocation à la guerre civile.
98 ARR 21 juin 1820, p. 186. « Nouvelles politiques », non signé. – « Il paroît que le temps qui court n’est pas favorable aux journaux libéraux. Nous avons annoncé, il y a peu de temps, les décès de L’Aristarque, de L’Indépendant, de La Minerve. La Renommée est allée les rejoindre ; elle vient d’expirer entre les bras du Courrier françois, qu’elle a fait son légataire universel ; les deux journaux sont réunis » (p. 186).
99 ARR 1er juillet 1820, p. 234. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le sieur Ducasse, éditeur responsable du Drapeau Blanc, a été condamné, par le tribunal de police correctionnel, à un mois de prison et 200 fr. d’amende, pour infractions à la loi de censure » (p. 234).
100 ARR 26 juillet 1820, p. 346-347. « Nouvelles politiques », non signé. – L’éditeur du Censeur européen, Dunoyer, a été condamné par le tribunal correctionnel, à un mois de prison et 200 francs d’amende. Comte, autre éditeur du même journal, a été condamné à trois mois d’emprisonnement et 600 francs d’amende. L’éditeur de l’ancienne Renommée, Legracieux, a été arrêté.
101 ARR 19 août 1820, p. 46. « Nouvelles politiques », non signé. – « La liberté de la presse a été établie dans le royaume de Naples, par un décret du 26 juillet. Les censeurs sont supprimés. On ne pourra publier les livres qui traitent exclusivement des matières théologiques et des dogmes de la religion qu’avec l’autorisation préalable d’une des facultés de théologie. L’auteur de tout écrit séditieux ou contraire à la religion catholique, sera puni selon les lois. Dans chaque province il y aura une junte protectrice de la liberté de la presse, et qui sera chargée de l’instruction préalable des délits relatifs à la presse » (p. 46).
102 ARR 13 septembre 1820, p. 158. « Nouvelles politiques », non signé. – Condamnation à deux mois de prison et 600 francs d’amende de Gossuin, ancien éditeur de La Bibliothèque historique, pour avoir contrevenu à la loi de censure en publiant Les Documents historiques. Chevalier et Boyer ont été acquittés.
103 ARR 23 septembre 1820, p. 204. « Nouvelles politiques », non signé. – Bidault, ancien éditeur du Constitutionnel, s’est constitué prisonnier le 20 septembre, pour faire deux ans de prison.
104 ARR 8 novembre 1820, p. 415. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le sieur Pontignac de Villars, condamné à quatre ans de prison par la cour d’assises, a fermé sa librairie dite nationale, et s’est constitué prisonnier à Sainte-Pélagie » (p. 415).
105 ARR 20 décembre 1820, p. 171. « Nouvelles politiques », non signé. – Le 16 décembre, le tribunal de police correctionnelle a condamné Lacretelle aîné à un mois de prison et 600 francs d’amende pour avoir contrevenu à la loi sur la censure, en publiant des livraisons déguisées de l’ancienne Minerve, sous les titres de Galerie, de Portefeuille et de Considérations morales et politiques.
106 ARR 17 février 1821, p. 28. « Nouvelles politiques », non signé. – Annonce la publication du prospectus d’une nouvelle société, autorisée du gouvernement, appelée la Société des Bonnes Lettres. Elle se compose d’hommes « qui font profession d’honorer la religion » et dont le but est « de propager la bonne littérature et de défendre les saines doctrines en morale » (p. 28). Parmi les membres, MM. de Bonald, de Châteaubriand, de Fontanes, et Quatremère de Quincy. La souscription pour les prochaines séances (février-juillet) est de 60 francs, et les conférences se tiennent rue de Grammont, n° 27.
107 ARR 23 juin 1821, p. 193-196. « Bibliothèque d’un Littérateur et d’un Philosophe chrétien, ou Recueil propre à diriger dans le choix des lectures », non signé. – Compte rendu d’un guide publié à Besançon chez Petit et à Paris chez Adrien Le Clere. Divisé en six parties (littérature, éloquence, histoire, philosophie, religion, variétés) et conçu pour « diverses classes de lecteurs » (jeunes gens, femmes, et ceux qui « aspirent à la perfection dans le chemin de la vertu »), l’ouvrage est un « guide utile et commode pour [les] diriger dans le choix de [leurs] lectures » (p. 196).
108 ARR 11 juillet 1821, p. 284-286. « Chambre des député », non signé. – Discussion sur la loi relative aux journaux et à la censure.
109 ARR 21 juillet 1821, p. 335. « Chambre des pairs », non signé. – Le 17, un projet de loi relatif à la censure sur les journaux, déjà adopté par la Chambre des députés, est présentée à la Chambre des pairs.
110 ARR 28 juillet 1821, p. 361. « Chambre des pairs », non signé. – Le 21, la Chambre des pairs a adopté le projet de loi relatif à la censure des journaux à la majorité de 83 voix contre 43.
111ARR 15 août 1821, p. 15. « Nouvelles politiques », non signé. – Edmond Géraud, éditeur de La Ruche d’Aquitaine de Bordeaux, a fait appel de sa condamnation à un mois de prison et 200 francs d’amende par le tribunal de police correctionnelle, pour contravention à la loi de censure.
112 ARR 18 août 1821, p. 27. « Nouvelles politiques », non signé. – Méry, le rédacteur du Caducée, feuille libérale de Marseille, a été condamné à trois mois de prison, 600 francs d’amende et aux frais de la procédure, pour avoir contrevenu aux lois sur la liberté de la presse, et sur la police des journaux.
113 ARR 24 octobre 1821, p. 333. « Nouvelles politiques », non signé. – Peseux, rédacteur, et Houdin, imprimeur du Journal de Gand, ont été condamnés par la cour d’assises de Gand, le premier à 600 florins d’amende et le second à 1 200 « pour avoir tenté de répandre des alarmes et de semer des dissensions dans le royaume des Pays-Bas, en insérant dans leur feuille divers articles relatifs aux affaires de Naples » (p. 333).
114 ARR 27 octobre 1821, p. 351. « Nouvelles politiques », non signé. – Vingt-six marchands d’estampes ont comparu, le 23, devant le tribunal de police correctionnelle, pour avoir vendu, sans autorisation, des gravures lithographiées relatives à la mort de Napoléon 1er. L’avocat du roi a requis leur condamnation à un mois de prison et 500 francs d’amende.
115 ARR 14 novembre 1821, p. 15. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le 9, le tribunal de police correctionnelle a condamné à un mois de prison et 200 fr. d’amende le libraire Daubée, pour avoir vendu séparément et sans autorisation une gravure destinée à être placée à la tête d’un livre publié par lui sous le titre de Maximes, pensées et souvenirs de Napoléon » (p. 15).
116 ARR 12 décembre 1821, p. 140. « Nouvelles politiques », non signé. – Rapport sur la condamnation de Béranger, accusé « d’outrage à la morale publique et religieuse et d’offense envers la personne du roi », pour la publication de son recueil de chansons : « Sur la déclaration du jury, le sieur Béranger a été condamné à trois mois d’emprisonnement, 500 francs d’amende et à l’affiche de l’arrêt » (p. 140).
117 ARR 15 décembre 1821, p. 157. « Nouvelles politiques », non signé. – Lacretelle aîné a fait opposition à l’arrêt de la cour rendu contre lui comme prévenu de contravention à la loi de censure pour la publication de plusieurs brochures faisant suite à La Minerve. Le premier jugement a été confirmé.
118 ARR 22 décembre 1821, p. 187. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le 18, le tribunal de police correctionnelle a condamné, chacun à un mois de prison et 200 fr. d’amende, les sieurs Leroi, éditeurs d’une gravure qui se trouve au frontispice d’un écrit intitulé : Buonaparte, ou l’Homme du destin ; Josse, Colas, Lerond, Lécrivain et Vente, distributeurs de l’écrit, comme prévenus de contravention à la loi sur la censure des gravures et lithographies » (p. 187).
119 ARR 19 janvier 1822, p. 317. « Nouvelles politiques », non signé. – « Terry, marchand de livres au Palais-Royal, a été arrêté, le 14, comme prévenu d’avoir colporté un Supplément aux Chansons de Bérenger ; on dit qu’on en a trouvé chez lui deux mille exemplaires. Des recherches ont été faites chez les libraires du Palais-Royal. M. Bérenger déclare qu’il est étranger à la publication de ce recueil » (p. 317).
120ARR 26 janvier 1822, p. 349. « Chambre des députés », non signé. – Discussion sur les délits de la presse.
121 ARR 6 février 1822, p. 391. « Nouvelles politiques », non signé. – « Il paroît que les presses libérales, dont nous remarquions il y a quelques jours l’activité pour multiplier les mauvais livres, redoublent en ce moment de zèle pour prévenir la loi qui se discute actuellement à la chambre » (p. 391). Considérations sur le débat.
122 ARR 20 février 1822, p. 45. « Chambre des pairs », non signé. – Le garde des sceaux a apporté le projet de loi relatif aux journaux adopté par la Chambre des députés à la Chambre des pairs.
123 ARR 24 avril 1822, p. 331. « Nouvelles politiques », non signé. – Les sieurs Leplanquart et Ledoyen, accusés d’avoir mis en vente une contrefaçon des chansons de Béranger, ont été cités devant la cour d’assises. Les prévenus ont été acquittés, mais la saisie des exemplaires a été maintenue.
124 ARR 21 août 1824, p. 46. « Nouvelles politiques », non signé. – Le 19 août, les copropriétaires et l’imprimeur du journal La Lorgnette, le directeur-propriétaire et l’imprimeur du journal Le Corsaire, l’éditeur et l’imprimeur du journal Le Diable boiteux, ont comparu devant le tribunal de police correctionnelle pour contravention à l’article 6 de la loi du 9 juin. Des périodes d’emprisonnement et des amendes sont requises dans les trois cas.
125 ARR 25 août 1824, p. 61. « Nouvelles politiques », non signé. – Le libraire Masson aîné, chez qui on avait saisi deux exemplaires des chansons de Béranger et d’autres livres prohibés, a été condamné à une année de prison et 500 francs d’amende.
126 ARR 28 août 1824, p. 69-70. « Nouvelles ecclésiastiques », non signé. – Notice sur la fondation de la Société catholique des bons livres, dont le but est de former, à Paris et dans les provinces, des dépôts d’ouvrages afin de « propager les bons principes et favoriser la piété » (p. 69). Le fonds de la société sera formé au moyen de souscriptions ouvertes dans les divers diocèses, à raison de 20 francs par an. « Toute personne qui prendra trois souscriptions en son nom aura le titre de sociétaire » (p. 69). Cette nouvelle société se propose « d’embrasser toute la France dans la distribution des ouvrages propres à faire refleurir la religion et la morale » (p. 70).
127 ARR 25 septembre 1824, p. 208. [annonce]. – Lancement de La Bibliothèque du chrétien ou Collection de Livres de piété. La collection est sous la direction de M. l’abbé Rauzan et comporte Les Méditations de Bossuet sur les Évangiles, et le Traité de l’éducation de Fénelon. Les ouvrages sont dans le format in-18. On souscrit chez Mme Lévi, quai des Augustins, n° 23.
128 ARR 29 septembre 1824, p. 219. « Nouvelles ecclésiastiques », non signé. – Raconte le succès de la Société catholique des bons livres et du prospectus qu’elle vient de lancer. « Déjà on a vu avec plaisir des libraires désintéressés offrir à la société des ouvrages de leur fonds ; il nous est agréable de citer les imprimeurs même de ce journal, MM. Le Clere et Compie, qui ont envoyé à la direction deux cents volumes sur des matières de piété. Cet exemple sera sans doute imité par des libraires curieux d’attirer les bénédictions du ciel sur leur commerce » (p. 220). Le bureau général de la Société est à l’hôtel Palatin, près Saint-Sulpice.
129ARR 30 octobre 1824, p. 368. « Avis de l’imprimeur », non signé. – « Nous espérons que nos abonnés jouiront avant la fin du mois prochain de la Table des 40 volumes, si souvent annoncée. […] Nous aurions voulu pouvoir réaliser notre premier projet, et l’offrir à nos abonnés comme un gage de notre reconnoissance pour les encouragemens qu’ils ont donnés à notre entreprise. Nous désirons au moins laisser cette Table au prix le plus modéré. Nous l’avons fixé à 2 fr. et 2 fr. 50 c franc de port, que les abonnés pourront joindre, s’ils le veulent, au montant du prochain réabonnement » (p. 368).
130 ARR 14 mai 1828, p. 1-5. « Discours de M. de Conny à la chambre des députés dans la séance du 3 mai », non signé. – Reproduit le discours de M. de Conny, qui a présenté une pétition de la part de M. Spy, qui demandait qu’il fût pris des mesures pour mettre un terme aux insultes dirigées contre la religion par certains journaux. Bien que la droite ait bien accueilli la pétition, il a été reconnu que les lois sur la presse étaient déjà assez sévères et que les tribunaux les appliquaient « d’une manière excessivement rigoureuse » (p. 5).
131 ARR 4 juin 1828, p. 105-110. « Chambre des députés », non signé. – Long rapport sur l’ouverture de la discussion du projet de loi concernant la presse périodique, dans lequel le ministère a proposé la suppression de la censure, des procès de tendance et du privilège de la création des journaux (29 et 30 mai 1828).
132 ARR 7 juin 1828, p. 125-128. « Chambre des députés », non signé. – Compte rendu des débats des 2 au 5 juin sur le projet de loi concernant la presse périodique.
133 ARR 11 juin 1828, p. 133-135. « Nouvelles ecclésiastiques », non signé. – Le chroniqueur lance une attaque contre la presse parisienne, et notamment contre Le Constitutionnel, qui, tout en affirmant que le journal n’a jamais « laiss[é] échapper un mot contre le clergé », continue néanmoins à annoncer « les ouvrages les plus irréligieux » (p. 135).
134 ARR 11 juin 1828, p. 140-142. « Chambre des députés », non signé. – Compte rendu des discussions du 5 au 7 juin concernant les amendements et les sous-amendements relatifs au projet de loi concernant la presse périodique.
135 ARR 14 juin 1828, p. 154-157. « Chambre des députés », non signé. – Le chroniqueur poursuit son rapport sur la discussion à la Chambre des députés du 9 au 11 juin sur le projet de loi de la presse.
136 ARR 17 juin 1828, p. 171-176. « Chambre des députés », non signé. – Le chroniqueur poursuit son rapport sur la discussion à la Chambre des députés du 12 au 16 juin sur le projet de loi de la presse.
137 ARR 21 juin 1828, p. 190-192. « Chambre des députés », non signé. – Le chroniqueur poursuit son rapport sur la discussion à la Chambre des députés du 17 au 19 juin sur le projet de loi de la presse. Le 19, on procède au scrutin sur l’ensemble de la loi, qui est adoptée à la majorité de 266 voix contre 116.
138 ARR 9 juillet 1828, p. 272. [Notice bibliographique], non signé. – La revue vient de lancer, sous le titre de Bibliothèque des familles chrétiennes, une collection d’ouvrages d’histoire, de morale ou de piété « qui sera d’environ 24 volumes » (p. 272). La première livraison, qui vient de paraître, se compose de 2 volumes, l’un étant un recueil de pièces sur la duchesse de La Vallière et l’autre le premier volume des Méditations du père Nouet pour tous les dimanches de l’année. Les deux volumes se vendent au prix de 4,50 francs (5,50 francs franc de port) à Paris, chez Blaise, rue Férou, et au bureau du journal.
139 ARR 12 juillet 1828, p. 283. « Chambre des pairs », non signé. – Ouverture de la discussion sur le projet de loi relatif à la presse périodique et sur les amendements proposés.
140 ARR 16 juillet 1828, p. 300. « Chambre des pairs », non signé. – Le chroniqueur résume les débats des 11, 12 et 14 juillet sur le projet de loi sur la presse périodique. Tous les articles sont adoptés sans amendement et la chambre a voté sur l’ensemble du projet de loi, qui a été adopté à la majorité de 139 voix contre 71.
141 ARR 2 août 1828, p. 377. « Nouvelles politiques », non signé. – « Le duc de Modène, pour préserver ses sujets de la contagion morale fomentée par les productions de la presse, vient d’établir dans ses États des commissions de censure, composées par moitié d’ecclésiastiques et de laïcs ; plus, une commission de surveillance des susdits censeurs. L’article 8 porte que les propriétaires des manuscrits livrés volontairement à la censure, mais qui ne seront pas admis, recevront de bons livres en échange » (p. 377).
142 ARR 11 octobre 1828, p. 279-281. « Nouvelles ecclésiastiques », non signé. – Le rédacteur rappelle aux lecteurs la formation et le but de la Société catholique des bons livres, fondée il y a quatre ans et présidée successivement par M. le duc Matthieu de Montmorency, M. le duc de Rivière et M. le baron de Damas. Parle longuement des publications, des souscripteurs, de la réaction du public et des projets d’avenir de la Société. Regrette la pénurie de bons rédacteurs : « Seroit-il donc impossible de trouver quelque éditeur ou réviseur en état de bien choisir les ouvrages ou les parties d’ouvrages, et qui eût assez de tact et de discernement pour coordonner ces extraits, pour élaguer ce qui seroit trop long, pour expliquer ce qui ne seroit pas compris, pour y mettre enfin de la liaison et de l’ensemble ? » (p. 280)
143 ARR 25 octobre 1828, p. 349. « Nouvelles politiques », non signé. – « Un décret du roi de Naples accorde aux écrivains sur toutes les matières, aux compositeurs de musique, aux peintres, sculpteurs et architectes, le droit exclusif, pendant toute leur vie, de publier et vendre leurs ouvrages. Après leur mort, leurs veuves auront le même droit tant qu’elles vivront, ainsi que leurs héritiers pendant trente ans après la mort de l’auteur, ou pour l’excédant de ce terme après la mort de la veuve » (p. 349).
144 ARR 29 octobre 1828, p. 368. [Annonce], non signé. – La maison Lefort, de Lille, fait paraître la troisième livraison de La Nouvelle Bibliothèque catholique, qui renferme trois ouvrages formant cinq petits volumes : « Ces divers ouvrages peuvent être d’autant plus utiles, que sous une forme simple, ils offrent le langage de la raison la plus solide et de la religion la plus éclairée. L’auteur ne cherche point à faire briller son esprit, il s’attache uniquement à inspirer l’amour de la vertu et la fidélité aux pieuses pratiques. La dernière livraison pour 1828 paroîtra le 8 novembre. Le prix de la souscription est de 6 fr. et 9 fr. franc de port pour les 20 volumes. À Lille, chez Lefort et au bureau de ce journal. On peut encore se procurer l’année 1827, même prix » (p. 368).
145 ARR 26 janvier 1833, p. 605. « Nouvelles politiques », non signé. – « M. Philippon, directeur de La Caricature et du Charivari, détenu depuis près de deux ans, avoit obtenu d’être transféré dans une maison de santé. Il n’avoit plus que 14 jours de détention à subir, lorsqu’on l’a enlevé le 22 pour le reconduire à Ste-Pélagie, où il va achever sa peine. Un journal demande si cette rigueur n’est pas due au dessin publié par M. Philippon dans Le Charivari du 21 janvier, représentant Philippe-Égalité à la tribune de la Convention, au moment où il vote la mort de Louis XVI » (p. 605).
146 ARR 31 janvier 1833, p. 633. « Nouvelles politiques », non signé. – « MM. Philippon, gérant, et Aubert, éditeur du journal La Caricature, ont comparu le 28 devant la cour d’assises à raison du numéro du 7 juin dernier, qui contenoit, au sujet de la mort de M. Casimir Périer, un article intitulé Autopsie, où se trouvoient des allusions répréhensibles contre Louis-Philippe. Les prévenus ont soutenu que ce numéro avoit paru, l’un malgré ses intentions, et l’autre à son insu. Les jurés ont déclaré que l’article constituoit le délit d’offense au Roi, mais que les prévenus n’étoient point coupables de l’avoir publié. En conséquence, la cour a ordonné la destruction du numéro saisi, et a prononcé l’acquittement de MM. Philippon et Aubert » (p. 633).
147 titre : L’Ange gardien, revue mensuelle historique, religieuse et littéraire, par une réunion d’ecclésiastiques et d’hommes de lettres. Ensuite : L’Ange gardien, revue mensuelle des intérêts et des faits religieux (1862-1866)
148 adresse : rue de Vaugirard, 92
149 imprimeur : Typographie Hennuyer, rue du Boulevard, 7, Batignolles, Boulevard extérieur de Paris
150 dates de publication : 1847-1866 ; mensuel
151 numéros dépouillés : 1857
152 directeur : Philippe-Irénée Boistel d’Exauvillez
153 orientation : revue religieuse, historique et littéraire, L’Ange gardien se donnait pour mission de propager la foi, de « recommander à l’intérêt public les bonnes et utiles publications » et de rassurer les fidèles en encourageant la lecture des « bons auteurs ».
154 chroniques : Causerie, Bibliographie, « Narranda », poésie, Chronique religieuse du mois
155 illustrations : non illustré
156 principaux collaborateurs : revue rédigée par « une réunion d’ecclésiastiques et d’hommes de lettres », dont les chanoines Le Courtier, Faudet, A. Gaudreau, et Hamon ; l’abbé Allemand Lavigerie, l’abbé Desquibes, l’abbé Granjux
157 abonnement : « Nous prions instamment MM. nos abonnés de vouloir bien nous faire parvenir dans le courant de ce mois le prix de leur abonnement. Ils nous rendront ce double service dont nous leur serons très-reconnaissants, en nous facilitant d’abord leur inscription régulière et définitive sur nos registres, en nous évitant ensuite toutes les précautions aussi minutieuses que nécessaires pour ne pas confondre plus tard ceux qui ont payé avec ceux qui doivent encore. Le moyen le plus facile et le plus certain pour payer un abonnement est l’envoi d’un mandat sur la poste à l’ordre du directeur de L’Ange Gardien. – Comme les années précédentes, nous enverrons à tous nos abonnés le numéro de janvier, et nous prions ceux qui ne seraient pas dans l’intention de continuer de vouloir bien nous le retourner par la poste moyennant un affranchissement de cinq centimes » (décembre 1857, p. 526).
158 notes : la revue est recommandée « aux fidèles par MM. les Curés de Paris » : « Vivement affligés du grand nombre de productions impies et immorales qu’enfante chaque jour la presse, et du succès qu’elles obtiennent, qui pourrait faire croire à la déconsidération générale de la religion, nous avons voulu, par une puissante manifestation qui pût éclairer et rassurer les fidèles, encourager les bons auteurs dans leurs travaux si ingrats aujourd’hui, et prouver à tous que la religion compte encore de nombreux amis en France. Il nous a semblé que pour contre-balancer le succès des mauvais ouvrages, il serait utile de recommander à l’intérêt public les bonnes et utiles publications capables d’atténuer l’effet des mauvaises. […] Cette excellente revue, que la variété de ses articles rend convenable à tous les âges et à toutes les conditions de la société, sait au plus haut point joindre l’utile à l’agréable, et le plus grand succès que lui assurerait le concours général des fidèles servirait éminemment la cause religieuse » (janvier 1857, p. 1).
159 AG janvier 1857, p. 16-21. « Un mot sur l’homme de lettres et sur sa situation vis-à-vis la littérature actuelle », signé Pilavoine. – Réquisitoire contre la « mauvaise presse » et contre le nombre de ceux qui écrivent, notamment à cause de la prolifération des journaux : « Qui n’écrit pas aujourd’hui ? Les journaux se multiplient à l’infini, chaque jour en voit éclore de nouveaux ; les mémoires abondent, les livres de tout genre encombrent les librairies, et pour peu que ce mouvement littéraire continue, bientôt il y aura autant d’écrivains que de lecteurs, et les premiers, faute de gens qui consentent à les lire, seront réduits à se lire eux-mêmes » (p. 17). Recommande que le gouvernement subventionne « les journaux et les revues où la religion et la morale sont sérieusement défendues » ; le rôle des « bons » imprimés est capital et leur diffusion essentielle : « Tout le monde aujourd’hui ne va pas à la messe, mais tout le monde lit » (p. 21).
160 AG février 1857, p. 76-82. « Les mauvais livres », signé l’Abbé Hoffmann. – Violente charge contre les lectures dangereuses : « Chaque jour, à heure fixe, arrivent par la poste les romans et les feuilletons […]. Quel spectacle que ce déluge de livres impies et immoraux ! Ils remplissent, dans les grandes villes, d’immenses magasins de librairie, qui sont devenus de véritables sentines. Ils circulent dans les campagnes » (p. 78-79). Conseil pour éviter ces dangers : s’en tenir aux lectures recommandées par l’Église.
161 AG mars 1857, p. 104-109. « Les mauvais livres, deuxième article », signé l’Abbé Hoffmann. – Suite de l’article de février 1857. Des dangers des journaux pour la société (car les journaux combattent la religion) et des romans pour la famille (car les romans ne considèrent pas le mariage comme union sacrée). Suggère de jeter aux feu « ces productions abominables » (p. 109).
162 AG avril 1857, p. 166-169. « Bibliographie. Introduction », signé l’Abbé Hoffmann. – Suite des articles de février et mars 1857 sur les mauvais livres. Annonce une nouvelle chronique mensuelle sur les bons et les mauvais livres « parus en France depuis François 1er jusqu’à nos jours » (p. 168). Les livres ne seront pas jugés du point de vue littéraire, mais seulement du point de vue moral : « Un livre, à nos yeux, est assez bien fait pour des chrétiens s’il est vrai, catholique, édifiant, en un mot s’il rend meilleur ; il est mauvais s’il prêche le mensonge, l’erreur, l’hérésie et le vice » (p. 168).
163 AG décembre 1857, p. 485-488. « Lettre ouverte au directeur de la revue », signé l’Abbé Ravailhe, second vicaire à Saint-Thomas-d’Aquin. – Conseils pour l’amélioration matérielle de la revue et l’augmentation nécessaire du nombre des abonnés. Soutient le combat entrepris contre les mauvais livres, « l’enseignement à cinq, à dix, à vingt centimes par dimanche » (p. 486). Recommande de sortir de « l’ornière de l’abonnement » (p. 487) pour adopter aussi la vente au numéro.
164 titre : Annales de la littérature et des arts
165 adresse : Bureau des Annales de la littérature et des arts, Place des Petits-Pères, n° 9, et chez Nicolle, Libraire, rue de Seine, n° 12
166imprimeur : Imprimerie d’Anth. Boucher, successeur de L. G. Michaud, rue des Bons-Enfants, n° 34
167 dates de publication : octobre 1820 - avril 1829 ; hebdomadaire
168 numéros dépouillés : octobre 1820 - avril 1822 (?)
169 directeur : non mentionné
170 orientation : littéraire (monarchiste)
171 chroniques : critique littéraire, poésie, beaux-arts, spectacles, nouvelles scientifiques et littéraires
172 illustrations : non illustré
173 principaux collaborateurs : Quatremère de Quincy, Vandebourg, Raoul-Rochette, Abel Rémusat, Charles Nodier, Ancelot, Amar, Destains, « et plusieurs autres hommes de lettres » (la plupart des articles ne sont pas signés)
174 abonnement : non indiqué
175 notes : revue hebdomadaire publiée pendant quelques années sous les auspices de la Société des bonnes lettres – les travaux et rencontres de la Société font l’objet de comptes rendus. Certains cours (ceux de Lacretelle, par exemple) sont reproduits in extenso. De même, on propose des abonnements à la Société (p. 567) : « Avis. – MM. les Députés des départements sont prévenus qu’ils jouissent de la faveur de demi-abonnements de six mois, moyennant 50 francs ; et MM. les Officiers de la Maison du Roi, de la Garde Royale et de la Garnison de Paris, qu’ils peuvent s’abonner pour un trimestre, à raison de 25 fr. »
176 ALA (début janvier 1821 ? – 17e livr., tome II), p. 117-126. « Critique littéraire. Voyage pittoresque et romantique dans l’ancienne France, par MM. Ch. Nodier, Taylor et Alphonse de Cailleux », signé De Lourdoueix. – Une note accompagne la critique : « L’ouvrage entier sera composé de vingt livraisons ; les sept premières qui ont paru en offrent un brillant specimen. Cet ouvrage est imprimé sur grand papier vélin, chez Pierre Didot l’aîné, chevalier de l’ordre royal de Saint-Michel et imprimeur du Roi. Toutes les grandes planches sont tirées sur papier de la Chine, et sortent des presses lithographiques de M. Engelmann ; elles sont exécutées selon le nouveau procédé de la lithographie qui n’a pas encore tous les suffrages, mais qui paraît du moins mieux approprié qu’aucun autre à l’expression rapide et simultanée de la pensée de l’artiste, inspiré par la circonstance et la localité. Les perfectionnemens obtenus d’ailleurs par les dessinateurs habiles qui ont secondé de leurs travaux, qui ont surpassé quelquefois l’espérance et les vœux des éditeurs, ont fait de la lithographie un art nouveau, dont les premières livraisons constatent les progrès. Chaque livraison contient de 8 à 16 pages de texte, de 2 à 8 estampes et une vignette, selon le développement que demande le sujet ou le monument. Les livraisons paraissent de mois en mois. On souscrit chez Gide fils, libraire, rue Saint-Marc, n° 20 ; et chez G. Engelmann, rue Louis-le-Grand, n° 27. Le prix de chaque livraison pour les souscripteurs est de 15 francs 50 cent. »
177 ALA (fin avril 1821 ? – 25e livr., tome II), sans pagination. – « Prospectus. Carte topographique, physique et militaire, en soixante feuilles, de la partie méridionale du Royaume des Pays-Bas, comprise entre la mer et la Sambre, où se trouvent les villes de Bruxelles, Mons, Namur, Louvain, Nivelles, Furnes, Nieuport, Ypres, Poperinghe, Courtray, Menin, Tournay, etc., dressée par Charles, ingénieur-géographe, et A. Pierron, dessinateur au Dépôt général de la Guerre. […] À dater de juin 1821, il paraîtra de cette carte au moins une livraison chaque mois. Chaque livraison sera de quatre feuilles, chacune de 0m 5 décimètres de longueur, sur 0m 312 millimètres de hauteur, présentant une superficie de 4,000 hectares. On pourra prendre des livraisons détachées ; ce qui mettra les administrateurs et les propriétaires à même de se procurer à peu de frais le plan géométrique de leurs communes ou de leurs propriétés. Le prix de chaque feuille, en noir, sera, pour les souscripteurs, de 3 francs sur papier ordinaire, et de 4 francs sur papier vélin. On paiera un franc de plus pour chaque feuille coloriée, et 3 francs pour chaque livraison de quatre feuilles collées sur toile. On ne paiera rien d’avance. Les souscripteurs recevront les premières épreuves. On souscrit à Paris, chez M. Pierron, rue Croix-des-Petits-Champs, 33 ; et au Bureau des Annales de la littérature et des arts, place des Petits-Pères, 9 ; et en province ainsi qu’en Belgique, chez les principaux libraires et les Directeurs de Poste. »
178 titre : Annales de la propagation de la foi. Recueil périodique des lettres des évêques et des missionnaires des deux mondes, et de tous les documents relatifs aux missions et à l’œuvre de la propagation de la foi. Collection faisant suite aux lettres édifiantes
179 adresse : À Lyon, chez l’éditeur des Annales, rue du Pérat, n° 6
180 imprimeur : Imprimerie de Pélagaud, Lyon (1842, 1845-1847) ; Imprimerie de Louis Lesne, Lyon (1843-1844)
181 dates de publication : 1825-1974 ; tous les deux mois
182 numéros dépouillés : 1842-1847
183 directeur : D. Meynis (1841)
184 orientation : revue catholique axée sur les témoignages écrits des missionnaires : « L’Œuvre de la Propagation de la Foi donne à ceux qui lisent ses Annales deux spectacles instructifs. – D’un côté, elle nous montre l’erreur à tous les degrés, avec toutes ses conséquences, chez de grands peuples où elle a pu se produire sans contraintes et sans détours. […] En même temps, on peut apprendre chez les nations mahométanes combien devient stérile le dogme même de l’unité de Dieu, corrompu par l’imposture, déshonoré par une société qui repose sur la violence, l’esclavage et la polygamie » (« Compte-rendu de 1844 », mai 1848, p. 162).
185 chroniques : « Mandements et Nouvelles » ; « Départ des Missionnaires » ; « Compte rendu de L’Œuvre » ; rapports (sous forme de lettres) sur les missions (Chine, Tong-King, Siam, Inde, Levant, Afrique, Amérique, Océanie, Europe)
186 illustrations : non illustré
187 principaux collaborateurs : les chroniques ne sont pas signées. Les lettres envoyées par les évêques et missionnaires sont signées, et occupent presque exclusivement chaque numéro. Parmi les correspondants réguliers : MM. Huc, Retord, Masson, Miche, Berneux, Charbonnaux, P. de Smet, Mgrs Odin, Rizzolati
188 abonnement : d’après le compte rendu annuel pour 1844, les Annales sont tirées à 171900 exemplaires : en français (94000 ex.), en allemand (24000 ex.), en anglais (14000 ex.), en espagnol (1500 ex.), en flamand (4800 ex.), en italien (30000 ex.), en portugais (2500 ex.), et en hollandais (1100 ex.). « Dans les frais de publication sont compris l’achat du papier, la composition, le tirage, la brochure des cahiers, la traduction dans les diverses langues et la dépense des impressions accessoires, telles que celles des prospectus, coup-d’œil, tableaux, billets d’indulgence, etc., etc. Il faut remarquer en outre que l’extension de l’Œuvre nécessite quelquefois plusieurs éditions dans la même langue, soit à cause de la distance des lieux, soit par suite de l’élévation des droits de douanes ou autres motifs graves. C’est ainsi que parmi les éditions ci-dessus énumérées, il s’en trouve deux en allemand, deux en anglais, trois en italien. Dans les frais d’administration sont comprises les dépenses faites non-seulement en France, mais aussi en d’autres contrées. Ces dépenses se composent des traitements des employés, des frais de bureaux, loyers, registres, ports de lettres pour la correspondance tant avec les divers diocèses qui contribuent à l’Œuvre par l’envoi de leurs aumônes, qu’avec les Missions de tout le globe. Les fonctions des administrateurs sont toujours et partout entièrement gratuites » (mai 1845, p. 170-171). En 1845, les Annales sont diffusées à 167000 exemplaires en neuf langues, dont le polonais à 500 exemplaires (mai 1846, p. 204), et, en 1846, à 178 800 exemplaires (mai 1847, p. 176).
189 notes : entre 1822 et 1825, l’Œuvre de la propagation de la Foi édite de petits cahiers à couverture bleue de 40 à 80 pages intitulés Nouvelles reçues des Missions. Ils deviennent en 1825 Annales de la Propagation de la Foi. Les Annales paraissent d’abord au rythme de 4, puis de 6 livraisons par an.
190En face de la page titre : « Avec approbation des Supérieurs »
191 APF mars 1845, p. 143-145. « Lettre du Père Désiré Maigret, Prêtre de la société de Picpus, Préfet apostolique des îles Sandwich, à un Prêtre de la même Société », signé L. D. Maigret. – Lettre envoyée de Honolulu, datée du 30 octobre 1843. Lors de l’arrivée à Honolulu du navire Ajax, un chapelain a distribué aux matelots « quantité de petits livres sortis des presses protestantes de l’Amérique » (p. 143). Estime qu’il serait à désirer « que les catholiques fissent pour conserver la foi de leurs frères ce que les protestants font pour la détruire ». Et de conclure : « Ne pourrait-on pas répandre une foule de bons ouvrages dont la réimpression coûterait peu, et qui seraient bien autrement capables de convertir les marins ou de les prémunir contre le vice, que ces misérables brochures américaines qu’on voit partout, et qu’on ne lit qu’une fois, si tant est qu’on les lise ? Si ces opuscules ne coûtaient rien, le matelot les recevrait avec plaisir ; il les lirait plus souvent qu’on ne pense, et en tirerait du profit pour le salut de son âme » (p. 144).
192 APF mars 1845, p. 158-160. « Lettre du P. François-d’Assise Caret, Prêtre de la Société de Picpus et Préfet apostolique de l’Océanie orientale à Mgr l’Archevêque de Calédonie, supérieur général de la même Société », signé François-d’Assise Caret. – Lettre écrite de la Mission de Notre-Dame-de-Foi, à Tahiti, le 7 juillet 1844. Les habitants de Tahiti ont mis le feu à la maison et à la chapelle des missionnaires. « J’évalue la perte que nous venons de faire à cinquante mille francs […]. C’étaient, outre les vases et linges sacrés, nos livres et tous nos manuscrits ; c’étaient, chose que je regrette entre mille autres pertes, les travaux que nous avions faits sur la langue de Tahiti et des Marquises. Le catéchisme que nous avions composé pour ce dernier archipel, était entièrement prêt à mettre sous presse : il est brûlé. Un dictionnaire de la langue de Tahiti, déjà très avancé, et que tout le monde attendait, brûlé » (p. 159).
193 APF janvier 1847, p. 7-16. « Extraits de deux lettres du R.P. Joachim Maréchal, Prêtre de la Société de Picpus, à Mgr l’Archevêque de Calédonie, Supérieur Général de la même Société », signé F. E. Joachim Maréchal. – Lettres écrites de l’île Hawaï (archipel Sandwich), le 16 août 1844 et le 15 avril 1846, dans lesquelles l’auteur se plaint d’un manque de ressources livresques et scolaires : « Nos adversaires, c’est-à-dire, les ministres anglais et américains, possèdent en abondance des ressources que nous n’avons pas ; ils ont une quantité prodigieuse de livres de toute espèce ; de nombreuses imprimeries fonctionnent sans cesse sous leurs ordres et pour leur profit : si nous avions seulement une partie de ces moyens, nous les combattrions avec encore plus d’avantage. […] Ce n’est pas, sans doute, pour faire de nos sauvages des savants, que nous sommes venus dans leur pays ; mais les ministres protestants, plus nombreux et plus riches que nous, ayant placé la culture de l’esprit avant le soin des âmes, nous devons, pour l’honneur de notre ministère, être aussi bien les professeurs que les apôtres de nos néophytes » (p. 13).
194 APF septembre 1847, p. 415-422. « Lettre de Mgr Charbonneaux, Évêque de Jassen, Vicaire apostolique du Maïssour, à M. le Supérieur et à MM. les Directeurs du petit Séminaire de Combrée, diocèse d’Angers », signé Étienne, Évêque de Jassen. – Lettre écrite de Maïssour en juillet 1846, dans laquelle l’évêque décrit la classe supérieure d’un des missionnaires : « [Chaque étudiant] est muni d’une moitié de noix de coco, servant d’encrier, et, en guise de plume, d’un petit bout de roseau ou de bambou bien aiguisé. Ici le papier est rare, il est cher, et nous sommes pauvres ; mais les haies nous fournissent d’immenses lames ou tranches d’aloès ; bien frottées de sable et un peu desséchées, ces tranches remplacent le papier » (p. 419).
195 APF novembre 1847, p. 467-481. « Missions de l’Océanie. Lettre du R.P. Dubreul, de la Société de Marie, à Messieurs les Membres des Conseils de Lyon et de Paris », signé Antoine Dubreul, P. M. – Lettre écrite de Rome, le 26 avril 1847, dans laquelle l’auteur parle des progrès sensibles accomplis aux îles Wallis : « C’est d’abord une imprimerie, dirigée par un de nos Pères et servie avec une rare intelligence par de jeunes néophytes. Tous les livres de religion, de grammaire et de chant, dont nous avons doté chaque fidèle, et qu’ils gardent comme un trésor, tous ceux que nos confrères commencent à répandre dans les archipels voisins, sont sortis des presses Wallis » (p. 473).
196 titre : Annales de philosophie chrétienne, recueil périodique destiné à faire connaître tout ce que les sciences humaines et en particulier l’histoire, les antiquités, l’astronomie, la géologie, l’histoire naturelle, la botanique, la physique, la chimie, l’anatomie, la physiologie, la médecine et la jurisprudence renferment de preuves et de découvertes en faveur du christianisme ; par une Société d’ecclésiastiques, de littérateurs, de naturalistes, de médecins et de jurisconsultes
197 adresse : Paris, au Bureau des Annales de Philosophie Chrétienne, Rue Saint-Guillaume, n° 23, (faubourg Saint-Germain) ; et chez G. Dentu, libraire, au Palais Royal
198 imprimeur : Imprimerie de Warin-Thierry et fils, Épernay (1833) ; ensuite Imprimerie de Béthune, rue Palantine, n° 5
199 dates de publication : 1833-1913 ; mensuel
200 numéros dépouillés : juillet 1833 - décembre 1850
201 directeur : Augustin Bonnetty, Xavier Roux, Abbé J. Guieu, Charles Denis, Lucien Laberthonnière
202 orientation : revue catholique, cherchant des preuves en faveur de la religion dans le domaine scientifique et naturel et destinée à un lectorat instruit
203 chroniques : Beaux-Arts ; Législation ; Archéologie ; Histoire contemporaine ; Nouvelles et mélanges
204 illustrations : de très rares illustrations, non signées
205 principaux collaborateurs : Augustin Bonnetty, Charles Hippolyte de Paravey, abbé Foisset, abbé de Salinis, Alexandre de Humboldt, Abel Remusat, Silvestre de Sacy, Édouard Dumont. Certaines chroniques ne portent pas de signature.
206 abonnement : non indiqué
207 notes : « Nous espérons faire entrer successivement et en peu d’années dans ce recueil le résumé de toutes les preuves historiques, philosophiques et scientifiques du catholicisme. Toute personne, et plus particulièrement les jeunes gens, dont la foi doit rencontrer dans le monde de si rudes épreuves, y trouveront un soutien à leur croyance et des armes contre les attaques de l’incrédulité. […] Profondément convaincus du bien que nos annales peuvent faire à la religion, nous nous adressons avec confiance aux chrétiens instruits de toutes les classes, et en particulier à NN. SS. les évêques, à MM. les membres du clergé, aux pères de famille et à cette génération, plus nombreuse qu’on ne pense, religieuse, ardente amie de la vérité, et qui ne demande qu’à la connaître. Nous espérons que les uns et les autres voudront bien nous aider de leurs suffrages, et nous soutenir de leur recommandation » (« Prospectus », 1833, p. ix-x).
208titre : Annales littéraires et morales
209 adresse : chez Adrien Le Clere, Imprimeur de S.É.M. le Cardinal Archevêque, quai des Augustins, 39, Paris
210 imprimeur : Adrien Le Clere, Imprimeur de S.É.M. le Cardinal Archevêque, quai des Augustins, 39, Paris
211 dates de publication : 1803-1806 ; mensuel
212 numéros dépouillés : 1804
213 directeur : Étienne-Antoine de Boulogne (rédacteur)
214 orientation : revue catholique qui porte la devise : « Videte ne quis vos decipiat per philosophiam et inanem fallaciam. Prenez garde qu’on ne vous séduise par les faux raisonnemens d’une vaine philosophie. Coloss., II, 8. »
215 chroniques : comptes rendus (livres de philosophie, de religion et de science) ; nouvelles diverses
216 illustrations : non illustré
217 principaux collaborateurs : aucun article n’est signé
218 abonnement : non indiqué
219 notes : devient les Mélanges de philosophie, d’histoire, de morale et de littérature
220 titre : Annales philosophiques, morales et littéraires ou Suite des Annales catholiques
221 adresse : À Paris, chez Le Clere, libraire, quai des Augustins, 39, au coin de la rue Pavée
222 imprimeur : Le Clere, Paris
223 dates de publication : 1800-1801 (tomes I-IV) ; mensuel
224 numéros dépouillés : 1801 (tome III)
225 directeur : abbé Étienne-Antoine de Boulogne et abbé Marie-Nicolas-Silvestre Guillon, rédacteurs
226 orientation : revue catholique ayant pour devise : « Videte ne quis vos decipiat per philosophiam et inanem fallaciam. Prenez garde qu’on ne vous séduise par les faux raisonnemens d’une vaine philosophie. Coloss., XI, 8. »
227 chroniques : articles sur la religion et la politique ; comptes rendus ; nouvelles ecclésiastiques de Paris et de la province ; lettres de missionnaires
228 illustrations : non illustré
229 principaux collaborateurs : aucun article n’est signé
230 abonnement : non indiqué
231 notes : fait suite aux Annales religieuses, politiques et littéraires (Paris, 1796-1797) et devient les Annales littéraires et morales (Paris, 1803-1806)
232 titre : L’Artiste. Journal de la littérature et des beaux-arts
233 adresse : rue des Filles-Saint-Thomas, 9 ; puis rue de Seine-Saint-Germain, 39 (à partir d’avril 1838)
234 imprimeur : Éverat (1831-1838) ; Typographie de Lacrampe et Comp., rue Damiette, 2, Paris (pour les lithographies). Fonderie de Thorey, Virey, Moret (1838)
235 dates de publication : 1831-1904 ; hebdomadaire
236 numéros dépouillés : 1831-1841
237 directeur : Ricourt (1831-1838) ; A. H. Delaunay (1838-)
238 orientation : revue artistique et littéraire de haute tenue qui se veut « une tribune aux artistes pour que tour à tour ils puissent y défendre leurs doctrines et contredire celles de leurs adversaires » (avril 1831, p. 185).
239 chroniques : Beaux-Arts ; Littérature ; Revue dramatique ; Aperçu des Publications ; Revue musicale ; Nouvelles. À partir du début de la deuxième série de la revue (juillet 1838), on ajoute une rubrique de comptes rendus littéraires et une revue des éditions illustrées, gravures et lithographies.
240 illustrations : abondamment orné de culs-de-lampe. Les abonnés reçoivent deux gravures (pleine page) en supplément avec chaque numéro. Les gravures sont signées d’artistes célèbres (les frères Johannot, Lemercier, Roqueplan, Fragonard, Devéria, Delaroche, Eugène Lami).
241 principaux collaborateurs : J. Fiévée, Jules Janin, Delécluze, E. Grille de Beuzelin, Théodore Leclercq, Eugène Delacroix, Léon Gozlan, Godfroy-Cavaignac, Mérimée, Victor Schœlcher, Balzac
242 abonnement : pour Paris, 15 francs pour trois mois, 30 francs pour six mois et 60 francs pour l’année ; pour les départements, 17 francs pour trois mois, 34 francs pour six mois et 68 francs pour l’année. En juillet 1838, la première série de L’Artiste est offerte à 800 francs, y compris les tables générales incluses dans le volume de 1838.
243 Art 20 novembre 1831, p. 213-214. « Beaux-Arts. Lithographie à la manière noire », non signé. – Parle des tentatives de Devéria, Roqueplan et Huët pour rapprocher la lithographie de la manière noire anglaise afin de lui « donner enfin tout le charme de la peinture » (p. 213). C’est M. Tudot, avec l’assistance de M. Lemercier, qui a inventé un procédé nouveau. Décrit le procédé, qui a l’avantage de la rapidité, de l’économie et qui permet au lithographe de retoucher et de corriger comme sur une toile. M. Tudot a eu une médaille d’or de la Société d’Encouragement.
244 Art 4 décembre 1831, p. 238-239. « Lithographie à la manière noire. Au Directeur de l’Artiste », signé Charles Motte. – Motte, imprimeur de lithographies, réagit à un article paru dans L’Artiste [voir supra, 20 nov.]. Il fait l’historique de l’art de la lithographie depuis son introduction en France par André d’Offenbach à l’époque du Consulat. L’auteur de l’article du 20 novembre s’est mépris sur les tentatives faites précédemment qui, selon Motte, ne sont nullement inférieures à la manière anglaise. Il conclut : « J’imprime en ce moment, dans mon établissement, plusieurs dessins exécutés par les anciens procédés d’estampes et de lavis, auxquels est venue se joindre l’application de l’instrument inventé par M. Tudot ; mais il ne serait pas juste de dire qu’avant cette découverte l’impression lithographique en manière noire ne consistait qu’en de simples essais. La mise à plat des teintes sur la pierre, ensuite retirées en clair à l’aide de pointes en bois ou de tout autre instrument, qui est la base véritable de ce genre de dessins, a été pratiquée avec le succès le plus incontestable par les habiles artistes que j’ai nommés, et tout cela sans le secours de l’outil inventé par M. Tudot » (p. 239).
245 Art 18 novembre 1832, p. 176. « Variétés », non signé. – « Nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs les salons littéraires situés au-dessus de la Rotondo, au Palais-Royal, n° 88. Ils trouveront dans cet établissement, l’un des plus vastes et des plus fréquentés de la capitale, une bibliothèque de 25,000 volumes au moins, des meilleurs auteurs anciens et modernes ; des collections d’anciens journaux, toutes les revues littéraires et tous les ouvrages nouveaux, aussitôt leur mise en vente » (p. 176).
246 Art 1er février 1833, p. 59-61. « De la lithographie », signé Michel Raymond. – Parle longuement de l’art de la lithographie, en évoquant le choix de la pierre, la qualité du crayon, l’encre, le processus du dessin, le travail de l’imprimeur lithographe, les épreuves, etc. Déclare qu’il a trouvé ses renseignements dans l’ouvrage de M. Tudot, dessinateur-lithographe, intitulé De la lithographie, qui a remporté plusieurs prix à la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.
247 Art 14 juillet 1833, p. 13-14. « Beaux-Arts. Sur la pétition des graveurs adressée au Roi », non signé. – La section de gravure de la Société libre des Arts vient d’adresser au roi un mémoire en forme de pétition, résumant l’histoire de la gravure en France et exposant les besoins actuels de cet art, ainsi que la situation déplorable des graveurs. Plusieurs projets de travaux y sont proposés, entre autres la formation d’un grand ouvrage d’intérêt national, par exemple, la constitution d’une histoire de France en gravures tirées tant des tableaux existants que de ceux qui seraient commandés à des peintres. La pétition a été accueillie par une fin de non-recevoir.
248 Art 29 septembre 1833, p. 143. « Beaux-Arts. Avis » non signé. – « Le Directeur de L’Artiste faisant en ce moment graver sur acier, à Londres, plusieurs tableaux de nos peintres modernes les plus distingués, nos souscripteurs, à compter du 1er novembre, et indépendamment des deux dessins de chaque numéro, recevront par trimestre une de ces gravures, dont les épreuves seront tirées sur grand papier de Chine » (p. 145).
249 Art 27 octobre 1833, p. 208. « Variétés », non signé. – « La typographie fait chaque jour de nouveaux progrès. Il paraît en ce moment à la librairie de Didier, quai des Augustins, n° 48, un Cours de littérature de La Harpe, en deux volumes in-8°. Quand on voit la grandeur des caractères, on ne peut se figurer qu’on ait trouvé moyen de réunir dans ces deux volumes un ouvrage qui occupe ordinairement jusqu’à seize volumes in-8°. Cette édition, qui est d’une beauté remarquable, ne coûte que 18 francs. C’est une heureuse idée d’avoir mis à la portée de toutes les bourses un ouvrage qui a sa place marquée dans toutes les bibliothèques » (p. 208).
250 Art 17 novembre 1833, p. 243-244. « Variétés », non signé. – L’auteur déplore la promptitude avec laquelle s’abîment au tirage les planches de cuivre dans la pratique courante de la lithographie. Parle d’un nouveau procédé perfectionné par M. Delaunois, imprimeur-lithographe, qui promet aux artistes un nombre illimité d’épreuves. Dans le numéro du 10 novembre, on a donné aux abonnés une eau-forte de M. Mercy, produit de ce nouveau procédé, dont plus de mille épreuves ont été tirées. « Cette découverte est une bonne fortune pour les artistes, le public et les éditeurs : elle ménagera le temps si précieux des premiers, obligés souvent de refaire ou de retoucher leurs planches. Elle nous promet, à nous, de nouvelles jouissances ; et, en multipliant les belles épreuves, satisfera le goût si prononcé du public pour les délicieuses compositions des Johannot, Decamps, Dupont, etc. » (p. 243-244).
251 Art 29 décembre 1833, p. 316. « Variétés », non signé. – Les Anglais sont les premiers qui aient eu l’idée d’abandonner la gravure sur cuivre pour celle sur acier. Les graveurs français n’ont pas tardé à adopter la méthode anglaise, et les résultats déjà obtenus permettent de penser qu’ils atteindront bientôt le degré de perfection dont les graveurs anglais font déjà preuve. Cite en exemple les portraits de Cuvier et de Latreille, gravés par M. Bertonnier pour la collection du libraire Blaisot (p. 316).
252 Art 19 janvier 1834, p. 36. « Variétés », non signé. – Éloges pour la « Bibliothèque populaire », dont les auteurs ont fait un pas immense vers la diffusion du savoir populaire. « Dans une série de 120 volumes, dont 90 sont déjà publiés, des hommes spéciaux ont traité séparément la branche des connaissances humaines à laquelle chacun d’eux s’est adonné. Leurs ouvrages sont des résumés simples, clairs, précis, élégans, lorsque le sujet l’a permis, de ce qu’il y a d’utile et de positif dans les sciences exactes, dans les arts d’imagination et les arts industriels, dans tout ce qui a jusqu’ici occupé l’intelligence de l’homme » (p. 36).
253 Art 16 février 1834, p. 93-94. « Bibliothèque populaire », non signé. – Annonce la parution de la seizième livraison (volumes 91 à 96) de la « Bibliothèque populaire », qui contient deux volumes de l’Histoire de France, un volume de l’Histoire d’Angleterre, un volume d’Archéologie, et deux autres traités, l’Économie sociale et l’Art de parler et d’écrire. « Que de choses à savoir et à retenir dans 600 pages ! » (p. 96). Les bureaux des éditeurs de la collection se trouvent place Saint-André-des-Arts, n° 30.
254 Art 13 avril 1834, p. 138-139. « Gravure et lithographie », non signé. – Si l’essor de la presse périodique a favorablement agi sur la gravure et lui a rendu quelque chose de son ancienne importance, il n’en est pas de même pour « la grande gravure », qui penche toujours vers sa ruine. Si le gouvernement n’y prend pas garde, les premiers graveurs renonceront tous à un art « qui ne leur garantit plus ni fortune ni renommée » (p. 139). Plusieurs artistes, dont Giraud et Henriquel-Dupont, ont déjà renoncé au burin. « C’est donc un devoir pour le ministère de s’intéresser, par de nombreuses souscriptions, à la publication des grandes planches dont les éditeurs ne pourraient, dans le cas contraire, offrir un prix assez élevé à l’artiste ; c’est même pour lui un devoir de commander quelques-unes de ces planches à des graveurs de mérite » (p. 139).
255 Art 27 avril 1834, p. 182-185. « Exposition de l’industrie française », non signé. – Regrette que l’art de la typographie soit si peu représenté à l’exposition : « C’est certainement l’endroit de Paris où l’on peut se faire l’idée la plus juste de l’activité qu’a prise la presse parmi nous ; les casiers des compositeurs se vident et se remplissent sans cesse pour traduire en caractères solides tous ces feuillets manuscrits que l’esprit infatigable de nos écrivains jette à l’avide curiosité du public ; les bras vigoureux des pressiers se fatiguent à tirer ces épreuves qui vont se répandre par toute la France et dans toute cette Europe où la langue française étend à chaque pas son empire ; et la presse mécanique, appelant à son aide la force toute-puissante de la vapeur, supplée par son activité aux forces épuisées de l’ouvrier » (p. 184). Il n’y a que M. Éverat qui fasse exception : « Au moyen d’une habile combinaison, il a entrepris de publier par éditions compactes et pourtant bien lisibles tous les classiques français : avec la matière de six volumes, il a fait un seul volume. […] C’est un tour de force, un prodige de bon marché, et un bel hommage rendu à notre glorieuse littérature classique » (p. 184).
256 Art 11 mai 1834, p. 223-224. « Variétés », non signé. – Reproduit un document distribué par l’artiste Vigneron, « peintre d’histoire moderne et de portraits », donnant les prix des aquarelles, miniatures, portraits, lithographies et dessins, prix qui varient selon le nombre de séances requises et la taille du tableau.
257 Art 1er juin 1834, p. 249-252. « Beaux-Arts. Exposition de l’industrie française. […] La lithographie », non signé. – La place qu’occupe la lithographie à l’exposition est beaucoup trop modeste, comparée à « l’immense accroissement de ses publications » depuis les dernières années. Cite en exception les épreuves exposées par M. Motte, qui représentent « tous les perfectionnemens les plus récens et les plus avancés de la lithographie » (p. 250). Esquisse l’histoire de la lithographie en France, depuis l’importation en France des premières pierres et les premières presses lithographiques en 1816 par M. de Lasteyrie.
258Art 27 juillet 1834, p. 48. « Avis », non signé. – « Ceux de nos souscripteurs de Paris auxquels la gravure de Sancho ne sera point parvenue avec cette livraison la recevront dimanche prochain. Nous rappelons à nos souscripteurs des départemens que le format de cette gravure est trop grand pour que nous puissions la leur adresser par la poste, et qu’ils doivent en conséquence la faire prendre à notre bureau par leur correspondant à Paris. Toutefois ceux d’entre eux qui n’auraient pas réclamé avant la fin du mois prochain recevront avec la première livraison du mois d’octobre une épreuve, mais qui ne sera que l’estampe seule, détachée de sa marge. Nous n’avons pas d’autre moyen pour placer les épreuves sous l’enveloppe de notre journal que de les rogner ainsi » (p. 48).
259 Art 7 septembre 1834, p. 112. « Souvenirs d’une vieille femme, par Mme Sophie Gay », non signé. – Le libraire Abel Ledoux a mis en vente le livre de Sophie Gay au prix de 3 fr. 75 c., « sans rien sacrifier de la grandeur du format, de la beauté du papier et des caractères » (p. 112), bien que le prix traditionnel pour les romans nouveaux dans le format in-8° soit de 7 fr. 50 c. L’échotier conclut : « Cependant le courroux des libraires se calmera, les ouvrages nouveaux se vendront davantage, la réputation des auteurs s’étendra plus vite et plus loin, et tout le monde aura trouvé son profit à cet abaissement de prix » (p. 112).
260 Art 5 octobre 1834, p. 158-161. « La Bibliothèque royale », non signé. – Réquisitoire contre les abus dans la Bibliothèque royale. Tout en étant la plus riche, elle est aussi la « plus fertile en désordres et en abus » (p. 159). Il n’existe pas de catalogue complet ; le système du prêt des livres est mal organisé ; les vols de livres abondent ; le classement des livres est mal fait ; les employés sont incapables de renseigner les lecteurs. Bien que le département des manuscrits soit assez bien organisé, les estampes et les cartes et plans fonctionnent tout aussi mal que les imprimés. « Somme toute, je me résume dans ce qui suit. La Bibliothèque du roi, en l’état où elle se trouve, est à coup sûr un fort bel établissement ; mais elle mérite la plupart des reproches qu’on lui a adressés. Tous ses vices ne viennent pas cependant de son administration privée : quelques-uns procèdent de plus haut. Que signifie, par exemple, notre lésinerie constitutionnelle, qui, à chaque budget, marchande le cartonnage des livres, menace les employés d’une diminution de traitement, et qui, au lieu d’une somme nécessaire à l’achat par année des cent mille volumes indispensables non soumis au dépôt (tels que les ouvrages étrangers), n’alloue que de misérables rognures de milliards, avec lesquelles il n’est possible d’effectuer tout au plus que l’acquisition de 20,000 volumes ? » (p. 161).
261 Art 7 décembre 1834, p. 270-271. « Variétés », non signé. – « On sait toute la perfection et toute la fécondité des gravures anglaises. Les chefs-d’œuvre sont devenus chez eux chose aussi commune que les médiocres estampes dans d’autres contrées. C’est surtout à chaque renouvellement d’année que pleuvent, pour ainsi dire, les keepsakes, les collections en tout genre d’estampes au burin. Les grands éditeurs se disputent à qui publiera l’ouvrage le plus remarquable par le luxe de l’impression, du papier, et surtout des gravures ; leur honneur y semble intéressé. Nous avons vu les ouvrages qui, cette année, ont concouru pour cette lutte d’éditeurs. Quelques-uns sont de véritables prodiges, et il paraît d’abord difficile de savoir à qui donner la palme. Mais cependant la collection publiée par M. Watts, sous le titre de Literary Souvenirs, est une publication que nous n’avons pas tardé à distinguer de toutes les autres, et par l’intérêt des compositions et par l’admirable perfection du burin qui les a gravées. Ce keepsake, recueil, album, comme on voudra l’appeler, étonnera même les yeux habitués à considérer les plus étonnans ouvrages de la gravure anglaise » (p. 270-271).
262Art 14 décembre 1834, p. 280-281. « Des éditions avec illustrations. Les Classiques pittoresques », non signé. – Annonce la parution d’une édition illustrée de Gil Blas dans la série « Classiques pittoresques ». Réflexions sur l’édition illustrée : « Je ne parle ici, on le pense bien, que des éditions des bons ouvrages de notre littérature ou de celles étrangères. Ces publications pittoresques dans lesquelles le texte est fait pour les gravures ne nous occupent pas en ce moment ; il faut les ranger dans le domaine de la presse périodique, et non dans celui de la littérature et de la librairie » (p. 280-281). Les œuvres littéraires illustrées se sont multipliées depuis les premières années de la Restauration avec une rapidité étonnante, et ces éditions sont actuellement à la portée de tout le monde. La France est toujours en arrière par rapport à l’Angleterre en ce qui concerne le nombre et l’importance de ces éditions illustrées. Cite en exemple le Gil Blas et le Don Quichotte de Smirke. Par contre, ce sont deux Français, les frères Johannot, qui ont donné à l’Europe l’édition illustrée de Walter Scott. Souligne la nouveauté de l’entreprise « Classiques pittoresques » : « Les Classiques n’emploient pas la gravure au burin, imprimée sur des feuilles séparées du texte ; les illustrations des Classiques sont gravées sur bois et imprimées dans le corps même du texte. […] Dans les éditions ordinaires, la souscription aux gravures est facultative, de façon que, soit motif d’économie, soit indifférence, beaucoup de souscripteurs achètent l’ouvrage sans les illustrations. Le but, qui est de mettre la pensée de l’artiste en regard de la pensée de l’auteur, est ainsi manqué le plus souvent. Le mode d’impression des Classiques échappe à cet inconvénient : prose ou vers et gravures, tout cela ne fait qu’un, et il est impossible de lire sans voir en même temps » (p. 281). Quelques remarques, pour conclure, sur la qualité de la gravure sur bois employée dans ces éditions : « S’il manque à la gravure sur bois l’éclat et la finesse d’effet de la taille-douce, elle a pour elle autant de force et d’esprit dans le dessin » (p. 281).
263 Art 28 décembre 1834, p. 301-303. « De la gravure à l’eau-forte », signé Frédéric Villot. – Réflexions sur le fait que la gravure à l’eau-forte est en train de tomber dans l’oubli et le mépris. La décadence de cette branche de l’art vient non seulement de l’abandon des « prétendus amateurs », mais également de l’avènement de la lithographie, qui est plus facile d’exécution et qui, par conséquent, attire « la médiocrité et le moindre barbouilleur » (p. 302). Enfin, la machine inventée par M. Colas, qui « grave toute seule » (p. 303), va porter le dernier coup à la gravure à l’eau-forte : « Que M. Colas soit récompensé par l’Académie des sciences, section mécanique, c’est dans l’ordre. Mais que son procédé soit honni par ceux qui ont des entrailles et ne veulent pas que les arts du dessin tombent dans le domaine des manœuvres, c’est plus juste encore » (p. 303).
264 Art 1er février 1835, p. 105-106. « Bibliographie. Nouvelle édition des Classiques avec illustrations. Gil Blas. – Cinq cents gravures », signé P.E. Barré. – Reprend ses propos du 14 décembre 1834 (supra). L’« engouement pour le pittoresque » a fait que Paris est inondé de publications illustrées bon marché : « C’est ainsi que le bon marché a tué l’art » (p. 105). Cependant, le libraire Paulin a su entreprendre la réconciliation de l’art et du bon marché, en remplaçant « le fatras des magasins universels » avec une série de classiques illustrés, dont le Gil Blas est le premier volume. Loue les illustrations de Gigoux et de Tony Johannot.
265 Art 14 juin 1835, p. 282-283. « Histoire de l’ancien et du Nouveau Testament par Lemaistre de Sacy [Royaumont]. L’Imitation de Jésus-Christ, traduction nouvelle, enrichie de réflexions de Bossuet, Massillon, Fléchier, Fénelon et des pères de l’Église, et embellie de dix gravures d’après M. Tony Johannot, et d’ornemens dessinés par MM. Chenavard et Cavelier », non signé. – Les éditions « pittoresques » sont des publications utiles, surtout lorsqu’elles sont faites avec soin. Parle de l’énorme succès du Testament, malgré les difficultés encourues par l’éditeur : « Les 700 gravures sur bois qui décorent le Testament ne s’improvisent pas comme un album lithographié ; ici même la ressource des fonds de magasins des éditeurs de Londres manquait à l’éditeur français. On sait que nos périodiques pittoresques sont généralement défrayés avec des clichés dont les entrepreneurs de publications de Londres ont tiré tout le parti possible dans leur pays. Pour éditer un livre, il faut, au contraire, des dessins originaux et des graveurs qui les gravent » (p. 282). Les graveurs français sur bois étant beaucoup moins nombreux que les graveurs anglais, l’éditeur a dû faire appel à Londres, malgré sa volonté de faire « une édition nationale de tout point » (p. 282). L’Imitation de Jésus-Christ se distingue du Testament par sa richesse, ses gravures en taille-douce à la place de la gravure sur bois. Dans les deux cas, l’auteur du compte rendu fait des compliments à l’éditeur, Curmer, et à la maison d’imprimerie Éverat : « C’est de là que sortent tous les chefs-d’œuvre de la typographie » (p. 283).
266 Art 12 juillet 1835, p. 8. « Variétés », non signé. – « La bibliothèque royale se composait de 910 volumes sous Charles V, de 1890 sous François Ier, et de 16,746 sous Louis XIII. En 1684, elle possédait 50,542 volumes ; en 1775, près de 150,000, et environ 200,000 en 1790 ; elle est riche aujourd’hui de plus de 700,000 volumes imprimés et de 80,000 manuscrits, sans compter plusieurs centaines de milliers de pièces relatives à l’histoire générale et surtout à l’histoire de France. Le cabinet des estampes se compose de peintures sur vélin, de dessins, et d’un immense recueil d’estampes et de cartes, depuis la découverte de la gravure jusqu’à nos jours. On y compte 1,400,000 estampes et 50,000 cartes » (p. 8).
267 Art 4 octobre 1835, p. 137-139. « Les Classiques illustrés. Gil Blas. – Molière. – Don Quichotte. Molière (I) », signé Gustave Planche. – Loue la contribution de Tony Johannot au deuxième volume dans la collection publiée par la maison Paulin. « Les illustrations de Tony Johannot attestent chez l’artiste une remarquable conscience. Jusqu’ici nous ne pouvions citer que des compositions insignifiantes et vides. L’Angleterre s’étonnait avec raison qu’il ne se fût pas encore rencontré parmi nous un homme qui fît pour Molière ce que Smirke avait fait pour Cervantes et Le Sage. Grâce à Tony Johannot, cette lacune est remplie » (p. 138).
268 Art 10 avril 1836, p. 181-184. « Beaux-Arts. Salon de 1836. (Xe article.) Gravure et lithographie. MM. Tavernier, Collignon, Dupont, Lhérie, Girard, Prévost, Léon Noël, Arnout », non signé. – La gravure est « l’art auquel les expositions sont le moins nécessaires et qui en tire le moins d’honneur et de profit » (p. 181). La gravure académique n’étant plus, le jury dévalorise complètement la gravure contemporaine, éprouvant « une profonde inimitié pour la gravure, qu’il voit se jeter dans les routes ouvertes par les Anglais et s’y concilier la ferveur publique » (p. 181). Cette attitude de la part de l’Académie détourne les jeunes graveurs, mais l’Académie se soucie très peu que « les éditeurs français continuent de payer annuellement, pour le besoin de leurs publications, un impôt considérable aux graveurs anglais, bien plus nombreux, et, il faut le dire, généralement plus habiles que les nôtres » (p. 183). Pour la lithographie, elle risque de tomber dans l’oubli : « Ses productions n’ont plus offert à l’attention des gens de goût que quelque rares croquis d’artistes, et elle a dû se contenter, pour ses ouvrages finis, des sympathies les plus vulgaires et les plus ignorantes » (p. 184).
269 Art 26 février 1837, p. 119-121. « Observations adressées à M. le ministre de l’Intérieur par les fabricans de bronzes de la ville de Paris, à l’occasion du projet de loi sur la propriété des ouvrages d’art et de littérature », non signé. – Après avoir reproduit les observations des fabricants de bronzes, l’auteur de l’article se livre à des réflexions sur la contrefaçon et la propriété littéraire. Si la contrefaçon est immorale en elle-même, il faut avouer que « c’est dans des éditions contrefaites qui échappaient à la police et à la censure, que la France a lu d’abord ces ouvrages philosophiques du dernier siècle, qui ont fait la société où nous vivons » (p. 121). Commente la proposition de la commission de la propriété littéraire, par laquelle la durée de la propriété des ouvrages de l’esprit, qui se termine dix ans après la mort de l’auteur, serait portée à cinquante ans.
270 Art 2 avril 1837, p. 198-200. « Gravure. – Lithographie. MM. Calamatta, Blanchard, Richomme, Geoffroi, Gérard, Prud’homme, Reindal, Schaal, C. Nanteuil, Tavernier. – MM. Léon Noël, Arnout, Deroy, Bichebois, Challamel, Champin, Chapuis, Léger, Marin-Lavigne », non signé. – Déplore le fait que « la gravure sera toujours aussi délaissée que par le passé » (p. 198), parce que le gouvernement n’a rien fait pour l’aider. Parle des gravures exposées au Salon. Fait un bref historique de la lithographie en France et parle du peu d’importance qu’elle a actuellement. Néanmoins, le nombre de lithographies exposées au Salon prouve l’importance que ce genre de reproduction peut atteindre, ainsi que les progrès déjà faits.
271 Art 14 mai 1837, p. 303. « Variétés », non signé. – « Nous recommandons aux artistes et aux personnes s’occupant des arts la nouvelle publication dont le premier numéro vient de paraître, sous le titre de : Le Lithographe, journal des artistes et des imprimeurs. Une livraison paraîtra du 1er au 10 de chaque mois, et renfermera un dessin par un dessinateur habile » (p. 303).
272 Art 14 mai 1837, p. 303. « Variétés », non signé. – Rapport de Francfort sur MM. Engelmann père et fils à Mulhouse qui ont inventé un nouveau procédé de lithographie en couleur.
273 Art 18 juin 1837, p. 383. « Variétés », non signé. – À Vienne, M. de Sieglaender a trouvé le moyen de joindre la gravure sur cuivre à celle sur bois, de manière que ses ouvrages semblent être composés de gravures sur acier. M. Ficker, professeur d’esthétique à l’Université de Vienne, a donné à cette combinaison le nom de « chalocopylographie » (p. 383).
274 Art 2 juillet 1837, p. 15. « Variétés », non signé. – À Londres, M. John Bunet a inventé un nouveau genre de gravure qui « n’a pas plus de finesse que les autres déjà connus » (p. 15), mais qui est meilleur marché. Une collection de gravures d’après les cartons de Raphaël faites de cette manière ne coûte que 4 shillings, tandis que le prix ordinaire est de quatre guinées.
275 Art 12 novembre 1837, p. 227. « L’atelier de Miéris. Lithographie de Léon Noël pour l’ouvrage lithographié de la galerie de Dresde, publié à Leipsick [sic] », non signé. – Regrette que les artistes-lithographes jouissent à l’étranger d’une réputation beaucoup plus grande qu’en France : en France, « les peintres se refusent à leur confier leurs compositions ; ils aspirent tous aux honneurs de la reproduction par la gravure, et perdent ainsi une popularité qui leur serait bien vite acquise par l’immense et facile publicité de la lithographie » (p. 227). Malgré cela, la lithographie fait en France des progrès, et laisse derrière elle les essais tentés en Angleterre et en Allemagne. La France n’a rien qui puisse se comparer à la Galerie de Dresde, ni pour le format, ni pour l’importance des ouvrages reproduits, ni pour l’habileté d’exécution des dessins, et cependant les éditeurs allemands ont fait lithographier et imprimer les planches à Paris.
276 Art 10 décembre 1837, p. 287-289. « De la gravure », non signé. – Raconte l’histoire de la gravure en taille-douce en France, et regrette sa progressive disparition. Il n’y a que la protection du gouvernement qui puisse la sauver. Et d’ajouter : « Le genre de la vignette anglaise exerce une funeste influence sur nos travaux ; la gravure historique n’a plus cet aspect imposant que lui donnaient nos artistes anciens par un travail hardi qui convient le mieux à ce noble genre. Le système anglais, propagé par la librairie, a tout rapetissé à ses dimensions de keepsake ; la préférence accordée à l’acier sur le cuivre est le résultat d’un calcul purement commercial » (p. 288).
277 Art 21 janvier 1838, p. 47-49. « Sur un moyen d’empêcher la contrefaçon des œuvres littéraires à l’étranger, par MM. Jean Czynski et Considérant », non signé. – L’auteur commente une proposition publiée récemment dans le journal fouriériste La Phalange. Selon Czynski et Considérant, afin d’empêcher la contrefaçon littéraire en France, il faudrait « diviser l’œuvre littéraire en autant de parties qu’il y a de pays dans lesquels on peut craindre, soit la contrefaçon, soit la vente des ouvrages contrefaits, et prendre, dans chacun de ces pays, par le dépôt légal […] le droit de propriété d’une partie de l’œuvre, qui, dès lors, ne peut plus être imprimée ni vendue, dans aucun de ces pays, par un autre que le propriétaire légitime, sans constituer un fait frauduleux et justiciable des tribunaux du pays » (p. 48). Rappelle que la contrefaçon existe toujours en France : « À quel titre la France irait-elle demander à l’Europe l’abolition de la contrefaçon littéraire, quand elle la tolère chez elle ? » (p. 48).
278 Art 15 avril 1838, p. 149-151. « À nos lecteurs », non signé. – Annonce des changements dans l’administration du journal et dans le format de L’Artiste, qui sera désormais divisé par séries. Le calibre des articles sera encore plus élevé, avec des contributions signées par les « écrivains les plus célèbres » ; la revue sera imprimée « en caractères neufs sur papier vélin, avec lettres ornées, vignettes, fleurons et culs de lampe » (p. 149). Détails sur la nouvelle orientation de la revue, ainsi que sur les contributeurs, dont Alphonse Karr, Jules Janin, Léon Gozlan, Charles Nodier, X.-B. Saintine, Flora Tristan, Edgar Quinet, et Emmanuel Gonzalès.
279 Art 10 février 1839, p. 80-82. « Les Contes de fées choisis par Mesdames Élise Voïart et Amable Tastu », signé A.P. – Compte rendu du volume publié par Paulin et Hetzel, qui « n’ont rien négligé pour rendre satisfaisante en tout point l’exécution de leur entreprise » (p. 82). Par le passé, les contes de fées étaient devenus « la proie de ces détestables marchands de mauvais livres, qui les mutilaient, les faisaient imprimer en patois sur du papier aussi noir que celui des gazettes allemandes ; puis les mélangeaient à des ouvrages d’une nature plus attrayante pour leurs chalands ordinaires, les beaux parleurs et avocats de village qui veulent bien acheter de l’esprit, mais non pas du bon sens, mais non pas de la morale » (p. 82). On loue la composition du volume, les travaux soignés des imprimeurs, Éverat, Lacrampe et Paul Renouard, ainsi que l’habileté des graveurs (Andrew, Best et Leloir, Grandville, Lorentz, Français…), « tous artistes habiles et spirituels, qui ont pris à cœur d’interpréter, avec une sollicitude particulière, des textes qui ne pouvaient que leur inspirer de naïves et charmantes compositions » (p. 82).
280 Art 3 mars 1839, p. 127-128. « Variétés. Éditions de Luxe. Discours sur l’histoire universelle, par Bossuet. – Les Anglais peints par eux-mêmes ; éditions publiées par Curmer. – Aux Bains de Dieppe, par MM. Eugène Chapus et Léon Vidal », signé A.P. – Les publications de Curmer « marqueront dans l’histoire de la typographie et de la librairie française combien le caractère des publications de luxe a changé depuis vingt ans seulement » (p. 127-128). Autrefois destinées uniquement aux riches amateurs, les éditions de luxe sont actuellement à la portée de toutes les bourses : « En un mot, le système des éditions de luxe s’est modifié selon l’esprit du temps ; il s’est mis à la portée de la bourgeoisie, tandis qu’auparavant il n’était que pour l’aristocratie des plus grandes fortunes » (p. 128). L’auteur ajoute que les Français ont surpassé les Anglais dans le domaine de l’édition illustrée : « Nos bons graveurs sur bois valent assurément aujourd’hui les meilleurs graveurs de Londres. Et quant aux peintres capables de leur fournir des compositions, on nous permettra de dire que nous en comptons ici plus qu’en Angleterre » (p. 128). Cite en exemple Tony et Alfred Johannot, illustrateurs de Walter Scott et de Cooper, « aux applaudissements des Anglais eux-mêmes » (p. 128).
281 Art 7 avril 1839, p. 186-188. « La chromolithographie », signé Delecluze. – Histoire de la lithographie, popularisée en France depuis 1816. Description des efforts de M. Engelmann pour perfectionner la lithographie en couleur, qu’il appelle la chromolithographie, et qui est déjà « applicable à la reproduction d’une foule de sujets qui se rattachent à l’étude des sciences, et dont l’industrie et le commerce pourront tirer un parti avantageux » (p. 188).
282 Art 19 mai 1839, p. 81-89. « Exposition des produits de l’industrie. (Cinquième article) », signé Jules Janin. – Parle, dans son compte rendu de l’exposition, de l’invention de M. Didot, une machine à papier continu. Mentionne l’existence d’une machine à couper le papier sur mesure.
283 Art 2 juin 1839, p. 117-126. « Exposition des produits de l’industrie. (Septième article) », signé Jules Janin. – Décrit un processus inventé par M. Daguerre qui produit des éditions fac-similé à des prix très modérés. Les avantages sont nombreux : le faible prix de fabrication empêche les contrefaçons ; on peut tirer des exemplaires à volonté.
284 Art 16 juin 1839, p. 157-168. « Exposition des produits de l’industrie. (Neuvième article) », signé Jules Janin. – Parle longuement de la fabrication du papier, du papier industriel (Écharcon, Lacroix, Montgolfier, Latune, etc.), ainsi que du papier fait à la main (Blanchet frères, Kléber, de Rives). Parle ensuite de l’imprimerie (Éverat, Fain, Lacrampe, Crapelet, Renouard, Fournier, Béthune) et des libraires (Didot, Panckoucke, etc.). Parle en particulier de la maison de Léon Curmer. Réflexions sur le rôle de l’éditeur contemporain : « Il marche à la tête des littérateurs et des savants ; il commande aux peintres, aux dessinateurs, aux faiseurs d’ornements. Par le papier, de lui dépendent les chiffonniers, les fabriques, les usines ; par l’encre typographique, il tient aux huiles grasses, aux résines, au noir de fumée, à l’indigo, aux machines à broyer ; par l’impression, il fait agir les fondeurs en caractères, les compositeurs, les correcteurs, les presses, la fabrication des rouleaux ; par le satinage, il tient dans ses mains les plieuses, les assembleuses, les brocheuses ; par la gravure sur bois, il emploie les graveurs, les stéréotypeurs, les polytypeurs ; […]. La lithographie lui donne ses pierres, son encre, ses crayons, ses dessinateurs, ses graveurs, ses coloristes. Le relieur arrive ensuite avec ses cartons, ses maroquins, ses velours, ses gravures sur cuivre en relief, ses mécaniciens, ses batteurs d’or, ses doreurs sur tranche, ses passementiers ; enfin, les journaux lui vendent leurs annonces, la poste ses chevaux ; une armée de commissionnaires distribue ses feuilles volantes, si bien qu’à tout prendre, un éditeur est le roi du monde » (p. 165).
285 Art 11 août 1839, p. 225-229. « Des récompenses accordées à l’industrie », signé Jules Janin. – L’auteur fait le tour des médailles distribuées (croix d’honneur, médailles d’or, d’argent et de bronze) à l’exposition de l’industrie française. La typographie française n’a pas été mentionnée, mais les beaux-arts ont eu trente et une médailles (dont Engelmann, lithographe, Lacrampe et Cie, Curmer et Dubochet, Dupont frères, Lemercier et Besnard, Brevière…).
286 Art 22 septembre 1839, p. 285-290. « De l’art typographique appliqué à l’impression de la musique », signé Léon de Laborde. – L’auteur fait l’historique de la composition en caractères mobiles de l’annotation de la musique. Étudie, spécimens et chiffres à l’appui, les développements dus à M. Derriez, « habile graveur-typographe » : « Il a gravé un caractère entier. Il compose les notes et les portées en types mobiles, et offre une impression de la plus grande pureté » (p. 289).
287Art 24 novembre 1839, p. 207-210. « À quoi servent les bibliothèques de Paris », signé Le Bibliophile Jacob. – Description des « types » qui fréquentent la salle de lecture de la Bibliothèque du Roi à Paris en 1839. Et de conclure : « Qui nous rendra la Bibliothèque du Roi telle qu’elle fut du temps des Dupuy et des Capperonnier ? On n’y voyait alors que dix ou douze travailleurs au lieu de cinq ou six cents habitués ; mais ces travailleurs étaient les Godefroy, les Duchesne, les Bonamy et les Sainte-Palaye » (p. 210).
288 Art 27 décembre 1840, p. 424. « À nos abonnés », signé A.-H. Delaunay. – Le directeur de L’Artiste fait le bilan de l’année 1840. Parle des difficultés rencontrées en cours de route : « On nous a reproché d’avoir complètement abandonné la lithographie, et c’est elle au contraire qui nous a fait défaut. L’accroissement graduel de notre publicité est un obstacle sérieux ; les moyens employés jusqu’ici par les imprimeurs lithographes sont devenus insuffisants ; la pierre ne résiste pas au tirage, et nous pourrions en citer plus d’un exemple ; les premières épreuves sont nettes et brillantes, mais au-delà ce n’est plus qu’un mélange confus et sans valeur : or, le remède à ce grave inconvénient n’existe pas. […] Il a fallu se restreindre à la gravure, dont le travail est incomparablement plus lent, et songer ensuite à l’augmentation des frais. Nous quittions une donnée toute simple, peu coûteuse, pour nous lancer dans une voie nouvelle, où les dépenses devaient s’accroître dans une proportion fâcheuse. La transition était dure ; elle n’a pu se faire que par des essais successifs, dont nous avons été les premiers à reconnaître toute l’imperfection ; mais au moins attestaient-ils notre ferme désir d’atteindre une solution plus heureuse » (p. 424).
289 Art 29 janvier 1841, p. 71-74. « De la propriété en matière d’art », signé U. Ladet. – Protestation contre une proposition concernant la propriété en matière d’art soumise à l’examen et au vote de la Chambre des députés par le ministre de l’Instruction publique. Déplore la modification selon laquelle la vente d’un ouvrage transmet à l’acquéreur le droit exclusif de la reproduction par l’impression, la gravure, le moulage ou de toute autre manière.
290 Art 13 février 1841, p. 111-112. « De la propriété en matière d’art », signé U. Ladet. – Poursuit son analyse des discussions à la Chambre sur la propriété littéraire et artistique : « La loi nouvelle […] est vicieuse, en ce qu’elle manque de clarté et de suite dans ses dispositions, quant à ce qui concerne les arts ; injuste, en ce qu’elle tend à favoriser le spéculateur aux dépens de l’artiste, contrairement à l’esprit de la législation conventionnelle ; monstrueuse, en ce qu’elle accorde, sans qu’il soit besoin d’aucune espèce de convention, un droit exorbitant à l’acheteur, celui de faire graver une œuvre d’art sans la sanction de l’auteur ; absurde, en ce qu’elle ne donne aucun motif sérieux et avouable de ses innovations ; incomplète, en ce qu’elle traite de si haut la sculpture et l’architecture, que c’est à peine si elle daigne leur consacrer à chacune un mot insuffisant et non motivé » (p. 111).
291 Art 20 février 1841, p. 125-126. « Beaux-Arts », non signé. – La Commission a penché à une très grande majorité vers le projet ministériel sur la propriété littéraire. Malgré leur déception, les artistes continueront de lutter contre cette « déplorable loi » (p. 126).
292 Art 20 février 1841, p. 131-133. « De la propriété en matière d’art. À M. le directeur de L’Artiste », signé Étienne Blanc. – Avocat à la Cour royale de Paris et auteur du Traité de la contrefaçon, il commente la législation sur la propriété littéraire, en se concentrant sur « trois dispositions essentielles, sur lesquelles devait se porter toute l’attention des artistes, à savoir : 1° la durée du droit de propriété ; 2° la formalité du dépôt, et 3° le droit de reproduction » (p. 131).
293Art 27 février 1841, p. 149-153. « Revue littéraire », signé Gabriel Montigny. – Parle, avec éloges, du Magasin pittoresque et de son importance auprès des classes laborieuses : « Que de préjugés n’a-t-il pas vaincus ! que de bonnes doctrines n’a-t-il pas semées ! Dès son apparition il a cherché ce résultat par l’attrait de ses planches et l’intérêt de ses notices ; un des premiers, il a popularisé les règles de la science, de l’art et du goût » (p. 152). Le grand succès du Magasin pittoresque s’explique par la modicité de son prix.
294 Art 7 mars 1841, p. 157-159. « Beaux-Arts », non signé. – Commente avec approbation la réaction de l’Académie des Beaux-Arts sur la législation concernant la propriété littéraire et artistique.
295 Art 14 mars 1841, p. 179-181. « Gravures et lithographies », non signé. – Bien que certains les relèguent « au rôle secondaire de copistes et d’imitateurs », les graveurs ne sont nullement des peintres ratés, mais des artistes talentueux. Parle du fait qu’en dépit des importations d’outre-Manche et des caprices de la mode, la France a toujours été « le premier pays du monde pour la gravure » (p. 179). Il poursuit : « Dans les arts, les modes sont mille fois plus funestes que les révolutions ; de nos jours, un engouement déraisonnable pour les procédés anglais a failli compromettre chez nous l’avenir de la gravure ; il a fallu que d’éminents artistes s’inscrivissent en faux contre les prétentions exorbitantes de nos voisins, qui, peintres et sculpteurs médiocres, ne prétendaient à rien moins qu’au sceptre de la gravure ; heureusement que les exemples de l’Angleterre n’ont point eu de funeste contre-coup, et que, grâce au bon sens public et à l’énergique résistance des artistes, la gravure est aujourd’hui chez nous en aussi bon chemin que jamais » (p. 179).
296 Art 21 mars 1841, p. 189-190. « Beaux-Arts », non signé. – Commente le rapport de Lamartine sur la propriété des ouvrages de science, de littérature et d’art présenté à la Chambre des députés. En fin de compte, c’est l’intérêt de la Liste civile qui a prévalu : « C’est à son profit exclusif qu’on veut essayer la spoliation graduelle des artistes ; c’est elle seule qui sera appelée à exploiter le bénéfice de la nouvelle loi » (p. 190). Lamartine a vraisemblablement mal compris la situation. Fait appel aux artistes, les engageant à continuer la lutte.
297 Art 28 mars 1841 (supplément), p. 218-220. « Quelques contemporains. M. Buloz », non signé. – Histoire de La Revue des deux mondes et du rôle capital joué par Buloz dans son évolution : « C’est, sans contredit, M. Buloz qui a fait la puissance de La Revue des Deux-Mondes, mais c’est aussi La Revue des Deux-Mondes qui a fait M. Buloz ce qu’il est aujourd’hui, un homme d’une véritable importance. Ils existent si bien l’un par l’autre, qu’il serait impossible, ce nous semble, de les séparer sans détriment pour tous les deux » (p. 219).
298 Art 4 avril 1841, p. 225-226. « Beaux-Arts », non signé. – Malgré d’énormes efforts et l’espoir d’un heureux résultat, le vote préliminaire fait pressentir l’insertion définitive au bulletin des lois du texte sur la question de la propriété des ouvrages de science, de littérature et d’art présenté à la Chambre des députés.
299 Art 11 avril 1841, p. 245-246. « Beaux-Arts », non signé. – Déplore les conséquences du vote concernant la question de la propriété des ouvrages de science, de littérature et d’art présenté à la Chambre des députés : « [L]es artistes, pas plus que les gens de lettres, ne sont les parias de la société, et il est temps, enfin, que leurs droits soient fixés, que leurs privilèges, s’il y a lieu, soient reconnus, que leurs intérêts trouvent une protection spéciale et efficace devant la loi » (p. 246).
300Art 30 mai 1841, p. 369-371. « Quelques contemporains. M. Bertin l’aîné », non signé. – Histoire du Journal des débats et du rôle capital joué par Bertin aîné dans son évolution : « [D]isons que l’immense succès du Journal des débats va croissant de jour en jour, et que la chose est bien facile à comprendre, confié qu’est le journal à la direction éclairée de M. Armand Bertin, lequel suit la tradition paternelle avec toute confiance et respect » (p. 371).
301 Art 15 août 1841, p. 104-107. « Les vieux livres », signé Joncières. – Long article qui décrit les habitudes de lecture des Français. Renseignements et réflexions sur l’importance des cabinets de lecture dans la capitale.
302 Art 19 septembre 1841, p. 180-181. « Nécrologie. M. Bertin l’aîné », non signé. – Notice nécrologique, dans laquelle l’auteur esquisse l’histoire du Journal des débats et l’importance de Bertin.
303 Art 3 octobre 1841, p. 212-214. « Nouveaux ornements composés, dessinés et gravés par Ch. E. Clerget, à l’usage des Manufactures et pour l’Ornementation en général, 1840 », non signé. – Raconte la carrière, et parle des travaux de Clerget, notamment des dessins gravés sur bois faits en collaboration avec Brevière et des cahiers d’ornements parus chez Aubert en 1840. Indépendamment de ces travaux d’ornementation générale, Clerget a exécuté un grand nombre de dessins pour la typographie (éditions de Dubochet, Fournier, Crapelet, etc.).
304 titre : Bibliographie catholique. Tables générales
305Le volume I couvre la période juillet 1841-juin 1856 ; vol. II : juillet 1856 - décembre 1863 ; vol. III : janvier 1864 - décembre 1874 ; vol. IV : janvier 1875 - décembre 1884
306 adresse : Au Bureau de la Bibliographie catholique, 31, rue de Sèvres. vol. IV : 82, rue Bonaparte
307 imprimeur : vol. I : Imprimerie de Beau, à Saint-Germain-en-Laye. vol. II : Imprimerie Divry et Cie, rue Notre-Dame-des-Champs, 49, Paris. vol. III : Imprimerie de Victor Goupy, rue Garancière, 5, Paris. vol. IV : Abbeville, typographie et stér. A. Retaux
308 dates de publication : vol. I : 1858 ; vol. II : 1865 ; vol. III : 1875 ; vol. IV : 1886
309 numéros dépouillés : vol. I-IV
310 directeur : non mentionné
311 orientation : conseils et orientation pour lecteurs catholiques
312 chroniques : non applicable pour les Tables
313 illustrations : non illustré
314 principaux collaborateurs : non mentionnés
315 abonnement : non mentionné
316 notes : La Bibliographie catholique elle-même n’a pas été dépouillée ; seules les Tables l’ont été. Les Tables ne contiennent pas d’articles. Le mode de classement des lectures et des lecteurs demeura inchangé pendant presque un demi-siècle. Chaque ouvrage recensé était accompagné d’un numéro indiquant la catégorie de lecteurs visée :
317« Le n° 1. – indique les ouvrages qui conviennent aux enfants.
3182. – les ouvrages qui conviennent aux personnes d’une instruction ordinaire, tels que les artisans et les habitants des campagnes.
3193. – les ouvrages qui conviennent aux jeunes gens et aux jeunes personnes. Le titre de l’ouvrage indique souvent qu’un livre convient plus particulièrement à un jeune homme ou à une jeune personne.
3204. – les ouvrages qui conviennent aux personnes d’un âge mûr, aux pères et aux mères de famille, à ceux qui sont chargés de l’éducation des autres.
321 5. – aux personnes instruites, qui aiment les lectures graves et solides.
3226. – les ouvrages de controverse, de discussion religieuse ou philosophique.
323*. – les ouvrages d’instruction religieuse, ascétiques et de piété.
324+. – les ouvrages qui conviennent particulièrement aux ecclésiastiques.
325A. – les ouvrages qui conviennent à tous les lecteurs.
326Y. – les livres absolument mauvais.
327M. – les ouvrages médiocres, même dans leur spécialité.
328R. Placée toujours après un chiffre, cette lettre, qui n’est qu’un signe de prudence, indique que, pour la classe de lecteurs spécifiée par le chiffre ou par les chiffres précédents, l’ouvrage en question, quoique bon ou indifférent en lui-même, ne peut cependant, à raison de quelques passages, être conseillé ou permis qu’avec réserve.
329Y. Placée après un chiffre, cette lettre indique un livre dangereux pour le plus grand nombre de lecteurs de la classe spécifiée, et qui ne peut être lu que par quelques-uns, et pour des raisons exceptionnelles » (vol. I, p. vi).
330 titre : Le bon génie, journal des enfants
331 adresse : chez Louis Colas, libraire, rue Dauphine, n° 32
332 imprimeur : Imprimerie de Jules Didot aîné, imprimeur du Roi, rue du Pont-de-Lodi, n° 6
333 dates de publication : mai 1824-1829 ; hebdomadaire
334 numéros dépouillés : 2 janvier 1825 - 26 avril 1829
335 directeur : Laurent de Jussieu
336 orientation : éducation
337 chroniques : contes moraux, correspondance, chroniques scientifiques et techniques, charades, poésie de circonstance, etc.
338 illustrations : lithographie envoyée aux abonnés avec chaque numéro (hors texte)
339 principaux collaborateurs : aucun article n’est signé ; l’ensemble paraît être de la seule main du directeur
340 abonnement : Paris : 22 francs par an, 12 francs pour six mois ; départements : 24 francs par an, 13 francs pour six mois
341 BG 23 janvier 1825, p. 149-150. « De l’imprimerie », non signé. – Histoire de l’imprimerie pour de jeunes lecteurs, expliquant la fabrication des caractères en métal, la composition, la justification, l’imposition, etc.
342 BG 27 mars 1825, p. 185-186. « La lithographie », non signé. – Description de l’invention de la lithographie, à l’intention de jeunes lecteurs.
343 BG 10 juin 1827, p. 23-24. « Variétés, anecdotes », non signé. – Histoire de la Bibliothèque royale, racontée à de jeunes lecteurs : « L’imprimerie fut inventée en 1440. Il s’établit des imprimeurs à Paris en 1470 ; ils dédièrent à Louis XI, cette même année, un des premiers livres qu’ils y avaient imprimés. La bibliothèque du Roi qui avait été fondée en 1364 ne contenait donc, dans le principe, que des livres manuscrits. À la mort de Charles V, dit le Sage, elle ne comptait encore que neuf cents volumes, et ne reçut que de faibles accroissements jusqu’au règne de François Ier, qui l’augmenta considérablement. Elle avait été d’abord établie à Fontainebleau ; ce fut Henri IV qui la fit transporter à Paris, où elle occupa successivement divers locaux jusqu’en 1721, alors que le Roi en ordonna le transport dans le lieu où elle est encore aujourd’hui » (p. 24).
344titre : Bulletin des sciences naturelles et de géologie
345 adresse : Au Bureau central du Bulletin, rue de l’Abbaye, n° 3
346 imprimeur : Firmin Didot, rue Jacob, n° 24
347 dates de publication : 1823-1831 ; mensuel
348 numéros dépouillés : mars 1828 - 1831
349 directeurs : Delafosse, Guillemin, Lesson, Luroth
350 orientation : diffusion scientifique
351 chroniques : géologie, minéralogie, botanique, zoologie
352 illustrations : non illustré
353 principaux collaborateurs : Coquebert de Monbret, Cuvier, Férussac, Jussieu, Raspail, Saint-Hilaire, Saint-Fargeau
354 abonnement : pour douze numéros par an – Paris : 42 fr. ; départements : 48 fr. ; étranger : 54 fr.
355 notes : on pouvait aussi s’abonner chez Levrault, rue de la Harpe, n° 81, et à Strasbourg et à Londres, chez Treuttel et Wurtz. – Le Bulletin était publié par la Société pour la propagation des connaissances scientifiques et industrielles.
356En troisième de couverture, on trouve l’avis suivant, destiné aux auteurs et aux éditeurs, qui étaient invités à faire parvenir au Bulletin leurs publications pour compte rendu : « On doit attendre des Sociétés savantes, des écrivains et des libraires de tous les pays, qu’ils seconderont les vues qui ont fait établir cette entreprise. L’intérêt des savans, comme celui de l’industrie et de la librairie, est de profiter du moyen qui leur est offert de répandre généralement et rapidement la connaissance des ouvrages qui paraissent. Mais les difficultés et les lenteurs qu’on éprouve à faire parvenir les livres à Paris entravant quelquefois ce désir, nous allons indiquer ici quelques moyens faciles et peu dispendieux dont on peut se servir, soit pour l’envoi des livres destinés à l’annonce dans le Bulletin, soit pour l’envoi des journaux adressés en échange de ce recueil. On recommande seulement d’expédier les uns et les autres immédiatement après leur publication. On peut, d’après les traités conclus avec la France, affranchir, pour Paris, sous bandes croisées, les ouvrages brochés au prix de 10 centimes et 2 sous par feuille d’impression ; dans les pays suivans : le roy. de sardaigne ; - le roy. des pays-bas ; - toutes les provinces prussiennes en Allemagne et en Pologne, toute la prusse. – hambourg, le hanovre, - le grand-duché de bade, - toute l’allemagne enfin, excepté l’Autriche ; de cette manière les journaux échangés seront respectivement affranchis jusqu’à destination. Dans les pays suivans, les libraires indiqués ci-après recevront les livres et les journaux, et expédieront les Bulletins envoyés par la Direction, en échange de ces derniers. On devra s’entendre avec ces libraires pour l’affranchissement et le port.
357Le danemark peut faire remettre à Copenhague chez M. Deichmann, maison Gyldendal ; la Suède, à Upsal, chez M. Palmblad. La russie peut faire affranchir à Memel, ou remettre chez MM. Bellizard et Cie, à Saint-Petersbourg, et Riss à Moscou.
358 l’angleterre, ses colonies et les indes orientales peuvent faire remettre à Londres, chez MM. Treuttel et Würtz et Cie.
359La pologne russe, l’autriche, la bohême, la hongrie, peuvent, comme toute l’Allemagne, la Russie, le Danemark et la Suède, faire remettre à Leipzig, par voie de librairie, chez M. Barthe, qui pourra expédier, de la même manière, les Bulletins d’échange.
360Le grand-duché de bade peut faire remettre à Strasbourg, chez MM. Treuttel et Würtz et Cie, la suisse, à Genève, chez M. Cherbulliez.
361La toscane, lucque, l’état pontifical, peuvent faire affranchir à Sarzane ou déposer à Florence, chez M. Piatti. Le roy. de naples et la sicile peuvent déposer à Naples, chez MM. Borel et Cie. L’espagne et le portugal peuvent faire affranchir à Bayonne, ou remettre à Madrid chez [le nom du libraire n’est pas mentionné] ; et à Lisbonne, chez MM. P. et G. Rey. Pour les états-unis d’amérique, tout doit être déposé chez M. Carey et Cie, libraires à New-York, qui remettront les Bulletins d’échange. Les auteurs ou éditeurs n’auront à payer aucuns frais de port pour la France. L’on peut aussi adresser les envois à MM. Eyriès frères, négocians au Havre, par le paquebot mensuel. Ce moyen est indiqué également pour l’amérique méridionale.
362 Nota. Il est expressément recommandé d’envoyer les ouvrages sous l’adresse suivante : À la Direction du Bulletin universel des sciences et de l ’industrie, rue de l’Abbaye, n° 3, à Paris, et de répéter cette adresse sur la couverture, pour obvier aux pertes, dans le cas où les bandes viendraient à se rompre.
363On s’abonne en pays étranger : à Amsterdam, chez G. Dufour et Cie ; à Berlin, Duncker et Humblot ; à Berne, C.A. Jenni ; à Bonn, Marcus ; à Bruxelles, Vve Demat, et à la Librairie parisienne ; à Copenhague, Gyldendal ; à Dresde, Walter ; à Florence, Piatti ; à Francfort, Jugel ; à Genève, Cherbulliez ; à Hambourg, Perthès et Besser ; à Leipzig, Barthe ; à Liège, Collardin ; à Lisbonne, P. et G. Rey ; à Londres, Treuttel et Würtz et Cie ; à Madrid [le nom du libraire n’est pas mentionné] ; à Milan, Bocca ; à Moscou, Riss père et fils ; à Naples, Borel et Cie ; à New-York [le nom du libraire n’est pas mentionné] ; à la Nouvelle-Orléans, P. Roches Frères ; à Odessa, Sauron et Cie ; à Pesth, Kiian, Hartleben ; à Philadelphie, Carey et Cie ; à Prague, Calve ; à Rome, de Romanis ; à Saint-Pétersbourg, Bellizard et Cie, à Stuttgard, Cotta ; à Turin, Bocca, Pic ; à Upsal, Pahnblad ; à Varsovie, Glucksberg ; à Vienne, Schalbucher, Schaumburg ; à Zurich, Gessner » (troisième et quatrième de couverture, avril 1828).
364 titre : Le Cabinet de lecture et le cercle réunis, gazette des familles
365 adresse : voir notes, infra
366 imprimeur : Boulé et Cie, imprimeurs des corps militaires, de la gendarmerie départementale, du cadastre et des contributions directes, rue Coq-Héron, 3 ; Imprimerie et lithographie de Maulde et Renou, rue Bailleul, 9 et 11, près du Louvre, Paris
367 dates de publication : 20 novembre 1838 - 15 juillet 1842 (sous le titre donné en rubrique) ; tous les cinq jours
368 numéros dépouillés : 5 janvier - 30 juin 1841
369 directeur : Taquard (gérant) ; Boucheix (en mai 1841)
370 orientation : divertissement familial
371 chroniques : littérature, beaux-arts, mémoires et voyages, revue des revues, théâtres, modes
372 illustrations : non illustré ; gravures de mode offertes aux abonnés
373 principaux collaborateurs : essentiellement, textes repris d’autres publications ; quelques signatures : A. Karr, Louis Uhland, Adolphe de Caraman, Francis Wey
374 abonnement : « Le Cabinet de lecture paraît tous les cinq jours, les 5, 10, 15, 20, 25 et 30 de chaque mois. Le prix est de 13 francs pour trois mois, 25 francs six mois et 48 francs pour l’année. Pour l’étranger, 6 fr. en sus par an. On s’abonne à Paris, rue du Hasard-Richelieu, n° 2. Dans les départemens, chez les Directeurs des postes, les Libraires, et aux bureaux des Messageries Royales, des Messageries Laffitte et Caillard, et des Messageries françaises. »
375 notes : sur la page titre, on vend l’espace publicitaire : « Annonces sur 4 colonnes : la ligne, 75 centimes » ; sont annoncés en dernière page des ouvrages nouveaux, des produits de papeterie, etc.
376 CL 20 février 1841, p. 152. « Les Guêpes. Extraits », signé Alphonse Karr. – Passage sur la contrefaçon belge : « Il y a en Belgique plusieurs contrefaçons des Guêpes, à divers prix. […] La contrefaçon belge – pardon, messieurs les libraires belges, de vous faire imprimer ceci – la contrefaçon belge est appelée par les gens sévères, un vol. Car sans faire entrer les auteurs dans le partage d’aucun bénéfice, la librairie belge fournit à leur détriment leurs ouvrages à toute l’Europe, à un prix naturellement inférieur à celui auquel les vendent les libraires français qui sont obligés de partager avec les auteurs. » Jamar, libraire bruxellois, « contrefait Les Guêpes en Belgique avec le plus de succès ».
377 CL 25 février 1841, p. 175-176. « Tablettes des cinq jours. Faits divers », non signé. – « 20 février. Le Times donne ainsi l’extrait d’un rapport du bureau du timbre sur les journaux anglais du 1er juillet au 30 septembre 1840 inclusivement : le Times, 1,290,000 ; le Morning-Herald, 270,000 ; l’Evening-Mail, 100,000 ; l’Evening-Chronicle, 51,000. Le total du timbre du Morning- - Herald, du Morning-Chronicle et du Morning-Post est de 1,180,000. Ainsi il y a une différence de 110,000 en faveur du Times seul sur ces trois journaux réunis. » Plus loin on ajoute : « Il résulte d’une récente statistique que le nombre des imprimeurs, qui était pour toute la France de 1830 de 679, s’élève en 1841 à 1016 » (p. 176).
378 CL 25 mars 1841, p. 268. Entrefilet non signé. – « Un marchand d’estampes, bien connu à Paris, M. Aubert, publie des albums comiques qui obtiennent beaucoup de succès. Le dernier album par lui mis en vente a pour titre : Deux filles vaccinées à marier. C’est l’histoire bouffonne de deux vieilles demoiselles qui ont horreur du célibat. Selon l’habitude des marchands parisiens, M. Aubert a fait des annonces pour faire connaître sa nouvelle publication ; et l’on a pu voir durant une semaine cette phrase, stéréotypée en gros caractères, à la quatrième page des journaux : deux filles vaccinées à marier, se trouvent chez aubert, éditeur. »
379 CL 31 mai 1841, p. 480. « Tablettes des six jours. Faits divers », non signé. – « C’est aujourd’hui qu’a commencé la vente de la célèbre imprimerie de Jules Didot, fils et successeur de Pierre Didot, vente qu’il avait fait annoncer précédemment. Les imprimeurs de la capitale s’empressent de se procurer ces caractères d’une si riche invention, d’une exécution si parfaite, et d’autant plus précieux que jusqu’à présent M. Jules Didot n’avait consenti à en vendre aucun. Nous ne pouvons, en annonçant cette vente toute volontaire, qu’exprimer le regret de voir ainsi disperser ces presses qui ont exécuté tant de chefs-d’œuvre typographiques justement renommés dans toute l’Europe. »
380 titre : Le Caméléon, journal non politique, paraissant tous les samedis, compilé à Paris par A.P. Barbieux
381 adresse : rue des Trois-Frères, n° 19, Paris
382 imprimeur : « Paris : Jules Didot l’Aîné, Boul. d’Enfer, n° 4 ; Londres : imprimé par Clowes, Duke Street, pour H. Hooper, 13, Pall Mall East ; se trouve aussi chez Groombridge, Panyer-Alley, Pater Noster Row, et chez tous les agents du Penny Magazine » ; Imp. de Félix Locquin, rue N.-D. des Victoires, 16, Paris (1836)
383 dates de publication : 14 juin 1834 - septembre 1836 (avec des interruptions) ; hebdomadaire
384 numéros dépouillés : 14 juin - 22 novembre 1834 ; 2 janvier - 24 septembre 1836
385 directeur : A. P. Barbieux (« rédacteur-gérant »), « ancien professeur au Collège de Cantorbéry, à Bath, Eagle-House, Hammersmith, etc. » ; Auguste Pourrat, rédacteur en chef (février-juillet 1836)
386 orientation : formation des enfants
387 chroniques : littérature, sciences, arts, histoire, mémoires, voyages, poésie, etc.
388illustrations : non illustré
389 principaux collaborateurs : souvent, les chroniques ne sont pas signées
390 abonnement : Paris : 4 sous ; Londres : 2d. Dans le numéro du 6 septembre 1834, on donne la liste des villes anglaises où l’on peut se procurer la revue : Leeds, Exeter, Bristol, Édimbourg, Glasgow, Liverpool, Dublin, etc. À partir de 1836, la revue est imprimée entièrement à Paris et envoyée à Londres par les Messageries Laffitte et Caillard (23 janvier 1836).
391 notes : « Formé des meilleurs extraits des feuilles et Revues françaises, ainsi que de tous autres ouvrages offrant quelque intérêt, ce journal a pour but principal de familiariser les jeunes gens de l’un et de l’autre sexe, sans quitter leurs foyers, avec la langue, les idiomes, la haute société, la littérature et les mœurs françaises. Long-temps professeur en Angleterre, M.B. apportera le soin le plus scrupuleux à ce que chaque article qui en fera partie puisse satisfaire à la plus grande susceptibilité, et que la mère la plus attentive à l’éducation de ses enfants, puisse le leur faire lire sans la moindre crainte, quels que soient leur âge et leur sexe, promettant de ne jamais s’écarter de cette règle. »
392 Cam 2 août 1834, p. 57-58. « De la caricature », signé Jules Janin. – Extrait du Dictionnaire de la conversation retraçant les origines de la caricature. Admire la caricature anglaise, en particulier Cruikshank. La France n’est pas en reste, avec La Caricature, « lequel journal restera comme le plus curieux monument de l’esprit de notre temps » (p. 58). Récit du procès de la poire, évocation de la liberté de presse. « [La caricature] est une de ces choses qu’on ne définit pas, dont on ne fait pas l’histoire, dont l’histoire et la définition sont toutes faites au coin de chaque rue en petit et en grand, passage Véro-Dodat, chez les éditeurs de La Caricature, au Musée du Louvre les jours d’exposition de portraits, et toute l’année chez Martinet, rue du Coq-Saint-Honoré, à Paris » (p. 58).
393 Cam 6 février 1836, p. 48. [Entrefilet], non signé. – « Il a été imprimé en 1835, en France, 7,999 ouvrages, savoir : ouvrages français, allemands, anglais, espagnols, italiens, portugais, latins, grecs, 6,700 ; estampes, gravures, lithographies, 1,049 ; ouvrages de musique, 250. »
394 Cam 1er mars 1836, p. 71-72. « Physiologie de l’éditeur », signé C. Couailhac. – Extrait du Tham-Tham, décrivant les divers types d’éditeurs (de romans historiques, de romans intimes, de romans de mœurs, etc.), l’activité incessante de ces hommes, et le moment de leur retraite (50 ans) : « S’il est riche, il achète un château en Basse-Bretagne, devient maire de la commune et y établit une bibliothèque publique avec son fonds de magasin » (p. 72).
395 titre : Les Cancans de Bérard. Chaque livraison porte un titre différent : Cancans politiques (première livraison), Cancans populaires (deuxième livraison), Encore des cancans (troisième livraison), Cancans universels (quatrième livraison), etc.
396 adresse : selon la deuxième livraison : chez Bérard, Éditeur, rue de Sèvres, n° 94
397 imprimeurs : Imprimerie de Decourchant, Rue d’Erfurth, n° 1, Paris (devient Imprimerie de G.A. Dentu, à la même adresse, à partir de la 8e livraison) ; Imprimerie de Béthune, Paris (1833)
398 dates de publication : 1831-1833 ? ; périodicité irrégulière
399 numéros dépouillés : 1831-1833 ? (aucune livraison n’est datée)
400 directeur : Pierre Clément Bérard
401 orientation : satire politique (contre la monarchie de Juillet)
402 chroniques : chansons, petites nouvelles, commentaire sur les journaux et l’actualité politique, dialogues
403illustrations : non illustré
404 principaux collaborateurs : tout est de la main de Bérard
405 abonnement : l’avant-propos de la première livraison mentionne que chaque numéro coûte un sou ; en vente « dans toutes les rues, et chez MM. Astier, rue Saint-Louis, 45 et Martin, rue des Saints-Pères, 7 » ; la cinquième livraison rajoute : « et au Bureau d’abonnement et de correspondance, rue Feydeau, 13 » ; la huitième livraison indique : « et au Cabinet littéraire de Mme Henri, Palais-Royal, Galerie d’Orléans, côté du jardin » ; la onzième livraison indique : « et chez les principaux libraires et cabinets littéraires de Paris et des provinces »
406 notes : le premier numéro est accompagné d’un portrait de Pierre Clément Bérard (lithographie de Delaunois). Les Cancans seront poursuivis en justice et condamnés en 1832, « pour excitation à la haine et au mépris du gouvernement, et offense envers la personne du roi » (Catalogue alphabétique des ouvrages condamnés, 1836). Plusieurs livraisons sont signées « Bérard, auteur et éditeur, à Sainte-Pélagie ». Bérard dut s’exiler en Belgique, puis en Pologne.
407 CB Cancans à Sainte-Pélagie (livraison 18 ; avril 1832 ?), p. 4-5. Paragraphe non signé (mais de la main de P. C. Bérard). – « Qu’est-ce qu’une saisie de pamphlet, auprès des autres attentats du pouvoir ? Qu’est-ce qu’une saisie de Cancans encore ? Oh ! rien, rien, une légère satisfaction du procureur du roi, une habitude de commissaire de police, un embarras de plus pour le juge d’instruction, haletant déjà sous le poids des procès qui surgissent de toutes parts. Une saisie est la moindre des choses aujourd’hui ; il faut faire effort pour en parler, même quand elle est accompagnée de circonstances aggravantes, comme cette dernière, qui était ordonnée à la poste long-temps avant l’impression. Passons-la donc sous silence ; mais notons, pour l’édification de la France, que la poste n’est plus désormais qu’une division de la préfecture de police, qu’elle obéit à Gisquet, qu’elle livre aux mouchards les dépôts de confiance. »
408 CB Cancans indomptables (livraison 22 ; printemps/été 1832 ?), p. 1. « Mon jury », non signé (mais de la main de P. C. Bérard). – Dénonciation des membres du jury qui condamna Bérard à une peine de prison de six mois pour la publication des Cancans. Sont donnés les noms, les adresses et les états de chacun : « Six mois de prison ! Eh bien ! soit, six mois ; mais six mois d’indignation, de verve, d’opposition chaleureuse, ah !, c’est moi qui vous dois de la reconnaissance ! Et pour commencer à m’acquitter, je vous condamne à figurer trois fois de suite en tête de mes Cancans ; je vous attache en typographie, à ce poteau populaire, nouveau pilori, index vengeur de la liberté de la presse, où deux cent mille Français viendront vous saluer des noms qu’on prodigue toujours au courage et à l’indépendance… Allez, la France entière saura vos noms ; ils valent à eux seuls une biographie entière. J’ai fait tirer leur honte à vingt mille exemplaires » (en italiques dans le texte).
409 CB Cancans persécutés (livraison 31 ; automne 1832 ?), p. 1-4. « Quatrième procès des Cancans », non signé (mais de la main de Bérard). – Nouvelle charge contre les membres du jury qui condamna Bérard à six mois de prison et 500 francs d’amende. Donne les noms, les adresses et les états des jurés : propriétaire, marchand de vin en gros, fabricant de châles, architecte, avocat, payeur de caisse, etc. Publie sa plaidoirie, qui se conclut ainsi : « Car, enfin, que devient la liberté de presse, si avec une manière de voir différente, nous n’avons pas le droit d’émettre une opinion contraire, même aux intérêts de ceux qui nous gouvernent ? Que devient-elle ? Une illusion, une chimère, un mensonge » (p. 4).
410titre : Le Catholique, magasin religieux, « dédié au clergé de tous les pays ». Recueil varié de nouvelles inédites, d’histoires édifiantes, de récits et morceaux choisis, tirés des plus célèbres écrivains religieux anciens et modernes, sur l’histoire, les enseignements et les beautés de la religion.
411 adresse : chez Philippe, Libraire, rue Furstemberg, n° 8ter, Paris
412 imprimeur : Alex. Bailly, rue du Faubourg-Montmartre, 10
413 dates de publication : 1840 ; hebdomadaire
414 numéros dépouillés : 1840 (réédités en un seul recueil en 1847)
415 directeur : non mentionné
416 orientation : catholique non politique
417 chroniques : histoire religieuse, poésie, architecture, explications des sacrements, éphémérides religieuses, contes, géographie biblique, biographies, hagiographies
418 illustrations : gravures sur acier envoyées aux abonnés
419 principaux collaborateurs : articles non signés
420 abonnement : non indiqué
421 notes : « Introduction. Nous avons pensé qu’à une époque où toutes les connaissances humaines quittent le sanctuaire des savans et la poudre des bibliothèques, pour descendre dans la foule et se mettre à la portée de tout le monde ; à une époque où il surgit de toutes parts des journaux, des revues, des recueils adressés à tant d’intérêts, de conditions, de spécialités, on pouvait fonder un ouvrage exclusivement consacré au culte qui domine en France et en Europe. »
422 Cmag 13e livraison (avril 1840 ?), p. 97. « À nos souscripteurs », non signé. – Remerciements aux abonnés pour le succès de la publication. Remarques sur les gravures : « Nous sommes naturellement amenés ici à parler de l’exécution matérielle de notre œuvre. Le pinceau consciencieux et fécond qui a fourni jusqu’ici les sujets de nos gravures, continuera à nous prêter son appui. Nous avons à regretter que tous les dessins de M. Émile Wattier, à qui nous sommes heureux d’offrir publiquement nos remercîments, n’aient pas été reproduits par le burin avec une égale fidélité. C’est un des inconvéniens inévitables d’une entreprise qui commence, et qui avait quelque hâte de commencer ; mais Le Magasin religieux ne conservera pas ces taches. Toutes les gravures où la pensée de notre excellent artiste n’a pas été assez habilement rendue, seront remplacées d’ici à la fin de l’année, et envoyées sans frais à nos abonnés. » (Note : aucune gravure n’est signée.)
423 Cmag 27e livraison (juillet 1840 ?), p. 209. « Avis », non signé. – Diminution du nombre de gravures envoyées aux abonnés : « Nous avons l’honneur de prévenir les souscripteurs du Magasin religieux qu’à dater de ce jour ils ne recevront plus qu’une gravure avec chaque livraison. Les sacrifices considérables qu’il faut faire pour s’attacher de bons graveurs, aujourd’hui que les publications à bon marché leur donnent tant de travaux, nous mettaient dans la nécessité ou d’augmenter le prix de notre abonnement, comme viennent de faire quelques recueils semblables au nôtre, ou de diminuer nos dépenses. C’est à ce dernier parti que nous nous sommes arrêtés. Cette suppression nous permettra de donner à l’avenir des gravures à peu près irréprochables, et d’étendre les proportions de nos articles. »
424 titre : Le Catholique, ouvrage périodique dans lequel on traite de l’universalité des connaissances humaines sous le point de vue de l’unité de doctrine
425 adresse : A. Sautelet et Cie, libraires, Place de la Bourse, Paris
426imprimeur : Imprimerie de H. Fournier, rue de Seine, n° 14, Paris
427 dates de publication : 1826-1829 ; mensuel
428 numéros dépouillés : 1826-1829
429 directeur : publié sous la direction de M. le baron d’Eckstein
430 orientation : selon l’introduction du premier numéro, la revue veut étudier le mouvement des idées contemporaines en « part[ant] d’un point fixe, d’une doctrine centrale pour nous, […] celle du catholicisme, sous la lumière duquel nous ferons passer tous les objets sur lesquels nous comptons attirer l’attention de nos lecteurs » (p. 12).
431 chroniques : Poésie, Histoire, Politique, Variétés, Critique littéraire, Mélanges
432 illustrations : la revue n’est pas illustrée
433 principaux collaborateurs : à très peu d’exceptions près, les articles ne sont pas signés. Le baron d’Eckstein signe de loin en loin des éditoriaux.
434 abonnement : non indiqué
435 Cath janvier 1826, p. 110-168. « Politique. Des journaux politiques », non signé. – Long article qui examine les journaux politiques sous plusieurs angles, dont les rapports entre les gouvernements et les journaux ; les liens entre les partis politiques et les journaux ; le journal envisagé comme organe de l’opinion publique ; le caractère du journal en lui-même. L’auteur conclut : « Il est probable qu’au moyen d’un ensemble de vues sur la matière, on parviendrait à rendre les feuilles publiques plutôt utiles que nuisibles. Pour ce qui est de la censure, nous la croyons dangereuse entre les mains du gouvernement, de quelques [sic] hommes qu’il se compose ; mais si on la suppose indispensable, un tribunal indépendant, ou un jury permanent et d’ordre élevé serait seuls capables de l’exercer au profit de l’ordre social et du gouvernement lui-même » (p. 166-167).
436 Cath mars 1826, p. 385-430. « Littérature. Des journaux littéraires considérés dans leurs rapports avec les sciences, l’industrie, la philosophie, la poésie et l’histoire », non signé. – Longue étude qui part de l’idée qu’un journal littéraire est « un marché entre les éditeurs et le public » : « Les uns, avides de gain, promettent à l’autre, peu délicat sur le choix de ses plaisirs, ce qu’il aime le mieux, des contes, des rébus et des anecdotes » (p. 385). Par conséquent, l’Europe entière se trouve encombrée de « ces feuilles, si mal nommées littéraires » (p. 386). Analyse ce que devrait être le journal littéraire dans ses rapports avec la philosophie, les études historiques, la philologie, la science du langage, et la poésie. Le but d’un journal littéraire digne de ce titre serait « d’éveiller les intelligences contemporaines, de revivifier pour ainsi dire la pensée, devenue aride et frivole ; en un mot, de faire pénétrer dans l’ordre social une nouvelle masse d’idées hautes et utiles » (p. 429).
437 Cath juillet 1826, p. 185-190. « De la licence de la presse », non signé. – La tâche de la presse, c’est de « fortifier autant qu’il se peut l’intelligence de la société » (p. 188) et de lutter contre la licence. À cette fin, il serait désirable « que les cours du royaume voulussent bien arrêter à cet égard une jurisprudence qui fît connaître au juste ce qui est permis en fait de liberté d’opinions, et quelle est la limite au-delà de laquelle se trouve la licence » (p. 190).
438 Cath mai 1827, p. 273-356. « Politique. Seconde Partie. Des partis politiques », non signé. – Longue méditation sur la liberté de la presse dans ses rapports avec la religion et la monarchie. Souligne l’importance de la presse périodique, « l’instrument le plus actif de la révolution » (p. 275). Considère en particulier l’importance de la loi projetée sur la police de la presse et conclut : « La presse quotidienne est appelée de nos jours à remplir une grande mission sociale. Souvent la médecine obtient des substances vénéneuses les plus puissans moyens de guérison. Que la presse se rende salutaire ; elle le peut, et sa dignité l’exige. Elle peut éclairer le gouvernement, les partis, la société. Puisse-t-elle accomplir enfin une tâche aussi honorable ! » (p. 351).
439 Cath mars 1828, p. 532-539. « Politique. Lettre à M. le Directeur du Catholique », signé Comte Félix de Mérode. – Lettre sur l’ouverture de la discussion sur la loi qui doit régler l’indépendance et les limites de la presse périodique. Se dit contre la censure et propose une autre solution : « Que le gouvernement, après avoir trop longtemps payé une censure qui le dégrade au lieu de lui donner des forces, emploie au bénéfice d’une publicité haute et véritable les frais destinés précédemment à la restreindre autant que possible ; qu’une commission d’hommes de conscience, d’écrivains choisis et capables de remplir dignement leur tâche, ait à sa disposition la quatrième page des feuilles périodiques quotidiennes ; qu’elle soit chargée de fournir les articles à insérer dans cette page de vérités anti-mensongères, dévoilant et faisant apprécier à leur réelle valeur les suggestions, les réflexions fausses, offertes à la crédulité d’une foule surprise et trompée » (p. 535). Le directeur du Catholique affirme, dans un post-scriptum, son scepticisme à l’égard de la proposition du comte.
440 Cath octobre 1828, p. 121-132. « Du présent et de l’avenir. Chapitre V. De l’affranchissement de la presse », non signé. – Réflexions sur le fait que bien que les journaux se soient proclamés les organes des intérêts généraux, ils sont sans exception organes des partis politiques : « Les journaux ont fait le public, le public a fait les journaux ; ils se sont mutuellement corrompus. Les journaux concourent singulièrement à l’aveugle fureur des partis. La colère de ces derniers entre pour beaucoup dans les extravagantes diatribes des journaux. Leur caractère dominant est une injustice suprême quand ils servent un parti, une égale lâcheté quand ils servent le pouvoir » (p. 127).
441 titre : Le Causeur. Ambigu littéraire, critique, moral et philosophique, par une société de gens de lettres
442 adresse : À Paris, chez Ferra Jeune, Libraire, rue des Grands-Augustins, 23
443 imprimeur : Imprimerie de d’Hautel, rue de la Harpe, 80
444 dates de publication : 1817 (à la quinzaine ? périodicité incertaine)
445 numéros dépouillés : 1817 (2 tomes)
446 directeur : Joseph Dusaulchoy (de Bergemont)
447 orientation : satirique
448 chroniques : voir notes, infra
449 illustrations : non illustré
450 principaux collaborateurs : non mentionnés
451 abonnement : vendu au volume, prix non mentionné
452 notes : « Quelques mots au lecteur. – Si ce livre ennuie, on ne pourra attribuer ce malheur au défaut de variété. Le lecteur y trouvera de la littérature et de la critique, des recherches savantes et des traits malins, des morceaux historiques et biographiques ; des fictions romanesques, des peintures de mœurs et de la gaîté ; de la philosophie et des choses extraordinairement sentimentales. Voilà de quoi contenter tous les goûts. Sur ce, nous pouvons nous dispenser de composer une préface : elle ne rendrait pas l’ouvrage meilleur ; le lecteur jugera… » (premier fascicule, 1817).
453 Cau 1817, tome 1, p. 276-282. « L’auteur pauvre, le pauvre auteur », signé « Inéditographos ». – Récit satirique des déboires d’un auteur qui tâte de tous les genres sans succès (mélodrame, odes, dithyrambes, romans historiques) : « Après un travail de quatre mois, je créai et mis au jour un de ces ouvrages hermaphrodites, dans lequel, à l’exemple de madame de Genlis, j’avais altéré à plaisir l’histoire et la chronologie sans trop m’embarrasser de la vérité. Ce nouvel essai n’eut aucun succès ; le libraire en fut pour son argent, et moi pour ma peine » (p. 278). La clé du succès dépend « non de la valeur des choses en elles-mêmes, mais de la manière de les faire valoir » (p. 281).
454 Cau 1817, tome 1, p. 312-314. « La fabrication actuelle des livres », signé Le Solitaire de Montmartre. – Réflexion sur le fait qu’« écrire n’est plus qu’un métier ». Les auteurs doivent accommoder les goûts de leurs contemporains.
455 titre : Le Chat noir. Organe des intérêts de Montmartre
456 adresse : 84, boulevard Rochechouart, Paris
457 imprimeur : Imprimerie Alcan-Lévy, 61, rue de Lafayette, Paris (janvier-août 1882) ; Imprimerie Charles Blot, 7, rue Bleue, Paris (septembre 1882) ; Imprimerie du Chat noir, 7, rue Bleue, Paris (janvier 1883-1895)
458 dates de publication : 1882-1899 ; hebdomadaire
459 numéros dépouillés : 1882 - mars 1895
460 directeur : Rodolphe Salis
461 orientation : revue satirique et comique
462 chroniques : bulletin politique, poésies, contes, théâtre, annonces, sport, bibliographie, petite correspondance, finance, comptes rendus
463 illustrations : Rodolphe Salis, Willette, Henri de Sta, Constant Chanouard, André Gill, G. Tiret-Bognet, Caran d’Ache, Henri Pille, Steinlen, Uzès, Henri Rivière
464 principaux collaborateurs : Jacques Lehardy, Émile Goudeau, Rodolphe Salis, A’Kempis, René Ponsard, Odio, Jules Jouy, Catulle Mendès, Léon Bloy, Léo Niversac, Francisque Sarcey
465 abonnement : Paris : 1 an, 10 francs ; 6 mois, 7 francs. Départements : 1 an, 12 francs ; 6 mois, 8 francs
466 notes : le numéro du 23 février 1884 indique un « tirage justifié » de 12 000 exemplaires. En février 1889, le tirage passe à 20000 exemplaires. Selon ces deux numéros, les annonces se vendent 3 francs la ligne, les réclames 5 francs la ligne et les faits-divers 7 francs la ligne. À partir de 1884, Le Chat noir annonce la vente des numéros au dépôt des journaux Istace, à Bruxelles.
467 CN 2 mars 1889, p. 1286. « La collection Guillaume », signé G.A. – Parle du succès de la collection Guillaume, de l’élégance de l’impression et de l’excellence de l’illustration. L’échotier conclut : « Il est heureux pour les gens de goût, pour les bibliophiles et pour les artistes, qu’en ce temps de papier à chandelles, de prospectus et de production à outrance, un homme tel que M. Ed. Guillaume se soit levé pour garder au Livre la prestigieuse renommée que lui avaient conquise les Elzévirs et tant d’autres. »
468 titre : La Chronique, revue universelle
469 adresse : Au bureau de La Chronique, rue Neuve-Saint-Augustin, 37
470 imprimeur : Béthune et Plon, Paris
471 dates de publication : 1841-1844 ; à la quinzaine
472 numéros dépouillés : décembre 1843 - 15 juillet 1844
473 directeur : Challamel
474 orientation : littéraire, artistique
475chroniques : feuilletons, modes, poésie, chroniques littéraire et théâtrale
476 illustrations : hors texte (albums offerts aux abonnés)
477 principaux collaborateurs : Dumas, Gandonnière, L. Colet, E. Pelletan, Antoni Deschamps, Juliette de la Crouée, Charles Rabou, Édouard Thierry
478 abonnement : non indiqué
479 notes : les articles portant de « grandes signatures » (Dumas, Féval, Bibliophile Jacob, etc.) sont accompagnés de la mention : « La reproduction de cet article est formellement interdite. » – À la fin de certains numéros figurent des publicités pour les libraires Curmer, Dubochet, Hetzel, Le Musée des familles.
480 C 15 janvier 1844, p. 240. « Chronique », non signé. – « Qui l’emportera de la France, de l’Angleterre ou des États-Unis dans leur grande lutte industrielle ? Sans nous occuper ici des chemins de fer ou de la navigation aérienne, parlons de notre spécialité, la presse. On sait quels journaux-monstres ont produits nos rivaux d’outre-mer, eh bien ! Nous croyons qu’ils viennent d’être dépassés. On publie en ce moment, à Paris, sous le titre de Revue pittoresque, un nouveau journal dont une feuille pourrait à elle seule contenir une encyclopédie. Cette feuille renferme, en caractères assez forts et assez espacés, près de 200,000 lettres. Il n’y a qu’une seule presse en France qui puisse l’imprimer, et cette presse est elle-même une chose vraiment prodigieuse. Deux énormes rouleaux d’environ douze pieds de circonférence sur six de largeur, ont remplacé les petits tampons que nos anciens imprimeurs tenaient lestement dans chaque main, et il faut une échelle de 9 pieds de hauteur pour l’escalader et présenter à l’impression des gigantesques feuilles. Ajoutons que La Revue pittoresque annonce la modeste prétention d’atteindre rapidement le chiffre de 100,000 abonnés, afin que le succès des recueils d’outre-Manche soit enfin dépassé, et qu’avec la statistique de leurs souscripteurs, les magasins anglais ne nous accusent plus d’ignorance. C’est du patriotisme industriel. »
481 C 15 février 1844, p. 341. « Chronique », non signé. – Entrefilet anecdotique sur le libraire belge Wahlen, qui se livre à la contrefaçon du livre français sur une grande échelle et qui se sert de ces objets de contrebande pour obtenir des reconnaissances officielles (ordres, médailles, rubans) de principautés étrangères.
