Répandre la bonne nouvelle : abonnement et distribution du recueil périodique
p. 61-68
Texte intégral
1La bonne santé financière des recueils périodiques exigeait des abonnés nombreux et qui réglaient leur abonnement régulièrement. Il existait au moins trois façons de s’abonner aux recueils périodiques, encore que les trois options n’étaient pas toujours offertes par toutes les publications. La façon la plus simple était de s’adresser directement aux bureaux du recueil intéressé. On pouvait aussi régler son abonnement auprès des messageries ou des directeurs de poste. Les Messageries (impériales puis royales), et les Messageries générales de France (dirigées par Lafitte et Caillard) offraient ce genre de service72. Enfin, on pouvait s’adresser à certains libraires et aux cabinets de lecture, qui se chargeaient d’acheminer les paiements et de recevoir les recueils pour distribution. Il s’agissait là de voies sûres, autorisées, auprès desquelles on pouvait réclamer en cas de non-distribution. Les services du commissionnaire, intermédiaire d’une autre nature, ne se révélaient pas aussi fiables. Certains recueils durent d’ailleurs mettre en garde leurs abonnés. Des individus peu scrupuleux, abusant de la crédulité des gens, se faisaient passer pour des représentants de recueils, de journaux, ou même de grandes librairies. Ils recueillaient le prix des abonnements, remettaient une fausse quittance d’abonnement… et l’abusé ne recevait jamais son recueil ou son journal. On était loin des « bienheureux missionnaires de la civilisation » décrits par Werdet73. Ces manœuvres touchèrent toutes les classes de lecteurs, depuis ceux de La Revue de Paris (29 janvier 1832) jusqu’aux abonnés des magasins illustrés. Dès mai 1834, Le Magasin pittoresque engageait ses lecteurs à se méfier : « Le Gérant du Magasin pittoresque a l’honneur de rappeler au public qu’il ne doit avoir aucune confiance dans les personnes qui se présentent à domicile pour recueillir des abonnemens, soit à Paris, soit dans les départemens. » Ces manœuvres durent se révéler rémunératrices puisque l’éditeur Paulin, lui-même victime de ce trafic une décennie plus tard, fit paraître dans L’Illustration une lettre de mise en garde contre ces pratiques frauduleuses, qui minaient le commerce et la confiance des futurs abonnés :
Une note insérée dans quelques journaux a fait savoir au public que des escrocs parcourent la province et se présentent pour recueillir des souscripteurs et des actionnaires au profit de certaines entreprises de journaux annoncés depuis quelque temps à grands frais. Au lieu de se présenter au nom des entrepreneurs de ces journaux, ces misérables se disent les représentants de diverses maisons de librairie de Paris, afin d’inspirer plus de confiance à leurs dupes. Il m’est revenu depuis trois semaines des réclamations qui m’ont appris que des vols de ce genre ont été faits en mon nom, et j’ai même vu un reçu d’abonnement au journal Le Dimanche entre les mains d’un habitant de Maubeuge, et signé Paulin fils. Ce faussaire est peut-être le même qui se dit neveu de M. Pagnerre. (17 octobre 1846)
2La notoriété de certains libraires-éditeurs était donc devenue importante, puisque leurs noms étaient connus à travers toute la France et, qui plus est, parvenaient à faire s’ouvrir les porte-monnaie… Il était donc plus judicieux et plus sûr de suivre les conseils donnés (et répétés) par les périodiques et de s’abonner auprès des messageries, des directeurs de poste, des libraires reconnus et des cabinets de lecture qui offraient ce service. Par exemple, Le Mois religieux et littéraire (1836) recommandait l’utilisation d’un réseau de représentants ou d’intermédiaires officiels, pour ainsi dire :
Messieurs les libraires des archevêchés, les directeurs des Gazettes de province, ceux des postes, et enfin toutes les messageries royales de France reçoivent les abonnemens au Mois religieux sans aucune addition de frais pour les souscripteurs. (quatrième de couverture de la livraison du 25 décembre 1836)
S’abonner… et gérer les abonnements
3La gestion des abonnements – et son corollaire obligé, l’envoi des revues aux abonnés – était un processus complexe, long, qui exigeait de la minutie et un personnel relativement nombreux. Une maîtrise rigoureuse de la situation était capitale : un abonné mécontent du service ne reviendrait pas et il risquait d’entraîner d’autres abonnés à sa suite. Le Journal des connaissances utiles fut d’ailleurs en partie victime de son propre succès : 100000 abonnés constituaient une masse énorme d’information à traiter et, matériellement, un volume extraordinaire de colis à acheminer74. D’où les avis répétés, qu’on trouve dans presque tous les recueils, concernant le processus de réabonnement, soit en juillet, soit en décembre, au plus tard sur réception du premier numéro de la nouvelle année :