482 C 1er mars 1844, p. 394. « Chronique », non signé. – Entrefilet sur un auteur dont le livre a été interdit : « M. Auguste Luchet, auteur du Nom de famille, et condamné pour la publication de ce livre, a cru prudent de se dérober à l’arrêt qui le frappe, et d’en attendre la prescription hors de France. Retiré dans une petite île qui regarde la patrie et qui la regrette, M. Luchet est devenu rédacteur en chef de la Chronique de Jersey […]. »
483 C 1er avril 1844, p. 90. « Gabriel Lambert », signé Alexandre Dumas. – À la fin du feuilleton, il est noté : « Le dépôt de Gabriel Lambert ayant été fait régulièrement, et la propriété de ce roman appartenant au directeur de La Chronique, la reproduction en est interdite, sous peine de poursuite en contrefaçon. »
484 C 1er avril 1844, p. 112. « Chronique », non signé. Entrefilet signalant plusieurs ventes de bibliothèques, dont celle de Charles Nodier : « Chaque temps a sa marotte ; autrefois, c’étaient les tableaux, aujourd’hui ce sont les livres. »
485 C 15 mai 1844, p. 301-307. « La contrefaçon belge. À propos de Gabriel Lambert, publié dans La Revue pittoresque », non signé. – Article signalant que La Revue pittoresque a réussi à publier, en un seul numéro, tout le roman de Dumas, avec des illustrations en sus. Le numéro, vendu 50 centimes, permet au public de lire pour peu cher. Ce bon marché permettrait peut-être de damer le pion aux libraires belges, dont les contrefaçons n’atteignent pas des prix aussi bas : « Il est de la dernière évidence que les industriels belges, quoi qu’ils fassent, ne parviendront jamais à donner à Bruxelles la matière d’un volume in-8 pour cinq sous aussi promptement, aussi magnifiquement que vient de le faire La Revue pittoresque à Paris » (p. 302). Ce numéro exceptionnel de La Revue pittoresque ne peut être contrefait, ce qui signifie qu’une « librairie intelligente et à bon marché ruinerait ainsi la contrefaçon au lieu d’être ruinée par elle » (p. 307).
486 C 1er juillet 1844, p. 492-495. « Exposition des produits de l’industrie. Quatrième article. Fabrication du papier, broderies et dentelles, typographie et lithographie, porcelaines, verres, cristaux, meubles, pianos », signé Norbert. – Article consacré pour l’essentiel aux produits de l’imprimerie : la machine à papier continu de Chapelle, la presse typographique à cylindres de Gaveaux, le compositeur mécanique de Delcambre, le distributeur mécanique de Chaix, les innovations à la technique de la lithographie de Thénot. S’il est convaincu du travail obtenu par la machine à papier et par la presse typographique, l’auteur demeure sceptique devant le compositeur : « Cette machine ingénieuse ne nous paraît pas, quant à présent, offrir de grands avantages pratiques ; au lieu d’une personne, il en faut nécessairement deux » (p. 494) ; et le distributeur ne le convainc pas non plus : « S’il est au monde une opération qui semble échapper au domaine de la mécanique, c’est évidemment la distribution : il faut, en effet, que chaque mot soit lu successivement, et que celui qui distribue répartisse et sème pour ainsi dire les lettres dans leurs cassetins respectifs ; c’est là un travail de l’intelligence autant que de la main : aussi devons-nous avancer qu’on n’a pas encore inventé de machine à distribuer, et il y a lieu de croire qu’on n’en inventera jamais » (p. 493).
487 C 1er juillet 1844, p. 500. « Chronique », non signé. – Entrefilet sur la fièvre du réabonnement atteignant toutes les publications périodiques, qui rivalisent d’ingéniosité et qui « promettent à leurs abonnés, comme à leurs désabonnés, des choses ébouriffantes. L’un fait circuler 200,000 prospectus où il annonce une foule de romans plus ou moins indiens, plus ou moins fantastiques. […] C’est une émulation générale, une course à l’abonnement réellement prodigieuse. […] La peur du désabonnement est un stimulant singulier. »
488 C 15 juillet 1844, p. 539. « Chronique », non signé. – Entrefilet sur la publication du Juif errant en volume. Devant le succès obtenu par le feuilleton (dans Le Constitutionnel), Paulin offrit 100000 francs à Sue pour la publication en volume, illustré par Gavarni : « Aux termes du traité qui lie le romancier au journal, Le Juif errant ne peut être taillé en volumes, plus ou moins enrichis d’images, que trois mois après la publication complète dans Le Constitutionnel. Cette clause ajournait les projets du libraire à dix-huit mois ou deux ans, et l’admiration publique n’avait pas le temps d’attendre. Une composition amiable est donc intervenue : M. Véron, toujours magnanime, a consenti à laisser illustrer ses feuilletons au fur et à mesure, et, en échange, M. Paulin lui a compté quarante belles mille livres ! »
489 titre : Le Conservateur
490 adresse : 8, rue de Seine, Paris
491 imprimeur : Imprimerie de Le Normant, rue de Seine, Paris
492 dates de publication : 1818-1820 ; périodicité variable (voir infra)
493numéros dépouillés : octobre 1818 - juin 1819 [tomes I-III] ; octobre 1819 - mars 1820 [tomes V-VI, sauf les trois premières livraisons d’octobre 1819]
494 directeur : Le Normant ; baron Trouvé (mai 1819)
495 orientation : revue politique royaliste dont la devise était : « Le roi, la charte et les honnêtes gens ».
496 chroniques : Correspondance politique ; Théâtre ; Mélanges ; Élections ; comptes rendus
497 illustrations : non illustré
498 principaux collaborateurs : Chateaubriand, Anselme Crignon d’Auzouër, Castelbajac, O’Mahony, Jules de Polignac, Alphonse Martainville, Lamennais, le marquis d’Herbouville, Coriolis-d’Espinousse, le cardinal de La Luzerne, Fiévée, Corbière, de Frenilly, de Saint-Roman, de Bonald
499 abonnement : « Le Conservateur paroît par livraison de trois feuilles d’impression. On peut souscrire pour un, deux ou quatre volumes, composés chacun de treize livraisons, qui seront publiées à des époques indéterminées. Le prix de la souscription est de 14 fr. pour un volume, 27 fr. pour deux, et 50 fr. pour quatre. Les demandes et envois relatifs à cet Ouvrage doivent être adressés francs de port au Directeur du Conservateur, rue de Seine, n° 8 » (8 octobre 1818, p. 95). Le Conservateur était également disponible chez de nombreux libraires des départements, ainsi qu’à l’étranger (Berlin, Bruxelles, Gand, Genève, Mons, Londres, Naples et Turin).
500 Cons 31 décembre 1818, p. 598-610. « Cri de rage et d’impuissance, ou Hercule janséniste », signé Fiévée. – Compte rendu fort désapprobateur de Opinion d’un citoyen sur la situation de la France, et particulièrement sur les défections dans le ministère, par H. de Lourdoueix. Selon l’auteur, « il ne falloit pas imprimer un livre pour établir que, dans les divisions de partis, les plus adroits ou les plus forts l’emportent » (p. 603). Réflexions sur la liberté de la presse en France et en Angleterre.
501 Cons 8 janvier 1819, p. 22-31. « Revue d’étrennes », signé le Comte O’Mahony. – Discute de la façon dont les revues contemporaines attirent le public à l’époque des étrennes, soit par des « mots magiques » (dont « intérêts révolutionnaires », « droits des peuples », « devoirs des rois », « liberté, égalité, fraternité »), soit par l’emploi des couleurs, où « on diroit qu’un marché a été passé avec un teinturier » (p. 23), soit par la distribution de numéros en cadeaux.
502 Cons 27 avril 1819, p. 240. Entrefilet non signé. – Annonce des poursuites contre les rédacteurs du Libéral, de L’Homme gris et de La Bibliothèque historique. L’échotier conclut : « La Cour royale de Paris, par cet acte de justice et de fermeté, donne un grand exemple à toutes les Cours du royaume, et enseigne aux hommes éclairés combien la magistrature peut encore être secourable à l’ordre public, au milieu de toutes les institutions en ruine. »
503 Cons 4 mai 1819, p. 275-284. Lettre signée J.F. – Long article sur les projets du ministère concernant la liberté de la presse : « Notre opinion sur la liberté de la presse est invariable, parce que nous voulons la Charte avec toutes les conditions qu’elle renferme. Nous n’ignorons pas que la liberté de la presse offre de grands dangers ; mais nous sommes convaincus que ces dangers disparoitront si les tribunaux font bien les lois, c’est-à-dire si les écrits utiles sont constamment respectés, et les écrits factieux constamment réprimés. Le contraire use-roit si vite la législation nouvelle qu’elle tomberoit d’elle-même » (p. 277).
504 Cons 31 mai 1819, p. 432-437. « Du Conservateur », signé Z. – Décrit la situation du Conservateur suite aux sanctions prévues par les projets de loi sur la liberté de la presse. La revue s’organise, avec le baron Trouvé à sa tête. Raconte le bien produit par la revue depuis sa fondation (soutien des principes religieux et moraux, de la liberté de la presse). « Il est évident que Le Conservateur, au milieu de l’indépendance des journaux quotidiens, a changé de position. Il cesse d’être soldat ; mais, sans s’ériger en chef, il ne doute point que l’opinion royaliste ne lui accorde cette attention qu’il a méritée par son dévouement dans un temps critique ; […]. Le Conservateur veillera donc sur la bonne direction des opinions royalistes, et les empêchera de s’égarer dans leurs succès, comme il les a ranimées dans leurs revers » (p. 436-437). Remarques sur d’autres revues et journaux royalistes.
505 Cons 11 octobre 1819, p. 62-72. « De la liberté de la presse », signé le Vicomte de Chateaubriand. – Long article sur l’histoire de la censure depuis la Révolution et le rôle de la presse monarchiste. Il conclut : « Tout considéré, nous ne voyons que le crime, la bassesse et la médiocrité qui doivent craindre la liberté de la presse : le crime la redoute comme un échafaud, la bassesse comme une flétrissure, la médiocrité comme une lumière. Tout ce qui est sans talent recherche l’abri de la censure : les tempéramens foibles aiment l’ombre » (p. 72).
506 Cons 20 décembre 1819, p. 566-571. « Bibliothèque des dames chrétiennes, contenant un choix de Livres d’Église et de Dévotion, publiée sous la direction de M. l’abbé de La Mennais, et enrichie de soixante gravures d’après les dessins originaux de M. Bouillon », signé le Comte O’Mahony. – Pour contrer la « vaste encyclopédie du mensonge » qui paraît journellement, l’abbé La Mennais et ses collègues viennent de publier « un recueil où les fidèles trouveront tout ce que l’éloquence sacrée a de plus persuasif, la morale de plus sublime, la méditation de plus consolant » (p. 567). Commentaires sur la qualité des traductions, de la présentation matérielle et des gravures : « Il falloit […] faire en sorte qu’un livre excellent fût aussi un beau livre, et que la forme, pour ainsi dire, ajoutât encore au mérite du fond. M. Didot aîné a été chargé de ce soin, et le Specimen, qu’il a joint au prospectus, prouve déjà que, selon sa coutume, il a su faire plus encore que les plus exigeans ne pouvoient espérer » (p. 568). Détails sur les volumes à venir, qui paraîtront à partir de janvier 1820.
507 Cons 6 mars 1820, p. 465-470. « Du Conservateur littéraire », signé F. Agier. – Compte rendu des quatre premiers numéros du Conservateur littéraire, rédigé par Victor Hugo et ses frères. Victor Hugo se distingue en particulier par ses pièces de vers satiriques. Agier conclut : « Il est rassurant pour l’avenir de voir cette foule de jeunes gens qui aiment les lettres pour elles-mêmes, et non pour flétrir, en les vendant au pouvoir, les premières faveurs qu’ils en reçoivent. Lorsque le culte qu’on leur adresse est pur, elles se montrent généreuses ; car alors c’est dans leur sein que se forment les grands talens, et que se préparent les beaux caractères » (p. 470).
508 titre : Le Conservateur de la Restauration
509 adresse : À Paris, à la direction du Conservateur, rue de Sèvres, 2
510 imprimeur : Imprimerie ecclésiastique de Poussielgue-Rusand, rue de Sèvres, 2, Paris
511 dates de publication : avril 1828 - juillet 1830 ; hebdomadaire
512 numéros dépouillés : 30 août 1828 - 28 février 1829
513 directeur : non indiqué
514 orientation : revue catholique et royaliste ayant pour devise : « Dieu, les Bourbons et les Gens de Bien » et « Deum timete, Regem honorificate, Fraternitatem diligite (1 Pet., 2.) ».
515 chroniques : Sujets de méditation de la semaine ; Nouvelles ecclésiastiques ; Nouvelles monarchiques ; Progrès de la philosophie
516illustrations : non illustré
517 principaux collaborateurs : abbé Vrindts, Lamennais, baron de Puymaurin, baron de Mengin de Fondragon, duc Matthieu de Montmorency, comte de Salaberry, comte de Maistre, A. Godart, N. Rosset, R. Cabueil. La plupart des articles ne sont qu’initialés. Les chroniques ne sont pas signées.
518 abonnement : la revue était disponible chez Maze, libraire, rue de Seine-Saint-Germain, n° 31 et chez Pierre Maumus, libraire, quai Voltaire, n° 15 (1828).
519 CR 6 décembre 1828, p. 354. « Progrès de la philosophie », non signé. – « La Pandore a cessé de paraître. Il est vrai que la religion ne gagne guère à la disparition de La Pandore. Ses malins esprits se sont réunis dans Le Figaro et dans Le Corsaire. Le Conservateur avait prédit cela, il y a trois mois. »
520 CR 27 décembre 1828, p. 377. « Documens historiques », non signé. – « Les commissaires du commerce de la librairie doivent réclamer auprès de la commission d’enquête l’abrogation des lois qui interdisent le colportage des livres. Depuis plusieurs années les conseils généraux et les personnes les plus respectables ne cessent de réclamer contre ce commerce ambulant, à l’aide duquel on parvient à corrompre les habitans des campagnes en répandant à bas prix des livres obscènes et irreligieux. Le Courrier français regarde le colportage comme une amélioration importante et précieuse pour la librairie. Faut-il donc pour faire les affaires des libraires et pour leur procurer quelque argent mettre le poison dans les mains de milliers d’individus ? On se soulèverait avec raison contre une pareille mesure, qui ne serait que de la barbarie. Eh bien ! La liberté pleine et entière du colportage aurait des résultats encore plus affligeans » (p. 377).
521 CR 24 janvier 1829, p. 192. « Ouvrages nouveaux », non signé. – Annonce la parution de la première livraison de la troisième année de la Nouvelle Bibliothèque catholique, publiée par Lefort, à Lille et distribuée à Paris par Adrien Le Clere et par Rusand, rue du Pot-de-Fer, n° 8. « Nous ne pouvons trop recommander à nos lecteurs La Nouvelle Bibliothèque catholique, qui offre, tout à la fois, les plus beaux exemples de dévouement ; aux habitans des campagnes un modèle qu’ils peuvent imiter très facilement ; et aux jeunes gens les avis les plus salutaires pour les diriger dans leur conduite » (p. 192).
522 titre : Le Correspondant, ou collection de lettres d’écrivains célèbres de France, d’Angleterre, et autres pays de l ’Europe, sur la politique, la morale et la littérature ; destinées à offrir un tableau exact de la situation de chaque nation ; à éclairer les peuples sur leurs véritables intérêts ; à provoquer une bienveillance réciproque entre eux, et à rendre la paix une source de prospérité commune. Devient : Bibliothèque royaliste, ou Recueil de matériaux pour servir à l’histoire de la Restauration (1819 - mars 1820)
523 adresse : Gide fils, libraire, rue Saint-Marc Feydeau, n° 20, Paris
524 imprimeur : Imprimerie de J. Gratiot
525 dates de publication : 1er août 1817 - 10 avril 1818 (5 volumes) ; mensuel
526 numéros dépouillés : 1817 (tomes I et II)
527 directeur : non indiqué
528 orientation : périodique monarchiste, dont le but est de nouer des liens entre la France et les pays voisins : « L’ignorance de certains voyageurs, l’esprit factieux de certains journalistes, la prévention des uns, la malveillance des autres, tiennent encore les Français et leurs voisins dans une méfiance mutuelle, que, pour le bonheur du monde, il importe de détruire, en rectifiant les erreurs, en ouvrant les sources d’une information exacte, en présentant les traits fidèles de la vie et des mœurs de chaque peuple » (tome I, 1817, p. iii-iv).
529 chroniques : les articles, consacrés à divers sujets (politique, culture, société, etc.), prennent tous la forme épistolaire.
530 illustrations : non illustré
531 principaux collaborateurs : les destinataires des lettres, ainsi que les expéditeurs, sont indiqués par le moyen d’initiales
532 abonnement : non indiqué
533 notes : post-scriptum à la fin du 1er volume : « Le lecteur se sera facilement aperçu de la négligence avec laquelle quelques morceaux ont été traduits de l’anglais. On a pris des mesures pour que rien de semblable n’ait lieu à l’avenir » (p. 308).
534 Corr 1817 (tome II), p. 69-90. « Lettre IV. Sur l’État de la Presse en France », signé F. – Article sous forme de lettre à M. D., datée de Paris, le 5 février 1817. Tour d’horizon de l’état de la presse en France, depuis l’époque où Richelieu a « réuni en corporation » les écrivains en fondant l’Académie. À partir de là, « nos hommes de lettres en conclurent qu’ils devaient vivre du gouvernement, et que des pensions accordées par la cour valaient mieux que le produit qu’ils pouvaient tirer de leurs talens et de l’indépendance » (p. 71). Napoléon Ier enrégimenta les hommes de lettres, les savants et les artistes : « Ce régiment s’appela l’Institut » (p. 78). Réflexions sur la liberté de la presse en France. Conclut en évoquant la situation de la presse en Angleterre : « Pour vous mettre à même d’apprécier toute la différence qu’il y a entre votre nation et la nôtre, je dirai que si le ministère anglais proposait de mettre tous les journaux à sa disposition et à sa merci, l’Angleterre entière croirait qu’on attaque un de ses privilèges ; tandis qu’en France l’idée générale est que, dans cette proposition, il ne s’agit que des journalistes » (p. 90).
535 titre : Le Défenseur, ouvrage religieux, politique et littéraire
536 adresse : rue de Seine, n° 12, Paris
537 imprimeur : Librairie grecque-latine-allemande, chez N. Nicolle, Paris
538 dates de publication : 1er mars 1820 - 27 octobre 1821 ; hebdomadaire
539 numéros dépouillés : 1er mars - 15 juillet 1820
540 directeur : Louis de Bonald
541 orientation : revue monarchiste et catholique, champion de la philosophie de Lamennais. Le Défenseur fait suite au Conservateur (1818-1820).
542 chroniques : articles politiques et religieux ; voyages ; pensées ; poésies ; livres nouveaux ; « Lettre sur Paris », courrier des lecteurs
543illustrations : non illustré
544 principaux collaborateurs : Antoine-Eugène Genoude, César-Guillaume de La Luzerne, Maurice Rubichon, Jacques Maximilien de Saint-Victor, A. de Frenilly, Charles Nodier, Félicité-Robert de Lamennais
545 abonnement : en avril 1820, la notice suivante : « La nécessité où nous nous trouvons de faire timbrer les feuilles du Défenseur nous force à augmenter le prix de la souscription. Il sera désormais ainsi fixé : pour un volume 16 fr. ; pour deux volumes 31 fr. ; pour quatre volumes 58 fr. » Dans la deuxième livraison de mai 1820, on trouve la notice suivante : « Le succès du Défenseur nous détermine à faire paraître 13 livraisons par volume, au lieu de 12 que nous avions annoncées dans notre Prospectus : l’abonnement pour le 1er volume ne finira donc qu’à la 13e livraison. Le prix de la souscription est, pour un volume 16 fr. ; pour deux volumes 31 fr. ; pour quatre volumes 58 fr. Les Personnes qui n’ont souscrit que pour le premier volume, composé de treize Livraisons, et qui sont dans l’intention de souscrire pour le second volume, sont invitées à vouloir bien faire parvenir leur renouvellement dans le courant de juin, si elles veulent éviter tout retard dans l’envoi de leurs livraisons. Les souscripteurs des départemens sont aussi priés, pour prévenir toute erreur, d’écrire leurs noms et leur adresse bien lisiblement, et surtout de ne pas oublier, comme cela est arrivé plusieurs fois, d’indiquer le lieu de poste par lequel ils sont servis. On ne peut souscrire que du commencement d’un volume. La première Livraison du second volume paraîtra le premier juillet. Le prix du second volume est de 16 fr. pour la souscription. »
546 notes : reliée avec les numéros du Défenseur, une brochure, « Quelques réflexions sur la censure et sur l’Université, par M. l’abbé F. de La Mennais » (15 pages, Imprimerie de Cosson, rue Garancière, n° 5, Paris).
547 Déf mars 1820, p. 80-83. « Sur la cessation ou suspension du Conservateur », signé A. de Frenilly. – Réflexions sur la disparition du Conservateur qui, pendant dix-huit mois, « a répandu en France et en Europe une morale pure et une saine politique » (p. 81). Selon de Frenilly, le journal aurait dû continuer à paraître : « Le Conservateur a cru devoir reculer devant la censure, et cependant les plus beaux siècles, les plus grands écrivains et les meilleurs ouvrages ont vécu sous son empire. Avoit-on à craindre de s’avilir après de tels exemples ? Les hommes religieux et monarchiques qui ne demandent que des jougs à Dieu et aux rois doivent-ils commencer par se soustraire au plus nécessaire de tous et en même temps au plus léger, puisqu’ils ne doivent pas le croire institué pour eux ? » (p. 82). Le Défenseur cependant prendra la relève du Conservateur, et continuera à « labourer le champ de nobles pensées que son silence menaçoit de laisser en friche » (p. 83).
548 Déf mars 1820, p. 147-161. « Sur la Liberté de la Presse », signé de Bonald. – Longue étude, dans laquelle de Bonald démontre que la liberté de publier des écrits sur des matières d’ordre public « ne peut être qu’une concession du gouvernement » (p. 150). Ainsi, les délits de presse ne sont pas une fraction de devoirs, mais un abus de pouvoir, car l’écrivain tient du gouvernement le pouvoir de publier ses opinions. Le gouvernement peut donc réprimer ou prévenir. La censure est plus utile à la société que les lois pénales, « parce qu’elle arrête plus efficacement la publication des écrits dangereux » (p. 153). Et de poursuivre : « La censure est plus amicale, plus paternelle, plus dans les mœurs de notre nation ; et c’est ce qui fait qu’elle a toujours été exercée en France, tantôt par les universités, tantôt par des corps de savans ou des cours de magistrature, et en dernier lieu par des censeurs que nommoit d’office le chancelier de France, alors ministre de la morale publique comme de la justice » (p. 153). La répression pénale contre les écrivains, par contre, est inefficace. Le seul qui soit physiquement coupable, dans ces cas, c’est l’imprimeur et c’est lui, par conséquent, le seul qui puisse être physiquement puni. De Bonald conclut : « Jusqu’à ces derniers temps, la presse n’avoit été que littéraire. Elle est devenue politique, et dès lors elle a pris rang parmi les institutions publiques, et elle est tombée sous l’action et la surveillance du gouvernement, pour en recevoir des règles qui la fassent servir, comme toutes les autres institutions, à l’avantage de la société. Ce n’est qu’à ce prix que la fonction d’écrire peut être honorable et honorée, et nous nous sommes beaucoup trop occupés en France de la liberté de la presse, et pas assez de l’honneur de la presse » (p. 160).
549 Déf avril 1820, p. 193. « Avis », non signé. – Sur le timbre officiel : « Les personnes qui ont souscrit depuis la publication du troisième numéro, ne recevront provisoirement que le quatrième ; les trois premiers leur seront envoyés aussitôt que nous les aurons fait revêtir du timbre » (p. 193).
550 Déf mai 1820, p. 393-400. « Bibliothèque des Dames chrétiennes », signé Saint-Prosper. – Décrit la nouvelle collection contenant un choix de livres d’église et de dévotion, publiée sous la direction de Lamennais et ornée de 60 gravures. Composée de 28 volumes, une livraison tous les deux mois, chaque livraison étant composée de deux volumes in-32 sur papier vélin. La collection se vend 18 francs « pour les personnes qui souscriront avant le 1er juillet » (p. 393). Réflexions sur la femme et la religion, sur le renouveau religieux à la suite de la Révolution française. Commente les deux premières livraisons, qui contiennent, entre autres : L’Imitation de Jésus-Christ, Le Guide spirituel de L. de Blois, et Le Chemin de la perfection et les Élévations de Sainte Thérèse. « Le succès rapide qu’a déjà obtenu la Bibliothèque des Dames chrétiennes prouve que l’esprit religieux est loin de s’éteindre en France » (p. 399).
551 Déf [1820, 15 p.in fine]. « Quelques réflexions sur la censure et sur l’Université, par M. l’abbé F. de La Mennais ». – Brochure reliée à la fin du volume de l’année 1820, pagination séparée (Imprimerie de Cosson, rue Garancière, n° 5, Paris). La brochure est un article sur « le déplorable état de la religion » destiné au Défenseur, mais qui a été interdit par la censure : « Nous en userons de la sorte, à l’avenir, pour ceux de nos articles qui pourroient être également supprimés, et notre intention est d’y joindre, comme à celui-ci, quelques nouvelles réflexions pour justifier soit les faits, soit les principes dont les censeurs se seroient crus obligés de prendre ombrage » (p. 5). Lamennais explore la nécessité, pour le gouvernement, de s’occuper de la religion. Réflexions sur les rapports entre les censeurs et le ministère en ce qui concerne la suppression de son article. Examine en détail le paragraphe litigieux, dans lequel il prétend que, depuis quatre ans, la religion de l’État est opprimée en France : le domaine du clergé est démoli, l’épiscopat est près de s’éteindre, les écoles ecclésiastiques sont en butte aux persécutions de l’université. Il conclut : « Au moment où nous terminions cet écrit, on nous apprend que Le Défenseur vient d’éprouver de nouveau les rigueurs de la censure. Elle n’a pas voulu qu’on y dît que l’Espagne semble emportée par un esprit de vertige, attendu qu’elle n’est encore emportée que par l’esprit révolutionnaire ; ni qu’on y insérât un article où l’on rendoit compte du Mémoire justificatif de M. l’évêque de Gand. Ainsi, en France, il ne sera pas permis de faire connoître la justification d’un évêque catholique condamné à mort dans un pays voisin, sous un gouvernement protestant : cela seroit de mauvais exemple, et il est évident que c’est l’évêque qui a tort, puisqu’enfin sa condamnation est un fait » (p. 15).
552 titre : Le Dimanche des enfants. Journal des récréations
553 adresse : Louis Janet, libraire-éditeur, rue Saint-Jacques, 59, au fond de la cour, Paris (1840) ; Madame Veuve Louis Janet, libraire-éditeur, rue Saint-Jacques, 59, Paris (1840)
554 imprimeur : Imprimerie de Ducessois, 55, quai des Grands-Augustins (près le Pont-Neuf), Paris
555 dates de publication : 1840-1842 (I-X) ; 2e série : 1843 (I)-1851 (IX) ; hebdomadaire
556 numéros dépouillés : 1840-1842
557 directeur : non mentionné
558 orientation : hebdomadaire pour enfants. Chaque numéro contient des contes, des maximes, des pensées pieuses, des passages tirés de l’histoire sainte, des poésies, de courts articles historiques et géographiques.
559chroniques : pas de chroniques régulières
560 illustrations : chaque volume est orné de 13 gravures lithographiées, exécutées par Louis Lassalle et par H. Émy avec le concours de Cattier.
561 principaux collaborateurs : J. N. Bouilly, Charles et Fanny Richomme, Eugénie Foà, Léon Chrétien, Louis Guérin, Anna des Essarts, Gustave des Essarts, Ernest Fouinet, Alfred Desessarts, Charles-Malo, B. Poujoulat, Jacques Arago, Eug. Nyon, Léonide de Mirbel, Louise Leneveux, Élise Voïart
562 abonnement : non indiqué
563 titre : La Dominicale, journal des paroisses, consacré aux intérêts de la religion, aux sciences, aux lettres et aux arts, dans leurs rapports avec elles
564 adresse : au bureau de La Dominicale, rue Guénégaud, n° 7
565 imprimeur : Imprimerie de Félix Locquin, rue Notre-Dame-des-Victoires, n° 16
566 dates de publication : 1833-1836 ; hebdomadaire
567 numéros dépouillés : novembre 1834-juin 1835
568 directeur : Ange de Saint-Priest ; gérant : V. Bouchet ; à partir de février 1834, La Dominicale devient politique et Saint-Priest en devient le gérant
569 orientation : propagande catholique (prônant le rétablissement des paroisses et l’abolition de la centralisation administrative), légitimiste
570 chroniques : actualités religieuses et politiques, « Semaine religieuse », « Économie sociale », explications des paraboles, biographies de prédicateurs
571 illustrations : gravures et vignettes
572 principaux collaborateurs : articles souvent non signés, ou dus à Saint-Priest ; quelques extraits de journaux et de livres
573 abonnement : « Paris et les provinces : un an : 20 fr. ; six mois : 11 fr. ; trois mois : 6 fr. ; pour l’étranger : un an : 24 fr. ; six mois : 13 fr. »
574 notes : les quatre premiers numéros ont été distribués gratuitement. – Conditions de la souscription : « On s’abonne à Paris, au bureau de La Dominicale ; à Marseille, au bureau de la Gazette du Midi ; à Rouen, au bureau de la Gazette de Normandie ; à Bruxelles, chez Lépine, à la Librairie universelle ; à Rome, chez M. David, employé à l’administration générale des postes ; et généralement chez tous les libraires, et dans les cabinets de lecture. – On s’abonne également aux bureaux des messageries et chez tous les directeurs de la poste, mais auprès de ces derniers, la remise de 5 pour 100 est imputable sur le prix de l’abonnement, et les souscripteurs n’ont à payer que les frais d’affranchissement de la lettre d’envoi, et les 75 centimes de timbre si l’abonnement est de plus de trois mois. »
575 Dom 1er décembre 1833, p. 73-74. « Avis aux abonnés », signé Ange de Saint-Priest. – Promesse d’améliorations matérielles dans la présentation de la revue : « Le papier de couverture que nous avons annoncé, et que nous attendons très incessamment, nous permettra de donner enfin la vignette que nous a composée notre brillant artiste, Tony Johannot […]. Nous voulons qu’après avoir promis un bon livre à nos lecteurs, nous puissions leur donner aussi un beau livre. » Passe à cinq feuilles d’impression.
576 Dom 15 décembre 1833, p. 132. Entrefilet non signé. – « Nota. Nos lecteurs remarqueront que nous ne leur donnons aujourd’hui, dans la chronique, que des nouvelles religieuses. Cela tient à l’exigence d’un cautionnement de la part du parquet. Pris au dépourvu, nous n’avons pu le fournir dans le délai voulu ; mais à la prochaine livraison toutes les formalités auront été remplies, et sans nous écarter du but religieux que nous nous sommes proposé, nous pourrons aborder les questions politiques. »
577 Dom 26 janvier 1834, p. 237-241. « Bibliographie », non signé. – Nouvelle chronique destinée à éclairer les abonnés sur les bonnes et les mauvaises lectures : « En détruisant chaque jour, autant qu’il est en nous, l’effet des mauvaises doctrines, nous ne pouvons pas nous défendre d’une réflexion bien naturelle : c’est que toutes ces erreurs, toutes ces impiétés, toutes ces folies prennent leur source dans les livres en circulation, sur lesquels se précipite la jeunesse, sans restriction, sans prudence, sans discernement. Il nous a donc semblé que ce serait un travail très-utile que de prévenir par des indications détaillées le mal que nous avons aujourd’hui tant de peine à guérir, et de faire servir à la préservation de la jeunesse catholique notre expérience des livres recommandables et des livres dangereux » (p. 237).
578 Dom 9 février 1834, p. 300. Entrefilet signé Ange de Saint-Priest. – « Le parquet ayant réclamé un cautionnement de La Dominicale, son directeur a cru devoir céder à cette exigence. Au reste, notre voie en sera plus large, et nos moyens d’action plus étendus. Considérée par le pouvoir comme feuille politique, La Dominicale pourra aborder toutes les questions, de quelque genre qu’elles soient. À partir de ce jour, elle sera signée par son fondateur, qui ne veut laisser à personne la responsabilité d’une œuvre qu’il dirige seul, et au succès de laquelle il se consacre avec tout le dévouement que doit inspirer la sainte cause que La Dominicale défend. »
579 Dom 6 avril 1834, p. 465. « À nos lecteurs », non signé. – Éditorial expliquant que les gravures offertes aux abonnés sont supprimées parce qu’elles doivent être timbrées au taux de trois centimes.
580 Dom 18 mai 1834, p. 600-601. « Liberté de la presse !… », non signé. – Colonne relatant le procès intenté à La Dominicale, pour cause de retard à signer un document relatif au changement de statut de la revue (passage de publication religieuse à publication politique). L’imprimeur fut condamné à 500 francs d’amende ; Bouchet, le premier gérant, à 200 francs d’amende et un mois de prison.
581 Dom 6 juillet 1834, p. 22. Entrefilet, non signé. – « Une sorte de congrès littéraire va se tenir à Berlin pour arrêter un règlement uniforme qui garantisse la propriété des auteurs et des libraires dans toute la langue allemande […]. Un comité de libraires allemands a été formé à Leipsick [sic], et déjà il y a échange de protocoles entre ce comité et la commission de Berlin. Un gouvernement qui voudrait s’occuper des intérêts français provoquerait une pareille négociation avec la Belgique et la Suisse qui s’approprient nos meilleures publications dès qu’elles paraissent. »
582 Dom 2 novembre 1834, p. 508-511. « Du mouvement religieux. Comment il peut convenir d’organiser la propagande chrétienne », non signé. – Article sur les meilleurs moyens à employer pour diffuser les doctrines catholiques et romaines. Outre l’enseignement et la prédication, il est fortement recommandé de créer des journaux et des revues : « Il nous semble que nous avons mis dans un assez grand relief l’avantage qu’il y aurait pour le catholicisme à employer pour son propre compte, et dans l’intérêt de ses doctrines, le moyen d’action, le levier moral le plus puissant à notre époque, la presse », qui n’est autre, si cette presse écrite est catholique, que « le prône par la poste » (p. 508). Mieux, les revues peuvent s’adapter à tous les publics, érudit, ouvrier, hommes, femmes, enfants, jeunesse, etc. Pour atteindre complètement ses objectifs, « la presse religieuse doit être gratuite » (p. 511).
583Dom 21 juin 1835, p. 505-508. « Résumé du troisième volume », non signé. – Bilan des deux années de publication de La Dominicale. Reprend les arguments avancés dans l’article du 2 novembre 1834, sur l’efficacité de la presse périodique pour la diffusion des doctrines catholiques. Moyen nouveau, qui choque dans le milieu catholique, la presse écrite est néanmoins essentielle : « La presse périodique, dans la discussion des intérêts religieux, c’est une innovation réelle dans la polémique catholique ; mais elle est de la nature de ces innovations qu’il faut bien se garder de rejeter, parce qu’elle ne détruit pas les moyens ordinaires de propagation et de défense consacrés par la tradition, et qu’elle leur est au contraire d’un immense secours » (p. 507).
584 titre : L’Écho britannique. Revue mensuelle de la littérature, des sciences, des arts et des mœurs de la Grande-Bretagne
585 adresse : Au bureau de L’Écho britannique, rue du Dragon, n° 30, Paris
586 imprimeur : Imprimerie de E. Duverger, rue de Verneuil, n° 4
587 dates de publication : 1834-1835 ; mensuel
588 numéros dépouillés : janvier 1835
589 directeur : Amédée Pichot (1835)
590 orientation : recueil d’articles reproduits de la presse britannique (Quarterly Review, Family Library, Edinburgh Review, etc.), afin de refléter le mouvement intellectuel de ce peuple qui « marche immédiatement après la France dans toutes les espèces de gloire, et qui, là même où il peut nous précéder de quelques pas, rend encore hommage à son émule en se retournant sans cesse, afin de voir si nous continuons à le suivre pour le critiquer ou l’imiter » (« À nos lecteurs », janvier 1835, p. 1). Amédée Pichot veut en faire « un inépuisable répertoire où l’on mettra à contribution tout ce qui paraît de curieux en Angleterre dans les sciences, les beaux-arts, la philosophie, l’histoire, la biographie, le théâtre, la poésie, le roman, le conte, les tableaux de mœurs, en se réservant quelques pages pour comparer les progrès des deux peuples rivaux, signaler les imitations réciproques des deux littératures, et opposer le point de vue français au point de vue anglais » (p. 4).
591 chroniques : Beaux-arts ; Voyages ; Antiquités municipales ; Histoire ; Littérature ; Biographie littéraire ; Légendes, contes et nouvelles ; Variétés, mélanges, anecdotes ; Bulletin littéraire et bibliographique
592 illustrations : chaque numéro est orné d’une gravure pleine page
593 principaux collaborateurs : tous les articles sont repris de revues britanniques. Le « Bulletin littéraire et bibliographique », qui donne place à « l’analyse plus ou moins développée des ouvrages publiés en Angleterre pendant le mois, à celle des représentations de la scène, aux nouvelles littéraires, aux nouvelles des salons, etc. », n’est pas signé.
594 abonnement : non indiqué
595 notes : absorbé en 1836 par La Revue britannique.
596 titre : L’Écho de la Jeune France, journal des progrès par le Christianisme, publié par la Société de la Jeune France, paraissant du 1er au 5 de chaque mois
597Devient L’Écho de la Jeune France, journal de réforme sociale par le christianisme (avril 1835) ; puis L’Écho de la Jeune France, revue catholique de la littérature, des sciences et des arts (janvier 1836) ; puis L’Écho de la Jeune France, littérature, histoire, philosophie, théâtres, sciences et arts (juillet 1836) ; puis L’Écho de France, revue monarchique et littéraire (juillet 1837)
598 adresse : rue Feydeau, 22 (1833) ; rue de Ménars, Paris (1835) ; rue Saint-Honoré, 345 (1837)
599 imprimeur : Imprimerie d’Éverat, rue du Cadran ; Imprimerie de Félix Locquin, 16, rue Notre-Dame-des-Victoires (1834) ; Béthune et Plon (1835)
600dates de publication : 1833-1838 ; mensuel
601 numéros dépouillés : mars 1833 - janvier 1838
602 directeur : Forfelier (gérant) ; 1836 : vicomte Walsh ; Léon de Jouvenel (administrateur)
603 orientation : catholique, monarchiste, littéraire
604 chroniques : feuilleton, poésie, revues dramatiques et musicales, éditoriaux littéraires, travaux historiques, commentaire politique
605 illustrations : lithographies hors texte et lithographies offertes aux abonnés (portraits, gravés par Pollet, ou images pieuses)
606 principaux collaborateurs : Jules de Rességuier, Charles Laurent, Gabrielle Soumet, de Peyronnet, Bonald, Ballanche, A. Nettement, E. Deschamps
607 abonnement : « On s’abonne à Paris, au bureau du journal, rue Feydeau, n° 22 ; au salon de lecture, Place de la Bourse, n° 9. Et chez tous les libraires. » Prix : 6 francs par an ; 12 francs sur papier superfin satiné, avec gravures ; 2 fr. 50 c. en sus pour l’étranger.
608 note : sur la page titre d’avril 1833, on indique un tirage de 10000 exemplaires. Dans le volume d’avril 1834, on indique un tirage de 15 000 exemplaires.
609De novembre 1835 à juin 1836, L’Écho fusionne avec La Revue catholique ; puis avec La Tribune de la jeunesse française (mai 1837).
610 EJF avril 1833, p. 69-81. « Revue littéraire. Les contes et les conteurs. Max, par Ernest Legouvé », signé M. F. – Réquisitoire sans pitié contre l’abondance des livres publiés, notamment les contes : « Des contes ! Voilà le cri du libraire. Il faut au libraire des contes à tout prix. Parce que M. de Balzac fait très-bien des contes, il n’est si petit écrivain qui ne fasse ses contes. […] Ceci n’est pas autant une plaisanterie qu’on pourrait le croire au premier abord. L’industrie du roman et de la nouvelle a été poussée à une exagération incroyable. La seule nomenclature de ces espèces d’entreprises ne saurait se croire » (p. 70-71). Analyse (très négative) du roman de Legouvé. (Note : la dernière page de la livraison annonce la parution des Contes aux enfans du peuple par tous les rédacteurs de L’Écho de la Jeune France.)
611 EJF juin 1833, p. 148-149. « Les journaux », non signé. – Violente charge contre les journaux à bon marché, « épidémie brutale et incroyable » (p. 148), et notamment contre le Journal des connaissances utiles, qui prodiguerait des enseignements faux : « À ce propos, nous nous rappelons que, sous la restauration, il y avait beaucoup moins de dupes de ce genre de littérature qu’on n’en voit aujourd’hui » (p. 149).
612 EJF septembre 1833, p. 217. Entrefilet en bandeau sur la première page de la revue, non signé : « Le temps des persécutions est arrivé pour nous, on a fait saisir à la poste la sixième livraison de L’Écho de la Jeune France. Nous sommes signalés de haut lieu, menacés de nouveau ; mais les tribunaux nous feront justice. Ces attaques prouvent notre succès et notre force naissante, nous ne perdrons pas courage. »
613 EJF octobre 1833, p. 250. Entrefilet en bandeau sur la première page de la revue, non signé. – « Décidément on veut nous faire une guerre à mort, en voulant nous assujétir à des formalités dont la loi nous dispense formellement : nous avons encore été arrêtés. Cependant la septième livraison a dû parvenir en province, ce nouvel acte arbitraire n’ayant pu porter que sur un numéro. Une consultation délibérée à Paris par les premiers avocats du barreau déclare ces deux saisies illégales et arbitraires, et n’ayant d’autre but que de paralyser, par la violence, le succès extraordinaire de L’Écho de la Jeune France. La justice est saisie de l’affaire. »
614EJF octobre 1833, p. 278. « Échos », non signé. Attaque contre Le Musée des familles, « dont le prospectus ressemble tout-à-fait à celui de l’eau de Cologne de Jean-Marie Farina ». La nouvelle publication « n’est autre chose qu’un ramassis de vieilles histoires et de vieilles gravures empruntées à toutes les revues anglaises et américaines, et qui ont déjà fait quatre ou cinq fois le tour du monde ».
615 EJF novembre 1833, p. 307-308. « Trois saisies et 49,390 F. d’amende », non signé. – Contre le timbre des gazettes et des journaux périodiques. L’Écho de la Jeune France a été victime du pouvoir : « […] dans une loi empruntée au directoire, et qui soumet au timbre les gazettes et journaux périodiques, il existe une exception tant soit peu généreuse, qui affranchit du domaine de la pensée les écrits périodiques qui s’occupent de sciences et d’arts. Cette exception, nulle feuille ne peut la revendiquer à plus juste titre que L’Écho de la Jeune France […]. Que fait cependant l’administration ? Voulant conquérir le droit de nous marquer de son timbre : entre soixante pages, elle prend au hasard, choisit dix lignes pour en composer trois saisies » (p. 307). Le fisc réclame de L’Écho 49 390 francs, « autant d’amendes que de numéros saisis » (p. 308).
616 EJF décembre 1833, p. 320-332. « Littérature et théâtres en 1833 », non signé. Charge contre la littérature publiée en France, qui n’est que marchandise : « Il est à peu près impossible de faire le dénombrement des livres qui paraissent chaque année. Ce soin ne regarde plus la littérature, mais la statistique, qui, comptant le nombre des briques de savon et de pièces de calicot qui entrent dans nos ports et qui en sortent, peut bien aussi compter le nombre des ouvrages que l’on consomme en douze mois » (p. 322).
617 EJF avril 1834, p. 33-35. « Comment on fait un nouveau journal », non signé. – Charge contre l’abondance des nouveaux journaux, vides d’idées, qui n’ont pour seul mérite que de réunir des noms connus, qui se prêtent à tous.
618 EJF 5 juin 1834, p. 69. En bandeau sur la première page de la revue, non signé. – « Nous avons promis qu’au chiffre de 12,000 abonnés, L’Écho de la Jeune France paraîtrait deux fois par mois sans augmentation. Au 1er juin, le chiffre est de 8,200. »
619 EJF 5 juillet 1834, p. 131-132. « Comment se font les réputations contemporaines », non signé. – Charge contre la vénalité de la presse, qui vend son espace au plus offrant, ce qui permet à qui le veut de vanter ses propres mérites. On peut acheter une « annonce » (en gros caractères), ou une « réclame », c’est-à-dire « ces quelques lignes flatteuses qui passent dans l’intérieur du journal ». Le « feuilleton » n’est autre que le compte rendu payé à tant la ligne. Ce système est particulièrement appliqué aux publications nouvelles.
620 EJF 5 août 1834, p. 133-138. « Plaies sociales », signé Jules B… – Charge contre la presse et les éditeurs, qui s’enrichissent, au détriment du peuple : « […] vendre au peuple des livres qui pourraient être de bons livres, et qui sont des livres inutiles ; abuser si méchamment de la plus intelligente nation de l’univers, et de son ardeur à s’instruire, en lui vendant à vil prix les plus tristes livres du monde ; spéculer en un mot sur notre amour de l’extraordinaire et de l’impression ; tout cela pour gagner un peu d’argent : voilà certainement un des plus tristes abus que l’argent ait pu faire de la presse, ce quatrième pouvoir de l’État » (p. 134).
621 EJF 5 octobre 1834, p. 227. « Explication devenue nécessaire », signé Jules Forfelier. – Éclaircissements sur le mode de fonctionnement de la revue. Forfelier (27 ans, de son propre aveu) assure qu’il a investi ses fonds personnels pour lancer la revue : « L’entreprise de la Jeune France n’est pas exploitée par une compagnie de spéculateurs […]. Pour détruire cette pensée, je déclare que, de l’avis de mes amis et collaborateurs, j’ai résolu d’intéresser moralement et matériellement tous les royalistes catholiques dans La Jeune France, en les appelant à prendre des actions au porteur, de 5 fr., 10 fr., 25 fr., 50 fr., 100 fr., 200 fr., et 500 fr., dans la société en commandite, dont l’objet sera la publication de L’Écho de la Jeune France, et des ouvrages, gravures, dessins, lithographies, en un mot, de toutes les productions qui seront jugées utiles. »
622 EJF 1er décembre 1834, p. 261. « À MM. les membres correspondans, sociétaires et abonnés de La Jeune France », signé Jules Forfelier. – Précisions statistiques et financières sur la revue : le prospectus fut imprimé à 200000 exemplaires ; dépense de 10000 francs d’annonces pour le lancement de la revue. Acte de la société déposé chez Me Royer, notaire à Paris. (Note : on donne le texte de l’acte à la fin du numéro de mars 1834.)
623 EJF 15 juillet 1835, p. 160-165. « La Revue des deux mondes, La Revue de Paris. Lettre à Madame R… M.», signé A. de B. – Article analysant les positions des deux revues, leurs contenus, les auteurs qu’elles attirent et leurs rapports mutuels.
624 EJF 15 juillet 1835, p. 170-172. « À tous les enfans », signé Jules Forfelier. Entrefilet annonçant un nouveau journal pour les enfants, Le Courrier des enfans, publié dans le même esprit que L’Écho. « Vous allez enfin avoir un journal à vous et fait pour vous, un véritable journal cette fois, un journal qui ne ressemblera pas à toutes ces publications mal conçues qui n’ont du journal que le titre, et qui ne sont réellement que des recueils indigestes, composés tant bien que mal d’historiettes sans vraisemblance et de contes sans vérité, entassés au hasard pêle-mêle et sans ordre, sans choix, et si rarement à la portée de vos jeunes intelligences » (p. 171). Paraîtra deux fois par mois, quatre-vingt-dix colonnes de texte avec des illustrations.
625 EJF 15 octobre 1835, p. 314-317. « Tribunaux. Affaire de L’Encyclopédie catholique », signé Jules Forfelier. – Compte rendu du différend opposant la Société de La Jeune France et M. de Saint-Priest, ce dernier accusant la Société de lui avoir volé l’idée et le titre de L’Encyclopédie catholique. Forfelier et la Société ont gain de cause. On donne la liste des administrateurs, des membres du « comité d’orthodoxie », des rédacteurs et des propriétaires-fondateurs.
626 EJF 1er novembre 1835, p. 347-353. « Une visite à la bibliothèque de Westminster », signé Adolphe de Puibusque. – Description anecdotique d’une visite à la bibliothèque de Westminster par un « bibliomane » avoué. Les livres qu’il feuillette ont été abandonnés par leurs lecteurs depuis longtemps.
627 EJF 15 novembre 1835, p. 377-378. « Quatrième année de La Jeune France », signé Jules Forfelier. – Fusion de La Jeune France et de La Revue catholique, sous le titre : L’Écho de la Jeune France, revue catholique. Il y aura une « édition populaire », comprenant des articles choisis.
628 EJF 15 décembre 1835, p. 501-504. « Livres d’étrennes », signé D.-A.-D. – Recensement de ce que les libraires offrent pour la saison : « Nous voici arrivés à une époque de l’année, où la librairie ralentit le cours de ses publications ordinaires, pour faire face à ce besoin spécial que l’usage ramène tous les ans. Déjà les livres brochés sont relégués au fond du magasin, et vont remplacer, sur les rayons les plus reculés, les ouvrages à reliure élégante, les almanachs, les albums, les keepsakes dont le règne éphémère va commencer » (p. 501). Visite les magasins de Susse, de Giroux, de Janet, de Bailly, de Renduel, la maison Aubert, et souligne l’excellence des reliures et la qualité des ouvrages illustrés.
629 EJF 15 décembre 1835, p. 504-506. « Keepsakes pour 1836 », signé Max. Raoul. – Passage en revue d’une dizaine de keepsakes anglais : Heath’s Picturesque Annual, Oriental Annual, Biblical Annual, Christian and Missionary Annual, Flowers Loveliness… Les keepsakes sont des ouvrages « à la mode » (donc répréhensibles), en dépit de la qualité des gravures et des illustrations.
630 EJF 15 juin 1836, p. 526. Entrefilet sans signature annonçant que L’Écho de la Jeune France et La Revue catholique se séparaient. « Aujourd’hui l’expérience a prouvé qu’il y aurait plus d’avantages à revenir sur la décision prise [la fusion] et à rendre à L’Écho de la Jeune France et à La Revue catholique leur indépendance première. Au lieu d’un seul défenseur, les bons principes et les idées sociales en auront deux. » Abonnement EJF : 18 francs par année, 10 francs pour six mois. Revue catholique : 6 francs par année.
631 EJF 1er décembre 1836, p. 339-345. « Propriété littéraire », signé Hennequin, avocat et député. – Extrait du Traité de la Législation civile en France (chez Videcocq), par Hennequin. Défense du droit d’auteur, en France par la législation civile et à l’étranger par l’établissement de traités internationaux. La France doit donner l’exemple au reste du monde : « Si la France, née pour marcher à la tête de la civilisation, et pour influer au loin par ses lois et par ses exemples, rendait à la propriété littéraire la place qui lui est due, les libraires consciencieux ne se livreraient peut-être plus dans aucune partie du monde à ce commerce, fléau de la librairie. La propriété littéraire deviendrait une vérité du droit des gens, et les nations finiraient par s’entendre pour faire respecter les richesses et les productions de l’esprit, comme elles font respecter celles du commerce et de l’industrie » (p. 344).
632 EJF 1er janvier 1837, deuxième de couverture. « Avis essentiel », non signé. – « Avec le numéro prochain, nous adresserons à nos abonnés une couverture imprimée afin qu’ils puissent faire brocher le cinquième volume de L’Écho. »
633 EJF 1er janvier 1837, p. 10. Entrefilet sans signature. – « Le Comité d’administration se compose, pour l’année 1837, de MM. de Sauville, Alfred Nettement, Baron de Thourotte, Moléon, Théodore de la Villemarque et Adolphe de Puibusque, actionnaires. »
634 EJF 1er janvier 1837, p. 28-31. « Les illustrations », signé Roger de Beauvoir. – Réquisitoire contre l’illustration moderne appliquée aux livres saints et aux églises. Beauvoir recommande aux artistes de retourner aux sources de l’austérité : « Quand vous illustrerez, vous songerez auparavant aux maîtres illustres. Vous ne ferez pas d’une Imitation de Jésus-Christ un livre grotesque avec des figures d’acteurs, drapés comme un moine de la Porte Saint-Martin ; et d’un temple catholique, un local pour la valse, doré et brillant comme un salon de M. Thiers ! » (p. 31).
635 EJF 1er juillet 1837, p. 24-32. « De l’industrialisme », signé Adolphe du Puibusque. – Réquisitoire contre la spéculation financière, immobilière, commerciale, dont tous sont atteints, banquiers, architectes, avoués, négociants, et même les libraires, auxquels on prête ces paroles : « Messieurs et Dames, y aurait-il dans cette aimable localité quelqu’un qui voudrait se faire un fort joli revenu sans peine et sans travail ? S’il en est un, qu’il prenne en dépôt mes abécédaires… C’est une spécialité pour laquelle il n’est pas besoin d’être libraire, pas besoin d’être connaisseur, pas besoin de savoir lire, au contraire ! il suffit de me verser un petit cautionnement… Les plus gros sont les meilleurs, comme dit la chanson » (p. 30).
636titre : L’Écho des feuilletons. Choix de nouvelles, épisodes, anecdotes, extraits de la presse contemporaine
637 adresse : rue Saint-Thomas du Louvre, 30 ; Quai Malaquais, 23 (1849)
638 imprimeur : Imprimerie de Bureau, rue Coquillière, 22. Tiré sur presses mécaniques par Aristide
639 dates de publication : octobre 1841-1887 ; mensuel
640 numéros dépouillés : 1844-1846 ; 1848-1850
641 directeurs : J.-B. Fellens et L.-P. Dufour ; Dufour et Mulat (1848)
642 orientation : littéraire (non politique)
643 chroniques : nouvelles, extraits de romans, anecdotes, etc.
644 illustrations : gravures anglaises sur acier (dont plusieurs gravées par H. Robinson), gravures de Devéria, vignettes, fleurons, culs-de-lampe, lettres ornées, etc.
645 principaux collaborateurs : Aug. de Lacroix, A. Dumas, G. Sand, Marie Aycard, A. Karr, Maria d’Anspach, Anna des Essarts, Paul Féval
646 abonnement : non indiqué
647 notes : dans la « Préface » de 1844, les directeurs mentionnent avoir 40000 abonnés. Il est également noté que la présentation matérielle de L’Écho a fait l’objet de soins tout à fait particuliers et que la revue entre ainsi dans une nouvelle ère (d’où la renumérotation des séries) : « Outre l’attention scrupuleuse que nous apportons dans le choix de nos gravures anglaises sur acier, nous nous attachons chaque jour davantage à en perfectionner le tirage, et nous pouvons avancer, sans craindre d’être démentis, qu’il n’existe pas en France un recueil plus magnifiquement illustré que le nôtre. Cependant nous voulons faire mieux encore : à partir de la quatrième année dans laquelle nous allons entrer, nous enrichirons notre texte de jolies vignettes placées en tête des feuilletons. Nous espérons pouvoir en mettre trente à quarante indépendamment des fleurons, culs-de-lampe, lettres ornées, etc. Convaincus toutefois que, souvent, dans les publications de cette nature, le public a vu avec peine d’insignifiantes images d’almanachs usurper la place déjà trop limitée du texte, nous avons résolu de ne point sacrifier la qualité à la quantité ; tous nos dessins seront confiés à d’habiles artistes qui tiendront à honneur de les signer. Nous avons en outre fait l’acquisition d’un nouveau caractère tout à la fois gras, compact, plus facile à lire, et qui permet cependant de faire entrer plus de matière dans le volume ; en sorte que nos lecteurs gagneront une lettre par ligne, cent lettres par page, ce qui sera plus que suffisant pour restituer au texte la place occupée par les vignettes. Nous apporterons également le plus grand soin à l’exactitude et à la beauté de l’impression ; un correcteur chargé de surveiller le tirage, fera remplacer immédiatement les lettres défectueuses. Déjà, dans les dernières livraisons de l’année qui vient de s’écouler, on a pu voir l’effet de cette surveillance. Ces améliorations, qui changent, pour ainsi dire, la forme de L’Écho des feuilletons, nous déterminent à ouvrir une nouvelle série à partir de la 4e année. Les trois années précédentes, distinctes de celles qui vont suivre, formeront la 1re série ; elles viennent d’être réimprimées, après une révision sévère du texte ; les gravures elles-mêmes, complètement retouchées au burin, ont toute la fraîcheur des premières épreuves. Malgré les nouveaux sacrifices que de pareilles améliorations imposent nécessairement aux directeurs, le prix de L’Écho des feuilletons restera le même ; ce sera véritablement le recueil le plus riche et en même temps le moins cher qu’on ait publié. Les vignettes dessinées par MM. Marckl, Demoraine, Trimolet, etc., sont confiées au burin gracieux de m. lesestre ; elles sont tirées, ainsi que le journal, sur papier glacé et satiné, par m. aristide, dont la coopération est assurée exclusivement à L’Écho des feuilletons. On sait que M. Aristide est l’artiste le plus habile de Paris pour ce genre de travail. »
648titre : L’Époque, ou Les Soirées européennes. Sciences, littérature, voyages, critique littéraire, théâtres, etc.
649 adresse : rue Pierre-Sarrazin, 2, près de l’École de Médecine
650 imprimeur : Imprimerie de Bourgogne et Martinet, rue du Colombier, n° 30
651 dates de publication : février 1835-1837 ; mensuel
652 numéros dépouillés : septembre-novembre 1835
653 directeur : Jean-Augustin Juin d’Allas
654 orientation : culture européenne, intérêt pour l’Allemagne et l’Angleterre
655 chroniques : sciences, théâtre, politique, poésie, traductions de romans étrangers, critique littéraire et bibliographie
656 illustrations : non illustré
657 contributeurs principaux : Auguis, Comte de Corberon, J. N. Mareschal (« ex-professeur de rhétorique »), Marc Michel, Milon
658 abonnement : prix par an : 30 francs pour Paris ; 35 francs pour la province ; 45 francs pour l’étranger ; six mois : 16 fr. – 18 fr. – 24 fr.
659 Épo novembre 1835, p. 494-495. « Bulletin bibliographique. Dictionnaire des monogrammes, marques figurées, lettres initiales, noms abrégés, etc., etc., avec lesquels les peintres, dessinateurs, graveurs et sculpteurs ont désigné leurs noms ; par François Brulliot, conservateur de la collection d’estampes de S.M. le roi de Bavière, membre honoraire de l’Académie des Beaux-Arts de Munich, de celle de Vienne, et de la Société Royale des Beaux-Arts et de littérature de Gand ; trois volumes in-4, 1832, 1833, 1834 (prix 48 francs), à Munich, à l’Institut artistique et littéraire de J.-C. Cotta, et au bureau de L’Époque, qui se charge de procurer cet ouvrage, ainsi que tous les livres allemands qui seront demandés, aux prix les plus modérés », par le Comte de Corberon. – Il s’agirait là d’un ouvrage inestimable, selon l’auteur du compte rendu. Rédigé en français et publié en Allemagne, l’ouvrage a eu de nombreux imitateurs, dont aucun n’a réussi à égaler l’original – la fiabilité des sources et la précision des renseignements fournis permettent l’identification des gravures anciennes.
660 titre : La France administrative. Gazette des bureaux, organe des intérêts moraux et matériels des administrateurs
661 adresse : Au Bureau de la revue, rue Saint-Lazare, 43
662 imprimeur : Typographie Lacrampe et Comp., rue Damiette, 2
663 dates de publication : 1840-1844 ; mensuel
664 numéros dépouillés : 1840-1842
665 directeur : Charles Van Tenac
666 orientation : défense des fonctionnaires et de l’administration publique
667 chroniques : biographies administratives, notices nécrologiques, bibliographie, tableaux de nominations, de promotions, d’échelles salariales, « Types administratifs », courrier des lecteurs, « Scènes de la vie administrative » (physiologies signées H. Monnier et Wilhelm Ténint)
668 illustrations : portraits lithographiés, caricatures (physiologies) par Bourgarel, Monnier, Challamel
669 principaux collaborateurs : Altaroche, A.-U. Bonnaire, Henri Cornu, F. Jacques, Georges Janéty, Van Tenac
670 abonnement : non indiqué
671 notes : presque tous les collaborateurs sont fonctionnaires.
672FA 15 septembre 1840, p. 64. « Bibliographie », non signé. – On recommande aux abonnés de La France administrative la lecture de La France littéraire.
673 FA 15 mars 1841, p. 238-244. « Variétés. Les employés », signé Wilhem Ténint. – Classement de « huit espèces d’employés » qu’on trouve dans les bureaux, dont l’employé littérateur. S’il est âgé, il fait des vers et des chansons de table. S’il est jeune, il fait des romans, des drames et collabore à divers journaux.
674 FA 15 mai 1841, p. 311-314. « Variétés. Simples considérations sur les employés littérateurs », signé Wilhem Ténint. – Considérant les maigres émoluments que reçoivent les employés de l’administration publique, l’État ne saurait prétendre réglementer la vie de ses employés hors du bureau. La littérature et le journalisme peuvent mener à tout, même à la tête d’un ministère (l’auteur cite Thiers et Lamartine).
675 FA 15 juillet 1841, p. 359-363. « De l’administration de la Bibliothèque royale », signé Jules Robert. – La politique d’accessibilité aux collections a transformé la Bibliothèque royale en « un immense cabinet de lecture ». L’auteur analyse les types de lecteurs, les types d’employés et le piètre état du catalogue général. Il recommande la professionnalisation des conservateurs et une meilleure formation des employés.
676 FA 15 août 1841, p. i-iv. « À nos abonnés », non signé. – Article vantant les mérites de la revue, sur le plan matériel : « Nous avons eu grandement à cœur le progrès, quant à l’exécution matérielle de notre œuvre. Nos lecteurs habituels reconnaîtront que notre marche en ce sens ne s’est pas ralentie. Le texte, d’un luxe et d’une correction irréprochables, est sorti des presses de MM. Lacrampe et Comp., qui se sont élevés dans l’art typographique à un rang distingué ; les dessins, de plus en plus perfectionnés, ont reçu par la gravure sur bois une amélioration notable ; la classification des articles, on peut en juger par la table du présent volume, ne laisse plus rien à désirer. »
677 FA 15 août 1841, p. 19-20. « Variétés. Le premier travail », signé Wilhem Ténint. – Petite physiologie sur les employés de bureau, qui seraient les meilleurs lecteurs des journaux, car ils les lisent du début à la fin (ce qui laisse entendre qu’ils ne sont guère occupés), incluant les petites annonces, qui les font rêver.
678 titre : La France départementale. Revue mensuelle des sciences, des lettres, des beaux-arts, de l’industrie et du commerce
679 adresse : non indiquée
680 imprimeur : Imprimerie de Ducessois, quai des Grands-Augustins, n° 55
681 dates de publication : 1834-1841 ; mensuel
682 numéros dépouillés : 6e année, livraisons 5-12 (1840 ?)
683 directeur : Nestor Urbain ; Administrateur : A. Baelen
684 orientation : industrie et commerce, décentralisation. Selon Le Journal des savants (juin 1835, p. 381) : « Les rédacteurs [de La France départementale] indiquent le but de leur entreprise par les mots de “décentralisation intellectuelle”. »
685 chroniques : jurisprudence, économie, inventions, mutualité, bulletin bibliographique
686 illustrations : non illustré
687 contributeurs principaux : P. Cachon, Paul Juillerat, Eugénie Niboyet, Tournal, Félix Verneuil
688 abonnement : non indiqué
689FD 6e année, 8e livraison (août 1840 ?), p. 366-378. « Littérature – Scènes pittoresques. Souvenirs et voyages, de Chambéry à Chamouny [sic], en passant par Aix-les-Bains et Genève », signé Ovide de Valgorge. – Récit de visites à diverses stations thermales, en France, en Italie et en Suisse. À Aix, l’auteur rencontre l’éditeur Panckouke : « Voilà devant nous la figure large et épanouie de ce bon et excellent M. Panckouke, l’éditeur des classiques latins. Sa position dans la librairie parisienne est fort belle, et c’est à son mérite et à son savoir faire qu’il la doit. Il y aura toujours de l’honneur et du succès pour l’homme qui attachera son nom à une entreprise grande et généreuse. M. Panckouke avait compris de bonne heure que cet engouement que le public manifestait pour les productions fiévreuses de la littérature moderne, disparaîtrait rapidement pour faire place au goût des belles et bonnes choses. La réaction prévue par lui n’a pas tardé à se faire sentir, et il s’est trouvé tout prêt au moment où la conversion a eu lieu : il a travaillé pour lui sans doute, mais les lettres lui doivent de la reconnaissance, car il a permis, grâce à la modicité de ses prix et aux facilités sans nombre qu’il offre chaque jour aux acheteurs, aux fortunes les plus modestes, d’orner leurs bibliothèques des bons modèles que nous a laissés la littérature ancienne » (p. 372-373).
690 titre : La France littéraire. Littérature, sciences, arts
691 adresse : Bureau de La France littéraire, rue de l’Abbaye, 4, Faub. Saint-Germain
692 imprimeur : Imprimerie de Ducessois, 55 quai des Grands-Augustins (près le Pont-Neuf)
693 dates de publication : 1832-1843 ; à la quinzaine
694 numéros dépouillés : avril 1840 - 19 septembre 1841 ; 3 avril 1842 - 15 mars 1843
695 directeur : Augustin Challamel
696 orientation : « Vouée sincèrement aux intérêts de l’art et des artistes » ; la revue devient politique à l’automne 1842 : les rédacteurs se disent « attachés de cœur au trône et à la charte »
697 chroniques : critique littéraire et théâtrale, poésie, archéologie, arts, histoire
698 illustrations : une lithographie hors texte par numéro (imprimée par Aubert) – certains articles sur la numismatique ou l’architecture sont accompagnés de gravures dans le texte
699 principaux collaborateurs : Esquiros, Méry, Antoni Deschamps, Aug. Vacquerie, Wilhelm Ténint, Léon Gozlan, Baron Taylor, Roger de Beauvoir, Jules Robert, Eugène Pelletan, Alfred Michiels, Ed. Thierry, Bibliophile Jacob
700 abonnement : non indiqué
701 notes : les numéros dépouillés de La France littéraire appartenaient à Van Tenac, directeur de La France administrative – certains numéros de l’automne 1842 de La France littéraire contiennent des publicités pour La France administrative.
702 FL 28 juin 1840, p. 321-332. « Deuxième Lettre à M. le Ministre de l’Instruction Publique. Des encouragements littéraires », signé Eugène Pelletan. – Long article sur l’absence de soutien de l’État aux littérateurs, qui doivent trouver le moyen de se faire connaître s’ils veulent vivre de leur travail : « Le littérateur a donc besoin d’un instrument de publicité, d’un intermédiaire entre lui et la multitude. Or, dans l’intérêt actuel de la littérature, il n’en existe que de trois sortes : les journaux, les revues, les éditeurs » (p. 322). Le passage par les journaux, les revues ou les éditeurs force les littérateurs à brader leur talent, car ils doivent répondre aux attentes du public. Violente diatribe contre Buloz et ses revues (La Revue des deux mondes et La Revue de Paris, p. 324-327), contre les éditeurs qui seraient avant tout des marchands (p. 328-329). Les quelques soutiens distribués par l’État aux hommes de lettres l’ont été à des fins politiques, ou donnés à des écrivains qui n’en avaient pas besoin.
703FL 12 juillet 1840, p. 62-68. « Inauguration de la statue de Gutenberg. Lettre à M. le directeur de La France littéraire. Strasbourg, 30 juin 1840 », signé Louis Batissier. – Compte rendu des fêtes. Le premier jour, cortège de notables se rendant au pied de la statue : « Autour de la statue, on avait disposé tout l’appareil que comporte une imprimerie. Des ouvriers fondirent des caractères, d’autres ouvriers composèrent des couplets, qui furent tirés, puis distribués aux assistants » (p. 63). Le lendemain, défilé des corps de métiers et de chars, dont l’un consacré à Sennefelder : « Un char porte aussi toutes les machines nécessaires aux lithographes. Ils promènent en triomphe le buste de Sennefelder, l’inventeur de la lithographie, et impriment des portraits de Gutenberg qu’ils tirent tout humides de dessous la presse pour les jeter à la foule avide » (p. 66). Le char des imprimeurs comportait une imprimerie et on y imprima des vers ayant Gutenberg pour sujet : « Ces vers sont ainsi répandus dans la foule à des milliers d’exemplaires » (p. 67). Le troisième jour se réunit un congrès d’imprimeurs et libraires français et étrangers : « Ces messieurs ont cherché les causes du dépérissement actuel de la librairie. Il paraît qu’ils ne les ont pas plus trouvées que les moyens de relever leur industrie de l’état de souffrance où elle se trouve » (p. 67).
704 FL 12 juillet 1840, p. 69-72. « Bulletin de la Quinzaine », non signé. – Réquisitoire contre les revues en général, et surtout La Revue des deux mondes et La Revue de Paris.
705 FL 6 septembre 1840, p. 327-331. « Quatrième lettre à M. le Ministre de l’Instruction publique. La Société des gens de lettres », signé Eugène Pelletan. – Article déplorant que les critères d’admission à la Société des gens de lettres ne soient pas resserrés. La définition de ce qu’est un homme de lettres est trop lâche, nombre des membres de la Société n’ont pas fait leurs preuves. La Société n’est pas assez forte pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés et qui sont nécessaires : « […] une loi de propriété littéraire, la présentation de candidats pour certains emplois, l’abolition de la contrefaçon par des traités de commerce, et enfin l’emploi d’une partie des fonds votés par les chambres, à créer une caisse de secours, pour les vieillards, veuves ou enfants » (p. 330-331).
706 FL 4 octobre 1840, p. 63. « Chronique », non signé. – Entrefilet sur le soutien occulte donné par l’État à certaines revues : « Nous vous avons souvent parlé des revues : nul n’est plus ennuyé que nous de leur traînante agonie, et ne désire davantage en finir avec elles ; aussi bien n’est-ce pas d’elles que nous vous parlerons cette fois, mais des deux soutiens sur lesquels s’appuie à cette heure leur fortune chancelante. Les revues ne vivent pas du fruit de leurs abonnés : elles ne dureraient pas trois mois ; c’est au ministère qu’elles ont leur caisse secrète et leur petit Pactole. Or, il faut bien vous dire un mot des deux soliveaux vermoulus et ruinés sur lesquels repose désormais cet édifice battu en brèche. L’un est un M. Nisard, devenu si ridicule, après une certaine discussion sur la littérature facile, qu’on ne sait plus qu’en faire ; il n’était plus bon, en vérité, qu’à entrer dans le gouvernement, et il y entra. Le second est un M. Merruau, rédacteur froid et malingre, qui, après avoir toussé pendant huit ou dix ans de mauvais articles dans les journaux, méritait une hospitalité quelconque ; on lui donna une place dans les bureaux du ministère, une véritable retraite aux Invalides. Voilà donc les deux patrons des revues, et vraiment l’on ne pouvait mieux choisir : l’un est une médiocrité évidente, l’autre une nullité complète ; ce sont les deux représentants naturels de La Revue des deux mondes et de La Revue de Paris. Nous vous donnerons incessamment dans notre chronique l’histoire de ces deux messieurs. »
707 FL 30 octobre 1840, p. 166-178. « Cinquième lettre à M. le ministre de l’Instruction publique. La Société des gens de lettres, II », signé Eugène Pelletan. – Suite de l’article du 6 septembre 1840. Pour grossir ses rangs, la Société a accepté trop de gens n’ayant qu’un léger bagage littéraire : « Au lieu de représenter la littérature sérieuse du siècle, le travail éminent de la pensée, la Société des gens de lettre n’a guère représenté que le feuilleton, et encore dans ce qu’il a de plus jeune, de plus inexpérimenté, de plus affamé de gloire et de plus léger de bagage d’idées » (p. 167). Le talent, le génie même ne se commandent pas, ils sont le fruit de la destinée et du travail. Ceux qui se consacrent à la vraie littérature ne sont pas soutenus par l’État, n’ont pas accès à certains emplois. La Société des gens de lettres devrait obtenir de l’État certains privilèges, dont celui de distribuer les fonds alloués par la Chambre pour le soutien aux littérateurs, fonds qui seraient mieux répartis et n’iraient plus seulement aux revues qui soutiennent le gouvernement.
708 FL 13 (?) janvier 1841, p. 5-16. « Lettres d’un secrétaire d’ambassade sur les orateurs et publicistes modernes. M. Émile de Girardin », signé Un Secrétaire d’ambassade. – Article sur l’immense pouvoir de la presse écrite, devant laquelle même les gouvernements s’inclinent. Émile de Girardin a su voir « que le seul moyen d’en neutraliser l’omnipotence, c’était d’en briser le monopole. Il a créé la presse à meilleur marché » (p. 9). En diffusant les idées démocratiques par la voie de feuilles à bon marché, Girardin introduit notamment les concepts de réformes administratives et d’instruction générale, qui redonneront à la France sa grandeur.
709 FL 24 janvier 1841, p. 126. « Livres », non signé. – Entrefilet : « M. Edmond Cador veut être lu dans le grand monde ; aussi le papier de son livre est satiné et blanc comme les doigts effilés auxquels il est destiné. Le Dessous des cartes est un chef-d’œuvre d’impression, c’était l’affaire de l’élégant éditeur, M. Delloye. »
710 FL 21 février 1841, p. 247. « Livres », non signé. – Entrefilet : « M. Dutertre, sous-chef du bureau de l’imprimerie et de la librairie au ministère de l’intérieur, rédige en ce moment l’Annuaire de l’imprimerie et de la librairie française et étrangère. Un vol. in-18. On souscrit chez l’éditeur, 8 bis, rue Saint-Benoît. »
711 FL 7 mars 1841, p. 249-256. « De la propriété littéraire », signé Wilhelm Tenint. – Article défendant la propriété littéraire à perpétuité, comme sont garantis les fortunes ou les biens immobiliers, qui ne tombent pas dans le domaine public trente ou quarante ans après le décès du propriétaire. À cette question est intimement lié le problème de la contrefaçon et l’intérêt public. – À la suite de cet article s’en trouve un second, portant sur le « Droit des peintres et des sculpteurs sur leurs ouvrages » (p. 257-268), signé Horace Vernet, qui touche au droit de gravure des tableaux : « La gravure est, pour ainsi dire, au tableau, ce que l’impression est au manuscrit : c’est elle qui le multiplie, c’est elle qui le propage et le popularise ; c’est elle qui éternise l’œuvre ; c’est elle qui immortalise le génie du peintre » (p. 263).
712 FL 13 juin 1841, p. 332. « Revue littéraire », non signé. – Entrefilet : « M. Dutertre, sous-chef au bureau de la librairie, au ministère de l’intérieur, vient de faire paraître un Annuaire de l’imprimerie et de la librairie. C’est le Vade mecum des éditeurs ; nous eussions désiré qu’il fût aussi celui des auteurs ; et que M. Dutertre, fort de ses connaissances en pareilles matières, traitât quelques questions de presse et surtout de contrefaçon. Son livre eût rempli un but encore plus utile, et nous espérons qu’il agira dorénavant en conséquence. »
713 FL 19 septembre 1841, p. 334. « Chronique », non signé. – Avis aux abonnés : « À la sollicitation d’un grand nombre de nos abonnés de province, qui recevaient pliés les dessins in-4 de La France littéraire, nous prenons le parti de les donner dans le format de la Revue elle-même. À compter du prochain numéro, nos abonnés recevront toujours deux, et quelquefois trois dessins in-8. »
714FL 15 mai 1842, p. 165-167. « Revue littéraire. Chronique », non signé. – Pièce poétique sur les cabinets de lecture, de Ulric Guttinguer, tiré d’un recueil intitulé Les Lilas de Courcelles : « Les cabinets de lecture. – Le dimanche, parfois, passant près des boutiques / Au besoin des passants ouvertes sans pudeur, / Quand brille un doux soleil sur le printemps en fleur, / Je vois les fronts penchés sur les feuilles publiques, / Où chacun va puiser l’amertume et l’erreur. / Tous sont silencieux sur leur sombre lecture ; / Tous la lèvre serrée et le rire mauvais ; / Et je me dis, songeant à cette joie impure : / Voilà donc aujourd’hui le culte des Français ! / Le journal, le journal écumant, plein de rage, / N’ayant respect, pudeur, âme ni piété, / Primaire instituteur de mépris et d’outrage, / Archives d’avanie et de déloyauté ! / Ô saint jour que Dieu fit, voilà comme on te fête ! / Voilà peuple français, le plus beau de tes droits ! / Voilà ta dignité ! C’est pour cette conquête / Que dans l’exil on a renvoyé de vieux rois ! […] Demeurez, pour trois sous on lit Ledru-Rollin ! […]. » [Note : le recueil de poésie est en vente au bureau même de La France littéraire, voir annonce p. 236.]
715 FL 15 mai 1842, p. 185. « Chronique », non signé. « Publicité des journaux. France littéraire, des Chasseurs, Les Coulisses, Le Miroir, La Folie, Les Haras. MM. les industriels qui voudraient faire insérer des annonces ou réclamer dans les susdits journaux, devront s’adresser à M. Guantéliat, fermier desdites annonces et réclames, rue Puteaux, 11, à Batignolles-Monceaux, banlieue de Paris. » [Note : dès le numéro du 1er août 1842, on trouve des publicités diverses : marchand de boutons, chapelier, porcelainier, tailleur ; savons, bonbons, cachemires, cafés, etc. Ces annonces disparaissent rapidement des pages de la revue.]
716 FL 13 août 1842, p. 161-169. « Des moyens de remédier à la décadence littéraire », non signé. – Réquisitoire contre les feuilletons, qui tuent la littérature : « Le feuilleton a tué l’initiative, la fantaisie, la pensée ; avec le feuilleton, plus de ces idées morales, dont chaque personnage est le symbole : la morale ennuie l’abonné ; avec le feuilleton, plus de ces développements profonds de caractère, plus de ces études de l’âme ou du cœur humain, analysées avec amour, éclairées dans leurs moindres détails par un génie rayonnant » (p. 161). Les jeunes écrivains font de plus en plus de feuilletons « parce que le journal paie et que l’éditeur ne paie pas » (p. 162). La situation faite à la poésie est encore pire ; elle devrait pourtant recevoir le même soutien que les beaux-arts ou la musique.
717 FL 15 septembre 1842, p. 301-302. « Bulletin des Beaux-Arts », signé Henry Trianon. – Analyse du Guide pour le choix d’un état ou Dictionnaire des professions : « Les renseignements sur la profession de graveur, quoique beaucoup moins étendus, ne manquent pas non plus d’intérêt : l’art de la gravure en taille-douce, dit le Guide pour le choix d’un état, n’est pas très-profitable à ceux qui l’exercent, outre qu’il nécessite un noviciat de plusieurs années, pendant lesquelles on ne gagne absolument rien. L’art de la gravure en médailles offre encore bien moins de débouchés. La gravure sur pierres fines n’occupe à Paris qu’une vingtaine de travailleurs. La gravure sur bois tend, au contraire, à prendre un accroissement considérable. Un bon graveur en ce genre gagne environ dix francs par jour. »
718 FL 30 septembre 1842, p. 42-43. « Bulletin des Beaux-Arts », non signé. – Note sur les rénovations de la bibliothèque Sainte-Geneviève, dont les locaux pourraient être affectés à d’autres usages.
719 FL 15 octobre 1842, p, 80. « Bulletin des Beaux-Arts », signé Henry Trianon. – Entrefilet sur le projet de déménagement de la Bibliothèque royale, de la rue Richelieu à la place Dauphine.
720FL 1er(?) avril 1843, p. 42-43. « Revue littéraire », non signé. – Note sur le caractère innovateur du journal Illustrated London News, publié à Londres depuis 1842. On signale qu’on y applique aux faits contemporains la pratique de l’illustration, jusqu’alors réservée à l’histoire et aux personnages d’autrefois. Le succès en est si grand que les libraires parisiens Dubochet et Paulin ont constitué une société par actions pour lancer L’Illustration, journal universel, pendant français du Illustrated London News. Paraissant tous les samedis depuis le 4 mars ; on peut s’abonner à L’Illustration, l’acheter au numéro ou encore « par collection mensuelle de quatre ou cinq numéros brochés, avec une couverture » (p. 43).
721 FL 5 juillet 1843, p. 45-51. « Où va la presse légitimiste », signé Y. – Relation des vives querelles agitant la presse légitimiste, notamment La France, La Quotidienne et La Gazette. Ces journaux ne se sont pas renouvelés politiquement, ils sont devenus passéistes et, souligne l’auteur, ils se disputeraient une clientèle d’abonnés de plus en plus réduite.
722 titre : La Gazette de la jeunesse. Paraissant tous les Samedis. Éducation. Amusement. Instruction. Morale.
723 adresse : rue Montmartre, 171, « près le Boulevart [sic] »
724 imprimeur : Imprimerie Caubet, rue du Cadran, Paris
725 dates de publication : 9 novembre 1841 - décembre 1845 ; hebdomadaire
726 numéros dépouillés : novembre 1841 - décembre 1842
727 directeur : Alexandre Bouché
728 orientation : « Ce journal, dédié à la jeunesse des deux sexes, s’adresse en même temps aux Parens et aux Établissemens d’éducation, puisqu’il renferme un Bulletin officiel de l’instruction publique et des renseignemens utiles sur tout ce qui concerne les enfans. »
729 chroniques : feuilleton, histoires morales, contes, fables, poésies, « haute littérature », pièces pour enfants, anecdotes comiques, « Causeries sur les sciences et sur les découvertes nouvelles », Bulletin de l’Instruction publique, annonces
730 illustrations : le volume dépouillé (1842) s’ouvre sur une illustration de Paul Porret. Chaque numéro comporte au moins une lettre ornée.
731 principaux collaborateurs : MM. L. Auquier, J. Augier, S.H. Berthoud, E. Briffault, Antony Deschamps, Depping, Pierre Lachameaudie, Adrien Lelioux, Ch. Magné, Sir Paul Robert, Frédéric Thomas, Ch. Villagre, Alfred Vanault, Wohlfart ; Mesdames Desbordes-Valmore, Amable Tastu, Th. Midi, Eugénie Foa, Louise Chrombach ; « sous la direction littéraire de M. Alexandre Bouché ». Le premier volume contient des articles de Chateaubriand, Victor Hugo, Lamartine, Mérimée, Augustin Thierry de Barante, Aimé Martin, l’abbé Suchet.
732 abonnement : prix par an : pour Paris 20 fr. ; départements : 25 fr.
733 notes : la notice suivante se trouve à la fin du dernier numéro de décembre 1842 (p. 480) : « Le titre et la gravure destinés à la collection de notre Gazette, pour 1842, seront envoyés avec le premier numéro de la seconde année du journal, c’est-à-dire le 6 janvier prochain. […] D’un autre côté, ceux de Messieurs nos actionnaires qui résident à Paris sont priés de faire retirer dans nos bureaux, et dès aujourd’hui, la prime que nous donnons pour les étrennes, Le Monde à vol d’oiseau. »
734 titre : L’Illustration, journal universel
735 adresse : 33 rue de Seine, Paris (1843-juin 1844) ; rue Richelieu, n° 60, Paris (juillet 1844-)
736 imprimeur : Typographie Lacrampe et Comp., rue Damiette, 2, Paris (1843) ; Plon Frères, 36, rue de Vaugirard, Paris (1848)
737dates de publication : 1843-1944 ; hebdomadaire paraissant le samedi
738 numéros dépouillés : mars 1843 - juin 1847 ; mars 1848 - décembre 1850
739 directeur : Jacques-Julien Dubochet (1843-1847) ; Jean-Baptiste-Alexandre Paulin (1848-)
740 orientation : selon la préface du 1er volume, la revue se veut « un vaste annuaire où seront racontés et figurés, à leurs dates, tous les faits que l’histoire contemporaine enregistre dans ses annales […], en un mot, un miroir fidèle où viendra se réfléchir, dans toute son activité merveilleuse et son agitation si variée, la vie de la société au dix-neuvième siècle » (« Préface », 1er septembre 1843).
741 chroniques : nouvelles, biographies, actualités, faits divers, « Histoire de la semaine », « Courrier de Paris », « Revue des tribunaux », « Chronique musicale », « Revue des théâtres », « Bulletin bibliographique », « Université », « Bulletin commercial », « Correspondance »
742 illustrations : L’Illustration est abondamment illustrée par les meilleurs graveurs de l’époque, dont Marville, Cham, Gavarni, Valentin, Johannot, Janet-Lange, Andrew, Best & Leloir
743 principaux collaborateurs : à très peu d’exceptions près, les articles ne portent pas de signatures.
744 abonnement : pour Paris, 8 fr. (3 mois) ; 16 fr. (6 mois) ; 30 fr. (un an) ; prix de chaque numéro, 75 c. ; prix de la collection mensuelle brochée, 2 fr. 75. Pour les départements, 9 fr. (3 mois) ; 17 fr. (6 mois) ; 32 fr. (un an). Pour l’étranger, 10 fr. (3 mois) ; 20 fr. (6 mois) ; 40 fr. (un an). « On s’abonne chez les Directeurs de postes et des messageries, chez tous les libraires, et en particulier chez tous les Correspondants du Comptoir central de la Librairie. À Londres, chez J. Thomas, 4, Finch Lane Cornhill » (4 mars 1843). « À Saint-Pétersbourg, chez J. Issakoff, Gostinoi dwore, 22 » (25 mars 1843). On ajoute, dans le numéro du 18 mai 1844, que la revue est également disponible chez « F. Bellizard et Comp., éditeur de La Revue étrangère, au pont de Police, maison de l’église hollandaise » et à « Alger, chez Philippe, libraire ; chez Bastide, libraire » ; et, dans le numéro du 28 juin 1845, « Chez J. Hébert, à la Nouvelle-Orléans (États-Unis). À New-York, au bureau du Courrier des États-Unis, et chez tous les agents de ce journal. À Madrid, chez Casimir Monier, casa Del Oro ».
745Dans le numéro du 11 novembre 1843 : « Les abonnements à L’Illustration qui expirent le 1er Décembre doivent être renouvelés pour ne point être interrompus dans l’envoi du Journal. S’adresser aux Libraires dans chaque ville, aux Directeurs des Postes et des Messageries, ou envoyer franco un bon sur Paris, à l’ordre de M. Dubochet, rue de Seine, n° 33. »
746 notes : note dans le premier numéro de 1843 : « Les annonces de L’Illustration coûtent 75 centimes la ligne. Elles ne peuvent être imprimées que suivant la mode adoptée par le Journal » (4 mars 1843, p. 15). Une « Table générale, alphabétique et analytique » des 14 premiers volumes se trouve à la fin du tome XIV (septembre-décembre 1849). Dans le numéro du 29 décembre 1849, on annonce la réimpression des 14 premiers volumes de la revue, « dans l’intérêt des souscripteurs qui désirent compléter leur collection ». Dans le même numéro, on offre à tout souscripteur un billet pour la loterie des artistes (un billet par volume : par exemple 14 billets pour la collection complète). Chaque billet donne droit au tirage de tous les lots de la loterie, y compris le gros lot, consistant en un service en argenterie d’une valeur de 70000 francs. Le tome XV, début d’une nouvelle série de la revue, contient une table analytique du volume.
747 Ill 4 mars 1843, p. 1. « Notre but », non signé. – La revue se déclare être « un nouveau mode de la presse nouvelliste », qui répond au désir du public contemporain d’être mis aussi clairement que possible au courant des actualités. Le moyen de L’Illustration sera la gravure sur bois. La fonction de l’imprimerie n’est plus seulement de multiplier les textes : « Puisque la bibliothèque pittoresque est fondée, et que la librairie n’a plus à cet égard que des perfectionnements matériels à chercher, fondons d’un autre côté du nouveau, et ayons désormais des journaux qui sachent frapper les yeux par les formes séduisantes de l’art. » Le journal ne suffit plus aux attentes du lecteur contemporain. Pour ce qui est de la politique, par exemple, L’Illustration fournira non seulement des cartes des pays dont il sera question, mais également « les vues des villes, des marches d’armées, des flottes, des batailles ». Il en est de même pour la biographie : le journal a l’intention de ne pas se borner aux portraits, mais de présenter aux lecteurs « toutes les grandes cérémonies publiques ou religieuses » en France et « partout où la conduite officielle des États se marque à la vue ». Pour ce qui est des théâtres, « nous tâcherons de les illustrer si bien, que les théâtres, s’il se peut, soient forcés de nous faire reproche de nous mettre en concurrence avec eux, en donnant d’après eux à nos lecteurs de vrais spectacles dans un fauteuil ». Le véritable triomphe de L’Illustration sera dans le domaine de la peinture : « Nous ne nous contenterons pas de donner, comme les autres journaux, des jugements tout nus, auxquels l’immense majorité du public, celui de l’étranger et des département, n’a le plus souvent rien à voir ni à entendre […]. Sans avoir besoin de se déplacer, tout le monde pourra se faire au moins une idée générale des morceaux qui, chaque année, attirent le plus l’attention. » Le domaine des faits divers demande également « que le crayon les reproduise exactement à l’esprit ». Enfin, l’illustration mettra en relief tous les aspects de la mode et de l’industrie françaises, « les innombrables essaims de formes riches, élégantes, destinées à l’embellissement de tant d’usages de la vie, et qui étendent sur le monde l’empire de notre patrie comme il s’y est longtemps étendu par la seule forme du langage » (p. 1).
748 Ill 11 mars 1843, p. 28-29. « Paris au crayon », non signé. – Parle de l’importance de la caricature, genre parisien par excellence, pour L’Illustration : « Il ne s’agit de rien moins que d’illustrer chaque année ce roman en trois cent soixante-cinq livraisons, intitulé Paris. C’est la physiologie permanente de la capitale que nous voulons faire avec le crayon » (p. 29). Cette physiologie portera sur les mœurs et les idées : « Mœurs, caractères, passions, idées, sentiments, ce qu’il y a de permanent au fond de Paris, ce qui jette le flux des événements, aristocratie, peuple, bourgeoisie, artistes, gens du monde, industriels, il n’est pas un côté du cœur ou de l’intelligence que nous ne puissions explorer, pas une classe de la société qui ne s’offre à nos investigations » (p. 29). Reproduit et commente une caricature de Grandville, « Paris au crayon », qui, selon l’auteur de l’article, « résume tous les ridicules du moment » (p. 29).
749 Ill 25 mars 1843, p. 59-61. « Industrie. Des claviers typographiques », non signé. – Constate à quel point la curiosité du public a été piquée par l’annonce de nouvelles machines typographiques déjà livrées à l’industrie ou ayant atteint un degré de perfection fort avancé. Décrit en détail trois de ces machines, avec illustrations à l’appui. La première, de Young et Delcambre, se distingue par la simplicité, la bonne exécution et la modicité du prix. Selon son inventeur, le clavier mécanique du capitaine Rosenborg est supérieur en tous points à celui de Young et Delcambre, qui peut faire à l’heure une composition de 6000 caractères, tandis que celui du capitaine Rosenborg en peut faire une de 10 800. En plus, le procédé Young et Delcambre occupe quatre ouvriers tandis que le procédé Rosenborg n’en occupe qu’un seul. Longue description de la machine à composer et de la machine à distribuer de Rosenborg. L’auteur examine en troisième lieu les machines typographiques de M. Gaubert, citant le rapport fait par M. Séguier devant l’Académie des Sciences. Ici encore, il s’agit d’une « composeuse » et d’une « distribueuse », mais les commissaires de l’Académie n’ont pas vu travailler sous leurs yeux les machines Gaubert, toujours en cours de fabrication. Considérations sur l’économie qui peut résulter de l’emploi de ces machines : « Un habile ouvrier compose douze à quinze cents et tout au plus deux mille lettres à l’heure, dans les circonstances les plus favorables. La machine de MM. Young et Delcambre n’en compose guère plus de sept mille ; le capitaine Rosenborg prétend que sa machine en donne vingt-quatre mille. Un journal a même prétendu que ce nombre, pour la machine de M. Gaubert, s’élèverait à quatre-vingt-six mille lettres à l’heure » (p. 61). Mais il faut aussi prendre en considération le côté humain (manuscrits illisibles, ratures, renvois, etc.), ainsi que la question financière (dépenses du capital, frais d’entretien, etc.). Quoi qu’il en soit, les claviers typographiques fonctionnent régulièrement déjà en France. L’auteur cite en exemple Le Courrier du Nord en France et, à l’étranger, le London Phalanx [sic] et le Morning Chronicle. Parle brièvement en dernier lieu des débuts de la typographie mécanique avec Ballanche, Béranger et Pierre Leroux.
750 Ill 10 juin 1843, p. 235-236. « De la galvanographie », non signé. – Parle des différences entre l’impression typographique, l’impression en taille douce et l’impression lithographique. Explique longuement le nouveau processus de la galvanographie. L’auteur conclut : « Quant à l’avenir qui est réservé à la galvanographie, il est difficile aujourd’hui d’en préciser les limites. Peut-être l’art typographique tout entier touche-t-il à une rénovation complète ; et, chose singulière, cette rénovation ne serait qu’une renaissance des procédés anciens, que la découverte de l’imprimerie a fait tomber en désuétude. La tablette enduite de cire et le stylet remplaceraient le papier et le crayon ; le copiste ou l’enlumineur succéderait à son tour à l’ouvrier compositeur, qui jadis lui succéda ; et l’inépuisable richesse et la variété des anciens manuscrits pourraient bien renaître à la place de la sécheresse et de l’uniformité de notre impression moderne » (p. 236). En post-scriptum : « N.B. Les gravures qui accompagnent cet article ont été faites, à titre d’essai, sur des dessins que M. Gavarni destine à une importante publication, qui paraîtra en octobre chez M. Hetzel, éditeur du Voyage où il vous plaira et des Scènes de la vie privée et publique des animaux » (p. 236).
751 Ill 1er août 1843, p. iii. « Préface », non signé. – Vante le succès de L’Illustration, publication « sans précédent et sans modèle dans ce pays » et raconte comment le « journal universel » s’étend partout en Europe. Souligne l’importance de « la possibilité de traduire en gravures, presque aussi vite que par la parole, les sujets qui font la matière [du] journal » (p. iii).
752 Ill 30 septembre 1843, p. 79. « Le Messager Parisien. Almanach de L’Illustration. Prospectus », non signé. – Annonce la parution d’un almanach, qui « comprendra dans son cadre, outre un calendrier revu dans tous ses détails par des hommes compétents, l’histoire, la biographie, les découvertes nouvelles, les sciences, les théâtres, la littérature, les monuments publics », enrichis d’innombrables vignettes par les artistes « les plus justement populaires » (p. 79). L’almanach de 48 pages se vend au prix de 60 centimes chez Dubochet et chez Pagnerre.
753 Ill 14 octobre 1843, p. 400. « Histoire de la semaine », non signé. – Évoque le procédé de gravure typographique sur pierre avec un relief obtenu à l’aide de moyens chimiques, qui s’appelle la tissiérographie, du nom de son inventeur. Introduit en 1839, le processus a connu de grands progrès depuis et les deux exemples fournis en font la preuve.
754 Ill 16 décembre 1843, p. 245. « Courrier de Paris », non signé. – Sur la popularité de l’album et du keepsake au moment des étrennes. Signale en particulier l’album de Frédéric Bérat.
755 Ill 6 janvier 1844, p. 299-302. « Publications illustrées. La Belgique monumentale, artistique et pittoresque », non signé. – Compte rendu du livre de A. Baron et al., précédé de remarques sur la contrefaçon en Belgique. Si un grand nombre d’éditeurs belges continuent de « s’enrichir aux dépens des écrivains et des éditeurs étrangers jusqu’à ce qu’un traité trop longtemps désiré interdise enfin leur honteux commerce », d’autres essaient depuis quelques années de fonder une littérature nationale : « Ils éditent des ouvrages originaux, ils font une concurrence honnête et loyale à leurs confrères de Paris et de Londres » (p. 299-300). Le gouvernement belge seul n’a pas fait son devoir, car il persiste à consacrer à l’achat des livres contrefaits les sommes votées par les chambres pour l’encouragement de la littérature nationale. Cite, parmi les libraires belges qui publient des ouvrages originaux, MM. Hen et Jamar au premier rang. Ces « jeunes et intelligents éditeurs » achèvent leur quatrième livre illustré, La Belgique monumentale, artistique et pittoresque, qui est décrite en grand détail, avec illustrations. Et de conclure : « La France se doit à elle-même d’encourager des entreprises consciencieuses qui auront pour résultat de mettre un terme, avant les traités de commerce, aux terribles ravages du fléau de la contrefaçon étrangère, et de jeter dans un intérêt général les premières bases d’une littérature nationale en Belgique » (p. 302).
756 Ill 2 mars 1844, p. 7-9. « Les mystères de L’Illustration. À nos abonnés », non signé. – Décrit la fabrication de la revue, en passant par le bureau de rédaction, l’atelier des graveurs et l’imprimerie. Raconte longuement l’enfantement de L’Illustration en mars 1843 et affirme que « en moins d’une année, L’Illustration devint réellement un journal universel » (p. 7). Parle en premier lieu du conseil de rédaction : « Le conseil des ministres s’assemble régulièrement de midi à six heures ; il examine les communications qu’il reçoit, déchire et brûle celles qui lui semblent insignifiantes, et soumet à une discussion approfondie celles dont il espère tirer parti » (p. 7). L’auteur parle ensuite de l’atelier de gravure, rue Poupée, en décrivant le processus de la gravure sur bois et de la gravure sur métal. À l’imprimerie, les machines sont capables d’imprimer 600 numéros de la revue à l’heure. Au fur et à mesure qu’ils sont imprimés, les numéros du samedi matin sont transportés dans l’atelier des brocheurs, où plus de cinquante personnes sont occupées à les plier et à les mettre sous bande, avant de les envoyer à la poste ou de les remettre aux porteurs chargés de les distribuer dans Paris à leurs souscripteurs. Un certain nombre d’exemplaires sont renvoyés rue de Seine, n° 33, au bureau d’abonnement, où ils se vendent séparément, par collections mensuelles ou en volumes. À la page 13 du même numéro, on trouve une gravure illustrant le bureau d’abonnement de L’Illustration.
757 Ill 25 mars 1844, p. 59. « Petites industries en plein vent », non signé. – Court paragraphe sur le métier d’écrivain public, pour qui le travail se fait rare : « Sa plume, lentement, méthodiquement taillée dans les longs loisirs de la solitude, reste accrochée derrière sa grande oreille jaune, dans l’attitude d’un repos humiliant ; c’est à peine si elle se dérange quelquefois, aux heures du marché, de cette position oisive pour tracer quelques chiffres menteurs sur le livre des dépenses de la cuisinière infidèle » (p. 59).
758 Ill 6 avril 1844, p. 83. « Histoire de la semaine », non signé. – Entrefilet concernant une réunion des principaux éditeurs de Paris, pendant laquelle a été lancée une proposition de fondation d’un « journal politique quotidien, à 25 fr. par an, dans le format des journaux actuels, pour lequel il serait créé un capital de 500,000 fr. à la condition que tous les éditeurs de Paris s’engageraient à donner exclusivement à ce journal toutes leurs annonces » (p. 83). Les éditeurs qui ont assisté à cette réunion ont invité l’auteur de la proposition à en arrêter les bases et à les soumettre à la librairie. Et de conclure : « Nous tiendrons nos lecteurs au courant de ce projet, destiné à opérer une nouvelle révolution dans la presse périodique, même avant que la suppression prévue du droit de timbre, suppression qui, pour le dire en passant, permettrait au nouveau journal de réduire encore son prix, ne vienne changer toutes les conditions d’existence des journaux actuels » (p. 83).
759Ill 18 mai 1844, p. 179. « L’Allemagne, la contrefaçon des livres et l’Histoire du Consulat et de l’Empire de M. Thiers », non signé. – Décrit une nouvelle loi promulguée en Prusse qui interdit la contrefaçon des livres étrangers. La première application de cette législation au profit d’un livre français sera faite à l’ouvrage de Thiers, l’Histoire du Consulat et de l’Empire, dont une maison de librairie de Berlin, Voss, vient d’acquérir la copropriété : « Voilà une loi d’un bon exemple, et l’on doit regretter que la France, si intéressée dans cette question, n’ait encore fait, pour protéger ses écrivains et ses éditeurs, à l’étranger, que son traité avec la Sardaigne » (p. 179).
760 Ill 11 juillet 1844, p. 320. Entrefilet, non signé. – Lettre au rédacteur du Journal de la Librairie, signée Paulin et datée du 5 juillet 1844 : « Monsieur, la librairie allemande est fort étonnée, en ce moment, de la publication des premières livraisons de l’Histoire du Consulat et de l’Empire de M. Thiers. Cette publication, faite par un éditeur de Leipzig, M. Schaefer, est une audacieuse mystification contre laquelle je dois prévenir ses compatriotes. […] Il n’est pas encore sorti des mains de M. Thiers un seul feuillet de copie, et il n’en sortira pas un seul avant le mois d’août prochain, époque à laquelle commencera réellement l’impression en France et en Allemagne. L’édition allemande est cédée par M. Thiers à M. J.-P. Méline, éditeur à Leipzig » (p. 320).
761 Ill 18 juillet 1844, p. 324-326. « Exposition des Produits de l’Industrie. Objets divers », non signé. – Parle de l’exposition des fabricants de papier à l’exposition, qui est « assez complète ». Cite surtout les papeteries d’Essonne et de Sainte-Marie. La fabrique d’Essonne, qui occupe trois machines à fabriquer le papier continu et deux cent cinquante ouvriers, produit 700000 kilogrammes de papier par an, et une grande partie des beaux livres illustrés publiés à Paris sont imprimés sur ces papiers. Pour ce qui est des autres papiers (doubles-couronnes, papiers de couleur, etc.), la papeterie d’Essonne les livre de même qualité et à meilleur marché que les pelures anglaises. M. Callaud-Belisle, d’Angoulême, a exposé non seulement des papiers mais aussi une machine à éplucher et satiner le papier. En lithographie, décrit le procédé Formentin qui, pour les lavis sur pierre, donne des épreuves aussi bonnes et en aussi grand nombre que la lithographie ordinaire. Les fondeurs en caractères d’imprimerie sont peu nombreux à l’exposition, mais leurs produits sont fort appréciés par les connaisseurs et par les imprimeurs. Cite avec éloges MM. Biesta et Laboulaye : ce dernier est arrivé à fabriquer des caractères en employant un nouvel alliage d’étain et de cuivre qui est beaucoup plus résistant que l’ancien alliage de plomb et d’antimoine. Parmi les éditeurs, Augustin Mathias et MM. Dubochet et Compagnie ont retenu l’attention du jury.
762 Ill 1er août 1844, p. 364-366. « Exposition des Produits de l’Industrie. Distribution des récompenses », non signé. – « L’Illustration a eu, toute la première, le droit d’être émue. Son fondateur, M. Dubochet, ses imprimeurs, MM. Lacrampe et Compagnie, ont obtenu le rappel de la médaille d’argent qu’ils avaient méritée en 1839 ; et ses graveurs, MM. Best, Leloir et Compagnie, ont été jugés dignes de la médaille d’or » (p. 364). Jean-Justin Lacroix, fabricant de papiers à Angoulême, a obtenu la Légion d’honneur (p. 365).
763 Ill 28 décembre 1844, p. 267-270. « Publications illustrées », non signé. – Commente le succès croissant des livres illustrés et conteste les écrivains qui soutiennent la lutte contre les images. S’il est juste de dénigrer « les dessins mal composés, mal exécutés, mal gravés », d’autres livres, mieux faits, méritent le succès dont ils jouissent. L’année 1844 a produit un plus grand nombre de livres illustrés que l’année 1843, et la plupart de ces livres sont « vigoureux, bien portants, et assurés d’un long et brillant avenir » (p. 267). Passe en revue les meilleurs livres illustrés de l’année, notamment Le Diable à Paris, paru chez Hetzel, La Bretagne ancienne et moderne, la nouvelle édition de La Nouvelle Héloïse, illustrée par Johannot, Baron, et Lepoittevin, entre autres, et Les Beautés de l’Opéra, chez Barbier : « Quelles conclusions tirer de cet examen comparé de toutes les publications illustrées de l’année 1844 ? C’est que la librairie parisienne marche dans une voie d’amélioration et de prospérité, que les livres deviennent, si ce n’est meilleurs, du moins de plus en plus beaux et de plus en plus recherchés, et que l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie et l’Amérique sont encore dans cette branche, si importante de l’industrie, bien inférieurs, sous tous les rapports, à la France ! » (p. 270).
764 Ill 12 juillet 1845, p. 309. « Bureau central, place de la Bourse, et voitures de la Société générale des Annonces », non signé. – « Les annonces, qui n’étaient, il y a quinze ans, qu’une petite industrie dont les Petites-Affiches tiraient profit pour le service des domestiques sans place et l’amusement des oisifs de café, sont devenues, depuis, une des plus grandes affaires de ce temps. Tout le monde s’en sert et les journaux en vivent, quand ils vivent. C’est un produit qui se met en actions et auquel les faiseurs de prospectus prêtent des vertus fabuleuses pour attirer, sur des entreprises impossibles, la pluie d’or de la commandite. Une société au capital de deux millions, société sérieuse celle-ci, fondée sur des données statistiques incontestables, a entrepris de centraliser le commerce de la publicité ; elle a organisé une administration qui n’a de comparable pour le nombre et la répartition de ses agents que l’administration de la poste aux lettres à Paris ; et, comme celle-ci a ses omnibus pour transporter ses facteurs, la Société générale des Annonces a ses tilburys pour aller relever, dans tous les bureaux de quartier, les avis qui doivent être imprimés tous les soirs par les journaux du lendemain » (p. 309).
765 Ill 11 octobre 1845, p. 89-90. « Banquet typographique », non signé. – Décrit un banquet typographique, symbole d’une industrie « qui vient, la première, donner aux travailleurs l’exemple d’une union solide entre les maîtres et les ouvriers » (p. 90). Depuis deux ans, dans beaucoup d’imprimeries, c’est une commission mixte qui soumet les projets de tarif à la sanction de toute la typographie. Le banquet, qui eut lieu le 28 septembre, à onze heures, dans un salon à la barrière de Sèvres, réunit plus de huit cents convives sous la présidence de M. Guiraudet. Cite les discours des ouvriers et des patrons, prononcés dans une atmosphère de « pensée commune de reconnaissance, d’espérance et d’amitié » (p. 90).
766 Ill 8 novembre 1845, p. 160. « À M. le Directeur de L’Illustration », signé J. Best. – Dans une lettre datée du 2 novembre, Best contredit l’auteur d’un article sur l’école de Metz paru dans la revue. M. Dimbourg n’est point l’inventeur du nouveau procédé de gravure typographique sur cuivre. Depuis quarante ans, plusieurs graveurs français, dont Lambert, Duplat, Susémihl et Girardet père, s’en servent « avec infiniment plus de perfection que M. Dimbourg » (p. 160).
767 Ill 27 décembre 1845, p. 270. « Étrennes de 1846. Revue des publications illustrées », non signé. – L’auteur signale l’ouverture, rue Richelieu, 60, de la « magnifique galerie » récemment mise en place par L’Illustration et ouverte de huit heures du matin à dix heures du soir : « La galerie de L’Illustration offrira aux amateurs de livres illustrés tout ce qu’a produit de plus remarquable en ce genre la librairie parisienne depuis quinze années ; mais ils y trouveront surtout un assortiment complet des ouvrages édités par MM. Dubochet et Paulin, c’est-à-dire une collection de chefs-d’œuvre dont la réputation est déjà faite » (p. 270).
768 Ill 3 janvier 1846, p. 275-276. « Courrier de Paris », non signé. – Parle brièvement de la popularité et de l’utilité sociale de l’album et du keepsake : « Combien d’incartades l’album a prévenues, et que de sottises dissimulées à l’aide du keepsake ! Que de conversations soutenues ou ranimées et de fâcheux éconduits ! » (p. 275). Relève en particulier les albums de Bérat.
769 Ill 27 juin 1846, p. 258-259. « À nos lecteurs à l’étranger », non signé. – L’auteur déplore la décision de M. Conte, directeur général des postes, qui veut ressusciter un arrêt du Directoire qui exige que la poste transporte tous les paquets de librairie sans exception, quel qu’en soit le poids. Les éditeurs ont demandé rendez-vous avec M. Conte pour en parler. Et de conclure : « Que les éditeurs, que les libraires de France et de l’étranger, que les correspondants et commissionnaires, que les lecteurs eux-mêmes s’arrangent comme ils pourront : M. Conte se drape dans le manteau du silence ; rien ne l’émeut, rien ne l’étonne » (p. 259).
770 Ill 15 août 1846, p. 379-381. « Les Romans-Feuilletons », non signé. – Article humoristique sur le rôle du roman-feuilleton dans la société, avec des remarques sur son envergure, sa longévité et sa notoriété. Cite en exemple Le Juif errant, Le Comte de Monte-Cristo, La Reine Margot et La Croix de Berny.
771 Ill 10 octobre 1846, p. 86. « Banquet annuel de la Typographie », non signé. – Le 4 octobre, les maîtres et ouvriers imprimeurs de Paris ont célébré le quatrième anniversaire de l’établissement du nouveau tarif (« en quelque sorte, la charte typographique ») par un banquet tenu le 4 octobre, que l’auteur décrit en détail.
772 Ill 17 octobre 1846, p. 106. « Convention en faveur de la propriété littéraire conclue entre l’Angleterre et la Prusse », non signé. – Reproduit les neuf articles du traité conclu le 1er septembre 1846 entre le gouvernement anglais et le gouvernement prussien pour assurer respectivement dans les deux états aux auteurs, compositeurs de musique et artistes la propriété de leurs œuvres.
773 Ill 17 octobre 1846, p. 110. « Correspondance », signé Paulin. – Lettre à la revue de la part de l’éditeur Paulin : « Une note insérée dans quelques journaux a fait savoir au public que des escrocs parcourent la province et se présentent pour recueillir des souscripteurs et des actionnaires au profit de certaines entreprises de journaux annoncés depuis quelque temps à grands frais. Au lieu de se présenter au nom des entrepreneurs de ces journaux, ces misérables se disent les représentants de diverses maisons de librairie de Paris, afin d’inspirer plus de confiance à leurs dupes. Il m’est revenu depuis trois semaines des réclamations qui m’ont appris que des vols de ce genre ont été faits en mon nom, et j’ai même vu un reçu d’abonnement au journal Le Dimanche entre les mains d’un habitant de Maubeuge, et signé Paulin fils. Ce faussaire est peut-être le même qui se dit neveu de M. Pagnerre » (p. 110).
774 Ill 14 novembre 1846, p. 163-164. « Courrier de Paris », non signé. – Parmi les dernières nouvelles parisiennes, on trouve l’entrefilet suivant : « On peut, à propos du beau monde littéraire, enregistrer ici une petite nouvelle qui, pour peu qu’elle se confirme, enlèverait à la littérature industrielle ses débouchés les plus productifs. Il s’est dit que Le Journal des Débats allait fermer ses colonnes au roman-feuilleton, et que cet exemple serait bientôt suivi par d’autres journaux. Sommes-nous arrivés au moment d’une réaction littéraire ? Et à quoi faut-il attribuer cet événement mémorable ? Est-ce l’effet d’une satiété personnelle, ou plutôt M. Armand Bertin n’aurait-il pas cédé à des réclamations devenues presque générales ? Sans nier la valeur très-grande de quelques œuvres nées sous l’influence de ce mode de publicité, il est permis de penser que la suppression du festin laissera peu de regrets dans l’âme des convives. Cette boîte gigantesque du roman et des romanciers était devenue pour eux la boîte de Pandore, d’où s’exhalait le pire de tous les maux, l’ennui. À la longue, ces récits intéressants finissaient par inspirer un dégoût mortel. Cette improvisation, qui durait depuis dix ans, n’était plus qu’un flagrant radotage. Tant de verve au début de cette course au clocher, tant d’esprit et de talent ! Mais dans ce violent exercice la force s’épuise et l’énergie s’en va. Combien de ces brillants houzards littéraires n’arrivaient plus au bout de leur razzia ; l’abondance même et la profusion des mieux doués n’étaient plus guère qu’un présent de leur pauvreté, ils achevaient de dépenser leurs louis d’or en gros sous, et, à force de carder et de recarder leur matelas, ils avaient fini par coucher sur la dure, et par y mettre le lecteur avec eux » (p. 163).
775 Ill 3 juillet 1847, p. 287. « Aux abonnés de L’Illustration. Avis important pour ceux qui désirent acquérir ou compléter la collection de ce recueil », non signé. – Jusqu’au premier septembre 1847, les prix des anciens numéros seront maintenus, mais la collection sera vite épuisée et ne sera pas réimprimée. « Beaucoup de personnes pensent que cette collection deviendra précieuse pour l’histoire contemporaine. Qu’on juge, en effet, de quelle valeur serait une publication de ce genre qui aurait commencé à l’origine de la Révolution française, et qui aurait enregistré chaque semaine, en les accompagnant d’une représentation pittoresque, tous les événements du temps, qui reproduirait l’histoire et l’image des personnages célèbres ou fameux, et qui nous montrerait, sous ce double aspect de la parole et du dessin, le mouvement de la politique, des arts, des sciences, des lettres, du théâtre, des mœurs et usages, et jusqu’aux fantaisies de la mode. L’Illustration sera pour nos fils cette représentation du temps actuel, et sa collection gagnera en importance historique et en intérêt curieux à mesure que les tableaux qu’elle présente s’éloigneront des regards et de la mémoire du lecteur » (p. 287).
776 Ill 21 août 1847, p. 400. « Spécimen d’un nouveau procédé de gravure en relief sur cuivre », non signé. – Dès son origine, L’Illustration s’est intéressée aux tentatives destinées à remplacer l’exécution manuelle de la gravure en relief sur bois par l’action des agents chimiques. Rappelle les tentatives de MM. Remon et Tixier, « demeurées malheureusement à l’état d’essais incomplets ». Décrit les procédés de M. Bernard, déjà connu par l’application de la chimie à la gravure des rouleaux d’impression sur étoffes : « Si M. Bernard peut parvenir à remplacer ce mode d’exécution par un autre plus en harmonie avec les habitudes acquises des dessinateurs, nous ne doutons pas des avantages que l’art typographique pourra retirer de son invention ainsi perfectionnée. En attendant, nous tenons pour prouvé qu’il n’y a de sûr dans ses moyens comme dans ses résultats que la gravure sur bois. Nous avons vu beaucoup d’échantillons des autres procédés ; mais nous cherchons toujours les applications en grand » (p. 400).
777 Ill 25 mars 1848, p. 30. « À nos abonnés », non signé. – « La suppression du timbre est presque sans importance pour un journal hebdomadaire. L’Illustration ne change donc pas ses conditions d’abonnement ; mais elle entend faire profiter ses lecteurs de cette petite économie, par des améliorations qui augmenteront nécessairement ses dépenses. Elle a déjà supprimé sa page d’annonces, consacrée désormais à la rédaction. Elle ne se bornera pas à ce sacrifice ; les abonnés constateront eux-mêmes les effets de cet engagement » (p. 30).
778 Ill 15 mai 1848, p. 171. « Académie des Sciences. Technologie », non signé. – Jusqu’ici, on a employé le sulfite de soude pour neutraliser le chlore dans le blanchiment du papier. MM. Bobierre et Moride ont développé un nouveau procédé au protochlorure d’étain peu cher et qui rend le papier parfaitement blanc.
779Ill 16 septembre 1848, p. 38. « La souscription de Librairie », non signé. – La souscription avec primes, autorisée au profit de la librairie et des industries qui s’y rattachent, a conquis la faveur du public. Seuls les « croque-morts de la librairie », les industriels qui spéculent sur la ruine des éditeurs, protestent contre l’opération et ne comprennent pas que « l’activité rendue à la librairie leur profitera finalement autant qu’aux éditeurs eux-mêmes ; qu’elle leur profitera comme aux imprimeurs, aux fabricants de papiers, aux relieurs, aux brocheurs et à tous ceux qui concourent à la production et au débit des livres ». Parmi les éditeurs, il n’y a que la maison Charpentier qui se révolte. On ajoute à la fin de l’article une lettre aux administrateurs de la souscription en date du 14 septembre et signée par le préfet de la Seine, Trouvé-Chauvel : « Je vous prie de me porter sur la liste de vos souscripteurs pour une somme de 250 fr. Je serais heureux que mon exemple pût rendre l’activité à la féconde industrie des éditeurs et des imprimeurs, si utile à de nombreuses familles d’ouvriers et si importante parmi les industries parisiennes » (p. 38).
780 Ill 30 septembre 1848, p. 79. « Bulletin bibliographique. Observations sur la Souscription de trois millions de livres avec primes, par M. Charpentier […]. Conséquences de la Souscription, etc., par M. Warée », non signé. – L’auteur du Bulletin commente longuement les deux ouvrages cités en rubrique, dont il ne partage pas les analyses et les conclusions.
781 Ill 28 octobre 1848, p. 133-134. « Les Lectures du soir et la Bibliothèque des Ouvriers à Paris », non signé. – Les vacances ont menacé d’occasionner la suspension momentanée des lectures du soir ; cependant, M. Émile Souvestre et M. Emmanuel Lemaout se sont portés volontaires pour continuer les lectures, le premier au Collège de France et le second au lycée Charlemagne. Sur les 2500 cartes de lecteurs distribuées, 1800 étaient destinées à des ouvriers, 300 à des employés, 100 à des étudiants et 300 à des personnes de diverses professions. Remarques sur la population ouvrière qui, tout en étant peu lettrée, a « un goût naturel, instinctif que le délaissement n’a point fait périr et que la moindre tentative de culture découvre tout à coup » (p. 134). Si la lecture d’Athalie a eu un profond effet, l’histoire a intéressé davantage, ainsi que les leçons de morale « présentées dans une action vive, simple, rapide, comme dans les fables de La Fontaine ou les nouvelles du Magasin pittoresque ». Cite deux lettres d’ouvriers reconnaissants. La Bibliothèque des Ouvriers possède trente mille volumes, « traitant de toutes les matières qui peuvent intéresser la classe ouvrière et industrielle » (p. 134). Elle est ouverte tous les jours, sauf le lundi. Le personnel se compose d’un bibliothécaire et d’un employé. Elle est située à Paris, rue Saint-Martin, n° 208.
782 Ill 11 novembre 1848, p. 176. [lettre], signée Paulin. – Reproduction d’une lettre en date du 6 novembre parue dans Le Journal des débats de la part de l’éditeur parisien Paulin. Discute de la révocation de la souscription avec primes autorisée en faveur de la librairie en août 1848.
783 Ill 2 décembre 1848, p. 222-223. « Le Roman-Feuilleton depuis le 24 février », signé Alexandre Dufaï. – Parle des Sept Péchés d’Eugène Sue et de la fin du roman-feuilleton. Si le roman-feuilleton a répondu au besoin de la démocratisation romanesque dans les années 1830, on constate actuellement de « nombreux et effrayants symptômes de dépérissement et d’agonie » (p. 222), tant chez Sue que chez d’autres romanciers comme Alexandre Dumas.
784 Ill 2 décembre 1848, p. 224. [lettre], signée Laboulaye. – Reproduction d’une lettre au rédacteur relative à la souscription en librairie avec primes. Discute du motif de la condamnation d’une opération « que nous autres commerçants avions crue utile et profitable pour tous » (p. 224). Ill 30 décembre 1848, p. 288. « Librairie. – Livres d’étrennes », non signé. – Annonce l’ouverture d’une librairie sur le boulevard des Italiens (n° 15), au coin de la rue de Grammont. L’Illustration est intéressée dans cette entreprise, car l’acheteur de ces livres de luxe reçoit, en prime, un abonnement à la revue : « La faveur qui accueille cette combinaison permet de croire qu’elle se généralisera. Ne serait-ce pas, en effet, un excellent moyen d’utiliser cet immense et riche Catalogue dressé pour la défunte souscription avec primes dont l’histoire lamentable est un petit côté des grandes misères de ce temps ? Si en effet, comme on l’assure, la tentative avortée de cette magnifique opération a eu, du moins, pour effet de mettre la librairie sur la voie du concert et de l’entente des intérêts communs, ne doit-on pas espérer qu’elle cherchera un autre moyen de donner de l’activité à la vente de ses produits, en se dérobant à plus d’une charge qui, dans l’état actuel de ses rapports avec le commerce de détail, avec les moyens de publicité, enlève le plus net de ses profits ? Ah ! si les éditeurs voulaient ! » (p. 288).
785 Ill 10 mars 1849, p. 32. « Tissus employés comme gravure en relief et tirés à la presse typographique », non signé. – Décrit le procédé d’impression de M. Guilmer, imprimeur-libraire à Morlaix. Au moyen de légers tissus, il obtient, par la presse typographique ordinaire, « des dessins d’une finesse, d’une délicatesse de détails si remarquables, que la gravure ou la lithographie pourraient seules en produire de semblables » (p. 32). Ce procédé a l’avantage de coûter beaucoup moins cher en main-d’œuvre et d’être fort rapide.
786 Ill 14 avril 1849, p. 110-111. « Aux abonnés de L’Illustration », non signé. – « Les éditeurs de L’Illustration, à partir de ce jour, considérant leur journal comme leur entreprise principale, sont décidés à faire du riche fonds de livres qu’ils possèdent l’accessoire de cette grande opération si bien accueillie du public. Leurs abonnés deviennent des clients auxquels ils livrent, par privilège et à prix coûtant, des ouvrages qui resteront absolument aux prix forts pour toute personne qui en ferait la demande sans être inscrite sur les registres d’abonnement de L’Illustration. Ce n’est point une librairie au rabais qu’ils vont exploiter, c’est une clientèle d’abonnés qu’ils veulent augmenter et qu’ils prétendent attacher à leur journal par une sorte d’association entre eux et le public qui les suit avec une bienveillance dont ils doivent se montrer reconnaissants ». À la page suivante (p. 111), on reproduit le catalogue des ouvrages offerts, qui comprend les rubriques suivantes : « Enseignement encyclopédique », « Instruction du premier âge », « Ouvrages illustrés » et « Bibliothèque Cazin » (ouvrages d’Eugène Sue, Jules Sandeau, Alphonse Karr, entre autres).
787 Ill 14 juillet 1849, p. 315-318. « Grands établissements industriels de France. M. Mame, à Tours. Imprimerie-Librairie », non signé. – Parle de Tours comme centre de l’industrie de l’imprimerie et de la maison Mame, « celle qui l’a portée dans la ville de Tours à un degré d’importance auquel elle n’est parvenue en aucun autre lieu du globe » (p. 315). Souligne les spécialités de la maison, à savoir les livres d’instruction primaire, les livres d’éducation, et les livres de piété : « La maison Mame a donc su s’attribuer, grâce à la bonne exécution de ses produits et à l’incroyable modicité de leurs prix, qui défient même la contrefaçon étrangère, le privilège presque exclusif de pourvoir de ses ouvrages classiques les élèves des écoles primaires, d’approvisionner de livres d’offices ou de dévotion la plus grande partie de la France et des pays catholiques, de fournir aux collèges, aux institutions, aux communautés religieuses les volumes qui s’y distribuent à titre de récompense, enfin d’orner, aux approches du jour de l’an, les magasins de librairie de nouveautés les plus séduisantes » (p. 316). Décrit, illustrations à l’appui, les ateliers de la maison, dont l’atelier de composition, l’atelier de tirage et l’atelier d’assemblage. La maison produit 10000 volumes par jour (environ trois millions de volumes par année), sortant des mains de plus de 1200 ouvriers.
788Ill 21 juillet 1849, p. 323-326. « Exposition des Produits de l’Agriculture et de l’Industrie », non signé. – Parle des progrès et des difficultés encore à surmonter pour l’avancement des procédés d’imprimerie. Souligne l’apport de Charles Laboulaye qui a développé des caractères d’imprimerie plus résistants. Il a pu rendre les caractères accessibles au commerce à 40 centimes pour 100 lettres en moyenne. À l’exposition, Laboulaye expose la série des types qui composent sa collection, ainsi qu’un rouleau portant des clichés destinés aux impressions sur étoffes. Décrit également l’exposition de Plon frères, imprimeurs de L’Illustration. Plon expose ses presses mécaniques, ses caractères, ses cadres, ses gravures sur bois. La maison offre aussi à très bas prix des tableaux des grands maîtres : « Par un procédé qui leur est particulier, ils impriment sur toile les copies des tableaux des Poussin, des Titien, etc., avec leurs coloris, et livrent quatorze de ces tableaux composant la collection du Chemin de la Croix, tout encadrés, emballage compris, à raison de 200 francs » (p. 325). Ce qui a charmé le plus cependant, c’est la perfection des livres exposés par Plon, dont les Fables de La Fontaine et les Chansons de Béranger.
789 Ill 13 octobre 1849, p. 10-11. « Revue littéraire », signé Alexandre Dufaï. – Félicite L’Illustration d’avoir bien voulu accueillir une rubrique littéraire, au contraire du reste de la presse parisienne, dominée par la politique et le roman-feuilleton. Analyse l’importance du livre, qui se trouve au fond de toute pensée politique et sociale. Annonce la fin du roman-feuilleton qui coûte plus cher qu’il ne rapporte, et qui est un genre « usé, fini, épuisé, aussi vieux qu’une mode de l’an passé, aussi démonétisé qu’un montagnard de la veille ou qu’une lorette du lendemain » (p. 10). Le roman-feuilleton a perdu son seul attrait, la nouveauté, et les grands maîtres du genre, comme Dumas et Paul Féval, sont à bout d’invention et de génie. Compare le talent de Paul Féval avec le génie de Paul de Kock.
790 Ill 24 novembre 1849, p. 199-203. « Grands établissements industriels de la France. Papeterie d’Essonne », non signé. – Analyse en premier lieu les causes du progrès dans la fabrication du papier (extension de l’instruction générale, vulgarisation des connaissances, etc.). Fournit une description, avec gravures à l’appui, de « la fabrique qui a été le berceau de cette industrie perfectionnée » (p. 200). Commence par faire l’historique de la fabrication du papier depuis l’époque du papyrus. Explique ensuite en détail la nouvelle méthode de fabrication à base de chiffons (lessivage, défilage, blanchiment, raffinage, etc.). Loue en particulier la fabrique d’Essonne et sa direction : « C’est pour tous les fabricants un lieu d’étude habituel ; car toute invention utile y a droit de cité, et l’on y trouve réunies les méthodes les plus perfectionnées jusque dans les moindres détails » (p. 204). Finit en fournissant des statistiques sur la fabrique : actuellement, la fabrique s’étend sur 22 hectares et contient trois corps de bâtiments distincts (préparation, lessivage, raffinage), desservis par un chemin de fer. La fabrique produit, en spécialité, deux types de papier : les papiers de couleur et les papiers pour fleurs. Souligne que le quart à peu près des produits de la papeterie d’Essonne est acheminé vers l’étranger. La papeterie occupe 300 ouvriers qui jouissent de nombreux bénéfices, grâce à la direction bienveillante de M. Amédée Gratiot. Depuis 25 ans, le prix du papier a baissé de 40 à 50 % : « C’est par une surveillance extrême, par une attention de tous les jours que les directeurs de papeterie parviennent à réaliser des bénéfices. Mais ils doivent aussi, pour arriver à ce but, intéresser les ouvriers eux-mêmes à leur succès ; et, à ce titre, nous ne craignons pas de citer la papeterie d’Essonne comme un modèle à étudier et à imiter » (p. 203).
791 Ill 29 décembre 1849, p. 282-283. « Voyage à travers les Journaux », signé Junius Redivius. – Critique fortement le roman-feuilleton qui, depuis quinze ans, a raconté la même histoire, « retournée, rarangée [sic], modifiée et rafistolée à l’aide des mêmes procédés de composition, d’invention, d’émotions et de combinaison » (p. 282). Se moque des procédés de création du roman-feuilleton.
792 Ill 30 mars 1850, p. 198-199. « Des impôts sur la presse en Angleterre. À M. le Directeur de L’Illustration », signé Adolphe Joanne. – Au moment où le gouvernement de la France paraît décidé à rétablir le droit de timbre et à augmenter les cautionnements, l’auteur analyse les efforts qui se font en Angleterre pour affranchir la presse de tous les impôts auxquels elle est encore soumise. Le Parlement anglais maintiendra sans doute l’impôt sur les annonces : « Que ceux que l’annonce enrichit, à quelque titre que ce soit, continuent à acheter le droit de s’en servir ; rien de plus rationnel et de plus juste » (p. 198). Fait l’historique du droit de timbre en Angleterre, déjà vieux de 138 ans. Outre les impôts sur les annonces et sur le timbre, les journaux anglais sont encore soumis à un impôt sur le papier, qui est actuellement vivement attaqué. Parle du dernier livre de Charles Knight, The Struggles of a book against excessive taxation, qu’il cite longuement.
793 Ill 27 avril 1850, p. 258. « Des Impôts sur la Presse en Angleterre. À M. le directeur de L’Illustration », signé Ad[olphe] J[oanne]. – Raconte les débats qui ont eu lieu au Parlement anglais le 16 avril 1850 concernant les impôts sur la presse à la Chambre des communes. Par un vote de 190 voix contre 89, on a décidé que la presse anglaise resterait soumise aux impôts qui pèsent sur elle.
794 Ill 4 mai 1850, p. 287. « Bibliographie. Observations sur les Bibliothèques industrielles, par M. Mathias, quai Malaquais, n° 14 », non signé. – Compte rendu du livre dans lequel l’auteur prône, « avec une constance héroïque et un dévouement infatigable », ce que les rédacteurs de L’Illustration ont souvent affirmé, c’est-à-dire « la nécessité de fonder des bibliothèques utiles pour faire concurrence aux lectures abominables mises avec un zèle ignorant ou stupide à la disposition des classes laborieuses » (p. 287). Dans le livre, Mathias fait suivre ses observations par un catalogue choisi de tous les ouvrages élémentaires qui peuvent entrer dans la composition d’une bibliothèque populaire. Donne des statistiques sur les bibliothèques populaires en Angleterre, en Prusse, en Russie et en Belgique.
795 Ill 11 mai 1850, p. 290. « Lectures publiques du soir, à Paris. Mechanic Institutions, en Angleterre », non signé. – Des lectures publiques ont lieu tous les soirs à Paris au Palais-National et deux fois par semaine au Conservatoire de musique, au lycée Bonaparte, au lycée Charlemagne et à l’École de médecine. Parle du programme et des conférenciers. L’extension prise par ces lectures est due en grande partie à l’établissement des « mechanics institutes » en Angleterre, « sortes d’athénées populaires » (p. 290). Après avoir décrit le fonctionnement des « institutes », l’auteur conclut : « Nous croyons que le gouvernement ferait bien d’encourager l’établissement d’institutions analogues où les ouvriers pourraient trouver après les journées de travail, à la fois un enseignement utile et un délassement agréable. Mais nous croyons aussi que le gouvernement n’en fera rien. Nos hommes d’État déblatèrent contre l’abrutissement, mais ils ont à cœur de l’entretenir pour s’en faire un argument contre les brutes. C’est malgré eux que les lectures du soir vivent encore, et à plus forte raison ne cherchent-ils pas à en développer le bienfait par des établissements analogues aux mechanic institutions. Ils aiment mieux la propagande souterraine » (p. 290).
796 Ill 27 juillet 1850, p. 50-51. « Loi sur le cautionnement des journaux et le timbre des écrits périodiques et non périodiques », non signé. – L’Illustration donne le texte de la loi (28 articles).
797Ill 3 août 1850, p. 80. « Aux abonnés », non signé. – La distribution du numéro a été retardée par les difficultés rencontrées dans l’application de la loi du timbre. Explication de l’application des articles de la loi qui frappe de deux timbres à 5 centimes pour les départements et de deux timbres à 4 centimes pour Paris chaque feuille de la revue.
798 Ill 10 août 1850, p. 82. « À nos abonnés. À propos de la loi du timbre », non signé. – L’Illustration continue à réclamer et à protester contre l’interprétation et l’exécution de la loi du 26 juillet. La revue ne peut supporter seule, sans que les abonnés en prennent une part, un impôt qui excède la somme de 80000 francs par an. Le prix de l’abonnement ne changera pas avant le 1er octobre.
799 Ill 24 août 1850, p. 114-115. « Les journaux et les journalistes en Angleterre. I. Le Morning Chronicle », signé Adolphe Joanne. – Premier article d’une série consacrée à la presse anglaise. L’auteur fait l’historique du Morning Chronicle, « le plus ancien des journaux quotidiens de Londres » (p. 114).
800 Ill 14 septembre 1850, p. 162-163. « Les journaux et les journalistes en Angleterre. II. Le Morning Post », signé Adolphe Joanne. – Deuxième article d’une série consacrée à la presse anglaise. L’auteur fait l’historique du journal, « le second des journaux quotidiens actuels de l’Angleterre » (p. 162), né trois ans après le Morning Chronicle, en 1772.
801 Ill 5 octobre 1850, p. 219. « Les journaux et les journalistes en Angleterre », signé Adolphe Joanne. – L’auteur explique la façon dont les journaux anglais sont constitués. Si les journaux français sont mieux écrits, plus spirituels et plus méthodiques que les journaux anglais, ceux-ci l’emportent de beaucoup sur les français par la qualité et la quantité de leurs informations. Explique la façon dont les renseignements sont obtenus et transmis aux journaux anglais. Détails sur la vie et les occupations des reporters anglais.
802 Ill 19 octobre 1850, p. 250-251. « Les journaux et les journalistes en Angleterre. IV. Le Times », signé Adolphe Joanne. – Dernier article de la série, où Joanne raconte l’histoire du Times, « ce roi ou plutôt ce président si célèbre de la presse universelle » (p. 250).
803 Ill 21 décembre 1850, p. 386-387. « Des Bibliothèques communales », non signé. – Paulin, directeur de L’Illustration, poursuit le projet de fonder, avec le concours des principaux éditeurs, des bibliothèques destinées à l’instruction des classes laborieuses et compte sur l’appui d’autres journaux. Le Journal des débats a le premier accueilli sa pensée, suivi du Siècle et de L’Ordre. Paulin cite un article paru dans L’Ordre et conclut : « C’est au public maintenant, à prouver que ses organes dans la presse ont su comprendre son intérêt et traduire ses sentiments » (p. 387).
804 Ill 28 décembre 1850, p. 406-407. « De la Contrefaçon des œuvres littéraires et artistiques », signé Adolphe Joanne. – Bien que la propriété littéraire et artistique ne soit plus contestée, l’exercice du droit n’est pas encore aussi généralement reconnu que le droit lui-même. Esquisse l’histoire de la contrefaçon littéraire et examine les moyens proposés ou mis en œuvre par le gouvernement français pour mettre un terme à la reproduction illicite des œuvres littéraires et artistiques. La contrefaçon porte préjudice non seulement aux auteurs, mais également aux éditeurs : « En outre, la contrefaçon ne se borne pas à tuer les ouvrages existants ; elle en empêche un grand nombre de naître, soit par les craintes malheureusement trop fondées qu’elle inspire aux éditeurs, soit par la réimpression anticipée des articles de journaux ou de revues composés tout exprès par leurs auteurs pour en former des volumes » (p. 406). Cite des chiffres sur l’exportation française de livres, gravures et papiers de musique pour 1848, pour un total de 7900000 francs, ainsi que les tables d’exportation des livres belges pour 1844-1847, et conclut que les résultats, pour la France, sont désastreux. La Belgique et les États-Unis d’ailleurs n’ont pas de littérature et par conséquent ne retirent aucun bénéfice de leurs publications nationales. Bien que la concurrence soit en train de ruiner la contrefaçon belge, elle cause néanmoins un tort énorme à la librairie française, car elle lui ferme en partie tous les marchés étrangers. Jusqu’ici, toutes les plaintes de la France ont été inutiles, et les quelques traités déjà projetés ou passés (Hollande, Sardaigne) sont inefficaces. Explique les réclamations du Cercle de la librairie, de l’imprimerie et de la papeterie, basées sur le principe de « la reconnaissance entière et formelle du droit de propriété en France pour tous les ouvrages publiés par les étrangers dans leur pays » (p. 406).
805 titre : L’Illustré pour tous. Choix de bonnes lectures
806 adresse : 76, rue des Saints-Pères, Paris
807 imprimeur : Imprimerie Ch. Noblet, rue Cujas, 13, Paris
808 dates de publication : 1884-1908 ; hebdomadaire
809 numéros dépouillés : 1886-1887 (sauf 28 février, 11 juillet et 5 septembre 1886 ; 30 janvier, 1er mai et 20 novembre 1887)
810 directeur : Victor Palmé (directeur, 1884-1892) ; Gaston Chanteux (gérant, 1886-)
811 orientation : revue catholique de lectures populaires
812 chroniques : feuilleton, nouvelles, poésies, biographies, articles historiques, « Variétés », « Charade »
813 illustrations : chaque numéro offre deux illustrations (en couverture et en 5e page)
814 principaux collaborateurs : B. Chauvelot, Charles Buet, Louis Veuillot, Joseph Autran, V. de Laprade, Jean-Jacques des Martels, Léon Gautier, Jean Barancy, Émile de Kératry, Alfred Séguin, Édouard Drumont, Paul Verdun
815 abonnement : 5 francs par an ; 5 centimes le numéro. On note, dans le numéro du 10 janvier 1886 : « Dans l’intérêt de la régularité du service, nous prions instamment nos souscripteurs, dont l’abonnement expire avec le présent numéro, de vouloir bien le renouveler au plus tôt par l’envoi d’un mandat-poste, accompagné de la dernière bande, ou de nous donner l’ordre de cesser l’envoi de L’Illustré pourtous, s’ils ne sont pas dans l’intention de continuer. Ceux qui ne se conformeraient pas à cet avis, recevraient, à partir du 1er du mois prochain, un mandat pour solde, augmenté des frais de recouvrement, soit – fr. 50 c. par mandat. […] Tout changement d’adresse doit être accompagné de la dernière bande et de 50 centimes pour frais de réimpression » (« Avis à nos lecteurs », p. 280). Début mai 1886, on annonce que les abonnés recevront gratuitement « le Thitre, le Faux-titre, la Thable des matières et la Couverture » (p. 416). Les numéros sont réimprimés dès qu’ils s’épuisent, et s’achètent au prix de 10 centimes le numéro. La revue est en vente en volume, au prix de 4 francs (broché) ou 5 francs (broché) par la poste et de 6 francs (relié) ou 7 francs (relié) par la poste (p. 416). Les mêmes conditions sont offertes dans le numéro du 8 mai 1887.
816 notes : on lit, dans le numéro du 9 mai 1886 : « L’Illustré est jeune, et veut rester jeune. Ses lecteurs ont pu, en ces derniers temps, juger de sa bonne volonté et de ses efforts pour conquérir cette qualité d’un si haut prix : l’Actualité. Nos ouvrages et nos articles ont été actuels. Nous marcherons, d’un pas encore plus vif, dans cette voie. À côté de ces “choses du jour”, nous ne négligerons pas la littérature vraiment digne de ce nom, et nous publierons, dès notre prochain numéro, un roman nouveau d’un puissant intérêt. D’autres Récits et Nouvelles accompagneront cette œuvre originale et forte. Dans chacun de nos numéros, deux gravures à tout le moins, deux gravures véritablement populaires nous permettront de justifier le titre de notre Recueil. Des Variétés scientifiques, des Voyages, des Aventures merveilleuses compléteront cet ensemble. Maintenant, lecteurs, en avant » (p. 410). Cet agencement est maintenu jusqu’en 1888, L’Illustré étant publié par la Société générale de librairie catholique, sous la direction de Victor Palmé, « éditeur des Bollandistes ».
817 IPT 30 mai 1886, p. 24. « Prime offerte aux abonnés directs de L’Illustré pour tous », non signé. – On offre une « prime exceptionnelle et supplémentaire » aux abonnés. Il s’agit d’un tarif réduit pour deux périodiques, Le Foyer, journal illustré de la famille (14 volumes à 3,50 francs le volume au lieu de 6 francs), et La Lecture au foyer (3 volumes à 3,50 francs le volume au lieu de 6 francs). « Nous rappelons à nos abonnés que l’objet de nos constantes préoccupations a toujours été de faciliter la propagation des bonnes lectures et de combattre l’influence de la littérature malsaine qui sème partout l’athéisme et la démoralisation » (p. 24).
818 IPT 28 novembre 1886, p. 232. « Nos almanachs pour 1887 », non signé. – Publicité pour les almanachs publiés par la Société générale de la Librairie catholique, dont L’Almanach de Notre-Dame de Lourdes, L’Almanach du Paysan, L’Almanach des Campagnes, Almanach historique et patriotique, et L’Almanach-Journal. « Nos almanachs étant à la fois très amusants, très moraux et très instructifs, c’est une triple raison pour en faire activement la propagande, afin de rendre impuissants, par leur propagation, ceux qui sont tout à fait insignifiants et souvent même fort dangereux sous le rapport des idées et des principes » (p. 232).
819 IPT 12 décembre 1886, p. 248. « Un mot sur nos almanachs », non signé. – Les almanachs exercent une puissance énorme, car l’almanach n’est pas seulement un livre, c’est toute une bibliothèque : « Dans la chambrette de l’ouvrier des villes, dans la chaumière de l’ouvrier des campagnes, là où il n’y a pas le moindre livre de lecture, pas même un livre de prières ou un catéchisme, il y a un almanach. […] Si cet almanach, livre et bibliothèque, est bon, il élève l’esprit, moralise le cœur, porte au bien et à Dieu. S’il est mauvais, il fausse les idées, altère et déprime l’âme : au lieu de l’élever vers le ciel, il la fait descendre vers les bas-fonds de la terre. La propagande de l’almanach honnête et chrétien est donc une œuvre sérieuse, qui importe aux fins que l’on poursuit » (p. 248).
820 IPT 30 octobre 1887, p. 200. « Nos almanachs pour 1888 », non signé. – Annonce la parution des almanachs publiés chez Palmé pour 1888, dont Le Grand Almanach de Notre-Dame de Lourdes, L’Almanach illustré des jeunes personnes, L’Almanach historique et patriotique, L’Almanach des Campagnes, L’Almanach du Paysan, L’Almanach d’Arlequin, L’Almanach-Journal. Ces almanachs sont « aussi agréables qu’utiles », mais il convient de se méfier des autres almanachs : « [S]ouvent on y glisse du venin, du poison, c’est-à-dire des immoralités, des accusations, des mensonges, enfin du mauvais grain et de la mauvaise herbe, comme on dit dans les campagnes » (p. 200).
821 IPT 11 décembre 1887, p. 248. « Nos livres d’étrennes pour 1888 », non signé. – La rédaction suggère aux lecteurs un abonnement à la revue comme cadeau : « Le plaisir, non seulement est durable, mais il est chaque fois plus grand au fur et à mesure que va croissant l’intérêt des romans, des nouvelles et des voyages. L’abonnement est aussi l’étrenne par excellence, nul ne le contredira, à notre époque où il faut combattre l’influence d’une presse ordurière qui va, gagnant toujours du terrain, de ville en ville, de village en village, de maison en maison, semant partout la démoralisation et les pernicieux exemples. Donnez donc des abonnements pour étrennes, donnez-en le plus possible, et bien que le prix de notre abonnement soit minime, si vous trouvez trop lourd pour votre bourse de payer deux, cinq, dix, vingt abonnements en une seule fois, rien ne vous empêche de recourir à notre système de paiement à cinq francs par mois » (p. 248).
822 titre : L’Instruction popularisée par l’illustration, sous la direction de Bescherelle Aîné
823 adresse : Paris, Marescq et Cie, Éditeur, Librairie centrale des publications illustrées à 20 centimes, 5, rue du Pont-de-Lodi, 1856
824 imprimeur : voir infra
825 dates de publication : 1851-1852 (plusieurs réimpressions jusqu’en 1860) ; les fascicules ne sont pas numérotés
826 numéros dépouillés : voir infra
827 directeur : Bescherelle aîné
828 orientation : non politique ; revue de popularisation culturelle ; les sujets traités sont présentés par rubriques, en ordre alphabétique
829 chroniques : numéros thématiques
830 illustrations : J.-A. Beaucé, Staalh, H. Émy, etc. (largement illustrée)
831 contributeurs principaux : Bescherelle aîné, A. Bonneau, A. Pascal, Ad. Michel, Alex. Rouhier
832 abonnement : non indiqué
833 i er fascicule : L’art de briller en société et de se conduire dans toutes les circonstances de la vie. Conversation, pureté de langage, fautes à éviter, défauts à corriger, usage du monde, convenances, gestes, maintien, partie anecdotique, etc., préface de M. Bescherelle aîné. Imprimé par Didot, Mesnil (Eure) sur les clichés des Éditeurs, s.d.
834 2e fascicule : La mythologie illustrée. Mythologies pittoresques de tous les temps, de tous les lieux et de tous les peuples, préface d’Alexandre Bonneau. Imprimerie Simon Raçon et Comp., rue d’Erfurth [1851].
835 3e fascicule : Les beaux-arts illustrés. La musique, le dessin, la peinture, la sculpture, la gravure et l’architecture, termes de l’art, explications, appréciation au point de vue artistique et pittoresque, partie anecdotique, etc., préface d’Alexandre Rouhier. Imprimerie Schneider, rue d’Erfurth [1851 ?].
836 4e fascicule : L’armée. Esquisses et croquis militaires, art militaire, armes, armures, machines de guerre, drapeaux, enseignes, costumes, types, uniformes, esquisses de mœurs, anecdotes, préface de A. Pascal (auteur de L’Histoire de l’armée et de L’Histoire des régiments). Imprimerie Simon Raçon et Cie, rue d’Erfurth [1852].
837 5e fascicule : Les marins illustres, préface de Ad. Michel. Imprimerie Simon Raçon et Cie, rue d’Erfurth [1851 ?].
838 6e fascicule : Monuments élevés à la gloire militaire par les Romains et les Français, colonnes, forteresses, citadelles, champs de mars, arcs de triomphe, portes, aqueducs, obélisques, châteaux forts, pyramides, arsenaux, temples, ponts, bornes militaires, bastilles, casernes, tombeaux, préface du Capitaine Sicard. Imprimerie Simon Raçon et Cie, rue d’Erfurth [1851].
8397e fascicule : Les grands guerriers des Croisades, 1095-1268, Saint-Louis, Godefroi de Bouillon, Richard Cœur-de-Lion, Maleck-Adel, Saladin, Tancrède, etc. Histoire, biographie, exploits, vie intime, anecdotes, etc., préface de A. de C***. Imprimerie Schneider, rue d’Erfurth [1851].
840 8e fascicule : Histoire des ballons et des locomotives aériennes, depuis Dédale jusqu’à Pétin, préface de Bescherelle aîné. Imprimerie Schneider, rue d’Erfurth [1851].
841 IPI 1851 Fascicule L’art de briller en société, p. 1-2. Extrait de la préface, signé Bescherelle aîné. – Bescherelle destine ce fascicule à ceux qui souhaitent affiner leurs manières dans le monde. La conversation joue un rôle particulièrement important : « Le révérend M. Gannel a calculé que chaque individu, terme moyen, fait trois heures de conversation par jour, au taux de cent mots à la minute ou vingt pages d’un volume in-octavo à l’heure ; et qu’à ce taux un homme parle la valeur de quatre cents pages par semaine, et cinquante-deux volumes par an, calcul qui ne s’applique pas aux femmes, bien entendu. »
842 IPI 1851 Fascicule L’art de briller en société, p. 54. Entrée « Journaux », signé Bescherelle aîné. – L’auteur estime que les journaux constituent un aliment essentiel de la conversation ; celui qui lit cinq ou six journaux différents tous les jours peut ainsi se constituer un réservoir d’anecdotes et « acquérir en une soirée la réputation d’un homme aimable ».
843 IPI 1851 Fascicule L’art de briller en société, p. 58. Entrée « Lecture », signé Bescherelle aîné. – L’abondance des livres est saluée par l’auteur comme étant bénéfique à tous, car la lecture est une sorte de conversation ininterrompue avec tous les grands esprits du passé. Les cabinets de lecture jouent donc un rôle très important.
844 IPI 1851 ? Fascicule Les beaux-arts illustrés, entrée « Gravure », p. 28-29. – Bref panorama du développement de l’art de la gravure, de l’antiquité au xixe siècle.
845 titre : Le Journal amusant. Journal illustré, journal d’images, journal comique, critique, satirique
846 adresse : rue du Croissant, 16, Paris
847 imprimeur : Typographie Henri Plon, rue Garancière, 8, Paris
848 dates de publication : 1856-1933 ; hebdomadaire
849 numéros dépouillés : 1863
850 directeur : Louis Huart, rédacteur en chef (1863)
851 orientation : journal humoristique illustré destiné au grand public
852 chroniques : anecdotes, contes, cancans, « chronique théâtrale »
853 illustrations : la revue est abondamment illustrée par Monta, Stop, Cham, Grévin, Bertall, G. Randon
854 principaux collaborateurs : A. Marsy, Louis Leroy, Albert Wolff, Ernest Blum, Adrien Huard, J. Lovy, Auguste Vacquerie, Henri Rochefort, Pierre Véron
855 abonnement : pour 3 mois, 5 francs ; pour 6 mois, 10 francs ; pour 12 mois, 17 francs ; pour l’étranger, « selon les droits de poste ». Selon le numéro du 3 janvier 1863, « tous les abonnements datent du 1er de chaque mois ». Toujours selon le même numéro : « Toute demande non accompagnée d’un bon sur la Poste ou d’un bon à vue sur Paris est considérée comme nulle et non avenue. Les messageries impériales et les messageries Kellermann font les abonnements sans frais pour le souscripteur. On souscrit aussi chez tous les libraires de France. – À Lyon, au magasin de papiers peints, rue Centrale, 27. – Delizy, Davies et Cie, 1, Finch Lane, Cornhill, London. – À Saint-Pétersbourg, chez Dufour, libraire de la Cour impériale. – À Leipzig, chez Goetze et Mieriesch et chez Durr et Cie. – Prusse, Allemagne et Russie, on s’abonne chez MM. les directeurs des postes ».
856 notes : « Créé par Ch. Philipon, fondateur du Charivari, de La Caricature, des Modes Parisiennes, de La Toilette de Paris, etc. » (3 janvier 1863). Eugène Philipon, fils et successeur de Charles Philipon, est nommé comme étant « un des propriétaires » dans le numéro du 10 janvier 1863. La dernière page du Journal amusant porte des publicités pour divers albums (comiques, illustrés, etc.) et livres ; d’autres imprimés (papiers peints, portraits-cartes, images et statuettes religieuses, cartes de visite, etc.) ; des appareils (la « Miragioscope » et la « Lampascope »), disponibles, contre des bons de poste ou des billets à vue, au bureau du Journal amusant, par l’entremise d’Eugène Philipon.
857 JA 10 janvier 1863, p. 8. « Œuvres de Daumier », non signé. – Publicité pour un nouvel album : « Daumier, le premier caricaturiste de notre temps, a complètement cessé de faire de la lithographie ; nous avons acheté à la propriété du journal Le Charivari tout ce qu’elle possédait de dessins de son ancien dessinateur, et nous le réservons pour nos abonnés, auxquels nous le cèderons à un prix tout particulier, tout exceptionnel pour eux » (p. 8). Il s’agit des Canotiers, des Pastorales, des Baigneurs, des Baigneuses, et des Bons bourgeois. Le prix de chaque album est réduit de 15 ou 16 francs à 7 francs, et s’achète au bureau du Journal amusant.
858 JA 10 janvier 1863, p. 8. [Publicités], non signé. – La dernière page du numéro présente des publicités pour des revues (Les Modes parisiennes et La Toilette de Paris), des « cartes de visite amusantes » et une « lampascope », sorte de lanterne magique perfectionnée, tous produits disponibles par l’intermédiaire d’Eugène Philipon au bureau du Journal amusant.
859 JA 10 janvier 1863, p. 8. « Almanach », non signé. – Publicité pour les almanachs 1863 en vente chez Pagnerre et « chez tous les librairies ». Dans la liste figurent 25 almanachs différents (dont le prix varie de 50 centimes à un franc). Également mentionnés : des « almanachs liégeois, normands, picards » de 10 centimes à 50 centimes, ainsi que des alphabets et petits livres pour enfants à 50 centimes.
860 JA 31 janvier 1863, p. 8. « Dessins du Journal pour rire », non signé. – Publicité pour des rouleaux de papier portant les dessins du Journal amusant, dont le client peut se servir « pour tapisser les salles de billard ou les salles à manger à la campagne » (p. 8). La collection se compose de cinq rouleaux qui coûtent « 17 fr. 50 » et qu’on peut commander par l’intermédiaire du bureau du Journal amusant.
861 titre : Le Journal d’éducation, publié par la société formée à Paris pour l’amélioration de l’enseignement élémentaire
862 adresse : Bureau de la Société, rue du Bac, n° 34, et L. Colas, Imprimeur-Libraire, rue du Petit-Bourbon Saint-Sulpice, en face de la rue Garancière
863 imprimeur : Imprimerie de Fain, rue de Racine, Place de l’Odéon
864 dates de publication : juillet 1815 - septembre 1828 ; mensuel
865 numéros dépouillés : juillet 1815 - septembre 1817
866 directeur : Amaury Duval, Catteau-Calleville
867 orientation : pédagogique – encouragement à l’établissement d’écoles primaires destinées aux enfants des classes laborieuses – diffusion de la méthode lancastérienne
868chroniques : rapports sur les travaux de la Société, publications pédagogiques diverses, notamment sur la méthode employée dans les écoles de la Société, décrets sur l’instruction publique et rapports de correspondants étrangers
869 illustrations : non illustré
870 principaux collaborateurs : E. Jomard (chef du Bureau d’instruction publique du département de la Seine), Gérando, Laborde, Choron
871 abonnement : en août 1816, on annonce que le prix de l’abonnement est légèrement augmenté : « Le prix sera de 21 francs, au lieu de 20, par rapport au timbre. »
872 notes : la formation de la Société fut influencée par le rétablissement des relations entre la France et l’Angleterre. Dans « Exposé des vues et des premiers travaux de la Société formée à Paris pour l’amélioration de l’enseignement élémentaire » (juillet 1815, p. 6-8), on rappelle les contacts soutenus entre de nombreux philanthropes français et leurs homologues britanniques.
873 JÉ novembre 1815, p. 75-89. « Extrait d’un rapport fait au Ministère de l’intérieur sur les frais de l’établissement de l’École normale élémentaire, à Paris, rue Saint-Jean-de-Beauvais », signé Jomard. – Rapport détaillant les diverses dépenses relatives à l’installation et au fonctionnement de l’école, y compris les frais d’impression du matériel pédagogique : syllabaires, tableaux de lecture et d’arithmétique et livres de lecture. À propos de ces derniers, il est précisé : « Le format in-8 étant adopté, on peut supposer que pour chaque volume l’édition entière reviendrait à 1,250 fr., et chaque volume à 1 fr. 25 c. si on faisait un tirage à mille exemplaires » (p. 88). Pour les tableaux, on prévoit les dépenses suivantes : « Composition et correction de cent tableaux, évaluées à 250 fr. – Pour le tirage de cent tableaux, à cent exemplaires, chacun, 300 fr. – Pour vingt rames de papier et les frais, 180 fr. » (p. 88). Enfin, on ajoute : « On n’a pas fait entrer dans les calculs précédents les frais de gravure et de fonte des nouveaux caractères d’imprimerie qu’on sera probablement obligé de faire, ceux qui existent n’étant point suffisans ni convenables » (p. 89).
874 JÉ novembre 1815, p. 98-101. « Première liste des membres de la Société de l’Enseignement élémentaire », non signé. – Cette liste comprend plus d’une centaine de noms, dont ceux de Firmin Didot, imprimeur-libraire, et A. Eymery, libraire.
875 JÉ décembre 1815, p. 152-154. « Seconde liste des membres de la Société de l’Enseignement élémentaire », non signé. – Cette liste comprend plus d’une centaine de noms, dont ceux de A.-A. Renouard, libraire, et Treuttel, libraire.
876 JÉ février 1816, p. 257-296. « Rapport sur les travaux de la Société de Paris pour l’instruction élémentaire […] », signé M. le Comte Alex. de Laborde, secrétaire général. – Rappelant aux membres de la Société l’urgence de répandre l’enseignement primaire, Laborde soulignait : « C’est pour atteindre ce but que vous avez arrêté qu’il serait publié un Journal d’éducation, dont un cinquième comité surveillerait la rédaction, et dont la Société fournirait en grande partie les matériaux. Trois numéros de ce journal ont paru ; et on peut déjà pressentir le degré d’utilité et d’intérêt qu’aura cet ouvrage, lorsque les établissemens de la nouvelle méthode en France se multiplieront. […] Cette entreprise utile ne sera cependant point onéreuse à la Société, puisqu’il s’est trouvé un libraire zélé et intelligent, qui se charge d’en supporter les frais et de partager même les bénéfices, s’il doit y en avoir, avec la Société. Cependant, Messieurs, ce libraire ne pourrait, dans le premier moment, couvrir les frais d’impression, s’il ne trouve dans le sein de la Société même, un nombre suffisant de souscripteurs ; et c’est à votre zèle que nous appelons pour seconder un moyen aussi important au succès de l’institution » (p. 267-268).
877JÉ février 1816, p. 300-304. « Troisième liste des membres de la Société de l’Enseignement élémentaire », non signé. – Cette liste comprend plus d’une centaine de noms, dont celui de J.-B.-L. Colas, imprimeur-libraire.
878 JÉ février 1816, p. 320. « Avis », non signé. – « Messieurs les Auteurs et Libraires-Éditeurs d’Ouvrages d’éducation, sont invités à adresser au Bureau de ce Journal deux exemplaires des ouvrages qu’ils publient. Il en sera rendu compte dans le numéro qui suivra la remise. »
879 JÉ avril 1816, p. 16. « Quatrième liste des membres de la Société pour l’Enseignement élémentaire », non signé. – Cette liste comprend une vingtaine de noms, dont celui d’Anisson Duperron, directeur de l’Imprimerie royale.
880 JÉ avril 1816, p. 17-43. « Précis de la méthode d’enseignement mutuel », signé M. Nyon. – Long exposé sur tous les aspects du fonctionnement des écoles d’enseignement mutuel, depuis la disposition des poêles jusqu’à la tenue des divers registres administratifs et scolaires. À propos de la lecture : « Les livres dans lesquels lisent les enfans de la huitième classe sont placés dans le corps de tiroirs dont nous avons parlé plus haut ; ils ne sont confiés aux élèves que pendant la lecture. Cette petite bibliothèque se compose de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Épîtres et Évangiles, du cathéchisme, et de quelques bons ouvrages de piété et de morale » (p. 22).
881 JÉ juillet 1816, p. 204. « Septième liste des membres de la Société pour l’Enseignement élémentaire », non signé. – Cette liste comprend une cinquantaine de noms, dont celui de Vurtz [sic], libraire.
882 JÉ août 1816, p. 259-274. « Compte rendu de l’assemblée générale de la Société pour l’instruction élémentaire, le 23 août 1816 », signé M. le Baron de Gérando, président. – Rapport traitant des progrès accomplis au cours de l’année (formation des maîtres, ouverture d’écoles nouvelles, éducation des adultes, etc.). Les fournitures scolaires destinées aux écoles ont aussi fait l’objet de soins particuliers : « Soixante-cinq nouveaux tableaux, rédigés avec le plus grand soin, et renfermant un choix convenable d’exemples de lecture, ont été publiés depuis peu pour les écoles élémentaires ; d’autres sont sous presse ; les cinquante tableaux du syllabaire et de l’arithmétique sont imprimés ; et tout ce travail, aussi important que difficile, touche à son terme. On s’est occupé aussi de choisir les livres les plus propres à être mis entre les mains des enfans lorsqu’ils sortent de l’école, ou de préparer de nouveaux ouvrages dans ce genre ; car on ne peut se dissimuler que nous sommes malheureusement bien pauvres sous ce rapport, et c’est avoir peu fait que d’avoir enseigné aux enfans à lire et à écrire, si on ne leur procure ensuite les moyens de profiter de l’enseignement qu’ils ont reçu, pour l’appliquer avec plus d’avantage à leurs professions respectives, et, surtout, pour s’entretenir dans la pratique des bonnes mœurs » (p. 268).
883 JÉ août 1816, p. 275-298. « Rapport général sur la situation des écoles établies d’après le principe de l’enseignement mutuel dans les départemens, dans la capitale et aux environs », signé M. Jomard. – Donne un compte rendu détaillé de la situation, par ville et par département. À propos du Journal d’éducation, il est noté : « L’envoi que le ministère de l’Intérieur a fait du Journal de la Société, aux bibliothèques des cinquante premières villes des départemens, deviendra un moyen précieux pour étendre et faire fructifier notre correspondance. Ce recueil peut être consulté dans les bibliothèques publiques des villes dont les noms suivent : Agen, Alençon, Amiens, Angers, Arras, Avignon, Auxerre, Besançon, Blois, Bordeaux, Bourg, Bourges, Caen, Châlons-sur-Marne, Châlons-sur-Saône, Châteauroux, Chaumont, Clermont, Dijon, Dôle, Draguignan, Grenoble, Lorient, Lyon, Mâcon, Marseille, Melun, Nevers, Nîmes, Orléans, Périgueux, Poitiers, Rennes, Rhodez, Rochefort, Rouen, Soissons, Strasbourg, Tours, Valenciennes, Versailles, Vesoul. M. le préfet de la Seine a également fait souscrire pour cinquante exemplaires, destinés aux maires, aux comités cantonaux, aux établissemens d’instruction, etc. » (p. 294-295).
884 JÉ septembre 1817, p. 351. « Bibliographie », non signé. – Compte rendu de l’ouvrage Les deux historiettes, ou Charles et Henri, Rose et Suzanne (traduit de l’anglais et orné de gravures, chez Nepveu, Libraire, passage des Panoramas, n° 26). Sur le plan moral, l’ouvrage présente toutes les qualités désirables ; il peut sans danger être mis entre les mains des enfants. On souligne cependant qu’il n’est pas approprié de mettre en tête d’ouvrages destinés aux enfants des avertissements destinés aux parents : « À quoi bon, en tête d’un livre écrit pour les enfans, placer un avertissement qui ne devrait être lu que par les pères et mères de famille ? C’est une inconvenance, ou, si l’on veut, une maladresse dont nous avons toujours été choqué, et contre laquelle l’ouvrage dont nous allons parler nous fournit l’occasion de nous élever. Ce n’est point aux enfans qu’il est utile ou à propos de faire connaître les conditions que doit remplir le livre qui leur est destiné ; et, quand le livre les remplit, ce n’est pas sa préface qui doit en instruire les parens, puisqu’elle sera sous les yeux de l’enfant. Il y a un véritable inconvénient à mettre celui-ci au fait de pareilles dissertations ; c’est vouloir le désenchanter en lui laissant voir les ressorts que l’on emploie pour agir sur lui. Si vous lui apprenez que ses lectures sont mesurées à son âge, qu’elles seraient insignifiantes pour de grandes personnes, vous risquez fort d’humilier son amour-propre et de le dégoûter de votre livre. »
885 titre : Journal de chirurgie
886 adresse : Rue de Grenelle-Saint-Honoré, 55, Paris
887 imprimeur : Imprimerie de Paul Dupont et Cie
888 dates de publication : 1843-1846 ; mensuel
889 numéros dépouillés : 1843
890 directeur : M. Malgaigne, « professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris, chirurgien de l’Hôpital Saint-Antoine, chevalier de la Légion d’honneur et du Mérite militaire de Pologne, etc. »
891 orientation : « Nous espérons que ce Journal représentera fidèlement à la France et à l’étranger le mouvement et la physionomie de notre Chirurgie contemporaine […]. Nous ne négligerons point de tenir nos lecteurs au courant des progrès de la Chirurgie étrangère […]. »
892 chroniques : « Travaux originaux », « Revue critique » ; « Bibliographie » ; « Nouvelles et variétés »
893 illustrations : non illustré
894 principaux collaborateurs : Malgaigne, Ant. Danyau, Bouchardat, Blandin, Textor, Amussat, F. d’Arcet, Bonnet, Bretonneau, Récamier, Sichel
895 abonnement : « Le journal de Chirurgie paraît le 20 de chaque mois, par livraisons de 32 pages grand in-8°. Prix de l’abonnement : 8 fr. par an ; et 12 fr. pour recevoir en même temps le journal de Médecine. – On s’abonne à Paris, au bureau du journal, chez Paul Dupont et Comp., rue de Grenelle-Saint-Honoré, 55. – Tous les mémoires, articles et réclamations relatifs à la rédaction, doivent être adressés, francs de port, à M. Malgaigne, rédacteur en chef, rue Neuve-des-Petits-Champs, n° 39. »
896 notes : le Journal fusionne en 1847 avec le Journal de médecine de Trousseau pour devenir La Revue médico-chirurgicale de Paris. Journal de médecine et Journal de chirurgie réunis (1847-1855).
897titre : Le Journal de l’Université des Annales
898 adresse : non indiquée
899 imprimeur : Imprimerie des Annales, 51, rue Saint-Georges, Paris
900 dates de publication : 1907-1919 ; mensuel
901 numéros dépouillés : 15 décembre 1910 - 15 juin 1911
902 directeur : Mme Brisson ; Vinsoneau (gérant)
903 orientation : vulgarisation littéraire, artistique et historique
904 chroniques : reproduction de conférences publiques
905 illustrations : quelques photographies dans le texte, fac-similés de signatures
906 principaux collaborateurs : Edmond Haraucourt, Adolphe Brisson, Maurice Barrès, Pierre Ginistry, Frédéric Masson, Jean Richepin
907 abonnement : non indiqué
908 notes : bon nombre de conférences portent la mention : « Conférence sténographiée par la Sténophile Bivort ». Les mentions « vifs applaudissements », « applaudissements prolongés », « rires », etc., ponctuent les textes.
909 titre : Journal de médecine
910 adresse : Au bureau du journal, chez Paul Dupont et Cie, éditeur, Rue de Grenelle-Saint-Honoré, 55, Paris
911 imprimeur : Imprimerie de Paul Dupont et Cie, Rue de Grenelle-Saint-Honoré, 55, Paris
912 dates de publication : 1843-1846 ; mensuel
913 numéros dépouillés : 1843
914 directeur : Joseph-Honoré-Simon Beau, médecin des hôpitaux, ancien chef de clinique de la Faculté
915 orientation : revue professionnelle destinée aux médecins
916 chroniques : Travaux originaux ; Revue critique ; Bulletin de pharmacologie et thérapeutique ; Bibliographie ; Académies
917 illustrations : non illustré
918 principaux collaborateurs : essentiellement des médecins : Fouquier, Trousseau, Beau, Fleury, Gillette, Tanquerel des Planches
919 abonnement : « Le journal de Médecine paraît le 5 de chaque mois, par livraisons de 32 pages grand in-8°. Prix de l’abonnement 8 fr. par an ; et 12 fr. pour recevoir en même temps le journal de Chirurgie. – On s’abonne à Paris, au bureau du journal, chez Paul Dupont et Comp., rue de Grenelle-St-Honoré, n° 55. »
920 notes : dans le numéro de janvier 1843, on offre aux souscripteurs, avec le numéro de février, « le titre imprimé du premier volume, et une couverture sur papier de couleur pour recevoir les numéros » (p. 32). Fusionne en 1847 avec le Journal de chirurgie pour former la Revue médico-chirurgicale de Paris.
921 titre : Journal de médecine et de chirurgie pratiques, à l’usage des médecins praticiens
922 adresse : non indiquée
923 imprimeur : Imprimerie de Plassans et Compagnie, rue de Vaugirard, n° 15, Paris (1831) ; Imprimerie de Decourchant, rue d’Erfurth, n° 1, Paris (1834) ; Imprimerie de Schneider et Langrand, rue d’Erfurth, n° 1, Paris (1841)
924 dates de publication : 1830-1988 ; mensuel
925 numéros dépouillés : 1831-1839 ; 1841-1843
926directeur : Dr H. F. Chaillou
927 orientation : revue professionnelle destinée aux médecins. Selon l’introduction au troisième volume : « C’est pour ne rien laisser ignorer au praticien de ce qui peut concourir au perfectionnement de la science ; c’est pour lui permettre d’allier la connaissance de ces nombreux ouvrages aux soins que réclame l’exercice de son art, que nous avons créé le Journal de Médecine et de Chirurgie pratiques » (p. 3).
928 chroniques : la revue est composée d’une série d’articles numérotés, consacrés à des observations cliniques et à des études de cas. À partir de 1833, on ajoute une rubrique consacrée à la « médecine légale » ; Sociétés savantes ; Variétés
929 illustrations : non illustré
930 principaux collaborateurs : aucun article n’est signé ; le Dr Devergie signe la rubrique « Médecine légale » (1834-1841) et le Dr Cazenave « Maladies de la peau » (à partir de 1841).
931 abonnement : non indiqué
932 notes : il existe également une édition américaine et une édition anglaise, intitulées toutes les deux Journal of Practical Medecine and Surgery.
933 titre : Journal des artistes
934Le titre varie : Journal des artistes et des amateurs (1828) ; Journal des artistes et des amateurs ou l’Observateur des arts (septembre-décembre 1829) ; Journal des artistes et Bulletin de l’ami des arts (1845-1848). Le sous-titre varie aussi : Organe de la Société libre des beaux arts (à partir de 1830). Publie un supplément, Revue bibliographique (nos 1-4), du 6 septembre au 27 décembre 1840
935 adresse : non indiquée
936 imprimeur : Imprimerie de H. Fournier et Cie, rue Saint-Benoît, 7
937 dates de publication : 1827-1870 ; hebdomadaire
938 numéros dépouillés : 1845
939 directeur : C. Farcy (1827-1837) et François-Fortuné Guyot de Fère (1829-1834) ; Huard (1837-1844) ; A.-H. Delaunay (1844-1870)
940 orientation : revue d’art. Le Journal des artistes offre aux lecteurs des annonces et des comptes rendus des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, lithographie, poésie, musique et art dramatique.
941 chroniques : « Salon », expositions (Paris et province), « Actualités – Souvenirs », nécrologie, poésies, théâtre
942 illustrations : chaque livraison offre une gravure hors texte.
943 principaux collaborateurs : la plupart des articles ne sont pas signés. On trouve cependant de temps à autre les signatures de Ch. Grouet, Doublet de Boisthibaut, Bathild Bouniol, Alkan aîné, et Th. Coursiers.
944 abonnement : non indiqué
945 Jart 13 avril 1845, p. 136-148. « Association des artistes, peintres, sculpteurs, graveurs, architectes et dessinateurs », signé « Anon. ». – Sur la fondation de l’association, « longtemps méditée, réfléchie, discutée », sous l’impulsion du baron Taylor, au début de 1845. Depuis sa fondation, « en moins de cent jours », le nombre de membres s’est élevé à plus de 950, celui des recettes à plus de 10000 francs. L’association se veut une « caisse de prévoyance, de secours mutuels ». Le Journal des artistes fera désormais le compte rendu complet des séances du comité de l’association.
946 Jart 20 avril 1845, p. 145-146. « La patente », signé Th. Coursiers. – Anecdote sur un verrier, Maréchal, à qui l’achat d’une patente a été imposé. L’auteur de l’article déplore cette « tendance des administrations financières à l’égard des artistes ». Il insiste qu’il fallait la signaler « pour que l’on n’ajoute pas cette entrave dernière aux Beaux-Arts, déjà si libéralement déshérités par le pouvoir de toute faveur, de tout encouragement » (p. 146).
947 Jart 16 novembre 1845, p. 419-421. « Un pirate. Nouvelle littéraire », signé Th. Coursiers. – Raconte un cas de piraterie littéraire, dans lequel M. Tuffet, auteur de Paris, Orléans, a copié textuellement des passages d’un livre d’E. Tavard, Chemin de fer de Paris à Orléans. Regrette le fait que le vol d’une « chose matérielle » soit « condamné et puni », alors qu’il n’en est rien pour le vol littéraire et artistique : « Qu’un homme commette un vol dans le domaine de l’intelligence, vous en riez ; s’il en profite, vous l’enviez tout en le dénigrant, et la loi elle-même, cette image terrestre de la Divinité, se tait, ou bien punit si légèrement qu’il est inutile d’en parler » (p. 420).
948 titre : Journal des avoués : ou Recueil général des lois, décrets impériaux, décisions du Conseil d’état et des ministres, arrêts et jugemens qui fixent un point de la procédure civile, criminelle ou commerciale (1825-1826) ; Journal des avoués : ou Recueil général des lois, des ordonnances royales, décisions du Conseil d’état et des ministres, arrêts de la cour de cassation et des cours royales sur des matières de procédure civile, criminelle ou commerciale (1821-1823 ; 1827-1832) ; Journal des avoués, divisé en trois parties contenant : la première, des dissertations sur les questions d’un grave intérêt, et des revues de l’état de la jurisprudence sur toutes les matières de procédure, dans l’ordre alphabétique ; la seconde, des arrêts et dissertations sur les dépens et taxes et sur les lois organiques du décret de 1807 ; la troisième, les lois, ordonnances, décisions et arrêts sur des matières de procédure civile ou commerciale (1832-1846) ; Journal des avoués ou recueil de procédure civile, commerciale et administrative (1847-1870) ; Journal des avoués ou recueil critique de législation, de jurisprudence et de doctrine en matière de procédure civile, commerciale et administrative, de tarifs, de discipline et d’offices (1871-)
949 adresse : rue de la Harpe, n° 78, Paris (1825-1826) ; au bureau du Journal des avoués, rue des Grands-Augustins, n° 22, Paris (1826-1828) ; au bureau du Journal des avoués, rue de Condé, n° 28, Paris (1829-1831) ; au bureau du Journal des avoués, rue Coquillière, n° 27, Paris (1832) ; au bureau du Journal des avoués, rue des Moulins, n° 32, au coin de la rue Neuve des Petits-Champs, Paris (1833-1837) ; au bureau du Journal des avoués, rue Sainte-Anne, n° 29, Paris (1838-1840) ; au bureau du Journal des avoués, rue des Trois-Frères, n° 9, Paris (1841-1843) ; au bureau du Journal des avoués, Place Dauphine, 26 et 27, Paris (1844-1846) ; au bureau du Journal des avoués, Place Dauphine, 27, et à la librairie de MM. Cosse et Delamotte, éditeurs des Lois de la Procédure civile, Paris (1847-1856) ; 27, Place Dauphine, Paris (1857-1870) ; les bureaux du Journal à la Librairie générale de jurisprudence de Cosse, Marchal et Billard, libraires de la cour de cassation, Place Dauphine, 27, Paris (1871-)
950 imprimeur : Imprimerie d’É.-P.-J. Catineau, Poitiers (1821, 1824-1825) ; Imprimerie de J. Gratiot, rue du foin Saint-Jacques, Maison de la Reine Blanche, Paris (1822) ; Imprimerie de Crapelet, rue de Vaugirard, n° 9, Paris (1823) ; Imprimerie d’Hippolyte Tilliard, rue de la Harpe, n° 78, Paris (1826-1830) ; Imprimerie de E. Pochard, Rue du Pot-de-Fer, n° 14, Paris (1829-1831) ; Imprimerie de Decourchant, rue d’Erfurth, n° 1, près de l’Abbaye, Paris (1832, 1837-1839) ; Imprimerie d’Hippolyte Tilliard, rue de la Harpe, n° 78, Paris (1833) ; Imprimerie et fonderie de Fain, rue Racine, n° 4, Place de l’Opéra, Paris (1834-1836) ; Imprimerie de Schneider et Langrand, rue d’Erfurth, n° 1, Paris (1840-1843) ; Imprimerie de Cosse et J. Dumaine, rue Christine, 2, Paris (1844-1873) ; Imprimerie de J. Dumaine, rue Christine, 2, Paris (1874-)
951 dates de publication : 1810-1906 ; mensuel
952 numéros dépouillés : 1821-1879
953directeur : Adolphe Chaveau (1825-1868) ; en 1835, Adolphe Billequin se joint à la rédaction du Journal des avoués. En 1840, Adolphe Billequin devient rédacteur en chef, secondé par Adolphe Chaveau et Achille Morin. En 1844, Achille Morin prend la direction, aidé d’Adolphe Chaveau, qui reprend la direction à partir de la « deuxième série » du Journal en 1847. La « troisième série » du Journal, à partir de 1860, est rédigée par une « réunion de jurisconsultes, avec la collaboration de M. Chaveau Adolphe et de plusieurs Magistrats ». Lors de la mort de Chaveau en 1868, le Journal est rédigé par « une réunion de jurisconsultes ». À partir de 1874, Gustave Dutruc devient rédacteur en chef.
954 orientation : recueil qui se veut « le répertoire le plus complet qu’on puisse avoir des lois et arrêts sur la procédure, promulgués ou rendus » (1825, p. 4-5).
955 chroniques : « Revue bibliographique »
956 illustrations : non illustré
957 principaux collaborateurs : aucune entrée n’est signée, mais l’avant-propos du tome premier de la deuxième série (1847) indique comme collaborateurs : Rodière, Bourbeau, Glandaz, Richard, Beaupré, Lamarque, Brochain, Lamirande, Fons, Maireau, Lachaize
958 abonnement : 12 francs par an (1860)
959 notes : en regard de la page-titre, à partir de 1826 : « On dépose les Exemplaires exigés par la Loi, pour la conservation du droit de propriété. » Les 22 premiers tomes (1825-1829) constituent une « nouvelle édition de la Jurisprudence des Cours souveraines, et des 22 volumes du Journal des Avoués, publiés par M. Coffinières, refondus et mis dans un double ordre alphabétique et chronologique ; contenant l’universalité des lois et des arrêts sur la procédure, rendus depuis l’institution de la Cour de cassation jusqu’en 1820 inclusivement ». Le rédacteur ajoute, toujours à la page-titre, qu’il s’agit d’un « ouvrage dans lequel la jurisprudence est précédée de l’historique de la législation, et suivie de l’Examen de la doctrine des auteurs, et de la discussion de toutes les questions de procédure que les arrêts n’ont pas encore résolues ». Les tomes 22, 23 et 24 sont « destinés à remplir la lacune qu’avait laissée la cessation du travail de M. Coffinières et contiennent tous les arrêts rendus tant par la Cour de cassation que par les Cours royales pendant les trois années 1821, 1822 et 1823 » (« Avertissement »). Note dans le volume 69 (1845) : « Les Bureaux du Journal des avoués sont à la Librairie générale de jurisprudence, Place Dauphine, 26 et 27, Paris » (page-titre). La « deuxième série » du Journal commence en 1847, jusqu’en 1859 (13 volumes), suivie par la « troisième série » (1860-1879, 20 volumes). Adolphe Chaveau a publié une table du Journal en 1837, sous le titre Dictionnaire général et complet de procédure, ou table du Journal des avoués, dans un double ordre chronologique et alphabétique, contenant tous les arrêts, lois, décrets et ordonnances rendus et publiés depuis 1800 jusqu’en 1834 exclusivement, renvoyant aux principaux recueils de jurisprudence et aux auteurs de procédure (Paris, Delamotte Frères).
960 Jav 1822 [t. 24], p. 353-363. « Cour de cassation », non signé. – Les éditeurs responsables du Journal du Commerce, du Courrier français, du Constitutionnel et du Pilote sont accusés d’avoir violé plusieurs articles de la loi du 25 mars 1822, notamment pour avoir publié un compte infidèle d’un débat judiciaire. La cour d’assises de la Somme n’a pas statué.
961 Jav 1822 [t. 24], p. 75-76. « Ordonnance du roi », non signé. – Ordonnance promulguée le 5 mars 1823 sur l’application aux imprimés transportés par la poste des dimensions déterminées par la perception des droits de timbre : « La dimension de la feuille d’impression pour les ouvrages périodiques ou journaux, livres brochés, catalogues et prospectus, est fixée, conformément à la loi du 13 vendémiaire an 6 (4 octobre 1797), à vingt-cinq décimètres carrés de superficie (ou trois cent quarante-un pouces carrés), et à douze décimètres et demi carrés pour chaque demi-feuille, en conséquence, l’administration des postes est autorisée à appliquer les proportions de cette dimension à toute feuille, demi-feuille, etc., d’ouvrages périodiques, journaux, livres brochés, catalogues et prospectus présentés sous bandes, pour être admis à jouir de la modération de port accordée par l’art. 2 de la loi du 4 thermidor an 4 (22 juillet 1796) » (p. 75-76). Pour les imprimés dont la dimension est supérieure à vingt-cinq décimètres carrés pour la feuille entière et à douze décimètres et demi carrés pour la demi-feuille, on ajoutera une augmentation de port d’un centime pour chaque cinq décimètres carrés d’excédent.
962 Jav 1823 [t. 25], p. 261-265. « Cour de cassation », non signé. – En avril 1823, deux journaux, Le Pilote et Le Courrier français, ont été suspendus pendant quinze jours pour avoir « manifesté, par une succession d’articles, un esprit propre à troubler la paix publique » (p. 262). Les éditeurs s’étant pourvus en cassation devant la section criminelle de la cour, celle-ci s’est déclarée incompétente et a renvoyé les parties devant les chambres civiles. Les accusés ont fait une demande en règlement des juges, qui a été refusée.
963 Jav 1824 [t. 27], p. 55-57. « Cour royale de Caen. Délit de la presse », non signé. – Dans le cas d’Élisée Lecomte, auteur de deux brochures dénoncées, il a été décidé par la cour qu’en matière de délit de la presse, la citation en police correctionnelle qui ne contient pas l’indication des passages incriminés est viciée de nullité.
964 Jav 1825 [t. 29], p. 253-256. « Décisions diverses. Postes. Service. Lettres. Pays étrangers », non signé. – Reproduction de l’ordonnance du roi en date du 31 juillet 1825 réglant le service des Postes aux lettres entre la France et l’Autriche.
965 Jav 1827 [t. 33], p. 73-76. « Loi. Poste. Service. Lettres », non signé. – Reproduit la loi du 15 mars 1827 relative au tarif de la Poste aux lettres. À compter du 1er janvier 1828, la taxe des lettres sera réglée d’après la distance en ligne droite existant entre le lieu où la lettre a été confiée à la poste et le lieu où elle doit être remise. Suivent un tableau des tarifs et l’explication des règlements.
966 Jav 1827 [t. 33], p. 93-94. « Cour de cassation. Ministère public. Action. Librairie. Directeur », non signé. – Reproduction d’une décision selon laquelle le Ministère public peut poursuivre d’office, sans qu’il soit besoin d’une dénonciation du directeur de la librairie, les infractions aux lois de la librairie. Parle en particulier de MM. Placet et Gousesbaut.
967 Jav 1827 [t. 33], p. 201-206. « Ordonnance du roi. Librairie. Brevet. Peine », non signé. – Texte de la loi signée le 1er septembre 1827 qui confirme la loi du 21 octobre 1814 en ce qui concerne le commerce de la librairie et qui impose une amende de 500 francs pour toute contravention à cette loi.
968 Jav 1828 [t. 35], p. 218-219. « Loi et ordonnance. Presse. Écrit périodique. Règlement », non signé. – Souligne deux articles de la loi du 18 juillet 1828, qui a été « lue par tous les Français dans les journaux politiques » et qui, par conséquent, ne présente pas un intérêt assez général pour en nécessiter l’insertion dans le Journal. Rappelle l’article qui traite du huis clos dans les procès qui ont pour objet la diffamation et l’interdiction d’en parler dans la presse.
969 Jav 1829 [t. 22 ; rappel du volume de 1822], p. 152-153. « Ordonnance du Roi », non signé. – Reproduit l’ordonnance signée le 1er mai 1822 interdisant la publication, vente ou mise en vente, exposition ou distribution de tous dessins gravés ou lithographiés sans l’autorisation préalable du gouvernement.
970Jav 1830 [t. 39], p. 129-130. « Ordonnances de Charles Dix. Liberté de la presse. Suspension », non signé. – Constat de la promulgation de l’ordonnance du 25 juillet 1830. L’éditeur ajoute, en note : « Nous avons promis à nos abonnés toutes les lois et ordonnances d’un intérêt général, promulguées par le gouvernement ; mais ce serait manquer notre but que de leur transmettre les monumens qui ne sont plus qu’historiques. Le rapport à Charles X, signé de tous les ministres, inséré dans Le Moniteur du 26, le texte des deux ordonnances dont nous ne donnons que l’indication, mais que tous les Français ont lues l’indignation dans le cœur, appartiennent à l’époque la plus belle et la plus brillante de notre histoire. Honneur, honneur à la presse périodique, qui, la première, a résisté légalement et a provoqué la rage des bourreaux ! […] Une nouvelle ère de bonheur et de liberté a commencé pour la France » (p. 129).
971 Jav 1830 [t. 39], p. 244. « Amnistie. Délits politiques. Presse », non signé. – Reproduction de l’ordonnance de Louis-Philippe abolissant les condamnations politiques pour les délits de la presse, signée le 2 août 1830.
972 Jav 1830 [t. 39], p. 246-247. « Amnistie. Timbre. Écrits périodiques », non signé. – Ordonnance royale signée le 26 août 1830 faisant cesser l’effet des condamnations prononcées pour contraventions aux lois et règlements sur le timbre et la publication des journaux et écrits périodiques : « Notre ordonnance du 2 août qui déclare que les condamnations prononcées pour délits de la presse en matière politique cesseront d’avoir leur effet, s’appliquera aux condamnations prononcées pour contraventions aux lois, ordonnances et règlements sur le timbre, et la publication des journaux, écrits périodiques, placards, gravures et lithographies » (p. 247).
973 Jav 1830 [t. 39], p. 328. « Presse. Autorité royale. Attaque. Répression », non signé. – Reproduction de la loi qui punit les attaques contre les droits et l’autorité du Roi et des Chambres par la voie de la presse, signée le 29 novembre 1830.
974 Jav 1832 [t. 42], p. 59-60. « Cour de cassation », non signé. – Description d’un cas de diffamation pour illustrer le fait que « les tribunaux correctionnels sont compétens pour statuer sur la plainte en diffamation commise par la voie de la presse [La Gazette des tribunaux] contre un simple particulier » (p. 59).
975 Jav 1835 [t. 48], p. 246. « Cour royale de Paris. Compétence. Auteur. Imprimeur. Traité », non signé. – Cite la décision de la cour relative au cas de l’auteur Billard de Veaux contre l’imprimeur Marlin : « Les contestations entre un imprimeur et l’homme de lettres qui l’a chargé de l’impression d’un ouvrage, sont de la compétence des tribunaux civils, lors même que ce dernier en aurait vendu ultérieurement des exemplaires » (p. 246).
976 Jav 1837 [t. 53], p. 630. « Cour royale de Toulouse. Saisie-Exécution. Imprimerie, Matériel », non signé. – Cite la décision de la cour relative à la saisie du matériel de l’imprimerie de M. Sens : « Le débiteur est non recevable à se prévaloir de la disposition de l’art. 592 C.P. C., qui déclare insaisissables, jusqu’à concurrence de 300 fr., les machines et ustensiles relatifs à sa profession, lorsqu’il ne l’a pas fait au moment de la saisie, ou au plus tard avant la vente ». En deuxième lieu : « Les objets mobiliers composant le matériel d’une imprimerie ne rentrent pas dans la catégorie des ustensiles dont parle l’art. 592 C.P. C.» (p. 630).
977 Jav 1840 [t. 59], p. 606-607. « Loi. Timbre. Musique. Journaux », non signé. – Extrait de la loi du 16 juillet 1840 : « À dater du 1er janvier prochain, le timbre cesse d’être exigé des écrits périodiques consacrés à l’agriculture, lors même qu’ils paraîtront plus d’une fois par mois, pourvu qu’ils restent étrangers à la politique » (p. 607).
978 Jav 1843 [t. 64], p. 210-217. « Projet de loi sur les patentes. Extrait du rapport de M. Vitet », non signé. – Extrait du rapport sur les patentes déposé le 20 mai 1843. À la fin du rapport, M. Vitet écrit : « Peut-être ne remarquera-t-on pas, tant la chose a peu d’importance, que nous avons ajouté aux peintres, sculpteurs et graveurs, les dessinateurs, en retranchant les mots lithographes et lithochrômes. En voici la raison : nous ne voulons exempter que les artistes. Or, l’artiste lithographe est un dessinateur ; l’artiste lithochrôme est un peintre, tandis que les lithographes et les lithochrômes ne sont, à proprement parler, que des imprimeurs à procédés spéciaux, lesquels ne doivent pas être exempts de la patente » (p. 217).
979 Jav 1844 [t. 67], p. 545. « Lois, arrêts et décisions diverses. Loi. Propriété littéraire. Auteurs dramatiques. Veuves. Enfants », non signé. – Reproduction de la loi du 3 août 1844 : « Loi relative au droit de propriété des veuves et des enfants des auteurs d’ouvrages dramatiques. Article unique. – Les veuves et les enfants des auteurs d’ouvrages dramatiques auront, à l’avenir, le droit d’en autoriser la représentation et d’en conférer la jouissance pendant vingt ans, conformément aux dispositions des art. 39 et 40 du décret impérial du 5 février 1810 » (p. 454).
980 Jav 1844 [t. 67], p. 698-699. « Cour royale de Paris. Acte de commerce. Auteur. Imprimeur. Contrainte par corps », non signé. – Cite les jugements du 14 juin 1842 et du 16 février 1844 dans le cas de l’écrivain Degueruel, auteur d’un ouvrage intitulé Histoire naturelle, en faveur de l’imprimeur Kleffer de Versailles sur le paiement des frais d’impression, car leur entente représentait un « acte de commerce » : « Le traité par lequel un auteur cède à un imprimeur le droit exclusif de vendre et de publier son œuvre pendant un certain temps, jusqu’à concurrence d’un certain nombre d’exemplaires, moyennant le partage par moitié des bénéfices et à la charge par le cessionnaire de supporter les frais de la publication, ne constitue point de la part de l’auteur une opération de commerce qui le soumette à la contrainte par corps. [...] Une telle convention constitue cependant un acte de commerce à l’égard de l’imprimeur, et entre les deux parties, une société en participation dont les difficultés doivent être soumises à la juridiction arbitrale » (p. 698).
981 Jav 1845 [t. 68], p. 41-42. « Cour royale de Limoges. Compétence. Acte de commerce. Auteur. Manuscrit », non signé. – Cite un arrêt du 29 février 1844 dans le cas de Levasseur, auteur, contre Tripon : « Le fait par un auteur d’avoir publié lui-même son manuscrit, et d’avoir, dans ce but, acheté des marchandises qui, mises en œuvre, ont servi à l’impression ou à l’autographie de son œuvre, constitue un acte de commerce, qui soumet l’auteur à la juridiction consulaire » (p. 41).
982 Jav 1845 [t. 69], p. 467. « Lois. Arrêts et décisions diverses. Loi. (Œuvres littéraires. Contrefaçon) », non signé. – Cite la loi promulguée le 9 juin 1845 pour l’exécution de la convention conclue entre la France et la Sardaigne, le 28 août 1843, et destinée à garantir la propriété des œuvres littéraires et artistiques.
983 Jav 1845 [t. 69], p. 587. « Cour royale de Toulouse. Compétence. Imprimeur. Commerçant. Tribunal de commerce », non signé. – Cite l’arrêt du 7 juin 1845 dans le cas de la cession faite à Massiés par l’imprimeur Martel de son brevet et de son imprimerie : « Les imprimeurs sont des commerçants : par conséquent, le tribunal de commerce est compétent pour statuer sur les difficultés que peut soulever l’exécution du traité par lequel un imprimeur cède son brevet et son matériel » (p. 587).
984Jav 1846 [t. 70], p. 73-76. « Lois, Arrêts et décisions diverses. Loi. Propriété littéraire et artistique. Contrefaçon. Traité avec la Sardaigne », non signé. – Reproduction de l’exposé des motifs de la loi concernant l’entente sur la propriété littéraire passée entre la France et la Sardaigne, présenté par le garde des sceaux à la Chambre des députés, dans la séance du 15 mars 1844.
985 Jav 1852 [t. 77 / t. 6, nouv. série], p. 412. « Avoué. Dépens. Saisie immobilière. Placards. Imprimeur. Action », non signé. – Dans une série d’interrogations relatives à l’article 1321, on trouve la question suivante : « Un imprimeur, éditeur de journal, peut-il invoquer l’art. 60, C.P. C., et porter de plano, devant le tribunal civil l’action en paiement des sommes à lui dues par un avoué pour placards et insertions judiciaires ; ou bien doit-il observer le préliminaire de conciliation ? » Suivant l’avis du Journal des avoués, l’imprimeur est obligé de suivre les règles de droit commun comme tout fournisseur qui aurait vendu à un avoué « les choses nécessaires à l’exercice de sa profession » (p. 412).
986 Jav 1852 [t. 79 / t. 8, nouv. série], p. 514. « Article 1927. Loi. Propriété littéraire et artistique. Loi sur le droit de propriété garanti aux veuves et aux enfants des auteurs, des compositeurs et des artistes », non signé. – « Les veuves des auteurs, des compositeurs et des artistes, jouiront, pendant toute leur vie, des droits garantis par les lois des 13 janvier 1791 et 19 juillet 1793, le décret du 5 fév. 1810, la loi du 3 août 1844 et les autres lois ou décrets sur la matière. – La durée de la jouissance accordée aux enfants par ces mêmes lois et décrets est portée à trente ans, à partir, soit du décès de l’auteur, compositeur ou artiste, soit de l’extinction des droits de la veuve » (p. 544).
987 Jav 1856 [t. 81 / t. 10, nouv. série], p. 644-649. « Article 2545. Loi, et arrêté ministériel. Poste aux lettres. Imprimés. Échantillons. Papiers d’affaires et de commerce », non signé. – Texte de la loi, datée du 9 juillet 1856, relative au transport des imprimés, des échantillons et des papiers d’affaires ou de commerce circulant en France par la poste. Détails sur les dimensions et les frais de port des divers documents en question. Il est à noter que « les épreuves d’impression contenant des corrections typographiques et les manuscrits joints à ces épreuves et s’y rapportant » bénéficient de la modération de taxe accordée pour le transport des imprimés dans l’intérieur de l’Empire (p. 648).
988 Jav 1858 [t. 83 / t. 12, nouv. série], p. 61-68. « Article 2881 bis. Poste. Affranchissement. Lettres. Imprimés », non signé. – Article sur le service des postes émanant de la direction générale des postes, daté de novembre 1857. Présente en premier lieu un tableau des taxes des lettres, indiquant le prix du port des lettres circulant dans l’intérieur de l’Empire, avec des notes à l’appui. Ensuite, on trouve un tableau de la taxe des journaux, imprimés, échantillons, papiers de commerce ou d’affaires expédiés sous bandes, ainsi que d’autres formes de communication (avis de naissance, de mariage, de décès, prospectus, avis divers envoyés sous forme de lettre ou sous enveloppes ouvertes d’un côté, etc.). Cette partie est suivie de sections sur (1) les timbres-poste, leur valeur et leur emploi, (2) le transport d’argent par la poste, (3) les contraventions aux lois sur la poste, (4) des indications sur la forme de la suscription des lettres, et (5) des détails sur les lettres chargées et les chargements de valeurs cotées.
989 Jav 1862 [t. 87 / t. 3, troisième série], p. 401-402. « Art. 200. Revue de jurisprudence en matière de Contrainte par corps. II. Agents de la société des Auteurs dramatiques et des Compositeurs de musique », non signé. – Cite le cas de la Société des Auteurs dramatiques contre Bertholon du 12 mars 1862 : « Les agents, que la Société des Auteurs dramatiques et des Compositeurs de musique charge de percevoir les droits d’auteurs pouvant revenir à ses membres, ne sont point, quoique justiciables des tribunaux de commerce, à raison des perceptions qu’ils ont faites, soumis à la contrainte par corps » (p. 401).
990 Jav 1864 [t. 89 / t. 5, troisième série], p. 46-50. « Art. 476. Tribunal de Château-Thierry (ch. corr.), 3 décembre 1863. Annonces judiciaires, vente sur saisie, locataire, désignation, réponse, propriétaire-gérant du journal, insertion », signé A. Harel. – Examine le cas des époux Mauprivez contre Renaud, propriétaire-gérant de L’Écho de l’Aisne, dans le contexte de l’article suivant : « Le propriétaire-gérant d’un journal désigné pour recevoir les annonces judiciaires, qui y a inséré une annonce judiciaire relative, par exemple, à une vente sur saisie immobilière, et signée par l’avoué poursuivant, est tenu, sous les peines énoncées en l’art. 11 de la loi du 25 mars 1822, de publier la réponse émanée d’une personne désignée dans cette annonce, spécialement, d’un locataire des immeubles saisis, qui prétend que l’annonce a été faite d’une manière inexacte ou incomplète, et, par conséquent, nuisible à ses intérêts (C.P. C., art. 696). »
991 Jav 1867 [t. 92 / t. 8, troisième série], p. 25-26. « Art. 966. Loi, 18-25 juillet 1866. Affiches, timbre, tarif », non signé. – Cite un extrait de la loi portant fixation du budget général des dépenses et des recettes ordinaires de l’exercice 1867 portant sur le droit de timbre du papier des affiches.
992 Jav 1867 [t. 92 / t. 8, troisième série], p. 218-219. « Art. 1058. Solution de la régie, 7 mars 1866. Affiches, affiches manuscrites, papier blanc », non signé. – Cite l’extrait de la loi qui stipule que les contribuables peuvent employer du papier blanc pour les affiches manuscrites : « La défense de se servir de papier blanc ne concerne, en effet, que les affiches imprimées » (p. 218).
993 Jav 1869 [t. 94 / t. 10, troisième série], p. 341-342. « Art. 1527. Trib. comm. de la Seine, 20 novembre 1868. Faillite, imprimeur, brevet, droits de la masse, syndic, autorisation », non signé. – Cite le jugement dans le cas de Heurty, syndic de la faillite Beaulé, contre Beaulé : « Le brevet d’un imprimeur, qui a été déclaré en faillite, constitue un élément de son actif au profit de la masse de ses créanciers ; en conséquence, le syndic de la faillite peut être autorisé à disposer du brevet, sous l’agrément de l’administration » (p. 341).
994 Jav 1870 [t. 95/t. 11, troisième série], p. 409-410. « Art. 1802. Dijon (1re ch.), 3 mars 1869. Action en justice, Société des auteurs et éditeurs de musique, dommages-intérêts, maire », non signé. – Cite le jugement dans le cas de la Société des auteurs et éditeurs de musique contre le maire de Dijon : « L’action en dommages-intérêts de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique sans le consentement de laquelle des œuvres musicales ont été exécutées dans un concert donné sous le patronage de l’administration municipale au profit des pauvres d’une ville, et organisé par une commission spéciale dont les membres ont été désignés par le maire, ne doit être dirigée ni contre ces membres, ni contre le bureau de bienfaisance, mais contre le maire lui-même » (p. 409).
995 Jav 1871 [t. 96 / t. 12, troisième série], p. 107-108. « Art. 1857. Arrêté du 1er juillet 1871. Annonces judiciaires et légales, département de la Seine », non signé. – Cite l’arrêté du préfet de la Seine désignant les journaux dans lesquels devront être insérées, pour ce département, jusqu’à la fin de l’année 1871, les annonces judiciaires et légales : le Journal général d’Affiches, dit Petites-Affiches, La Gazette des tribunaux, Le Droit, et Les Affiches Parisiennes.
996 Jav 1871 [t. 96 / t. 12, troisième série], p. 186-188. « Art. 1887. Proposition de loi. Annonces judiciaires et légales, journaux, désignation, prix d’impression », non signé. – Cite la proposition de loi relative aux annonces judiciaires et légales, selon laquelle « les conseils généraux, sur les présentations des conseils d’arrondissements, désigneront, chaque année, dans leur session d’août, pour chaque arrondissement, le journal ou les journaux dans lesquels devront être insérées les annonces judiciaires exigées par les lois pour la validité ou la publicité des procédures et des contrats » (p. 187-188).
997 Jav 1873 [t. 98 / t. 14, troisième série], p. 297-298. « Questions », non signé. – Réponse affirmative à la question suivante : « La caution judicatum soliv peut-elle être exigée d’un étranger qui a obtenu en France, avant le décret du 10 sept. 1870, relatif à la liberté de l’imprimerie et de la librairie, un brevet d’imprimeur, et qui n’a pas cessé depuis d’y exercer cette profession ? » (p. 297).
998 Jav 1873 [t. 98 / t. 14, troisième série], p. 343-345. « Jurisprudence », signé G. Dutruc. – Examine le cas de Wiedmann contre la ville de Gex concernant l’obtention en France d’un brevet d’imprimeur avant le décret du 10 septembre 1870 relatif à la liberté de l’imprimerie et de la librairie.
999 titre : Le Journal des connaissances utiles indiquant à tous les hommes qui savent lire : leurs devoirs comme citoyen, père de famille, juré, garde national. Leurs droits comme contribuable, électeur communal, conseiller municipal, électeur et éligible. Leurs intérêts comme consommateur, propriétaire, fermier, fabricant et commerçant (octobre 1831)
1000Le sous-titre varie : Journal des connaissances utiles. Économie politique. Agriculture. Arts utiles. Inventions. Feuille littéraire : lectures du soir. Chronique du commerce, des tribunaux, des modes et des théâtres, cours raisonné des fonds publics et des actions industrielles (1832) ; Journal des connaissances utiles. Dictionnaire mensuel et progressif. Répertoire usuel de tous les faits utiles, économiques et nouveaux, intéressant directement l’éducation de l’enfance, la morale et le bien-être des familles, l’économie usuelle ; l’exercice et le progrès de toutes les professions sociales ; l’exécution des lois par l’accomplissement des devoirs et des droits qu’elles prescrivent (1836) ; Journal des connaissances utiles. Répertoire mensuel et progressif de tous les faits utiles, économique et nouveaux, guide du consommateur, annonces critiques et raisonnées des produits de l’industrie (1838)
1001 adresse : rue des Moulins, n° 18, Paris (1831-) ; rue Saint-Georges, n° 11, Paris (1836-) ; rue Neuve-des-Petits-Champs, 50, Paris (1838-)
1002 imprimeur : Imprimerie de Lachevardière, rue du Colombier, 30, à Paris (1831-1832) ; Imprimerie d’Auguste Desrez, rue Lemercier, 24, Batignolles-Monceaux (1832, 1838) ; Imprimerie de E. Duverger, rue de Verneuil, 4 (1836). Note à la fin du numéro de février 1832 : « Exécution typographique. Le dernier numéro de l’année 1831, imprimé par M. Selligue, composé de 32 pages contenait 66,000 lettres. Le numéro du 1er janvier 1832, imprimé avec les caractères et les presses du journal Le Themps, même nombre de pages, contenait 107,000 lettres. Le numéro de ce jour imprimé avec des caractères fondus de telle façon qu’ils prennent moins d’espace sans être plus fins, et sans fatiguer davantage l’attention, contient dans le même espace 80 lettres à la ligne, 56 lignes à la page, produisant, multipliées par 32… 143,000 lettres. Deux livraisons coûtant ensemble 65 centimes (treize sous), équivalent ainsi à un volume in-8°, composé de 400 pages. Les 12 livraisons formant une année se trouveront donc contenir pour quatre francs la matière de six volumes in-8°, ordinairement cotés 6 à 7 fr., ensemble 36 à 42 francs, sans les frais de transport, qui, pour 6 volumes de 25 feuilles chacun, coûteraient seulement de prix d’envoi par la poste 7 fr. 50 c. » La couverture du volume de mai-juin 1832 porte la note suivante : « Cette feuille, contenant 32 pages, a été imprimée, d’un seul coup, sur une des presses mécaniques à vapeur de Lachevardière, rue du Colombier, 30, à Paris. »
1003 dates de publication : octobre 1831-1848 ; mensuel. La revue a fait l’objet de nombreuses réimpressions.
1004numéros dépouillés : octobre 1831 - décembre 1832 ; 1834 ; 1836 ; 1838
1005 directeur : Émile de Girardin (1831-1837) ; Auguste Desrez (1837-1838)
1006 orientation : calquée sur la Society for the Diffusion of Useful Knowledge de Londres, la Société nationale pour l’émancipation intellectuelle publiait le Journal des connaissances utiles, « dont le bas prix doit résoudre le problème de l’éducation morale, politique, agricole et industrielle du peuple des villes et des campagnes » en France (prospectus, octobre 1831). « Le Journal des connaissances utiles est une œuvre toute de propagation, faite dans le seul but d’améliorer le bien-être général des classes pauvres ; chaque lecteur de plus que compte le journal est un membre correspondant acquis à la Société nationale pour l’émancipation intellectuelle. Que tous les lecteurs la secondent donc dans la tâche qu’elle a entreprise » (ibid.). La liste des membres fondateurs de 1831 compte plusieurs pairs de France.
1007 chroniques : extraits et applications des lois ; administration municipale ; économie politique et sociale ; agriculture et économie rurale ; industrie et manufactures ; médecine pratique ; économie domestique ; institutions utiles ; enseignement politique ; éducation ; arts et métiers, industrie et commerce
1008 illustrations : les articles techniques sont illustrés de nombreuses figures. Dans la série des biographies mensuelles, « Galerie des hommes utiles », à partir de janvier 1834, chaque article est accompagné d’un portrait.
1009 principaux collaborateurs : Émile de Gérardin, Émile Pereire, Alphonse de Lamartine, Malepeyre, P.-A. Masson-Four, Duvergier, comte de Lasteyrie, baron de Gerando, E. Boutmy, B. Laroche, Brongniart, comte Français ; Cossé, Colombat, Ollion (médecins)
1010 abonnement : « Prix, franc de port pour toute la France, par an, quatre francs. Pour l’étranger, un franc de plus. 32 pages par mois. – 400 pages par année. Imprimé à 100,000 exemplaires. On souscrit, à Paris, aux bureaux de la Société nationale pour l’émancipation intellectuelle, rue des Moulins, n° 20. Dans les départemens, chez les libraires correspondans choisis par la Société […]. Pour Alger, la Méditerranée et le Département du Var, à Toulon et à Alger, Maison Bellue » (octobre 1831). La couverture du premier numéro porte la liste des libraires-correspondants en France. En 1836, l’abonnement d’un an coûte six francs, toujours pour une livraison de 32 pages par mois.
1011 notes : la revue a également paru en version allemande, intitulée Journal für gemeinnützige Kentnisse. Le volume de 1832 dépouillé ici est une réimpression qui porte la date de 1841.
1012 JCU novembre 1831, p. 45-46. « Industrie et Manufactures. Progrès les plus notables de l’industrie française depuis 1791 jusqu’à 1831 », non signé. – Sur une liste de 48 développements considérés importants pour l’époque, plusieurs concernent l’imprimerie, dont la « fabrication du papier d’une longueur indéterminée, par des procédés mécaniques », l’« introduction et perfectionnement de la lithographie », l’« importation et perfectionnement des presses d’imprimerie en fonte, dites Stanhope, et des rouleaux en remplacement des balles [d’encrage] », la « fabrication des crayons de toute espèce », l’« importation et perfectionnement d’une machine d’imprimerie qui fournit les feuilles imprimées de deux côtés à la fois », et la « fabrication de papier avec du bois » (p. 45-46).
1013 JCU février 1832, p. 59. « Arts et métiers, industrie et commerce. Fabrication des papiers », non signé. – Court article sur la fabrication du papier : « On a déjà essayé l’emploi d’un grand nombre de substances pour la fabrication du papier, et cependant un très petit nombre d’entre elles sont employées dans l’art de la papeterie. M. Rozet a présenté des papiers faits avec l’aubier du charme, du frêne, de l’orme, etc., ainsi que des cartons fabriqués avec les mêmes matières premières. Ses procédés sont simples et économiques ; ils consistent en une macération dans de l’eau de chaux ou dans des dissolutions alcalines, puis en un pilage ou un broyage parfait, enfin en un blanchîment répété autant de fois que cela paraît nécessaire. La société, à laquelle ces essais sont soumis, se prononcera bientôt sur la nature et l’utilité de ces papiers dont les échantillons offrent toutefois des qualités particulières et remarquables » (p. 59).
1014 JCU janvier 1834, p. 5-6. « Législation et jurisprudence. Notions générales de législation, d’administration et de jurisprudence, dont la connaissance est journellement utile aux citoyens français de quelque profession, état, ou condition qu’ils soient », signé comte Roy. – Brève mention d’une des conditions touchant au colportage : « imprimerie, librairie et journaux. – Le colporteur d’un écrit imprimé, auquel le commissaire de police a refusé son visa, peut le distribuer sans être réputé en contravention à la loi du 10 décembre 1830 (22 novembre 1833). »
1015 JCU février 1834, p. 48. « Économie industrielle. Arts et métiers. Assembleurs, Brocheurs. Machine à assembler », signé Paulin Desormeaux. – Description de l’invention par MM. Gallay et Hy d’une « machine ingénieuse qui accélère beaucoup le travail de l’assemblage et le rend aussi moins fatigant pour l’ouvrier », par un système de deux palettes horizontales sur lesquelles on place le tirage d’une feuille. « Au moyen de cette disposition en dévidoir, on épargne le poids considérable et la perte inutile de matière qui résulterait de l’emploi d’une table ronde massive » (p. 48).
1016 JCU mai 1834, p. 132-140. « Économie industrielle. Exposition des produits de l’industrie française. 2e article. – Par un membre du Jury d’examen », signé B… – Est-ce que l’exposition serait au-dessous de la réputation des lithographes français ? « La lithographie a envoyé fort peu de chose. Quelques progrès qu’on ait signalés dans cette merveilleuse industrie, aujourd’hui plus avancée en France qu’en aucun lieu du monde, il y a eu un temps d’arrêt dont il sera facile de juger à la prochaine exposition » (p. 133). La reliure n’a pas soutenu sa réputation à l’exposition : « Les malheurs dont la librairie a été atteinte ont dû rejaillir sur l’art du relieur, et l’effroyable quantité de mauvais petits livres et de méchants petits romans dont nous sommes inondés n’est pas ce qui peut contribuer à le relever. […] Les petits livres et les petits journaux ont opéré une véritable révolution dans le commerce des produits de la pensée. La science n’est plus aujourd’hui inféodée à quelques hommes ; elle tend à se répandre, à féconder toutes les intelligences ; et, au lieu de couler dans les gros livres comme un fleuve, elle se divise en une infinité de canaux d’irrigation, c’est-à-dire de petites brochures qu’on fera moins relier mais qu’on lira davantage. […] À tout prendre, nous devons peut-être nous féliciter de cette décadence de l’art du relieur, si elle est un symptôme des progrès de l’instruction générale » (p. 135).
1017 JCU décembre 1834, p. 287-295. « De l’influence exercée par le Journal des Connaissances utiles, sur le progrès des idées, de l’instruction et des mœurs en France et de quelques vues particulières sur la Presse périodique et le Commerce de la Librairie », signé Émile de Girardin. – Long article sur l’importance de la nouvelle presse périodique auprès des classes populaires, avec citations de lettres de Guizot et de Benjamin Constant. « Les journaux, selon ce dernier, doivent être le livre de ceux qui n’en ont pas » (p. 287). Retrace le développement de la presse à bon marché et le rôle du Journal, et transcrit le projet de loi sur la presse périodique présenté en novembre 1830 au duc de Broglie, rapporteur de la commission de la Chambre des pairs, par Émile de Girardin. Il évoque ensuite les attaques contre le Journal par la Revue de Paris, produit d’une « littérature étiolée et qui sent qu’elle est frappée de mort par la littérature populaire qui se fait jour » (p. 293). Brosse le portrait du jeune journaliste contemporain qui s’adonne à cette « littérature parisienne ». Examine les implications industrielles et sociales de la publicité dans la presse populaire en France et en Angleterre, chiffres à l’appui. Et de conclure : « La presse populaire, on peut le dire, a déjà pris rang d’industrie ; elle tend à devenir une branche importante de revenu public ; elle est un incontestable et incalculable progrès ; car en même temps qu’elle est un puissant moyen de diffusion des connaissances utiles et des notions variées, un actif stimulant de l’intelligence et de la mémoire, – le principe de son existence – le bon marché par le grand nombre agit sur tous les esprits et tend à s’introduire dans toutes les industries, dans la forme gouvernementale et l’administration publique » (p. 295).
1018 JCU février 1836, p. 49. « Répertoire professionnel. I. Agriculture. – II. Arts libéraux. – III. Commerce. […] Imprimeurs-lithographes : Conservation des dessins sur pierre », non signé. – Court article sur le procédé utilisé par M. Lemercier, imprimeur lithographe de Paris, par lequel on peut conserver les dessins sur pierre lithographique : « Des pierres couvertes de cette composition et exposées à l’humidité des caves et des cours, ont fourni, après plusieurs mois de séjour dans ces différents lieux, des épreuves qui ne laissaient rien à désirer soit pour la netteté du dessin, soit pour la conservation des traits les plus délicats » (p. 49).
1019 JCU mai 1836, [16 p.]. [Prospectus pour le Panthéon littéraire], non signé. – Long prospectus pour le projet de Girardin, qui sollicite des souscripteurs actionnaires. Pour la somme de 1000 francs, l’actionnaire recevra 100 volumes au choix sur une liste de 150 titres publiés ou sous presse. La portée commerciale et littéraire du Panthéon est considérable : « Une réforme si radicale, si avantageuse, conciliée avec un luxe remarquable d’impression, avec un caractère d’une grande lisibilité, avec une correction des textes supérieure à celle des éditions précédentes, ne permet point de douter qu’en dix années la collection du Panthéon Littéraire ne s’écoule à 13,000 exemplaires au moins, nombre qui assure le partage entre les actionnaires d’une somme de un million sept cent cinquante mille francs » (p. 2). On joint l’acte de la société du « Panthéon littéraire, collection universelle des chefs-d’œuvre de l’esprit humain, 100 volumes in-4 jésus vélin, coûtant francs : 1,000, imprimés en gros caractères, et renfermant la matière de mille volumes formant une bibliothèque complète, rare et choisie, valant plus de 7,000 francs ; dix francs le volume in-4, de 800 pages. Ce qui, de fait, réduit à un fr. environ les volumes ordinaires de 25 feuilles du prix de 7 francs 50 cent. » (p. 5). On trouve également un extrait de l’introduction générale de la collection par J.-A.-C. Buchon (p. 10-14), ainsi qu’une liste des volumes publiés ou sous presse (p. 15).
1020 JCU septembre 1836, p. 208. « Répertoire professionnel. I. Agriculture. – II. Arts libéraux. – III. Commerce. […] Papier (fabricans de) », non signé. – M.R. Mallet s’est livré à des investigations sur la tourbe comme matière première : « Les échantillons de tourbe qu’on destine au blanchîment pour en faire du papier, sont ramollis dans l’eau froide, jusqu’à ce que par l’agitation les fibres se séparent ; celles-ci sont mises en digestion dans une solution froide très étendue de potasse et de soude caustique ; puis, après avoir été séparée par la pression, plongée pendant quelque temps dans une solution étendue d’acide sulfurique, la fibre est de nouveau séparée de la dissolution acide par la pression, et mise à digérer dans une solution de chlorure de chaux ; après l’avoir retirée de la liqueur et bien lavée, elle est propre à la fabrication. – Sans l’opération du blanchîment, cette fibre donne un excellent carton » (p. 208).
1021 JCU novembre 1836, p. 266. « Répertoire domestique. I. Éducation de l’enfance. II. Morale et bien-être des familles. – III. Économie usuelle. […] Nouveaux crayons », non signé. – M. Fichtemberg, de Cologne, rue des Bernardins, n° 31, à Paris, s’est proposé d’importer en France l’industrie de la fabrication des crayons par des procédés perfectionnés. « La pâte des crayons de M.F. est douce et égale, très vigoureuse de ton, sans cesser d’être ferme, conservant bien la pointe, et permettant d’attaquer vivement les tons sans craindre de la casser » (p. 266).
1022 JCU novembre 1836, [n.p.] « Découverte intéressant la morale publique, l’existence des familles et les relations commerciales. Papier de sûreté destiné à rendre impossibles les faux en écriture, inventé par M. Mozard, rue Vivienne, 3 » – Publicité pour un nouveau papier qui « ne coûte pas plus cher que le papier ordinaire » et qui « a la propriété de changer de couleur par n’importe quels réactifs qui peuvent être employés pour détruire l’écriture » : « Il décèle ainsi la moindre tentative de falsification, et indique de quels moyens le faussaire a voulu se servir pour commettre son crime ».
1023 JCU février 1838, p. 41-42. « Commerce, manufactures, arts et métiers. Procédé perfectionné pour obtenir des copies d’impressions, dessins, gravures, etc. », signé B. – Décrit en détail le processus : recouvrir un dessin d’une poudre qu’on humecte et qui est capable d’absorber l’humidité des caractères ou des traits tracés. Le papier est placé dessus, et on le passe sous la presse.
1024 JCU février 1838, p. 42. « Commerce, manufactures, arts et métiers. Méthode de M. Rémond pour encoller le papier de la Chine », signé B. – Décrit en détail la préparation de la pâte, le découpage des feuilles.
1025 JCU février 1838, p. 62-64. « Annonces critiques et raisonnées de l’industrie. Guide du producteur et du consommateur. […] Sur l’encrier siphoïdique (1), son but et ses avantages », non signé. – Jusqu’alors, les encriers avaient le désavantage de laisser se dilater l’encre par une température élevée. L’encrier siphoïdique (illustré dans l’article) assure des encres parfaitement fluides : « Quand on songe, par exemple, que le siphoïde grand modèle contient 1/8e du litre, que ce 1/8e, du prix de 25 à 30 centimes, peut durer huit mois, même en écrivant tous les jours, n’est-on pas naturellement amené à calculer quelle serait pour Paris seulement la réduction que l’on obtiendrait sur les 426,000 litres d’encre absorbés annuellement ? » (p. 63). On mentionne en note l’existence d’une « imitation anglaise » de l’encrier, qui laisse déborder l’encre aussitôt que la température est élevée.
1026 JCU décembre 1838, p. 369. « Commerce, manufactures, arts et métiers. […] Moyen d’empêcher le décalquage de l’impression sur pierres lithographiques », non signé. – Non contents de réimprimer les revues et les journaux français, les Belges arrivent à produire des impressions d’une qualité suffisante par le moyen du décalquage sur pierre. Pour empêcher la contrefaçon, les imprimeurs français n’ont qu’à tremper le papier sur lequel ils impriment leurs journaux dans une solution de sulfate d’alumine, qui gâte les pierres lithographiques. Le décalquage des gravures n’a pas lieu en Belgique ni en Angleterre « car si le cuivre est fort chaud quand on le charge d’encre, l’huile s’évapore et se carbonise de manière à ne plus pouvoir se ramollir pour s’attacher à la pierre ». Il faudrait par conséquent s’entendre avec l’imprimeur de Paris pour avoir une épreuve tirée à l’encre grasse. « Il pourrait arriver alors qu’une gravure de prix parût à Bruxelles, à Londres, à Berlin, avant que l’original fût mis en vente chez l’éditeur. Une seule épreuve égarée peut aujourd’hui ruiner la plus belle spéculation fondée sur la gravure sur cuivre » (p. 369).
1027 JCU décembre 1838, p. 369-370. « Commerce, manufactures, arts et métiers. […] Papier inaltérable », non signé. – Prix de 36,000 francs proposé par le gouvernement. – Le ministre des Finances propose cette récompense pour le développement d’« un papier propre à empêcher le lavage frauduleux du papier timbré et les falsifications dans les écritures publiques ou privées » avant le 1er octobre 1839 (p. 369). « Les papiers qui seront présentés […] devront, par les propriétés qui leur seront inhérentes, empêcher le lavage partiel ou total des écritures dans toutes les parties de l’un et de l’autre côté, recto et verso, de chaque feuille ; ils devront porter ou du moins être susceptibles de recevoir une marque qui leur donne un caractère public et légal » (p. 369-370).
1028 titre : Journal des demoiselles
1029 adresse : Paris, au Bureau du journal, Boulevard des Italiens, 1
1030 imprimeur : Imprimerie de Ve Dondey-Dupré
1031 dates de publication : février 1833-1922 ; mensuel
1032 numéros dépouillés : 1844
1033 directeur : Jeanne-Justine Fouqueau de Pussy
1034 orientation : éducation des jeunes filles
1035 chroniques : revue littéraire, littérature étrangère, éducation et instruction, revue des théâtres, beaux-arts, modes
1036 illustrations : planches hors texte (dont certaines gravées par l’atelier Thompson, imprimées par Lemercier) – patrons de couture et de broderie sur papier jaune, chansons et musique
1037 principaux collaborateurs : Mme J. J. Fouqueau de Pussy, Henri Nicolle, Aymar de La Perrière, Alida de Savignac
1038 Abonnement : non indiqué
1039 titre : Journal des femmes
1040 adresse : 44, rue Laffitte, Paris
1041 imprimeur : Paul Renouard, rue Garancière, 5, Paris
1042 dates de publication : 1840-1851 ; mensuel
1043 numéros dépouillés : novembre 1841 - octobre 1842
1044 directeur : Chouquet (novembre 1841 - mars 1842) ; ensuite Juliette Lormeau
1045 orientation : revue pour femmes qui vise une clientèle essentiellement bourgeoise
1046 chroniques : Nouvelles ; biographies ; Modes ; Chronique des théâtres ; Revue poétique ; Causeries ; Salon
1047 illustrations : au début de chaque numéro, une gravure hors texte illustre un des contes figurant dans le numéro. Le Journal fournit également chaque mois une gravure de mode et un patron de broderie, de couture, etc.
1048 principaux collaborateurs : Léon Gozlan, Eugénie Foa, Amédée Pichot, Lord Ellis, Mlle Leroyer de Chantepie, Xavier de Maistre, Louise Colet, Juliette Lormeau, Léon de Varley, Paul Descubes de Lascaux, Henri Burat de Gurgy, Paul Payne
1049 abonnement : dans une publicité insérée dans le numéro du 15 mai 1842 de La France littéraire, on indique les prix suivants pour le Journal des femmes : Paris, 6 mois, 7 fr. ; un an, 12 fr. ; départements, 6 mois, 8 fr. ; un an, 14 fr. ; étranger, 6 mois, 9 fr. ; un an, 16 fr. En octobre 1842, on annonce la collection du Journal pour étrennes : « L’année entière, reliée en un beau volume : 16 fr. ; brochée, 15 fr. » (p. 479).
1050 JF janvier 1842, p. 45-46. « Beaux-Arts », non signé. – Sur les nouvelles publications les plus recherchées : « Les Keepsakes ornent aujourd’hui tous les salons. Ils remplacent les albums originaux pour les personnes qui ne peuvent mettre à contribution le crayon et le pinceau d’un cercle intime d’artistes ou consacrer beaucoup d’argent à ces charmantes fantaisies. Déjà les aquarelles, signées de célébrités, se couvrent d’or, et le goût qui se perfectionne, le luxe qui croît sans cesse, rendent les originaux de plus en plus inabordables. Fort heureusement la gravure est là pour multiplier les chefs-d’œuvre du pinceau comme l’imprimerie multiplie ceux de l’esprit. Les éditions pittoresques, les publications illustrées se succèdent avec rapidité, avec un succès constant parce qu’elles répondent aux besoins de notre vie élégante, éclairée. Nous citerons au premier rang les magnifiques Keepsakes, publiés par la maison Fisher qui exerce à Paris le monopole de la gravure anglaise. […] Le seul reproche que l’on puisse adresser aux artistes anglais c’est l’excès même du fini » (p. 46).
1051 JF juillet 1842, p. 353-361. « Nouvelle Bibliothèque bleue, ou Légendes populaires de la France », signé A. Ballet de Viriville. – À propos de la publication récente d’un recueil de contes (Paris, Comptoir des Imprimeurs-unis, 1842). La « classe éclairée » contemporaine préfère les « romans du jour […], littérature ardente et souvent insensée », ainsi que le « vélin soyeux des publications de luxe » aux contes de fées (p. 354). Le peuple cependant garde encore ses lectures d’antan : « Aujourd’hui, comme il y a deux siècles, la presse multiplie encore à bon marché pour lui ces livrets, objets de ses constantes sympathies, qu’il lit et sait par cœur depuis deux cents ans, et que, bien des siècles encore par delà l’invention de l’imprimerie, il savait déjà et se transmettait de bouche en bouche [sic] » (p. 354).
1052 titre : Journal des jeunes personnes
1053 adresse : Au bureau du Journal, Rue du Dragon, 30 ; rue Cassette, 13 (1839) ; rue Férou, 15 (1847)
1054 imprimeur : Imprimerie de E. Duverger, rue de Verneuil, 4 ; Imprimerie de Beau, à Saint-Germain-en-Laye (1850)
1055 dates de publication : mars 1833-1897 ; mensuel
1056 numéros dépouillés : mars 1833 - décembre 1840 ; 1845 ; 1847 ; 1850
1057 directeur : à partir de 1845 : « sous la direction morale et littéraire de Mlle S. Ulliac Trémadeure »
1058 orientation : éducation des jeunes filles
1059 chroniques : littérature, biographies, histoire, anecdotes, quelques chroniques scientifiques, récits de voyage, travaux d’aiguille, musique, économie domestique
1060 illustrations : patrons de broderie, partitions musicales
1061 principaux collaborateurs : Jules de Saint-Félix, Madame de Bawr, Sophie Gay, Émile Deschamps, Amédée Pichot, Xavier Marmier, Horace de Viel-Castel, Louise Colet, Mlle S. Ulliac Trémadeure
1062 abonnement : non indiqué
1063 JJP novembre 1836, p. 335-339. « Émilie ou la jeune fille auteur », extrait du roman de mademoiselle Ulliac Trémadeure. – On a offert à Émilie la possibilité de devenir auteur et traductrice. Son directeur de conscience, l’abbé Desmousseaux, est consulté sur la question. Il peint les pièges qui attendent une jeune fille embrassant le métier d’écrivain, notamment celui de céder à la vanité. Mais il reconnaît également que « la mission de l’écrivain est une mission sainte, et qu’il doit faire un saint usage du don de la parole qui lui a été accordé » (p. 336). Il recommande donc à la jeune fille d’accepter l’offre qui lui a été faite, sous réserve de beaucoup prier : « Demandez à Dieu et non pas au monde des inspirations ; marchez d’un pas ferme dans la seule voie qui soit vraie, celle d’une religion sainte et de la morale évangélique. Si les applaudissements de la foule vous manquent, sachez vous contenter de la certitude de n’avoir jamais écrit une ligne, un mot, qui puissent être, pour votre conscience, le sujet d’un reproche » (p. 338).
1064JJP juillet 1839, p. 222. « Revue », non signé. – « Depuis longtemps on se demandait pourquoi, dans le nombre d’ouvrages illustrés que chaque jour voit paraître, le prince des classiques français ne brillait pas encore. Boileau paraissait tombé dans l’oubli des éditeurs de beaux livres ; mais enfin voilà qu’une édition digne de ce grand poëte, une des plus pures gloires du grand siècle, est annoncée, et ce que nous en avons vu ne laisse rien désirer sous le rapport des dessins, des gravures, du papier et de l’impression. Cette édition des Œuvres complètes de Boileau méritera de figurer à côté des brillantes éditions des autres classiques français. »
1065 JJP décembre 1839, p. 379-381. « Revue », non signé. – « Deux mois, vous disions-nous naguère, mesdemoiselles, deux grands mois nous séparent encore du jour de l’an ; et voilà que la moitié de ces deux grands mois s’est déjà écoulée, et voilà ce jour de l’an si vivement désiré, ce jour de douces émotions, de joies naïves et de charmants enfantillages, tout-à-fait près de nous. Parcourons donc ensemble, si vous le voulez bien, quelques-uns des élégants magasins qui, à cette époque, rivalisent d’élégance, de luxe et de bon goût, et montons d’abord dans les beaux salons de l’éditeur sans contredit le plus à la mode et qui mérite à tous les titres la vogue dont il jouit, de M. Curmer. Vous admirez sans doute avec ravissement la magnificence et la richesse de ces reliures, la beauté des gravures qui ornent ces publications, qu’on a pu, sans exagération, qualifier de splendides. Quelque jour, peut-être, nous les examinerons toutes en détail avec vous ; il en est une sur laquelle nous désirons fixer aujourd’hui votre attention ; car, outre qu’elle convient à merveille à la circonstance dont nous nous occupons toutes, les unes parce que nous avons à donner, les autres parce que nous sommes sûres de recevoir, on peut dire d’elle qu’on n’a pas encore fait aussi bien, même en Angleterre, ce pays classique des éditions de luxe et qu’il sera difficile de faire mieux. Nous voulons parler de la charmante collection ayant titre [sic] : Les Français peints par eux-mêmes, c’est-à-dire de cette délicieuse suite de portraits et de types dus à l’heureuse association de la plume et du crayon soumis à une inspiration commune, s’expliquant et se faisant valoir mutuellement. Sans aucun doute les quarante-huit articles dont se compose la première série, actuellement terminée, des Français peints par eux-mêmes, n’ont pas tous une égale valeur ; mais il en est un bon nombre qui sont de véritables chefs-d’œuvre, et, ce qui vaut peut-être mieux encore, il serait difficile d’en citer un qui soit tout-à-fait médiocre ; tous se recommandent par des qualités qui leur sont propres. Là où l’on serait tenté de critiquer l’abus de ce style à la mode qui se perd dans des phrases diffuses et péniblement incidentées, on est soudain désarmé par la fidélité des observations. Il en est de même quand on voudrait venir au secours d’un malheureux substantif ballotté au milieu d’une bousculade d’adjectifs que l’on pourrait croire en insurrection, tant ils se ruent avec fureur pour entrer tous à la fois dans une période. Au surplus, laissons cette observation critique sous le voile de la généralité, et exceptons séparément chacun de ces quarante-huit articles de ce qui s’adresserait à une demi-douzaine tout au plus. [Suit la liste des livraisons parues.] […] Voyez quel luxe dans les vignettes, quelle perfection dans les gravures, quelle exactitude dans la plupart des types, dessinés par Gavarni et Henri Monnier, et avouez qu’il est peu de publications aussi piquantes, et que vous seriez bien heureuses si, dans les longues soirées d’hiver, vous pouviez en parcourir tour à tour les élégantes pages. – Faisons maintenant une courte visite au magasin que la foule connaît si bien, devant lequel elle stationne pendant toute l’année avec tant de plaisir, et à la porte duquel elle se presse déjà bien plus compacte et plus ébahie que pendant les onze derniers mois. Vous devinez que nous allons traverser le Palais-Royal, nous diriger vers le passage Véro-Dodat et entrer chez M. Aubert. Ici, je dois en convenir, mon rôle de cicerone est assez difficile à remplir. La profusion des albums, des lithographies, des gravures, des images, les unes noires, les autres artistement coloriées, est telle que je me perds au milieu de ce désordre sans confusion. J’y vois de charmantes scènes de l’enfance à côté des plus piquantes caricatures ; de riches albums tout auprès d’une charge à la plume ou au crayon ; partout une multitude de ravissantes compositions destinées à prendre place dans un porte-feuille ou un appartement. »
1066 JJP janvier 1840, p. 29. « Revue », non signé. – « Voyons maintenant, par une assez brusque transition, ou plutôt sans transition, ces figures fort bien dessinées et non moins bien gravées, ces culs-de-lampe, ces vignettes élégantes qui ornent les quatre brochures déposées sur notre bureau au milieu des livres dont nous avons à vous entretenir ! Ne trouvez-vous pas là quelque trait de ressemblance avec les Français, dont nous nous sommes occupés il y a un mois ! Effectivement, ces ouvrages sont frères, et voici leur filiation. – La librairie anglaise eut la première la pensée de publier des charges parfois comiques, mais souvent aussi par trop grotesques, sur les mœurs et les caractères des Anglais ; cette idée donna naissance à la publication dont le titre est, en français : Les Anglais peints par eux-mêmes ; s’emparant de cette idée, mais la modifiant au point d’en faire un projet tout-à-fait nouveau, sinon pour la forme, du moins pour le fond, M. Curmer fit paraître Les Français par eux-mêmes, et le plus grand succès accueillit sa publication et l’encourage chaque jour. Or, ces livraisons qui viennent de frapper nos regards sont les quatre premières des Belges peints par eux-mêmes. Hâtons-nous de dire qu’ici l’idée de M. Curmer n’a subi aucune modification ; c’est son plan tout entier qui a été adopté, mais qui, du reste, est fort bien exécuté. Texte, dessins, gravures, impression, papier, tout y est digne d’éloges. Les quatre livraisons parues contiennent Le Baes, type tout flamand* ; La Fille de boutique ; Le Représentant, qui correspond à notre député, et Le Marguillier. Nous vous tiendrons au courant de ces publications, Les Français et Les Belges, qui ont, vous le voyez, plus d’un rapport entre elles. » [*Note du texte : « On appelle Baes, en Flandre et en Belgique, celui qui tient un estaminet. »]
1067 JJP juillet 1840, p. 223-224. « Revue », non signé. – « En vous parlant, au mois de décembre dernier, de la collection publiée en ce moment sous ce titre : Les Français peints par eux-mêmes, nous avons cru pouvoir et devoir même faire l’éloge de cette publication dont le premier volume était alors complet. Élégance et correction dans les dessins, observations pleines de finesse, de tact et de goût dans le texte, respect pour la morale et la religion, tout nous semblait se réunir pour appeler sur cet ouvrage l’estime et l’intérêt du public éclairé. Malheureusement la suite n’a pas répondu à ces heureux commencements, et nous sommes obligés de rétracter aujourd’hui ce que nous avons dit au mois de décembre. Il est, en effet, tels articles des Français que nous nous reprocherions toujours d’avoir loués, et l’ouvrage tout entier est tellement devenu une charge, souvent grotesque et presque toujours exagérée, que le goût n’y est pas moins offensé que les bons principes. Oubliez donc, mesdemoiselles, ce que nous vous avons dit il y a six mois, et pardonnez-nous cette recommandation peu méritée en faveur de la franchise de notre désaveu, et en vous rappelant que cette collection n’étant point encore terminée, nous n’avions pu la juger que d’après les livraisons parues. »
1068 JJP septembre 1840, p. 287. « Revue », non signé. – « Depuis qu’on réimprime nos meilleurs auteurs en éditions plus ou moins illustrées, on s’étonnait à bon droit qu’un des chefs-d’œuvre de notre littérature, qu’un livre depuis longtemps devenu classique, et propre, plus que beaucoup d’autres, à fournir des sujets de dessins, n’eût pas encore reçu les honneurs de l’illustration. Nous voulons parler du Télémaque. L’éditeur Bourdin, qui a déjà publié avec un grand succès de belles éditions de quelques-uns de nos bons auteurs, vient enfin de combler la lacune dont on se plaignait. […] Les gravures qui ornent cette magnifique édition du Télémaque nous ont paru dignes d’un tel livre. Exécutées d’après des dessins dus à des noms justement célèbres, elles reproduisent admirablement la pensée des auteurs, et séduisent d’autant plus que depuis longtemps les scènes de l’antiquité classique s’étaient rarement offertes au crayon du dessinateur, ou sous le burin du graveur. »
1069 JJP février 1843, p. 57-59. « Conseils », signé Mme A. de Savignac. – « Voici la saison des bals, des fêtes ; choisir ce temps pour venir dans votre journal vous offrir des conseils, cela ne vous paraît-il pas bien sévère en carnaval ? […] Mais, courage, entrons en matière : que vous conseillerais-je ? De lire tel ou tel ouvrage nouveau ? Non, il m’est plus facile de vous les interdire tous, en commençant par les journaux et leurs étranges feuilletons ; viendront ensuite les romans. De tout temps on a dit aux jeunes personnes, ne lisez pas de romans ; jadis c’était parce que peignant des sentiments trop exaltés, des amours trop parfaites, ils pouvaient dégoûter des joies terrestres du ménage, et pourtant ces beaux rêves d’autrefois ne sont pas ce qu’il y a de plus dangereux. […] Il est donc arrivé que tout en cherchant la vérité, en la trouvant parfois, nos auteurs dépeignent des monstruosités qui ne peuvent être mises sous les yeux de la jeunesse, sans risquer de flétrir en elle cette fine fleur de délicatesse, cette chaste susceptibilité d’où s’exaltent les enthousiasmes généreux, les indignations vertueuses […]. Lisez pour connaître les merveilles de la création, l’histoire des sociétés qui ont précédé la nôtre, les mœurs et les coutumes des habitants des contrées lointaines ; acquérez par l’étude, en quelques années, ce que l’expérience de dix vies humaines ne saurait vous donner. Ne craignez pas, en vous instruisant, de prêter à la moquerie. Ce n’est point la science qui a fait les précieuses d’autrefois et les bas-bleus d’aujourd’hui ; c’est la prétention. »
1070 JJP mars 1847, p. 95-96. « Revue du mois », signé Fernand de Lastoure. – « Le télégraphe électrique est le complément indispensable des chemins de fer, et l’on ne sait réellement plus où s’arrêteront les progrès qu’il fait chaque jour. Nos voisins d’outre-Manche s’imaginaient, il y a quelques mois à peine, avoir dépassé toutes les bornes du puff en publiant cette annonce : “Le pays va être incessamment doté d’une gazette quotidienne qui, rédigée et composée à un point central de Londres, ira s’imprimer à domicile chez tous les abonnés au moyen de fils conducteurs renfermés dans des tuyaux pareils à ceux du gaz. Par l’application d’un nouveau procédé typographique, les lettres se rangeront sous les yeux de l’abonné avec la rapidité de l’éclair. Admirable transmission de la pensée d’un seul, et au même instant, à la pensée de plusieurs ! Moyen aussi prompt que la parole ! Plus de cautionnement, plus de timbre pour les journaux ; plus de porteurs qui les égarent, plus d’entraves d’aucun genre.” »
1071 titre : Journal des travaux de l’Académie de l’industrie française agricole, manufacturière et commerciale
1072Le titre varie : Journal de l’Académie de l’industrie agricole, manufacturière et commerciale (1831) ; Journal des travaux de l’Académie nationale agricole, manufacturière et commerciale (1848-1852) ; Journal des travaux de l’Académie nationale agricole, manufacturière et commerciale et de la Société française de statistique universelle (1852-1892) ; Journal mensuel des travaux de l’Académie nationale agricole, manufacturière et commerciale (1892-1900)
1073 adresse : non indiquée
1074 imprimeur : Imprimerie de Guiraudet et Jouaust, rue Saint-Honoré, n° 315
1075 dates de publication : 1831-1900 ; mensuel
1076 numéros dépouillés : 1834-1836
1077 directeur : César Moreau, directeur général (1830-1841 ?)
1078 orientation : « L’Académie a été fondée le 26 décembre 1830 par M. César Moreau (de Marseille), avec l’autorisation du gouvernement ; elle a compté dès sa fondation, parmi ses membres, des princes souverains, ministres, ambassadeurs, pairs, députés, maréchaux, généraux, magistrats, ingénieurs, agronomes, négociants, manufacturiers, etc., etc., etc.
1079Le but de l’Académie est de recueillir et propager les découvertes, les inventions et les procédés utiles à l’industrie agricole, manufacturière et commerciale de tous les pays du monde » (janvier 1836, p. 51).
1080 chroniques : Conseil d’administration ; Industrie agricole ; Industries manufacturière et commerciale. La revue est composée de rapports adressés à l’Académie dans le domaine de l’agriculture, de l’industrie et du commerce par des membres de l’Académie. Les comités de l’Académie choisissent les articles qui paraîtront dans le Journal et décernent des prix et des médailles d’honneur « jusqu’à la valeur inclusive de deux cents francs ».
1081 illustrations : non illustré
1082 principaux collaborateurs : F. Chatelain, baron Juchereau de Saint-Denys, François Malpeyre, Léopold Malepeyre, César Moreau, Ciriac Moreau, Odolant-Desnos, marquis de Sainte-Croix
1083 abonnement : l’abonnement se fait par cotisation des membres de l’Académie. Selon le Journal de janvier 1836, « l’Académie ayant besoin de toutes ses ressources pour pouvoir accomplir son œuvre, la commission des finances espère qu’une invitation fondée sur un motif aussi grave ne sera pas sans fruit auprès de messieurs les membres, attendu qu’elle doit présenter dans un bref délai son rapport sur la situation financière. Les envois d’argent doivent se faire (franco) soit par un mandat sur la poste, un bon sur le Trésor, ou un billet sur une maison de commerce de Paris, soit par la voie des messageries ou diligences ».
1084 notes : en 1834-1836, le Journal est imprimé à 3 000 exemplaires.
1085 JTA mai 1834, p. 71-74. « Observations sur les papeteries, librairies et lithographies, considérées sous les rapports industriels et commerciaux », signé Baron Juchereau de Saint-Denis. – Histoire de la fabrication du papier depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne. Évoque la supériorité de la France sur l’Angleterre dans le domaine. Chiffres sur l’importation et l’exportation du papier entre la France et l’Angleterre, avec des remarques sur les impôts anglais : « On voit par là que cette branche spéciale d’industrie est plus considérable en France que dans les Iles-Britanniques. Ce résultat ne peut être attribué qu’à la liberté dont jouissent les papeteries françaises et à l’avantage de n’être grevées d’aucune espèce de droit. » Considérations sur les droits d’auteur en France et en Angleterre et sur les lois sur la librairie dans les deux pays, avec statistiques à l’appui. Sur l’extension du commerce des livres en Allemagne. Chiffres sur l’importation et l’exportation des gravures et lithographies en France.
1086 JTA juillet 1834, p. 111. « Fabrication du papier chinois d’après la traduction anglaise de l’ouvrage chinois intitulé Pun-Tsaou-Kang-Mou », signé Eustache Juchereau de Saint-Denys. – Courte histoire de la fabrication du papier en Chine, des débuts jusqu’aux temps modernes.
1087 JTA novembre 1834, p. 175-176. « Exposition publique de l’industrie de 1834. Suite du rapport de la Commission de l’examen des produits nationaux. Titre 1er. Chapitre XI. Typographie. Calcographie. Lithographie. Reliure », signé M.F. Chatelain et Ciriac Moreau. – Les rapporteurs passent en revue les maisons de typographie françaises (Didot, Crapelet, Panckoucke, Éverat, Marcelin-Legrand, Rignoux, Lœuillet, Lombardat, Dallut, Abel Goujon, Théotime Lefebvre, Léger, Achille Allier et Desrosiers de Moulins), en mettant en valeur leurs talents particuliers : « Parmi les typographes de l’exposition de 1834, les uns ont songé avant tout aux progrès de l’art, les autres aux progrès des lumières. Les premiers ont exécuté des chefs-d’œuvre, les derniers ont fait des éditions à bon marché. Tous ont bien compris leur époque : car, s’il faut de beaux livres pour les amateurs, il faut des livres économiques pour les fortunes médiocres » (p. 175). Remarques sur les dernières inventions dans le domaine de la chalcographie, dont les gravures de musique de la maison Duverger et la gravure sur bois de John Thompson. En somme, « l’art de la gravure sur bois a fait d’immenses progrès en France depuis quelques années, et nous n’avons plus rien à envier à l’Angleterre en ce genre, où elle excelle depuis longtemps » (p. 176). Les progrès dans la lithographie sont dus en grande partie à la maison parisienne Engelmann. La reliure est, depuis 1827, « restée à peu près stationnaire ».
1088 JTA décembre 1834, p. 204. « Exposition publique de l’industrie de 1834. Suite du rapport de la Commission chargée de l’examen des produits nationaux (1). Titre II. Chapitre V. Mécanisme et instruments divers. […] Machines à papier », signé François Malpeyre. – La machine de M. Favreau, de Paris, produit « des papiers de qualité supérieure, vergés par voie continue et sans envers » (p. 204). M. Philippe a exposé une machine à papier continu, qui produit des papiers de toute longueur sur une largeur de 5 et 6 pieds. Ses cylindres, remontés d’après de nouvelles découvertes, peuvent lisser en même temps le papier des côtés, et ce papier, par une autre addition à la machine, sort coupé dans les dimensions voulues, « comme cela se pratique maintenant en Angleterre » (p. 204).
1089 JTA janvier 1835, p. 223. « Exposition publique de l’industrie de 1834. Suite du rapport de la Commission chargée de l’examen des produits nationaux (1). Titre III. Chapitre VIII. Papeterie », signé M. Cailleau et M.F. Chatelain. – Depuis la dernière exposition en 1827, l’art de fabriquer le papier a connu « une amélioration manifeste ». Les auteurs citent en particulier les établissements de MM. Canson et Montgolfier, de M. Delatouche, de MM. Chaput et Luigla, de MM. Blanchet frères et Kléber, qui « placent la fabrique française, dans ce genre de travail, à un très haut degré ». Ils constatent également la « supériorité marquée » des papiers à lettres, de fantaisie et de papiers glacés exposés par MM. Lacroix frères et Bazin. Et de conclure : « Maintenant, ce à quoi il faut s’appliquer, c’est à rendre le papier un peu moins cher qu’il ne l’est encore à l’heure où nous écrivons ces lignes » (p. 223).
1090 JTA octobre 1835, p. 351. « Variétés industrielles. 321. Appareil Lanet pour imprimer promptement l’écriture », non signé. – Édouard Lanet, de Bordeaux, vient d’inventer et de breveter un appareil d’impression de l’écriture, qui permet d’« obtenir instantanément une ou plusieurs expéditions de l’écrit, en se servant des papiers en usage, en ne mouillant ni original ni papier de copie, en opérant au verso comme au recto, et sur registre comme sur feuille volante ». L’appareil est d’une grande simplicité et « à la portée de toutes les intelligences » (p. 351).
1091 JTA juin 1836, p. 489-491. « Rapport fait au comité des arts et manufactures sur les papiers marbrés et crayons de M. Fichtenberg », signé François Malpeyre. – Description de la fabrication des papiers marbrés en France, jusqu’à ce jour inférieurs aux papiers marbrés fabriqués en Allemagne. M. Fichtenberg cependant a inventé un processus à la graine de psyllium qui donne à ses papiers « le plus haut degré d’éclat et de souplesse ». Soumis à diverses épreuves, ces papiers ont été trouvés supérieurs « à tous ceux qu’on trouve dans le commerce, et qui sont fabriqués en France et à l’étranger » (p. 490). Détails sur la fabrication de crayons durs colorés, à laquelle M. Fichtenberg a également apporté des améliorations. Il est parvenu « à livrer au commerce à des prix très modérés, en qualités extrêmement variées, et propres à tous les besoins » des crayons d’une haute qualité, capables d’affranchir la France « du petit tribut que nous payons encore à l’Allemagne pour les crayons colorés » (p. 490). Le comité a décerné une médaille d’argent à M. Fichtenberg lors de la séance annuelle de l’Académie du 2 juin 1836.
1092JTA juin 1836, p. 491-493. « Rapport fait au comité des arts et manufactures sur l’appareil promptcopiste de M. Édouard Lanet, membre de l’Académie des Sciences de Bordeaux », signé F. Chatelain. – Rapport de la commission de l’Académie qui a assisté à une démonstration de l’appareil Lanet décrit dans un article d’octobre 1835 (supra). La commission conclut son rapport en affirmant que l’appareil Lanet est « une des inventions destinées à rendre le plus de service au monde agricole, commercial, manufacturier et intellectuel ». Pour cette raison, le comité propose qu’une médaille d’honneur soit accordée à M. Lanet dans la prochaine séance de l’Académie. Suit une description du fonctionnement de l’appareil qui, selon le comité, va remplacer le procédé imaginé par l’ingénieur anglais Watt. Le comité conclut ainsi : « L’importance de cette invention consiste surtout en ce qu’elle est destinée à fournir des ressources journalières pour les travaux d’écriture à la généralité des hommes de commerce, de loi, de bureaux et d’administrations : ses autres applications la rendront aussi utile aux hommes de lettres, de sciences et d’arts » (p. 491).
1093 JTA juillet 1836, p. 505. « Discours de M.F. Malepeyre, président du bureau permanent du comité des manufactures », signé F. Malepeyre. – Le président du comité rend compte des fabricants qui se sont présentés au comité « en grand nombre pour solliciter [ses] suffrages ». Parmi les rapports sur les « arts mécaniques », l’auteur mentionne l’invention d’un Anglais, M. Saxton, de Londres, qui a soumis au comité des manufactures une « nouvelle presse hydraulique à imprimer et lithographier » et décrit brièvement son fonctionnement. Il évoque également l’appareil « promptcopiste » de M. Lanet, dont il a déjà été question dans les numéros d’octobre 1835 et de juin 1836 (supra).
1094 JTA [1836, numéro hors série], Mémoire n° 185, p. 409-426. « Exposition des produits des membres de l’Académie de l’industrie ; à l’Orangerie des Tuileries, en 1836. Catalogue des produits reçus à cette exposition mis en ordre au nom du conseil d’administration par M. Odolant-Desnos. […] Noms des exposans », signé Odolant-Desnos. – Catalogue de notices portant sur les exposants à l’exposition de l’Académie de l’industrie en juin 1836 et donnant une description, parfois assez détaillée, des inventions présentées. Au nombre des notices retenues :
1095N° 8 : Édouard Lanet, Paris, inventeur de l’appareil « promptcopiste », dont il a déjà été question dans le Journal (octobre 1835, juin 1836, juillet 1836).
1096N° 41 : Lemoine, Paris, fabricant de crayons à dessiner.
1097N° 46 : Lombardat, Paris, graveur. Inventeur des « caractères compacts, qui ont rendu un service si important à l’imprimerie, ainsi qu’aux journaux ». Il vient de se former un cabinet de gravure pour la frappe des matrices – plus de dix mille poinçons, « tant en caractères romains, italiques, sur tous les corps, gras et maigres, lettres de deux points, de la plus belle série de gothiques allemandes qui existe en Europe » (p. 416).
1098N° 79 : V. Delaruelle et Ledanseur, Paris, fabricants de crayons et de couleurs.
1099N° 95 : Quinet, Paris, lithographe. L’exposant offre « une petite presse de nouvelle invention, économisant les deux tiers du temps dans le tirage et occupant moitié moins de place que les anciennes » (p. 420).
1100 N° 103 : De Petitepierre, Paris, ornements calligraphiques. Professeur d’écriture, M. de Petitepierre met en vente une collection d’ornements calligraphiques et de modèles d’écriture qui, « par leur goût original ont des droits aux suffrages des connaisseurs et qui ont été adoptés dans un grand nombre d’institutions » (p. 420).
1101N° 107 : Édouard Chalet, Paris, papetier. Chalet s’occupe particulièrement de la fabrication des registres à dos élastique en combinant les systèmes de reliure à l’anglaise et à la française.
1102N° 149 : Lœuillet, Paris, graveur en caractères. « Cet artiste fort bien connu de la plupart des typographes, expose divers échantillons et tableaux de ses produits » (p. 423).
1103N° 159 : Lesacré, Paris, graveur des princes et de la commission du sceau des titres. Lesacré a exposé des épreuves de timbres secs et des cachets, ainsi que des armoiries, des almanachs et des vignettes. « On trouve, dans ses ateliers, des collections de lettres gothiques sur verre, cuivre et acier pour le commerce » (p. 423).
1104N° 167 : Guerin, Paris, découpeur en lettres, « expose un assortiment de grandes et petites lettres en bois de divers genres, découpées avec beaucoup de netteté » (p. 424).
1105N° 182 : Marion, Paris, papetier, « expose un cadre rempli des papiers de sa fabrique » (p. 424).
1106 titre : Journal du dimanche. Littérature, histoire, musique
1107 adresse : Paris, rue de l’Éperon, 7
1108 imprimeur : Typographie Simon Raçon et Comp., rue d’Erfurth, 1
1109 dates de publication : 4 novembre 1855 - août 1901 ; hebdomadaire
1110 numéros dépouillés : 4 novembre 1855 - 20 octobre 1856
1111 directeur : « publié par A. Dugit »
1112 orientation : lecture et divertissement familial
1113 chroniques : romans populaires en feuilletons, musique, chronique théâtrale, chronique des événements parisiens (faits divers)
1114 illustrations : gravures de Staal
1115 principaux collaborateurs : Jules de Saint-Félix, Clémence Robert, Méry, Octave Féré, P. Zaccone, Élie Berthet, Édouard Lemoine, Emmanuel Gonzalès, Amédée Achard, Paul de Couder, Adèle Esquiros
1116 abonnement : Paris, un an : 3 fr. ; six mois : 1 fr. 50 ; départements : un an : 4 fr. ; six mois : 2 fr.
1117 notes : premier numéro : « Malgré le prix excessivement modique de ce journal, nous ne publierons que des œuvres de nos meilleurs écrivains. Le choix de notre littérature ne laissera rien à désirer sous le rapport de l’intérêt ; cependant, les chefs de famille pourront admettre ce journal dans leur intérieur sans craindre que rien y puisse blesser les mœurs les plus pures. Chaque numéro contiendra une chanson ou romance d’un de nos auteurs les plus en vogue. Nous avons en toute propriété les poésies et la musique inédites de notre poëte populaire Pierre Dupont, et vingt de ces morceaux au moins seront publiés dans l’année. Les dessins seront confiés à M. Staal, l’un de nos dessinateurs les plus élégants et les plus distingués. M. Simon Raçon sera chargé de la partie typographique, ce qui en assure la parfaite exécution. »
1118 Jdim 10 février 1855, p. 120. « Chronique », non signé. – Entrefilet publicitaire : « Le Voleur, revue de la presse française et étrangère, paraissant tous les cinq jours, et contenant par an la matière de plus de cent volumes, inaugure la vingt-neuvième année de son existence par une régénération complète. Il faut dire, pour expliquer son succès, qu’il donne gratis, à ses abonnés d’un an, une prime admirable : dix volumes de Chateaubriand ! »
1119 titre : Journal grammatical et didactique de la langue française
1120 adresse : rue Coquillière, n° 38 ; rue du Bouloy, n° 8 (1828, chez Marle)
1121 imprimeur : Imprimerie de Sétier, Cour des Fontaines, n° 7 ; Imprimerie de Béthune, rue Palatine, n° 5 (1827)
1122 dates de publication : 1826-1840 ; mensuel
1123 numéros dépouillés : 1826 (nos 2-4 ; 6-8) ; 1827 (nos 12, 15)
1124 directeur : Marle, « membre de l’Athénée, de la Société grammaticale, etc. »
1125 orientation : réforme de la grammaire et de l’orthographe
1126 chroniques : didactique du français, théorie grammaticale, courrier des lecteurs et réponse aux questions des lecteurs
1127 illustrations : non illustré
1128 principaux collaborateurs : Marle, Boniface, Ballin, etc.
1129 abonnement : 12 numéros par an – Paris : 20 fr. ; départements : 22 fr.
1130 notes : 1827 : en vente chez Pillet, rue des Grands-Augustins ; chez Ponthieu, au Palais-Royal ; chez Sanson, au Palais-Royal ; et en 1828 chez Garnier et Neveu, Palais-Royal ; chez Johanneau, rue du Coq Saint-Honoré.
1131 titre : La Lanterne magique, journal des choses curieuses et amusantes
1132 adresse : rue des Trois-Frères, n° 11 bis, Chaussée d’Antin
1133 imprimeur : Éverat, imp., rue du Cadran, 16
1134 dates de publication : 1833-1836 ; mensuel
1135 numéros dépouillés : juin 1833 (troisième édition) - mai 1834
1136 directeur : non indiqué
1137 orientation : culture générale
1138 chroniques : littérature, science, arts, voyages, histoire, biographies, contes, bulletin dramatique, revue des modes, etc.
1139 illustrations : quelques gravures et vignettes dans le texte
1140 principaux collaborateurs : quelques signatures : de Caldavène, Bernard-Chevalier, Dubois-Aymé, comte de Lory (la plupart des chroniques ne sont pas signées)
1141 abonnement : Paris : cinq francs par an ; un fr. de plus pour les départemens ; 2 fr. pour l’étranger. « On s’abonne à Paris, au bureau de La Lanterne magique, rue des Trois-Frères, 11 bis, Chaussée d’Antin. Chez tous les libraires, les directeurs de postes, et aux bureaux des Messageries. On ne peut souscrire pour moins d’une année. L’abonnement se paie d’avance. Les lettres et paquets doivent être affranchis. » – En avril 1834, dans un « Avis aux abonnés », on donne le chiffre de 40 000 souscripteurs (chiffre répété dans le numéro de mai 1834).
1142 notes : sur la page titre : « Point de politique. – Ce Recueil, rédigé par nos hommes de lettres les plus spirituels, paraît tous les mois du 5 au 10, par livraisons de 2 feuilles très-grand in-8, composées de 64 colonnes en caractères très-lisibles, et contenant par an la valeur de dix volumes ordinaires. »
1143 LM juin 1833, p. 9. « Chronique du mois », non signé. – Entrefilet : « On prépare en ce moment au ministère du commerce une statistique de toutes les papeteries de France, et un inventaire de tous les papiers fabriqués dans les dix dernières années. C’est une partie de la grande statistique commerciale et industrielle de la France. »
1144 LM juillet 1833, p. 69. « Chronique du mois », non signé. – Entrefilet : « M. Cloves [Clowes], imprimeur à Londres, tient en activité 19 presses énormes, au moyen desquelles il tire 33,250 feuilles par heure. Ces presses sont mises en mouvement par deux machines à vapeur de la force, l’une de trois, l’autre de cinq chevaux. »
1145 LM août 1833, p. 122. « Chronique du mois », non signé. – Entrefilet : « Plusieurs imprimeurs de Bruxelles recrutent et admettent en apprentissage de jeunes filles. Grâce à cette innovation, nous devrons bientôt aux femmes beaucoup de nouvelles impressions. »
1146 LM août 1833, p. 141-142. « Le libraire ruiné par un U », non signé. – Anecdote : « Le fameux typographe Étienne faisait afficher à sa porte les épreuves des ouvrages qu’il imprimait et donnait un double louis à celui qui pouvait y découvrir la moindre faute. Si un ancien libraire de Paris eût suivi son exemple, il n’aurait pas été ruiné par une seule lettre mise à la place d’une autre. Ce libraire venait d’imprimer un missel in-4 ; le papier, les gravures, la reliure étaient magnifiques ; en un mot il avait sacrifié jusqu’au dernier sou pour cette édition de luxe, à laquelle presque toutes les paroisses de France avaient souscrit. Se croyant le plus riche et le plus heureux des hommes, notre libraire envoie l’ouvrage à chaque souscripteur ; mais quel est son désappointement lorsqu’il voit revenir les missels l’un après l’autre, et qu’on lui redemande l’argent ; le pauvre homme étonné, apprend que dans ce passage : Ici, le prêtre ôtera sa calotte, ce dernier mot a été défiguré à l’impression, et qu’on a mis un U à la place d’un A, ce qui devenait une irrévérence intolérable dans un livre de messe. En vain il offrit d’envoyer un carton, on ne voulut pas, attendu que le livre était relié, et presque toute l’édition resta au malheureux libraire. »
1147 LM août 1833, p. 144. « Bibliothèques ambulantes », non signé. – Entrefilet : « Il existe en Écosse des bibliothèques organisées dans un but tout philanthropique, et dont l’heureuse idée méritait d’être importée chez nous par nos sociétés d’instruction primaire. L’objet de cette institution est de fournir des livres utiles et instructifs aux habitans des campagnes. Ces livres sont répartis par nombre de cinquante volumes et restent deux ans dans le même lieu. On les communique gratuitement à tout individu au-dessus de douze ans, mais sous la promesse d’en avoir soin. À l’expiration de cette espèce de stage, ces livres sont transportés ailleurs et font place à d’autres ouvrages. Cet établissement est soutenu par des souscriptions. »
1148 LM septembre 1833, p. 182. « Inventeurs de tous les genres de Gravure », non signé. – Entrefilet : « Quoique Carpi passe pour l’auteur de la gravure sur bois, il est probable qu’il n’a fait que la perfectionner, puisque, de temps immémorial, les Indiens et les Chinois en ont fait usage. Albert Durer est l’inventeur de la gravure à l’eau-forte. La gravure sur pierre nous vient des Égyptiens et des Phéniciens. La gravure sur cuivre fut inventée par Thomas Finiguerra, orfèvre de la ville de Florence. La gravure au pinceau a été imaginée par Stapart. La gravure en couleurs est due à Christophe Leblond, négociant de Francfort, qui l’inventa en 1720. Enfin la gravure en manière noire, ou mezza tinta, a été découverte par le prince Rupert. »
1149 LM janvier 1834, p. 415-420. « De l’imprimerie », non signé. – Article sur l’histoire de l’imprimerie, des premiers essais de « Guttemberg » [sic], Fust et Schœffer, jusqu’au xixe siècle. Description des diverses opérations – composition, correction, tirage – et du fonctionnement d’une imprimerie. Souligne les trois types de presses qui peuvent se trouver dans une imprimerie en 1834 : « L’ensemble de ces pages forme la feuille que l’on imprime au moyen soit d’une presse en bois, soit d’une presse en fonte dite Stanhope, ou d’une presse mécanique, qui a sur les deux autres l’avantage d’un tirage plus rapide » (p. 419). Article accompagné d’une gravure représentant une salle d’imprimerie : on y voit une presse en bois et une presse Stanhope (p. 415).