Pour éviter qu’il y ait interruption dans l’envoi des numéros, MM. les abonnés sont priés de renouveler leur abonnement avant le 5 janvier prochain, jour où paraîtra notre premier numéro de la deuxième série. (Le Mois, novembre 1848)
4« La peur du désabonnement est un stimulant singulier », écrivait La Chronique du 1er juillet 1844, décrivant les promesses faites par certains recueils. La complexité de la tenue des registres d’abonnement explique aussi sans doute la quasi-impossibilité de s’abonner pour moins de trois mois, et la nécessité de prendre les abonnements à dates fixes. L’Ami de la religion et du roi, en 1816, proposait des abonnements trimestriels, par volume, commençant les 12 février, 12 mai, 12 août et 12 novembre (et non n’importe quand durant l’année). Les recueils durent pourtant trouver des moyens de s’adapter aux désirs des lecteurs, appâtés par une publicité incessante. Il devenait difficile d’accroître de manière significative le nombre des abonnés si les conditions d’abonnement étaient trop restrictives, notamment si lesdits abonnements ne pouvaient être souscrits qu’à des périodes déterminées de l’année (trimestriellement, comme dans le cas de L’Ami de la religion, ou encore en janvier ou en juillet, cas plus fréquents). Par exemple, vers 1856, Le Passe-Temps offrait toujours des abonnements annuels seulement, mais assortis de la possibilité de s’abonner le premier jour de n’importe quel mois de l’année, ce qui était un moyen terme.
5En 1771, le directeur de la Gazette de France établit une description du travail effectué par lui-même et ses commis pour la gestion des abonnements : « Le travail des commis consiste à porter, sur des registres divisés par routes et par années, et subdivisés par villes et par mois, les noms, qualités et demeures des abonnés d’après la feuille ou le registre du directeur. »75 Tous les abonnés étaient inscrits sur des registres et les collationnements se faisaient manuellement, avec tous les risques d’erreurs que pareille manipulation comportait. Pendant plus d’un siècle, les abonnements des recueils furent gérés à peu près de la même manière, comme en témoigne encore cet avis aux abonnés paru dans L’Ange gardien (décembre 1857) :
Nous prions instamment MM. nos abonnés de vouloir bien nous faire parvenir dans le courant de ce mois le prix de leur abonnement. Ils nous rendront un double service dont nous leur serons très-reconnaissants, en nous facilitant d’abord leur inscription régulière et définitive sur nos registres, en nous évitant ensuite toutes les précautions aussi minutieuses que nécessaires pour ne pas confondre plus tard ceux qui ont payé avec ceux qui doivent encore.
6Ce processus de gestion de l’abonnement ne semble pas avoir changé beaucoup sur tout un siècle, qu’il s’agisse de journaux, de recueils périodiques ou de livraisons d’encyclopédies76. La vente au numéro ne se répandit qu’assez tard dans le siècle (avec un essor marqué sous le Second Empire, notamment dans la foulée des initiatives du Petit Journal). Les recueils demeurèrent attachés à l’abonnement à cause des coûts liés aux invendus et aux frais de timbre (payables à l’avance). Cela n’empêche pas que certains recueils aient compris les limites de croissance qu’imposaient des conditions restrictives d’abonnement. En 1844, L’Illustration mettait en vente, dans ses bureaux, des « collections mensuelles » de ses numéros (2 mars 1844), complétant ainsi sa distribution aux abonnés par la mise en disponibilité du recueil aux non-abonnés. Dans une lettre ouverte au directeur de L’Ange gardien (décembre 1857), l’abbé Ravailhe – second vicaire de Saint-Thomas-d’Aquin – recommandait de sortir de « l’ornière de l’abonnement » et d’utiliser la vente au numéro pour augmenter le nombre de lecteurs :
Vous voudriez avoir trente mille lecteurs, tant mieux ! Je vous en souhaite soixante mille, et j’ajoute que vous pouvez vous les donner, et plût à Dieu ! Mais vous n’y réussirez que si vous sortez de l’ornière de l’abonnement ordinaire, si tout au moins vous ne vous en tenez pas à l’abonnement. Prenez, s’il le faut, un mode de publication un peu différent de celui que vous avez adopté ; devenez hebdomadaire ou bi-mensuel, et offrez-vous au lecteur qui passe, au distrait qui flâne, à l’indifférent qui ne vous cherche pas. (en italiques dans le texte)
La distribution