1150 LM février 1834, p. 483. « Le livre d’or », non signé. – Entrefilet : « Un livre vraiment merveilleux fut dernièrement offert au roi d’Angleterre. C’est le Nouveau-Testament imprimé en lettres d’or, sur papier de porcelaine. Ce livre dont on n’a tiré que cent exemplaires est imprimé sur recto et verso, résultat qu’on n’avait encore jamais pu obtenir. Il a fallu deux ans pour le composer et imprimer, et l’on se figurera aisément ce qu’a dû coûter un pareil ouvrage, quand on saura que chaque exemplaire a absorbé pour cent vingt-cinq francs d’or. »
1151 LM mars 1834, p. 539. « Productions de l’esprit en 1833 », non signé. – Entrefilet : « Les ouvrages publiés en 1833 présentent le résultat suivant : poèmes, chansons, pièces de circonstances, tout ce qui présente enfin, au bout de lignes inégales, des mots à peu près de la même consonance : 275. Sciences, médecine, droit, histoire naturelle dans toutes ses branches, questions d’économie politique, administrative ou privée : 532. Romans, contes, traductions de romans étrangers, chroniques fabuleuses, ouvrages d’imagination : 355. Histoires, récits véridiques, narrations de faits particuliers ou locaux, thèses, fragments historiques : 213. Philosophie, métaphysique, morale, théories : 102. Beaux-arts, voyages : 170. Dévotion, théologie, histoires mystiques : 235. Théâtres, pièces en vers, en prose, représentées ou non : 179. Livres étrangers, grecs, latins, allemands, polonais, hébreux, espagnols, anglais, italiens, portugais, orientaux, patois de province : 604. Enfin, pamphlets, libelles, réclamations, prospectus, fantaisies, brochures, plaidoiries, discours, tout ce qui est insaisissable à cause de sa niaiserie et de son manque d’intérêt : 4,346. Le total général des ouvrages est de 7,011. »
1152 titre : La Lecture, annales contemporaines, revue religieuse, politique et littéraire
1153 adresse : Paris, au Bureau de la Voix de l’Église, Grande-Chaussée d’Orléans, 73, près l’Hospice Larochefoucault
1154 imprimeur : Paris, Imprimerie catholique d’A. Sirou et Desquers, rue des Noyers, 37
1155 dates de publication : 1841-1848 ; mensuel
1156 numéros dépouillés : 15 février - 15 décembre 1847
1157 directeur : non indiqué
1158 orientation : catholique
1159 chroniques : commentaires théologiques, chroniques gallicanes, politiques, éducatives, bulletin bibliographique, actualité religieuse, poésie
1160 illustrations : non illustré
1161 principaux collaborateurs : seulement quelques signatures : Petit de Julleville, Abbé Mathieu (aumônier de Larochefoucauld)
1162 abonnement : 12 francs par an
1163 notes : même direction que le journal La Voix de l’Église
1164 Lec 15 mars 1847, p. 83. « Les Girondins, par M. de Lamartine », non signé. Compte rendu de l’ouvrage, s’ouvrant par ces lignes stigmatisant la publicité : « Une œuvre, partie de la main d’un homme en possession de l’estime et de l’admiration publiques, se recommandant ainsi par le nom seul de son auteur, semblait devoir échapper à ce qu’on appelle le puff de l’industrie. Nous regrettons que le livre de M. de Lamartine ait subi la honte des placards monstres. Ces quatre mots, Les Girondins, par M. de Lamartine, occupent sur les murs de la capitale, et probablement ailleurs, trois ou quatre mètres carrés. Ce n’est pas tout. Pour chauffer la vente, l’ouvrage ne paraît que par deux volumes à la fois, à 15 jours de distance, et les épisodes, les plus piquants sans doute, sont livrés officieusement à la publicité anticipée des journaux. Il y a progrès dans l’industrie bibliographique ! Mais comme ce progrès pourrait tendre à tromper la crédulité confiante, nous croyons qu’il est de notre devoir de le signaler au public. Nous pensons même rendre service aux auteurs qui ignorent à combien peuvent s’élever pour eux ces frais d’annonces, s’ils n’ont pas soin de s’en décharger sur le libraire. Nous tenons de source certaine qu’un ouvrage, qui a eu un immense succès, après compensation faite des frais de publicité, a rendu… non ! a coûté trois mille francs à son auteur. Public et auteurs, fiez-vous donc aux annonces ! »
1165 Lec 15 avril 1847, p. 109-110. « Paris religieux. Esquisse de mœurs », signé C***. – Passage sur les journaux religieux, questionnant leur allégeance au Saint-Siège et le sacerdoce de ceux qui y écrivent ; comment les lecteurs peuvent-ils s’y retrouver ? : « Je viens vous aider, cher lecteur, écoutez-moi : on s’intitule journal religieux ; on fait de la polémique religieuse comme l’on fait des romans-feuilletons, pour piper le public et ses écus… et puis on s’en moque. Avec une pareille conscience, on aurait bonne grâce à s’inquiéter si l’on parle bien ou mal des choses qu’on n’a jamais étudiées ! On s’ingénie uniquement à faire du bruit, c’est-à-dire ce qu’il faut pour réveiller l’attention et les abonnements… des dupes » (p. 110).
1166 Lec 15 juin 1847, p. 173-174. « Paris religieux. Esquisses de mœurs », non signé. – Entrefilet dénonçant certaines initiatives entreprises par des journaux religieux pour augmenter le nombre de leurs abonnés : « Donc, le directeur d’un journal… religieux, ayant épuisé, je pense, tous les tours de son bissac, je veux dire tous les puffs connus, eut l’idée… oh non ! je n’ose dire, c’est incroyable ! On va crier… eh bien oui ! Crie qui voudra ! Il eut l’idée d’aller trouver le nonce apostolique, et, après avoir constaté par a+b l’utilité religieuse de son journal, il eut… de prier son Excellence d’accorder des indulgences aux lecteurs (prononcez abonnés) de son journal. »
1167 Lec 15 juin 1847, p. 193-197. « Supplément à La Lecture. Réponse à M. Eugène Blanc », non signé. – Mise au point relative à la vente de la revue, rachetée à Eugène Blanc : « Lorsque nous devînmes les acquéreurs de La Lecture, nous ignorions complètement la situation grave et presque désespérée de ce journal ; nous savions seulement qu’il y avait six numéros d’arriérés, et nous pensâmes que c’était le fait de la captivité du principal administrateur » (p. 193). Le traité de vente contiendrait des irrégularités et des clauses abusivement interprétées par Blanc (notamment touchant les réabonnements, dont le règlement aurait été empoché par Blanc et non versé à la nouvelle administration).
1168 Lec 15 septembre 1847, p. 278-284. « Du dernier mandement de Mgr l’Archevêque de Paris et de la condamnation de La Voix de la vérité et du Rappel », signé L’abbé M… – Commentaire sur la condamnation de certains journaux catholiques par l’archevêque (condamnations en date des 26 mai 1845 et 20 août 1847) : « Fait grave que les publicistes seront obligés de reconnaître et de proclamer : l’omnipotence de la presse a enfin rencontré une autorité morale qui la domine, et devant laquelle elle sera bien obligée de s’abaisser » (p. 278). Les effets du mandement auraient déjà été ressentis par la presse catholique et, selon La Lecture, M. Migne effectua une visite auprès de l’archevêque, pour représenter à quel point son « industrie » de librairie (p. 280) en souffrait déjà.
1169Lec 15 novembre 1847, p. 341. Entrefilet non signé. – « On nous demande quelquefois les livres dont nous rendons compte au prix qu’ils sont annoncés. Nous pouvons faire mieux : car la plupart des libraires nous font une remise sur chaque ouvrage. Nous serons heureux d’en faire jouir nos abonnés. »
1170 Lec 15 décembre 1847, p. 361-364. « À nos bienveillants amis et lecteurs », non signé. – Bilan de la première année d’opération de la nouvelle administration. Les retards ont été comblés, les finances assainies. Annonce que La Lecture utilisera dorénavant « l’instrument de la publicité » (p. 362) ; que la revue devient politique, en dépit des droits de timbre ; que le bulletin bibliographique sera enrichi et publié séparément sous le titre Critique bibliographique : « Il y a donc utilité incontestable à signaler les bons et les mauvais livres ; il y a surtout urgence et devoir à venir au secours de la société se mourant par le poison des lectures, en écartant tout ce qui peut corrompre le goût et les bonnes mœurs, et en fournissant à l’esprit un aliment sain et agréable » (p. 363).
1171 titre : Le Littérateur universel
1172 adresse : Au bureau du Littérateur universel
1173 imprimeur : non mentionné
1174 dates de publication : 1834-1838 ; mensuel
1175 numéros dépouillés : 1836
1176 directeur : Charles-Hyacinthe His (directeur-gérant)
1177 orientation : revue de reproduction d’ouvrages littéraires et de comptes rendus
1178 chroniques : extraits d’œuvres littéraires anciennes et modernes (françaises et étrangères) ; revue bibliographique
1179 illustrations : non illustré
1180 principaux collaborateurs : Alfred Legoyt (comptes rendus)
1181 abonnement : non indiqué
1182 notes : à la fin de chaque livraison (pour 1836), on trouve la mention suivante : « Nota. – Tous les ouvrages annoncés dans Le Littérateur universel se trouvent au bureau du Journal. »
1183 LU février 1836, p. 58-64. « Bulletin. Revue bibliographique », signé Legoyt. – Suite aux reproches qu’on lui fait de n’étudier que le roman, « littérature mesquine et de bas étage », Legoyt se livre à des considérations sur le genre romanesque et sur l’état actuel de la littérature française : « Le roman est donc la seule littérature sérieuse pour qui veut bien y chercher ce qu’il contient réellement aujourd’hui, de précieux aperçus sur notre état psychique » (p. 59). Commente aussi la publication de Grandeur et servitude militaires de Vigny, qui a paru dans La Revue des deux mondes avant de paraître en volume : « Nous nous sommes déjà élevé contre cette spéculation des auteurs, vendant deux fois leurs travaux, et leur donnant deux degrés de publicité, avec des titres différents. Cette amorce du nom et du titre jetée au public, peut susciter quelquefois d’étranges colères. En effet, à l’annonce d’un nom révéré, on se dispute le livre précieux, l’éditeur est persécuté de demandes, le lecteur se dévore d’impatience… Déception ! Aux premières lignes la ruse se découvre, la spéculation paraît » (p. 64).
1184 titre : Le Magasin catholique illustré, par une réunion de littérateurs et d’artistes
1185 adresse : Plancy : Société de Saint-Victor pour la propagation des bons livres ; Paris : Sagnier et Bray, Libraires, rue des Saints-Pères, 64 ; en 1853, des succursales de la Société Saint-Victor s’ajoutent à Arras et Amiens
1186imprimeur : Plancy : Typographie de la Société de Saint-Victor ; J. Collin, Imprimeur ; Paris ; Typographie Simon Raçon et Comp., rue d’Erfurth, 1 (1856)
1187 dates de publication : 1850-1858 ; mensuel
1188 numéros dépouillés : janvier 1852 - décembre 1853 ; 1856
1189 directeur : Isidore Mullois
1190 orientation : catholique conservateur
1191 chroniques : récits d’édification, pages d’histoire, saints du mois, poésie religieuse, vies de saints, pages de vulgarisation technique et d’histoire naturelle
1192 illustrations : gravures dans le texte, vignettes et lettrines
1193 principaux collaborateurs : quelques signatures seulement : Mathilde Tarweld, Abbé J.-E. Darras, Raoul Rochette ; 1856 : Louis Veuillot, Georges Cadoudal, Eugène de Margerie, A. de Ségur, Élie Berton
1194 abonnement : non indiqué
1195 notes : mention figurant en regard de la page titre : « Publication approuvée par l’autorité épiscopale » ; à la fin de chaque numéro est insérée l’approbation mensuelle signée par l’évêque d’Arras – devise du recueil : « Je plais sans nuire. »
1196 MCI janvier 1852 – Note de la direction [s.d. mais figurant en tête du numéro de janvier 1852] : « On a constamment honoré d’une telle bienveillance les deux premières années du Magasin catholique illustré, et, malgré les cruelles imperfections de nos débuts, la faiblesse fréquente de notre rédaction, la médiocrité quelquefois de nos gravures, nos nombreux abonnés ont si bien compris notre but, notre portée, nos tendances régénératrices, qu’ils nous sont restés fidèles. Nous sentions chaque jour la nécessité d’apporter à notre œuvre toutes les améliorations qui étaient en notre pouvoir ; et on peut nous rendre cette justice que nous avons fait pour cela quelques efforts. Mais nous marchions à travers beaucoup d’entraves, et l’intérêt de nos actionnaires ne nous permettait pas de rien hasarder. Aujourd’hui, que des moyens nouveaux nous sont venus, nous ferons mieux enfin. Notre format plus grand, notre papier plus beau, nos caractères plus élégants, nos textes plus nourris d’intérêt et mieux imprimés, notre rédaction plus riche, nos gravures, sous l’habile direction de M. Julien Van der Meulen, plus dignes que par le passé du suffrage de tous, toute cette régénération, s’il plaît à Dieu, nous méritera un peu plus aussi les suffrages des lecteurs honnêtes. Toutes les matières, présentées sous des formes attrayantes, peuvent entrer dans Le Magasin catholique, appuyées de récits piquants et d’enseignements utiles. Nous continuerons d’être variés, en poursuivant notre voie, et en évitant plus que jamais l’ennui et la pesanteur. Que nos lecteurs veuillent donc apporter à nous soutenir autant de bonne volonté que nous en mettons à leur plaire ; et puissent tous les esprits sains nous donner leur concours ! »
1197 MCI janvier 1852, p. 15-18. « Le journalisme », extraits d’un article d’A. de Saint-Chéron. – Article sur le déclin de la presse parisienne, commencé dès les dernières années du règne de Louis-Philippe. La corruption avait atteint toutes les feuilles, conservatrices ou libérales : « La propagande anti-religieuse et anti-sociale s’est principalement exercée par les annonces et par le roman-feuilleton, dans les grands journaux de Paris. Vous vous rappelez Le Journal des Débats, Le Constitutionnel et La Presse se disputant le monopole lucratif des romans immondes de M. Eugène Sue » (p. 15). Les lecteurs ont réagi contre le scandale et les journaux, encore en 1852, ont ressenti les effets du « langage significatif du désabonnement » (p. 16).
1198 MCI janvier 1853, p. 34-36. « Le petit colporteur dans les campagnes », signé Métivier (extrait de L’Ami de la religion). – Réquisitoire contre les colporteurs de livres, dont les boîtes ne contiennent que de mauvaises lectures, de celles qui renversèrent « l’ancienne noblesse » (p. 34) : « […] le Voltaire des chaumières, quelques petits volumes de Rousseau, un peu de Diderot, tout Parny, Dupuis en abrégé, du Volney, du Marmontel, du Pigault-Lebrun, réduits des trois quarts, Bérenger tout entier, édition populaire, presque tout Eugène Sue, beaucoup de Janin, beaucoup de Dumas, de l’Hugo en assez grande quantité, […] Michelet et Quinet par extraits, Esquiros, Cabet et Vidocq, rétrécis en petit format ; […] gravures obscènes, caricatures immorales, et quelques grandes infamies littéraires » (p. 35). Ces lectures sont la ruine des familles rurales.
1199 MCI mars 1853, p. 95. Entrefilet, non signé. – « Cent quatre-vingt-quinze villes de nos départements ont des bibliothèques publiques, qui contiennent approximativement 2,600,000 volumes. Ce chiffre, comparé à la population actuelle de la France, ne donne qu’un volume pour 14 habitants. »
1200 MCI juillet 1853, p. 259. « Bibliothèques paroissiales », non signé. – Entrefilet : « La Société de Saint-Victor s’occupe, depuis trois ans, de la formation d’une bibliothèque paroissiale. La collection s’imprime en ce moment, et doit comprendre tout le système des connaissances humaines ; elle se composera de 360 vol., dont 90 in-8, 90 in-12, 90 format anglais, 90 in-18. Depuis janvier dernier, une livraison paraît tous les mois, formée soit de 5 vol. in-12 ou in-18 anglais, soit de 3 vol. in-8, soit de 9 vol. in-18. Les programmes se distribuent, et l’extrême bon marché de ces livres, tous approuvés, les met à la portée des plus modestes communes. »
1201 MCI juillet 1856, p. 271. « Variété », non signé. – Entrefilet : « La première édition des Lettres à un jeune homme sur la piété, par M.E. de Margerie (tirée à 2,000 exemplaires) s’est écoulée en moins de dix mois. »
1202 titre : Le Magasin des familles
1203 adresse : non indiquée
1204 imprimeur : Imprimerie Édouard Proux et Cie, rue Neuve-des-Bons-Enfants, 3, Paris ; imprimerie reprise (à la même adresse) par Simon Dautreville et Cie (janvier 1850) ; Le Magasin est ensuite imprimé par Firmin Didot Frères, rue Jacob, 56
1205 dates de publication : septembre 1849-1878 ; mensuel
1206 numéros dépouillés : septembre 1849 - août 1850
1207 directeur : Léo Lespès
1208 orientation : non politique
1209 chroniques : histoire contemporaine, poésie, rébus, contes pour enfants, divertissements familiaux (jeux de salon), modes, charades, traités de savoir-vivre en société
1210 illustrations : gravures de mode offertes aux abonnés
1211 principaux collaborateurs : Léo Lespès, F. Richomme, Francis Wey, T. de Banville, Aug. Vitu, Léon Gozlan, Champfleury, Eugène Chapus, Th. Gautier, Eug. de Mirecourt, Alph. Karr, Alfred Busquet, Charles Robin
1212 abonnement : Paris : 12 fr par an ; départements : 15 fr par an
1213 notes : on offre des billets de loterie aux abonnés, des albums de gravures, des partitions musicales, des gravures, etc. – En avril 1850, on annonce 17 000 abonnés.
1214 Mfam septembre 1849, p. 1. « Introduction au Magasin des familles », non signé. – Prospectus : « Nous publions aujourd’hui un journal pour la famille, sans nous dissimuler toutefois, combien notre tâche est ardue. Créer pour l’intérieur un recueil complet dans lequel chacun des membres de la famille doit rencontrer ses matières favorites, c’est vouloir interroger tous les goûts, s’initier aux désirs de tous les âges, apprendre les besoins intellectuels de toutes les localités. […] Sa rédaction est confiée aux écrivains les plus éminents de la Société des gens de lettres, sous la direction d’un membre de l’Association des lettres et des arts réunis. […] Un journal sérieusement fait doit être, avant tout, une œuvre collective dont chaque abonné est l’influent coopérateur. Nous supplions donc ceux de nos souscripteurs qui auraient à nous communiquer des idées utiles, susceptibles d’être mises en pratique dans notre Recueil, de bien vouloir bien compter [sic] d’avance sur l’accueil empressé que nous ferons à toute correspondance de leur part. »
1215 Mfam octobre 1849, p. 1. « Avis aux abonnés », non signé. – Sur l’affranchissement des primes offertes aux abonnés : « Quelques personnes, malgré nos avis réitérés dans les journaux, ont cru que nous devions affranchir la gravure ou l’album Bérat [recueil musical], qu’ils [sic] reçoivent gratis avec les billets de loterie, en s’abonnant. Il suffit du plus simple calcul pour comprendre que nous ne pourrions nous imposer commercialement une pareille charge. Quand, pour 12 fr. par an, 15 fr. pour les départements, on donne au public : 1) 12 livraisons mensuelles de 32 pages, grand jésus avec couverture imprimée, et contenant des articles entièrement inédits, signés des premiers noms littéraires ; 2) au moins 24 morceaux de musique, non pas reproduits dans le texte, mais tirés à part dans le format ordinaire du piano ; 3) des gravures de modes pour hommes, femmes, enfants et ameublements ; 4) des tableaux synoptiques dont le moindre coûterait 1 fr. s’ils étaient tirés pour les besoins restreints du commerce ; 5) des portraits, cartes armoriées, signets de livres d’heures, etc., et qu’à un semblable recueil, envoyé affranchi, chaque mois, aux habitants de toutes les localités de France, on joint encore gratis le don de cinq numéros de la loterie nationale, plus le numéro de série et de la grande gravure ou de l’album précédemment annoncé, il serait tout-à-fait impossible de payer le port de ces objets, dont l’administration solde déjà l’emballage. Donner plus qu’on ne reçoit peut être un attrait momentané pour l’acheteur ; mais deviendrait un péril réel pour l’avenir d’une entreprise qui ne veut agir qu’avec la plus rigoureuse probité. »
1216 Mfam janvier 1850, p. 129-134. « Le jour des Rois », signé Ch. Deslys. – Mention accompagnant le texte : « La reproduction est autorisée pour les journaux ayant traité avec la Société des gens de lettres. »
1217 Mfam avril 1850, p. 224. « Lettres aux familles », signé Le Directeur. – Éditorial sur divers sujets (numéros à venir, tirage de la loterie), et s’ouvrant par ces mots : « Vous vous trouverez un peu surprise, chère et bien-aimée abonnée, en voyant mon nom à la fin de cette correspondance. Depuis huit mois que Le Magasin des familles est créé, c’est à peine si j’ai donné de temps en temps quelques lignes à ce recueil. Absorbé par les dix-sept mille souscripteurs dont il fallait organiser le service, étourdi par un succès que j’étais loin d’espérer aussi grand, j’ai passé ma vie parmi les marchands de papier, les graveurs et les dessinateurs de modes, laissant à de célèbres collaborateurs l’honneur de la rédaction. Aujourd’hui que les traditions administratives existent, je viens prendre possession de mon fauteuil de causeur, qui est presque une tribune, grâce à l’immense publicité dont nous disposons. »
1218 Mfam juin 1850, p. 521-522. « Dernier délai pour le réabonnement à prix réduit. Description sommaire des primes », signé Léo Lespès. – Invitation pressante aux abonnés de ne pas retarder leur réabonnement. Description de toutes les primes offertes avec le renouvellement de l’abonnement : Album Bérat (dix romances), Album d’histoire naturelle, Album de portraits (acteurs, peintres, orateurs…), Album de caricatures (par Bertall, Monnier, Nadar…), Album des rébus et charades, Album des grands maîtres (gravures de tableaux célèbres), billets de loterie.
1219Mfam juin 1850, p. 552. « Avis aux abonnés », non signé. – « On recommande de nouveau à MM. les Abonnés de joindre à toute demande de réabonnement ou réclamations la bande imprimée qui porte leurs noms, et qui, servant d’enveloppe au journal, indique immédiatement le folio du registre sur lequel ils sont inscrits. »
1220 Mfam juillet 1850, p. 553. « Les albums sont prêts ! », signé Léo Lespès. – Suite de la campagne de réabonnement [voir Mfam juin 1850], mettant l’accent sur les multiples primes auxquelles ont droit les abonnés. « […] Album des vues et paysages. C’est tout un voyage accompli dans un salon. […] Nous n’avons qu’une chose à ajouter : c’est que la gravure sur bois de ces vues a dû coûter plus de 2,000 francs, et que la plupart des dessins sont de M. Jules Collignon, notre célèbre paysagiste. […] L’Album de rébus illustrés a causé à l’Administration du Magasin des familles de grandes difficultés d’exécution. Nous avons voulu qu’il soit signé par le premier dessinateur de l’époque, alors qu’il s’agit de verve et d’inspiration comiques. Nous avons obtenu de la maison Aubert, si renommée pour son goût en matière d’art, si intelligemment dirigée par un artiste de renom, M. Charles Philippon, qu’elle se chargerait de la confection de cet Album dessiné par Cham ! Nous devons dire qu’elle a apporté dans l’exécution de cette tâche une gracieuseté et un désintéressement dont nos abonnés, comme nous, lui sauront gré. »
1221 Mfam août 1850, p. 585-586. « Entretiens intimes où le directeur se permet de causer avec ses abonnés », signé Léo Lespès. – Suite de la campagne de réabonnement [voir supra]. Bilan de la première année d’opération : « Voici la dernière livraison du Magasin des familles, auquel vous avez bien voulu vous abonner il y a un an. À cette époque, une certaine méfiance se faisait jour dans quelques esprits chagrins. Nos concurrents disaient qu’un Recueil dirigé par un homme de lettres ne pouvait réussir, et surtout persévérer dans une voie progressive » (p. 585). Annonce les améliorations présentes et futures apportées au Magasin : « Déjà, dans le numéro actuel, je fais un coup d’État : je donne une gravure de modes d’hommes. Savez-vous pourquoi ? Mon Dieu ! Pourquoi ne le dirais-je pas ? C’est pour faire ma cour au maître de la maison, au chef de la famille, afin de lui prouver que notre Magasin ne lui est point inutile le moins du monde » (p. 586). Annonce encore plus de musique (dont des pièces de Liszt), plus de patrons de dentelle et de tricot, et une moralité irréprochable dans les articles.
1222 titre : Le Magasin littéraire. Littérature, histoire, beaux-arts, voyages, romans, nouvelles, feuilletons, extraits d’ouvrages inédits et de publications nouvelles
1223 adresse : Boulé et Compagnie, imprimeurs-éditeurs, rue Coq-Héron, 3 (« imprimeurs des corps militaires, de la gendarmerie départementale, du cadastre et des contributions directes »)
1224 imprimeur : Boulé et Compagnie
1225 dates de publication : juillet 1841-1848 ; mensuel
1226 numéros dépouillés : juillet 1841 - décembre 1843
1227 directeur : non mentionné
1228 orientation : journal reproducteur
1229 chroniques : feuilletons, poésie, nouvelles à la main
1230 illustrations : non illustré
1231 principaux collaborateurs : extraits d’ouvrages de F. Soulié, Victor Hugo, Balzac, Nodier, H. Monnier, Gozlan, F. Wey, A. Karr, etc.
1232 abonnement : un an : 12 fr. ; six mois : 6 fr. 50 ; trois mois : 3 fr. 50 ; un mois : 1 fr. 25 ; étranger : 2 fr. en sus par an – sur le bandeau : « On tire à vue sur les personnes qui le demandent, et il est ajouté un fr. au mandat pour frais de recouvrement. »
1233notes : sur le bandeau du deuxième numéro : « On souscrit par livraisons, au Dépôt central, chez Pilout et Compagnie, rue de la Monnaie, 22. » – La qualité de l’impression est médiocre durant toute la première année ; certaines livraisons sont à peine lisibles, en dépit des promesses d’utilisation de caractères neufs. – À partir de février 1844 paraît une édition illustrée (48 gravures par an).
1234 ML juillet 1841, p. 1. « Prospectus », non signé. – « Le Magasin littéraire se compose d’un choix d’articles fait parmi les meilleurs Feuilletons, Romans et Nouvelles qui paraissent chaque mois, soit dans les Journaux, les Revues, ou les Livres. On y trouve des Récits de voyages, des Tableaux de mœurs, des Études d’art et des Esquisses biographiques empruntés aux meilleurs écrivains de la France et de l’étranger. En vertu d’un traité spécial passé avec la Société des Gens de Lettres, Le Magasin littéraire, outre ses articles entièrement inédits, reproduit notamment les publications de MM. victor hugo, charles nodier, de balzac, alexandre dumas, frédéric soulié, charles de bernard, méry, eugène sue, léon gozlan, roger de beauvoir, élie berthet, et généralement les ouvrages de MM. les écrivains les plus distingués. Il paraît chaque mois (le quinze) un numéro composé de huit feuilles, imprimé sur beau papier satiné, grand in-quarto à deux colonnes, avec couverture imprimée. Le prix de chaque numéro, qui contient 10,800 lignes (ou 760 mille lettres), c’est-à-dire la matière de plus de cinq volumes in-octavo, est de un franc vingt-cinq centimes. Le prix de l’abonnement annuel est de douze francs. Les douze numéros mensuels qui le composent contiennent de fait et véritablement la matière de plus de soixante volumes in-octavo ordinaires, dont le prix (au prix ordinaire de 7 fr. 50 cent. le volume) serait de 450 francs ! Le Magasin littéraire réunit donc trois conditions essentielles qui doivent assurer son succès : 1 – Grande variété de rédaction et soin particulier dans le choix des articles, qui sont tous signés par les écrivains le plus en renom (voir ci-après le sommaire de ce numéro) ; 2 – Immense quantité de matières (plus de 60 volumes par an) ; 3 – Réduction considérable et sans exemple dans le prix de l’abonnement (douze francs par an). Pour se convaincre de la sincérité des promesses de ce prospectus, de la réalité des avantages que présente Le Magasin littéraire, de son importance matérielle et de sa valeur littéraire, il suffit de jeter les yeux sur ce numéro et de lire, dans le sommaire qui suit, les noms des écrivains célèbres qui y ont concouru. – SOMMAIRE : Le Lion amoureux, par M. Frédéric Soulié ; Poésie, par M. Victor Hugo ; Pierre Grassou, par M. de Balzac ; Souvenirs de la révolution – Pichegru, par M. Charles Nodier ; Un Dieu de mes Amis, par M. Méry ; Les Mécontens – Scènes populaires, par M. Henry Monnier ; Portrait de M. Thiers ; Trois jours du règne de Léon X, par Léon Gozlan ; Le Capitaine Bleu, par M. Francis Wey ; Nouvelles à la main (juin) ; Études de voyages – Un rêve, par Paul Werner ; Drames et histoires maritimes, par M. Lagravière ; Portrait de M. Molé ; Une goutte d’eau, par M. Eugène Guinot ; Les Guêpes (juillet), par M. Alphonse Karr ; Poésies – Rimes héroïques – Sonnets – Egmont – Le Cid – Lucius Fackland – Jeanne d’Arc – Mme Roland – Christophe Colomb, par M. Auguste Barbier ; Un Carême d’artiste, par M. des Gimées ; Petite comédie avant le drame ; Le plus beau drame de l’époque ; Origine de quelques objets de toilette. »
1235 ML août 1841, p. 1. « Prospectus », non signé. – Modification du prospectus, qui annonce un nouveau rythme de parution : « Il paraît chaque semaine une livraison composée de deux feuilles, imprimée sur beau papier satiné, grand in-quarto à deux colonnes, avec couverture imprimée. Le prix de chaque livraison, qui contient 2,700 lignes (ou 190 mille lettres), c’est-à-dire la matière de plus d’un volume in-octavo, est de trente centimes. »
1236 ML septembre 1841, p. 1. « Prospectus », non signé. – Nouvelle modification du prospectus, qui annonce le retour au rythme de parution initial : un numéro par mois.
1237ML septembre 1841, p. 34-38. « Médecine des gens du monde. Physiologie du malade. Chapitre premier : où il vous est donné de vos nouvelles », signé P. Bernard. – « Aphorismes. I. Toutes les fois que les gens du monde ouvrent un livre qui passe pour avoir un rapport quelconque avec la médecine, c’est qu’ils ont une préoccupation maladive et qu’ils cherchent des conseils, une consultation, un traitement. – 2. Avis aux médecins. L’intérêt de ceux qui écrivent en médecine doit donc leur faire choisir de préférence les descriptions larges, commodes, dans lesquelles tout le monde retrouve un peu de sa propre physiologie ; les descriptions passepartout, enfin, excellens cadres où tout maniaque vient passer sa tête, tirer sa langue et poser pour un type d’affection extraordinaire » (p. 34).
1238 ML septembre 1841, p. 63-64. « L’Observateur du Bosphore », signé Eugène Guinot (extrait du Courrier). – Petit récit épistolaire : lettre du jeune Sigismond à son ami Lucien. Après avoir dissipé son patrimoine, Sigismond dut quitter la France précipitamment et trouva refuge à Constantinople, où s’était établi un groupe de Parisiens, comme lui en exil. Ces jeunes gens créèrent un journal, pour refaire leur fortune : « Le texte est imprimé sur deux colonnes, l’une en turc, l’autre en français, et beaucoup d’abonnés le lisent dans notre langue. On y joint des lithographies, de charmans dessins de Gavarni, des caricatures de Daumier qui font rire toutes ces grandes barbes ; des gravures de modes dont le beau sexe turc raffole, et des romances de Frédéric Bérat et de Mlle Loïsa Puget que les dames de Constantinople chantent en s’accompagnant sur leur piano. L’Observateur du Bosphore n’est soumis à aucune loi de cautionnement ni de timbre ; la poste le transporte gratuitement et le prix de l’abonnement est très élevé ; aussi faisons-nous d’énormes bénéfices […]. Et en vérité, le métier n’est pas difficile. Tout est bon pour ces lecteurs naïfs et inexpérimentés ; tout réussit ; nous profitons de vos idées, nous imitons à notre aise vos innovations, et nous y gagnons beaucoup plus que vous. Les annonces, par exemple, sont d’un grand rapport » (p. 63-64).
1239 ML février 1843, p. 8-26. « Pour l’amour d’elle ! », signé Clémence Robert. – Roman d’amour ayant pour cadre une imprimerie. René, un jeune compositeur et imprimeur de talent, est amoureux d’Alice, brocheuse dans la même imprimerie. Fier de son état, « le plus élevé de la classe ouvrière » (p. 19), René investit quelqu’argent dans l’imprimerie. Alice, elle, est séduite par les cadeaux que lui offre Ovide Werner, un riche oisif, qu’elle finira par épouser. Ce roman sentimental, marqué par le sacrifice de René pour celle qu’il aime, est ponctué de descriptions des presses à imprimer et de leur pouvoir : « Le bruit est incessant dans cette vaste machine à quatre étages, à cent roues, à deux cents bras. De toutes parts l’œuvre s’accomplit ; on voit s’élancer, de noirs cylindres, des feuilles de livres, des journaux, des affiches, des pamphlets ; […] L’imprimerie ! […] La presse marche. La machine tout entière est appliquée à son ouvrage. L’habile et prudente ouvrière prend son encre, la broie, la dispose, en enduit ses caractères en juste mesure. Trois énormes rouleaux se meuvent au sommet de l’édifice ; dans le bas vont et viennent sans cesse de larges chariots. Les cylindres reçoivent la feuille de papier blanc, l’impriment d’un côté, la retournent, l’impriment de l’autre, la rendent au maître, en demandent une seconde en disant : encore ! Encore ! Jusqu’à vingt mille par jour ! » (p. 13).
1240 ML mars 1843, p. 64. Première réclame à paraître dans Le Magasin littéraire (entrefilet en dernière page de la livraison) : « L’Algérie va enfin avoir une histoire digne d’elle et de la France ! C’est la maison Furne qui s’est chargée de la publication de ce beau monument historique ; magnifique ouvrage où tout ce qui s’est passé de mémorable, dans les temps anciens et dans les temps modernes, sur cette terre désormais et à tout jamais française, est raconté par M. Léon Galibert, avec une grande élévation de style ; et expliqué ou illustré par d’admirables dessins dus au crayon énergique et précis de Raffet. » – Note : dans le numéro d’octobre 1843, p. 58-62, on publie un long extrait de l’ouvrage, accompagné des lignes suivantes : « Nous empruntons cet intéressant épisode au livre remarquable que le libraire Furne vient de consacrer à l’histoire de l’Algérie, ouvrage magnifiquement illustré de gravures sur acier et de vignettes sur bois, d’après les dessins du célèbre Raffet. »
1241 ML avril 1843, p. 56-58. « Les inconvénients d’une faute d’impression », signé Charles Nodier (tiré de La Revue de Paris). – Chronique écrite « ab irato », au dire même de Nodier (p. 58), qui traçait un bref tableau de certaines fautes d’impression et de coquilles célèbres, et déplorait l’ignorance des imprimeurs et libraires du xixe siècle : « De notre temps, on ne compte plus les fautes d’impression dans les livres. Un honnête libraire déclarait dernièrement à la barre d’un grave tribunal qu’il ne savait pas lire ; j’y attends un compositeur à la presse qui avoue qu’il ne sait pas signer. Quelques-uns de ces non-sens typographiques dont les ouvrages modernes sont remplis décèlent le mécanisme aveugle d’une main illitérée [sic]. On ne serait pas étonné de voir éclore des phrases pareilles du simple caprice d’une combinaison fortuite. C’est de la littérature aléatoire. Quand on reproche aux imprimeurs une de ces effroyables bévues, ils ne manquent pas de s’en prendre aux auteurs eux-mêmes, et d’accuser la mode qui le veut ainsi. »
1242 ML avril 1844, p. 64. « Les Guêpes », signé Alphonse Karr. – Sur les étalages de boucheries : « Autrefois, le boucher qui achetait le bœuf gras, ornait sa boutique de branches de lauriers et de rubans de couleurs. Cette année, la plus grande partie des bouchers, sous prétexte d’avoir acheté un mouton gras ou qui aurait pu le devenir, organise une boucherie illustrée (style Curmer). Dans toutes les rues on voit des petites morgues, où sont artistement rangés des cadavres et des fractions de cadavres, le tout orné de fleurs et de rubans. »
1243 ML avril 1844, p. 64. « Nouvelles à la main », non signé. – « Peu ou prou on parle encore des ouvrages littéraires ou autres qui se publient à Paris ; mais il en est d’autres dont on ne dit absolument rien, ce sont les ouvrages qui ne se publient pas. Nous entendons par là les livres annoncés depuis des siècles sur les couvertures des in-octavos jaunes ou verts, et dont les titres ont été livrés par leurs auteurs à la publicité, comme des vedettes perdues, qui ne doivent jamais retrouver leur campement. Il nous semble que ces intéressans volumes, qui ne doivent jamais exister, valent bien la peine qu’on leur consacre quelques mots. Ils ont au moins le mérite de n’avoir ennuyé personne. S’ils n’ont fait aucun bien, ils n’ont fait aucun mal. S’ils n’ont pas enrichi notre langue d’expressions nouvelles, ni élargi le cercle de l’intelligence humaine, ils n’ont pas non plus fait frémir les puristes par des mots mal sonnans, ni affligé les esprits supérieurs du spectacle de leur nullité. Donc, ils ont droit à toute notre estime et à celle de nos lecteurs. C’est pourquoi nous ne croyons pas que ce soit trop de leur accorder les honneurs d’une nomenclature faite pour réveiller bien des souvenirs éteints chez les amis des lettres qui, après avoir long-temps attendu leur publication, ont fini par les oublier. Nous avons d’abord le Quiquengrogne, roman en deux volumes, de M. Victor Hugo, annoncé depuis plus de quinze ans, et qui ne paraîtra jamais. Il y a aussi la suite de Stello, de M. de Vigny, annoncée depuis une époque non moins reculée, alors que l’éditeur Renduel lançait chaque semaine deux volumes nouveaux dans la circulation, dont un si petit nombre circulent encore. Vient ensuite Or et Fer, roman de M. Félix Pyat. Puis enfin l’histoire de l’empire, de M. Thiers, achetée cinq cent mille francs, mais non encore payée, car elle n’est pas non plus écrite ; ce qui fait que l’éditeur Paulin aurait pu sans imprudence l’acheter beaucoup plus cher encore. Ces livres ressemblent aux promesses d’amour éternel, lesquelles ne se réalisent jamais. Leurs titres subsistent comme les bagues en cheveux et les médaillons qui renferment des boucles parfumées pour rappeler la fragilité des engagements des hommes. Ce qui démontre d’une façon bien claire que si la chair est faible, l’esprit ne l’est pas moins. »
1244 titre : Le Magasin pittoresque
1245 adresse : rue du Colombier, n° 28, près de la rue des Petits-Augustins, Paris
1246 imprimeur : Imprimerie de Lachevardière, rue du Colombier, n° 30 (1833) ; Imprimerie de Bourgogne et Martinet, successeurs de Lachevardière, rue du Colombier, n° 30, Paris (août 1834)
1247 dates de publication : 1833-1938 (avec des interruptions) ; hebdomadaire [ « Publié tous les samedis et tous les mois »]
1248 numéros dépouillés : 1833-1836 ; 1841 ; 1843-1844 ; 1846 ; 1848
1249 directeur : Euryale Gazeaux et Édouard Charton
1250 orientation : revue populaire d’intérêt général. Selon le premier numéro, Le Magasin pittoresque « se recommande à tout le monde ; mais il est plus particulièrement destiné à tous ceux qui ne peuvent consacrer qu’une humble somme à leurs menus plaisirs ». L’ambition de la revue sera « d’intéresser, de distraire : nous laisserons l’instruction venir à la suite sans la violenter, et nous ne craignons pas que jamais elle reste bien loin en arrière ; elle évitera seulement de revêtir les formes arrêtées, sévères, de l’enseignement spécial et méthodique, et son influence s’exercera à la manière de cette éducation générale que les classes de la société riches en loisirs doivent à des relations habituelles avec les hommes distingués, à des lectures variées, choisies, et aux souvenirs de voyages » (1833, p. 1).
1251 chroniques : articles sur les beaux-arts, la géographie, les sciences naturelles, la littérature, la musique, l’histoire, le voyage
1252 illustrations : la revue est abondamment illustrée de gravures de J. Jackson, M. Sears, J. Lee, Leloir, C. Chevalier, J. Lecurieux, Paul Delaroche, J.-J. Grandville
1253 principaux collaborateurs : aucun article n’est signé
1254 abonnement : en 1833, le prix de chaque livraison est de deux sous (non timbré) et trois sous timbré. L’abonnement d’un an : 5 fr. 4 sous non timbré (avec un supplément de 40 sous pour envoi par la poste) et 7 fr. 10 sous timbré (avec un supplément de 40 sous pour envoi par la poste). En 1834, la revue se vend : pour un an, 6 francs et pour six mois, 3 francs (Paris). Pour les départements, pour un an, 7 fr. 50, et pour six mois, 3 fr. 80. Chaque livraison se vend deux sous. « Le Magasin forme chaque année un volume de 412 pages, composé de 12 numéros mensuels contenant 300 gravures environ et la matière de huit forts volumes in-8. On peut s’abonner aux années antérieures, de manière à recevoir mensuellement un volume complet ou un numéro » (1834).
1255 notes : des tables décennales ont paru pour 1833-1882. Le Magasin pittoresque n’a pas paru en 1915, 1922 et de 1924 à 1936. – Dans le numéro de mai 1834 : « Le Gérant du Magasin pittoresque a l’honneur de rappeler au public qu’il ne doit avoir aucune confiance dans les personnes qui se présentent à domicile pour recueillir des abonnemens, soit à Paris, soit dans les départemens. Les abonnemens peuvent toujours se faire, à Paris, au bureau de l’administration, rue du Colombier, n° 30, et chez tous les libraires sous leur propre responsabilité ; dans les départemens, chez les principaux libraires et dans les cabinets de lecture ; chez MM. les directeurs des postes, les agens des compagnies d’assurances, les directeurs des messageries, les percepteurs des contributions directes, les employés de l’enregistrement et des domaines, des recettes générales et particulières des finances, des préfectures, sous-préfectures et mairies. »
1256 MP 9 février 1833, p. 42-43. « Progrès des messageries en France », non signé. – Histoire de l’évolution des messageries en France depuis l’ère de Charles IX. Tableau de statistiques pour les années 1810, 1815, 1820, 1825, 1827 et 1832 (nombre de voyages, prix, durée, etc.).
1257MP 6 juillet 1833, p. 213-215. « De l’imitation industrielle. (Premier article) », non signé. – Présentation d’une classification générale et d’une explication de plusieurs applications de l’art de la copie, dont des copies par impression en creux ; par impression en relief (gravures sur bois ; impression en caractères mobiles ; impression stéréotype).
1258 MP 31 décembre 1833, p. i-ii. [Avant-propos], non signé. – Dans l’avant-propos du volume pour 1833, les directeurs commentent « l’activité extraordinaire » de la presse du jour. Cependant, bien qu’il existe beaucoup de publications portant sur la politique et la religion, « si l’on cherche ce que la presse produit d’utile et de bienfaisant pour la vie intérieure, pour le foyer domestique, riche ou pauvre, on reste étonné de voir que là où tant de connaissances sont à répandre, où tant de goût naïf, tant de dispositions, de sentimens heureux sont à entretenir et à développer, il n’y a encore, sous le rapport de la qualité surtout, que rareté et disette » (p. i). C’est surtout Charles Knight, en Angleterre, qui, par ses « relations bienveillantes » avec les directeurs du Magasin pittoresque, a « contribué à rendre moins décourageantes les premières difficultés de notre entreprise » (p. i).
1259 MP 29 mars 1834, p. 103-104. « Fabrication du papier », non signé. – Description détaillée de la fabrication du papier à base de « chiffons de vieux linge, en chanvre, en lin ou en coton », avec illustrations à l’appui.
1260 MP 3 mai 1834, p. 142-144. « Fabrication du papier (Deuxième article) », non signé. – Description illustrée de la fabrication du papier mécanique, procédé introduit en France en 1814 après avoir été perfectionné en Angleterre. Mentionne en particulier une machine qui fonctionne « avec le plus grand succès » à Saint-Maur, dans la manufacture de M. Montgolfier aîné (p. 142).
1261 MP 12 juillet 1834, p. 223-224. « Fonderie de caractères d’imprimerie », non signé. – Histoire de la fabrication des caractères d’imprimerie, illustrée d’une vue d’une fonderie de caractères d’imprimerie. L’auteur décrit les opérations principales de la fonte des caractères.
1262 MP 29 août 1834, p. 279-280. « Imprimerie. Du compositeur. Des casses », non signé. – Décrit le processus de composition dans une imprimerie, ainsi que les conditions de travail du compositeur. L’article est orné d’une illustration de l’intérieur d’un atelier de compositeurs. L’auteur conclut : « Se douterait-on, par exemple, que la main droite d’un compositeur d’une habileté ordinaire parcourt moyennement dans une année, pendant les 300 jours de travail, 6,928,933 pieds ; près de 600 lieues, c’est-à-dire une distance plus grande que celle de Paris à Constantinople ou à Saint-Pétersbourg ? » (p. 280).
1263 MP 27 septembre 1834, p. 311-312. « Imprimerie. Correction des épreuves. Bon à tirer. Tierce. Signes de correction », non signé. – Description des dernières étapes de la production d’un livre. Reproduction d’un protocole de correction, emprunté au Manuel pratique de la typographie française de M. Brun.
1264 MP 25 octobre 1834, p. 343-344. « Imprimerie. Vue de l’ensemble d’une imprimerie », non signé. – Description de l’aménagement d’une salle d’imprimerie, basée sur une gravure de l’intérieur d’une ancienne imprimerie hollandaise, par Stradanus. Passe en revue les divers travaux qui s’exécutent dans une imprimerie.
1265 MP 29 novembre 1834, p. 383-384. « Presse mécanique », non signé. – Description, avec illustrations, de la presse mécanique sortie des ateliers de M. Cowper à Londres. Deux machines semblables sont occupées sans cesse à imprimer Le Magasin pittoresque, l’une d’elles étant la plus grande qui existe en France, pouvant tirer deux et même trois livraisons à la fois. L’auteur explique en détail le fonctionnement de la machine, en se référant aux illustrations.
1266 MP 27 décembre 1834, p. 405-408. « Gravure sur bois. Stéréotypie », non signé. – Esquisse l’histoire de la gravure sur bois en Europe et cite les graveurs contemporains les plus renommés, dont plusieurs (Jackson, Andrew, Leloir, Best, Quartley, Sears et Lee) travaillent pour Le Magasin pittoresque. C’est en Angleterre que la gravure a fait le plus de progrès, bien que le nombre de graveurs s’accroisse chaque jour à Paris. Explique les avantages de la gravure sur bois et raconte le processus en détail. Termine en expliquant comment on fabrique des stéréotypes. Et de conclure : « La Presse mécanique dont nous avons donné la description [la presse mécanique de Cowper, à Londres] est assez grande pour que la table (ou le marbre) puisse recevoir, à côté l’un de l’autre, deux clichés de la même livraison ; on obtient de la sorte deux livraisons par heure ; elle peut à elle seule livrer pendant la journée de travail environ 17,000 livraisons » (p. 408).
1267 MP 31 janvier 1835, p. 35. « Commerce de librairie dans l’Inde », non signé. – Commente la pratique, en Orient, selon laquelle les auteurs et les maisons d’édition n’ont l’habitude ni de diffuser ni de faire de la publicité pour leurs nouveaux ouvrages. Donne des exemples d’œuvres publiées à Calcutta et à Bombay qui sont de véritables chefs-d’œuvre mais dont seuls quelques exemplaires sont parvenus en Europe.
1268 MP 31 décembre 1835, [n.p.]. [Avant-propos], non signé. – Les gérants de la revue commentent la présentation d’un vaudeville de Dupeuty, de Courcy et Alhoy, au théâtre des Variétés, intitulé Le Magasin pittoresque, dans lequel un vieux libraire, sur le point de faire faillite, se sauve en découpant vingt exemplaires de l’encyclopédie pour créer Le Magasin pittoresque : « Nous avons trouvé que l’esprit des vaudevillistes avait, pour ainsi dire, résumé d’avance le sens de quelques-unes des critiques les plus sérieuses, en nous accusant “de ne pas inventer, et de nous vouer simplement à mettre à la portée de tous, et à populariser les connaissances vendues à haut prix dans les ouvrages encyclopédiques”. Cette accusation a été reproduite sous un grand nombre de formes diverses ; nous serions tentés de la regarder comme un éloge ; car ce n’est pas une galerie littéraire, ce n’est pas une bibliothèque de Nouvelles, c’est une instruction variée que nous avons promise. […] Ainsi l’approbation d’un chef de famille, d’un principal de collège, d’un maître de fabrique, est mille fois plus précieuse pour nous que ne le serait celle de tout jeune esprit romantique. »
1269 MP 13 février 1836, p. 52-54. « De la reliure », non signé. – Histoire illustrée de la reliure en France, avec mention des meilleurs relieurs de chaque époque. « Nous dirons en finissant que la reliure française nous paraît aujourd’hui en progrès ; mais qu’elle est loin […] d’être parvenue à la perfection, surtout pour les choses qui concernent l’ornement. Les artistes du seizième siècle, sous ce rapport, sont encore de beaucoup au-dessus des nôtres » (p. 54).
1270 MP 17 avril 1841, p. 121-122. « Le colporteur d’images », non signé. – L’industrie de la gravure sur bois a cherché son « dernier asile » dans les départements de l’ouest de la France et s’est propagée par l’intermédiaire des colporteurs de cartes et d’images. « D’ailleurs, conformant ses manières à son humble fortune, [la gravure sur bois] a quitté la toque de l’artiste pour prendre le bonnet de laine de l’artisan » (p. 122).
1271 MP 1er mai 1841, p. 142-143. « Établissements publics, relatifs aux lettres, aux sciences et aux arts, à Paris », non signé. – État présent sur les « bibliothèques générales » à Paris, dont la Bibliothèque royale, la bibliothèque Sainte-Geneviève, la bibliothèque de l’Arsenal, la bibliothèque Mazarine, la bibliothèque de l’Université, et la bibliothèque de la Ville. Détails sur les heures d’ouverture, les collections, le nombre de volumes, etc.
1272 MP 12 juin 1841, p. 187. « Bibliothèques publiques à Paris », non signé. – État présent des « bibliothèques spéciales » à Paris, dont la bibliothèque de droit, la bibliothèque des sciences médicales, la bibliothèque des sciences naturelles, la bibliothèque des arts et métiers et la bibliothèque de musique et de l’art dramatique. Détails sur les heures d’ouverture, les collections, le nombre de volumes, etc.
1273 MP 14 août 1841, p. 267. « Célérité typographique », non signé. – « Le plus remarquable exemple de célérité typographique a été donné il y a quelques années, en Angleterre, par MM. Darton et Clarke, libraires-éditeurs de Londres. Il s’agissait de la traduction des voyages de Damberger en Afrique. Les éditeurs reçurent le volume allemand un mercredi matin, à onze heures. Avant midi les trente-six feuilles de texte furent réparties entre six traducteurs habiles ; avant une heure, une carte et deux gravures qui illustraient l’ouvrage allemand, furent remises entre les mains des graveurs ; à six heures, une partie du manuscrit anglais fut portée chez l’imprimeur, et à partir de ce moment jusqu’à la fin de l’impression, les traducteurs fournirent constamment la copie à plus de vingt compositeurs. Le jeudi matin on corrigea les épreuves du texte ; les gravures furent envoyées au coloriage le vendredi. Ce même vendredi, à deux heures, la trente-sixième et dernière feuille fut mise sous presse, et à huit heures l’édition entière était parfaitement séchée. Pendant ce temps, un des traducteurs écrivait une préface de douze pages. Le samedi, à deux heures, les brocheurs avaient fini leur travail ; et à deux heures et demie l’ouvrage était dans le commerce. Le soir, à six heures et demie, il n’en restait pas un seul exemplaire entre les mains de l’éditeur : l’édition tout entière, composée de quinze cents exemplaires, était épuisée » (p. 267).
1274 MP 12 septembre 1846, p. 292-294. « Histoire de la lithographie », non signé. – Décrit les découvertes de l’abbé Schmidt et d’Aloys Sennefelder dans le domaine de la technique de la lithographie. L’article est accompagné d’une vue intérieure de l’imprimerie lithographique Lemercier, à Paris.
1275 MP 21 novembre 1846, p. 370-371. « Histoire de la lithographie », non signé. – Décrit les progrès dans la lithographie à partir du tournant du xixe siècle, époque où la lithographie « commença à prendre assez de physionomie pour mériter de fixer l’attention » (p. 370).
1276 MP 4 novembre 1848, p. 347. « Moyen d’enlever les taches d’encre sur les estampes et sur les livres », non signé. – L’encre ordinaire du commerce cède assez promptement à une application de sel d’oseille arrosé d’eau bouillante. Explique comment enlever des taches d’encre sur les vieux volumes en humectant la page d’acide oxalique liquide. D’autres encres exigent d’autres remèdes, dont l’eau de Javel ou l’acide hydrochlorique. L’encre de Chine est indécomposable et, par conséquent, les bibliophiles « ne doivent jamais se servir d’encre de Chine dans le voisinage de leurs livres, ni pour y tracer des notes » (p. 347).
1277 titre : Le Magasin universel. Publié sous la direction de savans, de littérateurs et d’artistes
1278 adresse : Au bureau du Magasin universel, chez Furne, quai des Augustins, nos 39 et 41 ; rédaction : rue Saint-Germain-des-Prés, 9, Paris
1279imprimeur : H. Fournier, rue de Seine, n° 14, Paris (1833-) ; Imprimerie de Decourchant, rue d’Erfurth, 1, Paris (1835-) ; Imprimerie de Chassaignon, rue Gît-le-Cœur, 7, Paris. « Tiré à la Presse mécanique par Aristide et Pelluard » (1837-) ; « Tiré aux presses à bras de Lacrampe et Cie », rue Damiette, 2, Paris (à partir de mai 1838)
1280 dates de publication : 24 octobre 1833 - septembre 1840 ; hebdomadaire, paraissant le jeudi ; ensuite mensuel
1281 numéros dépouillés : 24 octobre 1833 - septembre 1840
1282 directeur : « Publié sous la direction d’une société de savans et d’artistes » (octobre 1834) ; éditeur F. Knab (1837-)
1283 orientation : « Notre magasin universel sera une véritable Encyclopédie qui répandra dans toutes les classes de la société le goût de la lecture et hâtera les progrès de la civilisation » (Prospectus-Spécimen, 21 octobre 1833, p. 8).
1284 chroniques : articles portant sur l’histoire, la géographie, les villes et monuments français et étrangers, la flore et la faune, la science, les arts industriels ; récits de voyage ; éphémérides. Quelques rares reproductions d’articles étrangers traduits en français. À partir d’octobre 1839, Le Magasin devient beaucoup plus littéraire, privilégiant la publication de contes et de feuilletons.
1285 illustrations : les numéros sont abondamment illustrés de gravures et de lettres ornées.
1286 principaux collaborateurs : durant les premières années (1833-1836), les articles ne sont pas signés, à très peu d’exceptions près. Ensuite, Auguste Luchet, Honoré de Balzac, Aglaé Comte, Achille Comte, A. Mazuy, Ernest Breton, Alphonse de Lamartine, Alfred Maury, C. Knab, Joseph Bard, Alexandre Veyssière, Boitard
1287 abonnement : « Il paraîtra tous les jeudis un Numéro du magasin universel ; ce Numéro, composé d’une feuille petit in-4°, sur papier vélin superfin, sera orné de quatre à six belles gravures et souvent d’un plus grand nombre. Le prix de chaque N°, non timbré, est de deux sous. Le prix de chaque N°, timbré, est de trois sous. Abonnemens livrables par mois, avec une couverture imprimée. Trois mois, 15 Nos, portés à domicile, à Paris, 1f. 55c. Six mois, 26 Nos, id., 2f. 60 c. Un an, 52 Nos, id., 5 f. Pour recevoir à domicile, à Paris, un Numéro tous les jeudis, on ajoutera, à cause des frais de timbre, 65 centimes par trimestre. Pour les départemens, le prix du port, par la poste, est de 50 centimes par trimestre » (Prospectus-Spécimen, 21 octobre 1833, p. 8). « À la fin de chaque année, il sera délivré gratis aux souscripteurs un titre et une table raisonnée des matières renfermées dans le volume, qui se composera de cinquante-deux feuilles ou huit cent trente-deux colonnes, représentant la matière de plus de douze volumes in-8° ; il sera orné de trois à quatre cents planches, et son prix n’égalera pas celui d’un volume le plus ordinaire » (31 octobre 1833, p. 16). À partir de septembre 1837, les abonnements à la semaine sont supprimés, pour « des causes exclusivement administratives ».
1288 Le Magasin jouissait d’un bon réseau de distribution ; dépôts : Rue du Coq-Saint-Honoré, 4 ; Passage Bourg-l’Abbé, 18 ; Passage Vivienne, 7 ; Rue de Richelieu, 103 ; et dans les départements, chez les principaux libraires, chez les directeurs des postes et aux bureaux des diverses voitures publiques. En mai 1836, les bureaux d’abonnement et de vente du Magasin s’installent rue des Grands-Augustins, 20.
1289 notes : le catalogue de la BnF indique que Le Magasin universel a été l’objet de réimpressions et de rééditions, sous plusieurs titres, dont La Nouvelle Mosaïque ou Petit magasin universel et pittoresque de tous les pays (1842) et Le Magasin universel. Répertoire des sciences, des lettres et des arts (1853).
1290 MU 5 décembre 1833, p. 55. Entrefilet, non signé. « La poste aux lettres expédie chaque jour à Paris trente-six mille lettres, et en reçoit près de vingt-cinq mille, terme moyen. Le maximum des recettes journalières est de dix-sept mille francs en janvier, et le minimum de quinze mille francs en septembre. Cinq cent mille lettres affranchies partent de Paris chaque année ; les deux cinquantièmes de ce nombre sont adressés à l’étranger » (p. 53).
1291 MU 24 juillet 1834, p. 338-339. « Exposition de l’industrie, II », non signé. – Deuxième partie d’un compte rendu de l’exposition de 1834, commencé dans le numéro du 19 juin 1834 et consacré aux produits de l’industrie parisienne (parfums, peignes, etc.), aux poteries et faïences, aux meubles, aux papiers peints, aux produits chimiques, et à la typographie et la reliure : « Les échantillons de typographie ne sont pas nombreux, mais ils sont beaux. M. Éverat, et MM. Rignoux et Comp., ont exposé différentes pièces qui leur font honneur, et qui témoignent de l’avancement de l’art typographique. Le xixe siècle a fait faire des progrès incroyables à l’imprimerie ; qui eût songé il y a quarante ans, qu’un jour on aurait des presses mécaniques mues par la vapeur, au moyen desquelles on tirerait 30 et 40,000 feuilles par jour. La salle n°.1 continent une presse mécanique, qui tire 39,000 feuilles dans les vingt-quatre heures. Les relieurs sont voisins des typographes, et après MM. Éverat et Rignoux, viennent MM. Müller, Koehler, Marie et Tirel, etc. Les reliures de M. Koehler sont très belles et je les place au-dessus de celles de M. Simmier, relieur du roi, qui a son compartiment du côté opposé. M. Müller ne fait pas mal et il a le pas sur MM. Marie et Tirel » (p. 339).
1292 MU [septembre 1834, n.p.] « À nos lecteurs », non signé. – Notice dans laquelle la direction du Magasin universel remercie ses lecteurs de leur fidélité, réitère les objectifs de la revue, et commente les illustrations parues pendant les deux premières années : « Parmi la foule des gravures qui accompagnent la plupart de nos articles, et qui peuvent soutenir la comparaison avec celles des autres publications à deux sols, il en est beaucoup qui offrent de l’intérêt, soit par la nature même du sujet, soit par la manière dont le burin de l’artiste les a rendues ; mais plusieurs d’entre elles sont de beaucoup au-dessous de celles que nous donnerons désormais. Nous avouerons même que nous n’ignorions pas cette infériorité avant de les confier à la presse, et cependant nous n’avons pu les rejeter. Nous craindrons d’autant moins de nous expliquer franchement sur ce sujet avec nos lecteurs que nous les considérons comme associés avec nous pour le succès de notre œuvre. Ces gravures, nous les tenions des premiers Directeurs du Magasin universel qui avaient été les chercher en Angleterre ; et les sacrifier, c’eût été imposer à notre entreprise une dépense trop lourde, dépense qui eût non pas compromis son existence, mais nui à son développement. »
1293 MU décembre 1834, p. 87. « Papier des orientaux », non signé. – Sur la fabrication du papier en Chine, ses qualités et ses défauts (il est peu durable, la poussière et les vers l’abîment facilement). Sur la fabrication du papier en Perse, avec une longue description des mœurs persanes concernant la rédaction et l’envoi des lettres aux gens haut placés.
1294 MU août 1835, p. 579-581. « Fabrication du papier. Fragmens de l’ancienne législation. Marques du papier », non signé. – Étude consacrée à la fabrication et aux marques du papier, et qui cite longuement un arrêt de 1739. Parle des difficultés occasionnées par l’emploi des machines « qui remplacent les ouvriers dans la fabrication, le collage et le séchage des feuilles de papier » : « La France possède déjà bon nombre de ces machines, et à l’heure où nous écrivons on en monte de nouvelles dans plusieurs départemens. Ces machines, que le talent des ingénieurs civils améliore de jour en jour, sont cependant bien loin d’être parvenues à leur dernier degré de perfection, et le mauvais usage qu’en font bien des fabricans commence à jeter un peu de discrédit sur les papiers dits mécaniques. Ce discrédit disparaîtra avec le temps, les machines à papier seront très nombreuses avant qu’il soit peu, et la concurrence forcera leurs propriétaires à bien faire » (p. 581). L’article est illustré de figures reproduisant les marques des papiers dont il est question.
1295 MU [septembre 1835, n.p.] « Les Directeurs du Magasin universel à leurs abonnés », non signé. – Notice dans laquelle la direction rappelle sa promesse concernant les améliorations dans le tirage et l’exécution des vignettes [supra]. La promesse a été tenue : « [La direction] a pris ses mesures pour donner des gravures plus finies et imprimées avec plus de pureté ; elle a porté son désir du mieux jusque dans le choix du papier, dont la qualité laissait cependant peu de chose à désirer. Plusieurs souscripteurs ont demandé que la dimension des feuilles fût agrandie, afin de mieux se prêter à la reliure ; la direction s’est empressée de satisfaire ce vœu, et en même temps elle a commandé un papier d’une pâte beaucoup plus belle. La quatrième année du Magasin Universel commencera donc pour ce Recueil une ère nouvelle ».
1296 MU mars 1836, p. 183-184. « Les loteries et les primes de librairie », non signé. – Dénonciation des primes de librairie, qui n’attirent que les anciens amateurs de la loterie et les « gens d’une nature mixte, avides de jouissances matérielles et morales tout à la fois » (p. 183). Et de conclure : « Quelque modeste que soit la position du Magasin Universel, il nous a paru que nous devions à ses nombreux lecteurs, qui, comme nous, comprennent la sainte mission de la presse, et voudraient la préserver du contact impur des hommes d’argent, de nous expliquer franchement sur une question qui intéresse tout le monde ; il y avait d’ailleurs pour nous obligation particulière de dire notre pensée, car des exemplaires du Magasin Universel ont été vendus avec primes, dans certains dépôts de librairie, et, par une rencontre que nous appellerons fatale, une prime est échue à l’un des abonnés qui ont souscrit dans ce dépôt à notre publication » (p. 184).
1297 MU mars 1836, p. 199. « Simplicité des imprimeries d’Indiana », non signé. – Entrefilet : « Dans l’état d’Indiana, les personnes qui exercent l’état d’imprimeur ont un assortiment de caractères en bois. Quand la composition du journal est prête, les souscripteurs arrivent chacun avec une serviette blanche. La forme est tamponnée au moyen d’une certaine boue noirâtre et humide dont, heureusement pour la littérature, le pays abonde, et, à l’aide d’un marteau, on obtient sur chaque serviette un exemplaire du journal, avec lequel l’abonné se retire sans crainte d’avoir rien à démêler avec le timbre. Un peu d’eau et de savon font justice plus tard des nouvelles qui ont vieilli, et rendent à la serviette son premier lustre, et la disposent à recevoir les communications qui ont pénétré dans ces pays reculés » (p. 199).
1298 MU avril 1836, p. 256. « Avis », non signé. – Notice aux abonnés : « L’accroissement du nombre des souscripteurs du Magasin universel nous a forcés de transporter nos bureaux dans un plus vaste local ; cet accroissement nous permettra de perfectionner encore la gravure et le tirage des vignettes qui, l’on doit en convenir, ont éprouvé de grandes améliorations depuis quelques mois. Quant à l’exactitude du service des abonnements, et nous disons cela à dessein pour quelques localités où nos correspondants ont mal fait leur devoir, nous l’observerons toujours, comme par le passé, avec un soin religieux. Non-seulement nous avons toujours servi, au jour dit, les lecteurs isolés et les libraires qui nous ont adressé des souscriptions, mais nous avons toujours tenu toutes prêtes dans nos magasins quelques livraisons imprimées à l’avance. Sous ce rapport, comme sous tout autre, nous espérons bien qu’on ne trouvera jamais notre zèle en défaut » (p. 256).
1299 MU juillet 1837, p. 344. Annonce, non signé. – Présentation d’une gravure tirée de la « magnifique édition » de Paul et Virginie, publiée par la maison d’édition de Léon Curmer.
1300MU novembre 1837, p. 41-45. « Fabrication du papier », signé C. Knab, ingénieur. – Long article, dans lequel l’auteur raconte l’histoire de la fabrication du papier en Chine (papier de pâte) et en Europe (papier de chiffons). Raconte en grand détail la fabrication du papier continu, avec une gravure à l’appui (p. 41).
1301 MU mars 1838, p. 208. « À nos lecteurs », non signé. – Annonce aux abonnés : « Lorsque les Magazines parurent pour la première fois en France, ce fut une nouveauté amusante, un élément d’instruction qui jusqu’alors avait manqué ; ceci explique le prodigieux succès qu’ils obtinrent à leur début. Mais il ne fallait pas rester stationnaire ; chaque année devait amener de nouvelles améliorations, sous peine d’une décadence rapide. C’est ainsi, du moins, que les Directeurs du magasin universel comprirent l’avenir des publications pittoresques ; ils s’efforcèrent de donner à leur recueil une plus grande variété de rédaction et une richesse de gravures que nulle entreprise rivale n’a pu atteindre encore ; oui, nous le disons haut, nulle entreprise rivale ne peut montrer un aussi bel ensemble de dessins et un tirage plus parfait ; et ici nous n’avons aucune intention malveillante ; à Dieu ne plaise que nous réduisions jamais aux mesquines proportions d’intérêts égoïstes une question d’art et d’étude, immense dans le présent et l’avenir. La mission du magasin universel est assez noble pour pouvoir sortir de l’esprit étroit de spéculation et de ce système mensonger qu’on chercherait en vain à faire prévaloir : dans notre pays le charlatanisme n’a qu’un temps » (p. 208).
1302 MU mai 1839, p. 264. « Avis », non signé. – Message aux abonnés : « L’impression des dernières livraisons du magasin universel n’ayant pas satisfait les Directeurs de cette publication, ils ont dû renoncer au tirage par les presses mécaniques, et immédiatement ils ont confié les gravures du magasin universel aux presses à bras de la maison lacrampe et cie, si connue par la perfection de ses tirages. Sans doute, c’est une augmentation notable de dépenses ; mais les directeurs du magasin universel ayant fait de cette entreprise une question d’art, plus encore qu’une spéculation, n’ont reculé et ne reculeront devant aucun sacrifice, quelque coûteux qu’il soit » (p. 264).
1303 MU juillet 1839, p. 343-344. « Exposition des produits de l’industrie (1839) », signé A. Maury. – Termine son compte rendu en parlant de « l’étonnante machine à fabriquer le papier, où le chiffon se transforme, pour ainsi dire, sous vos yeux, en un papier blanc et délicat, apporté jusque sous les tranchants du ciseau qui doit le couper sous le format voulu » (p. 344).
1304 MU septembre 1839, p. 380-382. « Les manuscrits », non signé. – Article repris du Dictionnaire de la Conversation (Paris, Belin-Mandar), qui retrace l’évolution du manuscrit. Remarques sur l’orthographe et la ponctuation, avec exemples à l’appui et un fac-similé d’un manuscrit tiré de la chronique de Charles VII.
1305 MU septembre 1839, p. 391-392. « Les miniatures », signé Duchesne aîné. – Article repris du Dictionnaire de la Conversation (Paris, Belin-Mandar). Histoire des miniatures paraissant dans les manuscrits du ve jusqu’au xive siècle, avec plusieurs exemples et une gravure représentant une miniature tirée de la chronique de Charles VII.
1306 MU septembre 1840, p. 379. « Tissiérographie », non signé. – L’art de la gravure typographique sur pierre n’a pas encore reçu d’application utile. L’invention de Louis Tissier, ancien préparateur des cours de chimie de Lyon, va résoudre le problème : « Désormais la lithographie et la typographie, en se prêtant un nouveau et mutuel appui, seront liées d’une manière indissoluble. La lithographie ajoutera un fleuron à sa belle couronne ; et la typographie aura pour auxiliaire un art beaucoup plus économique dans son application et infiniment plus rapide dans sa production que ne l’a été, jusqu’à présent, l’art de la gravure sur bois. En résumé, économie de temps, économie d’argent, reproduction toujours autographe de l’œuvre du dessinateur, inaltérabilité des planches, et vaste développement donné à la gravure typographique » (p. 379).
1307 titre : Mémoires et compte rendu des travaux de la Société des ingénieurs civils
1308 adresse : rue Buffault, 26, Paris
1309 imprimeur : Imprimerie de Guiraudet et Jouaust, 338, rue Saint-Honoré
1310 dates de publication : 1848-1965 ; mensuel
1311 numéros dépouillés : 1849, 1852, 1854
1312 directeur : non indiqué
1313 orientation : technique, scientifique et industrielle ; promotion de la profession d’ingénieur ; défense de la propriété intellectuelle des inventeurs
1314 chroniques : listes générales et constamment mises à jour des membres de la Société ; mémoires présentés par les membres ; états financiers de la Société
1315 illustrations : plans hors texte ; gravures techniques
1316 principaux collaborateurs : membres de la Société
1317 abonnement : non indiqué
1318 MCR séance du 6 juin 1851, p. 248-255. « Exposition de Londres », rapport de M. Hubert. – Compte rendu des machines de l’exposition de Londres ; entrefilet sur la papeterie : « La papeterie et la reliure anglaises ont un cachet tout particulier. Parmi les papiers et les livres, on remarque une machine à faire des enveloppes de lettres. Cette machine, qui fonctionne loin de toutes les autres, sans que l’on sache comment le mouvement lui est donné, est assez ingénieusement disposée, sans pourtant présenter rien d’extraordinaire » (p. 252).
1319 titre : Le Mémorial catholique. Ouvrage périodique
1320 adresse : Bureau du Mémorial catholique, rue Cassette, 35, près Saint-Sulpice ; rue Mazarine, 70
1321 imprimeur : Imprimerie de Guéffier, rue Guénégaud, 51
1322 dates de publication : 1824-1830
1323 numéros dépouillés : janvier, février, août 1826 ; avril 1827
1324 directeur : comte O’Mahony
1325 orientation : catholique (tendance ultramontaine) légitimiste
1326 chroniques : actualité religieuse et politique, chronique bibliographique
1327 illustrations : non illustré
1328 principaux collaborateurs : comte O’Mahony
1329 abonnement : 8 fr. pour six mois, 15 fr. pour l’année, 20 fr. pour l’étranger, la Suisse exceptée
1330 notes : on donne la liste de plus de cent libraires répartis dans autant de villes de France où l’on peut s’abonner au Mémorial ; et 24 libraires à l’étranger (Berlin, Bruxelles, Fribourg, Milan, Rome, Moscou, Vienne, etc.).
1331 MC janvier 1826, p. 13-17. « Observations de M. de Bonald, sur les arrêts rendus par la cour royale, dans le procès du Constitutionnel et du Courrier français ». – Extrait d’un article de Bonald paru dans La Quotidienne, où l’auteur déplore que les tribunaux aient montré autant de mansuétude à l’endroit des journaux mis en accusation, considérant leur impact : « Comme il ne s’agissoit que de la religion, et encore de la religion catholique, les journalistes incriminés ont été donc renvoyés à leur atelier blancs comme neige ; […] et ces deux journaux, avec leurs abonnés payants ou gratuits, distribués tous les jours jusque dans les cabarets à bière, ont plus de lecteurs en un an, que Voltaire, qui n’étoit lu que dans les salons, n’en a eu dans toute sa vie » (p. 15).
1332 MC janvier 1826, p. 39-45. « De quelques articles de journaux, relativement à la dernière brochure de M. l’abbé de la Mennais, intitulée : Quelques réflexions sur le procès du Constitutionnel et du Courrier, et sur les arrêts rendus à cette occasion par la Cour Royale », signé O. – Article analysant la réception de la brochure de la Mennais dans divers journaux : « À peine sa brochure a-t-elle été publiée qu’elle s’est répandue avec rapidité dans toutes les parties de la France ; la première édition a été presqu’aussitôt épuisée. On peut juger de l’impression qu’elle a produite par l’empressement que tous les journaux ont mis à en parler. D’une part, La Quotidienne, Le Drapeau Blanc, L’Étoile et L’Ami de la religion se sont accordés à en donner de longs extraits : de l’autre, les feuilles révolutionnaires se sont hâtées d’y répondre par des outrages » (p. 40). (Note : la brochure est en vente au bureau du Mémorial.)
1333 MC février 1826, p. 96-105. « Sur un journal janséniste, jugé par un journal libéral », signé O’Mahony. – Article sur deux journaux mettant en cause l’unité du catholicisme et sur leurs rapports avec d’autres journaux et revues d’allégeance comparable. Il s’agit du Globe, accusé de libéralisme, et de La France catholique, journal qui ne dura qu’un an : « Nos lecteurs sauront donc que La France catholique est, ou pour mieux dire, étoit un recueil qui faisoit semblant de paroître deux ou trois fois par mois, et qui, en une année d’existence, d’efforts et de travaux, a été recherché par un peu moins de cent cinquante abonnés, et abandonné par un peu plus de cent vingt-cinq ; un recueil, qui, en dépit de son nom et de son surnom de France catholique, étoit aussi éloigné de penser catholiquement que de s’exprimer en français ; un recueil fondé sur le jansénisme, appuyé de libéralisme, orné de protestantisme, qui, en cette triple qualité, prônoit et citoit sans cesse La Revue protestante et Le Journal des débats, et que, par la même raison, Le Courrier et Le Constitutionnel ont constamment cité et prôné » (p. 98-99).
1334 MC avril 1827, p. 257. « Avis aux souscripteurs », non signé. – « Les ouvriers des imprimeries de Paris s’étant abstenus de tout travail pendant quelques jours, à l’occasion du retrait du projet de loi sur la presse, l’impression de ce numéro du Mémorial a été forcément retardée. »
1335 titre : La Mère institutrice et l’institutrice-mère. Journal d’éducation et d’instruction, puis La Mère institutrice ou lectures religieuses, morales et littéraires
1336 adresse : rue de Lille, 17, Paris
1337 imprimeur : Imprimerie d’Urtubie, Worms et Cie, rue Saint-Pierre-Montmartre, 17, Paris
1338 dates de publication : octobre 1834-septembre 1845 ; mensuel
1339 numéros dépouillés : janvier et septembre 1836 ; janvier-mars 1837 ; mai-septembre 1837 ; décembre 1837
1340 directeur : David-Eugène Lévi Alvarès
1341 orientation : le but de La Mère institutrice est de « former le cœur et l’esprit des jeunes personnes et de préparer en elles, par l’instruction, de bonnes mères et de bonnes épouses » (juillet 1837, p. 291). Selon le premier numéro, la revue est publiée et rédigée par David Lévi Alvares et par une société de professeurs et d’institutrices.
1342 chroniques : poésies, pièces, contes (français et étrangers) ; transcriptions et comptes rendus des « cours élémentaires » et « cours supérieurs » offerts par David Lévi Alvarès et d’autres professeurs ; articles d’histoire, de géographie, de science naturelle, souvent avec des questions en annexe ; exercices de grammaire et d’analyse littéraire ; « Chroniques de Russie »
1343 illustrations : la page titre de chaque volume annuel est ornée d’une gravure. La revue n’est pas illustrée.
1344 principaux collaborateurs : David Lévi Alvarès, Victorine Collin, Mlle Pavy, A. Schreiber, A. Isabeau, Mlle Michel, A. Boniface, Bonvalot, Albert Montémont, Nicholson-Brown, Corbière
1345 abonnement : abonnement d’un an : 10 fr. 50 centimes
1346 titre : La Minerve des Pays-Bas
1347 adresse : Bruxelles
1348 imprimeur : Laurent Frères, imprimeurs-éditeurs
1349 dates de publication : 1828-1829 ; bimensuel et ensuite hebdomadaire à partir du 15 février 1829
1350 numéros dépouillés : 1828-1829
1351 directeur : Ch. Durand
1352 orientation : revue libérale, anticatholique
1353 chroniques : « Politique générale », « Politique intérieure », « Spectacles », « Littérature », « Bulletin bibliographique », « Annonces »
1354 illustrations : non illustré
1355 principaux collaborateurs : Ch. Durand, P. Victor. La plupart des rubriques ne portent pas de signature, ou sont simplement initialées.
1356 abonnement : non indiqué
1357 notes : en novembre 1829, La Minerve des Pays-Bas est absorbée par L’Impartial. Journal politique, scientifique, littéraire, industriel : « À dater du n° prochain, ce journal sera réuni à L’Impartial, qui paraîtra trois fois par semaine au lieu d’une, sans augmentation de prix d’abonnement » (15 novembre 1829, p. 520).
1358 MPB 1er décembre 1828, p. 86-92. « Politique intérieure. De la loi sur la presse », signé Ch. D. – Commente longuement la loi sur la presse qui vient d’être présentée et qui, si elle est adoptée, va amener la disparition de la liberté de la presse en Belgique. Proteste contre l’inviolabilité royale et ministérielle, et contre le fait qu’à défaut d’auteur, l’imprimeur est susceptible de condamnation.
1359 MPB 1er février 1829, p. 181-187. « Du jury en général, et en matière de liberté de presse », signé Ch. D. – Souligne la nécessité du jury dans une bonne législation sur la presse : la nier serait « se montrer à la fois l’ennemi des droits populaires, et le complaisant peu éclairé du pouvoir » (p. 187).
1360 MPB 15 mai 1829, p. 310-313. « De la nouvelle loi sur la presse », signé Ch. D. – La première loi sur la presse proposée quelques mois auparavant a fait place à une autre, que l’auteur trouve « excellente relativement à l’autre » (p. 310). Chaque auteur doit répondre de ses ouvrages : « La publication ne saurait par elle-même être soumise à aucune entrave ; mais elle peut former la complicité en matière de crime et de délit » (p. 311).
1361 titre : Le Mois, résumé mensuel, historique et politique de tous les événements, jour par jour, heure par heure, entièrement rédigé par Alexandre Dumas
1362 adresse : 171, rue Montmartre
1363imprimeur : Imprimerie de Guiraudet et Jouaust, rue Saint-Honoré, 315 ; Typographie de E. et V. Penaud Frères, 10, rue du Faubourg-Montmartre
1364 dates de publication : mars 1848 - février 1850 ; mensuel
1365 numéros dépouillés : août-novembre 1848 ; janvier-décembre 1849
1366 directeur : Alexandre Dumas ; en août 1849, on annonce « Chollet, fondateur et propriétaire-gérant du journal »
1367 orientation : chroniques et commentaires politiques
1368 chroniques : suivi de l’actualité politique : « Il devait être question des beaux-arts et de la littérature. Nous avons beau faire, nous ne pouvons jamais nous ménager assez d’espace pour donner à la question littéraire la place et l’importance qu’elle devrait avoir dans notre journal. Les événements politiques se pressent tant les uns sur les autres, qu’ils débordent notre format. Nos lecteurs nous pardonneront de sacrifier aux intérêts urgents du moment et aux grandes nouvelles politiques la chose dont nous aurions peut-être le plus de plaisir à rendre compte. Espérons que nous pourrons prendre prochainement notre revanche » (15 octobre 1848, p. 352).
1369 illustrations : non illustré
1370 principaux collaborateurs : un seul rédacteur
1371 abonnement : « M. Alexandre Dumas, ayant voulu faire un journal à la portée de tous, a mis le prix de ce journal à quatre francs par an. S’adresser, franco rigoureusement, à M. Reignier, 171, rue Montmartre. »
1372 notes : dans un « Avis aux abonnés du journal Le Mois » (novembre 1848), on mentionne 20000 abonnés et « un public de cent mille lecteurs au moins » (p. 384).
1373 Mois 30 novembre 1848, p. 384. « Avis aux abonnés du journal Le Mois », non signé. – Invitation au réabonnement, pour la deuxième année du journal, promesse d’amélioration du service et de la présentation : « Notre journal paraîtra désormais très-régulièrement, du 1er au 5 de chaque mois. […] À partir du premier numéro de notre deuxième série, qui paraîtra du 2 au 5 janvier, Le Mois sera imprimé en caractères neufs. Toute personne prenant un abonnement à notre deuxième série, recevra une belle couverture splendidement imprimée pour la collection de la première série, avec une table des matières. Nos abonnés peuvent donc se convaincre que nous ne reculerons devant aucun sacrifice, afin que notre œuvre puisse figurer honorablement dans leur bibliothèque, sous le rapport littéraire et sous le rapport matériel. »
1374 Mois 1er mars 1849, p. 84. Entrefilet non signé. – « Nos lecteurs ignorent peut-être ce que c’est qu’un canard, en style journalistique. Un canard est une invention plus ou moins drôlatique, un récit, une découverte présentant les apparences les plus miraculeuses, capable d’exciter au plus haut degré la surprise du public, et de faire passer sa crédulité par les plus violentes épreuves. Un journal bien pourvu de canards de choix doit nécessairement faire une ample récolte d’abonnés. »
1375 Mois 1er mai 1849, p. 159. Entrefilet non signé. – « On ne saurait croire à quelle aberration scandaleuse est porté, en ce moment, l’esprit d’invention des pamphlétaires démagogiques. On se rappelle qu’avant les journées de juin une foule de publications, aux titres plus effrayants encore que pittoresques, inondèrent Paris comme une avalanche. Le nouvel arrêté, relatif à la vente et au colportage des imprimés, semble devoir nous reporter à cette déplorable époque. Au nombre des feuilles nouvelles qui sont criées chaque jour sur la place publique, on nous signale certaines monstruosités, dont nous sommes vraiment embarrassé pour reproduire les titres infâmes. On cite en particulier Le Républicain rouge, La Langue de vipère, L’Esprit tordu, et enfin Le Monte-à-regret, dont, en argot des bagnes, la signification est l’échafaud. Nous ne pouvons croire qu’en présence d’un pareil débordement d’infamies menaçantes, le gouvernement ne songe pas qu’il a un devoir impérieux à remplir : celui de faire respecter à la fois la tranquillité et la pudeur publiques. »
1376 Mois août 1849, p. 249. Entrefilet daté du 25 juillet, non signé. – « L’article 1er de la loi sur la presse, qui range au nombre des délits les attaques contre les droits et l’autorité du président de la République, est adopté par l’Assemblée, après une discussion qui se prolonge pendant toute la séance. »
1377 Mois août 1849, p. 251-252. Entrefilet daté du 27 juillet, non signé. – Texte de la nouvelle loi sur la presse, précédé du commentaire suivant : « Une grande résolution a été prise aujourd’hui par l’Assemblée nationale. Après une discussion aussi vive qu’approfondie, la nouvelle loi sur la presse, ou, pour mieux dire, contre la presse, a été adoptée. Voici le texte de ce décret, qui aura sa date marquée dans l’histoire de notre révolution de 1848, comme les lois de septembre ont eu la leur dans la révolution de 1830. »
1378 titre : Le Mois religieux et littéraire, publié par une société de gens de lettres, sous le patronage de plusieurs prélats et de hauts personnages, et sous les auspices de MM. de Chateaubriand, de Bonald, de Marcellus, Lacordaire, A. Ruinard de Brimond, de Grandmaison, de Sevallos, Figueroa, etc.
1379 adresse : rue Git-le-Cœur, 5
1380 imprimeur : Imprimerie de Chassaignon, rue Gît-le-Cœur, 7
1381 dates de publication : décembre 1836 - ? ; mensuel
1382 numéros dépouillés : décembre 1836 - janvier 1837
1383 directeur : non mentionné
1384 orientation : catholique royaliste
1385 chroniques : poésie, actualité religieuse, nouvelles des missions étrangères
1386 illustrations : non illustré
1387 principaux collaborateurs : quelques signatures seulement : E. Brun, Blacas d’Aulps, A. Gaulmier
1388 abonnement : 7 francs par an, 1 fr. 80 en sus pour les départemens, 3 fr. pour l’étranger – la revue est en vente chez Dentu, Libraire, Palais-Royal, Galerie vitrée, 13 ; Hivert, Libraire, Quai des Augustins, 27 ; Théodore Leclerc, Libraire, Place du Parvis-Notre-Dame.
1389 notes : on donne la liste de plus de soixante libraires, répartis dans autant de villes de France où l’on peut s’abonner au Mois ; et 13 libraires à l’étranger (Amsterdam, Bruxelles, Cologne, Genève, Moscou, Turin, Vienne, etc.). Note additionnelle sur la distribution : « Messieurs les libraires des archevêchés, les directeurs des Gazettes de province, ceux des postes, et enfin toutes les messageries royales de France, reçoivent les abonnements au Mois religieux, sans aucune addition de frais pour les souscripteurs. » – En quatrième de couverture : « Avis à Messieurs les Libraires-Éditeurs, Graveurs et Lithographes. Le Mois religieux rendra compte des ouvrages nouveaux sans aucune rétribution ; il suffira de déposer, dans les bureaux de la direction, les deux exemplaires d’usage. »
1390 MRL décembre 1836, p. 5-10. « Introduction », non signé. – Prospectus. Depuis la révolution, un grand vide spirituel règne en France, que Le Mois entend combler : « Le titre de cette feuille révèle au premier coup d’œil quels seront sa marche et ses principes. Nous y donnerons accès à toutes les belles actions inspirées par le Christianisme ; et ces beaux traits, laissant dans les cœurs des impressions profondes, en feront naître d’autres qui trouveront à leur tour de nouveaux imitateurs » (p. 9).
1391MRL janvier 1837, p. 76. « De l’écrit de M. de Montbel sur les derniers instans de Charles X […] », non signé. – Entrefilet : « L’écrit de M. de Montbel a, dès les premiers jours de son apparition, excité dans les cœurs des émotions vives et profondes ; il était fâcheux seulement que le prix trop élevé de ce volume ne permît pas à tout le monde de se le procurer. C’est donc une heureuse et excellente idée, que celle de le mettre à la portée de tous les lecteurs sans rien retrancher du texte, ni diminuer en aucune manière l’intérêt qu’il inspire. Aussi, au moyen du petit in-18 qui se publie en ce moment, il n’y a personne en France, parmi ceux qui peuvent lire, qui ne soit à même de connaître toutes les belles actions que l’on cite à chaque pas dans la longue vie de Charles X […]. »
1392 titre : Le Monde moderne
1393 adresse : Albert Quantin, éditeur, 5, rue Saint-Benoît, Paris (1895 - avril 1902) ; ensuite Félix Juven, 122, rue Réaumur, Paris (1902)
1394 imprimeur : May & Motteroz, Lib.-Imp. Réunies, 7, rue Saint-Benoît, Paris
1395 dates de publication : janvier 1895 - décembre 1905 ; mensuel
1396 numéros dépouillés : janvier 1895 - décembre 1903
1397 directeur : éditeur-gérant : A. Quantin (1895 - avril 1902) ; ensuite Félix Juven
1398 orientation : revue d’intérêt général, littéraire et mondaine
1399 chroniques : feuilleton ; poésies ; articles sur l’actualité sociale, géographique et scientifique ; « La musique » ; partitions ; « Causerie scientifique » ; « La vie sportive » ; biographies ; « Le mouvement littéraire » ; « Revue du mois passé » ; « La mode du mois » ; « Chronique théâtrale » ; « Menus et recettes » ; « Connaissances utiles » ; « Jeux et récréations » ; « Mémento encyclopédique »
1400 illustrations : la revue est abondamment illustrée (gravures et photos). Illustrations de Mucha, Albert Robida, Vallet, Lemaistre, G. Bussière, Marcel Roux
1401 principaux collaborateurs : Jules Claretie, Gustave Geffroy, Octave Uzanne, Arsène Alexandre, Charles Lallemand, Henri Monin, Paul Avenel, Edmond Neukomm, Julien Tiersot, Maurice Bouchor, B.-H. Gausseron, Boyer d’Agen, Camille Flammarion, Ernest Daudet, Gustave Toudouze, Abel Hermant, Léo Claretie
1402 abonnement : abonnement d’un an (1895) : 18 fr. Dans le numéro d’octobre 1902, on annonce la parution du numéro de Noël, qui coûtera exceptionnellement 2 fr. 50 : les abonnés cependant y auront droit sans augmentation de prix avec leur réabonnement. Tout abonné d’un an, contre l’envoi du montant de son abonnement, recevra en outre de la part de l’administration une feuille de bons représentant une somme équivalente (18 francs), qui seront reçus comme espèces pour les achats de livres de la maison Juven, dont on publie une liste en annexe.
1403 notes : en 1905, Le Monde moderne absorbe La Femme d’aujourd’hui, pour devenir Le Monde moderne et la femme d’aujourd’hui : revue mensuelle illustrée de la famille. La revue publie également un Supplément consacré au roman moderne à partir de 1899, dans lequel figurent des ouvrages de Colette Yver, Ernest Daudet, Arthur Conan Doyle. Dans le numéro de janvier 1901, la direction de la revue annonce un voyage organisé en Algérie et en Tunisie par Le Monde moderne et l’Agence des voyages modernes, en ajoutant que tout souscripteur au voyage aura droit à une année d’abonnement à la revue.
1404 MM janvier 1895, p. 20-25. « Pour fonder une revue », signé « L’Éditeur ». – Article de lancement du Monde moderne. Qu’est-ce qu’il faut faire pour qu’une nouvelle revue réussisse ? « Il faut avoir des clartés de toutes choses. Pas trop, car le temps manquerait ; assez cependant pour comprendre des conversations, pour avoir la tranquillité de ne point garder des ignorances coupables, pour sentir enfin que l’on fait partie du Monde moderne » (p. 21). Pour ce faire, l’illustration s’impose. Considérations sur la nature des collaborateurs des revues et les articles qu’ils soumettent. La fabrication matérielle est capitale : « Pour une Revue qui doit demeurer, il faut le format de bibliothèque. Le bel in-8° s’impose » (p. 22). Réflexions sur la couverture, dont dix maquettes sont reproduites dans l’article, et sur le papier utilisé. L’auteur donne un tableau des dépenses nécessaires à la publication d’un périodique. À partir de là, un choix s’impose : on peut prévoir un petit nombre d’abonnés et mettre l’abonnement à un prix élevé, ou baisser le prix, en espérant un plus grand nombre d’abonnés. Et de conclure : « Dans le doute, prenons le parti le plus courageux. Il ne s’agit pas de plaire à un petit groupe de privilégiés : c’est le grand public qu’il faut atteindre. Tout faire pour mériter ses suffrages… et compter sur lui » (p. 25).
1405 MM mars 1895, p. 345-352. « Le travail de nuit des femmes dans l’industrie », signé Louis Bouquet. – Histoire de la législation sur le travail de nuit des femmes, jusqu’au vote qui l’interdit définitivement (29 octobre 1892). Discussion des motifs invoqués lors des débats, visant la santé de la femme, les liens familiaux et l’intérêt national et social, et des arguments contre l’interdiction : la perte du salaire et les conséquences pour la famille. L’auteur passe en revue les industries qui employaient régulièrement des femmes la nuit. Parmi ces industries, « quelques travaux spéciaux peu fatigants ; tels que le pliage des journaux [et] le brochage des imprimés dans les publications périodiques » (p. 348).
1406 MM mai 1895, p. 711-722. « Le Cabinet des Estampes de Paris », signé Henri Bouchot. – Histoire du bâtiment et description des collections, des habitués du Cabinet, véritables amateurs aussi bien que « belles mondaines » : « Nulle part au monde vous ne trouveriez un terrain à ce point neutralisé qu’on y puisse côte à côte rencontrer les mondaines, les savants, les plus notés esprits, les artistes de premier ordre, les rois ou les princes, confondus, mêlés, attirés par un même besoin d’études ou de curiosité » (p. 719).
1407 MM mai 1895, p. 741-752. « L’affiche moderne », signé Louis Gonse. – Loin d’être « un petit art, un art éphémère et frivole », l’affiche est devenue une grande puissance contemporaine : « Elle frappe à coups répétés, souvent innombrables ; elle s’empare du regard, bon gré mal gré. […] On ose dans une affiche ce qu’on n’oserait guère dans une peinture. De là des libertés piquantes, des trouvailles imprévues, des motifs enlevés au pas de charge » (p. 741). Histoire de l’affiche, qui est entrée, depuis une dizaine d’années, dans une « ère de singulier développement » (p. 742). Discussion de la carrière et de l’importance de Jules Chéret, « l’indiscutable créateur de l’affiche moderne » (p. 742), de Grasset, Guillaume, Métivet, Steinlen, Toulouse-Lautrec. « Quel chemin parcouru en dix années, de Chéret à Steinlen et à Lautrec ! J’ai idée pourtant que l’affiche peinte n’est qu’à l’aurore de sa fortune, et que les Parisiens du xxe siècle verront des choses bien amusantes » (p. 752). Article illustré de nombreuses affiches de Chéret, Steinlen, Guillaume, Lautrec.
1408 MM juillet 1895, p. 158-159. « Les petites inventions. Machine à écrire pour les aveugles. Le duographe ». – M. l’abbé Stiltz, aumônier des sœurs aveugles de Saint-Paul, à Paris, vient de faire breveter une machine qui permet d’écrire un texte en braille en appuyant sur des touches portant chacune en relief la série de points correspondant à une lettre de l’alphabet braille. En même temps, le duographe imprime le texte correspondant en alphabet ordinaire. « C’est, en somme, une petite machine à écrire, légère et portative, pouvant se mettre dans une serviette d’écolier ; elle est d’un maniement très simple et pourra rendre aux aveugles les plus grands services, en leur permettant de correspondre sans intermédiaire avec les clairvoyants » (p. 159). Avec illustration.
1409MM juillet 1895, p. 160. « Les petites inventions. Reliure “Optimus” ». – M. Durieu, directeur du journal suisse La Science pratique, a fait breveter un système permettant de collectionner et de relier soi-même des publications périodiques ou des morceaux de musique. « Grâce à l’optimus, nous pouvons relier ces journaux au fur et à mesure de la réception des numéros, pour les placer ensuite sur une table ou dans notre bibliothèque. […] À la réception de la livraison que l’on veut relier dans l’optimus, on fait, avec le perforateur, deux petites entailles dans le milieu du cahier, on y fait entrer les deux œillets de l’agrafe et l’on passe les cordons dans les œillets. Les bouts des cordons, passant par les trous du dos de la reliure, viennent ensuite se serrer à l’intérieur autour de deux boutons d’arrêt. C’est simple et pratique, aussi croyons-nous l’optimus appelé à un réel succès » (p. 160). Avec illustration.
1410 MM novembre 1895, p. 698-708. « Les deux salles de travail des Imprimés à la Bibliothèque nationale », signé Georges de Dubor. – Description de la salle de travail de la bibliothèque et de ses habitués, qui se divisent en deux catégories : les amateurs (hommes du monde, hommes de lettres et écrivains occasionnels) et les professionnels. Chiffres sur le nombre des habitués et renseignements sur le moyen d’obtenir un livre. Détails sur le personnel du département des Imprimés et sur la façon dont les livres sont servis aux lecteurs. Renseignements sur les livres les plus demandés, sur le lectorat, sur les projets d’amélioration de la bibliothèque.
1411 MM novembre 1895, p. 800. « Inventions nouvelles. Cisaille pour couper le papier et la carte », signé Arthur Good, Directeur de l’Office des Inventions nouvelles. – Petit couperet sans danger pour les enfants : « Nous recommandons cette petite machine aux photographes, professionnels et amateurs, pour le découpage des cartes ; aux pharmaciens, pour leurs étiquettes, etc., etc. La cisaille peut se fixer sur une table, soit à demeure, soit au moyen d’une pince mobile » (p. 800).
1412 MM novembre 1895, p. 800. « Inventions nouvelles. Grattoir-Balai », signé Arthur Good, Directeur de l’Office des Inventions nouvelles. – Ustensile de bureau qui fait disparaître les fautes, même les pâtés d’encre, sans trouer le papier. « Devoir à refaire ! page arrachée du cahier ! torrents de larmes ! Tout cela disparaît avec l’usage du petit balai métallique, qui, opérant avec douceur et progressivement, enlève l’encre mais respecte le papier, et peut être manœuvré par les mains les plus inhabiles » (p. 800).
1413 MM janvier 1896, p. 160. « Livres à l’occasion des étrennes », non signé. – Entrefilet : « MM. Lorilleux et Cie, les grands fabricants d’encre d’imprimerie, donnent aussi à leur clientèle les compositions de Guillaume Dubufe, qui ne seraient pas cotées trop cher si un papetier les vendait 10 francs. C’est la grâce moderne par excellence posée par coquetterie dans un encadrement de vitrail : c’est la perfection de l’exécution chromo-lithographique. L’album Grasset est imprimé par les procédés typographiques et le meilleur jugement à prononcer semble être de dire que les moyens se valent, tout en produisant des effets très différents » (p. 160).
1414 MM janvier 1896, p. 160. « Livres à l’occasion des étrennes », non signé. – Entrefilet sur les distributions gratuites de livres lors des étrennes : « Loin d’y voir une concurrence décourageante, que les éditeurs se félicitent de ces distributions gratuites. Puissent tous les grands industriels en inonder la France, pourvu qu’elles aient cette valeur artistique. Ils y répandront peut-être le goût de la lecture ; par l’image ils feront peut-être entrer le livre dans nos mœurs. Hélas ! Le livre n’est pas dans les mœurs de la France. Ceux qui en achètent sont des exceptions […]. Dans les appartements des villes, dans les maisons de province où tant de chambres restent désertes, quelle est la pièce réservée à la bibliothèque, à la library des peuples anglo-saxons. […] Le livre, pourtant, est ce qui contient et répand la science, les nobles pensées, l’art et ce qui fait la grandeur d’un peuple » (p. 160).
1415 MM avril 1896, p. 537-546. « Les affiches illustrées étrangères », signé Jules Adeline. – Plusieurs pays, dont l’Angleterre, l’Amérique, l’Autriche, la Belgique et la Suisse, « usent et abusent presque de la réclame illustrée, qui relativement ne vient presque de faire son apparition chez nous que depuis peu de temps » (p. 537). L’auteur décrit en détail, illustrations à l’appui, les éléments qui donnent aux affiches de chaque pays un caractère particulier : « Sans doute l’étranger n’a pas ce maître exquis que l’on nomme l’ami Jules Chéret, et ceux qui, comme Grasset et quelques autres ont fait de l’affiche illustrée une œuvre d’art admirable. L’étranger voit d’un autre œil que le nôtre » (p. 538).
1416 MM mai 1896, p. 661-675. « L’estampe anglaise d’il y a cent ans », signé L. Dimier. – Article illustré sur une mode qui est en train de reparaître en France. Explique en détail la technique de deux genres de gravure, la gravure en manière noire et la gravure au pointillé. Longue biographie de John Boydell et rappel de son importance en Angleterre, où « les graveurs français tenaient dans ce pays, comme partout alors, le premier rang » (p. 661). Passage sur l’importance de Joshua Reynolds et l’âge d’or de la gravure anglaise, sur les prix des gravures des maîtres sur le marché contemporain en France, en Angleterre et en Amérique.
1417 MM juillet 1896, p. 119-128. « Le travail dans les prisons parisiennes », signé Jules Besse. – Tout condamné, dans les prisons parisiennes, est astreint au travail manuel : « Les prisons de Paris possèdent presque toutes des ateliers où les détenus, pour le compte d’industriels adjudicataires, confectionnent une foule de petits objets d’une facture aisée, n’exigeant pas un long apprentissage » (p. 119). À Mazas, on broche des cahiers. « Mais les gros bénéfices sont pour les copistes, qui gagnent 1 fr. 20 par mille de bandes expédiées. On a vu des plumes alertes de comptables et de clercs de notaire abattre 5,000 à 6,000 adresses par jour. […] La moyenne est de 2,500 » (p. 120). À la Santé, les détenus gomment au pinceau des feuilles de papier blanc qu’on imprime et qu’on découpe en étiquettes, travail qui rapporte de dix à trente sous par jour à chaque individu.
1418 MM août 1896, p. 201-208. « L’illustration par la photographie », signé Paul Aymery. – Par le passé, la photographie a été entachée « d’un léger ridicule », tout juste bonne à mettre « au niveau des chromolithographies pour boîtes de dragées » (p. 201). Serait-il actuellement possible d’illustrer convenablement un livre avec la photographie ? Compare le travail du photographe et de l’illustrateur : les difficultés auxquelles on se heurte pour obtenir un bon cliché sont considérables. Il conclut : « Il me semble prouvé que l’on peut arriver à des résultats possibles qui, sans aucune prétention à détrôner “l’artiste peintre”, peuvent donner une note nouvelle et curieuse. L’illustration par ce système [la photographie] sera d’ailleurs d’un usage toujours peu pratique ; d’abord par les raisons que nous avons déjà données ; difficulté de trouver des gens qui l’exécutent, difficulté de trouver des modèles et de les faire poser dans le décor nécessaire ; ensuite parce qu’elle coûte très cher » (p. 208). Évoque enfin les difficultés d’ordre technique : il n’y a guère que l’héliogravure et la phototypie qui puissent donner un fac-similé exact.
1419 MM octobre 1896, p. 545-556. « Notes sur un grand illustrateur », signé Émile Bayard. – Souvenirs sur la vie, la méthode de travail et les œuvres de Bayard, précédés de réflexions sur le statut du dessinateur par rapport à celui de l’artiste : « L’illustration, cette “opérette de l’art” de jadis, a pris une tout autre tournure aujourd’hui, et les peintres qui la dénigraient il y a trente ans s’en emparent maintenant, plus ou moins heureusement » (p. 545). Termine son article par des considérations sur la photographie, qui « cause à l’illustration, de nos jours, un préjudice sérieux. Est-elle bien indispensable, en effet, cette exactitude sans goût que donne le cliché ? Ne paralyse-t-elle pas l’imagination et surtout n’entrave-t-elle pas les études premières ? Par cette réalité brutale de la nature, le charme de la “vignette” disparaîtra. […] On veut faire “vrai” ; le vrai est-il toujours beau en art ? » (p. 556).
1420 MM décembre 1896, p. 901-914. « L’édition Mame de la Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ par M. James Tissot », signé A. Quantin. – Description de la nouvelle édition, et surtout des illustrations. Détails sur les procédés employés pour la reproduction des originaux de Tissot. On a écarté les procédés habituels, soit la chromolithographie et la chromotypographie, en faveur d’une méthode qui a été appliquée « avec un succès complet » (p. 909), à savoir la photographie de la gouache de l’artiste. Détails sur la méthodologie employée. Description de la mise en page et la typographie du texte. Reproduction des illustrations et d’une page du texte.
1421 MM décembre 1896, p. 915-928. « La poste. Sa fonction, ses organes », signé Alexis Belloc. – Analyse en détail et avec illustrations les quatre opérations qui s’y effectuent : guichet, départ, arrivée et distribution des correspondances. Brève allusion à la façon de s’abonner aux revues au guichet du bureau de poste. Sur l’expédition des lettres et des colis à Paris, en province et à l’étranger. En 1896, la poste française dispose de « 8,000 bureaux, de 62,000 boîtes aux lettres, de 40,000 facteurs, de 8,000 courriers, de 93 lignes de bureaux ambulants et d’une flotte de 90 paquebots desservant plus de 100 escales » (p. 927).
1422 MM janvier 1898, p. 49-64. « Les tendances actuelles de l’art décoratif. À propos des deux derniers Salons », signé Maurice Maindron. – Déplore l’état actuel de l’art décoratif. Pour ce qui est de la reliure, la technique n’est pas à critiquer : par contre, la plupart des œuvres dans ce domaine manquent absolument de caractère, et les meilleurs relieurs actuels tirent leurs œuvres de l’imitation des grands ouvriers de la Renaissance ou des relieurs japonais.
1423 MM janvier 1898, p. 97-104. « Magazines étrangers », signé Albert Quantin. – Parle du succès énorme des magazines américains par rapport à celui des revues françaises. Les Français lisent très peu de revues en général, soit par préjugé (cette lecture est bonne à laisser aux petites gens), soit pour des questions d’argent. C’est tout le contraire pour l’Américain : « La Revue est pour lui l’aliment de son esprit comme le pain est celui de son corps » (p. 99). Il est également vrai que, au contraire de ce qui se passe en France, « la librairie est, avec le temple et le magasin des comestibles, l’une des trois premières maisons qui s’établissent [dans les villes nouvelles aux États-Unis] » (p. 100). Considérations sur le but de la revue. La revue se destine-t-elle aux hommes ou aux femmes ? En Amérique, les deux sexes se rencontrent sur le terrain des communes lectures : « Il n’apparaît point que l’homme et la femme doivent avoir des esprits différents, des goûts opposés et des tendances divergentes. Cet antagonisme est œuvre des sociétés qui sont en train d’en mourir » (p. 101). L’auteur présente six magazines américains, The Century Monthly Magazine, Harper’s New Monthly Magazine, Scribner’s Magazine, The Munsey Magazine, McClure’s Magazine et Cosmopolitan, et décrit longuement la fabrication matérielle et l’importance des annonces, qui permettent de vendre les magazines à un prix très peu élevé. Le cas est autre en France : « De rares pages sont payées un prix minime et il arrive même que des abonnés se plaignent de leur abondance ! » (p. 102). Constate en conclusion combien Le Monde moderne ressemble à ces revues américaines. L’article est illustré de publicités et de couvertures de magazines américains.
1424MM mars 1898, p. 473. « La vie pratique. Fabrication d’un autocopiste », signé Victor de Clèves. – En fabriquant une pâte à base de gélatine et de glycérine et une encre à base de violet de Paris et d’alcool, on peut réussir à faire une quarantaine de copies. L’opération terminée, on peut essuyer la pâte et recommencer.
1425 MM août 1898, p. 279-284. « Causerie scientifique », signé G. Mareschal. – Description d’une machine qui fabrique les billets de chemin de fer demandés au moment même de les remettre aux voyageurs. Ces appareils ont été installés à la gare du Nord et à la gare Saint-Lazare, à Paris, depuis le commencement de 1898.
1426 MM septembre 1898, p. 355-368. « La caricature à l’étranger », signé A. Ganier. – Tour d’horizon des revues de caricature, « très nombreuses à l’étranger et [mêlant] la satire politique à la critique des mœurs » (p. 355). Parle de Punch, Judy, Fun, Moonshine, Pick-Me-Up, et Ally Sloper en Angleterre ; de Kladderadatsch, Fliegende Blätter, Lustige Blätter, Simplicissimus, Das Humo-ristische Deutschland, Lustige Welt, et Unsere Gessellschaft en Allemagne ; ainsi que de revues de caricature paraissant en Autriche, en Hongrie, en Hollande, en Suisse, en Italie, en Espagne, et aux États-Unis. Évoque l’universalité du phénomène en citant Beaumarchais : « Il faut se hâter de rire de tout, pour ne pas avoir à en pleurer » (p. 368).
1427 MM octobre 1898, p. 507-519. « La Bibliothèque de l’Arsenal », signé Paul Bonnefon. – Article sur la « physionomie générale » de la bibliothèque, son histoire et ses collections.
1428 MM novembre 1898, p. 795. « La vie pratique. Encre pour écrire sur le parchemin », signé Victor de Clèves. – Vu que cette encre spéciale ne se trouve pas dans le commerce, la revue en explique la fabrication, à base de noix de galle broyées.
1429 MM février 1899, p. 308. « Principaux établissements où le “Monde moderne” se trouve en lecture », non signé. – Liste des hôtels, restaurants et cafés à Paris, en province, et dans les principales villes d’Europe et d’Afrique du nord où Le Monde moderne est disponible. Annonce répétée en juillet 1899 et en mai 1900.
1430 MM mars 1899, p. 436. « Le papier à lettres », non signé. – Sur une mode venue d’Angleterre : du papier à lettres qui porte dans le coin supérieur droit, « en caractères noirs très simples et très lisibles », l’adresse de l’expéditeur. Détails sur la qualité et le format du papier.
1431 MM juin 1899, p. 773-788. « Almanachs curieux d’autrefois et d’aujourd’hui », signé Henri d’Almeras. – Longue analyse de l’histoire de l’almanach, accompagnée d’illustrations. Évoque aussi les « almanachs spéciaux », comme les almanachs de commerce, des spectacles, des gourmands, etc.
1432 MM octobre 1899, p. 461-472. « La maison Plantin », signé Edgar Monteil. – Histoire et description du musée Plantin à Anvers. « La méthode qui a présidé à l’organisation de ce musée est la meilleure, puisqu’elle a touché le moins possible à l’habitation, à l’organisation faite par les éditeurs, et qu’elle a laissé, pour ainsi dire, intact ce spécimen, unique au monde, d’une grande imprimerie, de haute renommée […]. Tout ce qui tient au livre, de l’auteur au typographe et au libraire, sera, en particulier, toujours reconnaissant aux Moretus d’avoir consenti à abandonner une telle richesse à la ville d’Anvers » (p. 472).
1433MM juillet 1900, p. 41-48. « Le monde où l’on chiffonne. La Cité dorée », signé Charles Lancelin. – Description illustrée des habitants de la cité des chiffonniers, derrière la Salpêtrière à Paris, où l’on achète et revend le vieux papier et les chiffons. Les prix ont beaucoup baissé depuis 1870 : « C’est la liberté de la presse qui, en multipliant le nombre des journaux dans une incroyable proportion, a fait […] baisser d’autant la valeur des débris d’imprimés. Pour les étoffes, ce sont les nouveaux procédés de fabrication qui donnent des produits plus flatteurs d’apparence, il est vrai, mais adultérés, et qui, par suite, ont diminué le prix de la matière première » (p. 48). Reproduit deux interviews faites sur place.
1434 MM octobre 1900, p. 545-546. « Causerie scientifique », signé G. Mareschal. – On a mis en service à Paris quelques machines à oblitérer les timbres des lettres, une invention américaine. On peut ainsi oblitérer deux cents enveloppes à la minute, la date étant toujours lisible. C’est trois fois plus qu’on ne peut le faire, à la main. Le seul inconvénient, c’est que tous les timbres ne sont pas collés au bon endroit : « Si l’usage de la machine à timbrer devient général, il faudra presque imposer au public l’obligation de placer le timbre à un endroit déterminé, ce qui paraît bien difficile, chacun ayant la prétention de conserver à ce sujet la plus grande liberté. On a même attribué un véritable langage de convention à la façon de poser un timbre sur une enveloppe : dans l’angle droit, c’est une bonne nouvelle ; dans l’angle gauche, une mauvaise » (p. 545).
1435 MM décembre 1900, p. 819-820. « Causerie scientifique », signé G. Mareschal. – Le dernier mot n’est pas encore dit sur la machine à composer, bien que de nombreuses tentatives aient déjà été faites en France et surtout aux États-Unis. Décrit trois nouveaux modèles de linotypes, dont « la monoline », où la ligne est fondue d’un seul bloc ; « la monotype », qui produit une bande de papier perforée, à partir de laquelle on peut fondre des lettres séparées ; et « la calendoli », qui fait des caractères séparés, à partir d’un clavier.
1436 MM janvier 1901, p. 81-90. « Les cartes postales illustrées », signé A. Ganier. – Histoire de la carte postale depuis son invention en Allemagne. Fournit des chiffres sur le mouvement des cartes postales en Allemagne, en France, aux États-Unis et en Angleterre. Considère les sujets représentés et la constitution d’une collection de cartes postales.
1437 MM mai 1901, p. 681-682. « Causerie scientifique », signé A. da Cunha. – Sur un nouvel appareil mis à la disposition du public au bureau de poste du Louvre, qui a obtenu un « très grand succès » (p. 682). Il s’agit d’une balance postale, surnommée La Sorcière et présentée par M. de Janisch, inventeur du distributeur automatique des timbres-poste. La balance sert à peser les échantillons et les papiers d’affaires. Explication du fonctionnement de l’appareil avec illustration.
1438 MM mai 1901, p. 712. « Tableaux de statistique », signé G. François. – Chiffres sur le nombre de conscrits illettrés en France entre 1827 et 1892 (8 % en 1887-1892 par rapport à 55,2 % en 1827-1828).
1439 MM octobre 1901, p. 567. « Tableaux de statistique », signé G. François. – Chiffres sur les accidents dans l’industrie en 1899, d’après les rapports sur les lois réglementant le travail en France. Les accidents dans l’imprimerie viennent en avant-dernière place sur 17 métiers, avec 3 morts et 593 blessés (par rapport à la construction, par exemple, en tête de liste avec 214 morts et 16032 blessés). L’industrie du papier et des cartons vient en 14e place, avec 7 morts et 1 204 blessés.
1440MM décembre 1901, p. 796-802. « Un magazine américain », signé B.-H. Gausseron. – En France, le livre et la revue sont considérés comme des objets de luxe : aux États-Unis, on les voit comme des « objets d’utilité première » (p. 802). Les conditions sont cependant bien différentes, car les magazines aux États-Unis se vendent très peu cher. Prend comme exemple Munsey’s Magazine (qui, selon l’auteur, ressemble à beaucoup d’égards au Monde moderne, premier magazine illustré en France). Discute des questions de production, de vente, des publicités, avec photographies et chiffres à l’appui. En six ans, Munsey a réussi à vaincre toutes les difficultés qui se présentaient, « pour que ce magazine à dix cents, ou cinquante centimes, soit devenu, en outre de son intérêt de lecture, l’organe de publicité le plus puissant qu’il y ait en Amérique, puisqu’il en circule mensuellement sept cent mille exemplaires environ » (p. 799).
1441 MM avril 1902, p. 549-556. « Les cuirs d’art », signé Comtesse de Magallon. – L’art du cuir subit une renaissance sous l’impulsion du mouvement vers le beau dans l’utile. Histoire des cuirs d’art et remarques sur les reliures en cuir de Dubouchet, de Rudaux fils, Victor Prouvé, et Gallé, entre autres.
1442 MM avril 1902, p. 575. « Causerie scientifique », signé A. da Cunha. – Émile Bayard vient d’imaginer une nouvelle méthode pour graver en taille douce sans savoir dessiner. Il s’agit d’un procédé nouveau qui remplace la plaque de cuivre par une plaque de celluloïd sur laquelle on peut graver au burin, la transparence du support permettant de préparer le dessin sur du papier et de le calquer ensuite.
1443 MM octobre 1902, p. 507-509. « Ateliers d’ouvriers infirmes », signé Jacques Boyer. – Sous l’impulsion du conseiller général, M. Marsoulan, le Conseil général de la Seine a établi à Paris et à Montreuil-sous-Bois deux ateliers où on n’emploie que des infirmes, « enfants rachitiques, ouvriers jeunes encore qu’un accident a rendus aveugles, manchots ou boiteux, vieillards affaiblis par les privations, jeunes filles difformes depuis leur naissance et femmes devenues impotentes avec l’âge » (p. 507). Entre autres tâches, les ouvriers font du pliage et du brochage : on relie des livres pour le département de la Seine et la Ville de Paris. Deux illustrations montrent l’atelier de brochage et l’atelier du glaçage du papier.
1444 MM novembre 1903, p. 533-546. « Comment on fait un grand journal », signé Henri Christian. – Remarques sur le développement du journal contemporain. « De nos jours, ce sont des immeubles immenses qu’il faut à un quotidien pour y installer sa rédaction et son administration, petite armée de plus de quatre cents personnes, ainsi que les engins les plus perfectionnés de la mécanique moderne qui lui permettront d’imprimer, en quelques heures, plusieurs centaines de mille exemplaires d’un journal à six pages au moins ! » (p. 534). Le Matin a autorisé la photographie de ses installations : « Ces vues nous permettront de suivre pas à pas les mystères de l’édition » (p. 535). Passe en revue les divers spécialistes responsables et explique leurs fonctions : le rédacteur en chef, le directeur, le secrétaire de la rédaction, les reporters, le « préfecturier », le chroniqueur politique (France et étranger), le critique théâtral, le service sportif, le nécrologue, et les rédacteurs spéciaux (questions militaires, maritimes, agricoles, commerciales). Décrit ensuite la production d’un grand journal, du linotypage jusqu’au moment de l’empaquetage, description illustrée de photographies prises dans les locaux du Matin. Termine avec quelques statistiques : « Rien que pour coller la page médiane, Le Matin emploie 46,500 kilogrammes de colle par an. D’encre d’imprimerie, il en emploie 130,000 kilogrammes annuellement. La bobine de papier montée sur la rotative a 1 m. 35 de largeur ; en un an il en imprime une bande qui pourrait faire deux fois le tour de la terre et qui pèserait six millions de kilogrammes ! » (p. 546).
1445titre : Le Musée des familles, lectures du soir
1446 adresse : Paris, aux bureaux du Musée des familles, 18 rue des Moulins (1833-1836) ; rue Gaillon, n° 4, Paris (1840-1845) ; 50, rue Neuve-des-Petits-Champs, Paris (1845-1849) ; rue Saint-Roch, 37, Paris [Bureau de l’Administration] (1850-1875) ; rue Saint-Roch, 29, Paris [Bureau de l’Administration] (1875)
1447 imprimeur : Éverat, imprimeur, rue du Cadran, n° 16, Paris (1833-1836) ; imprimé par les presses mécaniques d’Auguste Desrez, rue Lemercier, 24, à Batignolles (1840) ; ensuite Imprimerie de Hennuyer et Cie, rue Lemercier, 24, Batignolles ; Typographie Hennuyer, 7, rue du Boulevard, Batignolles (1854) ; Typographie A. Hennuyer, rue d’Arcet, 7, Paris (1875)
1448 dates de publication : 1833-1900 ; hebdomadaire (jusqu’en 1835) ; puis mensuel
1449 numéros dépouillés : octobre 1833 - septembre 1836 ; octobre 1840 - septembre 1848 ; octobre 1849 - septembre 1858 ; octobre 1861 - septembre 1862 ; janvier-décembre 1875
1450 directeur : Samuel-Henry Berthoud (1834-1849) ; Pitre-Chevalier (1849-1862) ; Ch. Wallut (1875)
1451 orientation : revue familiale, d’intérêt général, ayant pour devise : « Instruire en amusant » (« Avertissement », octobre 1854)
1452 chroniques : Agriculture ; Architecture pittoresque ; Art militaire ; Arts et métiers ; Biographie contemporaine ; France pittoresque ; Histoire nationale et étrangère ; Histoire naturelle et pittoresque ; Marine ; Modes ; Poésie ; Phénomènes naturels ; Sciences occultes ; Théâtre ; Voyages pittoresques. Une fois devenu mensuel, Le Musée reproduit pendant quelques mois des extraits du Mercure de France (« Gazette », comptes rendus, théâtre, notices, etc.), dont le rédacteur en chef est S. Henry Berthoud et le directeur F. Piquée.
1453 illustrations : la revue est abondamment illustrée.
1454 principaux collaborateurs : Alexandre de Laborde, A. Dumas, A. Jullien, A. de Lamartine, Adélaïde Montgolfier, Alphonse Royer, Avenel, A. Thierry, Balzac, Berthoud, Ballanche, Ch. Nodier, Eugène Sue, Frédéric Soulié, Léon Gozlan, Victor Hugo, Xavier Santine, Jules Janin
1455 abonnement : « On souscrit à Paris, au Bureau central, rue des Moulins, n° 18. » Livraisons non timbrées envoyées une seule fois par mois, pour Paris (un an) : 5 fr. ; pour les départements (un an) : 7 fr. Livraisons timbrées, envoyées tous les jeudis, pour Paris (un an) : 7 fr. ; pour les départements (un an) : 9 fr. Vente par numéro : deux sous non timbré et trois sous timbré (numéro spécimen, 1833). Le numéro spécimen du 3 octobre 1833 donne une liste de plus de 70 villes françaises et de libraires dans ces villes où le lecteur peut se procurer la revue, ainsi que les distributeurs de la revue à Genève, à Leipzig et à Bruxelles.
1456 notes : le premier numéro est précédé d’un prospectus, qui inclut un extrait de l’acte de société, passé le 27 septembre 1833, ainsi qu’un numéro spécimen. Il a également existé une édition espagnole de la revue, Mundo pintoresco y literario, publiée à Paris et dirigée par Anselmo Vicente (1849-1852).
1457 MF 3 octobre 1833 [numéro spécimen], p. 1-6. « Les magasins anglais », signé Jules Janin. – Le Musée des familles veut « réaliser pour la France un cours d’instruction familière, amusante, variée, à la portée de tous, presque gratuite tant elle est à bon marché, tel que le font en Angleterre les meilleurs esprits dans tous les genres, unis aux artistes les plus habiles » (p. 1). On va donc offrir au lecteur un journal à deux sous qui réunira toutes les matières. Passe en revue toute une série de magasins anglais consacrés à divers sujets (géographie, hygiène, actualités, récits de voyageurs, etc.). En fin de compte, Le Musée de familles sera « un livre pour tous les goûts, pour toutes les positions, pour toutes les fortunes, pour tous les âges : depuis l’homme innocent qui aime les histoires d’assassin, jusqu’à la belle dame française qui aime à rire des bas bleus de Londres ; depuis le savant artisan qui cherche la solution des problèmes les plus difficiles, jusqu’au petit enfant qui joue dans le taillis, et qui se jette, en rentrant dans le salon de sa mère, sur les belles gravures du journal à deux sous qu’il admire sans en comprendre le sens » (p. 6).
1458 MF 3 octobre 1833 [numéro spécimen], p. 7-8. « Lectures du soir », signé Auguste Jullien. – Explication des intentions de la revue. Importance sociale de la publication à bon marché : « Naguère les livres étaient le privilège des riches. En l’année 1833, ils vont partout. Interrogez les directeurs des mille bureaux de poste qui existent sur la surface du pays, demandez à ces conducteurs de diligences qui le sillonnent en tous sens, suivez ces essaims de facteurs ruraux qui connaissent les habitations les plus écartées : partout circulent les journaux et les manuels économiques […]. Ce n’est pas encore assez. Il faut poursuivre le monopole jusqu’au bout et pénétrer dans un autre de ses domaines. On a bien songé à l’utile, nous voulons faire quelque chose pour l’agrément » (p. 7). Les articles de la revue conviendront à tous les membres de la famille, et la variété des matières étendra « l’horizon de leurs idées ». Si le lecteur a tout à y gagner, les auteurs y trouveront également des bénéfices : « Comptez les lecteurs d’un volume que les catalogues cotent à 6 ou 7 francs : pour un roman de Balzac, pour les poésies de Victor Hugo, deux ou trois mille exemplaires que les cercles et les cabinets de lecture propagent, il est vrai, dans une sphère de dix à douze mille abonnés. Mais nous, nous ferons des tirages de cent mille exemplaires » (p. 7-8). Pour ce « Louvre populaire », la direction mettra à contribution « les dessinateurs et les graveurs de l’Angleterre et de la France », ainsi que les échotiers les plus renommés.
1459 MF 10 octobre 1833, p. 10-12. « Arts et métiers. Topographie et statistique d’une imprimerie, par un imprimeur », non signé. – Longue description d’une imprimerie, où l’auteur décrit, étape par étape, le processus de la publication d’un numéro de revue (composition, impression, etc.), avec chiffres à l’appui. Parle de l’importance de l’imprimerie dans la société contemporaine : « Tout le monde lit ; chacun a sa bibliothèque, volumineuse ou pauvre, modeste ou pompeuse, peu importe ! Est-ce vanité ? est-ce besoin d’instruction ? Je ne sais ; mais dans les hôtels les plus brillans des livres frappent mes yeux, et j’en retrouve encore sur les tasseaux d’une humble mansarde. Le costume, il est vrai, n’est pas le même ; là ce sont de larges dos armoriés d’or ; ici des feuillets gris ou bleus, que l’usage a tachés. Toutefois, après l’industrie du tailleur ou du cordonnier, il me semble qu’aucune autre ne voit ses produits en tous genres plus généralement utilisés que l’industrie de l’imprimeur » (p. 10). Parle de la Albion Press et des presses mécaniques à vapeur.
1460 MF 17 avril 1834, p. 129-136. « Aux lecteurs du Musée des familles », signé Samuel-Henry Berthoud. – Au terme de six mois de publication, le directeur fait le bilan du succès de la revue et réitère ses objectifs : « Le succès obtenu déjà par Le Musée des familles nous encourage et nous donne l’espoir d’atteindre un but aussi grand : rendre la littérature populaire. Il faut d’abord et avant tout que la littérature soit amusante et utile, c’est-à-dire d’un haut intérêt, instructive, morale et chaste. Il faut l’autorité de grands noms littéraires ; il faut la coopération de ces jeunes écrivains qui s’avancent avec tant d’espoir et d’ardeur ; il faut l’approbation et l’aide de ceux-là qui se sont retirés de la lice, après l’avoir traversée glorieusement » (p. 129-130). Suit une série de 67 témoignages des contributeurs à la revue, avec signatures en fac-similé, dont Scribe, Nodier, Marceline Valmore, Montgolfier, Saintine, Casimir Delavigne, Dumas, Sophie Gay, Émile de Girardin.
1461MF 15 mai 1834, p. 166-168. « Physiologie. Les Aveugles-nés », signé le docteur Isid. Bourdon. – Décrit l’état physiologique et social des jeunes aveugles français et parle, entre autres choses, de leur façon de lire. L’auteur ajoute en note : « Un de ces jeunes aveugles, celui que le directeur, M. le docteur Pignier, affectionne le plus, le nommé Louis Braille, né à Coupvray, près de Meaux, a composé une sorte d’alphabet dont tous ces aveugles font usage aujourd’hui. Quelques dizaines de points diversement superposés lui suffirent pour écrire sous nos yeux : Homère était aveugle. Un simple poinçon leur sert de plume, et ils ont une sorte de rainure métallique pour en diriger la marche. Ensuite, pour lire ce que le poinçon a tracé, ils retournent le papier du côté où les points sont proéminents. Ils emploient un procédé analogue pour jouer aux cartes » (p. 167). On reproduit en fin d’article une phrase en caractères en relief à l’usage des aveugles.
1462 MF 5 juin 1834, p. 183-184. « La lithographie », signé Cl. Evrard. – Sur les débuts de la lithographie et notamment sur les découvertes d’Aloys Sennefelder. Description du processus avec deux illustrations des appareils lithographiques. Évoque de nouvelles recherches sur la lithochromie en France et en Allemagne.
1463 MF 24 juillet 1834, p. 232. « Avis à MM. les actionnaires », non signé. – La direction avertit les actionnaires que le dividende du troisième trimestre, ainsi que ceux des deux précédents, a été fixé à 18 pour cent, ou 45 fr. par action de 1,000 fr. Le dividende leur sera payé à bureau ouvert, rue des Moulins, n° 18. Le conseil de gérance, content des résultats, invite les actionnaires « à n’épargner aucun effort pour activer, accroître et consolider le succès du Musée des familles, tiré maintenant à 50,000 exemplaires ». Et de conclure : « Les frais fixes de rédaction, de dessin et de gravure disparaissant au-delà de 30,000 abonnemens, une légère augmentation de nombre devient alors un produit considérable dont MM. les actionnaires ne profiteront pas seuls, car dût leur dividende en être diminué pour l’augmenter plus tard, aucun sacrifice ne sera épargné afin de rendre la gravure et le tirage, de livraison en livraison, toujours plus parfaits » (p. 232).
1464 MF 4 septembre 1834, p. 280. « Renouvellement du Musée des familles », non signé. – Détails sur les modalités de renouvellement. Le rédacteur conclut : « La situation prospère du Musée des familles, le capital considérable qu’il possède, (2) les dividendes, (3) à raison de dix-huit pour 0/0 par an qu’il a donnés, chaque trimestre, à ses actionnaires, sont des garanties suffisantes qu’aucun des perfectionnemens que comporteront les progrès des arts du dessin de la gravure sur bois, et de l’impression ne sera négligé. Quant à la rédaction, sa plus sûre garantie se trouve dans la signature des auteurs des articles. Les plus célèbres rédacteurs de La Revue de Paris à quatre-vingts francs et à mille abonnés ont compris l’importance littéraire de La Revue de Paris à DEUX SOUS, et à cinquante mille exemplaires. Le prix de la rédaction de l’une et de l’autre est le même. Il n’y a de différence entre le recueil aristocratique, et le Musée populaire que quarante mille francs de gravures sur bois, dont les pages de ce dernier sont ornées ».
1465 MF 25 septembre 1834, p. 305-306. « Six mois », non signé. – La direction de la revue fait le bilan de ses premiers mois d’existence, et se félicite de son succès : le grand nombre d’articles, la collaboration de grands noms littéraires, les traductions fidèles d’œuvres étrangères, l’apport des écrivains provinciaux. Des améliorations importantes ont eu lieu : l’impression des gravures et du texte rivalisent de qualité avec les magazines anglais ; le papier est de meilleure qualité (papier « collé », qui présente plus de corps et qui ne se couvre pas de « pluches cotonneuses »). Le semestre suivant offrira encore des améliorations, dont : un caractère neuf « avec un œil plus gros et moins fatigant pour le lecteur » (p. 305-306) ; une « scrupuleuse exactitude » dans l’envoi des journaux à domicile et par la poste ; des numéros thématiques, consacrés à un seul sujet. Annonce de nouveaux collaborateurs, dont H. Monnier et Victor Hugo. « Il reste maintenant à énumérer les preuves de succès qui démontrent que Le Musée atteint son but : qu’il rend populaire la littérature. Les voici : Quarante-cinq mille abonnés. Une traduction allemande qui se publie à Leipsig, sous le titre de Sontags-Magasin, familien Museum. Une traduction italienne qui va paraître. Une traduction hollandaise qui va paraître. Les attaques de La Revue de Paris. Enfin cette même Revue de Paris, descendant de la haute position littéraire où l’avait placée M. Véron ; La Revue de Paris, réduite à se faire petit journal. La Revue de Paris cherchant à se créer de l’intérêt et à fixer l’attention par le scandale, les personnalités, et les facéties » (p. 306).
1466 MF 11 décembre 1834, p. 44-47. « Enquête commerciale. Industrie littéraire », signé Émile de Girardin. – Réponse aux attaques de La Revue de Paris contre la presse populaire. Cite longuement la défense du Journal des connaissances utiles concernant l’importance de la presse populaire. Si l’imprimerie et la papeterie sont actuellement plus prospères que jamais, c’est aux publications à deux sous la feuille qu’elles le doivent. Souligne le fait que les publications à deux sous paient leurs rédacteurs ce que les rétribuent les « revues à 80 fr » (p. 45). Si la librairie française se meurt, c’est qu’il faudrait qu’elle se régénère et qu’elle se reforme. Parle longuement, chiffres à l’appui, du « commerce du papier blanc » (p. 46), des frais de production et de vente des livres et des revues.
1467 MF 12 février 1835, p. 145-146. « De la gravure sur bois », signé Auguste Desrez. – Raconte les débuts de la gravure sur bois depuis ses origines en Allemagne vers le milieu du xve siècle. Décrit la technique de la gravure sur bois et cite le Livre des Saintes, keepsake religieux, publié par l’imprimeur Bailly, comme « la publication la plus étonnante qui jamais ait paru en ce genre » (p. 146).
1468 MF 5 mars 1835, p. 182-184. « Le Mercure de France », signé Félix Davin. – Raconte l’histoire du Mercure de France depuis le xviie siècle. Aujourd’hui, Le Mercure renaît et forme un complément au Musée des familles : « Ainsi, sa rédaction, confiée aux collaborateurs du Musée, se trouve l’œuvre des écrivains les plus célèbres ; et il n’est point jusqu’à la gravure de ce journal à quatre francs qui ne dépasse de beaucoup en richesse le frontispice si vanté il y a deux ans, de L’Europe littéraire, ce journal qui coûtait quatre-vingts francs » (p. 183). Reproduit en fin d’article le frontispice du Mercure de France du 15 février 1835.
1469 MF 12 mars 1835, p. 189-190. « Des livres élémentaires en France et en Angleterre », signé Cl. Évrard. – Au contraire du système français, l’éducation générale en Angleterre repose depuis longtemps sur des livres qui présentent aux enfants les matières pour « leur en révéler le goût, si la nature en a mis le germe dans leur organisation » (p. 189). Toutes les matières y passent, « intéressant[es] et merveilleu[ses] comme un conte de fées, ou comme Robinson Crusoë, le chef-d’œuvre en ce genre » (p. 189). Ces livres restent à faire en France : « Bâtissez donc un petit roman quelconque ; vivifiez-le par des événemens variés, et jetez, au milieu, toute votre science de géographie, de manière qu’elle n’y semble qu’un accessoire quoiqu’elle y domine sans cesse, et qu’elle en demeure la pensée constante. Ne vous bornez pas à des énumérations ou à des chiffres […]. Dans votre livre, ne peignez que ce qui frappe puissamment l’imagination ou les yeux ; décrivez des sites, racontez l’histoire d’un monument, excitez la surprise et l’admiration par le récit des singularités de la nature, si nombreuses dans votre beau pays » (p. 189).
1470 MF 25 juin 1835, p. 305-308. « Miss Keimer », signé S. Henry Berthoud. – Biographie romancée de Benjamin Franklin, qui commence en 1724, lorsque Franklin était compositeur dans l’atelier d’imprimerie Keimer à Philadelphie. Les termes portant sur l’imprimerie (compositeur, casse, pressiers, etc.) sont expliqués par le moyen de notes en bas de page.
1471MF 24 septembre 1835, p. 409-410. « Le second volume », non signé. – Au bout de deux ans couronnés de succès, Le Musée des familles va ajouter une « dernière amélioration », à savoir le passage d’un magasin hebdomadaire à un mensuel. Le Musée gagnera donc en qualité matérielle des tirages et en ce qui concerne le contenu (inclusion de travaux historiques et d’études morales). Et de conclure : « Le temps est passé des magasins pittoresques avec leurs monumens, leurs vues et leurs sujets tirés des magazines anglais. Le goût des lecteurs français est déjà beaucoup formé. Ils en ont assez des images et des traductions britanniques qui vont peu à leur esprit ; ils veulent maintenant des articles qui sentent l’esprit français et qui n’exhalent plus l’odeur d’eau de mer et de fumée de charbon de terre : maintenant ce n’est plus au nombre mais au mérite des vignettes qu’ils attachent du prix ; ils les veulent fines, spirituelles, dessinées pour les articles, et tirées avec soin » (p. 409).
1472 MF septembre 1836, p. 378. « Le troisième volume », non signé. – Remarques sur les améliorations apportées au Musée pendant l’année écoulée, notamment dans le domaine des illustrations, qui ont été confiées aux « plus célèbres dessinateurs de Paris » et gravées par « les plus habiles artistes de Paris et de Londres ». Le Musée vient d’ailleurs d’acquérir La Mosaïque, « seul journal qui, jusqu’à présent, eût obtenu dans ses gravures quelque avantage sur Le Musée des familles » (p. 378). Les principaux dessinateurs et graveurs de La Mosaïque seront désormais attachés exclusivement au Musée.
1473 MF janvier 1842, p. 128. « Gazette », non signé. – Chiffres sur la production de la presse parisienne en 1841 : « 6,300 différens livres écrits en langues mortes ou vivantes ; 1,163 lithographies et gravures ; 145 plans et cartes ; enfin 428 œuvres de musique. En tout 8,036 ouvrages. Multipliez chaque ouvrage par un tirage moyen de deux mille, vous aurez un nombre de 16,082,000 exemplaires. Ajoutez environ 400,000 réimpressions ; enfin, portez en compte les journaux qui s’impriment quotidiennement, hebdomadairement, mensuellement et par trimestre ; et calculez, si vous l’osez ! » (p. 128)
1474 MF février 1842, p. 138-140. « Études historiques. Peinture en miniature sur manuscrits », signé Louis Viardot. – Raconte l’histoire de la mode des miniatures en Occident et en Orient.
1475 MF juillet 1843, p. 306-309. « Procession industrielle de Strasbourg », signé C. D. – Raconte le cortège industriel organisé à Strasbourg lors de l’inauguration de la statue de Gutenberg, au mois de juin 1840. Les ouvriers lithographes portaient une bannière sur laquelle on avait peint une presse. « Quant aux typographes, […] onze enfants d’ouvriers portaient une bannière avec ces mots : Loterie typographique. » Un char portait « un livre monstre, haut de 1 mètre 78 centimètres, et large de 1 mètre ; le dos avait 48 centimètres de large, et on y lisait ces mots : Produits de l’imprimerie 1840. Ce livre était relié en velours rouge, avec des coins en or et des fermoirs en argent ; au milieu se trouvait une grande rosace également en or. Il était entr’ouvert, et, intérieurement, on avait adapté dix rayons, sur lesquels plus de deux cents volumes étaient classés par ordre alphabétique ; ces volumes formaient une partie des lots. Sur le char et autour du livre on voyait les vingt-cinq lettres de l’alphabet, imprimées en diverses couleurs et ornées de guirlandes » (p. 309). Des apprentis suivaient et offraient aux spectateurs des billets de la loterie typographique à 50 centimes. Un deuxième char suivait, orné des écussons représentant les marques des seize premiers imprimeurs de l’Alsace et entourés de guirlandes faites par les filles des imprimeurs de Strasbourg. Sur le char se trouvait une imprimerie complète : des casses, un marbre à corriger, et une presse en fer. Six ouvriers travaillaient continuellement et imprimaient, en français et en allemand, des strophes célébrant la gloire de Gutenberg.
1476MF janvier 1846, p. 97-104. « Histoire pittoresque de la typographie », signé Auguste Vitu. – Premier d’une série de trois articles illustrés, racontant l’évolution de la typographie depuis son invention jusqu’en 1500, et brossant les portraits de Gutenberg, Fust et Schœffer. Parle de l’importance des inventions : « Ce n’est pas que la découverte de l’imprimerie ait beaucoup servi, comme on l’a trop souvent répété, la cause de l’affranchissement de la pensée ; son rôle n’était pas là. En effet, instrument docile, mais inerte, elle a transmis indifféremment aux masses les doctrines des oppresseurs comme les plaintes des opprimés ; semblable au chemin de fer qui, s’il peut rapidement porter sur la frontière une armée nationale, peut également conduire au cœur même du royaume les étrangers et l’invasion » (p. 98).
1477 MF août 1846, p. 336-241. « Histoire pittoresque de la typographie. Deuxième Partie », signé A. Vitu. – Examine en premier lieu la fabrication des matrices, la composition, la justification, et l’imposition dans le processus. Raconte ensuite l’histoire des grands imprimeurs, Alde Manuce, les Estienne et les Elzevier. Nomme en fin d’article une série d’autres imprimeurs français des xvie et xviie siècles.
1478 MF septembre 1846, p. 372-377. « Histoire pittoresque de la typographie. Troisième et dernière partie », signé Auguste Vitu. – Raconte l’histoire des artistes-typographes, dont Geoffroy Tory, Claude Garamond et Guillaume Lebé. Fait ensuite l’historique des presses à imprimer entre 1700 et 1845. Donne en dernier lieu un glossaire des termes relevant du domaine de l’imprimerie.
1479 MF octobre 1849, [n.p.]. « Avertissement », non signé. – La direction de la revue se félicite de la façon dont la revue a été accueillie : « Depuis un an, nous avons expédié à notre public, multiplié de jour en jour : quarante mille deux cents volumes du Musée des familles, plus de deux cent quarante-neuf mille six cents livraisons, tant de la collection que de l’année 1849-50 ».
1480 MF octobre 1849, p. 1-4. « Histoire d’un livre », signé Mary-Lafon. – Premier article d’une série illustrée qui raconte l’histoire d’un jeune homme, issu d’une famille bourgeoise, qui veut devenir écrivain. L’auteur de l’article propose de démontrer que l’état d’auteur est une « noble profession » (p. 2), et que la fabrication d’un livre touche à beaucoup d’autres industries et professions. Parle en premier lieu des sacrifices faits par le jeune auteur, du travail ardu et de la solitude nécessaires à la production d’un manuscrit.
1481 MF janvier 1850, p. 114-117. « Études industrielles. Histoire d’un livre », signé Mary-Lafon. – Deuxième article qui décrit tout ce qui entoure la fabrication matérielle d’un livre. Description de la fabrication du papier, des caractères d’imprimerie, de l’encre, des presses. Anecdote à propos d’un jeune auteur et ses rapports avec son éditeur.
1482 MF février 1850, p. 129-132. « Études industrielles. Histoire d’un livre », signé Mary-Lafon. – Parle de l’histoire de l’imprimerie depuis le règne d’Henri III et raconte une visite à l’imprimerie Plantin à Anvers. Anecdotes sur les correcteurs et sur Charles Crapelet.
1483 MF février 1850, p. 132. « Gutenberg. Sa statue à Mayence », non signé. – Court article sur la statue élevée à Gutenberg à Mayence en 1840, accompagné d’une gravure représentant la statue par Thorvaldsen.
1484 MF mars 1850, p. 170-173. « Études industrielles. Histoire d’un livre », signé Mary-Lafon. – Anecdotes sur la correction (Byron, le cardinal Maury). Décrit le processus du brochage et l’incendie de 1835 qui a détruit un atelier du quartier Saint-Sulpice. Parle de la publicité faite à un nouveau livre.
1485 MF avril 1850, p. 210-218. « Études industrielles. Histoire d’un livre », signé Mary-Lafon. – Raconte l’histoire de l’illustration, en évoquant les travaux de Dürer, Lesueur et de Thompson. Explique le processus de la gravure sur bois, de la gravure à l’eau-forte, de la gravure au burin sur cuivre et sur acier, avec exemples à l’appui. Parle en dernier lieu du libraire de province, du bouquiniste et du colporteur.
1486 MF septembre 1851, [n.p.]. « Avertissement », signé Pitre-Chevalier. – Le rédacteur en chef réitère les objectifs de la revue : « Nous voulons résumer et remplacer, pour nos lecteurs, les bibliothèques qu’ils ne peuvent lire, les voyages qu’ils ne peuvent faire, les chefs-d’œuvre de l’art qu’ils ne peuvent acquérir. Nous voulons qu’ils reçoivent cette instruction universelle, sans effort et sans dégoût, sous la forme récréative d’une lecture de famille. » Le tome qui commence va faire une plus large place au roman et à la nouvelle, « convenables pour l’enfant et la jeune fille [et] attachants pour le père et le mari ». Annonce la collaboration de Jules Sandeau. La revue fournira également des morceaux inédits et variés de musique, ainsi qu’une rubrique théâtrale.
1487 MF novembre 1850, p. 58-60. « Études de mœurs et de caractères. Du bouquiniste et du bouquineur », signé Bibliophile Jacob. – Étymologie et définitions du mot « bouquin ». Parle longuement de la différence entre le libraire et le bouquiniste en boutique. Explique comment certains bouquinistes ont des ruses pour dévaliser les clients. Parle des étalagistes et des marchands de livres dépareillés.
1488 MF décembre 1850, p. 96. « Ouverture d’un salon de livres d’étrennes au Musée des familles », non signé. – Pour répondre au désir de ses lecteurs, Le Musée ouvre un dépôt de « livres sûrs qui conviennent aux gens de goût, à la jeunesse, aux femmes, aux éducations publiques ou particulières ». Le Salon est ouvert tous les jours, excepté les dimanches et jours de fêtes, de 9 heures à 6 heures.
1489 MF décembre 1852, p. 89-90. « Tony Johannot », non signé. – Article nécrologique sur la vie et l’importance de Tony Johannot.
1490 MF juin 1853, p. 257-265. « Comment le soleil est devenu peintre. Histoire du daguerréotype et de la photographie », signé Francis Wey. – Considère, dans la deuxième section du travail (p. 262-265), dans quelle mesure la lithographie a produit l’avènement de l’art photographique, et le rôle de Joseph-Nicéphore Niépce dans le développement de la photographie.
1491 MF janvier 1855, p. 126-128. « L’année littéraire », signé Pitre-Chevalier. – Compte rendu des « bonnes publications » de 1854. Parle en particulier de la « Bibliothèque des chemins de fer » de Hachette, avec détails sur les prix, le nombre de collection, etc. Note un « raffinement de prévenance inouï » – les pages des volumes sont coupées d’avance.
1492 MF mars 1862, p. 161-168. « L’art et les artistes français. Le baron Desnoyers, graveur », signé F. Halévy. – Long article consacré au « prince de la gravure française au dix-neuvième siècle » (p. 161).
1493titre : Le Musée français. Choix de littérature, tiré des meilleurs auteurs, tant anciens que modernes
1494 adresse : Bielefeld [Prusse]
1495 imprimeur : Druck und Verlag von Velhagen & Klasing
1496 dates de publication : 1836-1840, suivi du Nouveau Musée français. Choix de littérature, tiré des meilleurs auteurs modernes, 1841-1854 ; hebdomadaire
1497 numéros dépouillés : 1836, 1840
1498 directeur : Oskar Ludwig Bernard Wolff et C. Schütz
1499 orientation : recueil littéraire augmenté de notices biographiques sur les auteurs dont les œuvres figurent dans la revue ; articles sur l’histoire littéraire française et sur la littérature française contemporaine
1500 chroniques : revue entièrement consacrée à la littérature française : extraits de textes littéraires offerts en français, quelques biographies (en allemand) et quelques études sur la littérature française (en allemand)
1501 illustrations : revue non illustrée. Un portrait de Victor Hugo figure en frontispice dans le volume de 1840.
1502 principaux collaborateurs : la table des matières cite les noms des plus grands auteurs français classiques ainsi que des romanciers populaires contemporains : la duchesse d’Abrantès, Charles de Bernard, A. Dumas, Eugénie Foa, Victor Hugo, Jules Janin, Paul de Kock, Xavier de Maistre, George Sand, Stendhal, Alfred de Vigny
1503 abonnement : en 1836, pour un an, 54 Kreuzer, somme qui comprenait la livraison aux bureaux de poste en Prusse et à l’étranger. En 1840, on annonce que les bureaux de poste fournissent les numéros chaque semaine, les librairies chaque mois. Les abonnements de six mois (26 numéros) coûtaient un Thaler. On ne pouvait s’abonner pour moins de six mois.
1504 notes : les volumes dépouillés portent l’ex-libris de la princesse Antoine Radziwill. Le volume de 1836 porte le cachet « Reliure de Prosper Charon, R. de Coquet 9, Rouen ».
1505 titre : Le Nouveau Conservateur belge : recueil ecclésiastique et littéraire. Extraits du Mémorial et de La Revue catholique, du Correspondant, de L’Ami de la religion et du roi, et autres ouvrages périodiques
1506 adresse : Louvain
1507 imprimeur : Vanlinthout et Vandenzande
1508 dates de publication : 1830-1835 ; mensuel
1509 numéros dépouillés : 1830-1835 (t. V [janvier-juin 1832] manque)
1510 directeur : non indiqué
1511 orientation : extraits de journaux et revues catholiques
1512 chroniques : articles ; comptes rendus ; « Nouvelles et Variétés »
1513 illustrations : revue non illustrée
1514 principaux collaborateurs : ni les articles et comptes rendus repris, ni les « Nouvelles et Variétés » ne portent de signatures.
1515 abonnement : abonnement annuel (2 volumes), 7 florins. « On souscrit, à Louvain, chez Vanlinthout et Vandenzande, Éditeurs ; à Liège, chez la Ve Duvivier, et chez les principaux libraires du royaume, de même qu’aux bureaux des postes aux lettres. Tous les cahiers seront envoyés francs de port » (« Avertissement », janvier 1830, p. 2).
1516 notes : la revue porte comme devise : « Quod bonum est, tenete. I. Thessal. 5, 12 ».
1517 NC juillet 1832, p. 102-104. « Mélanges. Archéologie », non signé. – Raconte le rapport fait par M. Dureau de la Malle à l’Académie des sciences de Paris à propos de ses recherches sur les papyrus égyptiens, siciliens, et italiens, et sur la fabrication du papier chez les Anciens. Reprise d’un rapport paru dans La Tribune catholique.
1518 NC mars 1833, p. 254-263. « Sociétés bibliques et missions protestantes (1) », non signé. – Reproduit en partie un article paru dans la Monthly Review qui compare les travaux des missionnaires français et anglais. Les missionnaires protestants ont envoyé dans presque tous les pays de l’Orient un très grand nombre de bibles, sans grand succès. La Société biblique de Londres existe depuis plus de trente ans et a, dans l’Angleterre seule, six cent vingt-neuf sociétés auxiliaires qui travaillent sous sa direction. Des sociétés protestantes semblables ont été établies à Paris, Lyon, Toulouse, Montpellier, Nîmes, Strasbourg, Nantes, Montauban, dans les Pays-Bas, la Suisse, la Prusse, l’Allemagne, la Suède, le Danemark et ailleurs.
1519 NC juillet 1834, p. 5-24. « Des moyens d’étendre l’influence du catholicisme », non signé. – Reprise d’un article paru dans Le Courrier de la Meuse. Analyse les trois moyens pour « donner à l’élément catholique toute son action ». Il faut faire comme les ennemis du catholicisme : « Donc, nous aussi, écrivons, enseignons, associons-nous » (p. 9). En ce qui concerne l’écriture, il faut, en premier lieu, mettre les doctrines catholiques à la portée des « intelligences populaires », en exploitant la presse populaire. Que les journaux catholiques se consacrent à la défense des intérêts catholiques : « Dans un temps où la lecture des journaux est un besoin si impérieux, n’est-ce pas un devoir pour les catholiques sincères de combattre l’influence des feuilles anti-religieuses, en encourageant de tous leurs efforts celles qui se sont vouées spécialement à la propagation des bonnes doctrines ? » (p. 11). Dans le domaine de l’instruction par l’écrit, que Le Moniteur des villes et campagnes, périodique catholique, remplace Le Journal des connaissances utiles. Ce faisant, « l’instruction religieuse se trouvera jointe au développement des principes de l’économie rurale et domestique, et les bons et fidèles habitans de nos campagnes pourront sans courir le risque de s’empoisonner, puiser à la même source les principes de la sagesse chrétienne et les règles d’une bonne administration de leur fortune privée » (p. 11). Enfin, que la liberté de la presse soit utilisée au profit de la vérité catholique.
1520 NC novembre 1834, p. 473. « Mélanges », non signé. – Statistiques sur le nombre de journaux mis en rapport avec les populations. Dans les villes : on trouve, à Rome, 1 journal pour 51000 habitants ; à Madrid, 1 pour 50000 ; à Vienne, 1 pour 11338 ; à Londres, 1 pour 10 600 ; à Berlin 1 pour 4074 ; à Paris, 1 pour 3 700 ; à Stockholm 1 pour 2600 ; à Leipzig, 1 pour 1100. Les provinces de chaque pays suivent la même proportion que la capitale. Dans les États : il existe en Espagne 1 journal pour 864000 habitants ; en Russie 1 pour 684000 ; en Autriche, 1 pour 376000 ; en Suisse, 1 pour 66000 ; en France, 1 pour 52 000 ; en Angleterre, 1 pour 46000 ; en Prusse, 1 pour 43 000 ; dans les Pays-Bas, 1 pour 40000.
1521 titre : L’Ouvrier, journal illustré paraissant le mercredi et le samedi
1522 adresse : Direction et administration : Librairie Blériot, Henri Gautier, successeur, 55, Quai des Grands Augustins, Paris
1523 imprimeur : Imp. Charaire et Cie, Sceaux
1524 dates de publication : mai 1861 - avril 1920 ; deux fois par semaine
1525 numéros dépouillés : 9 mai 1896 - 28 avril 1897
1526 directeur : Henri Gautier
1527 orientation : vulgarisation, éducation ouvrière
1528chroniques : feuilletons, recettes de la semaine, jeux d’esprit et concours, chronique de la semaine (variétés)
1529 illustrations : couvertures illustrées et illustrations dans le texte
1530 principaux collaborateurs : quelques signatures : Oscar Havard, Magus, René Bazin
1531 abonnement : 5 c. le numéro année courante ; 10 c. le numéro des années précédentes ; abonnement d’un an (104 numéros) : France, Algérie et Belgique : 6 francs ; abonnement d’un an (104 numéros) : colonies et étranger (sauf la Belgique) : 7 francs
1532 notes : la dernière page annonce des ouvrages publiés par la Librairie Blériot (littérature populaire, vulgarisation scientifique, classiques français) – ces ouvrages sont présentés comme étant des « lectures recommandées ».
1533 titre : Le Panorama littéraire de l’Europe
1534 adresse : Paris, au Bureau, rue Duphot, 17
1535 imprimeur : Imp. de Béthune, Belin et Plon, Rue de Vaugirard, 36, Paris
1536 dates de publication : juillet 1833 - septembre 1834 ; mensuel
1537 numéros dépouillés : janvier-juillet et septembre 1834
1538 directeur : Édouard Mennechet
1539 orientation : revue littéraire légitimiste sous la monarchie de Juillet, défenseur de l’Église catholique. Selon le Prospectus de juin 1833, la revue voulait offrir un « choix des articles les plus remarquables sur la littérature, les sciences et les arts, extraits des publications périodiques de l’Europe ». La littérature allemande et la littérature anglaise sont particulièrement bien représentées.
1540 chroniques : contes, poésies et romans tirés de la littérature française et des littératures étrangères ; « Bulletin littéraire ». Le « Théâtre étranger » est publié en supplément aux tomes de l’année 1834.
1541 illustrations : non illustrée
1542 principaux collaborateurs : Brifaut, Campenon, de Féletz, A. Guiraud, Charles Nodier, Creuzé de Lesser, Pariset, E. Sue, Paulin Paris, Jules de Rességuier, Nettement, Jules de Saint-Félix, A. de Beauchesne, Cohen, Kaufmann, Lord Wigmore, Madame Louise Swanton Belloc, Édouard Mennechet
1543 abonnement : prix annuel, pour Paris, 16 fr. ; pour les départements, 20 fr. ; pour l’étranger, 24 fr. On pouvait ne souscrire que pour trois livraisons (un volume), mais le prix était alors de 5 fr. pour Paris, 6 fr. pour les départements, et 7 fr. pour l’étranger. On souscrivait chez Adolphe Guyot, rue Richelieu, n° 35, à Paris et chez « tous les principaux libraires de la France et de l’étranger, et chez MM. les directeurs des postes » (annonce parue dans Le Journal des débats, 13 juillet 1833).
1544 PL février 1834, p. 175-180. « Ma revue », signé E.M. – Parle des sujets continuels de récréation offerts par Paris. Comme flâneur dans Paris, il se propose d’examiner les travaux des littérateurs et artistes parisiens, en s’abonnant à un cabinet de lecture, « où pour cinquante centimes je disposerai chaque jour de tout l’esprit qui sera sorti pendant un mois du cerveau ou de la plume de nos écrivains » (p. 177). Choisit un cabinet de la rue Neuve-Saint-Augustin, « où plus de deux cents journaux et recueils politiques et littéraires de la France et de l’étranger sont offerts chaque jour à la curiosité du lecteur, où l’on trouve également tous les ouvrages anciens et nouveaux, bons ou mauvais, depuis les pages sublimes du Génie du Christianisme jusqu’aux ignobles farces de L’Enfant du Carnaval, depuis l’Athalie de Racine jusqu’au Bélisaire de M. de Jouy, depuis les odes de M. Victor Hugo jusqu’à ses drames de Marie Thudor et de Lucrèce Borgia » (p. 177). Parle longuement d’Eugène Sue et de Balzac, entre autres.
1545PL mars 1834, p. 274-285. « Curiosités littéraires », signé P. Paris. – Le lecteur français contemporain lit beaucoup. Non seulement il lit les journaux quotidiens, mais « partout sont établis sur son passage des arsenaux de nourriture spirituelle. Les salons et les cabinets de lecture sont la proie d’une multitude essentiellement avide et gloutonne, d’une race accoutumée à dévorer par jour un roman en deux et le plus souvent (par bonheur) en quatre volumes » (p. 275). Mais il existe également des publications scientifiques et historiques, ainsi que des « éditions curieuses » et des « réimpressions excentriques » (p. 276), destinées aux bibliophiles et aux bibliomanes. Décrit trois de ces ouvrages, Essai sur les monnaies Chartraines ; La Mère, la fille, le tesmoing, l’amoureux et l’official ; et le Discours sur l’origine, le développement et le caractère des types imitatifs qui constituent l’art du christianisme.
1546 PL avril 1834, p. 140-141. « Collection des meilleurs romans. Chez Jules Laisné, passage Véro-Dodat, n° 1, et chez Vimont, rue de Richelieu, n° 27 », signé E. de M. – Laisné et Vimont viennent de créer une collection des meilleurs romans français et étrangers, précédés de notices par des littérateurs de talent, dont Charles Nodier. La première livraison contient un fragment de Paul et Virginie, « avec une charmante vignette anglaise ». Félicite les éditeurs de leur initiative : « La modicité de son prix surtout sera une des causes principales de son succès » (p. 141). Se questionne sur le choix des traductions pour les ouvrages étrangers.
1547 PL juin 1834, p. 285-295. « Des manuscrits de l’antiquité », signé J.C. – Se demande pourquoi tant de manuscrits classiques ont disparu ou ont survécu « dans un état de mutilation bien digne de pitié » (p. 286). La théologie scolastique a discrédité l’étude des anciens auteurs, d’où la destruction des manuscrits, qui s’est poursuivie bien au-delà du temps de Poggio et d’Arétin. Anecdotes sur la destruction des manuscrits latins. Il conclut : « Il paraît, après tout, que sur les auteurs latins dont les ouvrages ont totalement péri, il n’y en a pas beaucoup qui soient dignes de grands regrets de notre part. Les poètes romains qui ont écrit avant le siècle d’Auguste seraient à peine intelligibles aujourd’hui » (p. 288-289). Il n’en est pas de même cependant pour les auteurs grecs. Les moines ont effacé sur les manuscrits les passages contraires à la décence et à la morale ; des bibliothèques ont brûlé. Cependant, « les pertes que nous avons faites, bien qu’incontestablement fort nombreuses, n’ont pas l’importance et l’intérêt que l’on pourrait penser. Par la même raison, jointe à celle de la grande libéralité avec laquelle, depuis un siècle, tous les gouvernements, tous les établissements publics ont donné accès aux savants dans les dépôts de leurs trésors littéraires, il n’y a pas lieu d’espérer que de grandes découvertes restent encore à faire dans ce genre » (p. 294).
1548 titre : Le Passe-Temps. Littérature, histoire, contes, nouvelles, voyages, biographies
1549 adresse : Paris, rue des Grands-Augustins, 20
1550 imprimeur : Typographie Dondey-Dupré, rue Saint-Louis, 46
1551 dates de publication : mai 1856 - ? ; hebdomadaire
1552 numéros dépouillés : 3 mai - 27 décembre 1856
1553 directeur : Ernest Bazard
1554 orientation : non politique
1555 chroniques : lectures de délassement (surtout des extraits de romans) ; « Les contemporains en pantoufles », signés Le diable boîteux (textes de Bazard, chroniques reprises en volume quelques années plus tard)
1556 illustrations : gravures (Auguste Belin, Amédée Rousseau)
1557 principaux collaborateurs : seul Bazard rédige une chronique
1558abonnement : Paris : par an : 4 fr. ; départements : par an 5 fr. ; étranger : par an : 6 fr. (la taxe en sus) – « Les abonnements datent du 1er de chaque mois. »
1559 PT 3 mai 1856, p. 1. Prospectus, non signé. – « Au lecteur. Instruire, amuser, moraliser… mais instruire sans pédanterie, amuser sans mauvais goût, moraliser sans ennui, tel est le but que se propose Le Passe-Temps. Nous débutons par un romans inédit de Paul de Kock, le romancier le plus populaire de France, une œuvre des plus remarquables d’Emmanuel Gonzalès, et une série curieuse d’esquisses biographiques que certain petit diable bien instruit a daigné mettre à notre disposition. À la suite viendront, mêlés à quelques reproductions toujours choisies, La fille de l’armurier, roman, par Henri Meyer ; Desgenais marié, par Théodore Barrière ; Voyage en Californie, par Robert Hyenne ; Les morts vivants, par Henry de Kock ; Paris en 1780, souvenirs d’un centenaire, par Spindler ; Les catacombes du théâtre, par Édouard Brisebarre ; Les mémoires de Ramponneau, par Albert Monnier ; Les amours d’un tigre, par Woestyn. Tous ces ouvrages, complètement inédits, sont enrichis de gravures dues au crayon et au burin élégants et spirituels d’Auguste Belin et d’Amédée Rousseau. On le voit, notre avenir ne sera pas au-dessous de notre présent. Aucun sacrifice ne nous a coûté pour mériter l’attention du public ; nous ne faillirons pas à notre tâche pour conserver sa faveur. »
1560 PT 1er novembre 1856, p. 214-216. « Les contemporains en pantoufles. Paul de Kock », signé Le diable boîteux. – Portrait de l’écrivain, alors que se termine la publication du premier feuilleton du Passe-Temps, M. Choublanc à la recherche de sa femme, roman inédit de Paul de Kock. Retrace les premiers moments de la carrière de l’écrivain : « Si j’avais plus d’espace, je vous conterais en détails et comment Paul de Kock, après avoir vainement frappé à la porte de tous les libraires, avec son premier roman, L’enfant de ma femme, parvint enfin à faire éditer son second : Georgette, ou La nièce du tabellion. Et comment, Georgette mise au monde, Paul de Kock rencontra, un beau jour, un gros libraire, du nom de Nicolas Barba, qui florissait alors au Palais-Royal, lequel gros libraire devinant en Paul de Kock une mine féconde à exploiter, accapara cette mine par un traité… qu’il légua quelques années ensuite à sa progéniture Gustave Barba… en lui disant : “O mon fils, voilà un honnête homme et un homme de talent, ne le lâche pas !” Paroles profondes dont ledit Gustave Barba fit son profit, en bon fils et en éditeur habile qu’il était ! Oui, certes, son profit ! Car Gustave Barba dut sa fortune à Paul de Kock, ce qui ne prouve nullement, par exemple que Paul de Kock doive la sienne à Gustave Barba ! Au contraire ! Mais il n’existe pas de loi qui oblige un libraire à se montrer reconnaissant envers un auteur ; qu’en pensez-vous ? »
1561 titre : Le Petit Poucet, revue de la littérature, des théâtres et des modes
1562 adresse : chez Souverain, Pagnerre, Éditeurs, 21, rue des Grands-Augustins
1563 imprimeur : Imprimerie de L.-E. Herhan, 380, rue Saint-Denis
1564 dates de publication : 7 octobre 1832 - septembre 1833 ; hebdomadaire
1565 numéros dépouillés : 7 octobre 1832 - mars 1833
1566 directeur : Altaroche (rédacteur en chef)
1567 orientation : non politique ; culturel et littéraire
1568 chroniques : théâtres, modes, littérature, beaux-arts, comptes rendus de livres, pièces de vers
1569 illustrations : quelques vignettes, gravures et culs-de-lampe
1570 principaux collaborateurs : aucune signature
1571 abonnement : un trimestre (13 livraisons) : 5 fr. ; six mois : 9 fr. ; un an (52 livraisons) : 17 fr. ; ajout d’un fr. par trimestre pour l’étranger
1572notes : revue format in-16. Dans une sorte de mise au point, en tête du premier numéro (octobre 1832, p. 6), on situe Le Petit Poucet dans la production imprimée de l’époque : « Ce que les journaux politiques ne peuvent pas faire, ce que les revues ne veulent plus faire, deviendra la tâche que s’est imposée Le Petit Poucet. […] Le Petit Poucet a pensé qu’il était temps d’appliquer aux lettres les idées qui dominent notre époque, de faire de la littérature à bon marché, dans un siècle qui a pris le bon marché pour devise ; cependant le bon marché ne nuira en rien au luxe de la typographie ; les revues doivent être fashionables : c’est une des conditions de leur succès ; elle sera scrupuleusement remplie » (p. 6).
1573Ce message est réitéré fin décembre 1832 : « Le Petit Poucet à ses lecteurs », non signé : « La place qu’il ambitionnait, place modeste au foyer de l’artiste, du cultivateur et de l’ouvrier, il l’a obtenue. Grâce à lui, voici fondé, dans un temps d’économie et de discussion, un journal exclusivement littéraire et à bon marché » (p. 463).
1574 PP 1832 (3e livraison – fin octobre ?), p. 100. « Album », non signé. – Entrefilet : « Le gouvernement vient de mettre à la disposition de M. le général en chef d’Alger une presse et des caractères arabes, tirés de l’imprimerie royale de France. L’établissement qui va s’élever sera, pour ainsi dire, une division de l’imprimerie royale ; ce qui nous donnera les moyens de porter un jour bien loin nos lumières parmi les peuples de l’Orient. »
1575 PP 1832 (8e livraison – fin novembre ?), p. 320-322. « Album », non signé. Entrefilet : « On s’occupe d’établir une bibliothèque publique à Alger ; le gouvernement français va faire l’envoi des livres nécessaires. En moins d’un an on aura vu s’établir à Alger une imprimerie française et arabe, un journal, une bibliothèque, des écoles primaires juive, maure et européenne, et une salle de spectacle » (p. 320).
1576 PP 1833 (3e livraison – mi-janvier ?), p. 83-89. « Littérature. Les contes nouveaux, par Jules Janin, Levavasseur et Mesnier, Éditeurs », signé C.B. – Critique très sévère du dernier livre de Janin, auquel on reproche d’avoir réuni en volume, sous un titre menteur, de mauvaises chroniques parues dans divers journaux : « Quand vinrent les contes fantastiques, la curiosité des lecteurs fut vivement excitée ; on s’empressa, on fit queue. Avez-vous lu Jules Janin ? Qui a lu Jules Janin ? On dit ses contes ravissans, délirans, enlevans ! Et les cabinets de lecture partageaient les volumes en huit, en seize. Ce succès dura trois jours, trois grands jours, au bout desquels chacun se regardait avec surprise, demandant si c’était ou non une mystification de l’auteur. L’abonné de La Revue de Paris se crut joué ; l’abonné des Débats rougit de colère ; l’abonné du Voleur cria au larron ; l’abonné de La Revue des deux mondes resta abasourdi, ahuri ; l’abonné de La Mode oublia du coup la taille des habits et la forme des chapeaux ; l’abonné même du Mercure ségusien se frotta les yeux afin de s’assurer qu’il ne rêvait pas ; tous enfin crurent de deux choses l’une, ou que l’éditeur les avait trompés en leur vendant pour chose neuve et bien friande un pêle-mêle réchauffé de bribes jetées dans sept ou huit gazettes, ou bien que c’était l’auteur, M. Janin lui-même, lequel s’était raillé de leur bonhomie de souscripteurs en les alléchant par l’odeur décevante de contes fantastiques. […] L’ouvrage se compose de quatre volumes in-douze, ayant moins de trois cents pages chacun, avec 15 lignes à la page, 18 tout au plus ; ces quatre volumes contiennent environ la matière d’un petit in-octavo » (p. 83-85).
1577 titre : Le Pionnier, journal mensuel littéraire et artistique, ayant pour objet d’aplanir aux jeunes auteurs la difficulté des débuts
1578 adresse : non indiquée
1579imprimeur : Imprimerie A. François et Comp., rue du Petit-Carreau, 32, et Imprimerie et lithographie de Bénard et Comp., Passage du Caire, 2
1580 dates de publication : février 1843-1845 ; mensuel
1581 numéros dépouillés : juin-décembre 1844, janvier-mai 1845
1582 directeur : Alphonse Daix
1583 orientation : artistique et littéraire
1584 chroniques : théâtre, poésie, littérature (nouvelles par de jeunes auteurs), musique, mode
1585 illustrations : lithographies, gravures, dessins de mode, vignettes, lettrines
1586 principaux collaborateurs : Marie Aycard, Charles de Bernard, Augustin Challamel, Léon Gozlan, Constant Guéroult, Jules Janin, Eugène de Mirecourt, Paul de Musset, Frédéric Soulié
1587 abonnement : non indiqué
1588 Pio septembre 1845, p. 8-11. « Un homme de lettre inédit », signé Hipp. Étiennez. – Petit conte : Raymond B. veut devenir romancier, contre les désirs de son père qui veut faire de lui un avocat. Raymond quitte nuitamment la maison paternelle, ses manuscrits en poche, et monte à Paris, où il visite, sans succès, une succession de libraires. Il demande l’aide d’un ami de son père, qui lui répond : « Parbleu, vous tombez bien ! J’ai un de mes amis qui fonde en ce moment une revue, et je vais vous présenter à lui comme rédacteur en chef » (p. 11). Le jeune Raymond ne fut pas conduit aux bureaux du journal, mais plutôt ramené chez lui. Il devint avocat de province.
1589 titre : La Politique nouvelle. Revue hebdomadaire. Politique, sciences, littérature, beaux-arts
1590 adresse : Au bureau de La Politique nouvelle, Paris, 141, rue Montmartre (entrée rue Brongniart, 1)
1591 imprimeur : Preve et Cie
1592 dates de publication : 2 mars 1851 - 9 novembre 1851 ; hebdomadaire
1593 numéros dépouillés : 1er juin - 24 août 1851
1594 directeur : Léopold Amail
1595 orientation : républicaine
1596 chroniques : politique, théâtre, bibliographie
1597 principaux collaborateurs : Clément Caraguel, Gustave Cazavan, P. Enfantin, Paul Rochery, Jules Simon
1598 abonnement : non indiqué
1599 PN 15 juin 1851, p. 155-165. « De l’état actuel de la littérature en France », signé Jules Simon. – La « langueur » de la librairie française serait causée par la réduction du nombre des lecteurs, l’inégale distribution des soutiens de l’État, la partialité de la critique et le climat politique « équivoque ».
1600 PN 29 juin 1851, p. 241-263. « Mémorial de 1848 (fragments) », signé Carnot. – L’auteur relate les premiers mois passés à l’Hôtel de Ville, après les événements de février. Les pages 247- 249 traitent de l’état des bibliothèques et de la formation des futurs bibliothécaires et curateurs de musées. Carnot souhaitait la création d’une « collection centrale », munie d’un catalogue répertoriant également les collections locales, et l’établissement de bibliothèques rurales ou « collections circulantes ».
1601titre : Le Publiciste
1602 adresse : non indiquée
1603 imprimeur : Imprimerie de A. Dubray, rue Sainte-Anne, 57, ou Imprimerie de Mme Ve Agasse, rue des Poitevins, 6
1604 dates de publication : février 1818 - juin 1819 ; mensuel
1605 numéros dépouillés : 10 septembre 1818 - mars 1819
1606 directeur : non mentionné
1607 orientation : libéral modéré
1608 chroniques : politique, réceptions et discours académiques, théâtre, revue des journaux français et étrangers (surtout anglais)
1609 collaborateurs principaux : articles non signés
1610 abonnement : non indiqué
1611 notes : on trouve à la dernière page des numéros des annonces de livres nouveaux.
1612 Pub décembre 1818, p. 587-588. « Mélanges », non signé. – Liste de 30 revues paraissant « à époques indéterminées » et qui toutes prétendent être « l’interprète de l’opinion publique ».
1613 Pub janvier 1819, p. 222-225. « Mélanges. Accusation de plagiat », non signé. – J.L.M. Guillemeau, auteur d’une Histoire naturelle de la rose (parue chez Vatar Joannet en 1800 et tirée à 3 000 exemplaires), accusa Charles Malo d’avoir plagié son ouvrage et de l’avoir republié sous le titre Histoire des roses (chez Janet).
1614 Pub février 1819, p. 454-458. Compte rendu du livre anonyme Notice historique et bibliographique des journaux et ouvrages périodiques, publiés en 1819, à Paris, chez Brissot-Thivars, non signé. – On félicite l’auteur de s’être livré à cet inventaire des publications périodiques, mais on lui reproche d’avoir un peu hâtivement « distribué tour à tour l’éloge et le blâme ». L’auteur ne devra donc pas s’étonner d’être lui-même victime « d’une attaque dans les journaux qu’il a cités à son tribunal » (p. 458).
1615 titre : Le Rapporteur, miroir de Paris ; macédoine historique, chronologique, patriotique, aristocratique, philosophique, critique, amphigourique et prophétique ; accompagnée d’un coup-d’œil sur l’esprit des journaux, les facéties, rapsodies, naïvetés et puérilités anarchiques et monarchiques de la Révolution de 1830, suivi de l’indication, par arrondissement, des principaux établissemens d’utilité publique et particulière de la Capitale
1616 adresse : À Paris, au Bureau du Rapporteur, rue de l’Anglade-Traversière-Saint-Honoré, 5 ; Hautecœur-Martinet, Librairie, rue du Coq-Saint-Honoré, 13-15 ; et Collinet, éditeur marchand de musique, place du Louvre et du Coq, 4
1617 imprimeur : Imprimerie de Pihan Delaforest (Morinval), rue des Bons-Enfants, n° 34
1618 dates de publication : 1833
1619 numéros dépouillés : 1833
1620 directeur/éditeur : A. Sta et Cie
1621 orientation : almanach satirique
1622 chroniques : 3 parties : almanach, « Coup d’œil sur l’esprit des journaux », « Tableau-itinéraire de Paris, par arrondissement municipal »
1623 illustrations : une gravure : « Mort de Coligny »
1624 principaux collaborateurs : articles non signés
1625 abonnement : 3 francs
1626Rap 1833, deuxième partie : « Coup d’œil sur l’esprit des journaux. Les facéties, rapsodies, naïvetés et puérilités anarchiques et monarchiques de la révolution de 1830 », non signé. – Répertoire moqueur, mois par mois, des opinions de plusieurs grands journaux sur les questions du jour : Le Corsaire, Le Constitutionnel, Le Journal des Débats, La Gazette de France, Le Moniteur, Le Courrier français, La Quotidienne, etc.
1627 Rap 1833, troisième partie : « Tableau-itinéraire de Paris, par arrondissement municipal », non signé. – Pour chaque arrondissement parisien, on donne la liste des monuments, administrations publiques, églises, théâtres, etc. On donne aussi la liste des journaux (avec les adresses et les tarifs d’abonnement), et une liste des librairies, des imprimeries, des papeteries, des graveurs et des marchands de musique (toujours avec les adresses).
1628 titre : La Revue britannique, ou choix d’articles traduits des meilleurs écrits périodiques de la Grande-Bretagne, sur la littérature, les beaux-arts, les arts industriels, l’agriculture, la géographie, le commerce, l’économie politique, les finances, la législation, etc., etc.
1629 adresse : au bureau du journal, rue de Grenelle-St-Honoré, 29 ; chez Dondey-Dupré Père et Fils, Imp.-Lib., rue Saint-Louis, 46, au Marais, ou rue Richelieu, 47bis ; chez Mme Ve Dondey-Dupré, rue Vivienne, 2, et chez Jules Renouard, Libraire, rue de Tournon, 6 (1836)
1630 imprimeur : Dondey-Dupré Père et Fils, Imp.-Lib. (puis : Mme Ve Dondey-Dupré) ; Imprimerie de Paul Renouard, rue Garancière, n° 5 (1836) ; « Imprimé par les presses mécaniques de Boulé et Compagnie, rue Coq-Héron, 3 » (1838) ; Typographie Hennuyer, rue du boulevard 7, Batignolles, Boulevard extérieur de Paris (1858)
1631 dates de publication : juin 1825-1901 ; mensuel
1632 numéros dépouillés : juillet 1825 - août 1826 (troisième édition) ; mai 1827 - juin 1832 ; janvier-août 1833 ; janvier 1834 - avril 1838 ; septembre-octobre 1858
1633 directeur : Saulnier fils (1825-1835) ; puis L. Galibert et Amédée Pichot
1634 orientation : libérale – couvrant les grands sujets d’actualité, avec un intérêt particulier pour l’économie politique
1635 chroniques : voir le sous-titre de la Revue
1636 illustrations : non illustrée – certains numéros sont accompagnés de tableaux hors texte et à partir de 1836 on trouve parfois des gravures en frontispice
1637 principaux collaborateurs : les traductions ne sont pas signées, certaines sont initialées « S.» (sans doute Saulnier) ; la liste des collaborateurs inclut Ph. Chasles, Sédillot, Dondey-Dupré fils… – lorsque la provenance est indiquée, les articles sont tirés de grandes revues : Literary Gazette, Quarterly Review, Blackwood’s Magazine, Edinburgh Review, Monthly Review, Westminster Review, etc. En janvier 1826, on annonce l’inclusion de certaines revues nord-américaines, dont la North American Review (Boston)
1638 abonnement : non indiqué
1639 notes : La Revue britannique offrait des articles provenant d’horizons intellectuels très divers : « […] on sait que notre journal est essentiellement éclectique, et que nous ne prenons sous notre responsabilité que les opinions émises dans les notes que nous joignons quelquefois à nos traductions » (avril 1828, p. 277). – Voir l’entrée de janvier 1829 pour plus de renseignements à cet égard. Sous la Restauration, cette largeur de vues provoqua la censure – voir l’entrée de juillet 1830. La Revue britannique fusionne avec L’Écho britannique de Pichot en 1836. – Les numéros de 1858 indiquent que la revue est en vente à la Librairie Nouvelle, à la Nouvelle-Orléans. – Dans son numéro du 15 juillet 1834, La Revue des deux mondes engagea La Revue britannique à plus de vigilance afin de cesser « de donner pour anglais ce qui est français », c’est-à-dire de vérifier les sources des articles traduits de l’anglais, certains de ces articles ayant été à l’origine traduits du français par des revues britanniques…
1640 RB août 1825, p. 392-393. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Gravure sur zinc », non signé (provenance non indiquée). – Entrefilet : « Leske, libraire à Darmstadt, a publié depuis peu le premier grand ouvrage dont les planches soient de zinc. C’est une collection de monumens d’architecture qui sera composée de vingt livraisons. On exécute le travail sur le zinc comme sur la pierre, et l’on évite ainsi la dépense de la gravure ; aussi l’éditeur a-t-il pu donner la livraison, composée de douze planches in-folio, sur papier ordinaire, pour cinq francs. Sous le rapport de l’économie, cette méthode mérite donc d’être recommandée. Les journaux allemands nous apprennent que M. Eberhard, auteur de cette collection, a publié depuis peu un petit ouvrage sur l’usage du zinc, afin de remplacer les planches de cuivre et les pierres lithographiques, pour la gravure et le dessin. »
1641 RB septembre 1825, p. 161-164. « De l’art de l’imprimerie à Constantinople », non signé (tiré du Monthly Magazine). – On signale la reprise des activités de l’imprimerie de Constantinople : entre 1784 et 1820, une cinquantaine d’ouvrages y furent imprimés, notamment des grammaires, des dictionnaires, des traités historiques, de géométrie et de géographie, de même qu’une demi-douzaine d’ouvrages religieux. Huit ou dix de ces ouvrages furent traduits du français, un seul de l’anglais.
1642 RB décembre 1825, p. 270-274. « Histoire de la lithographie », non signé (tiré du Glasgow Magazine). – L’article retrace la vie d’Aloïs Sennefelder, l’inventeur de la lithographie, technique qui « repose sur des principes entièrement chimiques » (p. 270), au contraire de la gravure sur cuivre. Les développements de la technique furent assez lents et la lithographie ne pénétra vraiment en France que vers 1815 : « […] ce mode d’imprimer fut alors établi à Paris par M. de Lasteyrie, et, comme il y a été employé par des artistes habiles, il a promptement atteint un haut degré de perfection » (p. 274).
1643 RB février 1826, p. 288-304. « Journal d’un Anglais, prisonnier de guerre, à Paris, pendant les quatre premiers mois de 1814 », non signé (tiré du London Magazine). – « Mars. – Des gravures coloriées, au-dessous desquelles était écrit Cosaques, et qui représentaient des monstres hideux, vêtus de la manière la plus bizarre, et commettant toute sorte d’excès, furent mises en vente chez les marchands de gravures et chez les libraires ; il était évident qu’en faisant ces dessins les artistes n’avaient consulté que leur imagination. »
1644 RB mars 1826, p. 5-19. « Littérature – Deuxième lettre sur l’état actuel de la littérature italienne », non signé (tiré du London Magazine). – Comparaison entre la presse italienne, française et anglaise. En France et en Angleterre, les écrivains et les journalistes vivent de leur plume, ce qui n’est pas le cas en Italie. Il est noté que dans les journaux italiens, « il est fort difficile de faire insérer un article de complaisance, tandis qu’en France, vous passeriez pour un homme étranger au monde et sans aucune relation si votre ouvrage n’obtenait pas une mention honorable dans tous les journaux » (p. 8).
1645 RB mars 1826, p. 39-56. « Des journaux quotidiens en Angleterre », non signé (tiré de la Westminster Review). – Article sur l’importance et la variété des journaux en Angleterre, et comparaison avec les journaux français. Le droit de timbre qui frappe les feuilles anglaises est nettement plus important que celui qui afflige les journaux français ; c’est en partie pour cette raison que l’on trouve plus d’annonces dans les quotidiens britanniques ; les Anglais ne sont pas obligés de s’abonner aux journaux, ils peuvent les acheter au numéro. Par ailleurs, l’auteur estime que les comptes rendus parlementaires britanniques sont supérieurs à leurs équivalents français. De très nombreux rédacteurs s’y consacrent, se relevant les uns les autres, d’heure en heure, afin d’éviter la fatigue. Le Times et le Morning Chronicle fournissent les meilleurs comptes rendus des discussions parlementaires. La presse mécanique (à vapeur) de Koenig a permis la production rapide des journaux, donc leur distribution de masse, ce qui contribue à l’éducation générale des populations, c’est-à-dire à « la possibilité [pour tous] de connaître et d’examiner » les grandes questions d’actualité (p. 56).
1646 RB mars 1826, p. 159-160. « Congrès de Panama », non signé (tiré de la North American Review). – Importante « Note du traducteur », sans signature : « C’est à la Revue de l’Amérique du Nord (North American Review) que nous empruntons cet article, et nous puiserons, de tems en tems, à la même source, ainsi que nous en avons pris l’engagement dans l’avertissement qui précède notre 7e numéro [janvier 1826]. Cet ouvrage périodique, publié à Boston depuis quelques années, peut être comparé aux Revues anglaises les plus estimées : tous ses numéros se font remarquer par une saine critique et par des discussions judicieuses. La presse périodique des États-Unis est, à proportion, encore plus occupée que celle de la Grande-Bretagne ; chaque jour, elle s’enrichit de feuilles nouvelles ou de productions plus importantes. Toutes ces publications pourraient être rédigées sur les lieux, dans un pays où les matériaux indigènes abondent, ainsi que les correspondances, et où l’instruction généralement répandue a multiplié, au-delà du besoin, le nombre des rédacteurs. Cependant les Américains ne dédaignent point de réimprimer quelques-uns des meilleurs journaux de l’Angleterre. Ils rendent cet hommage à la Revue d’Édinbourg et à la Quarterly Review, dont 4,000 exemplaires imprimés à Boston, vont se répandre dans tous les états de l’Union. Dans la même ville, un autre libraire s’empare du New Monthly Magazine, pour le multiplier au profit des lecteurs américains. À New York et à Philadelphie, des publications trimestrielles recueillent ce que les journaux anglais contiennent de plus important pour les progrès des sciences médicales. Dans la première de ces villes, un journal religieux (The Christian Observer), sorti des presses de Londres, est reproduit avec succès, et pénètre jusque dans les forêts nouvellement défrichées et dans les cabanes des nouveaux colons. Enfin, deux entreprises littéraires analogues à la nôtre, font un choix parmi les diverses productions de la presse périodique anglaise ; à Boston, on publie deux fois par mois un Athenaeum, or Spirit of the English Magazines ; à Philadelphie, un autre recueil intitulé The Museum of Foreign Literature and Science, puise dans les sources qui lui sont ouvertes en Europe, mais beaucoup plus abondamment dans celles de la Grande-Bretagne. Les États-Unis, avec dix millions d’habitans, réimpriment ou publient au moins autant d’écrits périodiques que la France avec ses trente millions d’âmes. Mais, tandis que parmi nous les écrits périodiques les plus accrédités n’ont que mille ou douze cents abonnés au plus, aux États-Unis, la North American Review en compte de quatre à cinq mille ; et comme nous venons de le voir, on place un nombre à peu près égal d’exemplaires des réimpressions de la Revue d’Édinbourg et de la Quarterly Review. Dans ces heureuses contrées, chacun a sa part d’instruction et cherche incessamment à l’accroître. »
1647 RB mars 1826, p. 182-184. « Des maladies ordinaires des imprimeurs », non signé (tiré du Glasgow Mechanical Magazine). – Diverses maladies affectent les imprimeurs : fatigue de la vue, hernies, anévrismes, maladies de poitrine, rhumatismes, affections scrofuleuses, varices et empoisonnement à cause de la manipulation du plomb : « Les moyens préservatifs à employer contre les effets du plomb consistent simplement à éviter de porter à la bouche les caractères d’imprimerie, et à se laver toujours les mains avant de manger, et en quittant le travail » (p. 184). Enfin, la débauche et l’excès d’alcool continuent d’affecter un certain nombre d’imprimeurs : « Les ouvriers imprimeurs ont, parmi eux, un illustre exemple des bons effets de l’économie et de l’abstinence. Si jamais ils se sentent disposés à rester oisifs ou à céder au goût des plaisirs, ils n’ont qu’à se rappeler la vie de Benjamin Franklin, qui avait commencé par exercer leur profession » (p. 184).
1648 RB mars 1826, p. 192-194. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Littérature », non signé (tiré du London Magazine). – Article déplorant la piètre qualité des traductions des ouvrages français mises en vente en Angleterre : « La littérature a ressenti le contre-coup de la Bourse. Les libraires, dit le London Magazine, semblent décidés à laisser périr d’inanition les lecteurs anglais. Tel a été, selon toute apparence, l’état de leur commerce, qu’aucun d’eux n’ose publier un ouvrage, de crainte que ses confrères ne viennent à déclarer leur faillite avant le jour du règlement. Toutes les entreprises de ce genre qui étaient commencées, et qui, suivant l’ordre naturel des choses, devaient arriver à leur maturité dans le courant de ces deux ou trois derniers mois, se trouvent suspendues pour le moment. Les grosses maisons n’ont absolument rien mis au jour, et les petites, presque rien qui mérite l’attention. […] – La traduction de l’Histoire de la Révolution française, par M. Mignet, vient d’être mise en vente. Nous avons plusieurs fois, disent les éditeurs du recueil cité plus haut, recommandé cet ouvrage ; c’est le tableau rapide d’une époque de l’histoire extrêmement remarquable et fort mal comprise en Angleterre. Ce livre est rempli de faits et de mouvement ; et il nous instruit et nous attache, au moins au même degré qu’un roman. La traduction en est sans contredit très-supérieure à celles qui se fabriquent journellement à Londres. La meilleure néanmoins que nous ayons vue, depuis quelque tems, est celle des Mémoires de Madame du Hausset. Cet ouvrage curieux est reproduit en anglais avec une grâce et une fidélité que nous avons bien rarement rencontrées dans les traductions. Cette branche de la littérature, continue le London Magazine, s’exploite d’une manière scandaleuse dans ce pays. Hommes, femmes, enfans, tout le monde s’y croit en état de traduire. Une légère connaissance de la langue dans laquelle est écrit l’original, un dictionnaire et une grammaire sont les seuls moyens qu’on suppose nécessaires. Cependant nous affirmons, et notre propre expérience nous y autorise, que c’est très-difficilement que l’on acquiert ce talent, et qu’on ne parvient pas toujours à l’acquérir. Il faut beaucoup d’usage et d’attention, et une extrême flexibilité de style, pour transporter les idées d’un auteur étranger dans une traduction correcte, élégante et facile. Bien des gens capables de donner à leurs pensées les formes dont elles sont susceptibles, se trouvent fort embarrassés quand il s’agit de revêtir les pensées d’autrui d’un style énergique ou gracieux, selon le caractère de l’original. Nous ne parlons ici que des difficultés qui se présentent au traducteur instruit d’ailleurs, mais peu familiarisé avec son métier. Que doit-on attendre de ceux qui, habituellement employés à cette tâche, ne la remplissent qu’en manœuvres et en luttant contre une foule d’obstacles, outre celui de leur incapacité ? Ce qu’ils ne pourraient bien faire, même avec du tems et de la réflexion, il faut qu’ils l’exécutent à la hâte. Pour cela, ils n’ont aucun des secours que leur donneraient la suite des idées, la connaissance de l’ensemble de l’ouvrage ; car il est bon qu’on le sache, parmi les traductions dont nous sommes inondés, il n’en est presque pas une qui ne soit fabriquée par un grand nombre de mains différentes. Tel libraire, M. Colburn, par exemple, dispose d’un régiment de traducteurs, toujours prêts au premier commandement. Le continent lui envoie-t-il un ouvrage de quelqu’intérêt, pour peu qu’il craigne d’être prévenu, il dépèce bien vite son exemplaire, dont il distribue les feuillets à sa troupe affamée. Que résulte-t-il de là ? L’un finit une page par la première partie d’une phrase dont il ignore la suite ; l’autre commence la page suivante par la seconde moitié de cette même phrase, sans se douter de ce qui précède. L’imprimeur réunit ces fragmens épars, et les trois quarts du tems, le lecteur aux abois se voit réduit à chercher, souvent sans le trouver, ce que l’auteur a voulu dire. À cette première cause d’erreurs et de quiproquos, s’en joignent beaucoup d’autres. C’est ainsi qu’en lisant les détestables versions que l’on nous donne des meilleures productions des littératures étrangères, il nous est presque toujours impossible de nous rendre compte des causes qui ont déterminé le succès de ces ouvrages dans la langue originale. » – L’article est suivi d’une « Note du traducteur » : « On voit, d’après les observations du London Magazine, que les ouvrages du continent se traduisent, à Londres, à peu près comme on traduit en France les ouvrages anglais. »
1649 RB avril 1826, p. 203-229. « Économie politique. Des institutions de charité », non signé (tiré de la Westminster Review). – L’article traite du développement des institutions caritatives en Angleterre, avec un accent particulier sur l’instruction gratuite pour tous et l’encouragement à la création de « sociétés de lecture » (book societies) dans chaque village. L’article est accompagné d’une « Note du traducteur » (initialée « S.F.») à propos des sociétés de lecture : « En anglais, book-society. On appelle ainsi des associations volontaires qui se forment entre un plus ou moins grand nombre de personnes, pour acheter en commun les meilleurs livres et les meilleurs écrits périodiques. Ces associations sont extrêmement multipliées en Angleterre et en Écosse, même dans la classe ouvrière. Elles ont eu des résultats immenses pour l’instruction du peuple : il n’y a pas de bourg et de petite ville qui n’ait une ou plusieurs de ces sociétés. Genève et quelques autres villes de la Suisse ont imité l’exemple de l’Angleterre » (p. 221).
1650 RB mai 1826, p. 182-188. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Littérature », non signé (provenance non indiquée). – Court article sur la foire de Leipzig. Des 3 500 ouvrages annoncés au catalogue, plus de mille appartiennent aux sciences et à la médecine. La théologie et l’histoire sont également bien représentées. – À la suite se trouve un articulet sur la bibliothèque ambulante du comté de East Lothian : « Cette bibliothèque est répartie en vingt-quatre divisions, composées chacune de cinquante volumes, et ces divisions sont stationnées en autant de villages du comté de East Lothian, durant l’espace de deux ans. […] Au bout de deux ans, chaque division est transportée dans un autre village et remplacée, dans celui qu’elle quitte, par une division nouvelle, qui se compose d’ouvrages différens. […] Les ouvrages qui composent les bibliothèques en question sont très-diversifiés, quant aux matières qui en sont l’objet : ils comprennent principalement l’histoire, les voyages, les sciences, les arts ; quelques-uns traitent aussi de religion et de morale. On y a joint quelques ouvrages sur l’agriculture, théorique et pratique ; ces derniers ont été lus avec avidité par les classes qu’ils intéressent spécialement » (p. 188).
1651 RB juillet 1826, p. 191-192. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Papier de peuplier », non signé (provenance non indiquée). – Sur la fabrication du papier : « La cherté toujours croissante du papier a, dans ces derniers temps, fait beaucoup hausser le prix des livres, sans que les bénéfices des éditeurs se soient augmentés. Cette cherté tient à deux causes : la première, c’est que, quoique les besoins intellectuels soient encore les plus facilement satisfaits, et surtout en France, on ne saurait nier cependant qu’il ne se publie et qu’il ne se lise bien plus de livres que jadis ; la deuxième, c’est que le chiffon de toile est toujours plus rare parce que, d’année en année, l’usage des tissus de coton devient plus exclusif. À la vérité on fait maintenant du papier avec des chiffons de coton, mais il est d’une très-mauvaise qualité. On a essayé aussi d’en faire avec de la paille ; la plupart des papiers de couleur qui servent de couverture pour les brochures sont faits, dit-on, de cette manière ; mais il ne paraît pas qu’on soit encore parvenu à donner au papier de paille le degré de blancheur nécessaire pour pouvoir servir à l’impression des livres. Les frères Cappurino, qui ont une papeterie à Turin, viennent de trouver le moyen de fabriquer un fort beau papier, avec l’écorce du peuplier, du saule et de quelques autres arbres. »
1652RB août 1826, p. 358-363. « Nouvelles des sciences, de la littérature, des beaux-arts, etc. – Sciences naturelles : Progrès des sciences naturelles aux États-Unis de l’Amérique du Nord », non signé (provenance non indiquée). – On rapporte un discours fait à New York, par James E. Dekay : « Un grand obstacle aux progrès des sciences naturelles dans notre pays, c’est que nous n’avons pas assez de livres, de cabinets, de laboratoires et d’instruments. À New York, ville de 170,000 habitans, les richesses bibliographiques sont de 44,000 volumes, répartis entre dix bibliothèques publiques. Baltimore, peuplée de 70,000 habitans, possède quatre bibliothèques et 30,000 volumes. Philadelphie est plus riche : il y a pour sa population de 160,000 âmes, dix-neuf bibliothèques publiques qui renferment 70,000 volumes. Boston ne compte que 60,000 habitans, treize bibliothèques et 55,000 volumes » (p. 361). On prévoit cependant l’accroissement des collections, car il est souhaitable que tous les Américains « s’instruisent facilement, que le savoir devienne populaire, qu’il influe sur le goût et sur les mœurs » (p. 362).
1653 RB mai 1827, p. 154-158. « Origine des journaux en Angleterre », non signé (provenance non indiquée). – Bref tableau du développement des journaux, de la feuille de nouvelles autorisée par Elizabeth I au xvie siècle jusqu’aux journaux modernes : « Il est inutile de parler de l’extension qu’ont prise maintenant les journaux. Un rapport officiel de l’administration du timbre portait que le nombre de feuilles publiées chaque semaine à Londres s’élevait à 300,000 » (p. 157).
1654 RB septembre 1827, p. 5-27. « Bibliothèques publiques de la Grande-Bretagne (1) », non signé (tiré de la Westminster Review). – Article sur l’importance des bibliothèques, où l’on note toutefois que la plupart de ces établissements ne sont ouverts que les jours de semaine – ce qui signifie qu’ils demeurent inaccessibles au plus grand nombre. Les bibliothèques de collèges ou de paroisses sont de même à peu près inaccessibles à ceux qui ne sont pas munis de lettres de recommandation. Le problème n’est pas la rareté des livres, en Angleterre, mais leur accessibilité.
1655 RB octobre 1827, p. 343-347. « Mélanges. Importance commerciale des journaux quotidiens anglais », non signé (provenance non indiquée). – La santé financière des quotidiens anglais dépend des annonces et des publicités qu’on y trouve. La quantité en est si grande qu’il est parfois difficile pour le lecteur de repérer les nouvelles politiques. À cause des diverses taxes prélevées par le gouvernement, le lancement d’un nouveau journal est très difficile. C’est ce qui assure la prépondérance de journaux bien établis, tel le Times, dont la rédaction emploie une quarantaine de personnes.
1656 RB février 1828, p. 181-192. « Commerce. Les livres, ceux qui les font et ceux qui les vendent », non signé (tiré du London Magazine). – Tableau de la librairie en Angleterre et des rapports entre auteurs et libraires-éditeurs. Ces derniers doivent consacrer des sommes importantes à la publicité, d’où la multiplication des ouvrages « allongés » en plusieurs volumes. Plusieurs combinaisons sont possibles, entre auteurs et libraires-éditeurs, pour partager les risques et les frais, notamment le « compte et demi » : « Suivant cet arrangement, l’éditeur doit défrayer toute la dépense du papier, de l’impression et des avertissemens [sic] ; mais comme il ne paie rien pour le manuscrit, tous les profits doivent être également partagés ; seulement le libraire commence par prélever 10 % sur les recettes brutes, en compensation des peines que la publication lui a données » (p. 183). Dans cette combinaison, l’éditeur risque peu, et encore moins s’il est aussi propriétaire d’une revue qui publiera des critiques positives. L’auteur, de son côté, ne gagne presque rien (1). C’est la raison pour laquelle nombre d’auteurs se tournent vers les publications périodiques, espérant y gagner beaucoup.
1657 (1) « Note du traducteur – Il serait facile de faire voir qu’en France les gens de lettres sont encore moins bien traités sous les rapports pécuniaires que dans la Grande-Bretagne. Dans son mémoire sur la librairie française, M. le comte Daru n’a estimé qu’à 500,000 fr. la somme annuelle que reçoivent les auteurs ; or, en comptant toutes les personnes qui composent pour les théâtres secondaires, et celles qui prennent une part quelconque à la rédaction d’un journal politique, scientifique ou littéraire, le nombre des gens de lettres s’élève au moins à 250. Il résulte de cela que, si ces cinq cent mille fr. étaient répartis également, la rétribution serait de 2,000 fr. par personne. À Paris, c’est à peine le salaire d’un ouvrier employé ; mais il s’en faut bien que la somme en question se répartisse de cette manière. Ceux qui composent pour le théâtre en absorbent la plus grande partie ; c’est même pour quelques-uns d’entre eux une industrie très lucrative. Quant à la rédaction des écrits périodiques, autres que les journaux quotidiens, elle est, presque toujours, mal payée et souvent même fort inexactement. Ces entreprises qui ont été, en Angleterre, l’occasion de très-grandes fortunes, ne produisent en général parmi nous que les fonds nécessaires pour en solder les frais. Nous avons déjà dit que les premiers volumes de la Revue d’Édinbourg avaient été réimprimés huit fois ; tandis qu’en France on ne trouverait guère que La Revue britannique qui ait eu trois éditions successives. Les grands profits faits par deux ou trois de nos journaux quotidiens n’infirment pas les observations que nous avons faites sur la faible rémunération que reçoivent les travaux littéraires. Ces profits sont purement mercantiles, puisqu’ils appartiennent aux entrepreneurs de ces journaux, et non pas aux gens de lettres qui les rédigent » (p. 189, initialé « S.»).
1658 RB août 1828, p. 352-356. « Littérature. Les trois revues », non signé (provenance non indiquée). – Portrait de la Quarterly Review, de la Edinburgh Review et de la Westminster Review. La première appartient à l’éditeur Murray (1), qui paie bien et régulièrement ses rédacteurs ; les articles publiés dans la Quarterly Review se distinguent donc par leur qualité. La deuxième est plus diverse, moins unifiée. La troisième est tout aussi réglée que la première, mais plus terne, moins vivante et colorée. – « (1) Note du traducteur : M. Murray est, comme on sait, un très-riche libraire de Londres, ou plutôt un publisher (éditeur), car il ne vend que des livres. Il est l’unique propriétaire de la Revue trimestrielle [Quarterly Review] ; et l’on a calculé que les profits nets de ce recueil devaient s’élever par an à plus de 8,000 livres st. (200,000 fr.). C’est, comme on voit, un assez beau revenu. Il a cependant échoué dernièrement, après avoir dépensé beaucoup d’argent, dans une tentative qu’il a faite pour créer un journal quotidien. Nous avons déjà dit précédemment que les énormes perceptions que le fisc fait en Angleterre, sur les publications de ce genre, rendent la création d’un nouveau journal à peu près impossible. En France, cela est tout au moins fort difficile. M. Murray publie à lui tout seul presque la moitié des livres qui paraissent en Angleterre, ou du moins la moitié de ceux qui réussissent. Il montre, dans le choix des manuscrits qu’il prend à son compte, beaucoup de tact et de discernement. C’est aussi pour lui une énorme source de profits » (p. 353).
1659 RB janvier 1829, p. 5-16. « Préface », signée « S.». – On rappelle que La Revue britannique a commencé de paraître en juillet 1825 et qu’elle a su très vite se tailler une place parmi les publications importantes, tant par la qualité des articles retenus que par celle des traductions : « Nos livraisons n’ont pas été traitées comme des pamphlets éphémères, mais recueillies, comme des livres, dans les bibliothèques ; aujourd’hui même, nous sommes encore occupés de la réimpression de plusieurs de nos anciens numéros » (p. 5). On attribue le succès des revues britanniques à l’étendue de l’empire britannique et à la puissance de la marine anglaise : « Ces navires, conduits à la vapeur ou à la voile, ne transportent pas seulement les produits industriels ou agricoles des différens peuples, dans les ports de la Grande-Bretagne. À bord, se trouvent aussi des cargaisons non moins précieuses pour elle : ce sont les observations de ses savans, de ses sages, les lettres, les récits de ses voyageurs, recueillis avidement par la presse périodique anglaise, messagère du monde, qui se charge de rendre compte des événements divers qui s’y passent, d’en faire connaître les causes, et d’en prédire les conséquences. Tout se trouve, en effet, dans ses publications si nombreuses et si variées, depuis les élégans commérages des salons parisiens, jusqu’au récit des troubles qui ont récemment agité la Chine, et au tableau des orages qui grondent sur le berceau des républiques naissantes de l’Amérique du Sud. C’est ce qui explique la destinée si différente des recueils périodiques, en France et en Angleterre. Tandis que, parmi nous, ils n’ont presque jamais le nombre nécessaire d’abonnés pour indemniser les hommes généreux qui tentent ces hasardeuses entreprises, chez nos voisins, au contraire, ils sont l’occasion et le principe de bénéfices considérables, et souvent même de grandes fortunes. Il faut bien se garder d’en conclure que la nature nous ait distribué ses trésors intellectuels d’une main plus parcimonieuse : le talent est le même chez les deux nations, mais il n’y met pas en œuvre les mêmes matériaux. Rien de plus limité que ceux dont disposent les rédacteurs de nos recueils périodiques, tandis que, dans la Grande-Bretagne, ces matériaux, préparés par une multitude de mains, arrivent de tous les points de l’univers. Tel a été également le principe du succès de La Revue britannique, qui reproduit en français les meilleurs articles des revues et des magasins anglais, et qui, par cette raison, doit avoir sur chacun d’eux, pris isolément, une supériorité naturelle. Le commerce, l’industrie ont senti, parmi nous, que, pour ne pas se trouver en arrière de leurs rivaux en Angleterre, il ne fallait pas être étranger aux articles qu’y publie la presse périodique, pour guider les spéculateurs ; aussi les chefs de la plupart de nos grandes fabriques et de nos principales maisons de banque et de commerce ont-ils prêté à notre recueil l’appui de leur suffrage, et se sont empressés d’y souscrire. Nos hommes d’état ne l’ont pas accueilli avec moins de faveur ; et, pendant le cours de la dernière session, on a pu observer des traces nombreuses de son influence dans nos débats parlementaires. Enfin, les gens du grand monde, convaincus que la supériorité des lumières peut seule les maintenir avec sécurité dans les hautes positions qu’ils occupent, ont montré un empressement égal pour l’instruction facile, quoique forte et substantielle, que La Revue britannique emprunte aux cent recueils qui l’alimentent. Cette bienveillance générale a dû nous engager à redoubler d’efforts. Nous avons pensé que le public devait indirectement participer à une prospérité dont, pour nous, il était la source. Sans être arrêtés par aucun sacrifice, nous avons, de plus en plus, amélioré l’exécution typographique de notre recueil. L’élégance des revues anglaises nous avait, dans le principe, servi de modèle ; mais aujourd’hui nous l’avons, de beaucoup, dépassée. […] Enfin, chaque fois que nous croirons pouvoir ajouter à l’intérêt des textes originaux, par des données particulières, nous continuerons à y joindre des notes. Les demandes qui nous ont été adressées à cet égard, par beaucoup de nos souscripteurs, et l’accueil si bienveillant qu’on a fait à celles de nos plus recens numéros, nous imposent même l’obligation de les multiplier davantage. »
1660 RB janvier 1829, p. 170-175. « Littérature – Beaux-arts. Musées, bibliothèques et théâtres de Saint-Pétersbourg », non signé (provenance non indiquée). « La bibliothèque publique de Pétersbourg mérite aussi quelque attention, surtout par son origine, elle était presque nulle avant les désastres de la Pologne et le sac de Varsovie par Souwarow. Le vainqueur lisait peu, mais il pensa que la bibliothèque de l’archevêque de Guesne, la plus belle de la Pologne, serait un trophée digne d’orner la capitale de la Russie : des Cosaques furent chargés du transport. On dit que, pour la commodité des emballages, les livres dont le volume était un peu embarrassant, subirent des retranchements auxquels la critique ne présida point ; que les in-folios furent transformés en in-quartos, ceux-ci en in-octavos, etc., et l’histoire de la restauration de tous ces livres mutilés n’est pas moins plaisante que celle de l’étrange opération par laquelle on les avait disposés, pour remplir exactement les caisses qu’on leur destinait. Ce conte, copié de livre en livre, passera peut-être à la postérité, et prendra sa place dans l’histoire. Le fait est que les Cosaques eurent le bon esprit d’enlever, à la fois, la bibliothèque et le bibliothécaire ; que celui-ci dirigea l’emballage et le transport ; et que le tout parvint à Pétersbourg sans qu’un seul volume fût égaré ni gâté. On ne rit plus, on s’étonne que la discipline militaire puisse être observée avec une exactitude aussi scrupuleuse par des troupes dites irrégulières. On dit que cette bibliothèque est très-riche en manuscrits, surtout en matériaux historiques. Les étrangers peuvent les consulter, aussi bien que les Russes, et on accuse certains érudits d’avoir profité de cette condescendance pour s’attribuer, comme fruits de leurs recherches, des pièces originales qu’on leur avait permis de lire dans cette bibliothèque. »
1661 RB février 1829, p. 360-364. « Littérature – La littérature en fabrique », non signé (provenance non indiquée). – Article décrivant « l’industrialisation » de la production des textes et des ouvrages : « Les Anglais doivent être au désespoir, quand ils voient que les Allemands les ont devancés dans l’art d’appliquer l’industrie manufacturière à des compositions de littérature ou de science. Le plus considérable de ces ateliers d’une nouvelle espèce est établi à Weimar ; lors même qu’on aurait trouvé le secret de composer des ouvrages au moyen d’une machine à vapeur, le travail ne serait guère plus expéditif, ni les produits plus abondans qu’ils ne le sont aujourd’hui. On a formé, dans cet établissement, trois divisions, dont chacune fournit plus à la librairie que nos plus intrépides éditeurs. La première division se charge de traduire en allemand, en tout ou en partie, les ouvrages étrangers qui paraissent dignes de cette distinction. Les traducteurs (nous dirions presque les ouvriers) sont très-versés dans la connaissance des langues, et encore plus expéditifs, comme on peut en juger par le fait suivant : en moins d’un mois, un ouvrage, à peine sorti des presses de Londres, est traduit, imprimé par les soins du Landos Industrie-Comptoir, répandu dans toute la Saxe et dans tous les états voisins de l’Allemagne. La même section se charge aussi de réimprimer les ouvrages populaires, français ou anglais, et les compilations allemandes de même nature, surtout celles dont l’objet est la propagation des sciences. […] La seconde section est celle de la gravure et de la lithographie ; les cartes géographiques et autres, les globes, etc., y sont compris ainsi que la confection des planches pour les autres sections. […] La grandeur de l’entreprise produit ici son effet ordinaire, le bon marché des objets fabriqués de quelque nature qu’ils soient : les cartes géographiques, publiées par l’Industrie-Comptoir de Weimar, sont faites avec beaucoup de soin, et coûtent moins que partout ailleurs. Le troisième département est administratif et commercial. C’est là que l’on trouve un secrétaire, des commis, des emballeurs et des porteurs. Quoique l’établissement n’ait que peu de relations hors de l’Allemagne, sa correspondance est immense car elle est proportionnée à ses produits, dont le débit est si rapide que les demandes devancent constamment la fabrication. Cette étonnante machine littéraire est une création de M. Bertuch » (p. 360-363).
1662 RB mars 1829, p. 5-37. « Statistique. Des journaux quotidiens en Angleterre », non signé (tiré de la Westminster Review). – « […] l’objet de cet article n’est pas de discuter l’utilité des journaux, ni de présenter en détail les merveilleux effets de la presse périodique en Angleterre, mais de faire connaître les ressorts de cette grande machine, de donner, sans aucune prétention, des renseignements qui ne sauraient manquer d’intéresser nos lecteurs » (p. 5-6). Pour la seule ville de Londres, on trouve 55 journaux ; le Times tire (chiffre de janvier 1829) à 10000 exemplaires par jour et le Morning Herald à 8 000 ; les annonces et publicités contribuent largement à la prospérité des journaux anglais, à cause du droit de timbre élevé ; le Standard est le journal du clergé ; les quotidiens emploient environ 600 personnes au total et les hebdomadaires 500 de plus. Les journaux importants disposent d’un personnel nombreux : « Le personnel d’un journal du matin se compose d’un éditeur, d’un sous-éditeur, de dix ou quatorze rédacteurs réguliers, aux appointemens de 4 ou 6 guinées par semaine, de quarante à quarante-cinq compositeurs dans les ateliers de l’imprimerie, dont quelques-uns qu’on appelle hommes de pleine-main, c’est-à-dire travaillant toute la journée, reçoivent chacun 2 liv. 8 sh. comme salaire, plus une gratification pour les heures d’excédant, tandis que d’autres, nommés surnuméraires et chargés de composer seulement cette partie de la matière qu’on appelle galley, reçoivent chacun 1 liv. 3 sh. 6 deniers. Ajoutez à cela un ou deux correcteurs qui corrigent les épreuves lorsqu’elles sortent des mains des compositeurs, et reçoivent chacun de 2 guinées et demie à trois guinées et demie par semaine : plus un reading-boy dont la besogne est de lire tout haut la copie pendant que le correcteur fait son travail sur l’épreuve ; un imprimeur qui reçoit 4, 6 et souvent 8 guinées par semaine, et un certain nombre d’hommes et d’enfans occupés à la presse pour enlever les feuilles lorsqu’elles tombent du cylindre ; un publicateur et un sous-publicateur ; deux ou un plus grand nombre de commis au bureau pour recevoir les annonces et tenir les comptes, un portier, une foule d’enfans pour les courses, etc. Voilà à peu près le dénombrement de cette armée d’employés » (p. 15-16). L’éditeur d’un grand journal gagne de 600 à 1000 livres par an (15000 à 25000 francs). La production hebdomadaire d’un quotidien du matin coûte environ 250 livres (6 250 francs). Pour réduire les coûts, la production a été mécanisée : « La presse mécanique est, sans contredit, une des inventions les plus curieuses de l’industrie moderne. Avant sa découverte, le plus grand tirage que l’on pût faire d’un journal, pendant une heure, s’élevait au plus à cinq ou six cents exemplaires ; encore fallait-il une prodigieuse activité, si bien que, dans les établissemens où les demandes étaient considérables, il devenait souvent indispensable de recourir à une double ou à une triple composition, et de faire marcher plusieurs presses à la fois, si l’on voulait fournir à toutes les demandes : ce qui entraînait de très-grands frais. Avec nos presses mécaniques qui n’emploient que deux hommes pour tourner la roue, deux hommes pour placer les feuilles et deux enfans pour les enlever à mesure qu’elles tombent du cylindre, on peut tirer de deux mille quatre cents à deux mille huit cents feuilles par heure » (p. 22).
1663 RB mai 1829, p. 47-66. « Journaux anglais hebdomadaires », non signé (tiré de la Westminster Review). – Il existe une vingtaine d’hebdomadaires, publiés le samedi, le dimanche ou le lundi. Ceux qui paraissent le dimanche sont bien entendu défavorisés, car il n’y a pas de distribution postale à Londres ce jour-là. La qualité littéraire de ces journaux est très bonne et ils exercent auprès « des classes moyennes et inférieures » (p. 55) une grande influence. Pour contourner tant soit peu le droit de timbre exorbitant imposé par le gouvernement, les hebdomadaires, tout comme les quotidiens, ont adopté un très grand format, qui leur permet d’imprimer une très grande quantité de texte sur une ou deux feuilles seulement. La vente des journaux occupe environ 2000 personnes en Grande-Bretagne, dont 400 pour la presse hebdomadaire. La circulation des journaux a considérablement augmenté : « Sans prétendre déterminer avec précision la cause de ce progrès, ne pourrait-on pas l’attribuer en partie à l’établissement de ces cafés ou échoppes où le peuple lit les journaux, et qui ont servi à répandre les feuilles publiques dans tout le pays ? La classe ouvrière qui fréquente ces endroits se souciait jadis fort peu des journaux ; elle y venait uniquement pour boire et fumer. Aujourd’hui, tout homme qui sait lire, et combien peu ne le savent pas parmi les habitués de ces cafés, tous disons-nous, demandent, en même tems, le journal et leur café. Le changement introduit dans les mœurs par la fréquentation de ces lieux publics est notable. Il suffit, pour l’apprécier, d’examiner la différence qui existe entre les artisans de la capitale et ceux des villes de province et des campagnes où cet usage n’a pas pénétré. On reconnaîtra que c’est à l’influence de la lecture des journaux et aux discussions qu’ils soulèvent nécessairement, que nous sommes redevables des heureux progrès de l’intelligence dans la classe inférieure de Londres » (p. 61). On estime qu’environ trente personnes lisent un même exemplaire des journaux du soir, à cause des lieux publics de lecture (cafés, cabinets de lecture).
1664 RB août 1829, p. 370-371. « Nouvelles des sciences, de la littérature, des beaux-arts, etc. – Littérature périodique », non signé (provenance non indiquée). – Court article : « Quelques remarques de l’avant-propos du dernier numéro de l’Antologia, journal italien publié à Florence, font connaître combien le goût de la lecture est encore peu répandu dans la Péninsule. Il est dit que ce journal débuta en 1821, avec 100 souscripteurs, et que maintenant il n’en compte pas plus de 530. C’est cependant la meilleure feuille de ce genre publiée en Italie. La suppression de deux journaux scientifiques, dans l’espace de deux ans, avait fait supposer à M. Vieussieux, propriétaire de l’Antologia, que le moment était favorable pour les remplacer par une brochure périodique ; en conséquence, il fit paraître, au mois de juin 1828, le prospectus d’un journal intitulé Annali italiani di Scienza, dans lequel il demandait à la fois des actionnaires et des souscripteurs : comme au bout de dix mois il comptait seulement deux actionnaires qui étaient étrangers, et six souscripteurs indigènes, il a dû renoncer à son entreprise. Au surplus, il y a quelques années, la littérature périodique était aussi fort peu florissante en France. On n’y comptait guère, à cette époque, que La Revue encyclopédique, qui avait de 13 à 1,400 abonnés. Depuis, Le Globe a été créé, et plus récemment, La Revue britannique, qui a aujourd’hui plus de 1,600 souscripteurs, et qui en augmente incessamment le nombre. Plus récemment encore, il s’est établi d’autres recueils qui ont de 500 à 1,000 abonnés ; plusieurs sont dans une situation progressive. Tous ces recueils réunis font de la littérature périodique l’une des branches les plus fécondes de la littérature française, et les plus utiles au commerce de la librairie et à l’industrie des imprimeurs. »
1665 RB août 1829, p. 381-382. « Nouvelles des sciences, de l’industrie, des beaux-arts, etc. – Amélioration dans le timbre des journaux », non signé (provenance non indiquée). – Entrefilet : « Les feuilles timbrées chaque jour, à Londres, s’élèvent à plus de 100,000. Le timbre y est appliqué au moyen de dix machines, dont chacune est manœuvrée par trois hommes ; il faut en outre six machines pour mouiller le papier. Cependant on commence aujourd’hui à se dispenser de l’opération de mouillage, en faisant usage de la machine inventée par M. Boyce, qui est employée à la fonderie de caractères de MM. Pouchées. Cette machine timbre à sec, donne une impression plus nette, et produit une économie de tems considérable aux propriétaires de journaux, qui étaient autrefois obligés d’envoyer leurs feuilles quarante heures à l’avance. Au moyen de cette machine, on peut timbrer trente-six mille feuilles dans six heures. »
1666 RB octobre 1829, p. 270-283. « Mélanges – Comment se fait un journal, scènes quotidiennes », non signé (tiré du Sharpe’s London Magazine). – Pièce en un acte, se déroulant dans la salle de rédaction d’un journal. Le rédacteur en chef est en mal de copie et, pressé par l’imprimeur, il invente des nouvelles pour remplir les colonnes du journal : le décès d’un évêque, une maladie soudaine du souverain, des perspectives nébuleuses sur la politique européenne ; et pour boucler le numéro : « Un paragraphe sur la cherté des pommes de terre… c’est de la philanthropie… Un récit de la grande averse d’avant-hier, c’est de la météorologie… Une petite narration pathétique sur les malheurs d’une pauvre femme, renversée par un âne, dans la rue du Strand… c’est du roman domestique… Une épigramme contre les dandys… c’est vieux ; mais cela fera plaisir aux marchands de la Cité… ; enfin un ancien calembourg [sic], que j’attribue à un grand seigneur… - Bravo. Tenez [dit le rédacteur à l’imprimeur], voici une demi-douzaine de paragraphes. Si vous ne les employez pas tous, mettez-les en caisse ; plus tard, cela servira » (p. 283).
1667RB décembre 1829, p. 219-234. « Statistique des journaux publiés dans les provinces de l’Angleterre », non signé (tiré de la Westminster Review). – Les journaux, hors de Londres, sont essentiellement orientés vers le commerce ; ou encore, ces journaux reprennent les nouvelles des journaux londoniens. De plus, peu de villes provinciales disposent d’imprimeries suffisamment importantes et bien équipées pour l’impression d’un journal. Enfin, la plupart des villes provinciales disposent de cabinets de lecture et de cafés qui sont abonnés aux grands journaux de la capitale. Ces divers éléments freinent le développement d’une presse libérale en province. Certaines villes ont cependant de bons journaux, par exemple Leeds, Bristol, Manchester, Exeter, en dépit des salaires très inférieurs à ceux qui sont offerts à Londres aux rédacteurs doués et intelligents. Les propriétaires de journaux de province, qui sont souvent également imprimeurs, ont moins à subir l’action des chapelles de compositeurs, syndicats qui veillent, à Londres, au strict respect de l’apprentissage de sept années imposé aux apprentis. Si les frais de production sont moindres pour un journal de province, les frais de distribution se trouvent plus élevés du fait de la faible concentration des populations locales.
1668 RB janvier 1830, p. 5-8. « Préface », initialée « S.». – « La Revue britannique a obtenu un nombre de souscripteurs que n’avaient pas encore atteint, en France, les recueils périodiques. Malgré les concurrences multipliées qu’elle-même a fait naître par son succès, elle continue à faire de nouveaux abonnés ; et tout lui présage qu’à cet égard elle pourra bientôt rivaliser avec les revues anglaises, ses émules et ses modèles » (p. 5). La Revue s’était donné une double mission ; d’abord celle d’instruire, en proposant aux lecteurs la chronique des grandes découvertes scientifiques, des progrès de l’industrie, des explorations, de l’économie politique : « La science a fait plus de bien au monde que la charité ; et, s’il fallait choisir entre les académies et les hospices, il vaudrait mieux, dans l’intérêt même du pauvre, sacrifier les seconds que les premières » (p. 6). La deuxième mission était de « fournir une distraction agréable à ceux qui cherchent plutôt du plaisir que de l’instruction dans leurs lectures » (p. 6).
1669 RB janvier 1830, p. 44-50. « Littérature. Statistique de la presse périodique en Écosse », non signé (tiré de la Westminster Review). – Recensement des divers journaux de la capitale écossaise. Le Courant compte 1700 abonnés et n’affiche pas de couleur politique ; l’Edinburgh Weekly Journal a 2500 abonnés et professe un « torysme modéré » (p. 45) – on note la très grande qualité littéraire du journal. Le Mercure calédonien est le meilleur journal libéral. Le Scotsman publie de remarquables articles statistiques et économiques. La plupart des autres journaux sont ouvertement conservateurs. Enfin, il existe un journal d’annonces, l’Edinburg and Leith Advertiser : « Cette feuille est envoyée gratuitement à plusieurs milliers de personnes dans les différentes parties de l’Écosse ; une machine à vapeur de la fabrique d’Applegarth et Cowper, l’une des premières qui aient paru en Écosse, sert à l’impression de cette feuille. Six mille numéros sont distribués tous les samedis matins à Édinbourg et à Glasgow ; les exemplaires destinés à cette dernière ville y sont portés par des exprès. Le nombre des annonces qu’il renferme est la mesure des succès qu’il obtient : il en a de deux cents à deux cent cinquante, pendant que ses plus heureux compétiteurs n’en contiennent pas plus de cent à cent trente » (p. 49-50).
1670 RB avril 1830, p. 228-248. « Statistique de la presse périodique en Irlande », non signé (tiré de la Westminster Review). – On estime que la presse irlandaise, à quelques exceptions près, n’offre rien de remarquable ; la plupart des journaux dépendent d’associations religieuses ou de partis politiques. Il existe 59 journaux en Irlande, dont treize à Dublin – il ne semble pas exister de revues ou de magazines. Le tirage moyen des journaux est de 2 000 exemplaires et ils ne contiennent, mis à part le Sander’s News, que très peu d’annonces : les commerçants irlandais, grâce au bateau à vapeur, se rendent eux-mêmes à Liverpool pour faire leurs achats directement, sans intermédiaires. L’Evening Post et l’Evening Mail sont des journaux du soir – le premier est catholique alors que le second est protestant. Les journaux de province se distribuent également entre catholiques et protestants. – L’auteur de l’article conclut que « l’établissement des journaux est un des plus grands événemens de l’histoire moderne, plus grand peut-être, par ses immenses résultats, que la découverte du Nouveau-Monde » (p. 248).
1671 RB mai 1830, p. 186. Entrefilet sans titre ni signature, à la dernière page du numéro : « Plusieurs journaux de Paris et des départemens, dont la commode industrie s’exerce en prenant aux autres les articles dont ils remplissent leur colonnes, ayant continué de mettre au pillage La Revue et l’Album britannique [sic], au mépris des lois et des jugemens qui garantissent l’inviolabilité de la propriété littéraire, nous déclarons que notre intention est de poursuivre à l’avenir tous ceux qui feraient de nouvelles soustractions à ces deux recueils, soit qu’ils indiquent ou qu’ils dissimulent la source de leurs emprunts. »
1672 RB juillet 1830, p. v-ix. « Préface », initialée «S.». – « La Revue britannique est parvenue à sa cinquième année. Malgré le succès qu’elle a obtenu, elle a cependant commencé sous des auspices funestes. Des sources immenses lui étaient ouvertes, il est vrai, soit en Angleterre, soit parmi les établissemens libres ou soumis dont elle a couvert le monde. Mais nous ne pouvions pas toujours y puiser ; les tribunaux servaient avec une déplorable complaisance un pouvoir fatal ; et, en 1827, La Revue britannique a même subi les mutilations de la censure. Dans cette position, il fallait ou nous taire ou n’exprimer la vérité qu’avec des réticences. Nous avons pensé que ce dernier parti serait le plus utile, et c’est lui que nous avons adopté. Mais aujourd’hui qu’une voix auguste et sincère a déclaré que nos lois ne seraient plus une déception, une ère nouvelle commence pour la France, et en particulier pour la presse périodique. Nous avons pensé que dès-lors La Revue britannique devait se distinguer de ses précédentes publications par une marche plus indépendante et plus hardie, et nous avons jugé convenable de faire une nouvelle série, comme le font souvent les recueils périodiques de la Grande-Bretagne » (p. v).
1673 RB août 1830, tableau inséré entre les pages 350 et 351. « Statistique. Situation de la Revue britannique », non signé. – Tableau du nombre des abonnés par départements, précédé d’une note explicative : « Nous avons pensé qu’il ne serait pas sans intérêt de présenter le tableau du nombre de nos abonnés classés par départemens et par nations. Il est probable que les abonnés des autres recueils littéraires ou scientifiques sont répartis à-peu-près de la même manière. Dès-lors, ce tableau sera une indication assez précise du plus ou moins d’empressement que les différens groupes de notre population montrent à s’éclairer. Il fait voir d’abord combien il est plus vif à Paris que dans la France départementale. Cette ardeur à s’instruire est, sans contredit, une des causes qui expliquent et qui motivent son ascendant. Il est curieux que cette ville, avec sa population de 800,000 âmes, ait plus d’abonnés à La Revue britannique que le reste de la France avec ses 30,000,000 d’habitans. Il convient aussi de remarquer qu’une partie des chiffres de notre tableau tend à justifier la manière dont M. Dupin a nuancé sa carte de la France. Chaque année, à la même époque, nous présenterons un tableau semblable. Si les autres recueils littéraires et scientifiques en faisaient autant, les données fournies par ces tableaux seraient une indication assez exacte du mouvement intellectuel, progressif ou rétrograde, des divers groupes de la population de la France. Mais il faudrait que ce travail fût fait de bonne foi, et que les éditeurs des recueils ne grossissent pas le chiffre de leurs abonnés, pour paraître en avoir davantage qu’ils n’en auraient réellement. Il sera intéressant de voir dans un an quelle aura été l’influence des événemens de juillet sur la situation de nos recueils périodiques. Jusqu’à présent, ils ont été favorables à La Revue britannique, dont le mouvement ascendant se prolonge. » – Le nombre total des abonnés (Paris, province et étranger) s’élève à 1 805 : 931 à Paris, 702 dans les départements, 2 aux Antilles françaises et 170 dans les pays étrangers. Dans cette dernière catégorie, la Suisse domine, avec 59 abonnés.
1674 RB octobre 1830, p. 360-365. « Chronique judiciaire », non signé. – Relation du procès intenté par La Revue britannique contre Le Voleur et Émile de Girardin : « Un journal qui s’est lui-même attribué le titre de Voleur, qu’il aurait pu attendre de la voix publique, avait surtout armé en course contre La Revue britannique ; mais il y a quelques mois, se piquant d’honneur, il annonça tout-à-coup avec éclat que des écrivains distingués avec lesquels il s’était mis en rapport traduiraient pour lui les articles les plus saillans de la presse périodique anglaise, dont, ajoutait-il, La Revue britannique ne donnait que des extraits incomplets. Ce reproche adressé à La Revue britannique, qui l’alimentait depuis long-tems, n’annonçait pas un grand fonds de reconnaissance ; mais Le Voleur n’est pas obligé d’être plus scrupuleux. Toutefois, nous l’avouons, notre surprise a été grande quand, après cet engagement solennel et l’attaque dirigée contre nous, nous avons reconnu que les prétendues traductions originales du Voleur n’étaient que des extraits tronqués de La Revue britannique, qu’il calomniait en la dépouillant de nouveau. Ces articles, cependant, nous avaient coûté fort cher ; car c’était à des hommes d’un talent garanti par les plus légitimes succès que nous nous étions adressés pour en avoir la traduction. Il n’y a, en effet, que des écrivains pleins d’art et de goût qui puissent conserver à leurs versions le mouvement, la grâce et la facilité des textes originaux. Justement irrités de la continuation des spoliations et des attaques du Voleur, nous avons soumis nos griefs au jugement du tribunal correctionnel de la Seine. Nous regrettons beaucoup que le défaut d’espace ne nous permette de donner ici qu’un extrait fort incomplet de la spirituelle plaidoirie de M. Dupont, notre avocat : “[…] M. Girardin est le premier homme de lettres qui se soit dit : On peut faire de la littérature avec une paire de ciseaux. Il a acheté une paire de ciseaux, et il a créé un journal !” (p. 361). […] M. Girardin a présenté lui-même sa défense en donnant quelques explications relatives à sa bonne foi. Il a déclaré qu’il a cessé de prendre des articles dès que les éditeurs de La Revue s’y sont opposés, que d’ailleurs il a pris plusieurs articles dans les journaux de départemens, qui les avaient eux-mêmes pris dans La Revue ; mais il ignorait cet emprunt. M. D’Aguesseau-Ségur, avocat du Roi, s’en est rapporté à la prudence du tribunal sur l’existence du délit. Si le délit existe aux yeux du tribunal, il insiste pour que la peine soit aussi sévère que possible, car la contrefaçon lui paraît un vol qualifié digne de la sévérité de la justice, et à l’égard duquel nos lois se montrent trop indulgentes. Il ne peut s’expliquer le cynisme d’un homme de lettres qui donne à un journal le titre de Voleur, et indique ainsi qu’il ne doit vivre que de pillage. Le tribunal a rendu le jugement suivant : “Attendu que la traduction d’un ouvrage étranger ou d’un article d’une revue étrangère est susceptible de constituer, comme une production originale, une propriété littéraire, puisque la traduction est une œuvre de l’esprit ; Attendu que le sieur Girardin s’est permis de publier, dans le journal Le Voleur, vingt-cinq articles de La Revue britannique, sans le consentement des propriétaires de cette Revue ; en ce qui touche l’exception de bonne foi présentée par le sieur Girardin, et qui consiste à dire qu’il a pris plusieurs articles dans les journaux de départemens ; Attendu que ces journaux ont évidemment pris ces articles dans La Revue britannique ; que la contrefaçon commise par ces journaux n’a pu autoriser la contrefaçon commise par le sieur Girardin ; en ce qui touche l’article intitulé “Le Postillon sourd” : attendu que si l’article publié dans Le Voleur n’est pas absolument identique avec celui de La Revue, il est cependant évident que cet article, malgré les changemens, n’est qu’une reproduction et par conséquent une contrefaçon de l’article de La Revue britannique ; Le Tribunal déclare Girardin coupable du délit de contrefaçon, le condamne à 100 fr. d’amende et 500 fr. de dommages-intérêts au profit des parties civiles, et le condamne aux dépens ; le Tribunal autorise en outre la saisie des numéros du Voleur contenant le délit de contrefaçon.” – Ce jugement était loin, sans doute, de compenser le dommage que Le Voleur nous avait causé par ses continuels larcins ; mais nous nous y sommes soumis, parce que les considérans qu’il renferme achevaient de compléter une jurisprudence qui assure aux écrivains la jouissance de leurs œuvres, en les protégeant contre les pirates littéraires. On nous annonce aujourd’hui que Le Voleur va interjeter appel ; il veut acquérir l’impunité pour les spoliations anciennes et pour celles qu’il médite. Cette détermination est tout-à-fait conforme à nos intérêts ; car depuis le jugement du tribunal correctionnel, nous nous sommes procuré une collection presque complète de ce journal. Nous pourrons donc, en constatant des larcins bien plus nombreux que ceux que nous avions signalés au tribunal civil, obtenir une plus juste indemnité du préjudice que nous a causé Le Voleur. »
1675 RB mars 1831, p. 177-189. « Statistique de la presse périodique du Royaume-Uni assujétie au timbre, en 1831 », non signé (provenance non indiquée). – Article, accompagné de plusieurs tableaux, recensant les journaux de la Grande-Bretagne. La presse anglaise joue un rôle très important pour le commerce : « Le négociant anglais, dont les relations s’étendent sur tous les points du globe, a besoin, plus que tout autre, de connaître à la fois la situation politique et physique des différens états avec lesquels il se trouve en rapport, car la bonne ou mauvaise récolte des cotons de l’Égypte ou des États-Unis, la hausse ou la baisse des épices dans l’Inde ou aux Moluques, l’abondance des pêches de Terre-Neuve ou de l’Océanie, ne l’intéressent pas moins que la paix ou la guerre de l’Europe, que les variations de la Bourse de Paris, de Londres ou de Hambourg, ou que la discussion d’un bill au Parlement. De là cette nécessité impérieuse de savoir chaque jour ce qui se passe, non-seulement autour de lui, mais sur toute la surface du globe ; de là ces mille feuilles, chargées de nouvelles, d’annonces, de prix courans, qui se répandent dans toutes les parties du Royaume-Uni » (p. 177-178). Le recensement proposé se fonde sur des rapports officiels sur le timbre (présentés au Parlement) et sur les renseignements fournis par les almanachs officiels. Il existe 274 journaux en Grande-Bretagne (quotidiens ou hebdomadaires), contre 219 en France. La circulation moyenne des journaux s’établit comme suit : journaux du matin à Londres : 28 000 exemplaires ; journaux du soir à Londres : 12 000 ; journaux hebdomadaires à Londres : 10000. Les annonces constituent une source très appréciable de revenus pour les journaux anglais, car elles sont meilleur marché que les annonces qu’on peut placer dans les journaux français.
1676 RB septembre 1831, p. 5-44. « Scènes de la vie d’un naturaliste », non signé (tiré du Blackwood’s Magazine). – Portrait de l’artiste Audubon, accompagné d’une note du traducteur : « M. Audubon habite depuis plusieurs années Édinbourg, où il donne ses soins à l’impression de son grand ouvrage sur l’ornithologie américaine. C’est, sans contredit, ce que la gravure et la presse ont produit jusqu’à présent de plus prodigieux » (p. 6).
1677 RB octobre 1831, p. 311-329. « Statistique. Des taxes sur la littérature en Angleterre », non signé (tiré de la Edinburgh Review). – Article examinant les diverses charges pesant sur les livres, les journaux et les revues en Angleterre. En France, l’imprimé sous toutes ses formes a connu une croissance importante parce que ces charges n’existent pas. Le livre a bénéficié de cette liberté, et les prix sont demeurés relativement bas : « Dès-lors, le goût des livres s’est répandu [en France] ; la bibliothèque n’a plus été l’apanage exclusif du riche ; le commerce de la librairie s’est considérablement accru, et le tirage moyen d’un livre qui était sous l’empire de 600 à 1,000 exemplaires, est aujourd’hui de 1,500 à 2,000 » (p. 313). La presse périodique spécialisée (médecine, jurisprudence, chimie, physique, éducation, etc.) s’est également développée. En Angleterre, les taxes représentent 20 % des frais de fabrication d’un livre (octavo de 500 pages, tiré à 500 exemplaires), ce qui est ruineux pour les éditeurs : « Il y a peu de tems, l’examen des livres d’une importante maison de la capitale [Londres] a prouvé que sur cent trente ouvrages, publiés dans un tems donné, cinquante n’avaient pas fait leurs frais. Sur les quatre-vingts autres qui furent plus heureux, treize seulement arrivèrent à une seconde édition, encore, dans le plus grand nombre de cas, ces nouveaux tirages furent-ils sans profit. On peut établir qu’en général, le quart des livres qu’on publie ne rend pas les avances faites par l’éditeur, et qu’il n’y a guère qu’un huitième ou même un dixième des publications qui soient réellement avantageuses » (p. 319). Cette situation a un impact direct sur les jeunes auteurs : les éditeurs choisissent souvent de ne publier « à leurs risques que des ouvrages d’auteurs connus, dont le nom seul provoque, indépendamment du mérite de l’œuvre, un débit qui suffit à couvrir les frais » (p. 320). Il en va de même pour la taxe sur les annonces et pour les onze exemplaires destinés au dépôt légal dans les grandes bibliothèques désignées par la loi. Ces prélèvements faits avant même que les imprimés soient mis en vente constituent une injustice. Les voyageurs sont également injustement traités par les douanes anglaises, car ils doivent payer une taxe sur les ouvrages qu’ils apportent dans leurs bagages pour leur propre usage : « Les faits qui précèdent signalent un double inconvénient auquel il faut se hâter de porter remède ; c’est d’abord le ralentissement de l’importation des livres modernes, si préjudiciable aux progrès des sciences ; et en second lieu la tyrannie exercée sur les étrangers qui abordent en Angleterre avec quelques livres pour compagnons de voyage. […] Nous savons que la liberté absolue de l’importation, appliquée au commerce de la librairie, amènerait en Angleterre une foule de livres anglais imprimés au dehors ; mais cette rivalité donnerait à nos typographes un élan favorable aux progrès de l’art, et produirait sur le prix des livres une baisse qui, sans être ruineuse aux libraires intelligens, profiterait à la masse des lecteurs » (p. 329).
1678 RB novembre 1831, p. 158-162. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Commerce. Détresse du commerce à Londres », non signé (provenance non indiquée). – Article sur la crise du commerce de luxe : « La dépréciation des valeurs que nous avons signalée comme la source principale de ces désastres est sensible dans toutes les industries ; mais pour faire comprendre toute l’étendue du mal, nous choisirons un exemple dans une industrie moyenne qui se rattache au luxe et aux besoins de première nécessité, la librairie. C’était plaisir, il y a quelques années, d’entrer dans ces vastes salles où se pressait une foule avide, et où des livres richement reliés décoraient d’innombrables rayons. Le propriétaire de l’établissement vous abordait d’un air radieux, et tout autant pour satisfaire son amour-propre que votre curiosité, il faisait avec empressement le dénombrement de ses volumes. “Combien valent tous ces trésors ?”, demandiez-vous. Le libraire répondait 1,500,000 francs ou même davantage ; mais il ajoutait qu’il serait heureux d’en réaliser la moitié, qui suffirait du reste aux besoins d’un homme modéré comme lui dans ses désirs. Retournez maintenant dans ces vastes magasins, vous y trouverez les mêmes livres, les mêmes rayons, toujours le même luxe et la même symétrie, mais la foule a disparu ; si vous abordez le propriétaire, qui se promène la tête baissée, silencieux et solitaire dans ces catacombes de livres, par pitié ne lui demandez pas quelle en est la valeur. Depuis long-tems, il les offre au rabais et il attend en vain les acheteurs » (p. 160-161).
1679 RB décembre 1831, p. 376-378. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Industrie. Nouveau perfectionnement apporté dans l’impression typographique », non signé (provenance non indiquée). – Sur un nouveau procédé inventé par les imprimeurs belges, pour accélérer la production de la contrefaçon : « Les Belges, non contens de réimprimer par les procédés ordinaires les livres et les recueils produits à grands frais en France pour les vendre ensuite à bas prix en Allemagne, en Suisse et dans tout le nord de l’Europe, viennent encore d’inventer un procédé plus expéditif et moins coûteux pour faire des fac simile de livres et de journaux français. D’après le London Literary Gazette, ce procédé, qui a été mis en pratique depuis peu de tems à Bruxelles, consiste à enlever au moyen d’agens chimiques, les caractères qui se trouvent sur la feuille imprimée, et à les transporter ensuite sur une pierre à lithographier. Cette opération se fait avec la plus grande netteté, en sorte que lorsque les caractères ont été transportés du papier sur la pierre, la feuille imprimée reste entièrement blanche. Ensuite, à l’aide d’une composition chimique, analogue sans doute à celle qu’emploient les lithographes, ces caractères sont fixés sur la pierre et remplacent en tous points les types métalliques. La pierre ainsi préparée peut fournir un tirage de 1,500 à 2,000 exemplaires qui sont, au dire de témoins dignes de foi, aussi parfaits que l’édition originale. Il ne faut qu’une heure environ pour transporter et fixer sur la pierre les caractères qui se trouvent sur la feuille imprimée. Cette opération, comme on le voit, a le double avantage de reproduire l’original dans toute sa pureté, et de remplacer, presque sans dépense, la composition, qui entre toujours pour plus de moitié dans les frais d’impression d’un ouvrage ordinaire. Ainsi, grâce à ce nouvel expédient, la défaveur qui pesait sur les contrefaçons belges à cause de leur incorrection cessera d’exister » (p. 376-377). – On note que si le procédé est vraiment aussi efficace qu’on le prétend, les Français devraient eux-mêmes l’employer.
1680 RB janvier 1832, p. 170-177. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Littérature périodique. De la presse périodique en Angleterre et de ses rapports avec l’opinion publique », non signé (provenance non indiquée). – Article reprenant un thème familier : l’opinion publique ne réussit à se faire entendre que dans les pays où la presse est libre. Les hommes politiques qui ont tenté d’étouffer l’une et l’autre sont tombés. Les journaux jouent un rôle important pour la formation d’une opinion publique bien informée ; ils sont le relais d’idées nouvelles ; en retour, le public réagit à ces idées. Il existe donc une chaîne dynamique entre le producteur d’idées, le journal et le grand public. Étudier la circulation des journaux, selon leur couleur politique, permettrait donc de prendre le pouls de l’opinion publique sur des sujets donnés. Selon l’auteur de l’article, on peut mesurer la progression des idées libérales, en Angleterre en considérant le fait suivant : la circulation des journaux libéraux a doublé entre 1821 et 1831. Au contraire, la presse conservatrice n’est plus lue que d’un petit nombre d’abonnés : « En résumé, le circulation de la presse libérale étant aujourd’hui six fois plus considérable que celle de la presse anti-réformiste, nous devons en conclure, d’après nos prémisses, que le vœu universel de la Grande-Bretagne est en faveur de la réforme » (p. 176).
1681 RB avril 1832, p. 227-241. « Artistes célèbres de notre âge. Thomas Bewick », non signé (tiré du Library of Entertaining Knowledge). – Article biographique sur le « régénérateur de la gravure sur bois » (p. 229). Longue note du traducteur (sans initiale ni signature) : « La renaissance de la gravure sur bois, en France, ne date que des premières années de la restauration, car les fleurons et les planches informes dont les élèves des LeSueur, des Papillon, des Isnard, ont orné les ouvrages publiés dans la dernière partie du dix-huitième siècle et au commencement du dix-neuvième, sont si loin de la finesse et de l’élégance des dessins dont M. Thompson enrichit la France en 1815, qu’ils indiquent plutôt une époque de décadence que de progrès. Bientôt, sous un si excellent maître, quelques élèves habiles, à la tête desquels on doit placer M. Porret, se sont formés ; et déjà leurs productions rivalisent presque avec celles des artistes anglais. Mais ce qui nuit essentiellement aux progrès de l’art en France, c’est que nos graveurs s’astreignent trop à suivre l’esquisse tracée par le dessinateur sur leurs bois : jusqu’à ce jour, ils ne se sont pas montrés assez indépendans ; ils ne se sont pas assez livrés à leurs inspirations. En Angleterre, le graveur est à la fois dessinateur et peintre : c’est lui qui dispose ses tailles, qui les combine de manière à rendre tout l’effet du dessin ou du tableau et à reproduire, par des moyens qui lui sont propres, le faire du maître qu’il copie. En Angleterre, la gravure sur bois est un art ; telle qu’elle est pratiquée en France, elle n’est encore qu’une profession. Ce n’est qu’en s’émancipant que nos graveurs pourront donner à leur art toute la perfection dont il est susceptible ; car eux seuls peuvent remédier aux défauts. Déjà quelques artistes ont senti que cet état de servage était un obstacle pour les progrès, et ont cherché à s’en affranchir. M. Cherrier est un des premiers qui soit entré dans cette voie ; aussi remarque-t-on dans les productions de ce jeune artiste plus de franchise, plus de jet, plus d’originalité d’expression. Un autre obstacle, qui ne nuit pas moins encore aux progrès de la gravure sur bois, c’est que jusqu’à présent on a cru que ce genre n’était applicable qu’aux vignettes ou aux sujets de petite dimension propres à être intercalés dans les textes. Il est vrai de dire que si les vignettes destinées à l’ornement des livres ou à l’explication des textes ont contribué à rendre populaire la gravure sur bois, elles ont donné aussi une bien fausse idée de ses ressources : elles ont fait penser qu’elle ne pouvait point être portée à un haut degré de perfection. […] Si au lieu d’emprisonner leur art dans le cadre restreint de la vignette, [les graveurs français] abordaient de plus grands sujets, s’ils isolaient leurs productions, elles seraient recherchées pour leur valeur intrinsèque, et ne seraient plus soumises aux chances d’insuccès du texte, dont elles ne sont aujourd’hui que l’accessoire. Alors la gravure sur bois, étant tirée séparément et avec soin, se révélerait dans tout son éclat, dans toute sa pureté et pourrait rivaliser avec la gravure sur cuivre. Le succès de ce genre serait d’autant plus certain que l’exécution de la gravure sur bois étant plus rapide que sur cuivre, et la planche pouvant fournir un plus grand tirage, les exemplaires pourraient aussi être livrés à bien meilleur marché. »
1682 RB mars 1833, p. 126-142. « Du journalisme en Angleterre et de ses ressorts secrets », non signé (tiré du Metropolitan). – « La reine de l’Europe, on ne peut en douter, c’est la presse » (p. 126). L’article vise à démontrer la corruption de la grande presse et du journalisme, devenus affaires de spéculateurs. Le Times par exemple est à la merci des idées du jour, quelles qu’elles soient : « Émouvoir les passions, remuer les intérêts, faire marcher les préjugés en rang de bataille et les conduire au combat : telle est la science du Times » (p. 139). Les propriétaires de journaux, en mal de copie, emploient des armées de plumitifs, payés à tant la ligne : « Dans nos journaux les mieux rédigés, on emploie comme surnuméraires indispensables des jeunes gens tout frais émoulus du collège, de pauvres Irlandais affamés, qui se chargent des descriptions fleuries, des dissertations sur la mode et des narrations poétiques » (p. 134). Certains journaux trafiquent même sur le chiffre de leur circulation : « Ne croyez pas que le chiffre du timbre corresponde exactement au chiffre des abonnés ; la fraude s’est introduite jusque là. Presque tous les journaux en réputation font timbrer un nombre de feuilles beaucoup plus considérable que celui qu’ils jettent dans la circulation. Les feuilles timbrées qui leur restent sont revendues à perte aux journaux de province, et le public est trompé, ainsi que le gouvernement, sur la circulation réelle du journal » (p. 138).
1683 RB avril 1833, p. 227-244. « Littérature. De la littérature marchande en Angleterre », non signé (tiré de la Monthly Review). – Article portant sur la « décadence » (p. 227) de la littérature anglaise, qui serait causée par l’avidité des libraires, en mal de nouveautés : « L’auteur est devenu l’esclave du libraire ; la matière règne despotiquement sur l’esprit dans le domaine de l’intelligence. Les rôles sont renversés et ce désordre dégrade la littérature. […] Par exemple, un libraire apprend que l’un de ses confrères tire de grands profits de la publication d’un ouvrage nouveau. Il songe aussitôt à marcher sur les brisées de l’heureux spéculateur ; il lui faut dans le plus bref délai un livre qui réponde aux même besoins, qui satisfasse les mêmes goûts. Il jette les yeux sur un écrivain connu par quelques succès, n’importe dans quel genre. Il propose au complaisant littérateur de lui fournir, dans un tems donné, un ouvrage semblable à celui dont la vogue enrichit son rival ; il lui faut un sujet analogue, un style de même fabrique, et surtout un nombre égal de volumes » (p. 231). Cet ouvrage de type industriel fait ensuite l’objet d’une publicité bien orchestrée : « La poétique de l’annonce forme de nos jours un code complet que les libraires observent religieusement. D’abord une ligne de lettres majuscules, reproduite régulièrement pendant plusieurs jours sur toutes les feuilles publiques, révèle le nom du nouveau chef-d’œuvre. […] Lorsqu’on suppose que ces signes prophétiques ont suffisamment ému les esprits, alors on voit paraître dans les journaux, qui pour un double droit consentent à dissimuler l’annonce en lui ouvrant les colonnes réservées, un tout petit paragraphe donnant sur la nature présumée de l’ouvrage quelques éclaircissements mystérieux » (p. 232). La situation est comparable pour tous les types d’ouvrages, et ne touche pas que les seuls romans. – D’autres manifestations de l’industrialisation de l’imprimé se sont révélées bénéfiques : la baisse du prix du livre ; la création de collections d’ouvrages populaires ; l’introduction des almanachs de bonne qualité ; la diffusion de masse des gravures. La production de masse a aussi engendré le « pennyisme » (p. 239), c’est-à-dire les périodiques à un sou, dont la qualité fluctue. Pourtant, ces périodiques nourrissent le goût de la lecture et pourront peut-être contribuer au retour de la bonne littérature.
1684 RB mai 1833, p. 139-153. « Tableau de mœurs. Comment on écrit un roman à la mode », non signé (tiré du Metropolitan). – Saynète mettant face à face Ansard, jeune avocat sans cause, et Barnstaple, son ami. Colburn, le libraire, a commandé à Ansard un « roman à la mode », peignant les mœurs aristocratiques. Or Ansard ne connaît pas le monde aristocratique. Barnstaple analyse pour lui ce que le public lecteur bourgeois cherchera dans pareil roman : scène d’ouverture dans le boudoir ou la chambre à coucher ; héros légèrement efféminé, style fleuri, invocations à la lune, amours malheureuses : « Il faut faire [le héros] amoureux ; il pensera à son amour au milieu des exhalaisons du thé pekoé et du thé byson. Description de la théière, description du plateau de laque qui soutient les ustensiles ; description de la manière dont on recueille le thé à la Chine : vous trouverez tout cela dans le premier recueil de voyages venu » (p. 146-147).
1685 RB juillet 1833, p. 31-50. « Philologie. De l’art de traduire et des différens systèmes de traduction », non signé (tiré du Edinburgh Review). – La première partie de l’article porte sur les premières traductions des textes grecs et latins. Sont ensuite abordés les problèmes de traduction des années 1830, où se mêlent les questions de librairie (diffusion de textes nouveaux), de formation des traducteurs, d’adaptation culturelle : « La traduction est devenue un métier : les rapports entre les différentes nations d’Europe s’étant multipliés, la connaissance des diverses langues est devenue familière à beaucoup de gens qui n’ont d’autre mérite que celui-là. Dès qu’un ouvrage remarquable paraît à l’étranger, on le découpe par feuilles, on le distribue entre cinq ou six manœuvres qui exécutent leur tâche au courant de la plume, et qui font toujours assez bien pourvu qu’ils fassent vite. Cette belle œuvre ne coûte pas cher, comme on doit le penser ; mais aussi pourvu que le sens grossier et matériel soit à peu près rendu, qu’importe le reste ? Le libraire y trouve l’avantage de dépenser peu d’argent et de prendre le pas sur ses confrères ; le public s’accoutume au mauvais style, et prend une idée absolument fausse des écrivains ainsi défigurés. Traiter la traduction comme un art devient impossible. Les hommes de talent abandonnent souvent aux médiocrités cette opération presque mécanique, et s’il prenait envie à quelqu’un de consacrer un soin consciencieux et le tems nécessaire à la traduction de quelques ouvrages remarquables, il n’aurait ni public pour le lire ni éditeur pour s’en charger » (p. 44).
1686RB janvier 1834, p. 5-11. « Préface », non signée. – « La Revue britannique va entrer dans la neuvième année de son existence. Son apparition et ses premiers succès donnèrent à la presse périodique une activité qu’elle n’avait jamais eue en France. De toutes parts s’établirent des recueils qui maintenaient leur existence éphémère, moins avec l’argent de leurs souscripteurs qu’avec celui de leurs actionnaires. Ces concurrences, préjudiciables à leurs auteurs, tendaient cependant à nuire aux ouvrages consciencieux, en les privant d’une part de leur légitime rémunération. Toutefois La Revue britannique a pu surmonter ces obstacles et c’est au milieu d’eux qu’elle a grandi et qu’elle s’est consolidée. […] Fait sans exemple peut-être dans les annales de la presse périodique, nous réimprimons entièrement la totalité des cinq premières années de La Revue britannique, quoique antérieurement elles eussent déjà été tirées en partie deux ou trois fois » (p. 5 et 7).
1687 RB janvier 1834, p. 76-90. « Industrie. Des progrès de l’imprimerie et de leur influence sur les publications à bon marché », non signé (tiré du Monthly Literary Magazine). – Article passant en revue les améliorations techniques ayant permis la production accélérée et augmentée de l’imprimé : développement des caractères de plomb (remplaçant les caractères de bois) ; fabrication d’une encre résistante ; remplacement de la presse en bois par la presse en métal ; invention du rouleau encreur (qui prit la place des balles à encrer) ; introduction des presses à cylindres, munies de rouleaux encreurs ; introduction du papier machine continu ; invention du clichage. Toutes ces inventions ont permis la naissance du Penny Magazine, imité partout dans le monde. Le Penny Magazine compte 160000 abonnés. Une bonne partie des profits du magazine provient de la vente des clichés de ses illustrations. Mais tous les imitateurs ne connaissent pas le succès du Penny : la concurrence était trop vive entre un trop grand nombre de publications comparables et on note de nombreuses faillites. Ces publications à bon marché ont amené à la lecture les classes populaires. Mais ces publications, pour demeurer peu chères, choisissent des papiers de mauvaise qualité, et, surtout, impriment des articles déjà publiés ailleurs.
1688 RB avril 1834, p. 308-330. « Littérature. Comment on écrit un récit de voyage », non signé (tiré du Metropolitan). – Saynète mettant en présence un jeune auteur à succès (Ansard) et un de ses amis (Barnstaple). Un éditeur a commandé un récit de voyage à Ansard, qui n’est jamais sorti de Londres. Barnstaple lui recommande de lire les récits d’autres voyageurs afin de s’en inspirer (sinon de les imiter), de parler beaucoup de lui-même (« Commencez donc par dire au lecteur dans quelle situation d’esprit vous avez quitté Londres, ce qu’il y avait dans votre portemanteau, et combien de guinées contenait votre bourse ; semez à pleines mains le je, le moi et les pronoms possessifs », p. 314), et d’utiliser un style fleuri (« Trois adjectifs pour un substantif, c’est la proportion nécessaire », p. 315). À partir de ces données insignifiantes, on assiste à la naissance d’un récit de voyage complètement imaginaire. – « Note du traducteur : Nos lecteurs connaissent déjà les noms et la profession des deux personnages qui figurent dans cette scène. Ils appartiennent à cette classe nombreuse d’hommes de lettres à la solde des libraires de Londres, et qui écrivent sur tout et à propos de tout, suivant l’impulsion qu’on leur donne. L’article qu’on va lire est une critique des récits de voyages prétentieux, souvent imaginaires qui, durant ces dernières années, ont envahi la littérature anglaise » (p. 308).
1689 RB avril 1834, p. 381-382. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Industrie. Mouvement de la presse en Angleterre », non signé (provenance non indiquée). – Entrefilet : « Au milieu du progrès rapide qui s’est opéré, durant ces dernières années, dans toutes les branches de l’industrie, l’imprimerie est sans contredit une de celles qui s’est développée avec le plus de rapidité. En 1793, on comptait à peine cent vingt libraires à Londres, et aujourd’hui on en compte plus de neuf cents ; à cette même époque la vente des livres en Angleterre était représentée par 100,000 livres sterling ; et aujourd’hui on estime que les produits réalisés de cette industrie s’élèvent chaque année à plus de 1,520,000 liv. sterling, non compris les journaux. […] Il eût été difficile d’établir un compte même approximatif des ouvrages réimprimés ; mais dans l’évaluation suivante des produits de la presse anglaise, on pourra se faire une idée de l’importance de cet objet. Nous dirons seulement qu’il s’imprime chaque année en Écosse 100,000 exemplaires de la Bible, et 250,000 en Angleterre ; on porte l’impression des journaux quotidiens à 40,000,000 de feuilles par année. […] Pendant l’année 1833, la presse américaine a publié 275 ouvrages nouveaux et 143 ouvrages réimprimés. Pendant la même époque, la presse française a publié 2,665 ouvrages nouveaux ou réimprimés. »
1690 RB octobre 1834, p. 375-380. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Progrès et extension du commerce de la librairie en Europe », non signé (provenance non indiquée). – Article sur la croissance du commerce du livre et de l’imprimé, signalant entre autre la très grande diffusion de la presse bon marché (illustrée) inspirée du modèle anglais : « Mais, depuis que les ouvrages à bon marché et à figures ont pris une grande extension en Europe, la presse anglaise n’a plus restreint son essor dans les Trois-Royaumes. Aujourd’hui, les éditeurs du Penny Magazine expédient leurs clichés à Florence, à Paris, à Saint-Pétersbourg, à Leipsick, où ils servent à la publication d’ouvrages analogues au leur » (p. 376). On signale pour la France un accroissement notable de la production et des échanges avec l’Angleterre : « On ne comptait à Paris, en 1819, que 1,400 presses en activité, tandis que 1,200 presses à bras et 80 presses mécaniques, dont plusieurs mues par la vapeur, y fonctionnaient en 1833. Examinons maintenant quelle est l’intensité de notre commerce de librairie avec la France : c’est à M. Moreau de Jonnès, archiviste du ministère de l’Intérieur et auteur de plusieurs ouvrages de statistiques très estimés que nous empruntons le document suivant […]. […] on peut estimer que le nombre de volumes exportés chaque année de France pour l’Angleterre est d’environ 400,000, tandis que la France ne tire de la Grande-Bretagne que 80,000 par année. Il s’en faut cependant que cet échange des idées entre les deux nations qui sont à la tête du progrès social présente au fond une disproportion aussi grande que celle qui paraît au premier abord. Si l’Angleterre demande à la France une plus grande quantité de livres que celle-ci ne lui en réclame, c’est que la France sert d’intermédiaire au commerce de la librairie qui se fait entre l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre. Ce ne sont donc pas seulement des livres français que la France expédie à l’Angleterre. D’un autre côté, les éditeurs français réimpriment un grand nombre d’ouvrages anglais qu’ils vendent ensuite sur le continent à meilleur marché que les éditeurs de Londres, spéculation que ne peuvent pas entreprendre les libraires anglais pour les ouvrages français, faute de débouchés. Si à ces deux considérations nous ajoutons que les traductions d’ouvrages anglais sont plus fréquentes en France que les traductions d’ouvrages français en Angleterre, on s’expliquera facilement la différence qui existe entre les exportations des deux pays » (p. 379-380).
1691 RB novembre 1834, p. 122-138. « Puissances intellectuelles de notre âge. – Washington Irving », non signé (tiré du American Monthly Magazine). – Biographie du romancier américain, accompagné d’une « Note du traducteur » : « […] Un libraire français, M. Baudry, qui a contribué pour beaucoup à populariser en France le goût des littératures étrangères, vient de publier le texte original des œuvres complètes de W. Irving, en un seul vol. in-8, imprimé avec le plus grand soin, et orné d’un beau portrait de l’auteur » (p. 122).
1692 RB décembre 1834, p. 395-398. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Importance de la fabrication et du commerce du papier en Angleterre », non signé (provenance non indiquée). – L’Angleterre possède 700 moulins à papier, qui occupent environ 27,000 ouvriers. L’accroissement de la production permet les exportations : « […] la France, qui subvenait autrefois à nos besoins [ceux de l’Angleterre], est obligée de recourir à nous pour ses papiers d’estampes » (p. 398).
1693 RB janvier 1835, p. 177-180. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Progrès de la presse périodique aux États-Unis », non signé (provenance non indiquée). – Ensemble statistique tiré d’une publication américaine non identifiée par le traducteur. Pour l’année 1834, on estime le nombre des journaux américains à 1 250 ; seuls 90 sont des quotidiens. Dans les grandes villes (New York, Boston, Philadelphie, etc.), ces quotidiens tirent à environ 1700 exemplaires chacun. Dans le reste du pays, le tirage moyen serait d’environ 800 exemplaires. Les périodiques religieux connaissent d’importants tirages à cause du nombre de leurs abonnés : 7000 abonnés pour le New York Baptist Register ; 32000 abonnés pour le Christian Advocate, etc.
1694 RB février 1835, p. 322-338. « Biographie – Statistique. Les écrivains de la presse périodique de Londres », non signé (tiré du Tait’s Edinburgh Magazine). – L’article est précédé d’une longue note : « Note de l’Éd. – Les rapports qui existent aujourd’hui entre la France et l’Angleterre sont devenus trop intimes ; les opinions des journaux anglais ont trop souvent prévalu parmi nous, pour que de simples indications sommaires et vagues sur le mouvement de la presse périodique de Londres pussent toujours nous suffire. À mesure que l’on avance, on a besoin de mieux connaître. Les lecteurs de La Revue britannique sont depuis long-tems familiers avec le mécanisme des journaux de la Grand-Bretagne. Dans les deux premières séries, nous avons eu soin de les initier à tous les arcanes de la composition, du tirage, du revient et des bénéfices ; nous avons dit l’origine du journalisme en Angleterre, nous avons signalé ses progrès, son influence ; nous avons tour à tour indiqué les phases si diverses de ces nombreux organes de l’opinion ; mais toujours d’une manière générale, sans tracer de portraits, sans esquisser de caractères, en un mot sans nous occuper de ceux qui font mouvoir cet immense appareil. L’article que l’on va lire est destiné à remplir cette lacune ; nous l’empruntons au Magazine que publie M. Tait à Édinbourg. Ce recueil, dont les opinions sont d’un radicalisme modéré, et qui est rédigé en dehors de l’influence des journaux de la capitale, nous a paru se trouver dans les meilleures conditions pour juger. Nous reproduisons donc ici fidèlement son verdict sans prendre sous notre responsabilité les épigrammes, les petites méchancetés qui peuvent se trouver alliées à la vérité, car il est difficile, dans un semblable sujet, d’être absolument vrai » (p. 322-323). – Les portraits des propriétaires de journaux et des journalistes sont organisés par types de publications : d’abord, le personnel des journaux du matin (Times ; Morning Chronicle ; Morning Herald ; Morning Post) ; puis le personnel des journaux du soir (Globe ; Courier ; Sun ; Standard) ; enfin, le personnel des hebdomadaires, souvent publiés le dimanche (Dispatch ; Spectator ; Sunday Times ; John Bull ; Beacon).