7La distribution causait également des soucis supplémentaires aux directeurs de recueils périodiques, car la livraison n’avait pas toujours lieu à temps, et il advenait qu’elle ne survienne pas du tout. Le Semeur invitait ses abonnés à lui signaler pareils cas, dont on laissait entendre qu’ils étaient courants :
Nous recevons de fréquentes réclamations de nos abonnés, qui se plaignent de n’avoir pas reçu tel ou tel numéro du Semeur ; nous n’en sommes pas surpris, car nous lisons souvent dans les autres feuilles de Paris et des départemens, des plaintes semblables sur l’irrégularité qui règne dans le service de la poste pour les journaux. (Le Semeur, 18 janvier 1832)
8Les abonnés habitant la ville où était publié le recueil étaient invités à venir prendre leur exemplaire au bureau même de la publication, ce qui limitait les frais de distribution tout aussi bien que les risques d’erreur. Les abonnés qui ne pouvaient se déplacer et les abonnés de banlieue recevaient leur exemplaire par portage, c’est-à-dire par les services d’un porteur à domicile, embauché soit par le recueil, soit par l’abonné lui-même77. Enfin, les abonnés de province et de l’étranger devaient prendre patience : l’acheminement des imprimés exigeait la coordination de plusieurs services différents, internes et externes. Le Défenseur, en avril 1820, pour accélérer la livraison et réduire le risque d’erreur, invitait ses abonnés de province à préciser le lieu de livraison : « Les souscripteurs des départemens sont aussi priés, pour prévenir toute erreur, d’écrire leurs noms et leur adresse bien lisiblement, et surtout de ne pas oublier, comme cela est arrivé plusieurs fois, d’indiquer le lieu de poste par lequel ils sont servis. » La maison Laffitte et Caillard offrait un service prompt et des départs réguliers, ce qui en fit l’une des entreprises les plus utilisées par les recueils pour la distribution hors de Paris. Pour une publication périodique, rien n’était plus important que la satisfaction de l’abonné recevant en temps opportun sa revue, son journal, son recueil ou son magasin.
9La Gazette de France, en 1771, diffusait à environ 12000 exemplaires ses deux livraisons hebdomadaires. Les exemplaires, sortant tout juste de sous la presse, étaient « enchemisés » (placés sous la bande portant le nom et l’adresse de l’abonné) à l’imprimerie même, puis triés par villes et par routes de distribution dans des casiers, et portés ensuite au bureau de poste, où tout était recompté une fois de plus pour le règlement de la taxe et l’affranchissement78. Ce travail occupait une dizaine de personnes, surtout des femmes : plieuses, colleuses d’adresses, etc.79 La croissance du public lecteur, la baisse du prix des abonnements, la popularité des journaux et des périodiques entraînèrent une croissance marquée de ce genre d’emplois : à la fin des années 1830, Le Siècle employait soixante-douze plieuses80. Ces diverses activités avaient souvent lieu la nuit, comme le rappelait encore Le Monde moderne en mars 1895. Le processus ne changea pas beaucoup au long du siècle, comme en témoigne par exemple le mode de tri employé par le Journal des débats en 1811, ou celui de L’Illustration qui, en 1844, racontait à ses abonnés que les numéros du recueil, une fois imprimés, étaient transportés dans l’atelier des brocheurs, où plus de cinquante personnes s’occupaient de les plier et de les mettre sous bande, avant de les envoyer à la poste ou de les remettre aux porteurs chargés de les distribuer dans Paris à leurs souscripteurs. On trouve encore la trace de ce mode de travail dans la description des bureaux de l’agence Périnet, messagerie spécialisée dans la distribution de journaux et rachetée par Hachette à la fin du siècle :
[…] une salle comprenant un bureau fermé par un vitrage, à droite 179 cases pour la banlieue disposées sur une table de chêne de 14m60, à gauche 139 cases sur une table de chêne de 10m50, et au milieu deux autres comptoirs portant 76 cases.81
10Les bureaux de poste étaient organisés sensiblement de la même manière. Selon le Plan modèle d’un bureau de recette simple se trouvant dans l’Instruction générale des Postes de 1868, les « casiers du départ » tapissaient deux des murs des bureaux de poste, le troisième mur étant réservé aux casiers du service rural et de la poste restante. Le tri des recueils périodiques se faisait toujours manuellement, soit par l’agence de distribution spécialisée (à partir du Second Empire), soit dans les bureaux du recueil, soit au bureau de poste. La grande différence qu’on verra surgir au cours des années tient dans les affiches qui ornaient les murs de ces bureaux de distribution : ce sont les horaires des trains qui furent alors affichés dans les officines, plutôt que ceux des diligences82.