1695 RB février 1835, p. 355-365. « Nouvelles des sciences, du commerce, de l’industrie, etc. – Paléographie. – Monumens littéraires et bibliothèques de l’Espagne », non signé (provenance non indiquée). – Article recensant les principales bibliothèques espagnoles : l’Escurial, les bibliothèques de Madrid et de Tolède, la bibliothèque particulière du roi, la bibliothèque des jésuites, les diverses bibliothèques des évêchés. L’auteur note que dans l’ensemble, les bibliothèques visitées sont très peu fréquentées : « À l’exception de quelques ecclésiastiques feuilletant d’énormes in-folio pour en extraire une citation de saint Thomas ou de saint Augustin, on n’y voit que des écoliers lisant des romans ou regardant des gravures » (p. 365).
1696RB août 1835, p. 193-224. « Histoire. Législation – Histoire de la presse et des lois qui la régissent en Angleterre », non signé (tiré de la Edinburgh and Westminster Review). – Article passant en revue les diverses lois entourant la presse anglaise. Il n’y aurait pas, en Angleterre, de loi « en faveur » (p. 194) de la presse – la presse serait née de l’opinion publique et de son désir de se faire entendre. Le pouvoir essaie plutôt de museler la presse par des taxes et des droits de timbre exorbitants. La presse anglaise se porte bien malgré les entraves qu’on essaie de mettre à son développement, et les comptes rendus des débats parlementaires la distinguent des presses française et américaine. C’est ce qui fait sa force.
1697 RB septembre 1835, p. 139-157. « Économie sociale. – Des annonces et de leurs rapports avec les beaux-arts, le commerce et la civilisation », non signé (tiré du Tait’s Edinburgh Magazine). – Article à caractère humoristique, liant le développement de la presse et celui de l’annonce : « L’annonce, fille aînée de la liberté de la presse, n’a pas pu exister sans sa mère » (p. 139). On y compare les annonces britanniques (plutôt austères), les annonces américaines (colorées d’une « certaine brutalité franche », p. 148) et les annonces françaises (« raffinées », p. 151).
1698 RB octobre 1835, p. 328-344. « Statistique. – Tableau comparé des plus grandes bibliothèques des tems anciens et des tems modernes », non signé (provenance non indiquée – une note de l’éditeur signale que « la plus grande partie des documens qui sont entrés dans cet article nous ont été communiqués par M. Ad. Balbi », p. 328). – Article visant à offrir des statistiques précises sur les bibliothèques européennes, dont on connaît mal les fonds, car les catalogues de ces institutions diffèrent les uns des autres – certains ne comptent que les ouvrages imprimés, d’autres comptabilisent les brochures et les manuscrits, etc. La constitution (et les vicissitudes) de la Bibliothèque royale sont longuement commentées, depuis 1350 jusqu’en 1835. On estime que cette bibliothèque renferme 626000 ouvrages et 80000 manuscrits. Pour la Grande-Bretagne, on signale l’importance de la bibliothèque Bodléienne de l’Université d’Oxford, du Musée britannique et de l’Université d’Édimbourg.
1699 RB janvier 1836, p. 5-10. « Préface », non signé. – « Plusieurs concurrences, fruits nécessaires d’un grand succès, et témoignages d’une rivalité fort naturelle se sont élevées depuis dix ans ; La Revue britannique a seule survécu, ces concurrences n’ont pas laissé de traces. Une seule, L’Écho britannique, par le mérite de sa rédaction, avait conservé quelques élémens de succès. C’est avec plaisir que nous annonçons à nos lecteurs qu’à compter du mois de janvier 1836, La Revue britannique s’est assuré la coopération des rédacteurs de L’Écho et que ces deux recueils paraîtront désormais réunis » (p. 10).
1700 RB février 1836, p. 358-366. « Mœurs provinciales de l’Angleterre. Le cabinet de lecture », non signé (tiré du Provincial Sketches). – Tableau de mœurs à caractère plaisant : « L’invention du cabinet de lecture marque la dernière civilisation. C’est l’intelligence, vivant à frais communs ; c’est le luxe de l’esprit qui devient économique. Je voudrais que l’Académie de LaHaye ou de Goëttingue proposât, pour sujet de prix, la question suivante : “Comment les cabinets de lecture ont influé sur la civilisation”. Pour moi, je répondrais : ils ont détruit l’aristocratie littéraire, renversé l’empire du vénérable livre à fermoirs, fait pulluler le roman ; ils ont donné une prime à toutes les rapsodies littéraires, ils ont accru la génération du pamphlet, prêté des ailes à la poésie légère, éparpillé la science frivole, détrôné l’érudition, et fait entrer la démocratie dans le royaume intellectuel. La consommation de contes, nouvelles et voyages dévorés en Angleterre et en France par les cabinets de lecture est difficile à évaluer. En Angleterre, c’est surtout la classe moyenne qui s’abreuve aux sources des cabinets de lecture ; aussi les livres de notre circulating library sont-ils ordinairement proprement tenus et bien soignés, mais sans luxe ; comme des bourgeois honnêtes. En France, s’il faut en croire les journaux français, le livre du cabinet de lecture, passant des mains blanches de la duchesse aux mains souillées de la fille de cuisine, atteste cette confusion des rangs, et ce laisser-aller de la société continentale, qui fait horreur à la société britannique » (p. 358-359). Suit le récit humoristique de l’ouverture d’un cabinet de lecture dans une petite ville de province de l’Angleterre, les récriminations des abonnés qui désirent tous le même volume en même temps, etc.
1701 RB mars 1836, p. 5-34. « Paléographie – Des livres et des manuscrits, avant et après l’invention de l’imprimerie », non signé (tiré de la North American Review). – L’article passe en revue les principaux moyens dont les hommes se sont servis pour écrire, de la tablette de cire au papier de coton, en passant par le papyrus, l’invention de l’alphabet, les grands ouvrages manuscrits produits par les couvents – l’étude des supports et des textes est l’objet de la paléographie et de la diplomatique. La maîtrise de ces disciplines est nécessaire à qui veut établir l’authenticité des textes (provenance, datation, etc.). Dans ce cadre, l’imprimerie joue un rôle capital pour la transmission culturelle : « L’imprimerie, en multipliant les exemplaires, ne permet plus aux moindres travaux de l’esprit de se perdre et de s’évanouir. Autrefois l’homme de talent qui rétablissait un texte, qui le corrigeait et l’épurait, qui le commentait et l’expliquait, ne pouvait produire qu’une seule copie dont la destruction fortuite mettait à néant tous ses travaux. Maintenant [grâce à l’imprimerie] le philologue commentateur peut compter sur une existence aussi durable que celle de l’auteur qu’il élucide » (p. 34).
1702 RB mars 1836, p. 137-148. « Statistique. – Situation de la presse périodique en Écosse », non signé (tiré du Tait’s Magazine). – On compte 21 journaux tories et 27 journaux libéraux en Écosse. À Édimbourg, on trouve, entre autres, le Mercury (paraissant le lundi, le jeudi et le samedi), qui est lu par l’aristocratie. Le Weekly Journal (paraissant le mercredi matin), conservateur lui aussi, est lu par les gros fermiers et les petits propriétaires. Le Scotsman (paraissant le mercredi et le samedi soir) est lu par les classes moyennes des villes. Un journal d’annonces, le North British Advertiser, tire à 5000 exemplaires. À Glasgow, les journaux sont plutôt libéraux – mais le Glasgow Courier est conservateur : « Paraissant trois fois par semaine, il est trop cher pour avoir beaucoup d’abonnés particuliers ; mais il se trouve dans tous les cafés et cabinets de lecture » (p. 144). Il existe également une quinzaine de revues scientifiques et littéraires, qui sont pour la plupart publiées simultanément à Édimbourg et à Londres et qui professent aussi des opinions soit libérales soit conservatrices. La plupart sont d’une haute tenue littéraire ; c’est pourquoi ces revues sont appréciées : « Ainsi l’opinion politique d’une revue ne peut pas précisément servir à faire connaître celle de ses lecteurs, ni par conséquent la classe à laquelle ils appartiennent. À tout prendre cependant, on peut conclure qu’en général l’opinion des abonnés particuliers des diverses revues se rapproche de la nuance d’opinion exprimée par le recueil qu’ils reçoivent » (p. 146). La circulation des revues est importante en Écosse, elles sont très prisées et très lues. La seule ville de Glasgow compte 60 librairies et cabinets de lecture, établissements qui vendent et louent plus de vingt revues différentes et une dizaine de journaux de Londres : « Les journaux quotidiens de Londres, après être restés pendant vingt-quatre heures dans les cabinets de lecture, se vendent à moitié prix et courent alors de main en main dans toute l’Écosse » (p. 148).
1703 RB mai 1836, p. 169-172. « Nouvelles des sciences, de l’industrie, du commerce, etc. – Jurisprudence. De la propriété intellectuelle en Angleterre et en Amérique », non signé (provenance non indiquée). – Bref survol de l’évolution de la loi sur la propriété intellectuelle en Angleterre, depuis Caxton (1476) jusqu’au statut de la reine Anne (1710), limitant à vingt et un ans le droit exclusif d’imprimer un ouvrage donné. Aux États-Unis, un acte de 1831 garantit la propriété pendant vingt-huit ans, « avec prolongation de quatorze ans encore, si à l’expiration de ce terme l’auteur est encore en vie » (p. 172).
1704 RB août 1836, p. 255-274. « Économie politique. – De la propriété littéraire en Europe, et de la nécessité d’en régler l’action par une loi internationale », non signé (tiré du Metropolitan Magazine). – Selon l’article, la propriété intellectuelle est la moins protégée de toutes les propriétés. La contrefaçon littéraire ne saurait être comparée à l’imitation des produits industriels. L’auteur d’ouvrages n’a que très peu de moyens à sa disposition ; meilleur il est, plus il est exposé à la contrefaçon. Les contrefacteurs arguent qu’ils contribuent à multiplier le nombre de lecteurs en offrant à la consommation des ouvrages très peu chers. On en appelle aux grandes puissances que sont la France, l’Angleterre et les États-Unis : « La France, qui contrefait nos livres anglais pour les revendre au rabais, est à son tour contrefaite par la Flandre qui lui arrache presque tous les produits de son industrie littéraire. Ainsi s’organise un réseau de pillage ; et les trois nations les plus civilisées du globe, dévorant mutuellement leur substance intellectuelle, s’appauvrissent l’une l’autre. […] La France, l’Angleterre, les États-Unis, les trois nations maîtresses de la civilisation et de l’avenir, doivent réunir leurs efforts pour établir une bonne loi internationale de propriété littéraire » (p. 272). – L’article est accompagné d’une longue note du traducteur, traitant des dommages causés à la France par la contrefaçon belge : « Note du trad. – […] La France souffre peut-être plus que l’Angleterre des atteintes portées à la propriété littéraire par l’industrie des contrefacteurs. Chez nous, on lit moins qu’en Angleterre ; les collections de livres sont encore regardées par beaucoup de personnes aisées comme un luxe trop coûteux. Un cabinet de lecture et un cercle littéraire suffisent aux besoins de la plupart des villes de province ; à l’extérieur nos colonies ne sont encore ni assez riches, ni assez peuplées pour faire de nombreuses demandes. En Angleterre, au contraire, il n’y a pas de propriétaire qui n’ait sa bibliothèque, ses journaux, ses revues […]. […] À l’extérieur, les possessions de l’Inde, les colonies de l’Amérique, celles du Cap et de l’Australie fournissent aux éditeurs anglais de nombreux débouchés. […] D’un autre côté, la position insulaire de la Grande-Bretagne la protège contre l’invasion immédiate des contrefaçons étrangères. Comme la France, elle n’a pas à ses portes des ateliers toujours prêts à jeter sur les marchés leurs produits fabriqués à vil prix. À Namur, à Mons, à Tournay, à Bruxelles, cent presses, constamment en activité, reproduisent sans cesse les ouvrages dont le débit est le mieux assuré. Et, chose fatale !, ce sont précisément les départemens du nord (ceux qui lisent le plus) qui se trouvent en contact avec le foyer de la contrefaçon. Le préjudice est grave pour nos libraires. La langue française étant la langue universelle, la langue de sociabilité, nos livres auraient pu trouver un débouché facile dans l’exportation ; mais ici se présente encore un obstacle : la contrefaçon, toujours vigilante, réimprime au jour le jour les ouvrages qui ont la vogue et s’empare avec avantage des marchés extérieurs. Le volume in-8 est converti par elle en un chétif in-18 ; celui-ci coûte moins cher de fabrication ; il a des frais de transport moins considérables à supporter ; il élude les droits qui sont tous perçus sur le poids, et il est livré à l’acheteur à 75 % au-dessous du prix de l’édition originale. […] Les trois quarts des livres français qui se lisent hors de France ont été fabriqués par les contrefacteurs, et la Belgique fournit aujourd’hui un dixième de la consommation française » (p. 255-256).
1705 RB octobre 1836, p. 253-264. « Économie politique. – Des effets de la réduction du timbre sur la circulation des journaux en Angleterre », non signé (tiré du Tait’s Edinburgh Magazine). – Depuis la mise en vigueur de la loi, le prix des journaux a diminué en Angleterre (le droit du timbre est passé de 3 pence à 1 penny). La circulation moyenne des publications a sensiblement augmenté (parfois de plusieurs milliers d’exemplaires), et de nouveaux journaux ont été lancés. « Note du trad. – […] nous ne doutons pas que lorsque les résultats de cette nouvelle loi sur la réduction du timbre seront mieux connus, le gouvernement français ne s’empresse d’adopter, à l’égard de nos journaux, la même mesure à la fois sage et libérale prise par le gouvernement britannique ; d’autant plus que le droit qui pèse sur les journaux français est loin d’être en rapport avec le prix auquel ils se vendent. Ainsi, dans les journaux à 80 francs, le double droit de la poste et du timbre entre pour près de moitié dans le prix de vente : sur les 22 cent., prix auquel revient la feuille, il ne reste aux éditeurs que 12 c. ; dans les journaux à 40 francs, le fisc prélève les 10/11 du prix de vente » (p. 254).
1706 RB décembre 1836, p. 345-362. « Tableau de mœurs. – Types de notre époque », non signé (tiré du New Monthly Magazine). – Physiologies : l’homme impartial ; l’emprunteur ; l’entrepreneur des plaisirs publics ; l ’éditeur responsable : « Celui-ci peut prendre sa place parmi les grandes victimes. Jamais destinée ne fut plus triste et plus dévouée. Accoucheur universel de la pensée des autres, il a consacré sa vie à ce métier de sage-femme. Il a patente et boutique ouverte. Tous ceux qui se sentent en mal de génie s’adressent à lui. […] La grande sottise dans laquelle [tombe l’éditeur], c’est de préférer l’homme de talent à tous les autres : l’homme de talent est quinteux, capricieux, maniaque. Tandis que l’entrepreneur des plaisirs publics, l’agioteur littéraire, s’entoure d’un troupeau de nullités dont il fait ce qu’il veut, l’éditeur véritable est obligé de lutter sans cesse avec un petit nombre d’hommes fort remarquables, qui le harcèlent et le persécutent, dont les exigences sont innombrables et les travers insoutenables. […] Souvent ignoré du public, cet homme n’est connu que de ceux qui doivent le détester ; car il est leur juge sans appel et leur terrible Rhadamanthe. Les plaisirs littéraires lui sont même en grande partie défendus ; sa conscience lui ordonne de lire jusqu’au bout les plus mauvais articles qu’on lui présente : peut-être y aura-t-il là quelque étincelle de mérite, quelques traces d’un talent inconnu ; il doit aller jusqu’au bout, il le faut, c’est son devoir, et Dieu sait que de contes sublimes et funèbres, que de romans spirituels ou prétentieux, que d’esquisses de mœurs qui ne peignent les mœurs de personne il est obligé de dévorer ! […] Je ne connais pas de personnage plus digne de commisération que ce cocher de la gloire, tenant en main le fouet qui vous conduit au but, et ne l’atteignant jamais pour son propre compte ; personnage tout à la fois important et secondaire, qui n’est ni un homme d’affaires, ni un homme de lettres, ni un homme politique, ni un bourgeois ; assumant la responsabilité de toutes les folies intellectuelles et recueillant pour récompense unique le bonheur d’entendre dire, quand il traverse le foyer de l’Opéra : “C’est l’éditeur du Monthly Review ! Demain, je lui porterai un article” » (p. 354-356).
1707 RB janvier 1837, p. 157-174. « Tableaux de mœurs. – Types de notre époque », non signé (tiré du New Monthly Magazine). – Physiologies : l’avaleur de couleuvres ; le tigre ; l’homme qui se souvient ; le faiseur d’affaires ; le journaliste penny-a-liner : « Le journaliste à tant la ligne (penny-a-liner, une ligne pour un penny) est le dernier des enfans de la presse : c’est l’infusoire du monde périodique ; un pauvre animalcule invisible à l’œil nu, mais dont la foule se débat et fourmille dans les ondes littéraires. […] Un journal anglais est fort grand : il faut le remplir. À côté de l’annonce vient la nouvelle : qui la fournira ? […] L’assassinat, en dix lignes, vaut cinq pences ; on peut déjeuner à ce prix. Un mariage entre l’honorable baronnet et la fille du lord, se déployant dans une amplification heureuse, occupera douze lignes. Aussi notre homme adore-t-il l’épithète ; il respecte les noms de baptême ; la périphrase lui est chère ; le style fleuri lui plaît, et ce qu’il trouve de plus absurde chez les critiques, c’est que la plupart d’entre eux se sont permis de condamner la prolixité. Une période cicéronienne est trop concise à ses yeux, et le dictionnaire manque d’adjectifs » (p. 157-159).
1708 RB février 1837, p. 273-292. « Littérature. – État actuel de la littérature périodique à Londres », non signé (tiré du Great Metropolis). – Certaines revues trimestrielles sont de grandes machines financières et de puissants instruments intellectuels, qui attirent les plus grands noms de la littérature, des sciences, de la politique, etc. L’une de ces revues est la Quarterly Review, qui tire à 9000 exemplaires et dont les articles sont signés Walter Scott, Coleridge, Southey… On reproche cependant à la revue d’avoir permis à Walter Scott de critiquer en ses pages ses propres romans, « pages honteuses » (p. 277). La London and Westminster Review a absorbé la Westminster Review, publication radicale fondée par Jeremy Bentham. La nouvelle publication est le seul « recueil trimestriel qui serve d’organe à un libéralisme prononcé » (p. 280). Son tirage est de 1 500 exemplaires. La Revue britannique et étrangère réunit elle aussi de bons contributeurs (Young, Lord Brougham), mais l’on en déplore la piètre exécution typographique. – Il existe une douzaine de revues mensuelles dont la qualité et les publics varient énormément. Enfin, les hebdomadaires représentent des sources de revenus appréciables pour leurs propriétaires, notamment le Penny Magazine. Sa circulation « s’est élevée à près de 200,000 exemplaires. Elle est tombée à 140,000, et donne encore d’énormes bénéfices à M. Knight, son propriétaire et son directeur, qui alloue une prime assez faible à la Société pour la diffusion des connaissances utiles, et achète ainsi le patronage de cette société. Il y a trois ans, on portait ses bénéfices nets à 10,000 livres ; aujourd’hui, ils ne peuvent s’élever à moins de 7,000 livres » (p. 292).
1709 RB février 1837, p. 371-377. « Géographie – statistique. État actuel de la Bohême, sa population, ses richesses et son industrie », non signé (provenance non indiquée). – « L’accroissement que l’industrie a pris en Bohême, dans ces dernières années, est vraiment merveilleux. D’après M. Kreuzberg, il existe dans ce royaume 23 typographies, dont 9 à Prague et 14 dans diverses autres cités ; plusieurs de celles que possède la ville de Prague ont jusqu’à 8 et 12 presses. L’imprimerie de M. Gottlieb-Haase et fils a, dans ce moment, en activité 4 presses mécaniques, 12 presses à la Stanhope, et 14 presses ordinaires. Une grande fonderie de caractères est annexée à cette imprimerie ; elle emploie 45 personnes. Ce bel établissement de M. Haase possède 186 caractères différens, 91 vignettes, bordures et autres ornemens typographiques : il imprime actuellement 5 journaux, 8 almanachs et 5,600 articles. En 1835, il a consommé 39,060 rames de papier et a occupé plus de 200 ouvriers. La lithographie n’est point restée en arrière : on compte en Bohême 10 établissemens de ce genre, qui emploient 40 presses. Ce royaume possède, en outre, 20 établissemens pour la gravure, dont 7 à Prague. Le plus important de tous est celui de M. Maulini, à Smichow ; là, sont constamment occupées une centaine de personnes, parmi lesquelles plusieurs enfans travaillant à colorier les estampes ; sept presses y sont toujours en activité. On calcule que plus de 2,000,000 d’estampes sortent annuellement de ces ateliers pour être transportées dans toutes les provinces de la monarchie autrichienne, dans divers autres lieux de la Germanie catholique, en Italie, en Espagne et jusque dans l’Amérique méridionale » (p. 373).
1710 RB janvier 1838, p. 141-151. « Miscellanées. – Les newsmen de Londres », non signé (tiré du Metropolitan). – Physiologie du livreur de journaux londonien. Les livraisons commencent par les abonnés, qui reçoivent leurs exemplaires les premiers, dès 7 heures ou 8 heures du matin. D’autres livraisons sont effectuées tout au long de la journée auprès des gens qui louent le journal pour une heure (1 penny). Le livreur récupère l’exemplaire à la fin de l’heure prescrite et le porte chez un autre lecteur. Les exemplaires ainsi loués sont ensuite expédiés en province. Les journaux du soir sont ensuite livrés aux abonnés ; les livreurs travaillent aussi le dimanche, à livrer les hebdomadaires. En général, les livreurs ont un bénéfice d’1 penny pour la livraison aux abonnés ; le penny de location leur appartient. Enfin, quelques-uns d’entre eux ont aussi de petits stands à journaux.
1711 RB février 1838, p. 383-386. « Nouvelles des sciences, de l’industrie, du commerce, etc. – Beaux-Arts. Des progrès de l’impression en couleur en France et en Angleterre », non signé (provenance non indiquée). – On indique que Engelmann, de Mulhouse, vient de mettre au point la technique de la chromolithographie, qui permet l’impression en couleur à moindres frais. – Note : l’article est accompagné d’une lithographie couleur de la porte Saint-Denis.
1712 RB avril 1838, p. 363-366. « Littérature périodique. – La presse en France et en Europe », non signé (provenance non indiquée). – On estime à 730 le nombre de journaux publiés en France, dont environ 300 se trouvent à Paris (21 quotidiens, 7 journaux d’annonces, etc.). Dans l’ensemble, ces publications se disent avant tout littéraires : « Un journal français ne vous parle ni du mouvement des ports, ni du prix courant des denrées, ni de la situation des manufactures, ni de l’état des récoltes […]. Les quatorze théâtres de Paris, la publication des romans, les expositions du Louvre, les séances de l’Académie, puis des contes, des nouvelles, et enfin des colonnes interminables de variétés : voilà ce qui constitue la partie essentielle d’un journal français » (p. 364).
1713 RB septembre 1858, p. 204. Entrefilet : « Nous reproduisons, à la suite de notre Chronique de ce mois, une partie du catalogue de la collection des ouvrages anglais réimprimés en Allemagne par la maison Tauchnitz, et dont M. Reinwald, rue des Saints-Pères, à Paris, est l’actif intermédiaire. Nous ne nous plaindrons pas que M. Tauchnitz accorde une place si importante aux romans, puisqu’il n’édite que les meilleurs, entre autres What will he do with it ? L’histoire, la biographie, la poésie même apportent leur contingent à cette bibliothèque anglaise, élégante sous le rapport typographique et d’un format portatif. » – Le catalogue porte en bandeau : « En vente chez C. Reinwald, 15, rue des Saints-Pères, à Paris. Collection of British Authors (Tauchnitz edition). Elegant type, pocket edition. Each volume is sold separately, at the very low rate of 2 francs (1s. 6d.). This collection will contain the new works of the most admired English and American writers immediately on their appearance, with copyright for continental circulation » (p. 253).
1714 RB octobre 1858, p. 503-511. « Chronique et bulletin bibliographique », signé Amédée Pichot. – Une partie de l’article porte sur le Congrès de la propriété littéraire ayant eu lieu à Bruxelles : « Le journal à cinq et même à dix centimes nous semble funeste à la grande librairie, au point de vue industriel et commercial, sinon au point de vue littéraire, doublement funeste entre les mains d’imprimeurs et de libraires fabriquant à côté ces volumes à un franc et même à cinquante centimes, qui, tirés à un grand nombre d’exemplaires, rendent illusoire en général l’espoir d’une seconde édition, quoique la première soit nécessairement rétribuée à un prix de rabais. Certes, rien de plus légitime que cette industrie, personne de plus loyal que les grandes maisons qui l’exercent ; mais il leur faut, en effet, toute leur loyauté bien éprouvée pour n’être pas accusées d’arrière-pensée quand on les voit réclamer le droit d’auteur en faveur de la postérité la plus reculée, et qu’il est connu aussi que ces maisons mettent volontiers au nombre des conditions de leur acquisition d’un manuscrit traduit ou original, que l’auteur leur en cédera la propriété absolue. Eh bien, nous, si nous avions eu à formuler un vœu dans le Congrès, nous aurions émis celui qu’un auteur ne pût jamais dépouiller ainsi de son vivant sa veuve, ses enfants et ses petits-enfants de toutes les chances d’avenir que contient quelquefois le plus humble livre, à plus forte raison celui que le génie est exposé à vendre pour un morceau de pain » (p. 505).
1715 titre : La Revue catholique. Religion, histoire, littérature, sciences et arts
1716 adresse : Paris, 5, rue de Ménars ; 345, rue Saint-Honoré (1837)
1717 imprimeur : Imprimerie de Béthune et Plon, rue de Vaugirard, 36
1718 dates de publication : juillet 1836-1861 ; mensuel
1719 numéros dépouillés : juillet 1836 - décembre 1836
1720 directeur : Vicomte Walsh
1721 orientation : catholique
1722 chroniques : poésie, comptes rendus de livres, nouvelles ecclésiastiques, vie des saints, histoire religieuse
1723 illustrations : non illustré
1724 principaux collaborateurs : Vicomte Walsh, Abbé Brenach, Mouttet, Amédée Duquesnel
1725 abonnement : Paris : 6 francs par an ; 7 fr. 50 pour les départements
1726 notes : en novembre 1835, fusionne avec L’Écho de la Jeune France, fusion dissoute en juin 1836. Le vicomte Walsh souligne, dans l’éditorial du premier numéro (15 juillet 1836) : « Ceux qui les premiers ont conçu La Revue catholique ont eu un tort, c’est de l’avoir fondue dans L’Écho de la Jeune France ; mêlée à ce recueil, elle était devenue d’un prix trop élevé pour le clergé des villes et des campagnes, riche en vertus et en bons exemples, mais pauvre et dépouillé des biens de la terre. »
1727 RC 15 juillet 1836, p. 1-5. « La Revue catholique », signé Vicomte Walsh. – Éditorial situant La Revue catholique dans le monde de l’imprimé périodique, où chacun a son journal ou sa revue : les républicains ont Le National et Le Bon sens ; les ministériels lisent L’Impartial ; les dynastiques : Le Themps ; les propriétaires fonciers : Le Moniteur de l’agriculture ; les négociants : Le Moniteur du commerce et de l’industrie, etc. Destinée avant tout aux prêtres, La Revue catholique veut combler un vide et donner aux prêtres des villes et des campagnes ce qu’il faut savoir « pour ne pas rester en arrière dans ce siècle de progression générale » (p. 4).
1728 titre : La Revue catholique de la jeunesse. Recueil mensuel illustré. Religion. Éducation. Instruction. Récréation
1729 adresse : rue de Lulli, 3, place Louvois, aux Bureaux de la Bibliothèque nouvelle
1730 imprimeur : Typographie Plon Frères, rue de Vaugirard, 36, Paris
1731 dates de publication : 1850-1851 ; mensuel
1732 numéros dépouillés : 1850
1733 directeur : Eugène Veuillot
1734 orientation : revue catholique pour adolescents. Selon le prospectus de janvier 1850 : « Il ne faut pas […] songer seulement au plaisir du lecteur, il faut songer aussi à son esprit, à son âme ; il faut quelquefois lui faire franchir le cercle des frivolités et même celui de l’étude pour diriger ses pensées vers Dieu. »
1735 chroniques : contes, nouvelles, poésies, articles sur l’histoire naturelle, la science, la religion, l’histoire sainte, récits historiques, impressions de voyage, récits de missionnaires, « Bulletin bibliographique »
1736illustrations : abondamment illustrée de gravures et de culs de lampe
1737 principaux collaborateurs : Léon Aubineau, Louis Veuillot, Eugène Veuillot, Roux-Lavergne, El.G. Marguerit, Évariste Huc, Théodore de Bussierre, Louis de Tesson
1738 abonnement : non indiqué
1739 notes : selon un « Avis des éditeurs » dans le premier volume, La Revue catholique de la jeunesse prit la relève de L’Image (1847-1849).
1740 titre : La Revue comique à l’usage des gens sérieux. Histoire morale, philosophique, politique, critique, littéraire et artistique de la semaine. Le titre varie à partir de mai 1849 : La Revue comique à l’usage des gens sérieux. Histoire morale, philosophique, politique, critique, littéraire et artistique de l’année 1849
1741 adresse : Dumineray, libraire-éditeur, 52, rue Richelieu, Paris et 2, boulevard des Italiens, Paris. À partir d’avril 1849, les bureaux sont réunis au 52, rue Richelieu
1742 imprimeur : « Tiré aux presses mécaniques de Lacrampe fils et Comp., rue Damiette, 2. Papier de la fabrique d’Essonne »
1743 dates de publication : novembre 1848 - décembre 1849 ; hebdomadaire
1744 numéros dépouillés : novembre 1848 - décembre 1849
1745 directeur : Auguste Lireux
1746 orientation : revue politique et satirique, dirigée surtout contre Louis-Napoléon et soutenant la candidature du général Cavaignac
1747 chroniques : « La semaine », « Violettes parlementaires », « Choses quelconques » ; articles (non signés) humoristiques, satiriques, politiques
1748 illustrations : revue abondamment illustrée de gravures et de caricatures par Bertall, Nadard [sic], Fabritzius, Otto, Lorentz, Beguin, Quillenbois
1749 principaux collaborateurs : A. Lireux, C. Caraguel, Jean Vertot, Émile de la Bedollière, Gérard de Nerval, Félix Tournachon
1750 abonnement : 30 centimes la livraison. « La Revue comique formera un magnifique volume, grand in-8, publié en 50 livraisons, à 50 centimes, par la poste, 40 centimes. – Pour tout ce qui concerne la direction, écrire (franco) à M. Lireux, au bureau de la Revue, 2, boulevard des Italiens » (page-titre de la première livraison, novembre 1848)
1751 Rcom 21 avril 1849, p. 351-354. « Les pensions littéraires », non signé. – Cite un article du Moniteur, selon lequel les littérateurs en France ont perdu en richesse ce qu’ils ont gagné en indépendance : « Il n’y a plus de Mécènes et plus même d’Amphitryons ; plus de pensions et plus même de dîners. L’État seul a conservé encore une feuille de bénéfices » (p. 352). Dépouille la liste des écrivains que l’État a pris sous sa tutelle, et regrette le peu d’argent qui leur a été consacré : « Nous persistons à regretter, non pas que la patrie ait fait quelque chose pour les écrivains cités par Le Moniteur, mais qu’elle n’ait pu faire davantage pour plusieurs d’entre eux… et pour beaucoup d’autres » (p. 353-354).
1752 titre : La Revue complémentaire des sciences appliquées à la médecine et pharmacie, à l’agriculture, aux arts et à l’industrie. Fait suite à La Revue élémentaire de médecine et de pharmacie domestiques (1847-1849)
1753 adresse : chez l’éditeur des ouvrages de M. Raspail, 14, rue du Temple (près de l’Hôtel de Ville), Paris ; Bruxelles, à l’Office de publicité, Librairie nouvelle, 39, Rue Montagne de la Cour
1754 imprimeur : Imp. Maurice Loignon et Cie, rue du Bac-d’Asnières, 12, Clichy
1755dates de publication : 1854-1860 ; mensuel
1756 numéros dépouillés : 1854-1855
1757 directeur : François-Vincent Raspail
1758 orientation : selon l’avertissement paru dans la livraison du 1er août 1854, La Revue complémentaire doit « populariser les moyens de se guérir et de se préserver de la maladie ; initier en même temps les lecteurs aux principes et à la philosophie des sciences, dont la médecine n’est qu’une utile application », tout en restant complètement à l’écart de toute considération politique.
1759 chroniques : Médecine ; Météorologie ; Physique instrumentale ; Beaux-Arts ; Philologie ; Physiologie végétale ; Agriculture ; Variétés
1760 illustrations : quelques tableaux et illustrations techniques
1761 principaux collaborateurs : François-Vincent Raspail ; aucun autre collaborateur n’est indiqué
1762 abonnement : les six volumes (1854-1860) furent mis en vente au bureau de La Revue, 14, rue du Temple, Paris, au prix de 6 francs le volume (7 fr. 50 par la poste).
1763 notes : note liminaire : « Tout exemplaire des ouvrages de M. Raspail, qui désormais ne porterait pas sa signature, doit être réputé contrefait. L’éditeur se réserve le droit de traduction en langues étrangères. »
1764 RCS 1er juin 1855, p. 360. « Traductions fautives du Manuel annuaire de la santé », non signé. – Le rédacteur signale la publication « très-fautive » d’une traduction italienne non autorisée du Manuel. De même, il existe en Allemagne deux traductions du Manuel, « l’une exacte, littérale mais peu élégante » : l’autre, peu fidèle et même fautive, porte le titre de Dr Raspail’s Neues Heilserfahren, dritte Auflage, nach der 25ten Auflage des Originals überscht. « Dans les pays où la contrefaçon n’est plus tolérée, nulle traduction du Manuel ne pourra avoir lieu désormais que sous nos yeux, ni paraître que revêtue de notre signature. Dans l’intérêt des malades, nous devons tenir plus que jamais à ce privilège » (p. 360).
1765 titre : La Revue critique des livres nouveaux (d’abord intitulée Bulletin littéraire et scientifique, revue critique des livres nouveaux)
1766 adresse : Paris, Ab. Cherbuliez et Cie, Libraires, rue Saint-André-des-Arts, n° 68 ; rue de Seine-Saint-Germain, n° 57 (mai 1833) ; 17, rue de Tournon (1838) ; Place de l’Oratoire, 6 (1842) ; Genève, Ab. Cherbuliez et Cie, rue de la Cité
1767 imprimeurs : Imprimerie de Beau, Saint-Germain-en-Laye ; Imprimerie de Decourchant, rue d’Erfurth, n° 1, près de l’Abbaye, Paris (1838) ; Imprimerie d’Éverat, rue du Cadran, n° 16 (1842) ; Imprimerie de Ferd. Ramboz, Genève
1768 dates de publication : mars 1833-1866 ; mensuel
1769 numéros dépouillés : avril 1833-1863
1770 directeur : Joël Cherbuliez
1771 orientation : examen critique (d’un point de vue protestant et libéral) de la production intellectuelle européenne (y compris britannique), avec un intérêt marqué pour l’éducation, le progrès technique et scientifique et les idées nouvelles
1772 chroniques : répartition des comptes rendus par matières : théologie, jurisprudence, politique, mathématiques, arts militaires, grammaire, littérature, histoire, etc.
1773 illustrations : non illustré
1774 principaux collaborateurs : comptes rendus non signés
1775 abonnement : 4 fr. 50 par an
1776notes : certains comptes rendus sont accompagnés d’extraits du livre recensé. D’autres comptes rendus (assez nombreux) ne parlent que très peu de l’œuvre citée en rubrique, pour traiter plutôt de l’état de la librairie, des cabinets de lecture, de la presse périodique, des vogues, des goûts des lecteurs, etc.
1777En janvier 1848, La Revue critique s’associe à La Bibliothèque universelle de Genève. Les commentaires sur la librairie deviennent perceptiblement moins nombreux. La Revue critique reprend son indépendance en janvier 1858.
1778 RCLN mai-juin 1833, p. 82-83. « Une mosaïque, par Mérimée, in-8,7 fr 50 », non signé. – Compte rendu déplorant les ouvrages constitués d’articles déjà parus ailleurs (dans les revues et journaux) : « […] une paresse inconcevable semble s’être emparée de tous nos jeunes écrivains. Nul d’entre eux ne songe à entreprendre quelque ouvrage sérieux et de longue haleine ; c’est à peine si quelques-uns s’astreignent à écrire un roman en deux ou trois volumes. “On ne lit plus que les journaux” est leur excuse banale, excuse qui ne signifie rien ; car le public lit toujours volontiers ce qui l’amuse et l’intéresse, et les romans de Scott n’ont jamais paru trop longs. Le même reproche peut être fait à M. Mérimée, auteur de La Chronique de Charles IX, dont le succès aurait dû l’engager à nous décrire de nouvelles scènes historiques, plutôt que de spéculer ainsi sur la publication d’articles que le public a déjà pu lire dans La Revue de Paris, et qui, pour la plupart, ne méritaient pas la réimpression. »
1779 RCLN juillet-août 1833, p. 103-104. « Contes de Miss Harriet Martineau sur l’économie politique ; traduits de l’anglais par M.B. Maurice, tome 1, in-8, 8 fr », non signé. – Compte rendu favorable du livre et surtout de son mode de publication : « C’est donc une heureuse idée qu’a eue Miss Martineau, de renfermer, dans des cadres ingénieusement tracés, ces vérités nouvelles qui sont la vraie base du bonheur de la société. Aussi, ses petits volumes ont-ils obtenu un immense succès en Angleterre, où chaque conte se publie séparément à un prix fort modique. Il est fâcheux que l’éditeur français n’ait pas adopté ce même mode de publication. Cet ouvrage, s’adressant à toutes les classes de la société, devrait être à la portée de toutes les bourses. »
1780 RCLN juillet-août 1833, p. 113. « Aînée et Cadette, par Auguste Ricard, 4 vol. in-12, 12 fr. », non signé. – Bref compte rendu du roman, accompagné d’une remarque sur le format : « M. Ricard, dont les romans obtiennent des succès dans une classe assez nombreuse de lecteurs, ne se croit pas pour cela en droit d’endosser le format in-8 comme tant d’autres de ses confrères dont les productions sont certainement moins lues que les siennes. C’est une modestie qui mérite d’être appréciée. »
1781 RCLN juillet-août 1833, p. 116. « Les Cent et une nouvelles des cent et un, ornées de 101 vignettes, dessinées par 101 artistes. Tome 1er, in-8, 9 fr. », non signé. – Quelques lignes incendiaires : « Les contes renfermés dans ce premier volume sont en général d’une grande médiocrité. En vain l’éditeur a-t-il mis en jeu toutes les ressources de sa féconde imagination ; il est probable que pour cette fois le public ne se laissera pas plus prendre à ces vignettes et à ces volumes de 9 francs qu’à ces pompeuses annonces qui remplissent la moitié d’un journal. Il serait bien temps qu’on ne traitât plus la librairie comme l’eau de Cologne qui guérit de tous maux : auteurs et librairies y trouveraient à la fois honneur et profit. »
1782 RCLN septembre 1833, p. 139. « Dictionnaire biographique, universel et pittoresque, contenant 3,000 articles de plus que la plus complète des biographies publiées jusqu’à ce jour. 4 vol. in-8 grand-raisin, ornés de 120 portraits. 48 livraisons qui paraîtront tous les mardis. Prix de chaque livraison : 40 c. », non signé. – Extrait du prospectus, qui semble tenir lieu de compte rendu : « Nous avons voulu que les traits des hommes les plus célèbres de tous les pays fussent reproduits en tête de leurs notices. L’essor que vient de prendre la gravure en Angleterre et en France nous a mis à même d’exécuter ce projet avec un luxe inusité jusqu’ici. Les dessins de M. Lecurieux, confiés à MM. Andrew, Best et autres graveurs, viendront donc, en très-grand nombre, orner cette publication, dont l’art du typographe concourra à assurer la brillante exécution. »
1783 RCLN octobre-décembre 1833, p. 160-163. « Maritalement parlant, par M. de Cobentzelle ; Sous les toits, par Camille Bernay ; Le gamin de Paris, histoire contemporaine, par L.-B.-C.-L. de Lamotte-Langon, etc. », non signé. – La liste de tête, comprenant dix-huit romans, est suivie de commentaires négatifs : « Comme on le voit par la liste qui précède, la verve de nos faiseurs de romans ne s’est pas ralentie à l’aspect du froid hiver qui s’approche. Au contraire, la fabrique semble redoubler d’activité, et en présence de cette inépuisable fécondité, on ne peut s’empêcher de se demander comment la plupart de ces misérables productions peuvent trouver des acheteurs. […] Enfin, à entendre les journaux, tout le reste de ces romans forme une véritable réunion de chefs-d’œuvre ; mais je vous conseille fort de vous défier de ces éloges à 1 fr. 50 c. ou 2 fr. la ligne. »
1784 RCLN février 1834, p. 17-18. « Le Château de Saint-Ange, par M. Viennet, Paris, Abel Ledoux, 2 vol. in-8, 15 fr. », non signé. – L’ouvrage ne se distingue en rien, mis à part « la malheureuse préface dont [l’auteur] l’a fait précéder. Ce morceau est vraiment étrange dans son genre ; à chaque ligne, l’auteur s’y donne un coup d’encensoir, avec une naïveté et un aplomb surprenans. Enfin, on y lit une chose prodigieuse, que le public apprend de la bouche de M. Viennet. C’est que La Tour de Montlhéry “s’est enlevée en moins de six semaines, et que les abonnés font queue au bureau des cabinets de lecture”. Aussi, à la prochaine session, M. Viennet “proposera une loi qui interdira les cabinets de lecture aux citoyens dont la fortune passera les douze mille francs, à Paris, et six mille francs en province”, afin de les forcer à acheter ses livres. Ces plaisanteries législatives ont paru avoir peu de convenance de la part d’un membre de la représentation nationale ; dans l’intérêt de sa renommée littéraire, l’auteur aurait mieux fait peut-être de ne les point hasarder. »
1785 RCLN avril 1834, p. 57-58. « Essai historique et archéologique sur la reliure des livres et sur l’état de la librairie chez les anciens, par Gabriel Peignot, Dijon, Lagier, 1834, fig., 2 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu élogieux de cette étude sur les « métiers du livre » et les bibliothèques personnelles au temps de la Rome antique.
1786 RCLN juin 1834, p. 89. « Italie pittoresque […]. Cinquante livraisons contenant chacune seize colonnes de texte, et deux feuilles de planches sur acier ; 30 centimes la livraison pour Paris, et 40 centimes pour les départemens, Paris, 1834, Amable Costes, éditeur, rue des Beaux-arts », non signé. – Compte rendu élogieux, relevant toutefois la sur-abondance des « recueils » : « Depuis qu’on imprime librement en France, c’est-à-dire depuis vingt ans, il y a eu en librairie ce qu’on a nommé plusieurs fièvres très-distinctes. Nous avons vu régner la fièvre des éditions compactes, celle des résumés, celle des réimpressions, enfin aujourd’hui nous avons la fièvre des pittoresques à bon marché. Le défaut de la plupart de ces recueils, tels que Le Magasin pittoresque, Le Musée des familles, La Lanterne magique, etc., est d’être simplement amusans, et de ne contenir qu’un mélange confus d’articles sans suite, et par conséquent sans véritable instruction. Tous ont cependant un prodigieux succès. L’Italie pittoresque se distingue très-avantageusement dans ce nouveau mouvement de librairie. »
1787RCLN septembre 1834, p. 135-136. « Long-temps après, 1812-1830, par Anatole de Mont-Gray, Paris, 1834, in-8, 7 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu positif, où l’on note toutefois la piètre qualité des romans contemporains : « L’auteur nous avertit dans sa préface que ne sachant rien faire de mieux, il a fait un roman, “genre d’industrie, dit-il, qui n’exigeait pour mise de fonds qu’un débours de quatre mains de papier, une bouteille d’encre et une plume d’acier et ne pouvait pas être bien ruineux”. C’est la meilleure critique qu’on puisse faire de la plupart de nos romanciers contemporains qui usent largement de ce genre d’industrie pour lequel, à ce qu’il paraît, l’esprit et les talens sont des capitaux superflus. »
1788 RCLN septembre 1834, p. 149-150. « Bulletin du bibliophile et de l’amateur, Paris, numéros 1 à 7, in-8,2 fr. », non signé. – Compte rendu élogieux, vantant les mérites de la publication : « Nous signalons avec plaisir tout ce qui semble destiné à redonner à la librairie quelque peu de cet antique lustre de savoir, qui depuis long-temps a fait place à un étroit et sot esprit mercantile, dont les résultats n’ont pas été moins funestes au commerce qu’à la science. »
1789 RCLN octobre 1834, p. 156-158. « Souvenirs d’une vieille femme, par madame Sophie Gay, Paris, 1834, in-8, 3 fr. 75 c. ; Un divan, par Alphonse Royer, Paris, 1834, 2 vol. in-8, 7 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu sévère, qui ne consacre que quelques lignes aux ouvrages en rubrique, lesquels suscitent plutôt la réflexion suivante sur le prix des livres : « Voici encore un essai de librairie à bon marché ; les romans nouveaux se vendant en fort petit nombre, on a pensé que cela tenait au prix trop élevé des volumes à 7 francs 50 centimes, et l’éditeur de ces deux ouvrages que nous annonçons aujourd’hui a cru trancher la difficulté, résoudre le problème, en nous donnant des volumes à moitié prix. Mais nous craignons bien que cette tentative ne soit pas heureuse et qu’il en soit pour ses frais. Le haut prix des livres n’est pas la seule cause de leur peu de succès, peut-être même est-ce la moins importante. En effet nous voyons que lorsqu’un livre est réellement bon, porte l’empreinte certaine du talent, l’édition s’épuise promptement, quel que soit son prix. Le génie force l’admiration, excite la curiosité, arrache l’intérêt, et fait taire toute considération secondaire. Les Paroles d’un croyant, volume in-8 de 6 francs, qui ne renfermait pas la matière de 100 pages in-18, se sont enlevées par milliers en quelques semaines. Si donc il n’en arrive pas de même pour toutes les nouveautés que chaque jour voit éclore, n’en peut-on pas déduire que cette différence vient plutôt de leur médiocrité ; et, quoi qu’en dise Madame Sophie Gay dans sa préface, ne préférera-t-on pas toujours acheter pour quelques sous le plaisir fort incertain que pourra procurer la lecture d’un roman nouveau, plutôt que de risquer de payer fort cher, ne fût-ce que 3 fr. 75 c., l’ennui et la fatigue que l’on puise trop souvent dans nos modernes productions ? Le dédain aristocratique avec lequel madame Gay traite les cabinets de lecture nous a paru souverainement ridicule. On pourrait croire qu’elle redoute l’épreuve de ce creuset dans lequel les réputations littéraires sont obligées de passer avant de prendre place dans les bibliothèques particulières. Mais il est un autre motif beaucoup plus plausible en faveur du bon marché des livres, c’est la crainte des contrefaçons étrangères : celui-là, nous ne le récusons pas. En effet, s’il était possible d’anéantir cette concurrence redoutable, la librairie française y gagnerait prodigieusement. Mais malheureusement il nous semble qu’un tel but ne pourra être atteint que par la volonté ferme d’un gouvernement qui, soit par l’abolition de toutes les entraves qui gênent le commerce, soit par des traités avec ses voisins, voudra faire prospérer la librairie et assurer la propriété littéraire. Quant aux volumes à 3 fr. 75 c., ils n’empêcheront pas une seule contrefaçon ; car, si le livre est assez bon pour en valoir la peine, on le fabriquera toujours à meilleur marché, soit à Bruxelles, soit à Genève ou ailleurs, et on pourra le donner à 1 fr. 50 c. ou 2 fr., n’ayant pas de manuscrit à payer ; et, si le livre ne vaut pas les risques d’une contrefaçon, le libraire de Paris aura fait une mauvaise affaire, car il n’en vendra certainement pas assez à ce prix réduit pour couvrir ses frais, et ses bénéfices sur les bonnes entreprises se trouvant eux-mêmes diminués par la réduction du prix de vente, une seule publication mauvaise lui enlèvera tout le profit qu’il aura pu faire. Le commerce de la librairie est l’un des plus chanceux qui existent. Les produits sur lesquels il opère ont une valeur intrinsèque qui ne représente que le dixième des déboursés de leur fabrication ; outre cela ils ne sont point des objets de première nécessité, ni même indispensables pour la vie, toute civilisée qu’elle soit aujourd’hui. Il faut donc nécessairement faire de gros bénéfices sur les bonnes entreprises afin de couvrir le déficit des mauvaises, et pouvoir gagner beaucoup dans les momens favorables afin de rétablir l’équilibre détruit par la moindre commotion politique, par le plus petit dérangement dans l’état social, car la librairie est toujours la première et la dernière branche qui souffre. Lorsque le succès d’un livre est assuré par une première édition, d’une manière brillante, de façon à créer en quelque sorte un besoin dans le monde intellectuel, popularisez-le par une édition à bon marché que vous pourrez tirer à [sic] grand nombre et qui luttera peut-être avec avantage contre toutes les contrefaçons, surtout si vous en soignez l’exécution typographique et la correction. Mais que, de prime abord, l’on débute par tirer à mille ou quinze cents un méchant roman dont il faudra placer 5 ou 600 exemplaires pour couvrir ses frais, c’est une spéculation que nous ne conseillerons jamais à personne de faire. »
1790 RCLN octobre 1834, p. 159-160. « La fille du porteur d’eau, par Alfred Grué, Paris, 1834,4 vol. in-12, 12 fr. ; La femme à la mode, par madame Eugénie Foa, Paris, 1834, in-8, 7 fr. 50 c. ; Madame de Sommerville, par Jules Sandeau, Paris, 1834, in-8, 7 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu sévère de ces trois ouvrages, expédiés en quelques lignes, et qui donnent lieu à la réflexion suivante sur le lectorat : « Voilà le menu fretin de la récolte littéraire du mois, la pâture que les cabinets littéraires livrent à l’insatiable avidité de ces lecteurs qui veulent du nouveau à tout prix. Ce public-là ne lit que pour tuer le temps ou pour combattre l’insomnie ; il n’est pas difficile, ne s’érige pas en tribunal sévère ; car, pourvu qu’un volume lui serve à faire passer une ou deux heures de la journée, c’est tout ce qu’il en exige, il est content. Son goût, blasé comme le palais d’un gourmand, finit par ne plus rien savourer, et il avale indifféremment tout ce qu’on lui présente, fût-ce même une pierre comme la Marie de Médicis de M. Lottin de Laval. Autour de ce public glouton viennent se grouper diverses classes de lecteurs qui partagent avec lui ses appétits voraces, chacune dans son genre particulier. Ainsi les cuisinières des bonnes maisons qui réjouissent leurs loisirs par des lectures mélodramatiques et fantasmagoriques, les femmes de la Halle qui, tout en débitant leurs marchandises, aiment à parcourir un roman de mœurs ; les jeunes modistes, lingères, couturières, etc., qui font leurs délices de Ricard, Ducange et surtout Paul de Kock. »
1791 RCLN janvier 1835, p. 11-12. « La Vénus d’Arles, lecture du matin, par Joseph Bard, Genève, 1834, 2 vol., in-8, 12 fr. », non signé. – Compte rendu très sévère de l’ouvrage (« œuvre littéraire fort médiocre »), dont on salue pourtant la présentation matérielle : « Depuis quelque temps l’art typographique a fait à Genève des progrès vraiment extraordinaires. Il y a à peine vingt ans que tous les livres qui sortaient des presses genevoises se faisaient reconnaître, comme toutes les productions de la presse départementale française, par la mauvaise qualité du papier, presque gris, sur lequel de vieux caractères fatigués ne marquaient qu’à demi, et produisaient un aspect repoussant capable de rebuter le plus intrépide amateur de livres. La correction ne valait en général pas mieux, et l’imprimerie, oubliant les glorieuses traditions des Étienne et autres célèbres typographes qui illustrèrent une fois Genève, était tombée dans une complète décadence. Mais aujourd’hui tout cela a bien changé, et les livres imprimés à Genève ne sont nullement déplacés à côté de ceux qui sortent des meilleures typographies de Paris. L’ouvrage que nous annonçons en est une preuve. Il est exécuté même avec un luxe assez remarquable. Le papier, d’une blancheur et d’une consistance rares depuis qu’on emploie beaucoup les produits fabriqués à la mécanique, fait ressortir d’une manière fort avantageuse un caractère dont les formes, nettement dessinées, flattent l’œil et ne fatiguent point la vue. Des exemplaires tirés sur papier carton nous ont semblé vraiment dignes d’être cités comme un chef-d’œuvre typographique, et la couverture, imprimée sur du carton assez fort, est d’une exécution d’autant plus admirable, qu’elle offrait plus de difficulté. C’est avec un vif plaisir que nous constatons ces progrès rapides de l’imprimerie genevoise. »
1792 RCLN février 1835, p. 25-26. « Catalogue de la bibliothèque publique de Genève, rédigé par L. Vaucher, docteur ès-lettres et bibliothécaire honoraire, Genève, 1834, 2 vol. in-8, 12 fr. », non signé. – Compte rendu déplorant l’absence de notices bibliographiques dans cet ouvrage recensant les imprimés de l’institution genevoise.
1793 RCLN février 1835, p. 42-43. « The Princess, or the beguine, by lady Morgan, Paris, Baudry, in-8, 3 fr. ; La Princesse, par lady Morgan, traduit de l’anglais par mademoiselle Sobry et M.A.-S.-T., Paris, 1835, 3 vol. in-8, 22 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu favorable, qui note au passage : « Une chose qui ne manquera pas de frapper le public, c’est l’énorme différence de prix entre l’édition française, de 22 fr. 50 c., et l’édition anglaise, de 3 fr. ; mais elle s’explique d’un côté par la traduction que l’éditeur de la première est obligé de payer, et de l’autre, par la concurrence qui s’est établie entre MM. Baudry et Galignani, pour les réimpressions anglaises ; concurrence qui met momentanément ces ouvrages à un prix fort inférieur à leur valeur réelle. »
1794 RCLN avril 1835, p. 89-90. « Quinze années d’un proscrit, par le général Guillaume de Vaudoncourt, Paris, 1835, 4 vol. in-8, 30 fr. », non signé. – Compte rendu tiède, se concluant par une remarque sur les rapports entre auteur et éditeur : « M. de Vaudoncourt exhale aussi sa bile contre les libraires d’une façon un peu trop forte ; il a tort, car c’est en général le propre des auteurs dont les livres ne se vendent pas. Mal accueillis du public, ils rejettent ordinairement sur leur pauvre éditeur toute la faute d’un non-succès, qui lui coûte souvent plus qu’à eux. »
1795 RCLN avril 1835, p. 93-94. « Chatterton, drame par le comte Alfred de Vigny, Paris, 1835, in-8, 6 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu peu favorable, où l’on rappelle au poète que tous les poètes ne meurent pas de faim et que « lord Byron, par exemple, après avoir dissipé sa fortune et celle de sa femme, reçut de M. Murray, pour ses divers ouvrages, environ six cent mille francs ; que M. de Lamartine voyage comme un prince ; que M. Victor Hugo fait payer ses manuscrits à peu près tout ce qu’il veut ; que MM. Casimir Delavigne et Barthélemy jouissent d’une aisance fort agréable ; que M. de Vigny lui-même, en fût-il réduit à vivre de sa plume, ne serait pas bien malheureux pour cela ».
1796 RCLN mai 1835, p. 97-101. « Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833), ou Notes d’un voyageur, par M. Alphonse de Lamartine, Paris, 1835, 4 vol. in-8, 30 fr. », non signé. – Compte rendu peu favorable, reprochant à l’auteur « une modestie affectée » lorsqu’il prétend que ses notes de voyage n’ont guère de mérite : « Nous ne comprenons pas alors quelle nécessité l’a forcé de publier ces notes et de les vendre à un prix fort élevé à son éditeur, qui, de son côté, en a fait, à l’aide des faux-titres et des blancs, 4 volumes du prix de 30 fr. »
1797 RCLN juillet 1835, p. 180-182. « The Student, by Bulwer, Paris, chez Baudry, 1835, in-8, 3 fr. 50 c. ; L’étudiant, contes, nouvelles et esquisses littéraires, par E.L. Bulwer, traduit par le traducteur des Derniers jours de Pompéi, Paris, 1835, 2 vol. in-8, 15 fr. », non signé. – Compte rendu favorable, où l’on déplore cependant le prix élevé de la traduction française : « Deux mots maintenant sur la traduction. Comment est-il possible qu’avec 245 pages, qui forment le total de l’édition anglaise publiée par M. Baudry, on ait fait deux volumes de trois à quatre cents pages chacun ? C’est, il faut l’avouer, un chef-d’œuvre de charlatanisme typographique. Les grandes marges, les pages blanches, les titres et les faux-titres y abondent, et la justification de la page imprimée n’est pas plus grande que celle d’un volume in-12 ordinaire. Certes, la librairie française, qui se plaint de la stagnation du commerce, du petit nombre de livres qui se vendent, et du tort que lui font les contrefaçons, emploie là un triste moyen pour se réhabiliter et lutter contre les obstacles. Elle dégoûte encore plus le public et donne beau jeu aux pirates étrangers. L’étudiant ne devrait former qu’un volume de 4 à 5 francs tout au plus, et quel que soit le mérite de l’ouvrage, c’est, en vérité, tout ce qu’il vaut, commercialement parlant. »
1798 RCLN septembre 1835, p. 273-274. « Manuel pratique du lithographe, ouvrage qui a obtenu une médaille de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale au concours de 1830 ; augmenté de notes sur les nouveaux procédés, avec les lois et les ordonnances qui régissent cette profession ; par M. J. Desportes, imprimeur-lithographe, Paris, 1835, chez l’auteur, place du Pont-Neuf, 15, 1 vol. in-8, fig., 6 fr. », non signé. – Compte rendu élogieux de cet ouvrage technique, car l’on prévoit que la lithographie jouera un rôle important pour l’avenir de l’imprimerie, en « permettant de faire à très-bas prix de nouveaux tirages et de nouvelles éditions » (p. 274).
1799 RCLN octobre 1835, p. 280-282. « Le Panthéon littéraire, collection universelle des chefs-d’œuvre de l’esprit humain […]. Cette collection formera 100 volumes du prix de 10 fr. chacun. On peut souscrire pour un ouvrage séparé, à Paris, chez Desrez, libraire-éditeur, rue Saint-Georges, n° 11 », non signé. – Compte rendu positif qui met l’accent sur le caractère tout à la fois littéraire et commercial de cette entreprise, nécessaire alors que se répandent l’éducation et le goût de la lecture. L’éditeur est félicité pour le choix des textes, la présentation matérielle (papier de bonne qualité, belle typographique) et la modicité du prix. Ce genre d’entreprise devrait assurer l’avenir de la librairie : « Peut-être aussi, avec le progrès des lumières, la librairie reprendra-t-elle la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter, et qu’elle occupait autrefois entre les lettres et le commerce ; peut-être les libraires s’apercevront-ils que l’instruction est une chose nécessaire pour juger et acheter des manuscrits, peut-être redeviendront-ils autre chose que des marchands de livres. Ce serait encore là le meilleur moyen de relever la librairie et de lui assurer dans l’avenir une brillante carrière » (p. 282).
1800 RCLN novembre 1835, p. 309-310. « Études élémentaires de la musique, depuis ses premières notions jusqu’à celles de la composition ; par Damour et Burnett, Paris, rue de la Harpe, 90. Il paraît tous les quinze jours une livraison in-8, du prix de 25c. », non signé. – Compte rendu très favorable de cet ouvrage destiné à la formation, où il est relevé que « l’exécution typographique est très-satisfaisante, car c’est l’un des premiers livres où la musique se trouve intercalée dans le texte par les procédés ingénieux de MM. Louis, Tantenstein et Cordel » (p. 310).
1801 RCLN janvier 1836, p. 32. « Lettres sur l’origine de l’imprimerie en Dauphiné, par P. Colomb de Batines, Grenoble, chez Prudhomme, 1835, in-8 », non signé. – Compte rendu très favorable, soulignant la qualité matérielle de la publication et son importance pour l’histoire de l’imprimerie.
1802 RCLN février 1836, p. 41-44. « Discours prononcé par M. Ambroise Firmin-Didot, le 13 janvier 1836, dans la séance générale des conseils du commerce, de l’agriculture et des manufactures sur la Question des Primes de la librairie », non signé. – Compte rendu plutôt positif, dans lequel l’auteur donne longuement son opinion sur la loterie, « également dangereuse sous le rapport moral et sous le rapport politique » (p. 41). Les primes de librairie pourraient contribuer à la diffusion de la mauvaise littérature sans pour autant relancer le commerce de la librairie : « Ces livres qui n’auront été achetés que pour avoir droit aux chances de la loterie, seront bientôt rejetés sur le marché à vil prix, et une nouvelle crise, plus terrible que toutes les précédentes, menacera la librairie » (p. 42). La véritable relance de la librairie devrait être fondée sur l’instruction – c’est-à-dire sur la croissance du lectorat, et par la protection de la propriété intellectuelle : « La librairie française se trouve dans une position fâcheuse. Les progrès de la typographie ont marché plus vite que ceux de l’instruction. Ils ont fourni des moyens puissans de fabrication qui ne sont plus en rapport avec le nombre restreint des consommateurs. C’est un résultat malheureux de la centralisation, qui laisse les provinces dans l’oubli et l’obscurité, tandis que la capitale, objet de tous les soins, de toutes les faveurs, brille chaque jour d’un éclat plus vif. Cette même centralisation a nui également à la librairie sous un autre rapport, en la concentrant presque tout entière dans une grande ville où toutes les entreprises revêtent un caractère plus prononcé de spéculation, tiennent moins à être morales, se montrent plus téméraires, et où, voulant faire fortune en peu de temps, on joue sans cesse le tout pour le tout. Paris est la capitale de la France sans doute, mais elle n’en est point l’expression, et il arrive fort souvent que la capitale et les départemens ne se comprennent guère. Mais certainement ce ne seront pas les primes qui pourront sauver la librairie de cette situation critique. Les efforts que l’on fait depuis quelque temps pour encourager l’instruction primaire y parviendront sans doute bien mieux, et un autre moyen encore plus puissant serait d’assurer la propriété littéraire contre les corsaires étrangers, par des traités de réciprocité avec les autres états de l’Europe. C’est en effet une chose étrange, que, dans leur sollicitude pour toutes les propriétés, les législateurs aient justement négligé celle de l’esprit, la plus réelle et la plus personnelle peut-être de toutes ; car un homme de génie ne fait un livre qu’avec ses propres pensées, et tire de lui-même toute la matière première. Ce fait paraît bien plus extraordinaire lorsqu’on songe que c’est une contrée alliée et amie de la France, qui ruine ainsi par un pillage continuel une de ses plus belles branches de l’industrie. M. Didot termine son discours en exprimant le désir qu’en attendant que la diplomatie veuille bien s’occuper d’intérêts qu’elle a jusqu’ici dédaignés, le gouvernement établisse des primes d’encouragement pour l’exportation de la librairie. Je ne partage pas son opinion à cet égard, et je crois que ce serait encore un moyen factice peu propre à produire des avantages réels. En fait de commerce, le laisser-faire est ce qu’on peut, en général, demander de mieux au gouvernement. Je ne vois pas d’ailleurs qu’il y ait urgence à ce que les libraires fassent des fortunes rapides, tandis que la plupart des hommes de lettres passent toute leur vie dans la plus humble médiocrité. La librairie subit la loi commune : à mesure que nous avançons dans la civilisation, les rangs se confondent, tout tend à se niveler, la fortune comme le reste. Au lieu d’être concentrés entre les mains de quelques-uns, les bénéfices du travail commun se partagent toujours entre un plus grand nombre d’individus, et les meilleurs principes en économie politique nous apprennent que c’est un bien pour le pays, que c’est le plus sûr garant de sa prospérité. Les loteries seraient, au contraire, le plus sûr garant de sa perte. La morale et l’économie politique se réunissent pour les réprouver ; car en morale on ne doit jamais faire le mal général pour produire un bien particulier, et en économie politique, tout bénéfice présent qui est basé sur des pertes futures plus considérables, doit être aussitôt rejeté » (p. 43-44).
1803 RCLN mai 1836, p. 148-150. « Les nuits d’un Chartreux, par Édouard Primard, Paris, 1836, in-8, 7 fr. 50 c. ; […] Le chemin le plus court, par Alphonse Karr, Paris, 1836, 2 vol. in-8, 15 fr. ; […] », non signé. – Compte rendu sévère, soulignant la médiocrité de la littérature romanesque, « produit de la grande manufacture littéraire qui compte tant d’ouvriers à Paris […]. Il est fâcheux, en vérité, de voir la littérature convertie en industrie purement spéculative ; mais il l’est certainement encore bien plus, lorsqu’on songe que ce métier ne sert qu’à mettre en circulation d’aussi misérables productions » (p. 149).
1804 RCLN juin 1836, p. 175-177. « Pages de la vie intime, par madame Mélanie Waldor, Paris, 1836, 2 vol. in-8, 15 fr ; […] Le malheur du riche et le bonheur du pauvre, par Casimir Bonjour, Paris, 1836, in-8, 7 fr. 50 c. ; La canne de M. de Balzac, par madame Émile de Girardin, Paris, 1836, in-8, 7 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu « collectif » et négatif, où l’auteur continue de s’interroger sur le sort réservé à ce qu’il considère être de la mauvaise littérature : « La foule innombrable de ces romans qui se succèdent sans relâche sur la scène littéraire, où ils ne font pour la plupart que paraître et disparaître, me force à réunir ainsi dans un même article, une vingtaine de volumes environ, afin de rendre cette revue aussi complète que possible. Je dirai sans doute peu de chose de chacun d’entre eux, mais mes lecteurs n’y perdront rien, car il n’y a, en général, que bien peu de choses à en dire. Ce qui surprend le plus dans cette fécondité prodigieuse, c’est que toutes ces productions puissent trouver des acheteurs ; et certainement elles en trouvent, puisque les éditeurs ne se lassent pas d’en publier. Il est vrai qu’elles sont presque entièrement absorbées par les cabinets de lecture, qui ont à fournir et à satisfaire ces gloutons littéraires que nul mets n’épouvante, quelque indigeste qu’il soit. Deux ou trois cents exemplaires suffisent pour alimenter ces établissemens, après quoi les deux ou trois autres cents qui restent sont vendus au rabais, à la librairie des colporteurs ou des étalagistes en plein vent, puis enfin, de chute en chute, arrivent chez l’épicier accompagnés le plus souvent de leurs confrères des cabinets littéraires, qui, après la première curiosité satisfaite, ont dormi et jauni paisiblement dans leurs rayons, jusqu’à ce que le besoin d’argent ou de place les en ait fait chasser » (p. 175).
1805 RCLN juin 1836, p. 178-180. « Des progrès de l ’imprimerie en France et en Italie au 16e siècle et de son influence sur la littérature ; avec les lettres patentes de François 1er, en date du 17 janvier 1538, qui instituent le premier imprimeur royal pour le grec, par G.A. Crapelet, imprimeur, Paris, chez Crapelet, 1836, in-8, 2 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu très élogieux. Plusieurs extraits de l’ouvrage sont donnés et l’auteur est félicité de son travail : « M. Crapelet est du petit nombre des imprimeurs et des libraires qui honorent encore aujourd’hui leur profession par un savoir véritable et un amour pour les lettres qu’on rencontrait autrefois beaucoup plus généralement parmi les soutiens de la typographie. Ses travaux littéraires ne sont pas moins remarquables que les soins et le talent qu’il apporte à la partie matérielle de son art. »
1806 RCLN novembre 1836, p. 341-346. « Note sur la propriété littéraire et sur la répression des contrefaçons faites à l’étranger, particulièrement en Belgique, par Ambroise Firmin-Didot, in-8 », non signé. – La publication sert de prétexte à l’auteur pour redonner son opinion sur l’état de la librairie française et ce qu’il conviendrait de faire pour la relever. Le centralisme parisien est blâmé, de même que la spéculation des éditeurs et le désir des auteurs de s’enrichir. En d’autres mots, les Français eux-mêmes sont en partie responsables de la situation : « On préfère accuser la contrefaçon étrangère, plutôt que de reconnaître qu’on a contribué en grande partie soi-même à augmenter le mal dont on se plaint » (p. 343). La contrefaçon belge ne se porterait d’ailleurs pas aussi bien que le prétendent les libraires français, car les imprimeurs belges ont tenté de pirater l’ensemble de la production française, plutôt que de se concentrer sur « les ouvrages vraiment remarquables », d’où une surproduction piratée, ruineuse pour les pirates eux-mêmes. Les libraires français peuvent remédier au problème : « Qu’ils fassent des livres à bon marché, consciencieusement et correctement exécutés ; qu’ils exigent des auteurs plus de texte que de pages blanches ; qu’ils renoncent à ce charlatanisme éhonté qui, avec la matière d’un petit volume in-18, fait deux gros volumes in-8 ; et la concurrence belge ne sera plus redoutable pour eux. En effet, dans l’état actuel des choses, les éditions de Bruxelles, malgré le bas prix auquel on les vend, ne sont point généralement préférées dans les pays étrangers. On les trouve fautives, mal exécutées, sur un papier mou, sans force ni durée. Aussi beaucoup de personnes les repoussent-elles encore de leurs bibliothèques et aiment-elles mieux payer deux fois plus cher les éditions de Paris » (p. 344). La seconde solution proposée, c’est l’entière liberté du commerce, sans entrave gouvernementale, car toute forme de surveillance douanière pourrait entraîner un rétablissement de la censure. Enfin, l’instruction pour tous ne pourra manquer d’augmenter la clientèle des lecteurs tout aussi bien que des acheteurs de livres.
1807 RCLN mars 1837, p. 77-79. « […] Publications du Figaro : Un homme à marier, par Paul de Kock, in-8, 2 fr. 50 c. […] », non signé. – Compte rendu négatif de plusieurs romans ; on reproche au Figaro de s’être fait « fabricant de romans » : « Les pointes, les lazzis, les calembourgs qui faisaient jadis sa fortune, ont déserté totalement de chez lui ; et pour se consoler de cette perte, il s’est mis à débiter des romans en détail et en gros. Pauvre Figaro ! Qu’est devenu ton esprit ? Chaque jour ses colonnes offrent au lecteur une scène, un chapitre de roman ; et quand un ouvrage est complet on le réunit en un volume qui se vend à un prix fort modique. Mais quels romans que ceux ainsi fabriqués au jour le jour ! […] Aussi les premiers volumes que Figaro nous donne sont-ils, sous tous les rapports, de médiocres compositions, bonnes tout au plus pour figurer dans les feuilletons d’un petit journal » (p. 79).
1808 RCLN mai 1837, p. 168. « Pharmacopoeia Londinensis ; pharmacopée du Collège royal des médecins de Londres, Paris, 1837,in-18,4 fr. », non signé. – Entrefilet : « Cette petite édition française de la pharmacopée de Londres est très-bien exécutée, et d’un prix tout-à-fait inférieur à celui de l’édition originale. La science ne peut que gagner à ces traductions de livres étrangers, qui établissent de nouveaux liens entre les nations, et leur rendent communes toutes les connaissances diverses qui sont le patrimoine particulier de chacune d’entre elles. »
1809 RCLN juin 1837, p. 173-177. « Lettre à M. le Ministre de l’Instruction publique, sur l’état actuel des bibliothèques publiques de Paris, par H. Ternaux-Compans, Paris, 1837, in-8 », non signé. – Compte rendu élogieux, soutenant les critiques avancées par l’auteur de la brochure concernant l’administration des bibliothèques. Ces établissements, pour remplir leur mission, auraient besoin de personnel qualifié pour cataloguer tant les ouvrages que les cartes ou les gravures qui s’y trouvent : « Dans les uns, c’est un luxe d’employés inutiles dont les appointemens absorbent des fonds considérables qui seraient bien plus avantageusement consacrés à l’achat des livres nécessaires pour tenir la bibliothèque au courant des publications nouvelles et intéressantes. Dans d’autres, c’est au contraire un encombrement de livres en désordre, dont personne ne peut profiter, parce qu’il manque de conservateurs pour les ranger, les classer, les cataloguer » (p. 173-174). Sont passées en revue la bibliothèque Mazarine (mal administrée), la bibliothèque de l’Institut (remarquablement bien administrée), l’Arsenal (trop isolée) et la Bibliothèque royale (où une prompte réforme est nécessaire). La nécessité de dresser un catalogue collectif est soulignée, de même que la mise en place de mesures pour éviter les vols, « plus communs qu’on ne pense chez les savans et les amateurs de livres » (p. 174).
1810 RCLN septembre 1837, p. 312. « Le Lithographe, journal des artistes et des imprimeurs, paraissant du 1er au 10 de chaque mois en un cahier de 32 à 40 pages, avec des dessins lithographiés, Paris, 1837, rue de la Tournelle, 10 fr. par an pour Paris, 12 fr. pour les départemens, 14 fr. pour l’étranger », non signé. – Compte rendu encourageant la poursuite de cette publication, la lithographie étant une technique permettant la reproduction rapide et à bas prix.
1811 RCLN janvier 1838, p. 1-5. « Études pratiques et littéraires sur la typographie, à l’usage des gens de lettres, des éditeurs, des libraires, des imprimeurs, des protes, des correcteurs, et de tous ceux qui se destinent à l’imprimerie, par G.-A. Crapelet, imprimeur, Paris, chez Armand Cluzel, 1837, tome 1er, in-8, 8 fr. », non signé. – Compte rendu élogieux, qui revient sur les thèmes récurrents de la RCLN : décadence de la librairie française, avidité des libraires et des imprimeurs, formation déficiente des correcteurs et des imprimeurs eux-mêmes : « Malheureusement, depuis le grand développement industriel de ces dernières années, l’imprimerie, entraînée dans le mouvement général, a changé tout-à-fait de direction et dans un sens peu favorable aux lettres ainsi qu’à son propre intérêt. La librairie étant devenue elle-même la proie des spéculateurs, l’imprimerie a bien été obligée de la suivre dans cette nouvelle voie. Faire vite est devenu beaucoup plus nécessaire que faire bien ; la promptitude a été préférée à la correction, et l’esprit de concurrence active a fait descendre les publications littéraires au rang de toute autre entreprise commerciale » (p. 3).
1812 RCLN janvier 1838, p. 11-12. « La fille de [sic] pauvre Jacques, par Edme Chauffer et Hippolyte Demolière, Paris, 1838, 4 vol. in-12, 10 fr. ; Les dames de la cour, par E.L. Guérin, Paris, 1838, 2 vol. in-8,15 fr. », non signé. – Compte rendu négatif des deux romans cités en rubrique : « Ces deux romans sont du nombre de ceux destinés à alimenter les cabinets de lecture dans les temps de pénurie ou de disette littéraire. Le premier surtout présente, dans sa composition et dans son style, un laisser-aller qui sent un peu la halle et le genre poissard ; il faut vraiment des lecteurs affamés pour avaler de semblables morceaux. Et comme pour ajouter encore à la difficulté de le lire, il est imprimé sous la forme la plus disgracieuse, avec de vilains caractères et sur de [sic] mauvais papier gris » (p. 11).
1813 RCLN janvier 1838, p. 12-14. « Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, parfumeur, chevalier de la Légion d’honneur, adjoint au maire du 2e arrondissement de la ville de Paris, par M. de Balzac, Paris, 1838, 2 vol. in-8, 15 fr. », non signé. – Compte rendu favorable, ridiculisant cependant la publicité entourant le lancement de l’ouvrage : « Voici bien deux ans que ce livre était annoncé, attendu avec impatience par les admirateurs de M. de Balzac, et si l’on en croit Le Figaro, les élémens eux-mêmes se sont conjurés pour en retarder la publication. Mais aujourd’hui les fanfaronnades du prospectus ne devraient plus en imposer à personne, car chacun sait qu’on emploie pour l’annonce littéraire les mêmes moyens que pour l’eau dentifrice, la bougie sébaclare ou le savon épilatoire. Nos éditeurs ont même laissé bien loin derrière eux les anciens marchands d’orviétan » (p. 12).
1814 RCLN février 1839, p. 46-48. « Gabrielle, par Mme Ancelot, Paris, 1839, 2 vol. in-8, 15 fr. ; […] Diane et Louise, par Frédéric Soulié, Paris, 1839, 2 vol. in-8, 15 fr. », non signé. – Compte rendu défavorable des romans cités en rubrique, se concluant par les mots : « Il est à craindre que la postérité, si elle s’occupe de notre époque et de ses étranges renommées littéraires, ne nous trouve bien prodigues de papier et avares de pensées. Nos écrivains semblent tous en effet prendre surtout à tâche de faire prospérer les papeteries du royaume. On fait aujourd’hui deux volumes in-8 de ce qui aurait à peine suffi jadis pour remplir un fort petit volume in-18, et l’on vend ainsi 15 fr. ce qui ne vaut en conscience que 1 fr. 50 cent. C’est l’apogée de la spéculation : la République des lettres peut marcher de pair avec la banque ! » (p. 48).
1815RCLN août 1839, p. 237-238. « Un grand homme de province à Paris, scènes de la vie de province, par H. de Balzac, Paris, 1839, 2 vol. in-8 ; Berthe la repentie, par le même, Paris, 1839, 1 vol. in-8, 22 fr. 50 c. […] », non signé. – Compte rendu plutôt favorable, relevant à quel point Balzac pouvait faire mouche, tout en se révélant parfois ingrat : « Dans cette revue satirique de la librairie parisienne, M. de Balzac s’est permis beaucoup de mauvaises plaisanteries et de personnalités choquantes qui, quoique voilées sous des pseudonymes, seront facilement comprises par quiconque connaît un peu les gens dont il veut parler. Il y a dans cette boutade non-seulement un oubli fâcheux des convenances, mais je dirai même une ingratitude très-grande. En effet, bien peu d’écrivains ont été choyés et payés par les libraires autant que M. de Balzac. Ses romans s’achètent au poids de l’or, et il en est plus d’un qu’on a payé deux fois. Sans doute la librairie parisienne mérite beaucoup de critiques ; spéculatrice effrontée, elle a changé le commerce des lettres en un trafic sans intelligence et trop souvent aussi sans moralité. Mais est-ce bien à M. de Balzac qu’il appartient de s’en plaindre, lui qui est un des auteurs auxquels cette décadence a profité le plus ? Au reste, il ne ménage pas plus les journalistes que la librairie, et en suivant son héros dans les divers bureaux de rédaction où il cherche à obtenir son admission, il passe en revue la presse périodique d’une manière fort piquante. Le public pourra y puiser de curieuses notions sur les procédés qui servent à la fabrication des journaux. M. de Balzac l’initie aux secrets du charlatanisme et lui donne ainsi le moyen de n’en plus être dupe. »
1816 RCLN octobre 1839, p. 310-313. « Le Capitaine Pamphile, par Alexandre Dumas, Paris, 1839, 2 vol. in-8, 15 fr. », non signé. – Compte rendu dévastateur, ridiculisant la piètre qualité de l’ouvrage et reprochant à Dumas et à ses éditeurs d’abuser de la confiance du public. La librairie française se porte mal parce qu’elle publie de mauvais livres, achetés trop cher sur la foi de la notoriété de l’auteur : « Du reste, une publication semblable jette beaucoup de jour sur la fâcheuse position dont se plaint la librairie française. Tous les emprunts du monde, toutes les mesures législatives ne sauraient empêcher la ruine des éditeurs qui se disputent à l’envi des manuscrits pareils, les paient trois fois plus que ne vaudrait le meilleur livre, et, les faisant imprimer sous la forme dispendieuse des ouvrages de bibliothèque, prétendent les vendre comme des romans du premier mérite. Dans tous les états il est bien reconnu comme indispensable que ceux qui en font leur profession sachent apprécier les qualités réelles des produits qu’ils fabriquent ou dont ils feront le commerce. Les libraires seuls semblent aujourd’hui se croire dispensés de cette règle générale. Dans un manuscrit ils ne voient que le nom de l’auteur et ne lisent que le titre. Or, je le demande, un marchand de drap qui dans l’achat de ses marchandises ne s’inquièterait que du nom des fabricans et n’examinerait seulement pas la qualité des échantillons qu’on lui soumet, aurait-il droit à la commisération, si après quelque temps ses magasins se remplissaient de rebuts dont nul acheteur ne voudrait ? Des secours pécuniaires, des entraves protectrices ne feraient que retarder sa ruine pour la rendre encore plus fâcheuse. Il en est absolument de même en librairie. Ce n’est pas l’argent, ce n’est pas la prohibition des produits étrangers qui referont la fortune des libraires parisiens. Ce qu’il faut pour relever la librairie, on doit le dire franchement, et je suis peut-être mieux placé que nul autre pour cela, c’est un peu plus de bon sens, d’instruction et de jugement, c’est, en un mot, cette haute et stricte probité qui doit présider à toutes les relations de la vie et qui fait que, si l’on se trompe quelquefois, du moins on ne se trompe jamais volontairement les uns les autres. Ces principes ne sont pas nouveaux : ils firent jadis l’honneur de la librairie, ils la placèrent au premier rang sur la limite qui sépare les professions intellectuelles des métiers, et c’est à leur fidèle observation que quelques maisons malheureusement trop peu nombreuses ont dû de pouvoir traverser les crises de ces dix dernières années sans rien perdre de leur ancienne renommée. Ce sont eux qui ont jusqu’à présent sauvé la librairie allemande, et, en s’entendant pour les remettre en vigueur, les libraires français pourront exercer la plus salutaire influence sur la littérature elle-même » (p. 312-313).
1817 RCLN novembre 1839, p. 337-343. « Babel, publication de la Société des gens de lettres, Paris, 1840, tome 1er, in-8, 9 fr., ou 2 vol. in-12, 6 fr. », non signé. – Compte rendu très peu flatteur, déplorant la piètre qualité de la publication : « Bon public, souviens-toi du Livre des Cent et un, et des Cent et une nouvelles, et du Salmigondi, et des cent et une autres entreprises du même genre annoncées avec le même fracas, comme des monumens dans lesquels la postérité devait retrouver les glorieux titres littéraires de notre époque. Que reste-t-il de tout ce papier noirci avec tant de luxe, que sont devenus tous ces volumes destinés aussi “à prendre place dans toutes les bibliothèques comme véritables spécimens de la littérature française au xixe siècle ?” – Demande-le au colporteur qui transporte sa balle dans les rebuts de la librairie, demande-le à l’épicier du coin. […] Ce nouveau recueil est en effet le digne pendant de ceux que je viens de nommer, et l’on peut, sans être sorcier ni risquer de se compromettre, lui prédire un destin semblable » (p. 338).
1818 RCLN novembre 1839, p. 364-366. « Histoire de Pierre Durand, par Octave Fournier, Paris, 1839, 2 vol. in-18, 6 fr. », non signé. – Compte rendu très sévère de l’ouvrage, déplorant au passage que nombre d’auteurs se soient tournés vers la littérature enfantine par opportunisme, plutôt que par goût véritable d’instruire et d’éduquer : « Depuis que la littérature est un métier, le talent consiste surtout à savoir se plier aux caprices de la mode et à saisir au vol les sujets dont le public veut bien s’occuper un instant. L’inspiration est aujourd’hui reléguée au fond d’une bourse où elle remue plus d’écus que d’idées. Au son de cette douce musique, voyez courir toutes les plumes ; il n’est pas un de nos grands faiseurs de phrases qui, à l’ouïe de ce plaisant murmure, ne trouve entre deux verres de punch ou de champagne le temps de se faire conteur moraliste pour le plus grand bien de nos enfans. Tous ces grands génies, qui sont, ainsi que vous ne l’ignorez sans doute pas, la gloire de la France, s’empressent à l’envi d’inscrire leurs noms en tête de maints recueils destinés à la jeunesse ; ils adorent l’enfance, ne vivent et ne pensent que pour leurs jeunes amis, ne respirent plus que vertu, candeur et tendresse toute paternelle » (p. 365).
1819 RCLN novembre 1839, p. 368. « Flore des dames, ou nouveau langage des fleurs, précédée d’un Cours élémentaire de botanique, par H. Hostein, Paris, chez Loss, rue Hautefeuille, 10 ; 1840, 1 vol. in-18, fig. coloriées, 5 fr. », non signé. – Compte rendu très élogieux de cette publication, où l’on trouve des morceaux littéraires, un exposé des principes élémentaires de la botanique et des instructions pour la culture des plantes et l’entretien des jardins. « Ce nouveau langage des fleurs est imprimé avec luxe et orné de gravures dont l’exécution est supérieure à ce que l’on trouve ordinairement dans les petits ouvrages de ce genre, surtout eu égard au prix modique fixé par les éditeurs. […] La Flore des dames sera donc accueillie avec faveur, et prendra sans doute rang parmi les publications du premier jour de l’an les mieux faites pour être offertes en présent aux jeunes filles. »
1820 RCLN décembre 1839, p. 400-401. « Traité de la culture des pommes de terre, par J.-J. May (des Vosges), à Paris, chez l’auteur, rue des Lombards, n° 33 ; 1839, in-8, 2 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu très favorable, soulignant la très grande utilité de l’ouvrage : « Si, comme on peut l’espérer, le Traité de M. May obtient du succès, nous lui conseillerons d’en publier une seconde édition, resserrée en un tout petit volume, impression compacte, qui puisse se vendre 50 ou 75 c. au plus, et pénétrer ainsi jusque dans les hameaux les plus chétifs. »
1821RCLN janvier 1840, p. 1-3. « L’École des journalistes, comédie en 5 actes, en vers, par Mme É. de Girardin, Paris, in-8, 5 fr. », non signé. – Compte rendu négatif, où l’on déplore que les personnages de la pièce « appartiennent tous à l’espèce la moins honorable » (p. 2). Il est souligné que la pièce ne fut jamais jouée suite à l’opposition de la Commission de la censure – les journalistes eux-mêmes y seraient peut-être pour quelque chose : « […] MM. les journalistes ne veulent pas être joués, et ils ont usé de toute leur influence pour empêcher qu’on transportât sur les planches la comédie qu’ils trouvent plus commode de représenter eux-mêmes à leur bénéfice sur la scène du monde, aux dépens de ce complaisant public qui ne se lasse pas de payer. Ils ont craint sans doute, qu’en ouvrant leurs coulisses à tout venant, l’auteur ne mît les rieurs de son côté et ne détruisît le charme sous l’empire duquel ils s’imaginent tenir encore les lecteurs qu’ils ont l’habitude de regarder comme une troupe de badauds, très-bonne à exploiter » (p. 1).
1822 RCLN janvier 1840, p. 9-10. « […] Confession générale, par Frédéric Soulié – La mort du cœur : Noël, par Ch. Calemard de la Fayette, Paris, 4 vol. in-8, 30 fr. […] », non signé. – Compte rendu relativement favorable du livre de Soulié, on lui trouve « de l’intérêt », et même « du charme » (p. 9). L’on dénonce cependant une ruse de librairie, qui oblige les acheteurs à se procurer l’ouvrage de Calemard en même temps que celui de Soulié : « Mais par un nouveau raffinement du charlatanisme parisien, les acheteurs tentés d’acquérir l’œuvre de M. Soulié pour la placer à côté de ses Mémoires du Diable, sont obligés de prendre et payer en même temps La mort du cœur, détestable drogue dont on ne saurait en vérité lire une seule page entière. Que dites-vous de cette curieuse spéculation de librairie ? Forcer la vente d’un mauvais bouquin en l’associant ainsi bon gré mal gré à l’ouvrage d’un auteur connu. C’est le chef-d’œuvre du genre, et le dernier degré, je crois, où puisse atteindre l’audace mercantile. Heureusement ici le remède se trouve dans le mal lui-même ; il y a dans cette façon d’agir une sorte de guet à pens [sic] insidieux dans lequel le public ne peut tomber deux fois. Les écrivains en vogue s’apercevront d’ailleurs bientôt du tort qu’une semblable manœuvre cause à leurs intérêts, et l’on peut être sûr qu’ils ne s’y prêteront pas non plus. Quant à la librairie, suivre une pareille voie serait vouloir absolument consommer sa propre ruine » (p. 10).
1823 RCLN février 1840, p. 37-38. « Aventures de John Davys, par Alexandre Dumas, Paris, 2 vol. in-8, 15 fr. », non signé. – Compte rendu favorable de l’ouvrage, dont on espère la suite très bientôt. Mais l’on reproche à l’éditeur le format du livre : « Je crois cependant devoir répéter ici ce que j’ai déjà dit bien souvent, c’est que les libraires parisiens comprennent bien mal leur propre intérêt en faisant quatre volumes à moitié blancs de ce qui, en conscience, pourrait n’en former qu’un seul convenablement rempli » (p. 38).
1824 RCLN mars 1840, p. 85-87. « Traité des droits d’auteurs [sic], par M. A.-Ch. Renouard, Paris, chez J. Renouard et Cie, 2 vol. in-8, 15 fr. », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant l’actualité de la question de la propriété intellectuelle à la lumière des discussions de la Chambre des pairs et celles de la Chambre des députés sur une loi protégeant le droit d’auteur. Il est rappelé que la propriété intellectuelle n’est pas menacée seulement par l’activité des imprimeurs et libraires étrangers, mais qu’elle l’est également par « la contrefaçon intérieure » : « La contrefaçon étrangère se trouve placée tout-à-fait en dehors des atteintes de la loi ; les mesures qu’on propose à cet égard se bornent à des restrictions, à des formalités qui n’auront d’autre résultat que d’entraver le commerce de la librairie. Évidemment le but ne peut être atteint que par des conventions internationales, et les libraires de Paris ont montré qu’ils comprennent fort bien quelle doit en être la base, en demandant que la France débute par donner l’exemple et interdise sur son territoire toute contrefaçon des ouvrages étrangers » (p. 87).
1825RCLN décembre 1840, p. 389-390. « Histoire d’Hérodote, traduite du grec par Larcher, Paris, chez Lefèvre, rue de l’Éperon, n° 6, 2 vol. in-12, ensemble de 950 pages, 7 fr. », non signé. – Compte rendu portant sur le travail de l’éditeur Lefèvre, que l’on estime être tout à fait exceptionnel : « Imprimée avec un beau caractère, bien lisible, sur un papier très-blanc, et dans un format commode, [cette édition] réunit à la fois les avantages de l’élégance et ceux de l’économie. C’est encore un de ces problèmes typographiques que M. Lefèvre résout d’une manière si ingénieuse dans le but de multiplier les chefs-d’œuvre littéraires, de les revêtir des formes les plus propres à faciliter leur vente, et de les populariser toujours davantage en les mettant par la modicité du prix à la portée de toutes les bourses. C’est noblement comprendre sa profession de libraire et se montrer le digne soutien d’un état dont tant d’autres ne font qu’un métier de charlatans et de dupes. La bonne littérature, on doit le reconnaître, a les plus grandes obligations à M. Lefèvre ; nul plus que lui n’a contribué à répandre ses précieuses productions. Tandis que la corruption du goût et la présomptueuse audace d’une nouvelle école semblaient menacer les lettres d’une décadence qui conduit tout droit à la barbarie, il a su lutter avec courage contre l’indifférence publique, et préparer une renaissance prochaine en faisant pénétrer dans toutes les classes de la société les ouvrages immortels de ces grands écrivains, qu’on s’imaginait pouvoir si facilement détrôner. Guidé dans ses spéculations bien plus par l’amour du beau et du vrai que par l’espoir du gain, il ne s’est point laissé rebuter par l’insuccès de quelques-unes de ses entreprises. Persuadé que la variété des formes était le meilleur moyen de réveiller l’attention, il s’est occupé sans cesse à réaliser toutes les combinaisons possibles dans l’intérêt des lettres, comme dans celui des lecteurs de tous les rangs et de toutes les fortunes. Il serait difficile d’énumérer les nombreuses collections qu’il a publiées, depuis ces éditions de luxe, destinées à faire l’ornement des plus belles bibliothèques, jusqu’aux in-douze compacts qui permettent à l’amateur le plus modeste d’acquérir un J.-J. Rousseau complet pour 28 francs. Il n’est presque pas un format commode ou nouveau dont la première idée ne soit due à son invention féconde, et ses éditions se distinguent en général soit par le bon choix des commentaires, soit par la correction typographique. Certainement si toute la librairie française se fût montrée animée de cet esprit vraiment littéraire, elle aurait traversé avec bien moins de peine les circonstances difficiles de ces dix dernières années, et la concurrence belge n’eût été pour elle qu’un stimulant plutôt utile que nuisible. Malheureusement les hommes éclairés et judicieux comme M. Lefèvre sont de rares exceptions dans son sein » (p. 389).
1826 RCLN mars 1842, p. 78-80. « De l’association douanière entre la France et la Belgique, par P.-A. de la Nourais, Paris, 1 vol. in-8, 6 fr. », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant à quel point les deux pays gagneraient à ouvrir leurs frontières, surtout considérant le succès de l’association des douanes allemandes. On rapporte que les discussions entre la France et la Belgique achoppèrent sur la question des tarifs et sur celle de l’indemnité demandée par les libraires belges – La Nourais repoussant « comme une absurdité » cette demande, que la RCLN considère pourtant avec sérieux : « Selon lui [La Nourais] cette industrie ne produit aucun bénéfice, quelques individus seuls seront lésés par son abolition, et les magasins auront le temps de se vider entre l’époque où l’association sera conclue et celle où son exécution commencera. […] Cependant si la contrefaçon ne produit pas de bénéfice, comment se fait-il qu’elle ait pris un si vaste développement ? Est-ce dans l’unique but de faire la guerre aux libraires français que l’on a consacré des millions à créer des imprimeries montées sur un pied tel qu’on peut réimprimer à Bruxelles en moins de huit jours les nouveautés qui arrivent de Paris ? Et d’un autre côté, si ces maisons sont en effet représentées par quelques individus, comptera-t-on pour rien les nombreux ouvriers qu’elles emploient ? D’ailleurs M. de la Nourais cherche en vain à atténuer le gain que retirerait la France de la destruction de cette terrible concurrence, les plaintes et les réclamations des libraires de Paris sont là pour répondre à ses assertions. Mais cette ignorance des véritables intérêts de la libraire ne nous étonne pas beaucoup, quand nous songeons à la loi ridicule votée l’année dernière, sans discussion, par la Chambre des députés, sur l’entrée des livres en France, loi contre laquelle la librairie n’a cessé dès lors de réclamer, et à l’exécution stricte de laquelle on a été forcé de renoncer dès le début » (p. 80).
1827 RCLN mars 1842, p. 87-88. « Le Moniteur de la librairie ancienne et moderne, de la typographie et des industries qui s’y rattachent, publié sous les auspices d’une Société de bibliophiles, d’imprimeurs et de libraires, et avec la collaboration de MM. Ch. Nodier, Pericaud, Leroux de Lincy, etc., Paris, chez Colomb de Batines, 15, quai Malaquais. – Il paraît le 1er et le 15 de chaque mois un numéro d’une feuille in-8. Prix de l’abonnement : 14 fr. pour Paris », non signé. – Compte rendu très favorable, soutenant que tous les efforts permettant de relever la librairie française sont nécessaires : « C’est avec plaisir que nous voyons paraître ce nouveau journal, car il nous semble tout à fait propre à favoriser les progrès de la bibliographie, à en répandre le goût et surtout à rendre un peu plus générales parmi les libraires des connaissances qui leur sont indispensables pour exercer leur métier avec intelligence et d’une manière utile aux lettres. […] Nous souhaitons vivement [le succès de la publication] car cela nous semble le meilleur moyen de faire sortir la librairie de l’état d’infériorité dans lequel l’ont fait tomber depuis longtemps les spéculateurs qui l’ont exploitée dans un tout autre intérêt que celui des lettres et de la science » (p. 88).
1828 RCLN juin 1842, p. 155-157. « Le chevalier d’Harmenthal, par Alexandre Dumas, Paris, 4 vol. in-8, 30 fr. », non signé. – Compte rendu défavorable, blâmant Dumas de toujours tromper ses lecteurs en leur donnant de minces intrigues, d’interminables dialogues, des personnages sans beaucoup d’intérêt. Ces ouvrages, beaucoup trop légers sur le plan littéraire, ne valent même pas leur poids de papier. Une mesure commerciale récente devrait mettre fin à ces abus des grandes marges et des dialogues tirés à la ligne : « Les libraires commissionnaires de Paris viennent de prendre une détermination qu’on ne peut qu’approuver. C’est de ne plus expédier de romans nouveaux à leurs correspondants, à moins qu’ils n’aient un certain nombre de feuilles au volume et un certain nombre de lignes à la page. On peut espérer ainsi de voir cesser l’abus du papier blanc, qui prenait chaque jour un peu plus d’extension. Le charlatanisme typographique devra se restreindre dans les limites déjà bien assez larges que cette résolution lui impose, mais il nous semble que cela ne suffit pas, car il reste toujours le charlatanisme littéraire qui n’est pas moins criant que l’autre. […] MM. les libraires comprendront sans doute que leur première mesure, pour être vraiment efficace, doit être suivie d’une seconde, qui sera de ne pas se laisser imposer par des réputations toutes faites, de regarder dans les livres autre chose que l’exécution typographique, et d’apprendre à estimer leur marchandise autrement qu’au poids ou à l’aune. Qu’ils s’habituent à lire et à juger. Cela ne les rendra pas infaillibles, assurément, mais leur goût se formera, et reprenant le rôle qu’ils n’auraient jamais dû quitter, ils pourront réussir à exercer une influence heureuse sur la marche de la littérature. Les écrivains aussi bien doués que M. Dumas n’auront pas à se plaindre de cette influence ; elle ne sera pour eux qu’un stimulant salutaire qui les empêchera de s’abandonner à la paresse, à l’insouciance dans laquelle leurs facultés risquent de se perdre, et les forcera de prendre un peu plus de soin de leur propre renommée » (p. 156-157).
1829 RCLN août 1842, p. 226-227. « Catalogue des livres, dessins et estampes de la bibliothèque de feu M. J.-B. Huzard, mis en ordre et rédigé par P. Leblanc, Paris, chez Mad. Ve Bouchard-Huzard, 7, rue de l’Éperon, 3 vol., in-8. », non signé. – Compte rendu très favorable, soulignant la richesse de la collection Huzard, savant qui introduisit le mouton mérinos en France. On recommande au gouvernement de ne pas laisser passer à la vente publique cette collection de plus de 16000 ouvrages.
1830 RCLN octobre 1842, p. 314-316. « Études politiques, par M. Émile de Girardin, Paris, chez Meiret et Fournier, 50, rue Neuve-des-Petits-Champs, 1 vol. in-8, 7 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu plutôt favorable, déplorant d’une part le caractère chimérique de certaines réformes proposées par Girardin, et soulignant d’autre part l’ingéniosité et la justesse de plusieurs jugements, notamment sur le journalisme et la liberté de presse : « Il veut rendre cette liberté plus grande, plus réelle, la débarrasser des entraves qui gênent encore son développement naturel. La diminution des droits de poste et l’abolition du timbre sont à ses yeux les meilleurs moyens d’ôter au journalisme son influence délétère. Alors les journaux se multiplieront, et leur action deviendra d’autant moins puissante qu’ils seront plus nombreux ; puis ils agrandiront leur format, et seront moins enclins à tronquer les discussions ou altérer les faits, quand ils auront la place nécessaire pour leur donner toute l’étendue convenable » (p. 316).
1831 RCLN décembre 1842, p. 363. « The Boy’s Own Book : A Compendium of all the sports and recreations of youth, by T.-L. Williams, Paris, 1 vol. in-8, orné d’un très-grand nombre de gravures sur bois, rel. », non signé. – Compte rendu favorable, notant au passage que la facture même de l’ouvrage révèle qu’il s’agit d’un livre anglais : « Quoique portant sur son titre [sic] le nom de Paris, ce livre est imprimé en Angleterre ; il est facile de le reconnaître à l’exécution typographique qui présente un caractère tout particulier, très-différent du genre français. Il est imprimé avec beaucoup de soins, de manière à renfermer le plus de matière possible, et les petites figures semées le long du texte sont d’une grande finesse. »
1832 RCLN janvier 1843, p. i-xii. « Introduction », non signé (mais de Joël Cherbuliez). – Alors que la RCLN entreprend sa dixième année d’existence, Cherbuliez rappelle le scepticisme qui accueillit ses premiers efforts et les reproches encourus : « Et puis dans notre siècle de spéculation et de progrès, est-ce à un libraire qu’il convient de juger les livres, de vouloir substituer l’examen consciencieux à la réclame complaisante et aux annonces mensongères ? C’est une œuvre présomptueuse dans laquelle vous perdrez votre temps et vos peines. D’ailleurs, qui voudra croire à votre impartialité ? Sous le masque du critique on prétendra toujours voir percer l’intérêt du libraire » (p. ii).
1833 RCLN janvier 1843, p. 1-2. « La vie d’artiste, par André Delrieux, Paris, 2 vol. in-8, 15 fr. ; Senneval, par le baron Henry, Paris, 2 vol. in-8, 15 fr. », non signé. – Compte rendu très défavorable des deux romans cités en rubrique. L’auteur du compte rendu n’hésite pas à révéler pourquoi il se permet de juger aussi sévèrement ces ouvrages : « Les romans paraissent affectionner tout particulièrement la saison froide. Ils arrivent lorsque les hirondelles sont parties, et abondent durant tout l’hiver, se succédant avec une rapidité telle que le pauvre critique qui veut les suivre succombe à la tâche, et finit par avoir la tête si bien remplie d’aventures, d’intrigues, de descriptions et d’incidents, qu’il ne sait plus comment faire pour se reconnaître au milieu de ce chaos. À peine ai-je eu le temps d’oublier ceux de l’année dernière, que voici déjà ma table couverte de volumes roses et jaunes, qui viennent solliciter mon examen. Aujourd’hui, MM. les auteurs fabriquent des romans comme on fait des articles de journaux, et ils n’en prétendent pas moins à être lus et jugés comme si leurs œuvres en valaient la peine. Ils se formalisent même lorsqu’on les traite avec sévérité, lorsqu’on ne proclame pas chefs-d’œuvre leurs productions éphémères. Il est pourtant assez naturel que le critique soit enclin à leur faire payer l’ennui que lui cause la nécessité de dévorer tant de pages indigestes, d’avaler tant de phrases vides, de surcharger sa mémoire de tant de conceptions extravagantes ou plates. Dans l’impossibilité de les analyser tous, il est obligé de formuler la plupart de ses jugements en termes concis, et par cela même plus tranchants et plus forts qu’il ne le ferait si la littérature romancière voulait bien rentrer dans de sages limites et reprendre une marche plus mesurée. Beaucoup de gens, il est vrai, se contentent de lire les titres, puis sur cette seule inspection, brodent d’admirables réclames qui sont fort du goût des éditeurs. C’est plus commode et moins fatigant. Mais, je l’avoue, mon imagination n’est pas assez féconde pour un semblable travail, et j’en suis encore à me faire un devoir de ne parler que de ce que je connais. Je préfère même risquer de froisser parfois quelques amours-propres irritables, plutôt que de changer ma Revue critique en un journal d’annonces complaisantes. »
1834 RCLN février 1843, p. 29-33. « La marquise invisible, par Jules Lecomte, Paris, 2 vol. in-8, 15 fr. ; Heva, par Méry, Paris, in-8, 7 fr. 50 c. ; Les brodeuses de la reine, par E. Alby, Paris, 2 vol. in-8, 15 fr. ; Anglais et Chinois, par Méry, Paris, in-8, 7 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu très défavorable des romans cités en rubrique : « La médiocrité de tous ces romans est telle qu’on dirait en vérité que les éditeurs n’ont eu d’autre but en les publiant que de préparer de la maculature pour les épiciers. À coup sûr, une bonne partie de l’édition n’aura pas d’autre sort » (p. 29).
1835 RCLN mars 1843, p. 65. « Bulletin du Bibliophile, publié par Techener, sous la direction de MM. Ch. Nodier et Paulin, Paris, 6e série. Il paraît un numéro chaque mois ; prix, 12 fr. par an, Paris, chez Techener, 12, place de la colonnade du Louvre », non signé. – Compte rendu très favorable, annonçant les rubriques nouvelles du Bulletin (notices sur les reliures, les ventes publiques, etc.) : « Ces améliorations augmenteront sans doute le nombre des abonnés et lui assureront un succès plus étendu. Pour nous, il nous semble qu’un semblable recueil est indispensable, en particulier, à tout libraire qui veut acquérir la connaissance des livres et faire son métier en homme intelligent et instruit. Nous savons gré à M. Techener des efforts qu’il fait pour donner à son Bulletin une utilité plus générale, car nous sommes persuadés que des publications de ce genre sont le meilleur moyen de relever la librairie de l’état d’abaissement dans lequel elle est tombée, et de lui rendre quelque peu de son ancien lustre. »
1836 RCLN mars 1843, p. 69-71. « Bibliothèque de M. le baron Silvestre de Sacy, 1re livraison. Imprimés : philosophie, théologie, sciences naturelles ; manuscrits, Paris, de l’Imprimerie royale, un gros vol. in-8 », non signé. – Compte rendu élogieux du catalogue établi par Merlin. La qualité du travail accompli rend justice à la richesse de la bibliothèque du grand orientaliste : « Un pareil catalogue est une œuvre bibliographique qui survivra certainement à la vente pour laquelle il a été dressé » (p. 71).
1837 RCLN juin 1843, p. 168-169. « La typocratiade, poème par Ch. Rey, de l’Académie royale du Gard ; Nismes, chez Bianquis-Gignoux ; Paris, chez LeDoyen, 31 galerie d’Orléans, in-8 », non signé. – Compte rendu relativement favorable de cet ouvrage sur le pouvoir de la presse et des journalistes ; l’on reproche cependant à l’auteur de ne pas connaître suffisamment la capitale et de manquer du talent nécessaire pour moquer avec finesse les travers de la presse : « Par la Typocratiade, l’auteur entend exprimer l’empire quelque peu despotique exercé par la presse parisienne sur le domaine littéraire. C’est un provincial qui se regimbe contre la centralisation, et certes il n’a pas tort. Les hauts seigneurs du journalisme auraient grand besoin qu’on osât plus souvent secouer leur joug et signaler leurs ridicules. […] Quand on s’attaque à forte partie, comme le fait l’auteur, il faut que ce soit avec une supériorité marquée, autrement on risque de fournir des armes à ses adversaires. Si la Typocratiade tombe entre les mains de quelque feuilletoniste parisien n’ayant rien de mieux à faire, il pourra bien être tenté d’égayer ses lecteurs aux dépens de l’académicien du Gard, et en vérité cela ne lui sera pas difficile. »
1838 RCLN juillet 1843, p. 217-218. « L’Illustration, recueil universel orné de gravures sur tous les sujets actuels, Paris, 1 feuille grand in-4 par semaine, prix, 32 fr. par an. Chaque numéro séparément, 75 c. », non signé. – Compte rendu très favorable, soulignant notamment l’abondance des gravures : « Si vous voulez avoir un journal qui vous instruise et vous amuse, qui vous tienne au courant des nouvelles sans vous fatiguer de ces ennuyeuses discussions politiques dont la presse quotidienne remplit ses colonnes, qui puisse figurer sur la table de votre salon sans offenser ni scandaliser personne, souscrivez à L’Illustration. C’est un recueil fort intéressant, je vous assure ; fait avec tact, avec esprit, dont la lecture a beaucoup de charme, et qui présente une variété pleine d’attrait. Il ne se contente pas de vous raconter les événements du jour, il vous y fait en quelque sorte assister en appelant la gravure à son aide. De nombreux dessins viennent donner de la vie à ses descriptions, reproduisent les scènes du jour, les fêtes de la cour et de la ville, les traits des personnages marquants, les monuments publics, les merveilles de l’industrie, les modes nouvelles, enfin tout ce qui peut exciter l’attention publique et piquer la curiosité du lecteur. C’est une galerie universelle où le monde entier est mis à contribution pour charmer vos loisirs. »
1839 RCLN novembre 1843, p. 331-332. « The Foreign and Colonial Quarterly Review, n° IV, October 1843, London, Wittaker and Co.; Paris, chez Stassin et Xavier, 1 vol. in-8, 6 shillings », non signé. – Compte rendu très favorable de la revue citée en rubrique, dont la rédaction « se distingue par des vues larges, élevées, un goût pur et des connaissances positives » (p. 331). Cette nouvelle revue prend sa place auprès de la Edinburgh Review et de la Quarterly Review : « L’Angleterre est le pays des revues. Nulle part on entend si bien l’art de rendre compte des livres, et de tenir les lecteurs au courant des publications nouvelles, en leur offrant un résumé périodique dans lequel ils peuvent suivre à la fois le mouvement des idées et la marche du développement littéraire. »
1840 RCLN novembre 1843, p. 334-338. « Voyages en zig-zag, ou Excursions d’un pensionnat en vacances, par Rod. Topffer, illustré d’après les dessins de l’auteur, avec 12 vues d’après Calame, Paris, 1 vol. gr. in-8, fig., 15 fr. […] », non signé. – Compte rendu très favorable, soulignant la rare harmonie entre le texte et les illustrations : « La fin de l’année s’approche, et de toutes parts la littérature illustrée se hâte de terminer ses publications afin qu’elles soient prêtes pour les étrennes. Déjà l’on voit briller les couvertures élégantes enrichies d’or et de couleurs diverses. Au milieu des nombreux volumes qui se disputent ainsi l’empressement des acheteurs, un choix est difficile à faire, et il nous a paru qu’il pouvait être utile d’offrir quelques directions à cet égard. Depuis que l’illustration a envahi la librairie, trop souvent le texte sacrifié aux gravures semble être devenu la partie tout à fait secondaire ; on s’inquiète beaucoup plus du nom de l’artiste que de celui de l’écrivain, et malheureusement on a quelquefois raison, car, par exemple, le spirituel crayon de Grandville a bien rarement trouvé une plume digne de l’interpréter. Pour atteindre la perfection du genre, il faudrait que la même main tînt la plume et le crayon, que l’artiste et l’écrivain fussent réunis en une seule et même personne. On comprend qu’alors il y aurait harmonie complète entre le texte et les gravures et que l’illustration remplirait vraiment son but. C’est cet accord si rare et si difficile à rencontrer qui fait le mérite des Voyages en zig-zag. […] On ne saurait imaginer une alliance plus heureuse pour remplir les conditions de la littérature illustrée » (p. 334).
1841RCLN mars 1844, p. 80-81. « Chefs-d’œuvre des écrivains du jour : histoire, roman, poésie, Paris, chez L. Labbé, 51, rue Saint-André-des-Arts, 2 vol. in-32, 2 francs », non signé. – Compte rendu mi-figue mi-raisin, déplorant que l’on pare du nom de « chefs-d’œuvre » des ouvrages d’esprit mais sans génie. Cependant l’on souligne que le format et le prix de l’ouvrage correspondent à son contenu : « Du reste nous ne pouvons qu’approuver la forme modeste de cette publication, qui sous ce rapport nous paraît bien proportionnée à son importance, et beaucoup plus judicieuse que ces lourds et chers in-8, dans lesquels on reproduit à grands frais des feuilletons de journaux dont la contrefaçon belge s’est emparée avant même que le libraire parisien ait mis son édition en vente » (p. 81).
1842 RCLN juin 1844, p. 190-192. « L’Illustration, recueil universel orné de gravures sur tous les sujets actuels, Paris, chez Dubochet, 69, rue de Richelieu ; il paraît un numéro tous les samedis, prix 30 fr. par an pour Paris, et 52 fr. par an pour les départements », non signé. – Compte rendu soulignant la première année d’existence de L’Illustration. On souligne le caractère « tout à fait récréatif » (p. 190) de la publication, et si l’on en déplore la faiblesse littéraire, on en admire l’exécution technique : « Plus d’un honorable personnage aurait le droit de se plaindre de la manière peu flatteuse dont on l’a contrefait en défigurant ses traits. Mais il faut tenir compte de la rapidité avec laquelle doivent être exécutées ces vignettes. Quand on connaît toutes les difficultés de la gravure sur bois et la lenteur des procédés ordinaires, on demeure vraiment confondu en voyant qu’on ait pu si bien réussir à la soumettre aux exigences de la presse périodique » (p. 191).
1843 RCLN juin 1844, p. 192-193. « Fables morales et religieuses, par Mme Adèle Caldélar, dessins par Eustache Lorsay, Paris, au Comptoir des imprimeurs-unis, 15, quai Malaquais, 1 vol. grand in-8, fig., 10 fr. », non signé. – Compte rendu tiède, félicitant l’auteur (une ancienne inspectrice des écoles primaires) de son initiative moralisatrice, mais déplorant la piètre qualité de l’écriture. À propos du format, il est noté : « Mais si [l’auteur] veut être réellement utile à la jeunesse, il faut aussi qu’elle renonce au luxe typographique avec lequel est imprimé son recueil. C’est un très-beau volume illustré, destiné plutôt à figurer sur une table de salon qu’à pénétrer dans les écoles. Il est orné de vignettes sur bois gravées avec soin, quoique le dessin en général laisse beaucoup à désirer » (p. 193).
1844 RCLN juin 1846, p. 188-189. « Dictionnaire mythologique universel, ou biographie mythique des dieux et des personnages fabuleux de la Grèce, de l’Italie, de l’Égypte, de l’Inde, de la Chine, de la Scandinavie, de l’Amérique, etc., etc., trad. de l’allemand du Dr. E. Jacobi, par Th. Bernard, Paris, 1 vol. in-12, 4 francs », non signé. – Compte rendu favorable : « Ce petit volume, d’un format commode, rédigé avec élégance et clarté, substantiel quoique concis, et remarquable par son exécution typographique, remplacera d’une manière très-avantageuse tous les anciens dictionnaires de la fable. MM. Firmin Didot nous semblent avoir heureusement résolu le problème des bons livres à bon marché. Puisse leur exemple trouver des imitateurs dans la librairie française, et mettre enfin un terme à ce charlatanisme effronté qui étouffe la littérature sous le poids du papier blanc » (p. 189).
1845 RCLN juillet 1846, p. 211-213. « Le dix-huitième siècle en Angleterre, par Philarète Chasles, Paris, 2 vol. in-12, 7 fr. », non signé. – Compte rendu relativement favorable, soulignant les vues nouvelles proposées par l’auteur, de même que son impartialité à l’endroit de l’Angleterre. On reproche cependant à l’ouvrage de manquer d’unité, ce qui s’explique par le fait que le livre est un recueil d’articles parus dans des revues. Le livre et le « recueil périodique » ont des visées différentes : « Quelques-uns des essais que M. Chasles a réunis sous ce titre ont été lus avec plaisir dans les recueils périodiques. Mais nous doutons que leur reproduction sous forme de livre obtienne un succès aussi favorable. En effet, si l’on est en général indulgent pour des articles de Revue, dans lesquels on ne s’attend à trouver ni un travail parfaitement complet, ni des études bien approfondies, il n’en saurait être de même lorsqu’il s’agit d’un ouvrage qui aspire à prendre place dans les bibliothèques et qui permet de supposer que l’auteur a pu prendre tout le temps nécessaire pour élaborer convenablement son œuvre. Nous ne comprenons pas, en vérité, comment les écrivains, de nos jours, ne sentent point cette différence si facile à saisir. La littérature périodique est de sa nature éminemment éphémère ; une grande partie de son mérite gît dans son actualité ; on lui demande d’amuser plutôt que d’instruire, on exige d’elle moins de savoir que d’esprit, moins de profondeur dans la pensée que de charme dans la forme. Mais un livre proprement dit a de toutes autres exigences ; il doit être écrit avec plus de soin, bien coordonné dans toutes ses parties, présenter un ensemble harmonieux, et, s’il y a de l’érudition, montrer qu’elle repose sur des recherches sérieuses » (p. 211-212).
1846 RCLN août 1846, p. 254-256. « Les auteurs polygraphes, supposés, déguisés, plagiaires, et les éditeurs infidèles de la littérature française pendant les quatre derniers siècles ; ensemble les industriels littéraires et les lettrés qui se sont anoblis à notre époque, par J.-M. Quérard, Paris, chez l’éditeur, 60-62, rue Mazarine, 1 gros vol. in-8 qui paraît en huit livraisons, chacune de 5 feuilles, prix, 16 fr. ; Dictionnaire des ouvrages polyonymes et anonymes de la littérature française, 1700-1845, par le même, Paris, 1 gros vol. in-8, paraissant en huit livraisons, prix, 16 fr. », non signé. – Compte rendu favorable ; même si l’on reproche à l’auteur de verser parfois du côté de la critique (plutôt que de s’en tenir à « l’exactitude impassible » du bibliographe), on souligne l’importance de l’ouvrage pour les libraires : « La bibliographie est malheureusement trop négligée en France. On semble la dédaigner comme ne pouvant servir qu’aux faiseurs de catalogues, et ceux-ci, le plus souvent, ne s’en soucient guère. Aujourd’hui la plupart des libraires eux-mêmes sont à cet égard d’une ignorance complète, et la science des livres paraît être la dernière des conditions nécessaires pour l’exercice de leur métier. Cet état de choses est déplorable ; on ne saurait nier qu’il n’ait eu quelque influence sur le dépérissement des lettres. Dès que le libraire consent à n’être plus qu’un spéculateur inintelligent qui renonce à juger sa marchandise autrement que sur son titre et sur le nom de l’auteur, l’homme de lettres, de son côté, se fait bientôt fabricant de livres à tant la page et se laisse aisément séduire par les succès lucratifs d’un charlatanisme sans pudeur. Aussi l’on peut bien dire que l’un des moyens de relever la littérature serait d’arracher la librairie à l’industrialisme qui s’en est emparé, de la ramener dans une voie plus intellectuelle, de lui rendre autant que possible le lustre qu’elle jetait jadis. Il faut donc applaudir aux efforts des hommes qui, comme M. Quérard, cherchent à propager la connaissance des livres, en remettant en honneur la science bibliographique, car c’est par là qu’on forcera les libraires à s’instruire et à quitter leurs allures de marchands pour reprendre celles qui conviennent à la nature mixte d’une profession si intimement liée aux travaux de l’esprit » (p. 254).
1847 RCLN mars 1847, p. 87-88. « Bibliothèque du touriste. Le Rhin, son cours, ses bords, légendes, mœurs, traditions, etc. par André Delrieu, Paris, chez Desessart, 8, rue des Beaux-Arts, 1 vol. in-8, fig., 3 fr 50 c. », non signé. – Compte rendu élogieux, soulignant la qualité de l’ouvrage, utile aux voyageurs, et de bonne lecture pour « celui qui ne voyage qu’en imagination » : « Remplacer les itinéraires et les guides du voyageur, la plupart si secs et si ennuyeux, produits du charlatanisme ou de la spéculation ignorante, par une série de petits livres bien faits, rédigés avec soin, offrant tous les renseignements utiles sous la forme plus agréable d’une narration suivie, et unissant la modicité du prix à l’élégance de l’exécution : c’est certainement une heureuse idée, à laquelle on peut prédire le succès, pourvu que les auteurs sachent lutter avec persévérance contre les obstacles et ne pas se laisser détourner du but par le désir de faire vite plutôt que bien. Dans cette branche, en effet, plus que dans toute autre, la concurrence est active, et si le premier volume de la Bibliothèque du Touriste trouve un accueil favorable, aussitôt les faiseurs se mettront à l’œuvre ; mais la supériorité restera finalement à celui qui aura su donner à son travail le véritable cachet de l’observation exacte et de l’étude consciencieuse » (p. 87).
1848 RCLN avril 1847, p. 119-120. « Recherches historiques, généalogiques et bibliographiques sur les Elzévier, par A. de Reume, Bruxelles, 1 vol. in-8, 4 fr. », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant l’importance de la maison des Elzévier, la beauté des ouvrages issus de leurs presses et le désir des collectionneurs d’être en mesure de les reconnaître : « […] la famille des Elzévier fut très-nombreuse et trouva des rivaux qui s’efforcèrent d’imiter ses produits, et les collectionneurs sont souvent trompés par cette apparence qui leur fait donner à des ouvrages absolument sans valeur le prix idéal des livres les plus magnifiques. Aussi n’est-il pas surprenant qu’on attache quelque importance à bien déterminer quelles sont les œuvres réellement sorties des presses elzéviriennes. C’est dans ce but que M. Reume a recueilli tous les documents authentiques qui peuvent établir l’origine et la filiation de ces illustres imprimeurs, de manière à jeter du jour sur les dates et les lieux où ils exercèrent leur industrie, ainsi que sur les productions qui leur appartiennent » (p. 120).
1849 RCLN mai 1847, p. 159-160. « Catalogue de la Bibliothèque de M. L*** (Libri), Belles-Lettres, Paris, Silvestre, 1847, 1 vol. in-8 », non signé. – Compte rendu énumérant quelques-uns des plus beaux ouvrages contenus dans le catalogue ; la vente est attendue avec impatience : « Depuis bien des mois, tout ce que l’Europe renferme de bibliophiles attendait impatiemment ce catalogue, et maintenant nous allons les voir s’abattre sur cette riche collection et se la disputer avec acharnement. On peut s’attendre en effet à des enchères formidables, qu’excuseront sans nul doute, aux yeux de tous les amis des lettres, la beauté et la rareté des exemplaires qui vont être offerts. Nous ne croyions pas en effet qu’il fût possible à un Français de réunir une collection aussi splendide, et les membres eux-mêmes du fameux club de Roxburghe doivent s’avouer égalés, s’ils ne sont pas vaincus » (p. 159).
1850 RCLN juillet 1847, p. 230-234. « Catalogue des livres composant la bibliothèque poétique de M. Viollet-Le Duc, Paris, Hachette, 1843 ; Supplément, Paris, Flot, 1847, 2 vol. in-8 », non signé. – Compte rendu favorable, relevant l’importance de la collection pour l’histoire de la littérature française avant le xviie siècle. On reproche cependant à Viollet-le-Duc de déconsidérer quelque peu les poètes protestants ; l’on souligne les nombreuses fautes typographiques contenues dans le Supplément.
1851 RCLN septembre 1847, p. 292-293. « Histoire de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, par Alfred de Bougy, suivie d’une monographie bibliographique, ou catalogue des ouvrages manuscrits et imprimés relatifs à Sainte-Geneviève, à son église, à son abbaye, etc., par P. Pinçon, Paris, 1 vol. in-8, 8 fr. », non signé. – Compte rendu élogieux, soulignant l’importance de cette institution et le soin avec lequel l’ouvrage fut exécuté.
1852 RCLN janvier 1848, p. xviii. « Avis aux souscripteurs », non signé. – « La Revue critique, en s’associant avec La Bibliothèque universelle de Genève, acquiert des collaborateurs plus nombreux et par conséquent une rédaction plus variée et plus complète. Fidèle à l’esprit qui l’a dirigée jusqu’à présent, elle continuera de juger avec la plus entière indépendance les publications nouvelles, et s’efforcera d’étendre davantage son cadre en y faisant entrer autant que possible les littératures étrangères, de manière à offrir à ses lecteurs un intérêt soutenu. La Revue critique paraîtra toujours comme par le passé, du 20 au 25 de chaque mois, en cahiers de deux à trois feuilles d’impression. »
1853 RCLN juillet 1848, p. 217-218. « A Statistical View of the Principal Libraries of Europe and America, by E. Edwards, London, 1848 », non signé. – Compte rendu favorable, relayant de nombreuses statistiques, et rappelant notamment que la bibliothèque « la plus considérable de l’Europe » demeure la Bibliothèque nationale, à Paris, avec 900000 volumes.
1854 RCLN juillet 1848, p. 219-223. « Réponse de M. Libri au rapport de M. Boucly, Paris, 1848, 1 vol. in-8 de 115 pages », non signé. – Compte rendu où La Revue critique affirme n’avoir plus aucun doute sur l’innocence de Libri. Le procureur du roi, Boucly, avait envoyé un rapport au ministre Guizot, quelques jours avant la révolution de février 1848. Ce rapport, accusant Libri d’avoir spolié nombre de bibliothèques françaises, fut trouvé dans les papiers du ministre et publié dans Le Moniteur (19 mars 1848). Dans l’ouvrage cité en rubrique, Libri se défend d’avoir rien volé. Pour La Revue critique, les preuves avancées par Libri sont convaincantes.
1855 RCLN octobre 1848, p. 343-344. « Annonces. – Praktishes Handbuch für Kupferstichsammler – Manuel pratique pour les collectionneurs de gravures, ou Dictionnaire des meilleurs graveurs, par Joseph Haller, Leipsick, 1848 », non signé. – « C’est la seconde édition d’un manuel nécessaire à tous ceux qui font collection de gravures. Il contient, outre les noms des graveurs et des lithographes, les principales dates de leur vie, l’indication des feuilles les plus recherchées, des différents tirages, de la mesure, des prix originaux, des prix actuels et ceux auxquels elles se sont vendues dans les principaux encans de l’Europe. »
1856 RCLN juillet 1849, p. 209-215. « Lettre à M. de Falloux, contenant le récit d’une odieuse persécution et le jugement porté sur cette persécution par les hommes les plus compétents et les plus considérables de l’Europe, suivie d’un grand nombre de documents relatifs aux spoliations qui ont eu lieu à différentes époques dans les bibliothèques et les archives de la France, par G. Libri, membre de l’Institut, Paris, 1849, 1 vol. in-8 ; – Lettre à M. Libri au sujet de quelques passages de sa lettre à M. de Falloux, relatifs à la Bibliothèque Nationale, par J. Naudet, membre de l’Institut, administrateur de la Bibl. Nat., Paris, 1849, in-8 », signé J.A. – Compte rendu des deux publications, où J.A. manifeste son désir de croire Libri innocent. Il reproche cependant à Libri d’avoir si ouvertement (par le livre cité en rubrique) laissé voir son irritation et sa colère, qui réduisent la portée des arguments militant en faveur de son innocence. De plus, certains éléments de sa défense sont mal fondés et les preuves qu’il avance sont mal étayées. Ses attaques contre le British Museum (qu’il accuse de vol) et contre Naudet – qui se défend dans le deuxième livre cité en rubrique – lui nuiront auprès du public. J.A. recommande donc à Libri de « garder le silence jusqu’au dépôt du rapport des experts » (p. 214).
1857 RCLN septembre 1849,p. 276-278. « Lettre à M. Paul Lacroix (Bibliophile Jacob), contenant un curieux épisode de l’histoire des bibliothèques publiques, avec quelques faits nouveaux relatifs à M. Libri et à l’odieuse persécution dont il est l’objet, par Achille Jubinal, Paris, 1849 (14 pages). – Lettre au Bibliophile Jacob au sujet de l’étrange accusation intentée contre M. Libri, contenant des recherches sur les livres à la reliure de Grolier, sur les volumes Elzéviriens non rognés, et sur quelques particularités bibliographiques, par Gustave Brunet, Paris, 1849, in-8 (32 pages) », signé J.A. – Compte rendu relatant les arguments avancés en faveur de Libri dans les deux brochures citées en rubrique. J.A. voudrait que l’on se contentât de s’en tenir aux faits : « Des commissaires experts ont reçu un mandat de la justice. Ce mandat, ils l’exécutent ou l’ont exécuté, nous ne savons. Ils ont eu à leur disposition la bibliothèque et les collections de M. Libri. Ont-ils oui ou non trouvé dans cette bibliothèque ou dans ces collections des livres ou des pièces dont l’existence fût constatée dans un établissement public en France avant l’arrivée de M. Libri (1832) ? Ces livres et ces pièces portent-ils des estampilles authentiques ? Est-on bien assuré que ce ne soient pas des exemplaires ou des doublets sortis légalement de l’établissement qui les renfermait ? Voilà, ce nous semble, le cercle dans lequel doivent se circonscrire et les recherches des experts et la défense de M. Libri et de ses amis » (p. 278).
1858 RCLN novembre 1849, p. 343-345. « Lettres à M. Hatton, juge d’instruction, au sujet de l’incroyable accusation intentée contre M. Libri, par P. Lacroix, Paris, 1849, in-8 (64 pages), 2 fr. », signé J.A. – Compte rendu sans ménagement, déplorant même la publication de l’ouvrage cité en rubrique, l’estimant plus nuisible qu’utile à la cause de Libri : « […] nous qui suivons tous les détails de ce procès avec la plus scrupuleuse impartialité, nous n’avons trouvé dans ces Lettres aucun fait nouveau qui portât quelque lumière dans ces épaisses ténèbres » (p. 344).
1859 RCLN novembre 1849, p. 350-352. « Le mendiant noir, par Paul Féval, Paris, 3 vol. in-8, 22 fr. 50 », non signé. – Compte rendu très sévère à l’endroit de l’auteur, du roman et de l’éditeur : « La plume de M. Féval paraît surtout dominée par les exigences matérielles du feuilleton ; l’alinéa joue un grand rôle dans ses phrases coupées de manière à remplir le plus de lignes avec le moins de matière possible ; l’action marche par secousse, les incidents forment de petits épisodes détachés, l’intérêt est mesuré en doses régulières, en un mot tout est combiné pour faire désirer la suite au numéro prochain. [...] Tout cela est délayé dans trois volumes, qui ne renferment, il est vrai, que la valeur d’environ 150 à 200 pages bien remplies, le reste est du papier blanc » (p. 351-352).
1860 RCLN janvier 1850, p. 7. « Fables, anecdotes et contes, par Ch. Desains, illustrés par Baldus, Brascassat, Chazal, Couder, Pradier, H. Vernet, etc., Paris, 1850, 1 vol. gr. in-8, fig. », non signé. – Compte rendu relativement favorable, soulignant la qualité des illustrations de l’ouvrage : « Imprimé avec beaucoup de luxe, enrichi de charmantes vignettes, ce volume mérite d’être rangé parmi les plus belles publications de la presse française. D’habiles artistes sont venus en aide à M. Desains pour orner ses fables et contribuer à les faire bien accueillir du public. C’est un moyen de succès très-légitime, et dont assurément personne ne se plaindra, car des illustrations de bons maîtres ont toujours leur prix, quelle que soit la valeur du texte qui les accompagne. »
1861 RCLN janvier 1850, p. 32. « Édition miniature des Fables de J. de La Fontaine, Paris, Fonderie typographique, 17, rue des Marais-Saint-Germain, 1850, un vol. in-128, 16 francs », non signé. – Texte publicitaire : « Ce petit chef-d’œuvre typographique, qui a été admiré à la dernière exposition des produits de l’industrie française, renferme toutes les fables de La Fontaine dans une seule feuille de papier (256 pages). Il est exécuté en caractères corps Diamant, qui sortent de la fonderie de MM. Laurent et Deberny, et ne laissent rien à désirer sous le rapport soit de la netteté, soit de l’élégance. L’impression fait le plus grand honneur aux presses de MM. Plon frères. C’est un spécimen fort remarquable du degré de perfection auquel est parvenu l’art typographique en France, car des lettres aussi petites n’ont pu être gravées qu’avec l’aide de la loupe, et il a fallu chez le compositeur une attention bien minutieuse, enfin le tirage a nécessité des soins tout particuliers. En voyant le résultat de ces efforts réunis, on reconnaît que les bonnes traditions ne se perdent pas, et que les Didot et les Crapelet ont des successeurs qui sauront empêcher la décadence de l’imprimerie. Sans doute ce volume microscopique est plutôt un objet de curiosité qu’une œuvre utile en elle-même, mais le succès obtenu dans une entreprise qui offrait tant de difficultés, est la meilleure garantie de l’excellente exécution des travaux ordinaires, ainsi que du goût qui préside à la fonte des types plus généralement usités. »
1862 RCLN août 1850, p. 230-233. « Recherches historiques et bibliographiques sur les journaux et les écrits périodiques liégeois, par Ulysse Capitaine, Liège, 1850, 1 vol. in-12, 3 fr. 50 », non signé. – Compte rendu très favorable, non seulement à l’endroit de la qualité de l’ouvrage, mais également pour son sujet même. On reconnaît la puissance et l’influence de la presse périodique : « La périodicité, qui permet à l’écrivain de se mettre en communication habituelle avec ses lecteurs, de les tenir sans cesse en haleine, et de leur exposer ses opinions sous maintes formes diverses, en combattant les objections à mesure qu’elles se présentent, constitue une sorte d’enseignement d’autant plus efficace qu’il va chercher les élèves partout, et se mêlant aux questions du jour, en reçoit un cachet d’actualité bien propre à exciter et à soutenir l’intérêt » (p. 231).
1863 RCLN juillet 1851, p. 211-212. « Nouvelles genevoises, par Rodolphe Töpffer, précédées d’une notice sur la vie et les écrits de l’auteur, par M. de la Rive, Paris, chez Passard, 7, rue des Grands-Augustins, 1 vol. in-32, 1 fr. 50 », non signé. – Compte rendu favorable, félicitant l’éditeur de cette réédition d’un ouvrage très apprécié du public : « Le format de poche convient certainement aux Nouvelles genevoises, qui sont un de ces livres qu’on aime à relire souvent, qu’on emporte volontiers avec soi à la promenade ou en voyage ; il a d’ailleurs permis de les mettre, par la modicité du prix, à la portée de toutes les bourses. De semblables petits volumes, quand ils sont bien exécutés, avec un caractère de grosseur suffisante, nous paraissent très-préférables à ces éditions grand in-octavo sur deux colonnes qu’on appelle les romans à 20 centimes » (p. 212).
1864 RCLN octobre 1851, p. 328-331. « La république une et indivisible, par Louis Blanc, Paris, 1851, in-12, 60 c. », non signé. – Compte rendu défavorable, où l’on reproche à l’auteur, outre son système politique, de s’en prendre aux imprimeurs : « M. Louis Blanc a soin d’informer ses lecteurs que la publication de cet opuscule a éprouvé un retard causé par “l’intimidation exercée sur les imprimeurs, et arrivée à ce point que plusieurs d’entre eux ont refusé d’imprimer, avant d’avoir lu, tout ce qui portait le nom d’un proscrit”. Voyez-vous quelle tyrannie, quelle oppression ! Des imprimeurs qui s’avisent de vouloir lire avant d’imprimer, qui se permettent d’être autre chose que des machines et d’avoir une opinion sur la valeur des produits qu’ils fabriquent à leurs risques et périls, car MM. les proscrits se tiennent à Londres, à l’abri des procès et de la prison. Ce nouveau genre de censure paraît intolérable à M. Louis Blanc, et sans doute, dans le nouveau monde qu’il nous prépare, on y mettra bon ordre : il sera défendu aux imprimeurs de savoir lire » (p. 329).
1865 RCLN mars 1852, p. 64-66. « Recherches bibliographiques et critiques sur les éditions originales des cinq livres du Roman satirique de Rabelais, par J.-Ch. Brunet, Paris, Potier, 1852, in-8 », signé G.B. – Compte rendu très favorable, qui souligne l’excellence du travail de « l’infatigable bibliophile » Brunet et l’importance des résultats de cette recherche bibliographique pour les futurs éditeurs de Rabelais.
1866 RCLN mars 1852, p. 68-70. « Bibliographie des mazarinades, par C. Moreau, Paris, 1846-1851, 3 vol. in-8 », signé G.B. – Compte rendu élogieux, louant la qualité du travail de recherche, son importance historique et notant que l’ouvrage a été publié aux frais de la Société pour l’histoire de France.
1867RCLN juin 1852, p. 166-169. « Annales de l’imprimerie elzévirienne, par Charles Picters, Gand, 1851-52, Braeckmann, in-8, LVI et 316 pages », signé G.B. – Compte rendu très favorable, soulignant l’utilité de l’ouvrage pour les bibliophiles tout aussi bien que pour les collectionneurs, car les Annales répertorient tant les éditions elzéviriennes connues que les éditions anonymes.
1868 RCLN juin 1852, p. 187-190. « Recherches sur le commerce, la fabrication et l’usage des étoffes de soie, d’or et d’argent et autres tissus précieux en Occident, principalement en France, pendant le moyen-âge, in-4, chez Le Leux, libraire, rue des Poitevins, à Paris », signé G.B. – Compte rendu élogieux, soulignant qu’il s’agit d’un ouvrage spécialisé, au tirage limité : « L’ouvrage, imprimé chez Crapelet, formera deux volumes in-4, qui seront tirés à petit nombre. […] Ajoutons que ce bel ouvrage est publié aux frais d’un habitant de Lyon, très honorablement connu comme bibliophile des plus fervents et comme fabricant des plus distingués » (p. 190).
1869 RCLN juillet 1852, p. 197-199. « Dictionnaire des pièces autographes volées aux bibliothèques publiques de la France, précédé d’observations sur le commerce des autographes, par Lud. Lalanne et H. Bordier, Paris, Panckoucke, 1851-52, in-8 », non signé. – Compte rendu mettant en lumière les deux points principaux de l’ouvrage : les bibliothèques françaises ont souvent été « l’objet de dilapidations funestes » (p. 197) ; les ventes parisiennes d’autographes se multiplièrent à partir des années 1820 : « […] c’est en 1822 qu’on vit apparaître pour la première fois un catalogue consacré exclusivement à une collection d’autographes ; depuis ils ont été se multipliant, si bien que, de 1836 à 1850, on a compté 95 ventes spéciales offrant près de 58,000 pièces. Il a été avancé que, dans quelques-unes de ces ventes, figuraient des lettres ou des titres détournés de dépôts publics » (p. 198).
1870 RCLN novembre 1852, p. 326. « Compte rendu des livres destinés à l’enfance, Genève, 1852, in-8 de 30 pages, 60 c. », non signé. – Compte rendu mitigé, soulignant la très grande utilité de la publication, mais l’étroitesse du cadre dans lequel se sont renfermés les auteurs (les ouvrages recensés sont étudiés du seul point de vue religieux).
1871 RCLN décembre 1852, p. 353-359. « Uncle Tom’s Cabin (La case de l’oncle Thom), par miss Beecher-Stowe, London, 1852, 1 vol. in-12, 1 fr. 50 – Le Père Tom ou la vie des nègres en Amérique, traduit de l’anglais par M. Labédolière, Paris, 1852, 1 vol. in-12, 2 fr. », signé H.A.P. – Compte rendu très favorable, insistant sur l’importance du roman, sur la sensibilité de l’auteur et sur le succès immense du livre dans le monde anglo-saxon. H.A.P. s’interroge néanmoins sur la réception que la France réservera à ce best-seller : « Le succès prodigieux de l’ouvrage anglais était fait pour amorcer les traducteurs ; déjà quatre traductions françaises ont paru et l’on en attend d’autres encore. […] Mais nous ne pouvons espérer que ce livre atteigne en France au succès de vogue qu’il a obtenu dans les pays de langue anglaise et protestants. Non-seulement toute traduction serait impuissante à rendre le charme naïf de l’ouvrage original ; non-seulement la question de l’esclavage n’offre pas à beaucoup près sur le continent l’intérêt d’actualité qu’elle a en Angleterre et surtout aux États-Unis ; mais ce que nous craignons surtout, c’est que la France ne soit pas mûre pour des ouvrages de ce genre. Un roman religieux ! Des citations de la Bible ! La masse des lecteurs français est-elle préparée à une nouveauté aussi hardie ? Et qui sait même si dans tel diocèse le clergé ne s’opposera point ouvertement ou sous main à la lecture d’un livre tout empreint de protestantisme ? […] Nous finirons toujours par conclure que La case de l’oncle Tom est un beau livre, et ce qui vaut mieux, un bon livre, par conséquent une bonne action ; et, à notre sens, de toutes les bonnes actions, un bon livre est la meilleure peut-être et la plus féconde » (p. 358-359).
1872RCLN janvier 1853, p. 1-6. « Mouvement de la presse française pendant l’année 1852 », non signé. – Article bilan établi à partir du Journal de la librairie pour 1852, livrant un ensemble de chiffres sur la production imprimée en France : on estime que 23 ouvrages par jour ont été publiés en 1852, et cinq cents plaquettes de poésie. On trouverait 169 journaux nouveaux, dont 41 en province.
1873 RCLN janvier 1853, p. 15-16. « Histoire et description de la Bibliothèque publique de Genève, par E.-H. Gaullieur, Neuchâtel, 1853, in-8, 2 fr. », non signé. – Compte rendu élogieux, soulignant la qualité de la description des livres rares de la bibliothèque de Genève.
1874 RCLN janvier 1853, p. 18-19. « Catalogue d’une précieuse collection de livres, manuscrits, autographes, dessins et gravures composant actuellement la bibliothèque de M. A.-A. R., Paris, chez J. Renouard et Cie, 1853, 1 vol. in-8, 4 fr », non signé. – Compte rendu admiratif du catalogue établi par Antoine-Augustin Renouard : « Parvenu à un âge très-avancé, et prévoyant qu’après sa mort cette bibliothèque sera mise en vente, il en publie le catalogue, rédigé par lui-même, avec une foule d’annotations intéressantes que nul autre n’aurait pu si bien faire, parce qu’il a étudié ses livres en quelque sorte un à un, à mesure qu’il les acquérait, et que ce sont de vieux amis dans l’intimité desquels il vit depuis longtemps » (p. 18).
1875 RCLN février 1853, p. 58-62. « Fondation de Smithson […] Notices of public libraries in the United States of America, by Ch. Jewett, librarian to the Smithsonian Institution, Washington, 1851 », signé P. C. – Compte rendu enthousiaste du rapport portant sur le développement des bibliothèques aux États-Unis.
1876 RCLN avril 1853, p. 99. « Nouvelles genevoises, Rosa et Gertrude, par R. Töpffer, Paris, chez Lecou, 10, rue du Bouloy, 1853, 1 vol. in-12, 3 fr. 50 », non signé. – Compte rendu rendant hommage au succès de l’écrivain, succès manifesté par la succession des éditions et des formats : « En annonçant cette nouvelle édition des chefs-d’œuvre de Töpffer, nous voulons simplement constater le succès persistant et fort remarquable qu’obtient l’écrivain genevois devenu l’un des auteurs favoris du public français. Les Nouvelles genevoises publiées d’abord à Genève, puis réimprimées à Paris dans la bibliothèque Charpentier, illustrées plus tard en un beau volume in-8, reproduites enfin, l’année dernière, dans le format in-32 et dans les illustrations populaires à 20 cent., paraissent maintenant sous une sixième forme […]. »
1877 RCLN avril 1853, p. 102-103. « La presse parisienne, statistique de tous les journaux nés, morts, ressuscités ou métamorphosés à Paris depuis le 22 février 1848 jusqu’à l’empire, par Henri Yzambard, Paris, 1853, in-18 », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant le grand nombre de journaux nés dans la foulée des événements de février 1848.
1878 RCLN avril 1853, p. 121-122. « Notice sur la vie de Marc-Antoine Raimondi, graveur bolonais, accompagnée de reproductions photographiques de quelques-unes de ses estampes, par M. Benjamin Delessert, un cahier in-folio de 30 pages et XI planches, Paris, 1853, Goupil, rue Montmartre ; Londres, Colnaghi, Pall Mall East, prix : 20 fr. », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant l’utilisation de la photographie dans un ouvrage d’histoire de l’art : « L’ouvrage que nous annonçons présente un exemple remarquable de l’utilité que peut avoir la photographie, en mettant à la portée des artistes, au moyen d’une reproduction très-fidèle, les gravures des grands maîtres. »
1879RCLN avril 1853, p. 123-124. « Manuel de l’amateur d’estampes, par Ch. Leblanc, attaché au cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale, Paris, Jamet, 1850-1853, in-8 », non signé. – Compte rendu très favorable, rappelant à quel point les ouvrages parus jusque-là étaient insatisfaisants et incomplets. Le Manuel de Leblanc, au contraire, se distingue par sa précision et sa fiabilité.
1880 RCLN mai 1853, p. 134-135. « Catalogue des livres et cartes géographiques de M. le Baron Walckenaer, secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions, Paris, Potier, 1853, in-8 », non signé. – Compte rendu admiratif pour ce catalogue qui « mérite une place à part » (p. 134) puisqu’il met en valeur une collection réunissant des éditions princeps de grands écrivains français, tel La Fontaine, La Bruyère, Bossuet, Boileau et Molière.
1881 RCLN juin 1853, p. 188-191. « Histoire de l’origine et des débuts de l’imprimerie en Europe, par Aug. Bernard, Paris, Imprimerie impériale, 1853, 2 vol. in-8, 16 fr. », non signé. – Compte rendu favorable, à cause de l’importance du sujet et parce que l’auteur était lui-même typographe et correcteur et que ses compétences techniques lui donnaient une meilleure appréciation des ouvrages anciens.
1882 RCLN décembre 1853, p. 465-467. « Catalogue de la bibliothèque lyonnaise de M. Coste, rédigé et mis en ordre par Aimé Vingtrinier, 1853, in-8, Lyon, A. Brun ; Paris, Jeannet », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant l’originalité de la collection réunie par Coste, magistrat lyonnais. Plus de 18,641 documents furent réunis et classés par Coste, tous portant sans exception sur Lyon : livres, journaux, pièces de théâtre, autographes, affiches placards, professions de foi électorale, etc.
1883 RCLN décembre 1853, p. 467-468. « Catalogue des livres de la bibliothèque de M. J.-J. de Bure, un vol. in-8, chez Potier, Paris, 1853 », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant l’exceptionnelle qualité d’une collection destinée à être dispersée aux enchères : livres sortis des ateliers des plus grands relieurs du passé, livres ayant appartenu à des têtes couronnées ou à de grands écrivains, des manuscrits (dont celui de la Guirlande de Julie), etc. : « Quelques notes, accompagnant les titres de certains ouvrages, offrent des renseignements curieux. On voit que ce catalogue, tel qu’il n’en existe guère, mérite d’être conservé honorablement et de survivre à la circonstance qui l’a fait naître. Lisez-le, s’écrie avec raison M. de Sacy, et si vous êtes vraiment bibliophile, jamais lecture ne vous aura fait passer une heure plus charmante » (p. 468).
1884 RCLN février 1854, p. 43-45. « Bibliothèque des chemins de fer, Paris, Hachette, 1853 », signé L.L. – Article (publicité ?) très louangeur à l’endroit de la maison Hachette, qui offre aux voyageurs de quoi se distraire utilement et sainement : « Les habitants d’une grande ville sont ordinairement moins ouverts et moins familiers que ceux d’un petit endroit. La même différence existe entre les voyageurs d’aujourd’hui et ceux d’autrefois. Maintenant on se déplace d’autant plus volontiers qu’on y trouve un triple avantage de vitesse, d’économie et de commodité. Mais en revanche, on se lie peu, on cause beaucoup moins, et un personnel de voyageurs fréquemment renouvelé rend chaque jour plus difficiles ces associations temporaires qui ont inspiré à Henri Monnier les études si comiques et si vraies, qu’on appelle : Voyages en diligence. Aussi chacun lutte-t-il de son mieux contre l’ennui d’une position inactive, car le temps paraît toujours long quand on n’a rien à faire, et nous accuserions presque de paresse la plus rapide des locomotives. À de pareils inconvénients on ne peut porter qu’un remède, qu’une distraction, qu’un plaisir. Seule, la lecture réunit au plus haut degré ces trois avantages. Or, on lit toujours, et on lit beaucoup. Il y avait dans la réalisation de ce besoin nouveau une grande idée morale et industrielle à faire valoir. Cette idée était la formation d’une Bibliothèque des chemins de fer. L’Angleterre a été la première à s’en emparer, mais elle n’a, ainsi que cela lui arrive souvent, envisagé que le côté matériel de la spéculation. Excitée par la concurrence, uniquement occupée de ses intérêts de comptoir, l’exploitation littéraire des chemins de fer anglais ne pensa qu’à l’écoulement de ses produits ; aussi voit-on aujourd’hui la Bibliothèque des railways, la Bibliothèque coloniale, la Bibliothèque populaire, et vingt autres entreprises du même genre, faire rayonner, sur tous les points des trois royaumes, un pêle-mêle d’ouvrages plus ou moins satisfaisants au point de vue de la morale, de la religion et de nos théories sociales. Devant ce progrès, bientôt converti en abus, il y avait bien d’utiles enseignements pour l’avenir, et toute une gloire pour la librairie française. En effet, l’homme capable de tourner vers un seul but les capacités littéraires et artistiques qui abondent à Paris, assez puissant pour imprimer à cette vaste entreprise l’unité qui est la seule garantie de son succès, enfin assez actif pour répandre et faire apprécier partout les preuves d’aussi nobles efforts, cet homme-là, disons-nous, non-seulement assurait à jamais le développement et la prospérité de sa maison, mais encore se constituait par cela même l’interprète le plus grand et le plus utile de notre suprématie intellectuelle. Telle est la tâche que se sont imposée MM. Hachette et Cie. Exclusivement établis sur toutes les lignes de chemin de fer, ils ont déjà pu combattre avec succès les publications mauvaises qui sont, depuis quelque temps, en si grand nombre. Et cette lutte, ils l’ont engagée en gens d’esprit, qui ont la conscience de leur valeur ; car leurs livres réunissent à fort bon marché ces conditions d’élégance et de confort que chacun sait apprécier aujourd’hui. Ainsi, le format en est commode, les caractères lisibles pour tous les yeux, et les pages coupées d’avance par une précaution qui a bien son mérite. Nous adressons aussi notre part d’éloges au bon esprit qui a présidé à leur rédaction. Amuser honnêtement, être utile ; telle est la devise du prospectus de la Bibliothèque des chemins de fer, telle est aussi la règle qu’elle a constamment suivie, sans en être pour cela plus pédante ou plus prude. Nous nous en sommes convaincus à l’examen des ouvrages qui ont déjà paru. Complétement indépendants les uns des autres, ces ouvrages peuvent être consultés avec fruit par tous, depuis le savant jusqu’à l’oisif, depuis l’homme spécial jusqu’à l’enfant. Il suffit pour cela d’en nommer les différentes séries. Guides et itinéraires, littératures anciennes, française et étrangères. Agriculture, industrie et commerce, contes et livres pour la jeunesse : tout y est bien et dûment représenté, tout y témoigne du choix et de la variété des matières. À l’appui de cette assertion, nous pourrions citer la Jeanne d’Arc et le Louis XI de Michelet, le Gutenberg et le Christophe Colomb de Lamartine, les Maladies des pommes de terre, des betteraves, des blés et des vignes de Payen, et cent autres encore dont la nomenclature entraînerait trop loin. De plus, M. Guizot a pris sous sa direction la publication de onze volumes relatifs soit à l’Angleterre, soit aux États-Unis. Un seul de ces noms-là n’est-il pas déjà toute une recommandation. Aussi nous réservons-nous de parler plus en détail de cette belle collection qui a, jusqu’ici, fait honneur en tous points à son titre de Bibliothèque. »
1885 RCLN février 1854, p. 45-46. « Histoire du journal en France, 1631-1853, par Eugène Hatin, Paris, Jeannet, 1853, 1 vol. in-18 », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant l’intérêt de cette minutieuse recherche. On recommande à l’auteur de poursuivre son travail en s’attardant sur les journaux de la révolution de 1789.
1886 RCLN mars 1854, p. 74-78. « Catalogi codicum manuscriptorum bibliothecæ Bodleianæ, pars prima, recensionem codicum græcorum continens. Confecit Henricus O. Coxe, A.M. hypo-bibliothecairus. Oxoinii. E typographeo academico, 1853, Paris, Bossange, quai Voltaire », signé H. Cocheris. – Compte rendu favorable, qui cite longuement le règlement intérieur de la Bodleian (règlement établi dès le xve siècle et contrôlant sévèrement le prêt des livres), qu’on souhaiterait voir appliqué aux bibliothèques françaises.
1887 RCLN avril 1854, p. 109-110. « Catalogue des livres rares et précieux de la bibliothèque de M. Coste, de Lyon, Paris, 1854, 1 vol. in-8 », non signé. – Compte rendu annonçant le second catalogue de la collection Coste, collection destinée à la vente publique à Paris.
1888 RCLN juin 1854, p. 165-168. « Histoire des livres populaires, ou de la littérature du colportage, depuis le quinzième siècle, par Charles Nisard, Paris, 1854, Amyot, 2 vol. in-8, fig., 20 fr. », non signé. – Compte rendu soulignant l’intérêt de l’ouvrage, qui traite d’un sujet assez négligé. L’auteur a pu avoir accès à une masse très importante de documents en tant que secrétaire de la commission chargée de l’examen des livres de colportage. On mentionne les chapitres sur les almanachs, les vies de saints et de personnages illustres, les romans de chevalerie, etc. Enfin, on note la piètre qualité matérielle des livres de colportage : mauvais papier, caractères usés, piètres gravures. Bon nombre de ces ouvrages circulent depuis longtemps, mais ils disparaîtront rapidement : « La commission d’examen qu’a créée le gouvernement actuel aura pour résultat de remplacer tous ces ramassis de sottises ou d’ordures par des productions utiles, appropriées à l’état intellectuel de ces masses qui gagnent chaque jour sous le rapport de l’instruction ; et des peines sévères prononcées contre tout livret qui serait colporté sans être revêtu de l’estampille, signe de l’approbation administrative, auront bientôt fait rentrer dans le néant des écrits dont la perte ne sera nullement à déplorer et que les curieux connaîtront fort bien, grâce au travail de M. Nisard » (p. 168).
1889 RCLN novembre 1854, p. 348-350. « L’imprimerie, la librairie et la papeterie à l’exposition universelle de 1851, rapport présenté par M. A. Firmin Didot, membre du jury central de France, Paris, 1854, in-8 », non signé. – Compte rendu élogieux, soulignant la qualité du rapport et les compétences extraordinaires du rapporteur. On note que les produits de la librairie anglaise sont beaux et solides (même s’ils sont de fabrication industrielle), mais que « c’est à la France qu’appartient la palme du bon goût » (p. 350).
1890 RCLN janvier 1855, p. 2-5. « Journal de la librairie, Paris, 1854, in-8 », non signé. – Compte rendu favorable de cette publication. La Revue critique constate avec satisfaction qu’elle a relevé pour ses lecteurs, tout au long de l’année, certains des « livres utiles ou dignes d’intérêt que 1854 a vu naître » (p. 3).
1891 RCLN janvier 1855, p. 7-8. « […] Le Robinson des prairies ou aventures d’une famille d’émigrants anglais, égarée dans les prairies de l’Amérique du Nord, traduit de l’anglais, Paris, Meyrueis et Cie, 1854, 2 vol. in-12, fig., 6 fr ; L’Allumeur de réverbères, ouvrage américain, traduit de l’anglais, Paris, Meyrueis et Cie, 1854, 2 vol. in-12, 4 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant la supériorité des Anglo-Saxons en matière d’ouvrages pour la jeunesse : « À cette époque de l’année, les publications destinées à la jeunesse abondent toujours. D’ordinaire, ce ne sont pour la plupart que ce qu’on appelle des ouvrages de pacotille, composés à la hâte, sans autre but que de spéculer sur les besoins du moment. Il est assez rare qu’on ait à signaler au milieu de la foule un ou deux bons livres vraiment recommandables. Mais aujourd’hui le cas est différent : nous remarquons avec plaisir un progrès réel dans les nouveaux produits de ce genre. Les tendances morales y sont beaucoup plus marquées, et plusieurs d’entre eux se distinguent également par le mérite littéraire. Ce sont surtout les traductions de l’anglais qui tiennent le premier rang, et parmi elles des ouvrages américains commencent à figurer d’une manière très-avantageuse » (p. 7).
1892RCLN mars 1855, p. 71-73. « Description bibliographique des livres choisis en tout genre composant la librairie de J. Techener, à Paris, Paris, 1855, in-8 », non signé. – Compte rendu attirant l’attention sur la qualité du catalogue et de son contenu : « [Le catalogue] sort de la classe ordinaire des publications de ce genre. C’est un beau volume in-8 de 526 pages, fort bien imprimé, à deux colonnes, et renfermant, sous 6,693 numéros, une réunion extraordinaire de livres rares et précieux ; la plupart sont habillés de maroquin richement doré ; beaucoup proviennent des collections d’amateurs célèbres ou de très-hauts personnages. […] Les prix marqués pour les divers articles inscrits sur ce catalogue paraîtront peut-être un peu élevés aux yeux des personnes qui ne sont pas au fait de l’élévation sensible qui se produit depuis quelques années dans la valeur des livres d’une rareté extrême ou d’une beauté singulière » (p. 71-72).
1893 RCLN mars 1855, p. 73-74. « Bibliothèque impériale (département des imprimés). Catalogue de l’histoire de France, tome 1er, in-4, 1855, Firmin-Didot frères, 25 fr. », non signé. – Compte rendu favorable, insistant sur l’importance du catalogue pour les chercheurs. On déplore toutefois que le papier n’en soit pas « plus fort (bien utile pour un livre dont le sort sera d’être souvent consulté) » (p. 74).
1894 RCLN mai 1855, p. 157-158. « La propriété littéraire et artistique, journal paraissant tous les quinze jours, Paris, Jeannet, 1855, cahier in-8 de 32 pages », signé L. L. – Compte rendu favorable de cette « revue militante » (p. 157), dont la rédaction a été confiée à M. Guiffrey, « ancien rédacteur du Journal de l’instruction publique » (p. 158).
1895 RCLN août 1855, p. 246-248. « Études sur la typographie genevoise du quinzième au seizième siècles (sic) et sur les origines de l’imprimerie en Suisse, par E.-H. Gaullieur, Genève, 1855, 1 vol. in-8, fig., 5 fr », non signé. – Compte rendu favorable à cet ouvrage historique, auquel on reproche pourtant de nombreuses fautes d’impression.
1896 RCLN août 1855, p. 253-254. « Manuel annuaire de l’imprimerie et de la librairie, par F. Grimont, avocat, sous-chef au ministère de l’intérieur, Paris, chez P. Jeannet, 1855, 1 vol. in-12, 4 fr », non signé. – Compte rendu très favorable de cet ouvrage qui met à la portée de tous des renseignements indispensables et difficiles à trouver, particulièrement sur la propriété intellectuelle. Le livre comprend : les dispositions législatives régissant l’imprimerie, la librairie, le colportage et la presse périodique ; l’analyse des législations étrangères relatives à la propriété intellectuelle ; les conventions internationales auxquelles a donné lieu le décret du 28 mars 1852 ; les formalités à remplir, en France et ailleurs, pour garantir sa propriété intellectuelle ; la liste des imprimeurs et libraires français et des principaux libraires étrangers ; le catalogue complet des journaux et périodiques publiés en France (avec les prix des abonnements pour Paris).
1897 RCLN septembre 1855, p. 263-265. « Histoire d’un navire, par Ch. Vimont, Paris, 1855, 1 vol. in-16, fig., 2 fr ; Aventures d’une colonie d’émigrants en Amérique, trad. de l’all. par X. Marmier, Paris, 1855, 1 vol. in-16, 1 fr ; La jeunesse de Pendennnis – Le diamant de famille, par Thackeray, trad. de l’angl. par A. Pichot, Paris, 1855, 1 vol. in-16, 1 fr. ; La foire aux vanités, par Thackeray, trad. de l’angl. par G. Guiffrey, Paris, 1855, 1 vol. in-16, 3 fr. 15 », non signé. – Compte rendu favorable pour ces romans (mis à part quelques réserves à l’endroit de La foire aux vanités, « satire trop rigoureuse », p. 265). On félicite la maison Hachette de ses choix éditoriaux : « Ces volumes font partie de la Bibliothèque des chemins de fer, publiée par MM. Hachette et Cie, collection qui se distingue également par l’excellent choix des ouvrages dont elle se compose, par le mérite d’une exécution typographique très-soignée et par la modicité des prix. Elle nous semble avoir résolu le problème d’une publication vraiment populaire, dans le bon sens du mot, c’est-à-dire, ayant pour but de mettre à la portée du plus grand nombre une série de lectures utiles ou récréatives, mais toujours saines et propres à développer le cœur aussi bien que l’intelligence. Ses différentes divisions embrassent la littérature, l’histoire, les voyages, l’éducation, les sciences appliquées à l’agriculture et à l’industrie, enfin des mélanges divers. On y trouve, à côté de réimpressions nombreuses et de traductions, soit de l’allemand soit de l’anglais, des œuvres originales d’un mérite réel » (p. 263).
1898 RCLN juillet 1856, p. 221-222. « De la propriété et de la contrefaçon des œuvres de l’intelligence, par Ed. Calmels, dr en droit, Paris, Cosse, et chez Aug. Durand, 1856, 1 vol. in-8, 9 fr », non signé. – Compte rendu favorable de l’ouvrage, dont on souligne l’à-propos considérant les nombreuses discussions nationales et internationales sur la propriété intellectuelle.
1899 RCLN octobre 1856, p. 306-307. « Théophraste Renaudot, créateur du journalisme en France, par le docteur F. Roubaud, Paris, 1856, 1 vol. in-12, 2 fr 50 c. », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant l’intérêt et l’actualité du sujet.
1900 RCLN janvier 1857, p. 31-32. « Des arts graphiques destinés à multiplier par l’impression, considérés sous le double point de vue historique et pratique, par F.-M.-H. Hamman, Genève et Paris, J. Cherbuliez, 1857, 1 gros vol. in-12, 5 fr. », non signé. – Compte rendu louangeur, soulignant en particulier les chapitres traitant des techniques de reproduction telles la lithographie, la zincographie, la galvanoplastie et l’héliographie.
1901 RCLN février 1857, p. 38-40. « Philobiblion, excellent traité sur l’amour des livres, par Richard de Bury, traduit pour la première fois en français, précédé d’une introduction, et suivi du texte latin, par H. Cocheris, Paris, 1856, 1 vol. petit in-8, cart. en toile, 12 fr. », non signé. – Compte rendu favorable, félicitant l’éditeur Aubry de l’initiative de cette publication, qui donne aux bibliophiles un document peu connu.
1902 RCLN février 1857, p. 64. « Marques et devises typographiques, publiées par M. Silvestre, Paris, 1856, in-8 », non signé. – Compte rendu favorable : « […] c’est la première fois que ce sujet, concernant à la fois les arts du dessin et la science des livres, est traité avec autant de méthode et d’exactitude. »
1903 RCLN mars 1857, p. 68-69. « Vie et aventures de Nicolas Nickleby, par Ch. Dickens, traduit de l’anglais par P. Lorain, Paris, 1857, 2 vol. in-12, 5 fr. », non signé. – Compte rendu très favorable au roman lui-même, soulignant la rare qualité de la traduction publiée par Hachette et Lahure : « Les romans de M. Dickens n’ont pas eu jusqu’à présent en France la popularité qu’ils méritent. Cela provient de ce que, sauf une ou deux exceptions, ils étaient fort mal traduits. L’un des plus remarquables, entre autres, Olivier Twist, défiguré par une plume inhabile, n’est vraiment pas lisible. Les traducteurs français, soit dit en passant, se permettent parfois d’étranges licences. Ils semblent ne pas comprendre que leur premier devoir est de rendre l’original aussi fidèlement que possible. Lorsque le sens d’un passage leur échappe, ils passent outre sans scrupule, ou bien y substituent leurs propres élucubrations. En général l’étude des langues n’est pas leur côté brillant ; ils lisent à peine couramment celle de l’auteur dont ils se font les interprètes, et ne savent guère écrire le français » (p. 68).
1904RCLN septembre 1857, p. 261-265. « Histoire de la presse en Angleterre et aux États-Unis, par Cucheval-Clarigny, Paris, 1857, 1 gros vol. in-12, 4 fr. », non signé. – Compte rendu favorable. On cite un long passage sur les journaux américains, très différents des journaux européens et britanniques par l’espace qu’ils accordent aux dépêches venues du monde entier et à la publicité, tandis que « la littérature, les arts, tout ce qui concerne le mouvement intellectuel ne sert qu’à boucher les trous quand le reste ne suffit pas pour remplir le journal » (p. 263).
1905 RCLN novembre 1857, 322-323. « […] – Voyages littéraires sur les quais de Paris, lettres à un bibliophile de province, par A. de Fontaine de Resbecq, Paris, A. Durand, 1857, 1 vol. in-18, 2 fr. », non signé. – Compte rendu favorable de cet ouvrage écrit par un amateur de livres, qui relate ses promenades quotidiennes sur les quais et ses visites chez les bouquinistes, « flâneries instructives » (p. 323).
1906 RCLN janvier 1858, p. 40-48. « Variétés », non signé. – Nouvelle rubrique, donnant de brèves nouvelles sur le monde de l’édition, de la presse, sur certaines grandes ventes, etc. – En janvier 1858, on traite de la presse périodique à Paris, relevant 601 publications portant sur les sujets les plus divers : littérature, théâtre, beaux-arts, arts et métiers, art militaire, modes et travaux de femmes, industrie et commerce, politique, finances, sciences, religion, éducation, philosophie, franc-maçonnerie.
1907 RCLN février 1858, p. 94-96. « Variétés. Conventions relatives à la propriété littéraire », non signé. – Rappel des divers traités signés entre la France et d’autres états afin de protéger le droit d’auteur et de limiter la contrefaçon : Angleterre (depuis le 3 novembre 1851), Belgique (depuis le 22 août 1852), Espagne (depuis le 15 novembre 1853), Pays-Bas (depuis le 29 mars 1855), etc.
1908 RCLN mars 1858, p. 116-117. « Histoire d’un livre, par Mary Lafon, Paris, Parmantier, 1857, 1 vol. in-18, 1 fr. », non signé. – Compte rendu favorable de l’ouvrage, qui retrace l’itinéraire de fabrication d’un livre, depuis l’achat du papier jusqu’aux opérations de commerce de la librairie, en passant par le travail même de l’écrivain et celui des relieuses, des imprimeurs, etc. On reproche pourtant à l’auteur de passer trop rapidement sur le fait que très peu d’hommes de lettres gagnent raisonnablement leur vie, ce qui explique la résistance des parents au choix de la profession d’écrivain.
1909 RCLN avril 1858, p. 157-158. « Annales de l’imprimerie des Elsevier, ou histoire de leur famille et de leurs éditions, par Charles Pieters, nouvelle édition, revue et corrigée, Gand, 1858, in-8 », non signé. – Compte rendu favorable de l’ouvrage indispensable aux « elseviriomanes » (p. 158).
1910 RCLN avril 1858, p. 195-204. « Variétés », non signé. – Long passage sur Gutenberg, tiré de la publication d’Ambroise Firmin-Didot ; texte de la convention littéraire conclue entre les cantons suisses (1er janvier 1857) ; programme du congrès sur la protection de la propriété littéraire devant se tenir à Bruxelles en septembre 1858 ; notice nécrologique de l’éditeur Lefèvre.
1911 RCLN mai 1858, p. 258-260. « Variétés », non signé. – Extrait du Bulletin du bibliophile donnant les prix atteints par certains ouvrages lors de ventes publiques.
1912 RCLN juin 1858, p. 312-316. « Variétés », non signé. – Commentaire sur le commerce de la « librairie à rabais, dont l’importance va croissant, au point que la principale maison qui s’en occupe à Paris (M. Delahays) vient d’entreprendre la publication d’un bulletin mensuel » (p. 312) ; l’imprimeur Henri Plon « a été désigné pour être l’éditeur de la Correspondance de l’empereur Napoléon 1er dans le format destiné au public » (p. 314) ; la vente des livres de l’actrice Rachel fut un grand succès (p. 315).
1913 RCLN septembre 1858, p. 465-468. « Variétés », non signé. – Texte publicitaire annonçant la parution de guides touristiques sur la Suisse : « Grâce aux chemins de fer, la Suisse et ses beautés alpestres ne sont plus qu’à quinze heures de Paris. […] Le moment est donc favorable pour publier des itinéraires à l’usage des touristes, et l’activité intelligente avec laquelle M. Gruaz, imprimeur à Genève, s’empresse de répondre à ce besoin nouveau, mérite d’être signalée. Ses presses travaillent dans l’intérêt des voyageurs non moins que dans le sien propre. Il multiplie de petits guides bien faits, exacts, très-portatifs et très-bon marché […] la plupart ornés de cartes et de vues, dont le prix varie depuis 50 c. jusqu’à 3 francs » (p. 465). – Annonce de la vente d’une partie de la bibliothèque de Libri (5600 livres et manuscrits).
1914 RCLN octobre 1858, p. 495-497. « Études sur la propriété littéraire en France et en Angleterre, par Ed. Laboulaye, suivies des trois discours prononcés au parlement par Sir T.N. Talfourd, traduits de l’anglais par P. Laboulaye, Paris, Aug. Durand, 1858, 1 vol. in-8, 3 fr. », non signé. – Compte rendu soulignant l’intérêt de l’ouvrage mais critiquant la prise de position de l’auteur à propos de la perpétuité de la propriété. La Revue critique estime que les écrits sont les « archives de la civilisation, qui ne doivent pas être abandonnées aux caprices d’un individu » : « Nous croyons que la loi française, en fixant à trente années après la mort de l’auteur le terme de la propriété littéraire, respecte suffisamment les droits et les intérêts de la famille » (p. 497).
1915 RCLN octobre 1858, p. 513-516. « Variétés », non signé. – On rapporte que le congrès de Bruxelles sur la propriété intellectuelle a rejeté « à une grande majorité » (p. 513) le principe de la perpétuité de la propriété littéraire.
1916 RCLN novembre 1858, p. 553-554. « Soirées de l’ouvrier. Lectures faites à une société de secours mutuels, par Hippolyte Violeau. Ouvrage couronné par l’Académie française, Paris, Ambroise Bray, 1 vol. in-18 », signé W.G. – Compte rendu favorable à l’intention de l’auteur, qui veut attirer l’attention sur le fait que « les bons livres à bon marché » publiés à l’intention des « classes peu instruites » n’intéressent pas les ouvriers : « Les recherches faites sur le colportage ont appris d’étranges choses sur les lectures favorites du peuple. Les gens se défient des livres écrits à leur intention » (p. 554). On regrette que Violeau ait conclu son ouvrage par un chapitre d’une grande sévérité à l’endroit du protestantisme.
1917 RCLN décembre 1858, p. 603-608. « Variétés », non signé. – Texte de la convention sur la protection de la propriété littéraire et artistique passé entre le canton de Genève et la France, signé à Berne le 30 octobre 1858. La convention inclut « les auteurs et les éditeurs de livres, brochures et autres écrits, de compositions musicales, d’œuvres de dessin, de peinture, de sculpture, de gravure, de photographie, de lithographie et de toutes autres productions du domaine des lettres et des arts », y compris les traductions (art. 1er, p. 603 ; art. 6 pour les traductions). L’article 4 prévoit que les articles de journaux, de revues ou de recueils périodiques pourront être reproduits ou traduits si la source en est mentionnée (p. 604).
1918 RCLN janvier 1859, p. I-XIII. Éditorial, daté de « Genève, le 1er janvier 1859 », non signé (mais probablement dû à J. Cherbuliez). – L’auteur déplore la piètre qualité de la production littéraire de l’année 1858, parce que les auteurs et les libraires s’efforcent avant tout de donner au public ce qu’il réclame, c’est-à-dire de mauvais romans (même à bon marché) : « La spéculation mercantile, guidée par son instinct, suit le mouvement de son époque. Elle considère avant tout les chances de profit et ne se montre pas bien scrupuleuse sur le reste. Son but est de vendre le plus possible ; or, pour y parvenir, il faut absolument se plier aux exigences des acheteurs. Les libraires français ont senti la nécessité de réduire le prix de leur marchandise et de la mettre à la portée d’un plus grand nombre. C’est une heureuse réforme, car la cherté des livres faisait obstacle aux progrès de l’instruction générale. Par le moyen des bibliothèques à un franc le volume on répand dans toutes les classes de la société le goût de la lecture, qui deviendra bientôt un besoin chez les pauvres comme chez les riches, chez le simple ouvrier comme chez les gens de loisir. À cet égard la librairie se trouve certainement dans des conditions meilleures qu’autrefois, elle peut compter sur un public beaucoup plus nombreux et qui tendra sans cesse à s’accroître, d’autant que les traités internationaux lui garantissent aujourd’hui la propriété de ses œuvres sur presque tous les marchés de l’Europe. Mais ce nouveau système ne produit pas encore ses bons résultats ; on est plutôt frappé par les inconvénients de la transition. La librairie à bon marché demande un débit considérable ; il a donc fallu choisir des ouvrages en rapport avec la tendance dominante du jour. L’essentiel était d’allécher la foule en flattant ses goûts, autrement point de succès possible, et les éditeurs se seraient ruinés sans que la littérature en retirât le moindre avantage. Cela nous explique la réimpression de tant d’écrits médiocres, vulgaires ou décidément mauvais. Au point de vue commercial ils ont le mérite de rencontrer beaucoup plus d’amateurs que les chefs-d’œuvre de la littérature » (p. II-IV). Les traités sur la propriété littéraire ont eu un effet comparable sur les traductions, dont la plupart sont mauvaises : « […] les traducteurs prêtent singulièrement à la critique, et, sauf d’assez rares exceptions, abondent en contre-sens ainsi qu’en fautes de style. On dirait quelquefois qu’ils ne savent ni la langue qu’ils traduisent ni celle dont ils se servent. Je crois que cela vient en partie de l’extension donnée au droit de propriété littéraire. L’auteur s’adjuge naturellement la part du lion, et son interprète doit se contenter du salaire d’un pauvre ouvrier. Cet injuste partage tend à faire tomber le travail de traduction entre des mains inhabiles, ou du moins on ne saurait plus exiger de ceux qui s’y livrent pour gagner leur vie, les soins minutieux et les persévérants efforts que demande une tâche pareille. Évidemment ici la garantie accordée au droit de propriété devient nuisible à la littérature. C’était fort bien, sans doute, de mettre un terme aux pirateries des contrefacteurs, mais on est allé trop loin, et l’inconvénient que je signale me paraît surtout fâcheux en France, où les bons traducteurs ne furent jamais communs. Du reste, l’avenir seul nous apprendra jusqu’à quel point les traités internationaux sont favorables à la prospérité des lettres. Peut-être s’est-on fait des illusions à cet égard » (p. XII-XIII).
1919 RCLN février 1859, p. 61-62. « Jean Gutenberg, premier maître imprimeur, ses faits et discours les plus dignes d’admiration, et sa mort, par fr. Dingelstedt, trad. de l’allemand par G. Revilliod, Genève, imprimerie de Jules-G. Fick, 1859, 1 vol. petit in-4, fig. vél., 5 fr », non signé. – Compte rendu favorable, louant tant l’hommage rendu à l’inventeur de l’imprimerie que la matérialité de l’ouvrage, « remarquable soit par la beauté du caractère et la perfection du tirage, soit par l’élégance harmonieuse des accessoires » (p. 61), vignettes, gravures et lettres initiales. On note que « la couverture du livre est en carton imitant le parchemin et frappée d’un fer qui rappelle ceux dont se servaient les anciens relieurs. Le spécimen ne laisse donc rien à désirer » (p. 62).
1920 RCLN mars 1859, p. 130-132. « Annales de l’imprimerie à Mons depuis 1580 jusqu’à nos jours, avec des aperçus littéraires et historiques, par Hippolyte Roussel », signé Fernand Lagarrigue. – Compte rendu très favorable, soulignant l’importance de l’ouvrage, fondé sur des preuves irréfutables.
1921RCLN avril 1859, p. 184. « Variétés », non signé. – On donne un extrait de la Nouvelle encyclopédie américaine, portant sur le commerce de la librairie aux États-Unis. Les romans se vendent bien, mais ce sont les livres de classe qui emportent la palme. On note en particulier que le Elementary Spelling Book de Noah Webster s’est vendu à 35 millions d’exemplaires et que ses dictionnaires réussissent tout aussi bien (environ 100000 exemplaires par an).
1922 RCLN mai 1859, p. 191-192. « Histoire politique et littéraire de la presse en France, avec une introduction historique sur les origines du journal et de la bibliographie générale des journaux depuis leur origine, par Eugène Hatin, tome 1er, Paris, Poulet-Malassis et De Broise, 1859, 1 vol. in-12, 4 fr. », non signé. – Compte rendu très favorable, félicitant l’auteur d’avoir évité l’esprit de parti.
1923 RCLN mai 1859, p. 219-224. « Variétés », non signé. – On annonce la parution du catalogue des livres rares de Bergeret, membre de la Société des bibliophiles lyonnais (catalogue publié par Techener) ; la librairie Hachette a repris le Bulletin international du libraire et de l’amateur de livres (jusqu’alors publié par Ch. Lahure) ; statistique de la presse illustrée à Londres : dix journaux illustrés ont une circulation de 7 744000 exemplaires.
1924 RCLN août 1859, p. 339-340. « Histoire anecdotique et critique de la presse parisienne, par F. Maillard, années 1857-1858, Paris, Poulet-Malassis et De Broise, 1 vol. in-12, 2 fr », non signé. – Compte rendu favorable, notant que la majorité des journaux mentionnés dans l’ouvrage ne connurent que quelques mois d’existence et que bon nombre d’entre eux eurent recours à la « chronique scandaleuse » pour attirer des lecteurs. Le livre de Maillard, un peu léger, a néanmoins son mérite « comme document pour l’histoire littéraire de notre temps » (p. 340).
1925 RCLN septembre 1859, p. 356-358. « Le Père Duchesne, d’Hébert, ou notice historique et bibliographique sur ce journal, précédée de la vie d’Hébert, par Ch. Brunet, Paris, France, 1859, 1 vol. in-18, 3 fr. 50 c. », non signé. – Compte rendu critiquant les journaux révolutionnaires, « feuilles pleines de sales injures, rédigées en style de mauvais lieu » (p. 357). On reconnaît toutefois l’intérêt historique du Père Duchesne, et l’influence de cette feuille.
1926 RCLN octobre 1859, p. 440. « Variétés », non signé. – Statistiques sur la librairie en France depuis 1847, tirées des rapports annuels du Cercle d’imprimerie. En 1843, les presses françaises imprimaient 6009 ouvrages ; en 1851, 7350 ; en 1858, 13331.
1927 RCLN janvier 1860, p. 47-48. « Variétés. La typographie et le journalisme dans le canton de Vaud, à la fin de 1859 », non signé. – Statistiques diverses sur les salaires, la production, les journaux et recueils périodiques et les imprimeries : en 1831, le canton de Vaud ne comptait que 9 imprimeries utilisant 15 presses en bois ; en 1859 : 15 imprimeries utilisaient 7 presses mécaniques et 18 à bras.
1928 RCLN février 1860, p. 66-67. « Histoire politique et littéraire de la presse en France, par Eug. Hatin, tomes 2 et 3, Paris, Poulet-Malassis et De Broise, 1859, 2 vol. in-12, 8 fr. », non signé. – Compte rendu très favorable, félicitant l’auteur de son « impartialité » : « Si dans la seconde partie, qui doit renfermer les journaux de la révolution, M. Hatin conserve le même cachet, son livre comblerait de la manière la plus heureuse une lacune regrettable dans l’histoire littéraire » (p. 67).
1929RCLN mai 1860, p. 214-219. « Il y a deux ans, 1854-1856, par le Rév. Kingsley, publications de Ch. Lahure, Paris, Librairie L. Hachette et Cie, rue Pierre-Sarrazin, n° 14 », signé W.G. – Compte rendu plutôt favorable au roman de Kingsley, en dépit de certains défauts de composition. W.G. profite de son compte rendu pour mettre en garde les « lectrices » contre les dangers du roman en général, et des romans français en particulier, trop souvent immoraux. Les romans anglais échapperaient à cette tendance, et les éditeurs sont félicités de leurs traductions : « La pureté, le respect de la loi morale, l’amour de la famille et du foyer, la pensée chrétienne, voilée ou visible, voilà ce qui caractérise les romanciers anglais modernes, voilà ce qui les recommande aux lecteurs délicats. MM. Lahure et Hachette, en faisant connaître les meilleurs romans étrangers aux lecteurs qui ne peuvent les lire dans l’original, leur rendent donc un vrai service. Seulement, nous aimerions bien qu’il leur plût d’imprimer en caractères moins microscopiques ; ce qu’on économise sur le prix du livre, on le dépense en collyres. Il serait bon aussi d’employer des traducteurs qui connussent assez la langue anglaise pour ne pas faire de continuels non-sens, et assez la langue française pour avoir un style, sinon excellent, au moins passable. Ces traductions imparfaites nuisent beaucoup aux auteurs ainsi travestis » (p. 217).
1930 RCLN mai 1860, p. 225-226. « La propriété littéraire au dix-huitième siècle, recueil de pièces et de documents, publié par le Comité de l’Association pour la défense de la propriété littéraire et artistique, avec une introduction et des notices, par E. Laboulaye et G. Guiffrey, Paris, Hachette et Cie, 1859, 1 vol. in-8 », non signé. – Compte rendu favorable au contenu historique de l’ouvrage mais défavorable à la pensée des auteurs, qui réclament la propriété perpétuelle. Il faut certes protéger les auteurs, mais « l’intérêt social nous semble exiger que certaines restrictions soient apportées à ce droit ». Les héritiers d’un auteur ne sauraient être autorisés à interdire la publication de chefs-d’œuvre « indispensables aux progrès de la civilisation ». La Revue critique estime également que la perpétuité du droit « ferait hausser le prix des meilleurs livres » (p. 225).
1931 RCLN novembre 1860, p. 490-491. « Guide du voyageur à Londres et aux environs, par E. Reclus, Paris, Hachette et Cie, 1 vol. in-12 orné de cartes, 10 fr. », non signé. – Compte rendu enthousiaste : « Les nouveaux guides que publie la librairie Hachette se distinguent en général par la supériorité de la rédaction ainsi que par le nombre et l’exactitude des renseignements. Ce sont de beaux et bons livres, exécutés avec le plus grand soin, et dont la lecture peut offrir un véritable intérêt même aux personnes qui ne voyagent qu’en imagination, sans quitter le coin de leur feu. Désirez-vous, par exemple, visiter Londres ? Prenez le volume de M. Reclus, il vous fera connaître parfaitement la capitale de l’Angleterre, sous tous ses aspects physiques, intellectuels et moraux » (p. 490).
1932 RCLN décembre 1860, p. 552-553. « Histoire de la bibliothèque Mazarine depuis sa fondation jusqu’à nos jours, par A. Franklin, Paris, A. Aubry, 1860, 1 vol. in-8 », non signé. – Compte rendu très favorable tant pour l’auteur que pour le sujet même du livre : « Ce livre est un excellent travail dont la lecture offre certainement beaucoup d’attrait » (p. 553).
1933 RCLN janvier 1861, p. 24-27. « Morts et vivants. Nouvelles impressions littéraires, par Louis Ratisbonne, Paris, Michel Lévy, 1860, 1 vol. in-12, 3 fr », signé L.S. – Compte rendu relativement favorable de l’ouvrage – on déplore pourtant qu’il s’agisse encore d’un recueil d’articles de journaux : « Sous ce titre, Morts et vivants, l’auteur a réuni ses divers articles qui ont paru successivement de 1856 à 1860, dans le journal Les Débats. Ainsi le veut l’usage, et nous sommes désormais condamnés à relire en gros ce que nous avons lu en détail » (p. 24).
1934RCLN avril 1861, p. 176-177. « Lettre sur le commerce de la librairie, par Diderot, publiée pour la première fois, avec une introduction, par G. Guiffrey, Paris, Hachette et Cie, broch. in-8 », non signé. – Compte rendu soulignant l’intérêt de la brochure, publiée par le Comité de l’Association pour la défense de la propriété littéraire et artistique, « comme un document à l’appui des principes qu’elle cherche à faire triompher », c’est-à-dire la perpétuité de la propriété intellectuelle (p. 176). Pourtant Diderot n’écrivait qu’en défense des libraires, et non des auteurs. La Revue critique réitère sa position en matière de propriété intellectuelle : il faut défendre les droits des auteurs, tout en considérant que la perpétuité nuit à l’intérêt public.
1935 RCLN avril 1861, p. 181. « Variétés. De la liberté de la presse, par L. Vingtain, avec un appendice, les avertissements, suspensions et suppressions encourus par la presse quotidienne ou périodique depuis 1848 jusqu’à nos jours, Paris, Michel Lévy frères, 1 vol. in-12, 3 fr. », non signé. – Bref entrefilet mettant en lumière le pouvoir de la presse, qui résiste aux lois de censure et renverse les régimes politiques.
1936 RCLN mai 1861, p. 229-230. « Variétés. Le roman à un franc et les journaux littéraires illustrés à cinq centimes, par Ch. Gillet, Châlons-sur-Marne, Cury ; Paris, Dentu, broch. in-8 », non signé. – Entrefilet : « La littérature à bon marché ne se distingue en général ni par le bon goût, ni par les tendances morales. On l’a surtout exploitée au point de vue pécuniaire sans trop s’inquiéter des mauvais résultats qu’elle pourrait produire dans le public. Elle a servi d’instrument pour répandre une foule de publications malsaines, rendues plus dangereuses par des images qui ne portent pas précisément le cachet de la décence. Au lieu du bien qu’on devait en attendre, le bas prix des livres exerce donc l’influence la plus déplorable, et mérite d’être signalé comme un fléau. C’est ce que déclare très-franchement M. Gillet, avec l’indignation de l’honnête homme. Il proteste contre le scandale de tels abus, en citant maints exemples à l’appui. Son langage est vif, mais nous ne saurions le blâmer, car le bon sens, la morale et le goût ont besoin aujourd’hui de défenseurs énergiques. »
1937 RCLN juin 1861, p. 246-247. « Histoire politique et littéraire de la presse en France, avec une introduction historique sur les origines du journal et la bibliographie générale des journaux, par Eug. Hatin, Paris, Poulet-Malassis et De Broise, tome VIII, 1 vol. in-12, 4 fr », non signé. – Compte rendu élogieux de ce « travail consciencieux, poursuivi jusqu’au bout avec une persévérance très-louable » (p. 246). La Revue critique partage l’opinion de Hatin sur la liberté de la presse : « […] l’avenir du journalisme dépend de lui-même » (p. 247).
1938 RCLN juin 1861, p. 276-277. « Histoire de la gravure en France, par G. Duplessis, ouvrage couronné par l’Académie des Beaux-Arts, Paris, Rapilly, 1 vol. in-8 », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant l’utilité de l’ouvrage : « Quoique très-abrégée, cette histoire paraît être assez complète pour servir de guide aux collectionneurs. Elle abonde en détails curieux, et porte le cachet d’un esprit de sage critique dont les jugements inspirent la confiance » (p. 277).
1939 RCLN août 1861, p. 359-360. « Manuel du libraire et de l’amateur de livres, par J.-Ch. Brunet, 5e édition entièrement refondue et augmentée d’un tiers, Paris, F. Didot, frères, fils et Cie, 6 forts vol. in-8, 120 fr. », non signé. – Compte rendu très élogieux, soulignant la place exceptionnelle que l’ouvrage a su se tailler depuis sa première édition. Cette cinquième édition intègre notamment des considérations sur la reliure, « car en général c’est la reliure qui se paie plutôt que l’œuvre de l’écrivain. […] M. Brunet remarque judicieusement que tel volume qui s’est vendu mille francs, en considération de sa reliure, vaut à peine 12 ou 15 fr. lorsqu’il se trouve dans une condition ordinaire. […] Le Manuel du libraire est indispensable à quiconque veut apprendre à connaître les livres, et son auteur, en l’améliorant sans cesse, aura contribué puissamment aux progrès de la science bibliographique » (p. 360).
1940 RCLN novembre 1861, p. 461. « Variétés. La bibliothèque impériale, son organisation, son catalogue, par un bibliophile, Paris, Aug. Aubry, 1 vol. in-18 », non signé. – Entrefilet : « L’auteur de cet opuscule, frappé de certaines lacunes qui lui paraissent fâcheuses dans l’organisation de la bibliothèque impériale, propose divers moyens d’y remédier. Le plus important serait d’activer le travail du catalogue par des mesures propres à maintenir le plus grand ordre dans cet immense dépôt de livres. Le nombre des volumes qu’il renferme s’élève en effet à 15 ou 16 cent mille, et l’on comprend sans peine quelles difficultés présente l’arrangement méthodique d’un pareil nombre d’ouvrages. Aussi, malgré des efforts persévérants et des dépenses considérables, cette vaste entreprise est encore bien peu avancée. Les directions que renferme l’écrit du bibliophile pourront être appliquées utilement. »
1941 RCLN février 1862, p. 75-77. « Itinéraire descriptif et historique de la Suisse, du Jura français, du Mont-Blanc et du Mont-Rose, par A. Joanne, 3e édition entièrement refondue, contenant 10 cartes, 5 plans de ville, 10 vues et 7 panoramas, Paris, Hachette et Cie, 1 vol. in-12 de 866 pages, 13 fr. 50 c. ; Itinéraire descriptif, historique et artistique de la Hollande, par J. du Pays, avec 2 cartes et 6 plans, Paris, Hachette et Cie, 1 vol. in-12, 9 fr. », non signé. – Compte rendu très favorable, soulignant la qualité des ouvrages : « La collection d’itinéraires que publient MM. Hachette et Cie se distingue par une supériorité très-marquée sur les anciens ouvrages de ce genre. On y trouve des données plus exactes, des descriptions mieux faites, et tous les renseignements qui peuvent être nécessaires aux voyageurs. […] De pareils guides ne se recommandent pas seulement par l’utilité de leurs indications, mais ils enseignent encore à voyager avec fruit, ils tendent à développer le goût des recherches et l’esprit d’observation » (p. 76-77).
1942 RCLN avril 1862, p. 149-152. « La propriété littéraire et artistique, publication du Comité de l’Association pour la défense de la propriété littéraire, Paris, Hachette et Cie, broch. in-8, 30 c. ; La propriété littéraire et le domaine public payant, par J. Hetzel, Paris, Dentu, broch. in-8 ; Observations présentées à la commission de la propriété littéraire et artistique, par Ambroise Firmin Didot, Paris, broch. in-8 », non signé. – Compte rendu dans lequel l’auteur réitère des positions exprimées dans des comptes rendus précédents. La perpétuité est repoussée, car elle nuirait à l’intérêt public et, à terme, elle contribuerait à la formation de monopoles. Firmin Didot propose de s’en tenir au régime en place (droit de propriété fixé à trente années après la mort de l’auteur). Hetzel envisage la création d’un Bureau de la propriété littéraire, « établi pour enregistrer la déclaration des auteurs désireux de faire jouir leurs héritiers » de leur droit (p. 151). Cette dernière solution remettrait une partie de la propriété littéraire entre les mains de l’État. La Revue critique se range plutôt du côté de Firmin Didot.
1943 RCLN juin 1862, p. 246-249. « Les figulines [sic], par M. Joséphin Soulary, Louis Perrin, imprimeur, Paris, Auguste Aubry, 1 vol. in-12, 6 fr. », signé Fernand Lagarrigue. – Compte rendu mettant l’accent sur la qualité matérielle de l’ouvrage (au détriment des vers qu’il contient) : « Vous savez ou vous ne savez pas, lecteurs, que M. Louis Perrin, imprimeur à Lyon, est le Firmin Didot de la province. Il ne va pas comme MM. Firmin Didot consulter des membres de l’Institut ou tout au moins de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de Lyon, pour connaître le mérite des manuscrits qui lui sont confiés. […] Louis Perrin semble mettre au-dessus de la valeur littéraire d’un ouvrage sa valeur typographique. Aussi chacune des productions qui sortent de ses presses elzéviriennes sont-elles de ravissants bijoux montés sur vélin, et enchâssés dans ces caractères tourmentés qui distinguaient jadis les patients imprimeurs hollandais » (p. 246).
1944 RCLN août 1862, p. 340. « Variétés. Ce qu’on appelle la propriété littéraire est nuisible aux auteurs, aux éditeurs et au public, lettre adressée aux membres de la Commission, etc., par J. Gay, Paris, chez l’auteur, brochure in-8, 60 c. ; La propriété littéraire sous le régime du domaine public payant, publication du Comité de l’Association pour la défense de la propriété littéraire, Paris, Hachette et Cie, broch. in-8, 30 c. », non signé. – Entrefilet : « Depuis quelque temps, la question de la propriété littéraire semble entrer dans une phrase nouvelle. Des oppositions de plus en plus nombreuses se manifestent contre le projet qui n’en avait soulevé d’abord aucune. On commence à s’apercevoir que la perpétuité constituerait un monopole pour quelques fortes maisons de librairie au détriment de toutes les autres. C’est principalement sur ce point qu’insiste M. Gay, et ses considérations appuyées sur l’expérience nous paraissent très-justes. Le régime aurait encore bien d’autres inconvénients non moins graves, car toute espèce de privilège porte nécessairement ses fruits. Nous en trouvons même la preuve jusque dans les écrits de ceux qui le prônent. Ainsi la nouvelle brochure que publie le Comité de l’Association est destinée à combattre l’un des modes proposés pour rendre praticable la propriété perpétuelle. Les partisans de celle-ci la veulent sans condition et n’entendent pas qu’on limite en rien leur monopole. Ils demandent un droit exclusif et se chargent de l’exercer à leurs risques et périls. C’est indiquer assez clairement qu’on espère de ce monopole des bénéfices considérables. »
1945 RCLN mars 1863, p. 91. « Catalogue de la bibliothèque publique d’Yverdon, par Ch. Grandjean, bibliothécaire, Lausanne, 1863, 1 vol. in-8 », non signé. – Compte rendu favorable, soulignant l’utilité de l’ouvrage : « [le] catalogue est un bon travail bibliographique, et la bibliothèque d’Yverdon lui devra certainement de voir son utilité toujours mieux appréciée. »
1946 RCLN mai 1863, p. 192-193. « Variétés. Aperçu sur les progrès de la typographie depuis le xvie siècle et sur l’état actuel de l’imprimerie de Paris, par F.-A. Duprat, Paris, Aug. Aubry, broch. in-8 », non signé. – Compte rendu signalant l’importance de cette publication, rédigée par un ancien chef de l’imprimerie impériale. Duprat souhaiterait contrer ce qu’il estime être la décadence de la typographie parisienne par des mesures gouvernementales. La Revue critique prône plutôt la libre concurrence, tout en reconnaissant la compétence de l’auteur : « Les connaissances profondes et le goût très-exercé dont cet écrit porte le cachet lui donnent d’ailleurs beaucoup d’importance. On y puisera des notions justes et précieuses sur l’état actuel de la typographie française » (p. 193).
1947 RCLN juin 1863, p. 226-228. « Essai typographique et bibliographique sur l’histoire de la gravure sur bois, par A.-F. Didot, Paris, 1 vol. in-8 », non signé. – Compte rendu très élogieux, signalant à la fois l’ampleur de la recherche historique et la qualité de l’auteur : « L’ouvrage [que l’auteur] intitule simplement Essai, mérite par son importance de prendre place dans toutes les bibliothèques. On y trouve, traitées avec autant de savoir que de goût, les questions diverses qui se rattachent aux origines de la gravure sur bois, et de nombreux détails contrôlés avec soin en font une véritable histoire de cet art dès le quinzième siècle jusqu’à nos jours. L’auteur a le privilège très-rare de joindre à beaucoup d’érudition la parfaite connaissance des procédés pratiques. Cela donne à ses recherches une supériorité marquée et lui permet en même temps de mieux se rendre compte des obstacles qu’eurent à vaincre les premiers inventeurs » (p. 227).
1948RCLN décembre 1863, p. 440-441. « L’ami des livres, recueil bibliographique et littéraire, publié sous la direction de R. Muffat, 2e, 3e et 4e années, Paris, R. Muffat. Il paraît chaque mois deux numéros ; l’année forme 1 vol. in-8, 10 fr. pour la France », non signé. – Compte rendu tiède : « Le principal rédacteur est un libraire catholique, versé dans la connaissance des livres, mais qui, pour juger les publications nouvelles, se place au point de vue le plus exclusif. Admirateur enthousiaste de M. L. Veuillot, il marche sur ses traces et n’admet ni transactions ni ménagements » (p. 440).
1949 titre : La Revue de Paris
1950 adresse : Bureau de La Revue de Paris, rue des Filles Saint-Thomas, n° 17
1951 imprimeur : Éverat, Imprimeur, rue du Cadran, n° 16 ; Imprimerie de H. Fournier, rue de Seine, 14 (août 1835)
1952 dates de publication : avril 1829-1845 ; hebdomadaire (après quelques années d’interruption, la revue renaîtra dans les années 1850, et à nouveau à la fin du siècle)
1953 numéros dépouillés : avril-décembre 1830 ; janvier 1831 - mars 1832 ; mai-décembre 1832 ; avril, décembre 1833 ; janvier 1834 - octobre 1834 ; février 1835 - avril 1838 ; 1839 ; 1841 ; janvier 1843 - avril 1844
1954 directeur : Louis Véron ; François Buloz (à partir de 1833)
1955 orientation : littéraire et « recueil de luxe qui s’adresse surtout au monde artiste et élégant » (8 juin 1834, p. 72)
1956 chroniques : critique littéraire, nouvelles et romans, poésie, beaux-arts, spectacles, nouvelles scientifiques et littéraires, bulletin d’analyse politique
1957 illustrations : non illustré (parfois de petites gravures en fin de numéro dans les premières années) ; à partir de juillet 1834, on trouve quelquefois des gravures en tête de certains numéros
1958 principaux collaborateurs : très nombreux collaborateurs, dont A. Bazin, Balzac, Duchesse d’Abrantès, Amédée Pichot, Jules Janin, Saint-Cricq, C. Nodier, Frédéric Soulié, Ph. Chasles, L. Gozlan, R. de Beauvoir
1959 abonnement : texte figurant sur la quatrième de couverture (fascicule non relié) : « La Revue de Paris paraît par volume composé de 260 à 320 pages, dont les feuilles détachées sont envoyées séparément aux souscripteurs, pour être réunies à la fin de chaque mois. Le prix de la souscription est ainsi fixé : Paris : 3 vol – 20 fr. ; 6 vol – 40 fr. ; 12 vol – 80 fr. ; Province : 3 vol – 22 fr. 50 c. ; 6 vol – 45 fr. ; 12 vol – 90 fr. Étranger (Angleterre exceptée) : 3 vol – 25 fr. ; 6 vol – 50 fr. ; 12 vol – 100 fr. » – La Revue de Paris était disponible dans plusieurs librairies étrangères, notamment à Londres (chez Treuttel et Wurtz), à Bruxelles (Librairie parisienne, française et étrangère), de même que dans plusieurs villes de province (Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Rouen, Toulouse, Lille, Marseille, Orléans).
1960 RdeP 25 juillet 1830, p. 234. « Album. – Procès de La Revue de Paris contre le journal Le Pirate », non signé. – Entrefilet : « Le procès de La Revue de Paris contre le journal Le Pirate a été enfin appelé jeudi dernier à la septième chambre, jugeant en police correctionnelle. Nous accusions le journal Le Pirate de s’être rendu coupable du délit de contrefaçon en reproduisant sans notre autorisation des articles de MM. Janin, Mérimée, Sainte-Beuve, des vers de M. Casimir Delavigne, publiés dans La Revue de Paris. L’avocat du roi a reconnu que le délit de contrefaçon était complètement établi ; et le tribunal, prenant en considération les conclusions du ministère public, a condamné le sieur Pététin, gérant du Pirate, à cent francs d’amende et aux dépens. Ce nouveau jugement vient confirmer la législation bien fixée aujourd’hui sur la propriété des articles de journaux. Aucun article ne peut être reproduit sans que le journal qui le répète ne soit poursuivi et condamné comme coupable de contrefaçon. Cette nouvelle jurisprudence est un grand service rendu aux lettres par la magistrature. »
1961 RdeP 4 décembre 1831, p. 64. « Album », non signé. – Réclame en toute fin de numéro : « Ce ne sont pas les cabinets littéraires qui manquent à Paris ; chaque quartier, que dis-je ?, chaque rue a les siens. Mais il en est un qu’on peut recommander à ceux qui, après avoir lu Les Débats, Le Courrier français, La Gazette de France ou Le National, aiment à oublier la politique du jour dans la lecture d’une histoire ou d’un roman. C’est le salon de M. Dumont, au Palais-Royal, n° 88, où l’on trouve une bibliothèque choisie de bons livres anciens et d’ouvrages nouveaux, tous les recueils périodiques et les brochures. Cet établissement, déjà connu et naguère négligé, a reçu d’utiles améliorations du nouveau propriétaire. »
1962 RdeP 25 décembre 1831. – Préambule non paginé, non signé, faisant le bilan des trois premières années de la publication : « La Revue de Paris est venue remplir un vide qui existait dans notre littérature périodique. C’est le premier essai, le premier essai heureux du moins, d’une feuille littéraire sur le plan des Revues et des Magazines de la Grande-Bretagne. La Revue de Paris n’est pas restée en arrière des promesses de ses fondateurs. Trois années d’existence et de popularité lui ont permis d’élargir son cadre, de multiplier ses relations littéraires et ses moyens d’influence, d’assurer enfin les bases de plusieurs améliorations successives. La liste des collaborateurs de La Revue de Paris montre que ses colonnes sont ouvertes à toutes les célébrités des sciences, des lettres et des arts, comme à toutes les opinions. C’est un champ neutre où les écrivains de toutes les écoles comme de tous les partis seront toujours accueillis avec la même impartialité. La Revue de Paris peut aussi citer parmi ses correspondans étrangers les noms les plus illustres de l’Allemagne et de l’Angleterre. Insérant de préférence toutes les compositions originales, et pouvant se faire gloire d’avoir révélé la première plusieurs jeunes talens contemporains, La Revue de Paris, pour plus de variété, s’empresse de traduire ou d’imiter les articles les plus curieux des revues étrangères ; et paraissant tous les huit jours, elle peut les offrir dans leur primeur à ses abonnés. L’histoire, les voyages, la statistique, la philosophie, les beaux-arts, la poésie, la critique littéraire, etc., sont également de son domaine. Une série d’esquisses, de portraits, etc., avec le titre général de paris, complétera ces tableaux de mœurs que La Revue a déjà publiés sous la forme dramatique du proverbe. […] L’année 1832 s’annonce sous les plus heureux auspices pour La Revue de Paris. […] Des arrangemens particuliers avec les principaux éditeurs d’Angleterre et d’Allemagne permettront à La Revue de Paris de publier des fragmens inédits des compositions littéraires de ces pays. »
1963 RdeP 1er janvier 1832, p. 59-63. « Album. – Livres d’étrennes », non signé. – Chronique recensant les dernières parutions de keepsakes, dont les ventes augmentent considérablement en début d’année. On note que « la mode est aux Anglais » (p. 60), avec des publications tel l’Almanach de la Cour, « armorial complet » (p. 60), dans lequel on trouve aussi le texte de la Charte constitutionnelle ; Les femmes et les fleurs, Les annales romantiques, Le talisman, L’émeraude, keepsakes contenant des vers de plusieurs des collaborateurs de La Revue de Paris, sont aussi signalés, et l’on fait remarquer que tous contiennent de nombreuses gravures anglaises.
1964 RdeP 29 janvier 1832, troisième de couverture du fascicule. « Avis aux abonnés. – Quelques plaintes, rares heureusement, nous parviennent des départemens sur le service de La Revue de Paris. Nous prions MM. les Abonnés de vouloir bien faire la part de l’administration du recueil et celle de leurs commissionnaires : nous avons lieu de penser que quelques-uns de ceux-ci n’ont pas toujours été exacts dans l’envoi des livraisons qui leur sont adressées directement. Quelquefois aussi il est arrivé à un correspondant de Paris de recevoir le prix d’un abonnement de six mois ou d’un an, et de n’en verser provisoirement que la moitié ou le quart au bureau. Nous engageons MM. les Abonnés à se faire présenter leurs quittances en cas d’interruption. Les lettres et envois d’articles doivent être affranchis : on est invité à garder copie des vers dont on demande l’insertion. »
1965 RdeP 25 mars 1832,p. 260. « Album. – “Magaziniana” », non signé. – Nouvelle chronique : « Nous nous proposons de réunir de temps en temps sous ce titre [Magaziniana] les faits curieux, les anecdotes, etc., que nous recueillerons dans la lecture de tous les Magazines étrangers (N. du D.). »
1966 RdeP 27 mai 1832, troisième de couverture du fascicule. « MM. les Libraires-Éditeurs qui voudraient faire annoncer et analyser leurs publications dans La Revue de Paris sont priés d’en déposer deux exemplaires aux bureaux de la direction. »
1967 RdeP 16 décembre 1832, p. 207-211. « Album. – Publications du jour de l’an », non signé. – Chronique recensant les dernières parutions de keepsakes, notamment ceux de la maison de Louis Janet (« où les gravures, le papier vélin, la typographie et la reliure font souvent passer, au reflet de leurs richesses, tant de pauvres vers et de pauvres auteurs », p. 207) ; et de Charles Malo (dont les keepsakes sont « embellis de toutes les merveilles de l’impression et de la gravure anglaise qui demande ses dessins à nos Colin, nos Devéria et nos Johannot. M. Charles Malo a bien mérité des boudoirs », p. 209).
1968 RdeP 17 mars 1833, p. 222-223. « Album. – Un journal en Angleterre. Application de la vapeur à la presse », signé Babbage. – Entrefilet sur la nécessité où sont les journaux anglais d’imprimer rapidement durant les séances du Parlement. Entre le moment où le sténographe termine sa prise de notes au Parlement et le moment où le journal doit être livré aux abonnés, il n’y a que quelques heures de battement. Seule la presse à vapeur permet d’imprimer avec la rapidité nécessaire : « Quelques-uns des journaux du matin se vendent chaque jour de cinq à dix mille exemplaires. Supposons qu’on n’en eût besoin que de quatre mille, et qu’on ne pût les imprimer qu’à raison de cinq cents par heure (et c’était tout ce que pouvaient faire deux ouvriers et un apprenti avec les anciennes presses), il faudrait seize heures pour imprimer l’édition complète. Eh bien ! Avec la presse mécanique, en une heure de temps, les quatre mille sont expédiés. […] L’encre coule presque d’elle-même dans les caractères par le plus parfait mécanisme ; quatre ouvriers introduisent incessamment les bords des larges feuilles de papier à la jonction de deux grands cylindres qui semblent les dévorer avec une avidité insatiable ; d’autres cylindres les portent à la forme, déjà imprégnée d’encre, et les ayant mis successivement en contact, les rendent aux quatre ouvriers complètement imprimés par ce rapprochement rapide. Ainsi, en une heure, quatre mille feuilles de papier sont imprimées d’un côté et une impression de douze mille exemplaires du journal est distribuée au public en six heures. »
1969 RdeP 24 mars 1833, p. 280. « Album. – Revues provinciales », non signé. – Entrefilet : « Nous ne sommes pas de ceux qui s’effraient de voir la province appeler la décentralisation littéraire au secours de la décentralisation politique. Que Paris rayonne sur la province, mais que Paris ne dédaigne pas les lumières que la province peut renvoyer à Paris, ne seraient-elles qu’un reflet modifié des siennes. Nous recueillons des matériaux pour tracer un tableau statistique de la presse départementale. En attendant, nous aimons à signaler la fondation de quelques revues, dont nous acceptons volontiers les sympathies. Nous avons remarqué d’abord La Revue de Rouen, dont trois livraisons ont déjà paru, qui rappellent à Paris que la France littéraire doit à la Normandie quelques-unes de ses plus belles illustrations anciennes et modernes. La Revue d’Avignon, La Revue de Toulouse, La Revue de Bretagne, méritent aussi de fixer l’attention de la littérature parisienne. »
1970 RdeP 31 mars 1833, p. 342-350. « Bulletin critique », signé H.-C. de Saint-Michel. – Passe en revue une dizaine d’ouvrages récemment publiés, notant combien les éditeurs aiment l’éloge de leur activité : « Mais nous concevons très-bien l’impatience du romancier ou du conteur, à qui un éditeur n’accorde que quinze jours pour escamoter son succès, forcé qu’il est lui-même d’exploiter au moins deux illustrations par mois, afin de mériter de notre complaisance bibliopolique [sic] cet éloge qui devrait être stéréotypé dans toutes les feuilles politiques et littéraires : “M. un tel, le plus actif de nos librairies, vient de mettre en vente, etc.” ; ou bien : “L’activité bien connue du libraire un tel ne se dément pas ; en attendant tel livre, il publie tel autre livre.” À compter du trimestre prochain, nous nous promettons de satisfaire plus complétement que nous ne l’avons fait jusqu’ici cette noble ambition, ce louable amour de gloire de la librairie, par un bulletin bibliographique raisonné, qui comprendra toutes les publications dont nous recevrons le specimen d’usage » (p. 350).
1971 RdeP 22 décembre 1833, p. 257. « Album. – Littérature d’étrennes », non signé. – Entrefilet sur les keepsakes récemment publiés : « Les livres qui triomphent sont surtout ceux qui, sous leur élégant étui de carton gauffré, recèlent un Musée tout entier de jolies vignettes importées d’Angleterre, soit les keepsakes originaux qui décorent le magasin universel de M. Baudry, rue du Coq, soit leurs imitations semi-françaises dont M. Louis Janet a presque le monopole. »
1972 RdeP 12 janvier 1834, p. 127. « Album », non signé. – Entrefilet : « La place de bibliothécaire de la Chambre des députés, qui s’adjuge à la pluralité des suffrages, sera probablement votée dans le courant de cette semaine. Jamais, à aucune époque, une aussi riche liste de noms ne s’était offerte pour cette candidature. »
1973 RdeP 2 février 1834, p. 72. « Guerre déclarée par le ministre des Finances à la presse littéraire », non signé. – Déclaration placée en toute fin de numéro : « La Revue de Paris a protesté plus d’une fois contre l’impolitique avanie que le gouvernement persiste à faire peser sur la littérature périodique. Au-dehors, une loi de douane qui nous livre à la piraterie des contrefacteurs belges ; au-dedans, la loi du 14 décembre 1830, qui nous frappe d’un impôt auquel ne sont pas soumises les contrefaçons, etc. En attendant l’effet d’une pétition que nous adressons aux chambres, nous avions espéré qu’une interprétation libérale de la loi du 14 décembre 1830 nous permettrait de jouir du bénéfice qu’ont les journaux politiques de publier des supplémens non timbrés, en faisant timbrer deux de nos feuilles à 6 cent. M. le ministre, qui, par économie sans doute, a supprimé son abonnement unique à notre recueil, nous fait poursuivre par les agens du fisc, et nous écrit en style administratif, que nous n’avons nullement le droit dont nous avions voulu nous prévaloir. Nous protestons contre l’interprétation abusive et anti-libérale de M. le ministre, et, tout en nous y soumettant aujourd’hui, nous déclarons faire toutes nos réserves contre l’administration, qui nous remboursera, nous le croyons, avec dommages-intérêts, l’excédant de frais auquel elle nous oblige ; car cette concession, nous ne la faisons au fisc que pour éviter à nos souscripteurs tout retard dans l’envoi du recueil. Nous allons nous préparer à la lutte : si elle devient sérieuse, le pouvoir y perdra plus que nous. Ce n’est pas ici seulement une cause particulière : notre pétition aux chambres sera signée de tous les littérateurs, qui y sont intéressés comme nous. Quant aux tribunaux, nous y trouverons déjà un précédent favorable ; enfin, nous invoquons l’action puissante de la presse quotidienne, qui ne nous la refusera pas. »
1974RdeP 2 mars 1834, p. 63. « Album. Littérature de la semaine », non signé. – Certains romans anglais connaissent du succès en France : « M. Baudry publie cette semaine les Pilgrims of the Rhine, dans un volume qui contient en outre Falkland et Arasmanes. Prix : 5 francs. M. Fournier en publiera une traduction par M. Cohen, traducteur des précédens ouvrages de M. Bulwer. MM. Gosselin et Dumont en annoncent une autre par M. de Fauconpret [sic], pour le 10 de ce mois. Les mêmes libraires font traduire Hélène, de Mrs Edgeworth, et plusieurs autres romans en vogue en Angleterre. »
1975 RdeP 23 mars 1834, p. 264. « Album. – Publications de la semaine », non signé. – À propos des traductions : « Nous sommes peu partisans des traductions à la course : accordons cependant une mention aux Pèlerins du Rhin, qui paraissent concurremment chez MM. Gosselin et Fournier ; ici, en deux volumes in-8, par M. Defauconpret ; là en deux volumes in-12, par M. Cohen. On voit heureusement que M. Defauconpret, étant sur les lieux, a obtenu quelques feuilles d’avance. »
1976 RdeP 18 mai 1834, p. 194-204. « Exposition de l’industrie nationale. La salle n° 1 », signé Jules Janin. – Passe en revue les diverses machines exposées ; un passage décrit les presses à imprimer de Selligue et Tonnelier : « Tous les hommes du métier connaissent les presses de M. Selligue. Il faudrait être bien insouciant de son œuvre littéraire pour ne pas se demander comment elle vient au jour ? Ce n’est pas qu’on soit tenté d’être bien fier de soi-même, homme de lettres, quand on compare les progrès de la presse mécanique au progrès des choses qu’elle imprime. Autrefois, il n’y a pas vingt ans de cela, les plus célèbres imprimeries se servaient uniquement de presses à bras ; c’était la presse primitive, il lui fallait un long et pesant levier ; au bout de ce levier, on mettait deux hommes qui se relevaient heure par heure. Une presse même bien servie tirait à grand’peine deux mille exemplaires ; aujourd’hui, quel miracle ! La presse à cylindre, machine intelligente et infatigable, roule sans cesse et sans fin ; en même temps qu’elle va chercher son encre au réservoir et qu’elle la distribue sur les caractères, elle va prendre le papier aux mains d’une femme ou d’un enfant, et quatre secondes après ce papier est déposé dans l’atelier, imprimé des deux côtés. Depuis l’invention de la presse à cylindre, chaque année a apporté à cette invention des perfectionnemens nouveaux, et, à l’heure qu’il est, je ne crois pas qu’il y ait un plus noble spectacle que celui d’une presse mécanique bien conduite, bien intelligente, bien alerte, qui, en vingt-quatre heures, va produire vingt-quatre mille feuilles de Lamartine ou de Chateaubriand. Mais, comme je vous le dis, il faut les voir marcher ; à l’Exposition, toutes ces belles presses, qui sont immobiles, ressemblent pas mal à un cheval anglais couché sur la paille » (p. 196-197).
1977 RdeP 18 mai 1834, p. 211. « Album », non signé. – Entrefilet : « MM. Lepelletier et Compagnie, directeurs de l’Office-Correspondance pour les journaux français et étrangers, fondé à Paris depuis quatre ans, viennent de publier un Nouveau tableau statistique, offrant, pour l’année 1834, la nomenclature authentique de tous les journaux et écrits périodiques qui paraissent en France et dont le nombre s’élève à six cent huit feuilles publiques. On ne saurait trop apprécier l’utilité de cette importante publication. »
1978 RdeP 18 mai 1834, p. 216. « Dissolution de société », signé Le Directeur de La Revue de Paris. – Avertissement : « Fondée en 1829 et ayant traversé, non sans succès, les épreuves les plus difficiles, La Revue de Paris a senti la nécessité de quelques modifications à son acte de société. Il s’agit d’une reconstitution commerciale et nullement littéraire. Dans la liquidation, dans la vente même de la propriété de La Revue, l’intérêt des Souscripteurs est si largement garanti qu’il eût été superflu de les en entretenir ; mais les journaux en ayant parlé, il est juste d’aller au-devant de tout commentaire malveillant. La Revue de Paris se liquide au moment où elle est en voie de progrès, puisque ses registres offrent deux cent cinquante abonnés de plus qu’à l’époque où la direction fut confiée au Directeur actuel, sans compter les adhésions qu’elle peut encore espérer des listes récemment acquises de L’Europe littéraire. Le Directeur ne cite point ce progrès, qui va être de notoriété publique, pour faire entendre qu’il a mieux fait que ses prédécesseurs, mais simplement pour se féliciter d’avoir profité de leurs bons exemples, et remercier les collaborateurs qui ont bien voulu le seconder de leur talent et de leur honorable amitié. »
1979 RdeP 25 mai 1834, p. 271-272. « Album », non signé. – Bilan du passé de La Revue, réitération de la politique éditoriale d’ouverture et annonce d’une nouvelle direction : « Après cinq années d’existence, La Revue de Paris, fondée par M. Véron, vient de passer, pour la quatrième fois, en de nouvelles mains. Sous ses différens directeurs, La Revue de Paris a toujours été ouverte à tous les jeunes talens, elle a toujours été un terrain neutre, un lieu d’asile, où se sont réfugiés, loin des débats politiques et des passions de la presse quotidienne et de la tribune les hommes de talent dans tous les genres. […] Sa route est donc tracée, elle ne s’éloignera pas de celle qui l’a menée au succès. Elle restera, comme par le passé, un port neutre où aborderont tous les pavillons. […] La nouvelle direction de La Revue de Paris se propose de faire dans ce recueil quelques améliorations importantes réclamées depuis long-temps par les lecteurs. Déjà dans sa prochaine livraison, La Revue de Paris contiendra, ainsi que dans toutes celles qui suivront, une Semaine littéraire, analyse rapide, mais complète, de tous les ouvrages nouveaux, un compte-rendu des pièces de théâtre, et toutes les nouvelles relatives aux arts. »
1980 RdeP 8 juin 1834, p. 72. « À nos souscripteurs », non signé. Entrefilet : « La Revue de Paris, recueil de luxe qui s’adresse surtout au monde artiste et élégant, s’appliquera de plus en plus à compléter son cadre. La nouvelle direction de La Revue promet dès aujourd’hui une suite d’articles de high life, d’épisodes de la vie parisienne, de la vie de château, de scènes du monde et de la société, etc., accompagnés d’illustrations dues au burin des meilleurs artistes anglais et français. »
1981 RdeP 15 juin 1834, p. 178-196. « Exposition de l’industrie nationale. La salle n° 4 », signé Jules Janin. – Suite de l’article précédent (18 mai 1834) ; un long passage est consacré à l’imprimeur Éverat (qui était par ailleurs l’imprimeur de La Revue de Paris) : « À proprement dire, il n’y a cette année que les presses d’Éverat qui aient envoyé leurs produits à l’Exposition. […] à l’heure qu’il est, toute autre imprimerie appartient exclusivement au journal. Que voulez-vous ? On n’imprime plus, on n’écrit plus, on ne lit plus que des journaux. […] Éverat est à peu près le seul parmi tous les imprimeurs de Paris qui ait mené de front ces deux choses qui paraissent incompatibles, l’impression des livres et l’impression des journaux. Il faut entrer dans cette maison et la parcourir dans tous ses détails pour avoir une idée de ce que peut produire une seule imprimerie bien conduite. La maison est située dans un recoin obscur, mais au centre de Paris, tant on est pressé d’avoir bien vite tout ce qui s’imprime. […] À présent, il faut que tout imprimeur soit logé au centre de la ville pour être mieux à la portée de tous. […] Éverat reste le premier imprimeur de Paris. Quatre presses toujours en mouvement, la nuit et le jour, fournissent à la consommation du public cent soixante mille feuilles par jour, ou, si vous aimez mieux, quarante-sept millions de feuilles par an ! Douze cents volumes par an ! […] Les ouvrages exposés par Éverat cette année sont des chefs-d’œuvre. Ils ont été commandés et ils appartiennent à un libraire, homme de goût, M. Lefèvre. M. Lefèvre, aidé de son imprimeur Éverat, a imaginé de réimprimer tous les classiques dans une édition compacte. Mais, cette fois, l’édition est très-lisible, les caractères sont d’une netteté admirable ; il s’agissait cette fois d’imprimer un livre utile à tous, et non pas d’exciter, sans profit pour personne, une futile curiosité bibliographique. Chaque volume de cette édition Lefèvre contient la valeur de six volumes ordinaires. […] Certes, si une bibliothèque admirable, peu coûteuse, à la portée de tous, facile à relier et à placer dans les plus petites maisons ; si un livre corrigé avec le plus grand soin, admirablement imprimé, et cependant populaire, avait besoin des encouragemens du pouvoir, personne ne mériterait plus ces encouragemens que notre très-excellent, très-infatigable et très-intelligent imprimeur Éverat. »
1982 RdeP 10 août 1834, p. 130-134. « La littérature à six sous », signé Girardin. – Diatribe contre l’extrême abondance des journaux populaires, des revues populaires, des dictionnaires populaires, etc., publications qui toutes contiennent des illustrations de mauvaise qualité. Cette prolifération de publications à bon marché a plus ou moins épuisé le bassin potentiel d’abonnés : « On sait que les publications à 2 sous en ont fécondé des milliers. Après Les connaissances utiles à 4 francs par an, ces Connaissances qui ont fait tant de bien à l’humanité que M. Émile Girardin y a gagné la députation, sont venues les Histoires pittoresques, les Voyages pittoresques, les Encyclopédies pittoresques, etc. Là n’est pas le mal, il est ici. Exagérations elles-mêmes, ces entreprises n’ont pu se soutenir que par l’exagération des souscriptions, et le souscripteur est peu porté à l’exagération, de son naturel. Cent mille abonnés ont bien enrichi quelques entrepreneurs à 6 sous ; mais les derniers venus ont décompté. Il a fallu se contenter de soixante mille souscripteurs, puis de trente mille ; enfin, le chiffre décroissant toujours, un de ces spéculateurs me dit un beau matin : “Ça ne va plus : nous ne dépassons pas vingt mille souscripteurs pour ma chose pittoresque.” […] La librairie est morte ; et ce qui a hâté sa mort, ce sont les publications à 4 francs et à 6 sous » (p. 132-133).
1983 RdeP 17 août 1834, p. 203-208. « La littérature à six sous. Deuxième article », signé Girardin. – Suite de l’article précédent, mettant l’accent sur l’utilisation inconsidérée des vignettes par les revues françaises, vignettes servant dorénavant de prétexte aux articles : « La richesse foncière des maisons de commerce pittoresque consiste d’ailleurs en vignettes. […] Voici l’origine de la vignette, mère de la littérature pittoresque, la source de sa prospérité, source bientôt épuisée. Londres, qui a toujours donné à ses nombreuses relations de voyages l’accompagnement original de dessins de toute nature, a fini avec le temps par avoir au rebut des milliers de planches, de plaques de bois, de clichés inutiles. Une imagination française eut l’idée de profiter de cette balayure typographique, de l’importer en France, et de reproduire ces dessins sans le texte dont ils étaient l’accessoire. À Paris, l’accessoire est donc devenu le principal : c’est-à-dire qu’on a imaginé un voyage pour justifier la vue d’un vaisseau, une description de pays pour donner la solution de quelques clochers et de quelques arbres, et qu’on a été obligé de mentir, sous peine de perdre une vignette dont le texte anglais seul pouvait fournir l’explication » (p. 206-207).
1984 RdeP 7 septembre 1834, p. 68-75. – « Chronique », signé L.G. – Une partie de la chronique est consacrée aux vacances (et aux fermetures) annoncées par plusieurs bibliothèques ; l’auteur s’y oppose : « Les bibliothèques publiques ferment : quelle fatuité ! Comme si elles étaient jamais ouvertes ! Il semblerait que ces dépôts, où l’on engraisse à loisir les élèves de l’école des chartes, contens d’être fermés quatre jours sur sept, dix-neuf heures sur vingt-quatre ; satisfaits d’avoir régulièrement quatre jours de réparation dans le mois, deux autres de démolition pour cause majeure, une vingtaine dans l’année pour célébrer la Saint-Philippe, le Vendredi Saint, Pâques, Noël, le Nouvel An, Quadragésime et Sexagésime, car rien n’est catholique, paresseux et romain comme un bibliothécaire ; il semblerait, disons-nous, que ces dépôts devraient avoir la pudeur de repousser le bénéfice des vacances […]. Le bibliothécaire ne repousse rien, excepté le lecteur » (p. 71).
1985 RdeP 5 octobre 1834, p. 45-61. « Le journaliste franco-belge. Simple histoire de critique littéraire », signé par Jules Janin et par La Revue de Paris. – L’article relate une vive querelle entre Jules Janin et certains journaux belges, ces derniers ayant attaqué très durement l’écrivain-journaliste. Jules Janin fit paraître « une suite de chapitres » (p. 48), intitulés Le Piédestal, dans La Revue de Paris. Ces pages furent piratées une première fois par le libraire belge responsable de la contrefaçon de La Revue de Paris, imprimée à Bruxelles. Ensuite, ces mêmes pages, qui n’étaient pas destinées à devenir un livre, furent réimprimées et piratées par un libraire belge, qui mit dans le commerce un livre qui n’en était pas un. Certains journaux belges s’emparèrent du texte, pour en décrier violemment le caractère dépravé.
1986 RdeP 8 mars 1835, p. 143-144. « Chronique. Édition illustrée des classiques français et étrangers », non signé. – Entrefilet sur une collection d’ouvrages illustrés, offrant aux lecteurs un nouveau mode de lecture : « On publie sous ce titre une collection d’ouvrages imprimés avec un luxe extraordinaire de typographie et de gravures sur bois, à la manière des éditions anglaises du Shakspeare [sic]. Le Gil Blas ouvre la série de ces publications, dont les deux premières livraisons à cinq sous ont paru chez Paulin, rue de Seine, n° 6. Le roman de Le Sage sera orné de 500 gravures de toute grandeur, vignettes, fleurons, culs-de-lampe, lettres ornées. […] M.T. Johannot, dont le crayon si gracieux, si élégant, si fécond lui a valu une célébrité si justement acquise, s’est chargé d’illustrer les œuvres complètes de Molière […]. C’est une librairie spéciale et toute nouvelle que les éditeurs se proposent de créer en France […]. Cette manière de rééditer les chefs-d’œuvre de notre langue, de les rajeunir, de les animer, de les commenter en quelque sorte par l’art du dessin possède un charme tout particulier auquel on se laisse doucement entraîner. Et, ce qui n’est pas le moins attrayant pour l’immense majorité des lecteurs, c’est le bas prix de ces éditions magnifiques, qui, sous ce rapport, les assimile aux éditions les plus vulgaires. »
1987 RdeP 5 avril 1835, p. 65-66. « Chronique », non signé. – Entrefilet sur un nouvel épisode de la contrefaçon belge. Un manuscrit de Lamartine a été volé, dans les bureaux de l’imprimerie parisienne chargée de produire l’ouvrage : « M. Gosselin, libraire, avait acheté de M. de Lamartine son Voyage en Orient. Selon l’usage, M. Gosselin s’attendait bien, quand ces deux volumes seraient publiés, à voir les forbans belges se jeter sur cette proie, la dépecer et la distribuer sous toutes les formes possibles de la contrefaçon […]. Mais cette fois, c’est de vol qu’il s’agit ! M. Gosselin vient d’apprendre qu’avant même la publication du premier volume du Voyage de M. de Lamartine, ce premier volume paraissait à Bruxelles, au moyen d’une soustraction d’épreuves commise dans son imprimerie ; épreuves informes, brutes, non corrigées, et qu’un sieur Méline, libraire de Bruxelles, attache son nom à cette honorable entreprise. Une réclamation de M. de Lamartine et de M. Gosselin a paru dans tous nos journaux, une plainte a été déposée au parquet du procureur du roi. […] La Revue de Paris traduit faiblement ici les sentimens d’exaspération qui animent tous les hommes de lettres, et qui l’animent elle-même : elle aussi a ses contrefacteurs qui la mutilent et la dévalisent. Ce qui nous console, à l’heure où nous écrivons ces lignes, c’est qu’ayant la certitude de les voir reproduites dans les contrefaçons, nous avons aussi la certitude que les voleurs belges imprimeront leur propre infamie. »
1988 RdeP 17 mai 1835, p. 217. « Chronique », non signé. – Entrefilet sur la contrefaçon belge, que le gouvernement français ne semble pas désireux de combattre : « S’il nous était permis de donner notre avis aux hommes d’état qui nous gouvernent, nous leur dirions qu’ils agiraient plus sagement et plus utilement pour la librairie française, cette branche si importante de notre industrie, d’employer leur action à la délivrer de la plaie belge, cette plaie du vol effronté qui la ronge au cœur, que de lui jeter de stériles et banales décorations. Il y a quelque temps, on avait donné la croix à l’imprimeur Paul Renouard ; aujourd’hui on la donne au libraire Ch. Gosselin. A-t-on voulu récompenser dans le premier l’imprimeur ou le frère du secrétaire général de la justice ? A-t-on voulu dédommager le second des soustractions récentes des flibustiers de Bruxelles ? Ou bien a-t-on voulu honorer l’éditeur des romans de M. Arnould Frémy et de M. Lamothe-Langon ? Nous ne saurions résoudre cette grave question ; mais ce que nous savons bien, c’est que, décorât-on en masse toute la librairie française, elle ne s’en porterait pas mieux. Sa véritable plaie, c’est la piraterie de ce peuple nain, de ce peuple couard qui ne sait lever la tête que pour nous prendre le plus pur de notre sang. Comment se fait-il que de tant d’illustrations littéraires de la chambre, il ne s’en trouve pas une qui prenne la parole en faveur d’une cause si intéressante, et force nos hommes d’état à protéger la librairie française, au lieu de la décorer ? Ce serait un peu mieux employer son temps qu’à de vaines méditations et à de creuses théories politiques et sociales. »
1989 RdeP 12 juillet 1835, p. 130-135. « Les éditeurs », signé S. – Physiologie de l’éditeur, par catégories : l’éditeur-commissionnaire (qui vend des livres, comme marchandise, dans toutes les parties du monde) ; le libraire éditeur, catégorie qui se subdivise entre « l’éditeur qui fait le classique et les morts » d’une part, et « l’éditeur qui fait la nouveauté et les vivans » d’autre part (p. 131). L’éditeur classique connaît trois catégories : le classique noble, « espèce forte, bien logée, bien habillée, bien décorée, bien mariée » (p. 131) ; puis vient le « classique vulgaire, et plus bas encore le classique bourgeois » (p. 131). L’éditeur de nouveauté connaît, lui, deux catégories : celui qui « publie les livres scientifiques, l’histoire, le droit, la médecine, et celui qui met son nom aux chansons de M. Charrin et aux romans de M. Ricard » (p. 132). La physiologie porte sur « l’éditeur littéraire » : « L’éditeur littéraire est quelquefois un gros homme rajeuni qui se tape sur le ventre, et qui dit : mes auteurs, mes gens de lettres ! Qui rit grassement, roule au fond d’un cabriolet qui le mène à un château qu’il possède à quelques lieues de Paris, où il fait bombance. Quelquefois c’est un homme maigre à ventre rentrant, qui mange des cerises à son second déjeuner, boit de l’eau à tous les repas et grignotte des croûtes de pain dans ses insomnies […]. L’éditeur littéraire a encore cela de remarquable, qu’il s’en trouve qui ne savent pas lire. […] Il sait comment on fait un marché avec un auteur, de manière à lui acheter sa vie et à la lui payer 100 francs par mois ; il sait comment il a fait marché pour imprimer mille exemplaires d’un livre, comment on tire deux mille, et comment on dit n’en avoir pas vendu cinq cents ; il sait encore par quels moyens on dégoûte un homme de lettres de s’occuper de ses livres, et comment on les lui achète pour dix, douze, quinze ans. Et alors il faut voir, quand le livre est sa propriété, ce que l’éditeur en fait, comment ce terrain stérile devient fécond, publié en collections, en livraisons, grand et petit format, avec ou sans gravures, édition de luxe, édition populaire, édition de poche, édition compacte ; son auteur, dont quelque temps auparavant il parlait du bout des lèvres, son auteur, c’est un génie, c’est le seul génie de l’époque. L’annonce, la réclame, le prospectus, volent, courent, retentissent, et l’éditeur, au bout de dix ans, rend à l’homme de lettres sa propriété usée, sucée, épuisée, puis il va s’engraisser dans une douce oisiveté, tandis que l’écrivain maigrit encore au travail. Et cependant toute cette science de l’éditeur s’efface devant la science d’un seul homme, devant la science de M. Lebigre, l’éditeur des éditeurs. M. Lebigre ne connaît pas les hommes de lettres, il ne connaît que les éditeurs. Véritable Melmoth, il les attend aux fins de mois ; alors il leur apparaît avec ses écus sonnans à la main ; alors, pour éviter un protêt, les volumes sortent de chez l’éditeur à 20 sous l’exemplaire in-8, pour aller s’enfouir dans les vastes magasins de la rue de la Harpe. Que dis-je ? 20 sous ? 20 sous, quand l’éditeur est debout ; mais quand l’éditeur chancelle, c’est 10 sous ; quand il est tombé sur la place du Châtelet, 5 sous. Oui, 5 sous ! Vous y avez passé tous, littérature fringante et pittoresque de l’époque, à 5 sous tant qu’on en veut, et il en reste encore. Littérature haute et forte de l’école, vous n’y êtes point passée ; vos œuvres ont été mises au pilon : on ne pouvait pas même vendre le papier. Et maintenant […] je puis dire que je comprends la préférence accordée à l’épicier sur le libraire [comme objet de la moquerie publique], c’est que M. Lebigre, ce libraire des libraires, cet éditeur des éditeurs, M. Lebigre, est épicier » (p. 133-135).
1990 RdeP 30 août 1835, p. 349-351. « Chronique », non signé. – Commentaire éditorial analysant les discussions parlementaires ayant pour objet la loi sur la presse. Avec ironie, on signale la très grande éloquence des parlementaires ayant pris la parole : « Nous autres qui sommes des hommes d’art, plus voués à la forme qu’au fond, et plus amoureux du beau langage que de toute autre chose, nous trouvons que ces belles discussions servent au moins d’excuse à cette loi, quelle que soit cette loi. Et cependant nous ne pouvons pas dissimuler que la presse nous est chère, à nous les enfans de la presse, et que nous tenons de toutes nos forces à ses garanties de juillet, et qu’enfin nous aurions voulu que M. le président du conseil ne confondît pas dans sa colère la grande presse, qui se voue à tous les intérêts du pays, avec cette misérable presse qui s’en va chaque jour jetant l’injure » (p. 350).
1991 RdeP 25 octobre 1835, p. 289-296. « Bulletin littéraire. Mémoires de Fleury », signé Frédéric Soulié. – Critique (favorable) de l’ouvrage en rubrique, critique qui s’ouvre par la réflexion suivante sur les lectures favorites des Français : « Le goût du public pour les Mémoires semble croître de jour en jour ; il accueille tous ceux qui se présentent avec une faveur qu’il est souvent bien difficile de s’expliquer. Ce public pour qui un roman en deux volumes est une œuvre déjà bien longue, ce public qui s’est épouvanté des quatre volumes de la Vigie de Koat-Ven, a patiemment absorbé dix, quinze, vingt, cent volumes de certains mémoires qui parlent de la même époque et disent la même chose. Tout ce que l’imagination peut inventer de plus dramatique, tout ce que l’observation peut dicter de plus fin, tout ce que le style peut avoir de plus brillant, ne peuvent lutter par le roman contre ces confidences prétendues véridiques qu’on espère trouver dans des Mémoires » (p. 289).
1992 RdeP 13 décembre 1835, p. 128. « Chronique », non signé. – Entrefilet : « L’incendie qui a consumé une partie des ateliers de M. Pinard n’était qu’un triste avant-coureur du grand désastre qui vient de frapper, d’une façon si cruelle et si inattendue, plusieurs de nos principaux libraires. Au moment où nous écrivons, on commence à peine à se rendre maître du feu ; trois ateliers considérables de brochure ont été la proie des flammes ; une foule d’ouvrages nouveaux, des milliers d’exemplaires pittoresques sont consumés. »
1993 RdeP 20 décembre 1835, p. 191-200. « Bulletin littéraire », non signé. – Passage sur la piètre qualité des keepsakes produits en France : « Il se fabrique chaque année à cette époque une foule d’annuaires, keepsakes, landscapes. Voici quel est en général le procédé dont on se sert pour fabriquer cette marchandise de contrebande. On fait venir de Londres des planches d’acier déjà fatiguées par un tirage considérable ; on coupe au hasard avec des ciseaux, à l’insu des auteurs, une page de Châteaubriand, des vers de Lamartine ; on fait relier le tout en maroquin gauffré, et l’on a un je ne sais quoi parfaitement niais, et immédiatement au-dessous des devises de la rue des Lombards. Cette exploitation littéraire ne peut se prévaloir de l’exemple de l’Angleterre ; là, tout est original, la gravure et le texte » (p. 196).
1994RdeP 9 octobre 1836, p. 147-148. « Bulletin », non signé. – Entrefilet sur les spéculations boursières lancées par quelques maisons belges se spécialisant dans la contrefaçon : « La contrefaçon belge, qui s’était contentée jusqu’ici de cribler de fautes typographiques des éditions, plus ou moins nombreuses, des principaux romans français, ne prétend pas s’arrêter en si beau chemin ; elle rêve une exploitation complète de tout ce qui sortira des presses françaises. À cet effet des sociétés en commandite ont été formées par MM. Haumann, capital social 1,500,000 ; Wahlen, 100,000,000 ; Meline, 2,000,000. La souscription ouverte à la bourse de Bruxelles, pour l’obtention de trois cents actions de 500 fr. de la société Wahlen, a produit la somme énorme de 62,991,900 fr. » (p. 147). La Revue de Paris parle de « brigandage inqualifiable » et enjoint le gouvernement d’agir ; on propose de demander aux divers gouvernements européens d’interdire la circulation des contrefaçons belges sur leurs territoires respectifs, en échange de quoi la France s’engagerait à son tour « à interdire chez elle les contrefaçons anglaises et allemandes. »
1995 RdeP 30 octobre 1836, p. 343-371. « De l’état intellectuel de la Belgique », signé V. Schœlcher. – Portrait intellectuel et moral de la Belgique et des Belges ; plusieurs pages sont consacrées à la contrefaçon. Cette pratique n’est rien d’autre que du vol, selon l’auteur. Ces rapines enrichissent les imprimeurs belges, mais desservent les écrivains belges, que personne ne veut publier. D’un autre point de vue, la demande pour les ouvrages français est grande, parce que la langue française est répandue ; les contrefaçons belges alimentent donc un large marché européen : « Le fait est que la contrefaçon nuit profondément à l’émancipation intellectuelle de la Belgique et peut être regardée comme l’agent le plus actif de sa servitude littéraire vis-à-vis de nous. […] Il faut savoir que le pillage de nos livres satisfait des besoins qu’on ne peut plus remplacer. L’universalité de la langue et de la littérature françaises est telle qu’aucune nation n’offre rien de pareil à la curiosité européenne, et des relevés statistiques exécutés avec conscience ont démontré que sur un ouvrage contrefait à six cents exemplaires, selon l’usage, deux cents au plus trouvent place en Belgique ; le reste, expédié à l’étranger, s’écoule par la Prusse et l’Allemagne » (p. 344). Enfin, puisque les Français contrefont les ouvrages anglais et allemands, les Belges se sentent plus ou moins autorisés à faire de même des ouvrages français.
1996 RdeP 13 novembre 1836, p. 149-150. « Bulletin », non signé. – Entrefilet sur les tentatives du gouvernement français d’en venir à une entente avec Londres et Bruxelles à propos de la contrefaçon : « Londres, qui est presque aussi intéressé que la France à voir cesser cette piraterie de nouvelle espèce, s’est montré empressé d’accéder à toutes les mesures que l’on pourrait prendre pour la réprimer. On ne rencontrera aucun obstacle de la part du roi Léopold, et en cette occasion, Léopold, bien loin d’abandonner les intérêts de ses sujets, n’est au contraire que l’organe des vœux de tous les hommes qui désirent voir se former en Belgique une littérature nationale. La contrefaçon est mortelle aux progrès des lettres en Belgique, et les Belges eux-mêmes sont les premiers à engager le gouvernement à réprimer cette exploitation de toutes les littératures exotiques qui tue tout développement intérieur du génie national. » Par ailleurs, certains libraires français songent à former une société pour concurrencer la contrefaçon, « en donnant à l’étranger au même prix [celui de la contrefaçon] des livres beaucoup mieux et beaucoup plus tôt confectionnés qu’ils ne pourraient l’être à Bruxelles. » L’auteur de l’entrefilet signale que pareille entreprise favoriserait les étrangers plutôt que les Français puisque ces derniers paieraient le prix fort pour les ouvrages publiés en France : « À ce compte, tous les Français devraient aller fournir leurs bibliothèques à la foire de Leipsick [sic]. »
1997RdeP 1er janvier 1837, p. 66-68. « Critique littéraire. Livres illustrés », non signé. – Alors que paraissent de beaux ouvrages illustrés chez Curmer, chez Paulin, chez Mainguet, on souligne à quel point les illustrations jouent un rôle de premier plan : « La prose s’est inclinée devant la lithographie ; la poésie a crié au secours, et la gravure est venue la protéger. L’in-octave s’est agrandi pour ne pas gêner les caprices du fleuron. La lettre ornée enclave toute une page dans son repli tortueux, et le cul-de-lampe en réclame une autre. Une grande usurpation se trame. Prenons-y garde, une autre royauté menace notre pauvre royauté littéraire. […] Ce qui m’indigne le plus, c’est que, moi qui vous parle, j’en suis à me laisser prendre à toutes ces charmantes tromperies. […] Je ne traverse pas une fois le péristyle de l’Odéon sans regarder, avec une cupidité coupable, ces livres de toute sorte et de toute couleur qui tombent là chaque semaine comme autant de fleurs » (p. 68).
1998 RdeP 12 février 1837, p. 150. « Bulletin », non signé. – Entrefilet : « M. le ministre de l’Instruction publique a nommé M. Philarète Chasles conservateur de la bibliothèque Mazarine, en remplacement de M. Osmont, mort récemment. On ne peut qu’applaudir à ce choix ; c’est une justice rendue au talent et à l’érudition d’un écrivain bien connu par ses travaux littéraires. »
1999 RdeP 10 septembre 1837, p. 148. « Bulletin », signé F. Bonnaire. – Entrefilet sur les journaux reproducteurs (journaux parisiens ou provinciaux) qui pillent les revues pour remplir leurs colonnes. La Revue de Paris entend soumettre sa cause aux tribunaux afin de lutter contre ce qu’elle appelle « la contrefaçon nationale » ou « contrefaçon française » : « La Revue de Paris lutte, depuis long-temps, contre l’action ruineuse de la contrefaçon extérieure ; à ce fléau elle n’a rien à opposer qu’une plainte peu écoutée. La garde qui veille aux barrières de la Belgique protège le plagiat et la spoliation. Voici maintenant que nous avons à nous défendre aussi contre un ennemi intérieur ; mais, cette fois, au moins, nous aurons des armes efficaces : il nous sera aisé de secouer le joug de la contrefaçon française. »
2000 RdeP 24 février 1839, p. 283. « Bulletin », signé F. Bonnaire. – Entrefilet sur le nouveau format lancé par Charpentier : « L’éditeur Charpentier vient d’entreprendre une réimpression d’ouvrages choisis, qui nous paraît destinée à un grand succès. Grâce au format nouveau qu’il a adopté, tous les ouvrages qu’il réimprime, et qui composaient deux, trois et même quatre volumes dans les éditions précédentes, n’en forment plus qu’un seul dans sa collection. Des notices biographiques, des appréciations littéraires dues à nos critiques les plus distingués, tels que MM. Sainte-Beuve, Gustave Planche, accompagnent ces réimpressions. L’éditeur est parvenu, en outre, à réduire assez le prix de ses publications pour tuer la contrefaçon belge. Chacun de ces ouvrages, véritables éditions de luxe, ne coûte en effet que 3 francs 50 cent. Les encouragemens ne sauraient manquer à une telle entreprise, qui est conçue dans l’intérêt de tous les amis de notre littérature. Les œuvres du comte Xavier de Maistre, la Corinne de Mme de Staël, Manon Lescaut, des ouvrages choisis de M. de Balzac, la Physiologie du goût, de Brillat-Savarin, composent les premiers volumes de cette collection. »
2001 RdeP 2 juin 1839, p. 48-61. « Exposition de l’industrie », signé Victor Charlier. – L’article est surtout consacré aux tissus ; on signale donc la machine à filer d’André Koechlin (Mulhouse), lequel a aussi exposé une « belle machine à fabriquer le papier continu. Le chiffon, réduit en pâte liquide, arrive sur cette machine, s’y étend, s’évapore et se sèche peu à peu, devient plus consistant jusqu’à mériter enfin le nom de papier, et alors, se séparant du feutre qui l’avait soutenu dans ses évolutions, va se faire couper par des cisailles dans une largeur convenable, pour s’enrouler ensuite sur des tambours, d’où il est enfin emporté par masses à l’atelier ; là seulement il est réduit en rame » (p. 59).
2002RdeP 7 février 1841, p. 25-40. « Londres. Correspondance littéraire », signé O.N. – L’auteur note qu’à Londres, le nombre des annuals, picturesque books, forget me nots, etc. – ces « magnifiques inutilités » (p. 25), ces « meubles de boudoir et non de bibliothèque » (p. 26) – décroît, de même que leur popularité. Les publications illustrées sont en voie de changer de visée : « L’illustration ne passe pas de mode, il s’en faut ; mais, au lieu d’encadrer les niaises nouvellettes, les sentimentales rapsodies du scrap book ou du keepsake, elle remonte aux éternelles productions du génie, elle se fait savante et ajoute par des élucidations archéologiques à l’utilité des livres de géographie ou d’histoire : nous avons aujourd’hui, en cours de publication, deux Shakespeare illustrés (Pictorial and Illustrated Shakespeare), une histoire pittoresque d’Angleterre, une Grèce, une Palestine pittoresques, et, non contens de ce luxe national, nous vous empruntons volontiers tout ce que vous possédez en ce genre, votre La Fontaine, votre Diable boîteux, votre Histoire de Napoléon. Il y a mieux : nous nous laissons volontiers envahir par vos dessinateurs, dont les nôtres n’égalent encore ni la fécondité, ni l’esprit de détails. Swift, de Foë, Sterne, ont chez nous pour interprètes deux artistes français, MM. Grandville et Jacques. Le temps est bien loin, comme vous voyez, où les Ermites de M. Jouy et les Messéniennes de M. Casimir Delavigne s’enjolivaient des esquisses de Thompson, et où vous n’aviez en fait de graveurs que nos compatriotes Andrew et Best » (p. 26).
2003 RdeP 14 février 1841, p. 135-144. « Bulletin », non signé. – Les pages 138 à 140 font le bilan des discussions des députés sur la propriété littéraire et la contrefaçon. Plusieurs écrivains ont témoigné devant la commission (Delavigne, Viennet, Vigny, etc.), et ont réclamé un prolongement à cinquante ans de la propriété littéraire pour les auteurs. L’article raille quelque peu la vanité de certains auteurs qui s’imaginent être encore lus au bout d’un demi-siècle. La contrefaçon, par contre, mérite toute l’attention du gouvernement, car elle prive les auteurs tout autant que les libraires de leurs revenus. Les libraires français réclament une meilleure protection, en échange de quoi ils s’engageraient à ne plus contrefaire eux-mêmes : « […] plusieurs de nos principaux libraires ont adressé à la chambre des députés une pétition pour lui demander d’insérer dans la loi sur la propriété littéraire une clause qui prohiberait la contrefaçon [en France] des ouvrages étrangers. Nos libraires espèrent qu’en renonçant ainsi spontanément à la réimpression des productions étrangères, ils obtiendraient du gouvernement des autres pays la même déclaration et la même mesure » (p. 139). La diffusion des contrefaçons s’est raffinée : les libraires allemands Brockaus et Avenarius ont ouvert une maison à Paris et ils s’engagent à « fournir toutes les contrefaçons publiées en Belgique » (p. 139) à ceux de leurs clients européens qui leur en feraient la demande. De surcroît, ces mêmes libraires publient à Leipzig un journal reproducteur fait d’articles (repris sans permission) de La Revue des deux mondes et de La Revue de Paris.
2004 RdeP 31 octobre 1841, p. 355-361. « Bulletin », non signé. – À la page 361 se trouve un paragraphe traitant des discussions sur l’alliance commerciale entre la France et la Belgique. Les négociations se poursuivent, notamment dans le domaine de la librairie : « Depuis vingt-cinq ans, le commerce de la librairie est en souffrance, attendant un remède à la contrefaçon, cette cause incessante de ruine. On peut voir, par la réponse que le roi Léopold vient de faire à une députation d’imprimeurs, de compositeurs et d’ouvriers typographes, qu’il prévoit le cas d’une fusion de leur industrie avec la France, et leur indique, dans cette éventualité, de nouveaux travaux et de nouveaux débouchés. »
2005 RdeP 16 avril 1843, p. 220. « Bulletin », non signé. – Passage sur les journaux reproducteurs, qui ne se contentent pas de reproduire sans payer les auteurs ; quand ils sont en mal de copie, ces journaux reproducteurs reprennent des articles de revues anglaises, qu’ils traduisent en français, même si l’original même était en français. On donne en exemple le cas d’un roman d’A. Houssaye, d’abord paru dans La Revue de Paris, puis traduit en anglais et publié dans une revue anglaise (non mentionnée). Le roman fut ensuite « traduit en français », à partir de la traduction anglaise, et publié dans un de ces journaux reproducteurs : « Il semble que quand on veut ouvrir une boutique, même en littérature, on devrait commencer par l’acquérir, si on n’est pas obligé de prouver qu’on peut la gouverner. Aujourd’hui il n’en est plus même ainsi. On fait ce qu’on appelle un magasin littéraire, en réimprimant, sans l’aveu ni de l’auteur, ni du recueil, les articles de La Revue de Paris d’il y a dix ans, ou des fragmens de livres plus récens. D’autres fois, comme on ne sait plus où prendre à réimprimer, et qu’on ne veut ou ne peut avoir d’articles originaux d’écrivains qui se respectent, on trouve tout simple de traduire ces articles de l’anglais, de l’allemand, ou même du français, ce qui peut paraître invraisemblable. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, il n’y a pas un an, La Revue de Paris a publié un roman de M. Arsène Houssaye, Marie de Joysel ; à l’heure qu’il est, les journaux qui vivent de pillage font reparaître ce roman, qu’ils donnent comme traduit de l’anglais. C’est la même histoire, alinéa pour alinéa ; seulement M. Houssaye l’avait composée en français, et l’honnête traducteur qui est allé la chercher au-delà du détroit quand il pouvait la trouver à Paris, à deux pas de son atelier, la défigure de la plus étrange façon. »
2006 RdeP 7 mai 1843, p. 69. « Bulletin », non signé. – Paragraphe portant sur la convention du 3 avril 1843 sur les taxes postales entre la France et l’Angleterre. L’abaissement des tarifs postaux favorisera, en plus des journaux quotidiens, la circulation des revues entre les deux pays : « En effet, la lecture des journaux ne livre sur toute chose que les notions les plus superficielles, et c’est dans les recueils périodiques qu’on a l’habitude, tant en Angleterre qu’en France, de chercher des faits moins vulgaires et des jugemens plus approfondis. »
2007 RdeP 31 mars 1844, p. 364-366. « Bulletin », non signé. – Passage concernant l’abolition du timbre pour les journaux, timbre qui rapporte environ trois millions de francs au trésor. Pour pallier ce manque à gagner, on suggère de prendre exemple sur l’Angleterre : imposer les seules annonces. Cette mesure frapperait surtout la presse quotidienne, plutôt que les revues : « Les journaux qui font de gros bénéfices avec les annonces paieraient au fisc un droit proportionnel. Les recueils périodiques, qui sont étrangers à cette publicité industrielle, seraient allégés de l’impôt du timbre et pourraient alors mieux remplir encore tous les devoirs qu’ils s’imposent. La presse périodique, qui travaille sans cesse à éclairer les esprits, à les élever, qui combat le charlatanisme, les mauvais entraînemens, soit en littérature, soit en politique, peut demander avec justice qu’on ne la soumette pas au même impôt que les feuilles d’annonces et les petites affiches » (p. 365-366).
2008 RdeP 7 avril 1844, p. 59-61. « Bulletin », non signé. – Retour sur les discussions de la chambre concernant le timbre imposé au journaux. Il ne convient pas de taxer les articles littéraires, politiques et scientifiques, qui contribuent au mouvement intellectuel de la nation. Ce sont les annonces qui doivent être taxées, car elles occupent (avec le feuilleton) un espace toujours plus grand dans les journaux, qui deviennent ainsi de simples « spéculations industrielles » (p. 59), au détriment des discussions sérieuses : « Ouvrez un journal, vous y voyez trôner la réclame et l’annonce ; devant ces deux représentans de l’intérêt mercantile, les considérations, les faits politiques perdent tous les jours du terrain. […] Pendant que la politique se trouve ainsi resserrée, il n’y a plus de grand espace que pour les romans-feuilletons. Si un tel état de choses continuait, les journaux finiraient par ne plus être que des affiches et des romans portés à domicile » (p. 59).
2009titre : La Revue des deux mondes
2010 contre façon belge : Revue des deux mondes, augmentée d’articles choisis dans les meilleurs revues et recueils périodiques (1838-1842 ; 1844-1847)
2011 adresse : édition française : Paris, au Bureau de La Revue des deux mondes, rue Saint-Benoît, 18 (1848-1850) ; Paris, Bureau de La Revue des deux mondes, rue Bonaparte, 17 (1877-1882)
2012 contre façon belge : Bruxelles (1838-1840) ; Bruxelles, au bureau de La Revue des deux mondes, rue Fossés-aux-Loups, n° 74 (1841-1842) ; Bruxelles, Société belge de librairie, Hauman et Cie (1843) ; Bruxelles, au bureau de la Revue des deux mondes, rue Fossés-aux-Loups, n° 74 (1844- 1846) ; Meline, Cans et Compagnie, Bruxelles. Livourne, même maison. Leipzig, J.P. Meline (1847)
2013 imprimeur : édition française : Imprimerie de Gerdès, rue Saint-Germain-des-Prés, 10, Paris (1848-1850) ; Impr. J. Claye. A. Quantin et Cie, rue Saint-Benoît, Paris (1877-1882)
2014 contrefaçon belge : Société typographique belge, Adolphe Wahlen et Cie (1838-1842) ; Imprimerie de Hauman et Cie. Deltombe, Gérant. Rue du Nord, 8, Bruxelles (1843) ; Imprimerie de la Société typographique Belge, Ad. Wahlen et Cie (1844-1847)
2015 dates de publication : 1829-1971 ; périodicité variable (mensuelle ou bimensuelle)
2016 numéros dépouillés : janvier 1838 - octobre 1845 ; janvier 1846 - décembre 1847 ; octobre 1848 - mars 1849 ; janvier-septembre 1850 ; novembre-décembre 1877 ; mars-décembre 1878 ; mars-avril 1879 ; janvier-avril 1880 ; juillet-octobre 1880 ; janvier-février 1882
2017 directeur : François Buloz (1831-1877) ; Charles Buloz (1877-1893) ; Ferdinand Brunetière (1893-1906)
2018 orientation : revue qui se veut l’organe de l’analyse critique de la vie politique, financière, culturelle et administrative de la France
2019 chroniques : articles sur la politique, la géographie, l’histoire, la culture, l’économie et la littérature française et étrangères ; « Chronique de la quinzaine », « Chronique littéraire »
2020 illustrations : non illustré
2021 principaux collaborateurs : Louis Reybaud, Émile Littré, Chateaubriand, Alfred de Musset, George Sand, Xavier Marmier, François Buloz, Philarète Chasles, Charles Nodier, Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Émile Souvestre, Jules Janin, Théophile Gautier, Jules Simon, Arsène Houssaye, Henri Houssaye, Ferdinand Brunetière, Émile Vacherot, Anatole Leroy-Beaulieu, Charles de Mazade
2022 abonnement : en deuxième de couverture du premier numéro (1829) : 44 francs par an (Paris) ; 50 francs par an (province) ; 55 francs par an (étranger) ; 2 livres 8 shillings (Londres)
2023 notes : les numéros de 1838 à 1847 dépouillés ici font partie de l’édition (ou plutôt de la contrefaçon) belge, et les articles relevés dans ces numéros portent l’indication (b). Dans certains des volumes (entre 1841 et 1850), on trouve l’étiquette suivante : « J. & O. Crémazie, Libraires, 12, Rue la Fabrique, Québec ».
2024 RDM(b) 15 octobre 1838, p. 121-130. « Chronique de la quinzaine », non signé. – Dans le contexte d’une discussion sur la répression de la presse, on donne le chiffre des feuilles quotidiennes parisiennes envoyées au timbre et à la poste en juillet, août et septembre 1838 (p. 129).
2025 RDM(b) 15 mars 1839, p. 583-608. « De la littérature anglaise actuelle », signé Philarète Chasles. – Perspective intéressante sur l’évolution de la littérature anglaise qui, selon l’auteur, est en train de changer de caractère : « Elle suit une autre pente : elle est entraînée par un mouvement de luxe, de bien-être, de cosmopolitisme ; mouvement européen. Elle commence à sympathiser avec le continent. Les barrières sont tombées, l’isolement des deux grandes îles s’est effacé, le préjugé populaire a faibli, la rapidité des communications a jeté un pont sur le détroit, et ramené l’Angleterre dans la commune république des peuples modernes. Elle perd son originalité et se tourne vers la France et l’Allemagne » (p. 583). Non seulement on traduit les romans français, mais « une Revue spéciale ne vit que des débris de nos Revues morcelées » (p. 583).
2026 RDM(b) 1er août 1839, p. 188-194. « La litho-typographie. Lettre du docteur Néophobus au docteur Old-Book, à Buckingham, en Bucking-Street », signé Néophobus. – Article humoristique dans lequel le docteur Néophobus fulmine contre l’apparition de la lithotypographie. Selon l’auteur, la lithotypographie n’est au fond qu’une contrefaçon : « […] elle n’agit pas par impression, mais par expression. L’imprimerie a fait empreinte, elle fait tache ; le type métallique mord sur le papier, elle y bave. La litho-typographie s’est trompée sur son véritable nom, qui est connu de temps immémorial ; elle s’appelle la maculature » (p. 192).
2027 RDM(b) 1er septembre 1839, p. 418-442. « Les Iles Sandwich. Dernière partie », signé Adolphe Barrot. – Raconte son voyage aux îles Sandwich et l’accueil que les habitants lui ont réservé. Commente, entre autres aspects de la vie, l’influence des missionnaires : « Il y a une imprimerie à La Haina, il y en a deux à Honolulu, l’une qui est la propriété des missionnaires, et l’autre qui appartient à l’éditeur d’un journal publié en anglais à Honolulu, le Sandwich Islands Gazette. La Gazette des îles Sandwich est un journal hebdomadaire, publié par un Américain, et opposé aux missionnaires. Le Ke Kumu (flambeau, professeur), journal publié en hawaiien par les missionnaires, ne contient que quelques annonces d’arrivées de navires et des extraits d’ouvrages religieux. Je remarquai que, parmi un très-grand nombre de livres imprimés en hawaiien qui me tombèrent sous la main, très-peu avaient rapport aux progrès de l’industrie ou de la science ; tous, à l’exception de quelques livres contenant des éléments d’arithmétique ou de géographie, traitaient de matières religieuses » (p. 427).
2028 RDM(b) 15 septembre 1839, p. 548-562. « De la littérature industrielle », signé Sainte-Beuve. – Chaque époque littéraire a ses caractéristiques, mais la littérature contemporaine se caractérise surtout par le fait que « l’industrie pénètre dans le rêve et le fait à son image, tout en se faisant fantastique comme lui ; le démon de la propriété littéraire monte les têtes et paraît constituer chez quelques-uns une vraie maladie pindarique, une danse de saint Guy curieuse à décrire » (p. 551). La littérature industrielle a également supprimé la critique. Le journalisme en a aussi souffert : « Il en résulte dans la plupart des journaux, chez quelques-uns mêmes de ceux qui passeraient volontiers pour puritains, un ensemble d’abus et une organisation purement mercantile qui fomente la plaie littéraire d’alentour et qui en dépend » (p. 554). Critique l’avènement de l’annonce comme phénomène néfaste pour les journaux et pour la librairie. Retrace la chute de la presse depuis « l’introduction de la presse dite à quarante francs » (p. 555). En fin de compte, c’est la littérature d’imagination qui en a le plus souffert : la librairie se meurt, les cabinets de lecture achètent à peine. Par contre, les journaux s’élargissant, les feuilletons se distendent indéfiniment. Remarques sur la contrefaçon étrangère et la responsabilité du gouvernement vis-à-vis des auteurs (p. 557-558). Sur les avantages et les inconvénients de la Société des gens de lettres. Et de conclure : « Que cette littérature industrielle existe, mais qu’elle rentre dans son lit et ne le creuse qu’avec lenteur » (p. 561).
2029 RDM(b) 15 février 1840, p. 393-405. « Revue littéraire de la Grande-Bretagne », signé Philarète Chasles. – L’auteur déplore la décadence contemporaine de la littérature anglaise. Fait en passant des réflexions sur « la mode actuelle de la traduction française » : « L’usage que nous faisons aujourd’hui des littératures étrangères est d’une singularité trop bizarre et trop inconnue de la plupart des lecteurs pour que nous ne la signalions pas ici. Il y a des découpeurs de livres étrangers qui les dépècent, les mêlent, les saupoudrent, les arrangent, et servent le tout au public. Un roman de femme, un voyage d’officier, un recueil d’anecdotes, tombent en même temps sous le couteau du cuisinier littéraire. De ces membres épars, on compose je ne sais quel aliment auquel on impose quelque nom britannique » (p. 401). Ce procédé se fait non seulement sur les ouvrages médiocres, mais aussi sur des livres magnifiques, comme l’Audubon. Critique également la manie des illustrations, surtout dans les albums et almanachs en Angleterre : « Autrefois on faisait des gravures pour un livre ; maintenant on fait le livre pour les gravures » (p. 403).
2030 RDM(b) 15 mars 1840, p. 662-675. « Revue littéraire de l’Allemagne », signé X. Marmier. – Réflexions sur l’état de la littérature en Allemagne : « En dépouillant les nouveaux catalogues de la librairie allemande, si dans l’innombrable quantité de livres qu’ils renferment nous trouvons beaucoup à blâmer, il y aura aussi, çà et là, plus d’une œuvre digne d’éloges. Et même en blâmant l’Allemagne, il y a quelque lieu de l’envier. Son défaut, c’est de produire trop de livres ; ils sont sérieux du moins, et font preuve de labeur et de fécondité. Le public allemand enrichit encore les libraires, le nôtre les ruine. Là-bas, on demande des volumes ; ici on s’arrête aux feuilletons » (p. 675). Commente aussi la popularité des albums, les « Keepsake, Annuals, ou Taschenbücher, qui vers le mois de décembre apparaissent derrière les vitraux de chaque librairie » : « En Angleterre, on les imprime sur le plus beau vélin, on les couvre d’or et de velours, et on les range dans le domaine de la fashion. En France, on les abandonne au caprice des provinciaux et des étrangers. En Allemagne, on les prend encore au sérieux » (p. 671).
2031 RDM(b) 15 février 1841, p. 68-91. « De Mademoiselle Sedaine et de la propriété littéraire. Lettre à Messieurs les Députés », signé Cte Alfred de Vigny. – Raconte le désespoir de la fille du dramaturge, qui a vu sa pension réduite à neuf cents francs, tout ce qui lui reste des droits d’auteur laissés par son père. Esquisse la vie et l’œuvre de Michel-Jean Sedaine. Discute de la loi du 13 janvier 1791, la loi du 19 juillet 1793 et la loi du 25 mai 1839 sur la propriété littéraire et la question du moment où une œuvre tombe dans le domaine public. Le corps législatif ne peut rien devant le goût du public devant lequel « le nom de chaque auteur est remis en loterie à chaque nouvel écrit et secoué, tiré pêle-mêle avec les plus indignes » (p. 90) ; il dépend cependant des députés « de donner aux travailleurs de la pensée la consolation de voir constituer du moins la propriété des œuvres enfantées par d’honorables labeurs » (p. 90).
2032 RDM(b) 30 avril 1842, p. 38-48. « Histoire littéraire. Du catalogue de nos manuscrits », signé G. Libri. – Souligne l’importance du recensement et de la conservation des manuscrits : « De notre temps, avec l’imprimerie, qui reproduit de mille manières les ouvrages utiles, il y a plus à craindre de voir passer à la postérité des écrits médiocres que de voir les grandes actions tomber dans l’oubli. Cependant il ne faut pas croire que l’imprimerie puisse servir à conserver tous les livres ni même tous les bons livres qui paraissent ; il s’en détruit journellement un nombre très-considérable, et, sans citer les incunables et les premières éditions des classiques, qui ont presque entièrement disparu » (p. 39). Les risques de destruction augmentent continuellement pour les livres contemporains : « Imprimés sur un papier qui n’a aucune consistance, ils tomberont bientôt en poussière, et l’on peut prédire avec assurance que ceux qu’on ne réimprimera pas prochainement seront perdus pour la postérité ». Quoique écrits sur le parchemin, substance plus durable, les manuscrits courent le même risque : « […] il n’existait habituellement qu’un petit nombre de copies du même ouvrage, et un accident suffisait parfois pour les faire disparaître » (p. 39). Description des collections et des collecteurs de manuscrits depuis l’antiquité. Conclut en affirmant la nécessité de l’intervention du gouvernement pour la publication d’un catalogue subventionné par l’état.
2033RDM(b) 30 novembre 1842,p. 215-264. « De l’union commerciale entre la France et la Belgique », signé Léon Faucher. – Dans le contexte d’un projet de traité commercial entre les deux pays, l’auteur parle de la contrefaçon littéraire, qui se fait principalement à Bruxelles, mais aussi à Liège, à Louvain, à Malines, à Gand et à Tournay. Il explique : « La contrefaçon n’a pas pris un grand développement, tant qu’elle n’avait été entreprise que par des libraires isolés ; mais en 1836, les profits de ce commerce éveillèrent l’esprit d’association. Quatre grandes sociétés se formèrent, au capital fictif pour moitié de 8,500,000 fr. […]. Ce fut un débordement de piraterie sans exemple. Livres, revues, journaux, la contrefaçon belge s’empara de tout aux dépens de la France ; elle envoya ses commis voyageurs en Allemagne, en Angleterre et jusqu’en Russie ; elle paya et corrompit des ouvriers dans nos imprimeries, pour lui livrer des ouvrages qui étaient encore en épreuves, et n’attendit pas même, pour dérober la pensée de nos écrivains, que cette pensée se fût manifestée au public » (p. 230). L’auteur indique l’existence en Belgique de deux contrefaçons de La Revue des deux mondes, ainsi qu’une contrefaçon de La Revue de Paris, toutes « tirées à un nombre considérable » (p. 230). Calcule les pertes financières représentées par ces contrefaçons. Mais la contrefaçon a du bon : elle a créé des consommateurs nouveaux en Belgique et en Europe, et a obligé la librairie française à revoir ses prix. Il conclut en soulignant la nécessité de conclure un traité qui mette fin à la contrefaçon littéraire en Europe.
2034 RDM(b) 15 janvier 1843, p. 5-25. « Les origines de la presse », signé Philarète Chasles. – Décrit les origines de l’imprimerie en se basant sur des documents publiés par Schœpflin en 1760 sur la vie de Gutenberg. L’auteur décrit ensuite l’expansion de l’imprimerie au xixe siècle, et conclut : « J’ai surtout voulu montrer que [l’imprimerie] appartient non à une industrie matérielle et à un hasard heureux, mais à la pensée humaine, agissant sur la nature et sur elle-même, par ce merveilleux travail qui ne finira qu’avec le monde » (p. 25).
2035 RDM(b) 15 février 1843, p. 357-373. « Revue littéraire de l’Allemagne », signé F. de Lagenevais [sic]. – Fait le point sur la littérature allemande contemporaine. À la fin de l’article, l’auteur parle des traductions non autorisées de pièces françaises (Auber, Halévy, Meyerbeer), ainsi que des cas de plagiat dans le domaine du journalisme : « À Leipzig, à Berlin, à Stuttgart, des feuilles de pirates qui n’ont à redouter aucun droit de visite, reproduisent textuellement les articles de nos revues et de nos feuilles quotidiennes, en les assaisonnant de fautes d’impression et de solécismes germaniques. À Hambourg, à Francfort, à Iéna, et dans cinquante autres villes, on imprime des recueils quotidiens, hebdomadaires, mensuels, composés tout entiers de traductions » (p. 372).
2036 RDM(b) 28 février 1843, p. 461-480. « La littérature illustrée », signé F. de Lagenevais [sic]. – Déplore le foisonnement récent d’éditions illustrées en France, « multiplication insensée d’œuvres destinées à l’oubli » (p. 462). Ce phénomène signale non seulement la décadence littéraire d’une nation mais également la ruine de la librairie. Avec l’avènement de la lithographie, la littérature illustrée pénètre en tous lieux, et devient même le principal élément de succès. La lithographie et la gravure sur bois, « importations du mauvais goût et de l’esprit industriel de l’Angleterre », sont sorties de leurs attributions en se mêlant à la littérature, aux dépens des « livres sérieux » (p. 453). Il faudrait abandonner l’édition illustrée aux basses classes : « Nous ne sommes pas iconoclastes ; nous reconnaissons volontiers avec le catholicisme qu’il faut des représentations figurées aux populations primitives » (p. 464). Pour l’édition des classiques, la gravure leur ôte le charme, tout en les rendant plus coûteux. Critique des éditions illustrées comme Paul et Virginie, La Chaumière indienne et La Chute d’un ange. Les prétentions de la gravure ont grandi, avec des incursions dans le dictionnaire, l’histoire et la presse illustrée. Commente les œuvres de Tony Johannot, Raffet et Grandville. Longue diatribe contre les magasins pittoresques, « nés en Angleterre, la patrie naturelle de toutes les idées commerciales » (p. 475). En dernier lieu, cette « démagogie de la littérature » a brisé le lien entre l’auteur et ses éditeurs, et ces derniers sont devenus « exploitateurs de l’esprit pour le tenter et le perdre, qui ont mis en commandite la renommée de l’écrivain comme une mine de charbon de terre ou une usine ». De leur côté, les littérateurs « ont accepté avec empressement la complicité de cet industrialisme intellectuel » (p. 479).
2037 RDM(b) 15 avril 1843, p. 34-67. « La Russie. IV. Varsovie et la Pologne », signé X. Marmier. – L’auteur du récit de voyage évoque l’effet de « la censure de Pétersbourg » sur la littérature polonaise. En ce qui concerne la littérature périodique, même la Staatszeitung de Berlin, « le journal le plus savamment officiel », tombe sous le coup de la censure. Tout ce qui est lié au nationalisme surtout est sévèrement proscrit. Raconte une anecdote à propos de La Revue des deux mondes en Pologne : « C’est une curieuse chose à voir ici qu’une collection de La Revue des Deux Mondes, biffée, couverte d’une épaisse couche d’encre ou scindée à chaque page. J’ai eu la douleur de retrouver deux pauvres articles que je publiai l’année dernière dans cette Revue, et qui, après avoir passé par les ciseaux de la censure varsovienne, ressemblaient à deux malheureux enfants, estropiés, disloqués » (p. 52).
2038 RDM(b) 15 avril 1843, p. 85-112. « De l’instruction publique et du mouvement intellectuel en Grèce », signé J.-J. Ampère. – Parle brièvement des imprimeries et librairies à Athènes et des journaux et périodiques qui s’y publient.
2039 RDM(b) 1er juin 1843, p. 434-435. « Le roman dans le monde », signé F. De Lagenevais – Remarques brèves sur la déchéance du roman moderne à cause de l’avènement du feuilleton, du cabinet de lecture et, enfin, du roman illustré.
2040 RDM(b) 1er janvier 1844, p. 14-43. « De la contrefaçon belge. Sa situation réelle. La Librairie française », signé Eugène Robin. – C’est toujours à la France que la contrefaçon littéraire a causé le plus grand dommage matériel. Raconte l’histoire de la contrefaçon des livres français (p. 17-21). Parle ensuite de l’explosion commerciale dans le domaine de la contrefaçon en Belgique à partir de 1836, avec chiffres à l’appui. Sur la croissance des sociétés en commandite, comme la Société typographique belge, et les sociétés de librairie et comment elles se partagent le marché européen. Analyse ensuite l’étendue et la valeur des relations entre les contrefacteurs belges et le reste de l’Europe, dont les principaux débouchés sont, par rang d’importance, l’Italie, la Russie, l’Allemagne, les États-Unis. Réflexions sur l’effet néfaste de la contrefaçon sur la population belge : « Il est impossible que cette communion constante d’un peuple peu littéraire par lui-même avec la littérature la plus féconde […] qu’il y ait dans le monde n’ait point fini par agir sur son caractère, sur ses habitudes, sur ses idées » (p. 31). Propositions sur l’abolition de la contrefaçon belge, avec le rachat de la contrefaçon étrangère établie sur son propre territoire. L’auteur conclut : « Le problème de la contrefaçon ayant un caractère social autant que national, la question industrielle n’y doit point primer la question de principe, et cependant on ne peut pas résoudre l’une sans l’autre. La France doit avoir trois objets en vue : l’introduction du droit de la propriété intellectuelle dans le code européen, l’abolition de la contrefaçon qu’elle tolère chez elle et de celle qui se fait en Belgique, la mise en pratique des moyens les plus propres à empêcher celle-ci de renaître » (p. 43).
2041 RDM(b) 1er mars 1844, p. 321-350. « Du mouvement catholique. Dernière Partie. VII. Les prédicateurs et les publicistes », signé Ch. Louandre. – Passe en revue les journaux catholiques, en analysant leurs prises de position relatives au mouvement catholique contemporain. Fournit un « Tableau comparatif du mouvement de la presse catholique », qui présente les chiffres de vente des journaux pour 1843. Fait de même ensuite pour les périodiques catholiques. Analyse en fin de compte les relations entre l’Église et le gouvernement.
2042 RDM(b) 1er avril 1844, p. 1-37. « Études sur l’Angleterre. IV. Manchester », signé Léon Faucher. – Article qui fait partie d’une série dans laquelle Faucher fait le bilan des « classes laborieuses » dans les grandes villes de l’Angleterre. À propos des ouvriers des filatures de Lancashire, il note : « L’atelier déprave, mais ouvre aux travailleurs tout un monde d’idées. Aiguillonnés tantôt par le besoin et tantôt par la richesse même de leur salaire, ils veulent monter plus haut et sentent la nécessité de cultiver leur esprit. Le Lancashire est le comté qui achète le plus de livres. Le Magazine publié par M. Chambers à Édimbourg, et qui circule à 85,000 exemplaires, est surtout lu dans les districts manufacturiers ; le Lancashire en reçoit 20,000 exemplaires » (p. 21).
2043 RDM(b) 15 mars 1846, p. 640-660. « La Bibliothèque Royale et les bibliothèques publiques », signé Charles Louandre. – Fait l’historique de la bibliothèque en France, et surtout celle de la Bibliothèque du roi. Explique l’histoire, l’organisation et le fonctionnement des quatre grandes sections, à savoir les imprimés, les manuscrits, les estampes, cartes et plans, et les médailles. L’auteur fait des remarques intéressantes à propos de la conservation matérielle des manuscrits (p. 646-647). Explique longuement le système de classement des imprimés (p. 650-652). La dernière partie de l’article est consacrée à l’organisation administrative de la bibliothèque et aux débats soulevés par la reconstruction de la bibliothèque. Conclut en insistant sur la nécessité de la réforme dans les bibliothèques de France : « Il y a longtemps déjà que l’inventaire, le classement et pour ainsi dire la synthèse des livres préoccupent les hommes qui s’inquiètent du perfectionnement social. Au xvie siècle, Bacon s’effrayait de l’incessante production de l’imprimerie ; en présence des in-folio compacts prodigués par ses contemporains à l’avide empressement des lecteurs, il s’effrayait de chercher quelques idées au milieu de tant de mots […] et il demandait qu’on dressât l’inventaire des connaissances et des idées humaines. Cet inventaire est là sous notre main, c’est le catalogue méthodique de nos bibliothèques. Qu’on l’exécute, et, à côté d’une œuvre administrative excellente, on aura réalisé la pensée philosophique d’un grand homme » (p. 659-660).
2044 RDM(b) 15 avril 1846, p. 99-117. « Les femmes touristes de la Grande-Bretagne », signé Philarète Chasles. – Commente le foisonnement, en Angleterre, de récits produits par des « femmes touristes » : « [S]avez-vous qu’en cinq ou six années cette locomotion merveilleuse de la race féminine anglaise a produit à peu près quinze mille pages, sans compter les aquatintes, lithographies et gravures sur acier dont leurs jolis volumes sont ornés ? » (p. 100). Si les auteures françaises n’en produisent pas autant, ce n’est pas par manque d’instruction, comme semblent le croire certains commentateurs anglais : « La femme sans orthographe […] est devenue une rareté précieuse […]. Chaque jour, la femme illettrée disparaît et se cache dans nos provinces les plus lointaines » (p. 100). Il est temps que les deux pays se connaissent mieux : « Nos conversations sont devenues des monologues, nos réunions des routs, la galanterie est un ridicule que peu de gens subissent, et la courtoisie une exception dont peu de personnes se soucient » (p. 102). La différence réside enfin dans la vie sociale des deux races : si les Français excellent en matière de biographie et de mémoires, par exemple, les Anglais possèdent d’admirables humoristes. Passe en revue les œuvres d’une trentaine de ces « femmes touristes » anglaises.
2045 RDM(b) 30 juin 1847, p. 135-151. « Revue. – Chronique », non signé. – Parle des mesures prises en Toscane par le grand-duc Léopold par rapport au nouveau régime libéral de la presse. Depuis le 1er juin, plusieurs journaux ont paru et d’autres sont annoncés, dont, à Florence, L’Alba (M. la Farina), La Patria (MM. l’abbé Lambruschini, le baron Bettino Ricasoli et l’avocat Salvagnoli) ; à Pise, L’Italia (MM. Montanelli et Centofanti). Sienne et Livourne auront également leurs journaux (p. 145).
2046 RDM(b) 15 octobre 1847, p. 194-219. « Statistique littéraire. De la production intellectuelle en France depuis quinze ans », signé Charles Louandre. – Commence la série de trois articles en examinant les ouvrages de théologie, de droit, de philosophie et d’économie politique publiés depuis 1832 à travers un dictionnaire bibliographique, La Littérature française contemporaine, et le Journal de la librairie. Parle du développement et de l’importance de la bibliographie depuis le xvie siècle. Constate la « prodigieuse activité des presses françaises » (p. 194), production qui a plus que triplé relativement à ce qu’elle était dans les premières années du siècle, avec chiffres et tableaux à l’appui. Analyse longuement les chiffres sur la littérature religieuse et conclut : « Enfin on peut dire […] qu’à de très-rares exceptions près, la littérature religieuse de notre temps est restée au-dessous de sa mission et surtout au-dessous de ce qu’elle a été dans le passé et même pendant la restauration » (p. 201). Par contre, ce sont les œuvres relatives à la jurisprudence qui ont subi la transformation la plus complète. Importance de la bibliographie pour les ouvrages de morale et d’économie sociale et politique.
2047 RDM(b) 1er novembre 1847, p. 318-345. « Statistique littéraire. De la production intellectuelle en France depuis quinze ans. Seconde Partie », signé Charles Louandre. – Le deuxième article est consacré aux écrits scientifiques, historiques et périodiques. Parle de la séparation progressive des sciences et des lettres. Analyse, avec chiffres à l’appui, l’essor de l’intérêt pour les sciences naturelles et agronomiques. Il en va de même pour les traités de médecine. Même l’étude des mathématiques, science « tout à fait spéciale, en dehors du public » (p. 324) s’est popularisée d’une façon remarquable. On retrouve les mêmes progrès en géographie (p. 326-327). Fait le tour des œuvres dans toutes les branches de l’histoire. Se tourne ensuite vers la presse périodique, afin de faire juger, par le chiffre des publications, « la masse effrayante de phrases, de paradoxes, de vérités, de mensonges qui ont été jetés au public, de l’esprit, de la verve et de l’argent qui sont restés enfouis sous cette lave de papier lancée depuis quinze ans par ce volcan toujours allumé qu’on nomme la presse » (p. 340). Donne des chiffres sur le nombre de journaux publiés entre 1833 et 1845 et analyse l’évolution de la presse pendant cette période.
2048 RDM(b) 15 novembre 1847, p. 514-541. « Statistique littéraire. De la production intellectuelle en France depuis quinze ans. Dernière Partie », signé Charles Louandre. – Parle, dans son troisième article, de la littérature ancienne et étrangère, de la poésie, du roman et du théâtre. La littérature est caractérisée par la contradiction : « On voit surgir chaque jour de nouveaux systèmes, naître et mourir des réputations, et sur tous les points se presse, autour de quelques hommes supérieurs, une foule inaccoutumée de médiocrités vaniteuses, qui usurpent quelques instants la popularité, et qui rentrent bientôt dans l’ombre pour n’en plus sortir » (p. 515). Pour ce qui est de la littérature étrangère, il y a un progrès notable, et surtout pour les écrivains anglais, qui ont les honneurs de la vente. Il conclut : « À de rares exceptions près, tous les écrivains remarquables de l’Europe sont aujourd’hui naturalisés chez nous » (p. 515). Pour la poésie, la production est irrégulière : l’auteur en donne des explications. Parle de la fécondité du roman contemporain : « Il faut chaque jour du nouveau pour réveiller la curiosité des abonnés des cabinets de lecture qui lisent avec l’intention de ne rien apprendre et la résolution bien arrêtée de ne jamais se fatiguer à penser, et l’on ne peut s’empêcher parfois de plaindre les écrivains qui se condamnent exclusivement à amuser les oisifs, population toujours nombreuse en France, surtout à Paris, où bien des gens, assez à l’aise pour ne rien faire, mais trop peu riches pour prendre leur part des plaisirs dispendieux, n’ont d’autre remède contre l’ennui que la promenade et les romans, quels qu’ils soient » (p. 521). Chiffres sur la réimpression d’anciens romans et sur la traduction des romans étrangers. Chiffres sur l’exportation du roman français, notamment en l’Angleterre. Passe en revue divers types de romans (roman historique, maritime, etc.), ainsi que les « genres accessoires » (nouvelles, contes, keepsakes, livres pour enfants, physiologies, etc.). Comment le roman a fait irruption dans le journalisme, avec un résultat désastreux – l’industrialisation du livre (p. 526-527). Enfin, l’histoire du théâtre a fait de notables progrès, et la partie esthétique et polémique est encore plus considérable du point de vue bibliographique. Fournit des chiffres sur le nombre des théâtres et les recettes (1814-1845) : en général, les intérêts de l’art ont été sacrifiés à ceux des recettes.
2049 RDM 15 mars 1850, p. 1060-1099. « Souvenirs d’un naturaliste. La Baie de Biscaye. II. Saint-Sébastien », signé A. de Quatrefages. – Dans sa description du pays basque, l’auteur ajoute une note en bas de page pour souligner l’importance de la France comme initiatrice en matière de négoce et d’industrie dans la région. En ce qui concerne la fabrique du papier dans la ville de Tolosa, par exemple, il note : « Cette manufacture est très considérable, puisqu’elle peut produire par jour jusqu’à 4,000 kilogr. de papier de toute qualité. Tous les contre-maîtres et principaux ouvriers sont Français » (p. 1082).
2050 RDM 15 décembre 1877, p. 927-944. « Le livre illustré », signé Henry Houssaye. – Conteste les réquisitoires du passé contre le livre illustré : le livre illustré existe depuis l’ère des manuscrits, et a continué de se développer à travers les siècles. Avec l’avènement de l’imprimerie, l’illustration ne périclite pas, car la gravure en bois est découverte et devient de plus en plus élégante. Au xvie siècle, « elle sort du domaine de la curiosité pour entrer dans celui de l’art » (p. 930). Passe en revue les illustrateurs de l’époque. Avec la renaissance arrive la gravure sur métal, suivie par le renouveau de la gravure sur bois à l’époque de l’école romantique. Si les premières années du Second Empire n’étaient pas fécondes en livres illustrées, ils se multiplient « à l’infini » à partir des Contes drôlatiques illustrés par Gustave Doré. Remarques sur le foisonnement de nouvelles techniques dans le dessin (photogravure, héliogravure, héliographie, etc.). Parle des meilleurs livres illustrés qui viennent de sortir (Histoire de Joseph, Les Évangiles, Atala, Scènes de la vie des animaux, etc.).
2051 RDM 1er janvier 1880, p. 99-136. « L’empire des Tsars et les Russes. VIII. La presse et la censure », signé Anatole Leroy-Beaulieu. – Alexandre II a légèrement relâché les entraves qui ont paralysé la presse sous le tsar Nicolas. Esquisse le développement de la presse en Russie depuis 1703. Aujourd’hui, la Russie compte une dizaine de grandes revues et à peu près cinq cents feuilles périodiques. Le petit nombre de journaux s’explique tant par la situation politique que par le peu de diffusion de l’instruction. Discute des thèmes et du ton de la presse russe. Pour ce qui est de la censure, les Russes l’ont copiée sur la législation sur la presse du Second Empire. L’auteur explique les règlements concernant la censure en détail, ainsi que les rapports entre le gouvernement et la presse. Il existe en Russie non seulement une censure préventive mais aussi la censure sur la littérature étrangère, surtout en français et en allemand. La presse provinciale est presque muette et son écho ne parvient que très rarement à la presse de la capitale. La littérature révolutionnaire s’approvisionne en Russie tantôt à l’aide d’écrits reçus de l’étranger, tantôt au moyen de pamphlets imprimés clandestinement dans le pays.
2052RDM 1er février 1882, p. 567-612. « Études sur le xviiie siècle. IV. La direction de la librairie sous M. de Malesherbes », signé Ferdinand Brunetière. – Analyse des treize années (1750-1763) pendant lesquelles Malesherbes a gouverné la librairie française. Malesherbes est arrivé au pouvoir à une époque caractérisée par des conflits de juridiction et des limites mal déterminées. Les deux objets essentiels de la direction de la librairie à l’époque étaient la concession des privilèges et la censure des livres. L’origine du privilège était la clause pénale qui frappait le contrefacteur d’un livre d’une amende. Discute de l’évolution du privilège, qui date de 1521, et de la censure en France. Met en lumière quelques censeurs-philosophes notables, dont d’Alembert, en soulignant le fait qu’à côté des édits et règlements en place, on trouvait aussi des « accommodements » avec le pouvoir (p. 581). Raconte longuement les cas d’Helvétius, de Voltaire, et de Diderot.
2053 titre : La Revue des feuilletons. Journal littéraire composé de romans, contes, voyages, légendes, anecdotes, nouvelles historiques, etc. et extraits de la presse contemporaine
2054 adresse : Paris, Bureau de la Revue des feuilletons, rue Sainte-Anne, 9
2055 imprimeur : Imprimerie de H. Fournier et Cie, rue Saint-Benoît, 7. Presses mécaniques, procédés d’Aristide
2056 dates de publication : 1841-1847 ; mensuel
2057 numéros dépouillés : 1843
2058 directeur : non mentionné
2059 orientation : littéraire
2060 chroniques : nouvelles, contes, etc. – et feuilletons tirés de journaux tels Le Siècle, L’Estafette, La Presse, Le National
2061 illustrations : vignettes et gravures hors texte (dont plusieurs par Nanteuil)
2062 collaborateurs principaux : Arago, Balzac, Berthet, Comtesse Dash, Dumas, DeLavergne, Janin, Sand, Soulié, Souvestre, Sue
2063 abonnement : non indiqué
2064 titre : La Revue encyclopédique : ou Analyse raisonnée des productions les plus remarquables dans la littérature, les sciences et les arts. Par une réunion de membres de l’Institut et d’autres hommes de lettres
2065 adresse : Bureau de La Revue encyclopédique, rue des Saints-Pères, n° 26 et chez Arthus Bertrand, rue Hautefeuille, n° 23
2066 imprimeur : Paris, Baudouin frères
2067 dates de publication : 1819-1835 ; mensuel
2068 numéros dépouillés : octobre-décembre 1832 [tome LVI]
2069 directeur : Marc-Antoine Jullien (jusqu’en 1831), ensuite Hippolyte Carnot et Pierre Leroux
2070 orientation : La Revue encyclopédique fut fondée par Marc-Antoine Jullien et fait suite aux Annales encyclopédiques (1817-1818), elles-mêmes héritières du Magasin encyclopédique (1795- 1816). La Revue encyclopédique fut reprise par la Nouvelle revue encyclopédique. Une des premières revues françaises à faire connaître en France la littérature russe, La Revue encyclopédique avait de nombreux correspondants à l’étranger. Ayant pour devise « Liberté, Égalité, Association », elle fut très influente.
2071 chroniques : sciences morales, politiques et historiques ; politique industrielle ; politique étrangère ; littérature et beaux-arts ; mélanges, bulletin bibliographique, sociétés savantes ; mémoires et notices
2072 illustrations : non illustré
2073principaux collaborateurs : Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent, Hippolyte Carnot, Benjamin Constant, Charles Didier, Charles Dupin, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Pierre Flourens, Pierre Leroux, Jean-Baptiste Say, Jean de Sismondi
2074 abonnement : à Paris, 46 fr. pour un an ; dans les départements, 53 fr. pour un an ; à l’étranger, 60 fr. pour un an ; chaque cahier se vend séparément 5 fr.
2075 notes : « La Revue encyclopédique paraît mensuellement, depuis janvier 1819, par cahiers de plus de 200 pages d’impression. Trois cahiers forment un volume, terminé par une Thable analytique et alphabétique des matières. Chaque année est indépendante des années précédentes et offre un Annuaire scientifique et littéraire en quatre volumes in-8°. »
2076 titre : La Revue française
2077 adresse : Paris, chez A. Sautelet et Cie, libraires, rue de Richelieu, n° 14 ; Alexandre Mesnier, Libraire, Place de la Bourse. Imprimerie de H. Fournier, rue de Seine, n° 14 ; Nouvelle série : au Bureau de la Revue française, rue de Grenelle-Saint-Honoré, n° 55
2078 imprimeur : Imprimerie de P. Dupont et Cie, rue de Grenelle-St-Honoré, 55
2079 dates de publication : janvier 1828 - juillet 1830 ; nouvelle série : juin 1837 - juin 1839 ; périodicité variable (mensuel, à la quinzaine)
2080 numéros dépouillés : juillet, septembre, novembre 1828 ; nouvelle série : 15 juin 1837
2081 directeur : non mentionné
2082 orientation : littéraire
2083 chroniques : littératures française et étrangères, art, théâtre, politique et sociologie, histoire
2084 illustrations : non illustré
2085 principaux collaborateurs : Baron Dupin, Alex. Brongniart
2086 abonnement : Paris : un an, 40 fr., six mois, 22 fr. ; départements : un an, 44 fr., six mois, 23 fr. – on s’abonnait auprès des messageries royales et des messageries générales et dans une vingtaine de villes, y compris Aix, Besançon, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Orléans, Rennes, Rouen, Strasbourg et Toulouse.
2087 notes : à la fin du numéro de juillet 1828, on trouve le prospectus annonçant la revue Le Catholique, ouvrage périodique dans lequel on traite de l’universalité des connaissances humaines sous le point de vue de l’unité de doctrine (sous la direction du baron d’Eckstein). Le Catholique était publié par Alexandre Mesnier, « acquéreur du fonds de détail de A. Sautelet et Cie ».
2088 Rfr juillet 1828, p. 145-182. « Statistique des délits de la presse. Projet de loi relatif à la presse périodique, avec l’exposé des motifs, par M. le Garde-des-Sceaux, ministre de la Justice, Imprimerie royale », non signé. – Dans la foulée de la nouvelle loi sur la presse, l’auteur se donne pour objectif de « confronter rigoureusement avec les faits les déclamations dont on nous étourdit depuis si longtemps ». Il donne une statistique détaillée du nombre des journaux et écrits périodiques publiés en France en 1826 et 1827, la liste des délits imputables à la presse (48 chefs d’accusation possibles, tant pour les livres que pour les journaux), le tableau des délits de presse jugés par les tribunaux pour 1825 et 1826 (avec la référence à la Gazette des Thribunaux). Il en conclut que l’on a exagéré le nombre des délits et que la loi n’est pas nécessaire.
2089 Rfr 15 juin 1837, p. 83-85. « Nouvelles des sciences et de la littérature. – Lettre à M. Jouffroy », non signé. L’Américain George Ridley annonce qu’il a entrepris la traduction d’ouvrages d’auteurs français, notamment Cousin, Benjamin Constant et Guizot, pour publication aux États-Unis et en Angleterre.
2090titre : La Revue pittoresque, musée littéraire illustré par les premiers artistes. Puis La Revue pittoresque, musée littéraire rédigé par les premiers romanciers et illustrés par les premiers artistes (1848)
2091 adresse : Paris, 37, rue Neuve-Saint-Augustin
2092 imprimeur : Paris, Typographie Lacrampe et Comp., rue Damiette, 2 ; Plon Frères, rue de Vaugirard, 36 (1846) ; Imprimerie de Gustave Gratiot, 11, rue de la Monnaie (1848)
2093 dates de publication : 1844-1851 ; mensuel
2094 numéros dépouillés : 1844-1846 ; 1848-1849
2095 directeur : à partir de 1845 : Aubert Éditeur, 29, Place de la Bourse ; 1848 : Ferdinand Sartorius, Éditeur, 17, Quai Malaquais
2096 orientation : littéraire
2097 chroniques : romans, poésie, traductions de feuilletons britanniques par de Labédollière ; en 1846, revue des modes (hommes et femmes, avec gravures) ; 1848 : quelques articles historiques et la chronique « Histoire du mois », sur le monde politique et littéraire
2098 illustrations : frontispices, culs-de-lampe, gravures par C. Nanteuil, H. Monnier, Gavarni, Louise Vidal, Schlesinger
2099 principaux collaborateurs : Pétrus Borel, H. Berthoud, Marco Saint-Hilaire, Alfred de Musset, Sainte-Beuve, Jules Janin, Théophile Gautier, Alphonse Karr, Marie Aycard, A. Dumas, Léon Gozlan, Méry, Adolphe Adam, Étienne Arago, Amédée Achard, Émile Souvestre, Comtesse Dash, Wilhem Ténint, Charles Hugo, Balzac, Jules Sandeau
2100 abonnement : en 1848 : 6 francs par an ; 10 francs avec 12 gravures sur acier en supplément
2101 notes : la maison Aubert, qui à partir de 1845 publie La Revue pittoresque, fait la publicité de son journal Les Modes parisiennes dans les chroniques de modes.
2102 Rpitt juin 1845, p. 286-288. « Origine des keepsakes […]. À Madame J.H.», signé P.-L. Jacob, Bibliophile. – Origine anecdotique des keepsakes, qui seraient nés des voyages effectués par un peintre allemand du xvie siècle, François Hogenberg. Celui-ci aurait voulu garder le souvenir des villes visitées en les dessinant dans un album.
2103 Rpitt janvier 1848, p. 35-36. « La Société des Gens de lettres », non signé. – Entrefilet sur l’inaction de la Société.
2104 Rpitt mars 1848, p. 124. « Histoire du mois », non signé. – Entrefilet : « Nous en étions là de notre histoire du mois [un commentaire sur Dumas] quand l’orage fécond qui vient d’emporter les derniers débris de la royauté s’est abattu sur Paris. On imprimait cette livraison de La Revue pittoresque quand des hommes du peuple égarés par le triomphe se sont précipités sur les presses mécaniques des principaux typographes. Celles de M. Plon, notre imprimeur, ont été brisées des premières. Mais la raison ne fleurit que sur les colères assouvies. On se rappellera demain que les journaux ont sauvé le monde de l’esclavage, et que c’est un crime de lèse-république de briser les presses, ces tables sacrées de la liberté. »
2105 Rpitt mai 1848, p. 250. Entrefilet non signé : « Que nos lecteurs nous pardonnent le retard qu’éprouve l’apparition de chaque numéro de La Revue pittoresque ; mais nos lecteurs savent que depuis la désorganisation du travail, il n’y a plus guère que les boulangers qui fonctionnent. Le pain de l’âme : la science, la philosophie, la poésie, tout cela est mis de côté pour des temps meilleurs. Les journaux quotidiens seuls sont sûrs de paraître à jour fixe, parce qu’ils paraissent tous les jours. Les autres paraissent quand ils peuvent. »
2106Rpitt décembre 1848, p. 408. « Aux souscripteurs de La Revue pittoresque », signé Ferdinand Sartorius. – Le directeur de la Revue remercie ses lecteurs de n’avoir pas abandonné ce recueil, tout littéraire, au milieu des tempêtes politiques. Il a « plus d’un tort à expier, mais c’est la faute de la révolution, qui, avant d’organiser, a désorganisé. Les retards sont venus tantôt des imprimeurs dont on avait brisé les machines, tantôt des ouvriers eux-mêmes les semaines de vote, tantôt du fabricant de papier dont les fabriques chômaient, tantôt enfin des graveurs ou des écrivains, qui manquaient leurs dessins ou corrigeaient trop leurs épreuves ; ce qui n’empêche pas qu’il y ait des barbarismes en gravure et en rédaction ; mais où n’en trouve-t-on pas, excepté dans les discours des représentants du peuple. Ce volume n’en est pas moins un des plus beaux et des plus intéressants de la collection. Le volume de 1849, dont trois livraisons sont toutes prêtes, ne méritera de reproches, nous l’espérons, ni pour sa rédaction, qui sera inédite en général, ni pour la gravure, car nous voulons rivaliser avec les Anglais, c’est-à-dire faire mieux qu’on n’a fait jusqu’ici. »
2107 Rpitt décembre 1849, p. 380. Entrefilet non signé. – « La Revue pittoresque va commencer une nouvelle période plus sérieuse et non moins attrayante. Au lieu d’un journal reproducteur, les abonnés auront un journal inédit, à part certaines petites œuvres hors ligne que des traités assurent aux grands journaux. Nous pouvons compter sur le concours de MM. Jules Janin, Théophile Gautier, Léon Gozlan, Arsène Houssaye, Karr, Jules Sandeau, Gérard de Nerval, et autres charmants conteurs aimés des familles, soit qu’ils écrivent un roman, une nouvelle, un voyage ou une page d’histoire. Nous avons reconnu nous-mêmes, les premiers, l’insuffisance de la gravure sur bois. Nous voulons l’améliorer, mais nous voulons surtout nous distinguer par des gravures sur acier que nous publierons hors du texte, et qui rendront la scène principale de chaque livraison. Déjà nos souscripteurs qui reçoivent les douze gravures de modes ont pu juger si nos promesses étaient sérieuses. Nous avons eu le tort d’oublier qu’aux gravures de modes, il fallait une explication ; nous ne l’oublierons plus. Ainsi nous joignons à La Revue pittoresque : 12 magnifiques gravures sur acier, hors du texte, représentant les principales scènes du volume ; et 12 gravures de modes, par Jules David, coloriées avec beaucoup de travail. Le prix de souscription aux 12 gravures sur acier est porté à 8 francs ; 10 francs avec les 12 gravures de modes. La Revue pittoresque, sans gravures hors du texte, avec les 150 à 200 gravures sur bois, reste fixée à 6 francs. Mais pour 10 francs les souscripteurs auront un journal complet. C’est le problème du luxe à bon marché ; luxe pour l’esprit et luxe pour les yeux. »
2108 titre : La Revue rétrospective ou Archives secrètes du dernier gouvernement
2109 adresse : Paris, chez Paulin, Éditeur
2110 imprimeur : Lacrampe et Fertiaux
2111 date de publication : 1848
2112 numéros dépouillés : 1848
2113 Directeur : Jules-Antoine Taschereau
2114 orientation : républicaine
2115 chroniques : aucune
2116 illustrations : non illustré
2117 principaux collaborateurs : aucun
2118 abonnement : pas d’abonnement offert
2119 notes : La Revue rétrospective fut publiée à partir de la fin de mars 1848, un mois après la révolution de février. Ses 31 numéros eurent pour objectif de rendre publics divers documents, lettres et rapports secrets – et jugés incriminants pour la monarchie de Juillet – trouvés aux Tuileries après le départ précipité de la famille royale. Chaque numéro se vendait séparément, pour 50 centimes. Le directeur, Jules-Antoine Taschereau, devint directeur de la Bibliothèque impériale, sous le Second Empire.
2120 RR 1848 n° 1, p. 11-16. « Biographie. La Contemporaine », signé « Anon. » – À partir de « documents secrets », on reconstitue l’histoire du procès d’Ida Saint-Elme, auteure des Mémoires d’une Contemporaine, publiés chez Ladvocat. L’auteure fournit des lettres compromettantes du roi Louis-Philippe au Times de Londres, ce qui entraîna un procès, vers le milieu des années 1830.
2121 RR 1848 n° 6, p. 93-95. « Rapports de la préfecture de police. Publications anarchiques de l’année 1846 », signé « Anon. » – Rapport rédigé par le préfet de police G. Delessert, le 19 janvier 1847, à l’intention du ministre de l’Intérieur. Le rapport donne une liste des principales publications opposées au gouvernement, qu’il s’agisse de journaux ou de pamphlets, par exemple L’Atelier, L’Étoile du peuple, Almanach icarien pour 1847, Almanach phalanstérien pour 1847, L’Ordre du jour sur la corruption électorale et parlementaire.
2122 RR 1848 n° 18, p. 284-287. « La censure royale et l’Amiral Roussin », non signé. – Correspondance entre le baron C. Fain et l’amiral Roussin, ex-ambassadeur de France à Constantinople. Le roi Louis-Philippe s’inquiétait du contenu politique d’un ouvrage de souvenirs sur l’Orient, que s’apprêtait à publier Roussin.
2123 titre : La Revue synthétique, sciences, littérature, beaux-arts, industrie
2124 adresse : Paris, rue de Seine-Saint-Germain, 37
2125 imprimeur : Imprimerie de Pecquereau et Cie, rue de la Harpe, 58 ; Imprimerie d’A. René et Cie, rue de Seine, 32 (1843)
2126 dates de publication : décembre 1842-1844 ; bimensuelle, puis mensuelle (avril 1843)
2127 numéros dépouillés : décembre 1842 - juin 1843
2128 directeur : Victor Meunier
2129 orientation : « association des sciences ; application des découvertes scientifiques à l’industrie et aux arts ; vulgarisation des découvertes scientifiques et de leurs applications »
2130 chroniques : philosophie, mathématiques, physique, botanique, zoologie, médecine, sciences appliquées, statistique, agriculture, feuilleton littéraire, etc.
2131 illustrations : non illustré
2132 principaux collaborateurs : membres des diverses académies, correspondants universitaires étrangers, etc.
2133 abonnement : non indiqué
2134 notes : note manuscrite sur la page de garde : « Souvenir de la prison de Doullens. À Mr. Vallière. Le 7 octobre 1844. E. Bataille »
2135 RS 31 décembre 1842, p. 90-96. « Machine typographique de M. Gaubert », non signé. – Compte rendu d’un rapport fait à l’Académie des sciences. L’auteur rappelait que de nombreux inventeurs de toute l’Europe travaillaient à l’invention d’une machine à composer : « Il s’agissait en effet d’une machine qui viendrait remplacer complètement le travail de l’homme dans l’une de ces industries qui semblent nécessiter absolument l’intervention directe de l’intelligence ; il s’agissait, en un mot, d’une machine qui ferait à elle seule tout le travail si complexe, si précis, de la composition typographique, et remplacerait entièrement l’ouvrier typographe » (p. 91). Cite les travaux de William Church et de Young et Delcambre. Les prototypes disponibles pouvaient composer mais ne pouvaient redistribuer les caractères dans les cassetins. La machine de Gaubert pouvait faire les deux opérations. – Description technique détaillée des opérations de composition et de distribution. Conclusion : « [La machine de Gaubert] est plus complète que les machines du même genre ; mais il ne faut pas oublier qu’elle n’est pas encore entrée dans la pratique, tandis que celle de MM. Young et Delcambre fonctionne depuis longtemps déjà ; on nous annonce même que l’on construit en ce moment dans l’un des ateliers de Paris plusieurs de leurs machines » (p. 96).
2136 RS 31 décembre 1842, p. 130-131. « Revue des almanachs », non signé. – Évaluation des principaux almanachs offerts au public français. L’idée en vient d’Angleterre, selon l’auteur : « La littérature facile et vulgaire, la littérature de boudoir, de boutique et de magasin, a mis à profit ce mouvement dont on peut assigner l’origine à l’apparition du Magasin pittoresque. Au premier rang de cette littérature, il faut mettre les almanachs » (p. 130). Le nombre des mauvais almanachs dépasse largement celui des almanachs utiles ; mais plus de 15 millions de Français lisent les mauvais.
2137 RS 30 mai 1843, p. 333. « Chronique », non signé. – Entrefilet : « Nous recommandons à nos lecteurs le salon littéraire de La Tente, galerie Montpensier, 6, au premier, Palais-Royal. Ce bel établissement est fréquenté par les notabilités politiques et littéraires. Il offre à ses habitués une riche bibliothèque d’ouvrages sérieux et amusants, anciens et modernes, ainsi que les journaux français et étrangers, et notamment les publications quotidiennes ou périodiques allemandes, telles que les gazettes d’Augsbourg, de Leipzig, de Berlin, Le Mercure de Souabe, etc. On trouve aussi au salon de La Tente, la collection du Moniteur avec ses tables, depuis sa fondation jusqu’à l’époque actuelle. Cet établissement a été nouvellement orné et décoré. »
2138 RS 30 juin 1843, p. 449-455. « Revue de la littérature et des beaux-arts », signé Eugène Stourm. – Article sur plusieurs publications récentes, dont les œuvres de Spinoza chez Charpentier : « Cette édition, qui fait partie de la bibliothèque Charpentier, est d’un bon marché tel que le père du panthéisme qui, jusque-là était à peu près exclusivement réservé aux aristocrates de l’intelligence et de la fortune, devient, d’un coup, accessible à la majorité des esprit studieux et à la multitude des petites bourses. Cela prouve une fois de plus que cette invention de la bibliothèque Charpentier est, sans qu’on ait l’air de s’en douter, l’innovation la plus importante qui ait été accomplie depuis plus d’un siècle, peut-être, en faveur de la vulgarisation des idées. Le nombre de consommateurs des produits de l’intelligence s’accroît d’après la même loi économique qui augmente la masse de consommateurs de toute espèce de produits » (p. 454).
2139 titre : Le Salon littéraire. Littérature, histoire, sciences, beaux-arts, mœurs, mémoires, voyages, romans, nouvelles, feuilletons, extraits d’ouvrages inédits, publications nouvelles, revues, tribunaux, théâtres, modes
2140 adresse : Rue Coq-Héron, 3
2141 imprimeur : « Boulé et Cie, Imprimeurs des corps militaires, de la gendarmerie départementale, du cadastre et des contributions directes, rue Coq-Héron, 3 »
2142 dates de publication : juin 1841 - juillet 1845 ; bihebdomadaire ; deux éditions (jeudi et dimanche)
2143 numéros dépouillés : 2 janvier - 25 décembre 1842 (édition du dimanche)
2144 directeur : non mentionné
2145orientation : récréative
2146 chroniques : modes, théâtre, opéra, chroniques de Paris, de la province et de l’étranger
2147 illustrations : non illustré
2148 principaux collaborateurs : Mme de Girardin, Sophie Gay, le bibliophile Jacob, nombreux écrivains, dont Balzac, Dumas, Karr, Soulié, Sue
2149 abonnement : voir l’entrée du 2 janvier 1842
2150 notes : le « Prospectus » de la revue est répété à la dernière page de plusieurs numéros de l’édition du dimanche
2151 SL 2 janvier 1842, p. 16. « Prospectus », non signé. – « Le Salon littéraire se compose des meilleurs feuilletons, romans et nouvelles qui paraissent chaque jour, dans les journaux, les revues ou les livres. En vertu d’un traité spécial passé avec la Société des Gens de Lettres, Le Salon littéraire, outre ses articles entièrement inédits, reproduit notamment les publications de MM. Victor Hugo, Charles Nodier, de Balzac, Alexandre Dumas, Frédéric Soulié, Charles de Bernard, Méry, Eugène Sue, Léon Gozlan, Roger de Beauvoir, et généralement les ouvrages de tous les écrivains les plus distingués. Le Salon littéraire publie deux éditions. La première paraît deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche (104 numéros par an), contient dans chaque numéro la matière d’un volume in-8, c’est-à-dire plus de cent volumes par an, et coûte 38 francs. La seconde édition paraît tous les dimanches (52 numéros par an), contient la matière de plus de cinquante volumes in-8, et ne coûte que 20 francs par an. Le Salon littéraire, qui a été créé en concurrence du Voleur et du Cabinet de lecture, présente sur eux les avantages suivants : ces deux journaux ne donnent que 72 numéros au lieu de 104, c’est-à-dire 32 numéros de moins par an que Le Salon littéraire ; Le Salon littéraire contient dans chaque numéro 600 lignes (ou 40 mille lettres) de plus qu’eux ; Le Voleur et Le Cabinet de lecture coûtent 48 fr. par an, Le Salon littéraire ne coûte que 20 francs. Ainsi, Le Salon littéraire coûte moitié moins que Le Cabinet de lecture et Le Voleur et donne le double de matières. Le Salon littéraire réunit donc trois conditions essentielles qui doivent assurer son succès : 1- grande variété de rédaction et soin particulier dans le choix des articles, qui sont tous signés par les écrivains les plus en renom ; 2- immense quantité de matière ; 3- diminution considérable dans le prix de l’abonnement. Un exemplaire du Salon littéraire est adressé gratuitement pour essai à toute personne qui en fait la demande par lettre affranchie. On souscrit à Paris, rue Coq-Héron, 3, et en province chez tous les directeurs des postes et des messageries. »
2152 SL 6 février 1842, p. 16. « Chronique de Paris, de la province et de l’étranger », non signé. – Entrefilet tiré du journal belge L’Indépendant : « Un progrès d’une haute importance vient d’être fait dans l’art de l’imprimerie ; il est dû à M. de Rothermund, émigré polonais. Jusqu’ici les caractères étaient lavés à l’aide de brosses trempées dans de la potasse du commerce, et ce lavage détériorait promptement l’œil des lettres. M. de Rothermund a substitué à ces brosses ruineuses un jet liquide de potasse épurée, lancé par une pompe. Plusieurs imprimeries, et notamment celle du journal belge L’Indépendant, ont adopté depuis un an cette utile invention. »
2153 SL 8 mai 1842, p. 16. « Chronique de Paris, de la province et de l’étranger », non signé. – On annonce que Le Salon littéraire et les autres journaux et ouvrages périodiques produits par Boulé et Cie sont imprimés avec des caractères venant de la maison Colson et Compagnie, de Clermont-Ferrand, « remarquables par leur précision, la netteté de l’œil et surtout par leur durée incomparable ».
2154 SL 12 juin 1842, p. 16. « Chronique de Paris, de la province et de l’étranger », non signé. – Entrefilet (sans source mentionnée) sur les journaux publiés en Russie : « Le nombre des journaux et ouvrages périodiques qui se publient actuellement en Russie est de 139, chiffre qui présente une augmentation de 5 sur celui de l’année dernière. Ces 139 publications, dont 62 s’impriment à St-Pétersbourg et 77 dans le reste de la Russie, sont dans les langues suivantes, savoir : 101 en russe, 22 en allemand, 8 en français, 4 en lettonien, 2 en polonais, 1 en anglais et 1 en italien. Des huit journaux français, 6 paraissent dans la capitale, 1 à Moscou et 1 à Odessa. »
2155 SL 17 juillet 1842, p. 16. « Chronique de Paris, de la province et de l’étranger », non signé. – Entrefilet : « La douane française vient de saisir sur la frontière belge environ 70 exemplaires du Nom de famille, par M.A. Luchet, que l’on voulait introduire en France pour le compte d’une maison de Lille. »
2156 SL 31 juillet 1842, p. 16. « Chronique de Paris, de la province et de l’étranger », non signé. – Entrefilet tiré du Journal du Havre : « La rapidité de nos communications est si grande aujourd’hui, que nous avons reçu hier, au Havre, les journaux de Londres du matin, en moins de douze heures par le steamer le Prince of Wales. Le Times, qui paraît à Londres à six heures du matin, était lu ici entre six et sept heures du soir. Il est bon, pour se faire une idée exacte de cette promptitude de communications, de se rappeler qu’il y a trente lieues par terre de Londres à Southampton, et que ce trajet se fait en deux heures et demie à trois heures, et que les trente lieues par mer, que les bateaux à vapeur de Southampton ont à faire pour se rendre au Havre, se parcourent aujourd’hui en neuf heures. Nous pouvons donc recevoir au Havre des nouvelles de Londres en douze heures, malgré les soixante lieues qui séparent ces deux villes, tandis que nous ne recevons qu’en treize ou quatorze heures de Paris les lettres qui n’ont que cinquante-deux lieues à parcourir. On a la certitude que, lorsque le chemin de fer entre Paris et le Havre sera établi, on se rendra de Paris à Londres, en passant par notre ville, en moins de vingt heures ; soit de Paris au Havre, par le chemin de fer, huit heures ; du Havre à Southampton, par les bateaux, huit à neuf heures ; de Southampton à Londres, par le chemin de fer, deux heures et demie à trois heures. »
2157 SL 25 septembre 1842, p. 7-10. « Histoire du Nain Jaune, journal politique, extrait d’un ouvrage inédit de J.T. Merle (Thrente ans de souvenirs historiques, littéraires et pratiques [sic]) ». Récit de la création du Nain jaune (vers 1814-1815), le premier journal à insérer une caricature politique en ses pages. Les collaborateurs soumettaient leurs articles par le biais d’une boîte installée dans le cabinet de lecture Cauchois-Lemaire. Le succès en fut immédiat. Un numéro dans lequel figurait un article critiquant Bonaparte avec virulence fut un événement : « On se le disputait dans les cabinets de lecture, on courait en foule au bureau du journal pour en acheter des exemplaires ; on ne fut occupé pendant deux jours qu’à continuer le tirage ; il en fut vendu plus de six mille exemplaires en sus du nombre des abonnés. » Selon l’auteur, ce numéro du Nain jaune faillit provoquer le rétablissement de la censure de la presse – et nombre de collaborateurs durent prendre le chemin de l’exil.
2158 SL 23 octobre 1842, p. 14-15. « Un bibliomane. Souvenir judiciaire », non signé. Article tiré de La Quotidienne. Compte rendu d’un procès ayant eu lieu en Allemagne, en 1823. Une jeune pasteur, Tinius, fut reconnu coupable de deux meurtres, perpétrés en 1812 et 1813. Ces crimes furent commis par passion bibliophilique, les revenus du jeune pasteur ne suffisant pas à ses dépenses livresques. Il possédait une bibliothèque de plus de 15 000 volumes, qui ne cessait de s’accroître. L’auteur de l’article cite d’autres anecdotes de bibliophiles « trop ardents, devenus fous », qui finirent devant les tribunaux.
2159titre : Le Salon littéraire et narratif
2160 adresse : rue Dorothée, n° 1111, Vienne
2161 imprimeur : Ueberreuter, faubourg Alser, n° 146, Vienne
2162 dates de publication : 5 janvier - 29 juin 1843 (3 numéros par semaine, le mardi, le jeudi et le samedi)
2163 numéros dépouillés : 5 janvier - 29 juin 1843
2164 directeur : Johann Baptist Hofstetter
2165 orientation : revue littéraire et d’intérêt général (public cultivé)
2166 chroniques : Revue des modes ; Mœurs musicales ; Souvenirs et tableaux poétiques ; Artistes contemporains ; Nouvelles à la main ; Variétés ; Chronique industrielle ; Anecdotes ; Spectacles ; Nécrologie ; Fonds publics ; Nouvelles, récits, contes et narrations ; Poésie ; Saillies ; Biographies et portraits ; Géographie, voyages ; Commerce et industrie ; Économie rurale et jardinage ; Histoire naturelle ; Découvertes et inventions ; Notices sur la littérature française ; Catalogue de nouveaux livres français ; La Chasse, la pêche et l’aviceptologie ; Peinture, gravure et dessin ; Les chemins de fer et la navigation ; Relations sur l’équitation, la natation, l’escrime, la danse et la gymnastique ; L’architecture et la sculpture ; Traité sur les sciences ; Philologie ; Morale et maximes ; Gastronomie ; Jeux et amusements ; Musique ; Histoire ; Industrie autrichienne ; Paris, Londres, Saint-Pétersbourg, Berlin, Munich, Dresde, Rome, Naples, Milan. Toutes les rubriques ne figurent pas dans chaque numéro.
2167 illustrations : non illustré
2168 principaux collaborateurs : les rubriques ne portent pas de signature. Parmi les romanciers dont les œuvres figurent dans la revue : Léo Lespès, Alphonse Karr, Pierre Durand, A. de Jonnès, Constant Guéroult, Jean Hofstetter, Eugène de Mirecourt, Marceline Desbordes-Valmore, P. Christian, Édouard Corbière, Alexandre Dumas, Louis Davin
2169 abonnement : Vienne : un an, 12 fl., six mois 6 fl. ; Province : un an, 14 fl. 24 kr., six mois 7 fl. 12 kr. ; Étranger : un an, 16 fl., six mois, 8 fl.
2170 notes : dans l’avant-dernier numéro (27 juin 1843), le rédacteur adresse ses « remercimens, excuses et adieux » aux lecteurs et explique la disparition prochaine de la revue : « Me voilà tout-à-coup arrêté dans ma carrière de journaliste, par une ophtalmie si opiniâtre que tout travail à la chandelle m’est interdit » (p. 303). Joint une liste de ses propres publications ainsi qu’une liste des abonnés à la revue. Le dernier numéro (29 juin 1843) inclut la table des matières de la revue. À la dernière page, le rédacteur remercie M. Theurer, propriétaire de l’excellente fabrique de papier et fournisseur de la revue, ainsi que M. Charles Uberreuter, typographe : « Le séjour qu’il a fait à Paris pour approfondir l’art typographique, et ses vastes connaissances dans cette branche de l’industrie, contribuèrent beaucoup à l’accueil favorable de mon journal » (p. 310).
2171 titre : Le Salut du peuple. Journal de la science sociale
2172 adresse : Chez J. Ballard, Librairie à la Propagande, 1, rue des Bons-Enfans, Paris
2173 imprimeur : Typographie Félix Malteste et Ce, rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, 22, Paris
2174 dates de publication : 10 décembre 1849 - 10 mai 1850 ; mensuel
2175 numéros dépouillés : 10 décembre 1849 - 10 mai 1850
2176 directeur : C. Pecqueur ; gérant : J. Malarmet
2177 orientation : revue socialiste et politique. « Nous avons peu de goût pour les causeries littéraires […]. Nous entendons aborder sérieusement, traiter à fond toutes les importantes questions qui agitent notre époque. Notre but est de vulgariser la science la plus importante, la plus indispensable, la plus utile pour tous, et même la plus désirée du genre humain : la science du bonheur ; car la science sociale n’est pas autre chose » (« Introduction », 10 décembre 1849).
2178 chroniques : articles de théorie politique et sociale
2179 illustrations : non illustré
2180 principaux collaborateurs : les articles ne sont pas signés.
2181 abonnement : pour Paris, par an, 6 fr. ; pour les départements, 7 fr. ; chaque numéro se vend séparément 60 centimes. « Toutes les lettres concernant la rédaction, l’envoi du prix d’abonnement et les réclamations, doivent être adressées au citoyen Malarmet, rue Borda, n° 1. […] Les Librairies, les Messageries et les Commissionnaires de Paris s’adresseront, pour les abonnemens, au citoyen Ballard, libraire, à la Propagande, 1, rue des Bons-Enfans » (10 décembre 1849).
2182 notes : à la fin du premier numéro, on trouve la note suivante : « Les idées vraies et fécondes, loin de redouter la diversité des points de vue de l’exposition, ne peuvent que gagner à voir multiplier le nombre de leurs interprètes. Nous croyons donc servir la science sociale en contribuant à donner un nouvel organe aux doctrines qui en sont le fondement. Toutefois, en acceptant la responsabilité légale d’une publication inspirée par des sentimens qu’en général nous partageons, et destinée à la propagation d’idées, de principes ou de conceptions qui, dans leur ensemble, sont les nôtres, ce concours ne saurait cependant impliquer pour nous la complète solidarité de toutes les nuances d’opinions qui pourront être développées ou soutenues dans Le Salut du Peuple. Nos lecteurs comprendront que la responsabilité morale ne peut, dans notre situation, être absolue que pour ceux des articles qui seraient particulièrement signés de nous. »
2183 titre : Le Salut public
2184 adresse : non indiquée
2185 imprimeur : Imp. Ed. Bautruche, rue de la Harpe, 90, Paris
2186 dates de publication : 27 février au 1er (ou 2) mars 1848 (2 numéros)
2187 numéros dépouillés : 27 février au 1er (ou 2) mars 1848 (2 numéros)
2188 directeur : Charles Baudelaire, Champfleury, Charles Toubin (rédacteurs-propriétaires)
2189 orientation : feuille révolutionnaire qui prône une « foi absolue » dans la République (numéro du 27 février 1848)
2190 chroniques : Le Salut public est composé de courts entrefilets.
2191 illustrations : le deuxième (et dernier) numéro est illustré d’une grande vignette de Courbet.
2192 principaux collaborateurs : Charles Baudelaire, Champfleury, Charles Toubin (aucun article n’est signé)
2193 abonnement : les deux numéros, dont le premier a été tiré à 400 exemplaires, ont été vendus dans la rue.
2194 Spub 27 février 1848, p. 2. « Les presses mécaniques », non signé. – « Quelques frères égarés ont brisé des presses mécaniques. Vous cassez les outils de la Révolution. Avec la liberté de la presse, il y aurait vingt fois plus de presses mécaniques qu’il n’y aurait peut-être pas encore assez de bras pour les faire fonctionner. Toute mécanique est sacrée comme un objet d’art. L’intelligence nous a été donnée pour nous sauver. Toute mécanique ou tout produit de l’intelligence ne fait du mal qu’administré par un gouvernement infâme. Les autres ouvriers ont protesté, entre autres les rédacteurs du journal L’Atelier. Nous attendions cela d’eux » (p. 2).
2195titre : La Science sociale suivant la méthode de F. Le Play (1886-1891) ; puis La Science sociale (1892). Ajouté en annexe, en juin 1892, le premier numéro du Mouvement social, « un organe de vulgarisation et de propagande » (1893)
2196 adresse : Librairie de Firmin-Didot et Cie, imprimeurs de l’Institut, rue Jacob, 56, Paris
2197 imprimeur : Typographie Firmin-Didot, Mesnil (Eure), ensuite Paris
2198 dates de publication : 1886-1924 ; [mensuel (1886-1915), annuel (1916-1917 ; 1920-1924), deux numéros par an (1918-1919)]
2199 numéros dépouillés : 1886, juillet-décembre 1887 ; 1888-1910
2200 directeur : Edmond Demolins (1886-1907), Léon Gangloff (1907) ; G. d’Azambuja, secrétaire de la rédaction (1894-1907), Paul Descamps (1908)
2201 orientation : « Notre but n’est pas seulement d’initier nos lecteurs aux résultats déjà acquis à la science, mais encore de les mettre en état de coopérer eux-mêmes à ses progrès. Beaucoup d’entre eux, nous n’en doutons pas, deviendront des collaborateurs. Comme les élèves que notre École envoie chaque année en mission, ils recueilleront et classeront, d’après la même méthode, les faits sociaux qu’ils observeront autour d’eux. Ils ne tarderont pas à trouver dans ces études de grandes satisfactions » (« À nos lecteurs », janvier 1886, p. 8).
2202 chroniques : « Questions du jour » ; articles scientifiques portant sur la géographie, l’ethnographie, l’histoire, l’enseignement ; résumés de cours donnés par Edmond Demolins ; comptes rendus ; correspondance ; chroniques
2203 illustrations : quelques rares gravures (cartes géographiques, etc.). À partir de 1891, l’illustration par photogravure commence.
2204 principaux collaborateurs : Edmond Desmolins, Henri de Tourville, Paul de Rousiers, Prosper Prieur, Robert Pinot, E. Babelon, Xavier Raymondet, A. de Préville, J. Moustier, Paul Bureau, Léon Gérin, Georges Lainé, Ph. Champault, G. d’Azambuja, A. Dauprat
2205 abonnement : pour La Science sociale et Le Mouvement social réunis, 20 fr. (France) ; 25 fr. (étranger) ; 2 fr. la livraison. Pour Le Mouvement social, 6 fr. (France) ; 7 fr. (étranger) ; 50 centimes la livraison (janvier 1893). Toujours selon le numéro de janvier 1893 : « On peut s’abonner sans frais dans tous les bureaux de poste. Le montant des abonnements, ou des cotisations, doit être envoyé à M. Paul Leloup, administrateur, librairie de Firmin-Didot et Cie, 56, rue Jacob, ou 8, boulevard de Vaugirard. (Envoyer les lettres à cette dernière adresse.) Les six premières années de La Science sociale, formant douze volumes, sont vendues au prix de 100 fr. ; pour les nouveaux abonnés, 85 fr. » À partir de janvier 1900, l’envoi de La Science sociale est accompagné, trois fois par an (janvier, mai et août), par une livraison du Journal de l ’École des Roches, « comme un témoignage de l’union qui existe entre nos études sociales et la nouvelle École » (janvier 1900).
2206 notes : une table analytique est fournie en fin d’année (1886-1892). Un article signé du directeur de la revue, Edmond Demolins, « Le Socialisme devant la Science sociale » (janvier 1892, p. 6-35), est également publié en brochure à la librairie Firmin-Didot (in-16, 80 pages). La brochure se vend un franc, et au prix réduit de 65 centimes franco et 5 fr. pour dix exemplaires pour les abonnés. À partir de janvier 1904, un Bulletin de la Société internationale de science sociale paraît au début de chaque livraison.
2207 SS septembre 1887, p. 202-225. « Question du jour. Le journalisme », signé H. Saint-Romain. – Critique les journaux et leur « préoccupation constante de tout ramener au blâme ou à la louange du gouvernement » (p. 207). Même dans la chronique théâtrale et les faits divers, la passion politique persiste : « En somme, le journalisme français est une lutte pour s’emparer du pouvoir : chacun porte dans cette bataille quotidienne ses habitudes et sa tournure d’esprit ; les uns font de grands raisonnements, les autres poussent de grands éclats de rire, mais tous poursuivent le même but ; être maître de cette machine puissante qui distribue les places et les faveurs » (p. 211). Compare le journal en France et en Angleterre : « Le journalisme anglais développe surtout le goût de l’information exacte, du fait précis ; il produit le reportage. C’est un instrument commode entre les mains des directeurs du travail, parce qu’il s’intéresse aux inventions nouvelles, aux bonnes méthodes de culture. C’est aussi une agence de renseignements commerciaux, et, par ses nouvelles étrangères, il favorise le goût des voyages. […] Bref, le journal français est une plaie sociale, un agent de désordre. Le journal anglais, au contraire, sert des intérêts respectables ; c’est une institution utile » (p. 224).
2208 SS septembre 1887, p. 226-251. « La grande culture en famille-souche (1). Le grand propriétaire anglais. (Deuxième partie) », signé Edmond Demolins. – Continuation de l’analyse du développement intense de la culture en Angleterre. Les résidences rurales des grands propriétaires anglais sont de véritables centres de culture intellectuelle. Demolins cite les Notes sur l’Angleterre de Leplay, dans lequel ce dernier parle du haut niveau de la presse périodique anglaise destinée aux femmes : « Pas de romans, ni de causeries sur les théâtres, ni de courrier de mode, etc. Tout est sérieux, solide ; voyez, par contraste, chez nous, dans un château de province, les journaux de modes avec gravures enluminées, modèles de la dernière forme des chapeaux, explication d’un point de broderie, petites historiettes sentimentales, compliments doucereux aux lectrices, et surtout la correspondance de la directrice et des abonnés à la dernière page, chef-d’œuvre de grotesque et de fadeur » (p. 233).
2209 SS novembre 1889, p. 469-487. « Questions du jour. La liberté de la Presse », signé Robert Pinot. – À l’occasion du dépôt à la Chambre d’un projet de loi sur la liberté de la presse par Joseph Reinach, l’auteur fait l’histoire des rapports entre les journaux et le régime au pouvoir depuis la Révolution. Fait la comparaison entre la situation en France et en Angleterre : les Anglais jouissent d’une liberté complète de la presse, tandis qu’en France, la liberté de la presse ne peut pas exister parce que les Français demandent à leurs journaux de critiquer le gouvernement. Il conclut : « Si vous voulez établir enfin la liberté de la Presse, si vous voulez avoir une Presse qui n’attaque pas le pouvoir, n’insulte pas ses agents, rendez la liberté aux citoyens et dans leur vie privée et dans leur vie publique. Alors, faisant leurs affaires eux-mêmes, ils sauront à qui s’en prendre s’ils ne sont pas contents, et les journaux, n’ayant plus à critiquer des personnages qui n’existeront plus et une action qui ne se fera plus sentir, se borneront à donner à leurs lecteurs les renseignements pratiques dont ceux-ci auront besoin pour la conduite de leurs affaires » (p. 480-481).
2210 SS mars 1890, p. 256-288. « Mon séjour dans une petite ville d’Angleterre. L’éducation des jeunes filles et le mariage », signé P. Bureau. – Lors d’un séjour de six mois dans la ville de Lewes, l’auteur rend visite aux deux écoles de jeunes filles de la ville. Remarques sur l’organisation des écoles, les heures de travail, la discipline, les matières. Pour ce qui est des lectures, « on peut dire que leurs jeunes lecteurs s’instruisent en s’amusant, car la rédaction [des publications périodiques anglaises pour enfants] ne manque jamais d’intercaler, à chaque page, les enseignements utiles, les faits précis et les détails intéressants d’histoire ou de statistique » (p. 260).
2211 SS décembre 1891, p. 469-484. « Questions du jour. L’abolition de la Censure », signé Paul de Rousiers. – Au moment de l’interdiction de Thermidor, le phénomène de la censure théâtrale doit être remis en question. L’auteur passe en revue l’exercice de la censure théâtrale en France depuis le Second Empire, dans le domaine de la morale publique et des atteintes au gouvernement. Discute les partisans de la censure parmi les auteurs dramatiques, dont Dumas, Meilhac et Halévy, tels qu’ils se sont exprimés dans le rapport sur la censure préventive de 1891. Approuve le projet de suspendre provisoirement la censure théâtrale pendant une période de trois années, à partir du 1er janvier 1892 : « Si, au bout de trois années, il se produit des réclamations, on les examinera et on jugera. Si l’expérience prouve que le public laissé à lui-même, est un juge plus sévère que la Censure même, on aura économisé les traitements de fonctionnaires inutiles, ce qui n’est pas à dédaigner ; on aura habitué les Français à l’usage de la liberté, ce qui est mieux encore » (p. 484).
2212 SS janvier 1898, p. 70-92. « Essais de solutions de la question ouvrière. I. Types de patrons et d’ouvriers », signé Léon Poinsard. – L’article se veut « une modeste contribution à la grande enquête constamment ouverte » (p. 70) sur les causes de « méfiance » et d’« irritation » ressenties par les ouvriers envers les patrons. L’auteur choisit deux types d’ouvriers, ceux qui sont attachés à des ateliers patronnés et ceux qui sont occupés par « de purs employeurs ». Examine une série d’études de cas, basées sur les portraits d’ouvriers (typographes et conducteurs typographes) entrés comme apprentis à l’imprimerie Chaix. Esquisse de la carrière des ouvriers, avec beaucoup de détails sur leur vie, leur salaire, les conditions de travail, etc. Analyse également le phénomène du patronat à l’imprimerie Chaix : la maison offre « une forte instruction professionnelle » pour ses ouvriers ; une « éducation morale supérieure » ; des secours en cas de maladie ou de décès, et une retraite pour la vieillesse (p. 77).
2213 SS juillet 1900, p. 102-103. « À travers les faits récents. La liberté de la presse », signé G. d’Azambuja. – Réflexions sur la proposition de loi sur la presse actuellement devant le Sénat et la Chambre. Le monde du journalisme français en est fort ému. Il faut cependant, selon l’auteur de l’article, que la nouvelle loi, qu’elle soit sévère ou indulgente, soit équitable et qu’elle ne laisse plus « la porte ouverte à l’arbitraire et à la fantaisie » (p. 103).
2214 SS septembre 1902, p. 181-209. « Questions du jour. La crise de l’apprentissage et les conditions du travail des jeunes ouvriers dans l’industrie moderne », signé G. Olphe-Galliard. – Longue analyse des causes de la « décadence de l’apprentissage », signalée depuis longtemps par les sociologues. L’auteur fait l’histoire de l’apprentissage dans plusieurs métiers et donne des détails sur les conditions qui prévalent. Un apprenti compositeur dans les imprimeries est payé dès le début de son apprentissage 1 à 2 francs par semaine la première année, 25 francs par mois la deuxième année. En général, l’apprentissage dure de deux à trois ans, de même que pour la reliure. L’auteur conclut : « Essayer de conserver un régime de travail qui tend à disparaître, comme celui de l’apprentissage, c’est se mettre en opposition directe avec l’évolution que les transformations de l’industrie moderne nous imposent ; entrer, au contraire, dans la voie de cette transformation, consiste à travailler à l’éducation intellectuelle et morale de la classe ouvrière et principalement des enfants, et à seconder toutes les institutions propres à atteindre ce résultat » (p. 208).
2215 SS juillet 1903, p. 5-20. « Questions du jour. Une école d’apprentis imprimeurs à Londres (Saint-Bride foundation Institute) », signé P. Prieur. – Analyse à quel point les innovations techniques et économiques ont bouleversé le monde de l’imprimerie dans les dernières années du xixe siècle. Parle longuement de la formation pratique et technique des apprentis imprimeurs en Angleterre qui a apporté à l’industrie anglaise d’importants avantages, surpassant la France à certains égards. Prend comme étude de cas l’institut de la fondation Saint-Bride à Londres et parle de la formation professionnelle qui y est offerte. En tire des conclusions pour l’amélioration de la situation en France : « Il convient aux patrons français de favoriser l’entente professionnelle sérieuse des ouvriers entre eux pour la solution de toutes les questions qui intéressent le progrès technique et moral de leur profession. Montrons-leur des exemples comme celui de Saint-Bride et encourageons dans le même sens toutes les initiatives intelligentes » (p. 20).
2216titre : La Semaine, encyclopédie de la presse périodique
2217 adresse : rue Saint-Marc-Feydeau, 6
2218 imprimeur : Typographie de Guillois, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 123
2219 dates de publication : octobre 1845 - septembre 1852 ; hebdomadaire
2220 numéros dépouillés : 20 septembre - 27 décembre 1846
2221 directeur : Timothée Dehay, gérant-rédacteur en chef
2222 orientation : actualité politique ; divertissement et éducation
2223 chroniques : tous sujets (résumés des principaux journaux), en deux parties ; première partie : politique, sciences, économie, tribunaux, armée, médecine, agriculture, religion, commerce, cours de la Bourse ; deuxième partie : littérature, musique, feuilletons, livres nouveaux, modes, rébus, annonces
2224 illustrations : gravures et vignettes
2225 principaux collaborateurs : la plupart des articles et chroniques ne portent pas de signature, sauf pour H. Castille, P. de Saint-Victor ; feuilletons : F. Soulié, L. Gozlan, Jules de Saint-Félix
2226 abonnement : Paris : un an : 18 fr ; 2 fr. en sus pour les départements ; trois mois : 4 fr. 50 c. ; 50 c. en sus pour les départements ; un numéro : 50 c.
2227 notes : en surtitre : « Le plus grand des journaux connus »
2228 Sem 20 septembre 1846, p. 641. « Aux abonnés de La Semaine », non signé. – Avis annonçant diverses améliorations à la publication, dont des améliorations techniques : « La seconde partie de La Semaine (partie littéraire, etc.) réclamait impérieusement des améliorations, celle surtout des gravures qui servent d’illustration aux textes. Par des causes indépendantes de la volonté de l’administration, causes qui tenaient à la nécessité de substituer, dans le mécanisme de la presse, des cylindres en métal à des cylindres en bois, ces illustrations ont été presque constamment défectueuses. Grâce aux changements que notre habile mécanicien, M. Dutartre, apporte dans ce moment à l’énorme presse qu’il a construite pour nous, la seule qui existe en Europe avec d’aussi grandes dimensions, la seule aussi avec laquelle un journal comme le nôtre soit possible ; grâce aussi aux traités que nous venons de conclure avec les artistes les plus distingués de la capitale, nous espérons que les gravures de La Semaine n’auront, à l’avenir, à redouter aucune comparaison avec les publications de même nature. »
2229 Sem 27 septembre 1846, p. 704. Pleine page de publicité pour La Presse, annonçant les tarifs d’abonnement, les diverses chroniques et surtout les feuilletons pour l’année à venir : Dumas, Balzac, Sandeau, Soulié, Lamartine, etc.
2230 Sem 4 octobre 1846, p. 736. Belle gravure de la presse à imprimer mécanique utilisée pour l’impression du journal, gravure reprise dans la livraison du 23 octobre 1846 (p. 818), avec la mention : « Presses construites pour l’impression du journal La Semaine. »
2231 Sem 25 octobre 1846, p. 737. Avis en première page, non signé. – « Nous venons de faire, cette nuit, et pour la première fois, l’essai du cylindre en fonte substitué au cylindre en bois dans le mécanisme de notre presse. Nos lecteurs comprendront donc les défectuosités que présente encore notre tirage d’aujourd’hui, et qui sont la conséquence inévitable de l’expérimentation d’un nouveau système. Elles ne se reproduiront plus. »
2232 Sem 1er novembre 1846, p. 1. « Dernier avis à MM. les actionnaires et Avis aux abonnés », non signé. – « L’article 13 des statuts ne donnant droit (pour chaque action) qu’à la réception d’un exemplaire gratuit pendant une année, et la première année de La Semaine ayant fini avec le 52e numéro, MM. les actionnaires, souscripteurs d’une seule action, sont invités à vouloir bien faire parvenir promptement le montant de leur abonnement à l’administration, s’ils ne veulent pas éprouver d’interruption dans l’envoi des numéros de la seconde année. Nous devons toutefois les prévenir que quelques dernières actions ont été mises en réserve pour être délivrées de préférence à ceux de MM. les actionnaires, possesseurs d’une seule action, qui en feront immédiatement la demande pour s’éviter les frais de l’abonnement. – MM. les abonnés dont l’abonnement est expiré le 31 octobre, sont invités à le renouveler immédiatement, afin de ne pas éprouver d’interruption dans l’envoi du journal. MM. les abonnés des départements sont également priés de joindre à leur demande de renouvellement l’une des dernières bandes du journal, après avoir fait à leur adresse les rectifications qui pourraient être nécessaires. Toutes les lettres non affranchies seront rigoureusement refusées. Quant à MM. les abonnés de Paris, l’Administration leur fera présenter, à domicile, la quittance du montant de leur renouvellement. – Les administrations des Messageries royales et des Messageries Caillard, correspondant avec les nombreuses Messageries particulières sur tous les points du royaume, nous annoncent avoir pris toutes les mesures nécessaires pour faciliter les abonnements dans les localités desservies par les unes ou par les autres. Par cette correspondance active entre toutes les Messageries, il sera facile de s’abonner à La Semaine en envoyant le montant de l’abonnement au bureau de Messageries le plus voisin. Nous invitons ceux de nos abonnés qui éprouveraient des difficultés ou des refus à vouloir bien nous les communiquer. Quant à ceux qui habitent des lieux éloignés du parcours des Messageries, nous les engageons à remettre le montant de leur abonnement au directeur du bureau de poste le plus voisin, à titre d’envoi d’argent, ce qui ne peut leur être refusé. En prenant un abonnement d’un an, ou même de six mois, ils auront l’économie d’un seul affranchissement de lettre pour toute sa durée. »
2233 Sem 6 décembre 1846, p. 161. « À nos abonnés », non signé. – Annonce de l’augmentation du prix des abonnements (de 18 à 24 fr. pour une année), augmentation justifiée par la collaboration nouvelle de « publicistes éminents », l’insertion de plusieurs romans nouveaux et inédits et par des améliorations matérielles : « [La Semaine] vient, enfin, pour sa partie matérielle, d’apporter les plus grandes améliorations dans toutes les opérations de son tirage, de considérablement augmenter son personnel pour la régularité de ses expéditions, de contracter des marchés dispendieux pour la beauté de ses papiers, et de passer de longs traités avec les artistes les plus distingués pour l’exécution de ses dessins illustrés [sic]. »
2234 Sem 27 décembre 1846, p. 257. « A MM. les abonnés de la banlieue », non signé. – « Le service de MM. les abonnés de la petite banlieue de Paris n’étant plus fait par nos porteurs, mais par la poste, nous avons l’honneur de prévenir ces abonnés que nous ne pouvons plus leur faire présenter les quittances de renouvellement, et nous les invitons en conséquence à vouloir bien les faire payer directement à l’administration, s’ils ne veulent pas éprouver de retard dans l’expédition de leurs numéros. »
2235 titre : Le Semeur, journal religieux, politique, philosophique et littéraire
2236 adresse : au bureau du Semeur, rue Martel, n° 11, Paris ; rue des Petites-Écuries, n° 13 (1834) ; rue Bleue, n° 5 (1835) ; rue Rumford, n° 8 (1844)
2237 imprimeur : de l’imprimerie de Selligue, rue des Jeûneurs, n° 14 ; rue Montmartre, n° 131 (devient imprimerie Boudon, à la même adresse) ; Imprimerie de Félix Locquin, rue Notre-Dame-des-Victoires, 16 (1844)
2238dates de publication : 7 septembre 1831 - août 1850 ; hebdomadaire
2239 numéros dépouillés : 7 septembre 1831 - décembre 1835 ; 1844
2240 directeur : gérant : Dehault ; Cabanis (1844)
2241 orientation : « Non seulement nous chercherons à répandre directement les doctrines chrétiennes, mais nous essaierons aussi de prouver combien elles sont favorables dans l’application aux divers intérêts individuels et sociaux » (« Introduction », 7 septembre 1831, p. 3) – activement abolitionniste
2242 chroniques : voyages, histoire, philosophie, littérature, apologétique, biographie, industrie et commerce, bibliographie
2243 illustrations : rares gravures dans le texte
2244 principaux collaborateurs : articles non signés
2245 abonnement : « 15 fr. pour l’année ; 8 fr. pour six mois ; 5 fr. pour trois mois – pour l’étranger, on ajoutera 2 fr. pour l’année ; 1 fr. pour six mois, et 50 c. pour trois mois. » – les quatre premiers numéros ont été distribués gratuitement (28 septembre 1831, p. 25) – les abonnements peuvent aussi être obtenus à Lausanne, à Neuchâtel et à Genève – en 1844, la revue est aussi disponible chez plusieurs libraires londoniens (Ward and Co., Nisbet and Co., Cowie and Son)
2246 notes : provenance : Bibliothèque Guille-Allès, Guernesey : « Ce livre peut être gardé deux semaines. Si au bout de ce terme aucune personne n’en a fait la demande il peut être gardé pour huit ou quinze jours de plus ; mais alors il faut qu’il soit de nouveau inscrit dans le registre du Bibliothécaire. Une amende d’un sou par jour sera réclamée de toute personne qui gardera un livre au-delà du terme spécifié. Les Livres de cette Bibliothèque ne doivent pas être confiés à des enfants ; ils doivent être protégés contre la pluie en les prenant à domicile, et en les rapportant à leur local. Dans le cas où un ouvrage serait perdu ou endommagé, on en réclamera la valeur entière. »
2247 Semeur 28 septembre 1831, p. 31-32. « Liberté de presse. Journaux », non signé. – Colonne sur l’importance de la liberté de presse, pour l’établissement même de la « vérité » : « Que toutes les opinions, toutes les erreurs se produisent au grand jour ; qu’il y ait liberté pour tous, et nous verrons s’établir paisiblement l’empire de la vérité » (p. 32).
2248 Semeur 26 octobre 1831, p. 64. « Saisie de gravures et de lithographies », non signé. – Entrefilet sur la circulaire du préfet de police de Paris, encourageant les commissaires « à faire saisir les gravures et lithographies contraires aux bonnes mœurs, exposées à la vue du public, et à poursuivre devant les tribunaux les marchands d’estampes qui continueraient à les mettre en vente ».
2249 Semeur 18 janvier 1832, p. 160. « Irrégularité du service de poste pour les journaux », non signé. – Entrefilet : « Nous recevons de fréquentes réclamations de nos abonnés, qui se plaignent de n’avoir pas reçu tel ou tel numéro du Semeur ; nous n’en sommes pas surpris, car nous lisons souvent dans les autres feuilles de Paris et des départemens, des plaintes semblables sur l’irrégularité qui règne dans le service de la poste pour les journaux. » Engagement à agir en concertation avec d’autres journaux pour l’amélioration du service. Comparaison avec le service aux États-Unis, bien supérieur, sans compter que « les journaux américains ne sont pas assujettis à un droit de timbre. »
2250 Semeur 2 mai 1832, p. 280. « Presse-Selligue à toucheur mécanique », non signé. – Entrefilet : « M. Selligue, qui était ingénieur-mécanicien avant d’être imprimeur, a, dès 1820, appliqué à l’imprimerie l’emploi des machines. Il vient d’inventer une presse qui se distingue par une grande simplicité, et dont le travail est beaucoup plus prompt que celui des presses ordinaires. Tandis que pour celles-ci, l’ouvrier, nommé le toucheur, est constamment occupé à distribuer l’encre sur sa table et à encrer la forme, le caractère se trouve, dans la presse nouvelle, encré par trois cylindres de gélatine, et la distribution et la touche se font par la presse, sans que l’ouvrier ait aucune fonction à faire pour son encrage. Pour faire apprécier la célérité comparative de cette presse, nous dirons que si l’on y emploie deux ouvriers, ils n’ont chacun que quatre temps à faire pour imprimer chacun leur feuille, tandis qu’il faut neuf temps par feuille au rouleur des presses ordinaires. Aussi deux ouvriers produisent-ils, au minimum, sept à huit cents feuilles à l’heure. Avec la presse ordinaire, ils n’en obtiennent que trois cents à l’heure, en activant le plus possible leur travail. À partir d’aujourd’hui, Le Semeur est imprimé au moyen de cette presse nouvelle, véritable progrès que M. Selligue a fait faire à son art. Nous nous faisons un devoir de signaler les services rendus par cet habile mécanicien. »
2251 Semeur 20 juin 1832, p. 336. « Prix-courant des journaux », non signé. – Entrefilet : « L’administration des postes de Berlin vient de publier un prix-courant de 1,013 journaux politiques, littéraires ou commerciaux, dont 667 allemands, 177 français, 72 anglais, 29 italiens, 23 hollandais, 15 polonais, 6 danois, 5 suédois, 3 hongrois, 2 bohémiens, 1 espagnol, 1 latin, 1 en grec moderne et 11 publiés en Russie. Le prix-courant indique le lieu et le mode de publication, le nombre de feuilles dont le journal se compose, les frais de port et le prix de l’abonnement. Nous ne savons pas que dans aucun autre pays on ait jusqu’ici songé à faciliter, de cette manière, les travaux de la littérature périodique. »
2252 Semeur 11 juillet 1832, p. 357-358. « De la taxe des journaux en Angleterre », non signé. – Compte rendu des débats sur l’abolition du timbre pour les journaux anglais, à la Chambre des communes. Cet « impôt » entrave le développement d’un véritable lectorat tout aussi bien que la diffusion des connaissances, selon Bulwer, qui défendit le projet d’abolition. Multiples comparaisons avec les États-Unis, où les journaux pullulent ; quand une ville nouvelle est fondée, les Américains « font avant tout deux choses : la première est de percer une route, la seconde, d’acheter une presse pour l’impression d’un journal » (p. 358). Mention du Penny Magazine et de son extraordinaire succès. Recommande semblable publication pour la France.
2253 Semeur 12 septembre 1832, p. 11-12. « Littérature. Journal des enfans », non signé. – Article critique sur une nouvelle publication destinée aux enfants, qu’on estime être immorale. En déplore le grand succès, « succès tel, à ce qu’assurent les rédacteurs, qu’il leur est venu plus de cinq cents abonnés en un même jour » (p. 11).
2254 Semeur 19 septembre 1832, p. 17. « MM. les actionnaires du journal Le Semeur sont invités à se rendre à l’Assemblée générale qui aura lieu le lundi 15 octobre, à 2 heures précises, au bureau du journal, rue Martel, n° 11, pour entendre le rapport du Gérant sur l’exercice de l’année écoulée. »
2255 Semeur 17 octobre 1832, p. 49-51. « Revue politique. Des procès de la presse », non signé. – Article critique sur les raisons qui poussent le gouvernement à intenter des procès aux journaux et aux journalistes. Il ne s’agit pas de mœurs, de morale ou d’obscénité, mais avant tout de politique : « Ce qui est très-clair dans cette conduite du ministère public, c’est qu’il n’a pas le moindre souci des vérités fondamentales de toute religion, des mœurs et des principes de conscience, mais qu’il attache une importance toute particulière aux personnes qui gouvernent et aux formes de gouvernement » (p. 50). Relève l’inconstance des jugements : pour des délits comparables, certains sont acquittés alors que d’autres sont sévèrement punis. Comparaison avec l’Angleterre.
2256 Semeur 25 janvier 1833, p. 166-167. « Littérature populaire, Almanach de France et Almanach des bons conseils », non signé. – Article critique sur ces deux ouvrages : le premier, en dépit de ses qualités, n’est pas assez religieux ; de ce point de vue, le second (publié par la Société des traités religieux de Paris) est « excellent ». Insiste sur l’importance des almanachs : « Comment mettre en doute la prodigieuse influence des almanachs, lorsqu’on réfléchit qu’ils forment l’unique lecture de la moitié des Français qui savent lire, et que leurs assertions sont tenues, ou peu s’en faut, pour d’infaillibles oracles par ces lecteurs bénévoles ? » (p. 166).
2257 Semeur 13 mars 1833, p. 224. « Statistique des journaux français », non signé. – Entrefilet sur l’inégale présence des journaux sur le territoire de la France, certains départements n’ayant que des feuilles d’annonces, d’autres plusieurs feuilles politiques. Comparaison avec les États-Unis, où les journaux sont plus nombreux per capita : « On peut attribuer, en grande partie, cette différence à ce que la presse périodique rencontre chez nous mille entraves, le cautionnement, le timbre, un port élevé, etc., tandis que rien de tout cela n’existe en Amérique, ce qui permet à toutes les familles un peu aisées de s’abonner à un journal. »
2258 Semeur 1er janvier 1834, p. 8. « Statistique des journaux de la Suisse », non signé. – Entrefilet sur l’abondance des journaux en Suisse, publications politiques, littéraires, économiques, scientifiques, religieuses et industrielles.
2259 Semeur 15 janvier 1834, p. 23-24. « Éducation », non signé. – Compte rendu de plusieurs ouvrages pour l’enfance, où l’on déplore la piètre qualité morale des livres publiés en France ; l’Angleterre pouvait se vanter de mettre entre les mains des jeunes lecteurs une littérature enfantine de meilleure qualité.
2260 Semeur 29 janvier 1834, p. 33-34. « Revue politique. Du projet de loi sur les crieurs, les vendeurs et les distributeurs publics », non signé. – Éditorial s’opposant vivement à la loi muselant la presse écrite, et notamment à l’imposition du droit de timbre pour toutes les publications, quel qu’en soit le sujet ou le mode de distribution, ce qui est « une entrave aux progrès de la religion, de la morale, de l’instruction » (p. 34).
2261 Semeur 12 février 1834, p. 48. « MM. les actionnaire du journal Le Semeur sont invités à se rendre à l’Assemblée générale qui aura lieu le lundi 24 février, à deux heures précises, au bureau du journal, rue Martel, n° 11, pour entendre le Rapport du Gérant sur le dernier exercice. »
2262 Semeur 4 juin 1834, p. 184. « De la loterie dans ses rapports avec la littérature », non signé. – Entrefilet sur l’explosion des loteries dans tous les domaines, même celui de la littérature : « […] on n’avait pas encore songé à lui trouver des rapports avec la littérature, ou plutôt à [la] faire servir au succès d’une entreprise de librairie. Cette idée nouvelle appartient à M. Th. Lejeune, libraire à La Haye, qui se sert de la loterie comme d’un appas pour trouver des souscripteurs à une nouvelle édition de L’Encyclopédie moderne qu’il se propose de publier. Les cinq cents premières souscriptions sont partagées en cinq séries. À chaque série est affectée une somme de 1,250 florins, que gagneront les 15 premiers numéros sortant sur les 100 qui forment la série. Ce sont donc, en tout, 6,250 florins que M. Lejeune répartit entre ses premiers souscripteurs. Pour les prélever sur ses bénéfices, il faut nécessairement qu’il fasse payer l’ouvrage qu’il publie plus cher que ne l’exigerait, sans cette charge qu’il s’impose, la réussite de son opération ; en sorte que le résultat le plus positif de la faveur qu’il veut faire à quelques-uns est de rendre l’acquisition plus onéreuse pour les autres. »
2263 Semeur 22 octobre 1834, p. 345. « Cabinets de lecture aux Iles Sandwich », non signé. – Entrefilet comparant les cabinets de lecture des îles Sandwich et ceux de Paris. Dans les premiers, on trouve des journaux et des livres sérieux, destinés à élever le niveau d’instruction des populations locales et des marins de passage. À Paris, c’est le contraire : « Chez nous, les cabinets de lecture ne sont guère que le rendez-vous des désœuvrés ; plus le but d’un journal est léger, plus il est sûr d’y être admis et d’être souvent demandé. On n’y trouve d’autres livres que des romans, des mémoires et quelques récits de voyage ; mais il ne vient à l’idée de personne d’y chercher une instruction solide, bien moins encore de s’y procurer des livres propres à faire bien connaître la religion. »
2264 Semeur 19 novembre 1834, p. 376. « Le livre délaissé », non signé. – Entrefilet sur la constitution de certaines bibliothèques privées : on y trouve la Bible, souvent dans de très belles éditions, mais elle n’est pas lue.
2265 Semeur 19 novembre 1834, p. 376. « Le petit libraire forain, ou la Morale de Jacques-le-Bossu, ouvrage dirigé contre les croyances superstitieuses, les préjugés et les erreurs populaires ; par Fred. Rouveroy ; 5e édition, revue et abrégée par J.-M. Chopin », non signé. – Compte rendu positif de l’ouvrage, même s’il règne une certaine « confusion » dans les idées religieuses de l’auteur. Le livre est néanmoins utile pour les « bibliothèques populaires, pour lesquelles on n’a encore écrit que bien peu de bons livres. Nous savons que quelques personnes cherchent en ce moment à multiplier ces bibliothèques en France. Pour y réussir, il faudrait presque commencer par faire composer des ouvrages propres à y trouver place. C’est une lacune que M. Chopin cherche à remplir. »
2266 Semeur 3 décembre 1834, p. 385. « Avis important », non signé. « L’administration du Semeur ayant éprouvé des difficultés à faire rentrer les sommes dues pour les abonnements qui n’ont pas été pris par les Libraires qui ont un compte courant avec elle, prie MM. les Souscripteurs qui renouvelleront leur abonnement pour le 1er janvier 1835, de lui envoyer, par lettre affranchie, en un bon sur la poste, à l’ordre de M. Dehault, le montant de leur souscription. Ce moyen, qui est d’une exécution facile, évitera les frais de correspondance que nécessitent les retards de paiement. »
2267 Semeur 11 février 1835, p. 41. « MM. les actionnaires du journal Le Semeur sont invités à se rendre à l’assemblée générale qui aura lieu le lundi 23 février, à deux heures précises, au bureau du journal, rue des Petites-Écuries, n° 13, pour entendre le Rapport du Gérant sur l’exercice de l’année écoulée. »
2268 Semeur 10 juin 1835, p. 184. « Prosélytisme chrétien », non signé. – Compte rendu du Deuxième Rapport de la Société Biblique française et étrangère, qui entreprend une distribution massive de bibles en France, et on souligne que « de grands travaux de publication ont été entrepris dans ce but ».
2269 Semeur 18 août 1835, p. 248-250. « Revue politique. Des nouveaux projets de loi sur la presse, etc. », non signé. – Éditorial critiquant la précipitation gouvernementale à resserrer les lois sur la presse, sous l’émotion de la tentative d’assassinat du roi.
2270Semeur 18 août 1835, p. 253-254. « Mœurs contemporaines. De la manie de lire vite et beaucoup », non signé. – Article critiquant les habitudes de lecture extensive des jeunes gens (hommes et femmes) des classes aisées : « Tout leur est bon, pourvu que ce ne soit ni religieux, ni moral, ni sérieux, ni instructif : romans, contes, nouvelles, revues, pamphlets, gazettes grandes et petites, procès scandaleux, mélodrames et vaudevilles » (p. 253). Recommande la lecture intensive, et la méditation d’un petit nombre d’ouvrages sérieux.
2271 Semeur 2 septembre 1835, p. 274-276. « Sciences morales et politiques », non signé. – Compte rendu critique de la brochure d’Émile de Girardin, Moyens législatifs de régénérer la presse périodique, sans inquisition intérieure, censure, délation, cautionnement ou timbre. Girardin propose de remplacer le cautionnement, pour les gérants et les propriétaires de journaux, par les conditions d’éligibilité électorale et la propriété foncière. Le timbre serait remplacé par un droit de poste plus élevé. L’auteur du compte rendu estime que les moyens législatifs sont insuffisants, sinon inutiles, pour calmer le « désordre moral » (p. 276) qui agite la France. Toute nouvelle loi sur la presse, plus sévère encore que les précédentes, n’aurait qu’un effet momentané. Il faut en passer par la « régénération des mœurs » (p. 276).
2272 Semeur 14 octobre 1835, p. 328. « Statistique », non signé. – Compte rendu des travaux de la Société biblique britannique et des autres sociétés bibliques dans le monde. Depuis 1804, ces sociétés ont distribué plus de 15 millions d’exemplaires des Écritures, en 158 langues et dialectes différents, sur tous les continents.
2273 Semeur 16 décembre 1835, p. 393. « Avis important », non signé. – « La loi du 9 septembre dernier impose aux journaux paraissant une fois la semaine l’obligation de fournir un cautionnement de 50,000 francs. Plusieurs feuilles, ne pouvant se conformer aux dispositions de la loi, ont cessé de paraître ; d’autres sont forcées par la même cause à changer les conditions de leur périodicité, ou à renoncer à s’occuper de quelques-unes des branches auxquelles elles étaient consacrées. Le Semeur ne sera pas de ce nombre ; malgré les difficultés nouvelles créées par la loi, il poursuivra la mission qu’il a commencé à remplir. L’Administration du Semeur espère que les amis de ce journal comprendront combien il est désirable qu’un accroissement dans le nombre de ses abonnés, en étendant son influence, établisse une sorte d’équilibre entre l’utilité de ce journal et les obstacles qu’elle est appelée à surmonter. Elle regardera elle-même comme un devoir de redoubler d’efforts pour que cette feuille réponde de plus en plus au but que ses rédacteurs se proposent. Elle compte aussi, par l’emploi d’un papier de meilleure qualité et d’un caractère neuf, rendre l’apparence du journal plus agréable et sa lecture plus facile. »
2274 Semeur 17 janvier 1844, p. 24. « Revue », non signé. – Entrefilet : « Nous avons dit un mot de douze bibliothèques populaires qu’on se proposait de fonder dans les douze arrondissements de Paris, afin de mettre gratuitement des livres moraux, des livres religieux à la disposition des personnes peu aisées. Ce projet a reçu un commencement d’exécution ; les douze bibliothèques existent aujourd’hui, et bien qu’elles ne se composent encore chacune que de cent vingt-cinq volumes, elles répondent déjà en partie au but que leurs fondateurs ont en vue. Nous en faisons mention de nouveau pour recommander ce moyen ingénieux de répandre des connaissances utiles, aux personnes qui pourraient être à même de le favoriser ou d’en faire l’essai. »
2275 Semeur 7 août 1844, p. 252-254. « Des romans quotidiens », non signé. – Article critique sur la présence des feuilletons dans les journaux, qui a augmenté considérablement le nombre des lecteurs de romans, car le feuilleton arrive tout simplement avec le journal. Nul besoin de faire des démarches auprès d’un libraire ou d’un cabinet de lecture. Tout le monde y succombe, même les grandes revues : « La Revue des deux mondes en a fait le thème favori de ses dissertations [la critique du feuilleton], ce qui ne l’empêche pas de publier à son tour de petits romans assez semblables à ceux qu’elle condamne, tant il est difficile à la presse périodique de résister aux exigences de l’abonné ! » (p. 252). L’influence du feuilleton – à distinguer du roman « moins irréprochable » (p. 253), W. Scott par exemple – est néfaste à tous les points de vue : excitabilité des femmes et des jeunes gens, altération de la faculté de concentration, perte de contact avec le réel, perversion des mœurs : « Pour émouvoir, il faut se rejeter sur la peinture du vice, et comme on n’émeut qu’en excitant de la sympathie en faveur de son héros, il faut rendre le vice attrayant par quelque endroit. Cette sève malfaisante, qui a fait vivre le roman, circule ensuite et se répand par mille canaux dans les entrailles d’un peuple tout entier. Eh bien, quel remède ? Je n’en vois pas d’autre que la suppression du roman dans les journaux » (p. 254).
2276 titre : La Sylphide, modes, littérature, beaux-arts
2277 adresse : aux bureaux de La Sylphide, rue d’Hanovre, 17
2278 imprimeur : Lacrampe et Cie, rue Damiette, 2
2279 dates de publication : janvier 1840-1885 ; hebdomadaire
2280 numéros dépouillés : janvier 1840 - 27 mai 1841
2281 directeur : Villemessant
2282 orientation : divertissement léger
2283 chroniques : modes, musique, théâtre, poésie, littérature, opéra, chronique mondaine (grands bals, soirées musicales) ; quelques articles traduits du World of Fashion
2284 illustrations : gravures de mode coloriées (quelques-unes pour les modes masculines), portraits d’artistes, filets ornés
2285 principaux collaborateurs : Mme d’Abrantès, Alfred des Essarts, Guénot-Lecointe, A. Esquiros, Arnould Frémy, Arsène Houssaye, Roger de Beauvoir, Xavier Eyma, Clémence Robert, Julia Michel, Juliette Lormeau
2286 abonnement : 28 francs par an
2287 notes : revue de luxe, essentiellement mondaine
2288 Syl 4 juillet 1840, p. 2. « Introduction », signé « Le Directeur, De Villemessant ». – « Ce second volume l’emportera encore sur le premier par toutes les richesses du luxe typographique. Pour l’embellissement de nos pages, nous avons acquis l’alphabet monumental de MM. Lacoste père et fils, qui est assurément, en ce genre, le chef-d’œuvre de la gravure contemporaine ; c’est encore à MM. Lacoste que nous devons d’admirables vignettes, des lettres ornées d’un charmant style et des ornemens d’un goût parfait. Nous n’épargnerons rien pour que nos encadremens et nos titres soient d’accord avec toutes ces enjolivures de l’art. Nos gravures de modes sont confiées à de très habiles mains, nos portraits d’artistes, tous dessinés d’après nature, seront traités avec un soin spécial […]. »
2289 Syl 11 avril 1841, p. 229-232. « La propriété littéraire », signé Un vieil avocat. – Article critique sur l’échec de la loi sur la propriété littéraire, échec attribué à la nature particulière de la propriété littéraire, à l’absence de volonté gouvernementale et à l’impréparation du rapporteur (Lamartine) : « Ce qui nous paraît manquer à M. de Lamartine, c’est cette patience persévérante qui fait qu’on envisage une question sous toutes ses faces, qu’on la scrute dans ses profondeurs, et qu’on parvient à se rendre compte à soi-même des embarras ou des impossibilités de l’exécution » (p. 230).
2290titre : L’Université catholique, recueil religieux, philosophique, scientifique et littéraire
2291 adresse : Paris : au bureau de L’Université catholique, rue des Saints-Pères, 69 ; Bordeaux : chez Delpech, libraire, rue de la Comédie, 7
2292 imprimeur : Imprimerie de E.-J. Bailly et Cie, Place de la Sorbonne, 2
2293 dates de publication : janvier 1836-1855 ; mensuel
2294 numéros dépouillés : septembre 1836
2295 directeur : Lamache
2296 orientation : catholique
2297 chroniques : texte de quatrième de couverture : « Chaque livraison est divisée en deux parties : l’une universitaire, réservée aux cours ; l’autre, proprement de Revue, consacrée à l’analyse et à la critique de toutes les productions remarquables de la littérature nationale et des littératures étrangères ; à l’examen de toutes les questions qui, ne trouvant point leur place dans les cours de L’Université catholique, rentrent cependant dans le cadre de ses travaux ; enfin à des bulletins bibliographiques dans lesquels on s’efforce de mentionner et d’apprécier toutes les publications dignes de quelque attention. »
2298 illustrations : non illustré
2299 principaux collaborateurs : Joseph d’Ortigue, Ed. Dumont, R. Thomassy, Eug. de La Gournerie, C. de Coux, Margerin
2300 abonnement : Paris et les départements : 25 fr. pour un an et 13 fr. pour six mois. « Pour les pays étrangers soumis au double droit, l’abonnement est de 30 fr. pour un an et 16 fr. pour six mois. »
2301 notes : note en quatrième de couverture : « On souscrit, à Paris : chez Debécourt, libraire, rue des Saints-Pères, 69 ; Hachette, rue Pierre-Sarrazin, 12 » ; abonnements disponibles à Rome, à Londres et à Bruxelles.
2302 titre : Les Veillées littéraires illustrées. Choix de romans, nouvelles, poésies, pièces de théâtre, etc., etc., par les meilleurs écrivains anciens et modernes
2303 adresse : non indiquée
2304 imprimeur : Imprimerie Lacour et Compe, rue Soufflot, 11, Paris. Stéréotypie de C. Judas, rue du Temple, 22, Paris
2305 dates de publication : 1849-1856 ; mensuel
2306 numéros dépouillés : 1849
2307 directeur : J. Bry aîné
2308 orientation : recueil de lectures et journal reproducteur
2309 chroniques : aucune
2310 illustrations : « Deux cents dessins par Édouard Frère gravés sur bois par Rouget » (1849)
2311 principaux collaborateurs : la revue est composée entièrement de reproductions de contes, romans, poésies et pièces de théâtre.
2312 abonnement : 20 centimes la livraison
2313 titre : Le Voleur, gazette des journaux français et étrangers : revue de la littérature, des science, des arts, des tribunaux et des théâtres
2314Le titre varie : Le Voleur littéraire et artistique et le Cabinet de lecture réunis, 1847-1848 ; le même texte est envoyé aux anciens abonnés du Cabinet de lecture (Paris) sous le titre de Cabinet de lecture, le Voleur et le Cercle réunis (1847-1848)
2315 adresse : voir notes, infra
2316imprimeur : Imprimerie et fond. de Félix Locquin, rue N.-D.-des Victoires, n° 16, Paris ; Imp. d’Ed. Proux et Cie, rue Neuve-des-Bons-Enfants, 3 ; « Imprimerie d’Adrien Delcambre et Cie, 15, rue Breda, Paris. Nouveau système breveté en France et à l’étranger » (1855)
2317 dates de publication : 1829-1856 ; paraît tous les cinq jours
2318 numéros dépouillés : 10 juillet - décembre 1834 ; 5 janvier - 31 juillet 1839 ; janvier-décembre 1855
2319 directeur : Berthet ; Champion (1855)
2320 orientation : revue d’intérêt général. Selon le numéro du 5 septembre 1834, « Le Voleur est une tribune où tout ce qui est vrai, tout ce qui est juste, doit trouver accès » (p. 199).
2321 chroniques : « Journaux, revues, ouvrages inédits, publications, nouvelles, biographies, tribunaux, théâtres et modes » (10 juillet 1834, p. 1). Jusqu’à la fin des années 1830, articles repris d’autres publications françaises, anglaises, allemandes et américaines, entre autres. Tous les articles provenant de publications étrangères sont traduits en français.
2322 illustrations : « Les numéros du 5 et 20 de chaque mois sont accompagnés de gravures de modes, ou de lithographies. »
2323 principaux collaborateurs : la plupart des articles ne portent pas de signature, ou ne sont signés que d’initiales. Parmi les signatures : Félix Momand, Vicomte Walsh, Sidney Daney, Paul Guillot, Edmond Texier, Léon Gozlan, F. Gaillardet, Anthony Thouret, Jules A. David, G. Janéty, Th. Muret
2324 abonnement : « Pour Paris et les départemens. Pour un an : 48 fr. Pour six mois : 25 fr. Pour trois mois : 13 fr. Pour un mois : 5 fr. Pour l’étranger, en sus, par an : 6 fr. » (10 juillet 1834, p. 1)
2325 notes : « On s’abonne à Paris, au bureau du journal, rue du Helder, n° 11, Chaussée-d’Antin. Chez tous les Librairies et Directeurs des postes de la France et de l’étranger. Et pour toute l’Allemagne, chez M. Alexandre, directeur des salons littéraires à Strasbourg. Les abonnemens ne datent que des 5 et 20 de chaque mois. Le prix des abonnemens peut être transmis par la poste, ou en un mandat à toucher à Paris. On tire à vue et sans frais sur les personnes qui l’abonnent [sic] pour un an, ou six mois, et en font sa demande par lettre affranchie » (10 juillet 1834, p. 1).
2326 Vol 10 août 1834, p. 128. « Annonces. Nouvelle Invention. Rouleau typographique, ou Encrier Delacour, à l’usage des bureaux, administrations publiques et particulières, où l’on emploie l’apposition des griffes, timbres et cachets, de quelques dimensions qu’ils soient », signé Ch. Delacour. – L’invention de Delacour offre plusieurs avantages, dont « une impression toujours lisible et d’une parfaite netteté, une application rapide et pure du cachet, une alimentation toute simple et perpétuelle de l’encre, propreté et élégance, au lieu d’une masse informe, noire et dégoûtante, et la modicité du prix ». La machine se vend 15 francs, « garnie d’encre à pouvoir imprimer plus de trente mille timbres ou griffes sans renouvellement » (p. 128).
2327 Vol 25 octobre 1834, p. 362-363. « Tablettes d’un homme du monde. L’homme de lettres », signé W. – Article repris de L’Impartial, dans lequel l’auteur énumère les qualités requises pour devenir homme de lettres : « Pour réussir, l’homme de lettres déterminé doit avoir le cœur froid, la tête libre, l’esprit fin, un amour-propre à toute épreuve, la main déliée. » Il conclut : « Le grand art est de tenir la foule dans le vague où l’on est soi-même, de se l’identifier, de la flatter, de l’amuser » (p. 363).
2328 Vol 5 décembre 1834, p. 492. « Mélanges. Faits curieux. Commerce de librairie entre la France et l’Angleterre », non signé. – L’archiviste du ministère de l’Intérieur vient d’établir un tableau faisant état des importations et exportations de livres entre la France et l’Angleterre entre 1821 et 1832 : « On peut estimer que le nombre de volumes exportés chaque année de France pour l’Angleterre est d’environ 400,000, tandis que la France ne tire de la Grande-Bretagne que 80,000 volumes par année. Il s’en faut cependant que cet échange des idées entre les deux nations qui sont à la tête du progrès social présente au fond une disproportion aussi grande que celle qui paraît au premier abord. Si l’Angleterre demande à la France une plus grande quantité de livres que celle-ci ne lui en réclame, c’est que la France sert d’intermédiaire entre l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre » (p. 492).
2329 Vol 10 décembre 1834, p. 497. « “L’Atelier” par Miss Fairlie », non signé. – Reproduction d’un conte de Miss Fairlie, traduit du Keepsake anglais de 1835, dans lequel un jeune peintre italien retrouve son père, après vingt-cinq ans d’absence, grâce à un tableau pour lequel le jeune homme a pris le portrait de sa mère morte comme modèle. Dans l’introduction, un commentaire sur le keepsake : « Ces jolis ouvrages que les Anglais ont si ingénieusement nommés Keepsakes, qu’ils donnent en souvenir, au renouvellement de l’année, ont déjà commencé de paraître chez nos voisins d’outre-mer ; nous en avons un sous les yeux pour lequel l’éditeur a mis à contribution les plus gracieux talens de l’Angleterre, et n’a pas dédaigné de puiser dans nos propres richesses. À côté de charmans vers de lady Blessington, cette spirituelle amie de Byron, nous avons rencontré La Maison abandonnée, traduite de M. de Balzac » (p. 504).
2330 Vol 10 décembre 1834, p. 511. « Revue de cinq jours », non signé. – Annonce la publication par les libraires Furne, Gosselin et Perrotin de la « quatrième publication » des œuvres de Walter Scott à 50 centimes. « Cette livraison est plus soignée encore que les précédentes tant pour la gravure que pour l’exécution typographique. C’est une idée à la fois heureuse et utile d’avoir mis ainsi à la portée de toutes les bourses un écrivain adopté déjà par toutes les intelligences » (p. 511).
2331 Vol 10 décembre 1834, p. 512. « Revue de cinq jours », non signé. – Annonce la prochaine publication d’Alexandre Dumas, La Méditerranée et ses côtes, dont les premiers frais de publication s’élèveront à 300000 francs. « C’est M. Jadin, peintre paysagiste, qui est chargé des esquisses, qui seront envoyées à Londres, pour y être gravées par des artistes anglais » (p. 512). Les premières livraisons sont prévues pour les premiers jours de 1835.
2332 Vol 20 décembre 1834, p. 542. « Revue de cinq jours », non signé. – Annonce la publication par les libraires Furne, Gosselin et Perrotin de la sixième livraison, avec gravures, des œuvres de Walter Scott à 50 centimes. « Le succès toujours croissant de cette entreprise les a engagés à préparer une édition semblable de Œuvres de Cooper et de Byron. La première livraison du Byron paraît aujourd’hui même » (p. 544).
2333 Vol 31 décembre 1834, p. 576. « Revue de cinq jours », non signé. – Annonce la publication par les libraires Furne, Gosselin et Perrotin de la dixième livraison, avec gravures, des œuvres de Walter Scott à 50 centimes. « Le succès de cette entreprise dépasse toutes les espérances et donne un nouvel essor à la librairie. Dix mille exemplaires n’ont pu satisfaire à la curiosité du public » (p. 576).
2334 Vol 5 janvier 1839, p. 1-2. « Prospectus contre les prospectus », non signé. – Éditorial où l’on s’en prend à l’omniprésence de la publicité, qui a atteint la librairie et le journalisme. On annonce ensuite que Le Voleur vient d’adhérer aux statuts de la Société des gens de lettres, ce qui légitimise la publication : « Cet avantage, nous l’achetons, il est vrai, par un sacrifice pécuniaire ; mais nous sommes loin de le regretter, puisqu’il donne à notre recueil une existence nouvelle et à jamais inattaquable » (p. 2).
2335Vol 5 janvier 1839, p. 15. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur la production imprimée parisienne : « Il a été imprimé à Paris, dans le cours de 1838, savoir : 6,603 ouvrages français, latins, grecs, italiens, allemands, anglais, polonais, espagnols, portugais, etc. ; 976 estampes et lithographies ; 173 plans et cartes géographiques. Enfin plus de 1,000 ouvrages de musique ».
2336 Vol 15 janvier 1839, p. 42-43. « Mélanges, faits curieux », non signé. – Brève évocation d’une disposition de l’article 417 du Code pénal : « Quiconque, dans l’intention de nuire à l’industrie française, aura fait passer en pays étranger des directeurs, des commis ou des ouvriers d’un établissement, sera puni d’un emprisonnement de six mois à deux ans, et d’une amende de 50 fr. à 300 fr. » On suggère aux éditeurs français de se prévaloir de cette disposition pour se protéger des contrefacteurs belges et l’on cite le cas de l’éditeur belge Wahlen qui, lors d’un passage à Paris, avait tenté d’entraîner vers la Belgique graveurs et ouvriers imprimeurs français.
2337 Vol 20 janvier 1839, p. 63. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur un procès lancé par la Société des gens de lettres : « Le procès des gens de lettres contre Le Mémorial de Rouen, à l’occasion de la reproduction dans ses colonnes du feuilleton intitulé Le Pied d’argile, s’est terminé hier à l’avantage du journal. Le tribunal, sur les conclusions conformes du ministère public, a déclaré M. Ch. de Bernard, auteur du Pied d’argile, non recevable dans son action, par le seul motif qu’il n’en avait pas préalablement effectué le dépôt, conformément à l’art. 6 de la loi de 1793 sur la propriété littéraire. »
2338 Vol 5 février 1839, p. 112. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur l’index romain : « Voici les ouvrages français que l’inquisition vient de mettre à l’index : La Chute d’un ange, épisode, par M. Alphonse de Lamartine ; la Vie de Grégoire VII, par M. A. de Vidaillan. »
2339 Vol 20 février 1839, p. 156-157. « Mélanges, faits curieux », non signé. – Entrefilet sur de violents malaises éprouvés par les imprimeurs du journal The Sun, de Londres. L’édition marquant le jour du couronnement de la reine Victoria fut imprimée en lettres d’or. Les substances utilisées pour cette impression étaient toxiques (contenant notamment vert-de-gris et mercure), d’où, chez les imprimeurs, vomissements, fièvre et tremblements.
2340 Vol 15 mars 1839, p. 239. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur la production imprimée parisienne : « Il a été imprimé à Paris, pendant les deux premiers mois de 1839, 1,137 ouvrages, tant en langues mortes que vivantes, 180 estampes, gravures et lithographies, et 100 ouvrages de musique. »
2341 Vol 15 mars 1839, p. 240. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur un nouveau type de papier : « Une expérience de fabrication de papier de maïs a été faite le mois dernier à la papeterie qui vient de s’élever à Guise. M. le sous-préfet y assistait. La matière première, mise en macération sous ses yeux, s’est, en quelques minutes, présentée sous la forme d’une large et interminable feuille de papier sortant à travers de nombreux appareils pour s’enrouler à l’état de perfection sur le cylindre. »
2342 Vol 20 mars 1839, p. 247. « Du travail intellectuel en France, depuis 1815 jusqu’à 1837, par Amédée Duquesnel », non signé. – Compte rendu de l’ouvrage cité en rubrique, s’ouvrant par ces quelques mots sur l’éditeur : « M. W. Coquebert vient de débuter, comme éditeur, par un de ces ouvrages qui indiquent, en librairie, les tendances les plus élevées. M. W. Coquebert ne croit pas que la profession de l’éditeur doive, à notre époque surtout, se placer au niveau des industries vulgaires. Il y voit au contraire un moyen de concours utile dans l’ordre des idées civilisatrices. »
2343 Vol 20 mars 1839, p. 256. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur l’organisation des postes : « La régularité du service des postes reposant essentiellement sur l’exacte coïncidence de l’arrivée et du départ des courriers qui doivent accomplir leurs courses dans un temps déterminé, M. le ministre de l’Intérieur a décidé, le 18 février dernier, que toutes les communes qui possèdent des horloges et qui sont sur les routes des postes feront la dépense annuelle de L’Annuaire des longitudes, et qu’elles feront régler leurs horloges, sinon chaque jour, au moins plusieurs fois par semaine, d’après le temps moyen. »
2344 Vol 31 mars 1839, p. 287. « Revue de six jours », non signé. – Entrefilet sur la création d’un nouveau caractère de plomb très durable : « M. Colson, graveur et fondeur de caractères à Clermont (Puy-de-Dôme), vient de prendre un brevet d’invention pour une composition dont la dureté est telle que les lettres, frappées à coups de marteau, font leur empreinte, à la manière d’un poinçon, sur une planche de cuivre. M. Colson annonce que les caractères fondus avec cette matière peuvent faire un bon service pendant dix ans, et qu’ils ne coûtent pas plus cher que les caractères actuels. Ce serait là une admirable découverte. »
2345 Vol 31 mars 1839, p. 288. « Revue de six jours », non signé. – Entrefilet sur une statue de Gutenberg : « Il sera bientôt élevé, à Strasbourg, une statue à l’inventeur de l’imprimerie, le célèbre Gutenberg. Déjà l’opération du moulage est terminée et, sous peu de jours, on procédera à la fonte. »
2346 Vol 5 avril 1839, p. 299-301. « M. Dumarais ou la force de l’habitude », signé A. de Berruyer. – Nouvelle racontant l’histoire du journaliste Dumarais, dont toute la carrière fut consacrée à la préparation des faits divers. Dumarais déplore les changements survenus dans le milieu journalistique : « Aujourd’hui, on ne pense qu’à l’argent. Du moment où l’annonce payante s’est emparée de la quatrième page, j’ai prédit tout ce qui est arrivé. Un journal n’est plus qu’une boutique, où l’on débite de la marchandise à tous prix. »
2347 Vol 10 avril 1839, p. 319. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur l’amélioration du service postal : « On dit que l’administration prépare de nouvelles améliorations dans le transport des lettres. Il y aura accélération, et augmentation de sécurité. Des boîtes d’un nouveau modèle et qui renfermeront les affranchies, abandonnées maintenant à la discrétion des buralistes, seront substituées aux boîtes actuelles. Le nouvel appareil sera plus ostensible et indiquera plus exactement les heures des différentes levées ; on assure même que le public aura la faculté d’affranchir pour les départemens dans tous les petits bureaux. »
2348 Vol 30 avril 1839, p. 1. Sans titre, non signé. – Vedette sur la page titre : « MM. les co-propriétaires du Voleur sont informés que le dividende des trois premiers mois de l’année 1839 a été fixé à la somme de 6,561 fr. ; ce dividende sera payé à bureau ouvert, rue du Helder, n° 14bis. »
2349 Vol 30 avril 1839, p. 383-384. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur la production imprimée : « Le nombre toujours croissant des productions scientifiques et littéraires est vraiment extraordinaire. Nous remarquons dans la dernière livraison de la bibliographie universelle, que pendant le premier trimestre 1839, ont été publiés en Europe et en Amérique plus de 1,100 ouvrages, dont 400 français, 200 italiens, 172 anglais, 118 allemands, 48 espagnols, et 150 dans différentes autres langues modernes et anciennes, parmi lesquels on en compte 40 en langue latine. »
2350Vol 5 mai 1839, p. 385-386. « À nos abonnés », signé J. – Éditorial soulignant les douze années d’existence du Voleur, retraçant l’évolution de la revue et de ses méthodes de travail et annonçant la nomination de Jules Sandeau au poste de directeur littéraire du Voleur.
2351 Vol 10 mai 1839, p. 416. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur la Société des gens de lettres : « Le tribunal de commerce de la Seine, dans son audience de lundi, présidée par M. Thoureau, a rendu un jugement qui prononce la nullité de la Société des gens de lettres, pour défaut des publications voulues par la loi pour toute société commerciale. »
2352 Vol 20 mai 1839, p. 433-437. « Des almanachs », signé Gaétan Delmas (tiré de La Revue du xixe siècle). – Article bibliophilique retraçant l’histoire des almanachs depuis les débuts de l’imprimerie.
2353 Vol 25 mai 1839, p. 449-453. « La presse de la révolution », non signé (tiré de La Revue britannique). – Article analysant l’impact de la presse de grande diffusion sous la révolution : Le Publiciste parisien, Le Père Duchesne, Le Vieux Cordelier, Le Journal de la Montagne, L’Aristocratie enchaînée et muselée, etc.
2354 Vol 31 mai 1839, p. 477-478. « Exposition des produits de l’industrie (second article) », signé Georges Janéty. – Article consacré aux machines qu’on peut voir à l’Exposition, notamment une machine pour le papier continu : « Le nom de M. André Koechlin vient encore sous notre plume ; cette série de cyclindres en fer, dont le poli et l’éclat éblouissent, appartient à une machine à papier continu, dont les perfectionnements consistent en ce que le verso jusqu’à présent rude au toucher, devient, au moyen d’une seconde presse, aussi lisse que le recto. Et que les cyclindres sécheurs de cuivre qui s’affaissaient facilement ont été remplacés par des sécheurs en fonte. M. Chapelle a exposé une machine du même genre. »
2355 Vol 10 juin 1839, p. 503. « La femme comme il faut », signé Balzac. – Extrait des Français peints par eux-mêmes. La physiologie est précédée d’un paragraphe louangeur sur Curmer : « M. Curmer, cette jeune et active intelligence à laquelle nous devons déjà tant de belles publications, chefs-d’œuvre de typographie illustrés par nos meilleurs artistes, publie en ce moment une œuvre nouvelle dont le succès n’est plus à faire, il suffit de le constater. Il s’agit des Français peints par eux-mêmes, c’est-à-dire qu’il ne s’agit de rien de moins que de l’histoire de notre société tout entière représentée dans ses types divers. […] Ajoutez à tous ces allèchemens que chaque livraison est accompagnée d’une charmante gravure sur bois, et que pour cette publication nouvelle M. Curmer réunit le luxe et l’élégance de toutes les publications antérieures que nous avons admirées déjà. »
2356 Vol 30 juin 1839, p. 570. « Revue des Tribunaux. Tribunal civil de la Seine », non signé. – Compte rendu du procès de MM. Francisque et V. Duclosel, « pour infraction à l’article 19 de la loi du 9 septembre 1835, qui veut que le gérant d’un journal soit remplacé dans le délai de 15 jours, sous peine de 1,000 fr. d’amende par chaque jour de retard, conformément à la loi du 18 juillet 1828 ». Il s’agissait du Journal général de la France.
2357 Vol 5 juillet 1839, p. 12-13. « Exposition des produits de l’industrie (neuvième article) », signé Georges Janéty. – Compte rendu de la section de l’Exposition consacrée à l’imprimerie. Y sont traités Dupont (inventeur de la « lyto-typographie »), Didot, Paul Dupont, Éverat (« l’imprimeur le plus habile pour les ouvrages illustrés »), Lacrampe, Duverger. Cite longuement un article de Curmer sur l’art de l’illustration : « L’illustration, c’est ainsi que l’usage a nommé l’application de l’art de la gravure à l’art typographique, n’est pas une affaire de fantaisie où le hasard occupe la principale place ; il faut quelque étude pour entrer dans le génie ou l’esprit de l’auteur. […] L’illustration ainsi conçue est un travail long, minutieux, et que l’éditeur seul peut et doit préparer dans son ensemble, afin que chaque artiste qui concourt à l’œuvre, ne s’en fiant qu’à son imagination, n’apporte pas une pièce de marqueterie, et ne produise un disparate choquant. »
2358 Vol 15 juillet 1839, p. 47. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur la production imprimée : « Il a été imprimé en France, dans les six premiers mois de cette année, 3,206 ouvrages en langue française, langues étrangères et langues mortes ; le catalogue des estampes, gravures et lithographies va jusqu’au numéro 596 ; mais la plupart des numéros se composent de plusieurs sujets ; enfin, il y a 228 numéros de musique, auxquels s’applique la même observation. »
2359 Vol 15 juillet 1839, p. 47. « Revue de cinq jours », non signé. – Entrefilet sur la situation économique de la librairie à Paris : « Les faillites se multiplient, et ces désastres commerciaux atteignent particulièrement l’imprimerie et la librairie. Plus de 800 compositeurs, pressiers et autres auxiliaires de la typographie, sont en ce moment sans travail à Paris. Sept nouvelles faillites ont été déclarées dans la seule journée du 10 juillet. »
2360 Vol 10 janvier 1855, p. 32. « Bulletin des cinq jours », non signé. – Compte rendu d’une importante vente d’autographes, comprenant des lettres de Mme de Sévigné, de l’abbé Prévost, de Racine, de Henri IV, etc. On donne les prix de vente.
2361 Vol 23 janvier 1855, p. 78-79. « Bouquinistes et bouquineurs », signé Casimir Bousquet. – Physiologie de celui qui vend (bouquiniste) et de celui qui achète (bouquineur). Les deux espèces seraient en voie de disparition, après l’époque glorieuse des Boulard, Pillet, Honnorat, etc.
2362 Vol 15 mars 1855, p. 248. « Bulletin des cinq jours », non signé. – Entrefilet sur la construction d’un moulin à papier aux États-Unis, qui emploie 130 personnes et qui produit quotidiennement 7 tonnes de papier.
2363 Vol 30 avril 1855, p. 392. « Bulletin des cinq jours », non signé. – Entrefilet sur les fonds de la bibliothèque impériale de la cour de Vienne : « La bibliothèque impériale de la cour de Vienne renferme plus de 16,000 manuscrits en langue grecque, hébraïque, chinoise, indienne, arabe, etc., sur parchemin, et près de 12,000 manuscrits en langues européennes, sur papier ; près de 280,000 livres modernes, plus de 6,000 volumes de musique et 8,300 autographes de personnages célèbres. Il y a en outre, à Vienne, dix-sept bibliothèques, parmi lesquelles la bibliothèque particulière Impériale et la bibliothèque particulière de l’Université sont les plus considérables. »
2364 Vol 5 mai 1855, p. 405-406. « La foire des livres à Leipsick [sic] », signé Étienne Eggis. – Analyse de l’importance de la foire de Leipzig sur un territoire aussi décentralisé que l’Allemagne. Description détaillée du nouveau bâtiment abritant la foire.
2365 Vol 15 mai 1855, p. 440. « Bulletin des cinq jours », non signé. – Entrefilet sur la production imprimée : « Un travail statistique porte à trois cents millions le nombre des feuilles in-8 qui s’impriment en France en une seule année. »
2366Vol 20 juin 1855, p. 552. « Bulletin des cinq jours », non signé. – Entrefilet sur la bibliothèque de Trieste : « La bibliothèque de la ville de Trieste a 772 éditions de Pétrarque et 123 des œuvres du pape Pie II (Aeneas Sulvius Piccolomini, évêque de Trieste). Le nombre total des volumes de cette bibliothèque s’élève à 24,000. »
2367 Vol 15 août 1855, p. 724. « Revue de Paris », signé Octave Féré. – Article portant sur l’Exposition ; souligne au passage que la rumeur court d’une pénurie de papier. Les Britanniques ont songé à utiliser les bandelettes des momies d’Égypte pour fabriquer le papier qui manque.
2368 Vol 25 octobre 1855, p. 948. « L’imprimerie turque », signé Jules Lacroix. – Court article sur le difficile établissement de presses à imprimer en Turquie, à partir de 1726.
2369 Vol 30 octobre 1855, p. 966. « Exposition universelle. L’Exposition des Beaux-arts. Les Français. La gravure, la lithographie », signé Paul d’Ivoy. – Long article sur l’excellence de l’école française de gravure. Ses principaux représentants (H. Dupont, Blanchard, Desclaux, entre autres) se distingueraient, par leur vraie maîtrise de l’art, du nombre toujours croissant de « faiseurs de gravures », dont la production orne « les musées en plein vent » que sont les vitrines et les kiosques à journaux. La gravure bien entendue met à la portée de tous les chefs-d’œuvre de la peinture et de l’architecture. Il en va de même pour la lithographie : « Ce que le grand art de la gravure réalise dans une sphère élevée, l’art aimable de la lithographie le réalise dans les conditions de l’industrie moderne » (p. 968). Les principaux représentants en seraient Mouilleron, Nanteuil, Leroux, Sudre.
2370 Vol 30 novembre 1855, p. 1041. « Avis aux abonnés », signé Molé-Gentilhomme, « rédacteur en chef ». – Éditorial annonçant qu’en sa vingt-neuvième année, Le Voleur changeait de mains, et que le nouveau rédacteur en chef se proposait d’effectuer d’importants changements, avec ses deux collaborateurs, Constant Guéroult et Adolphe de Bragelonne. « Véritable cabinet de lecture, son domaine sera désormais l’actualité universelle. […] En résumé, notre but est de rendre au Voleur son ancienne importance littéraire et de remplir toutes les conditions de sa spécialité, en faisant de cette feuille l’expression fidèle et complète du mouvement intellectuel de l’époque » (p. 1042). Les bureaux sont transférés au 63 de la rue Sainte-Anne.
2371 Vol 5 décembre 1855, p. 1071-1072. « Bulletin des cinq jours », non signé. – Vente du cabinet de L.R. de L***, contenant un grand nombre d’estampes relatives à l’histoire de la ville de Paris. On donne les prix atteints.
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