11C’est bien l’amélioration des réseaux de communication qui put soutenir l’accroissement de la production imprimée, comme le rappelait Jean-Yves Mollier83. Les services de messageries demeurèrent longtemps un maillon important de la chaîne de distribution desservant les abonnés hors de Paris. Car, encore en 1836, les chemins de fer faisaient rêver ; Victor Charlier (Revue de Paris, 12 juin 1836) accompagna un groupe d’ingénieurs pendant un voyage de prospection pour le tracé du chemin de fer Paris-Rouen. Après avoir rêvé de vitesse et de modernité, le groupe fut cependant contraint d’emprunter les messageries pour rentrer à Paris :
Nous avions renvoyé la berline, dès le premier jour de notre arrivée, prévoyant un plus long séjour à Rouen. Nous revînmes donc par les messageries Laffitte et Caillard en une nuit. C’était singulièrement déchoir pour des gens qui venaient de rêver pendant plusieurs jours qu’ils voyageaient sur un railway dont tout le tracé se déroulait sous leurs regards et à leur commandement. Plaise à Dieu que tant de chemins de fer qu’on nous promet de toutes parts n’aboutissent pas ainsi à la cour des messageries, et que ces beaux rêves de la grande industrie aient un réveil moins prosaïque !
12La voie ferrée allait permettre « de réaliser cette unité nationale » que les routes avaient commencé à dessiner et ainsi ouvrir les voies de communication vers le reste du monde84. Les chemins de fer vont en effet jouer un rôle considérable dans l’accélération des livraisons de l’imprimé, tant en France que vers les pays étrangers. En retour, la vente de périodiques constituera une importante source de revenus pour les kiosques de gare, comme Hachette en fit rapidement l’expérience85. L’opération du tri postal, moment-clé de l’opération de distribution, se trouvera avec le temps très simplifiée, car l’administration introduisit des « wagons-postes », sortes de bureaux de poste sur rails :
Ces bureaux ambulants sont disposés de façon à ce qu’on puisse effectuer, pendant le trajet, tout le service préparatoire, tel que le tri des lettres et la division par bureau. Un directeur, deux ou trois commis et un garçon de bureau forment le personnel de chaque bureau ambulant. (La Semaine, 8 novembre 1846)86
Notes de bas de page
72 Georges Livet rappelait que ces entreprises, outre le transport de marchandises et des personnes, furent « au service de la banque et de l’essor du capitalisme, à l’échelle française et européenne ». Il existait « un bureau pour le recouvrement des effets de commerce de Paris sur les départements et vice-versa » (Histoire des routes et des transports en Europe. Des chemins de Saint-Jacques à l ’âge d’or des diligences, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2003, p. 396 et suiv.).
73 Edmond Werdet fut lui-même commissionnaire de librairie pour Lefèvre, avant de se lancer à son propre compte : De la librairie française. Son passé, son présent, son avenir, avec des notices biographiques sur les libraires-éditeurs les plus distingués depuis 1789, Paris, E. Dentu, 1860, p. 80 et suiv. Voir également Roland Chollet, Balzac journaliste, ouvr. cité, p. 50 et suiv.
74 Selon Christophe Charle, c’est la concurrence des imitateurs qui aurait amené le déclin du Journal des connaissances utiles (Le siècle de la presse, Paris, Seuil, 2004, p. 67). Pierre Albert, pour sa part, attribue ce déclin à une gestion défaillante des abonnements. La revue aurait été « incapable de gérer cette masse considérable et les désordres qui s’ensuivirent dans la distribution contribuèrent de manière décisive à l’échec de l’entreprise » (« L’abandon du monopole postal et ses effets, 1850-1890 », La distribution et la diffusion de la presse, du xviiie siècle au IIIe millénaire, Gilles Feyel dir., Paris, Panthéon-Assas, 2002, p. 150).
75 Cité par Gilles Feyel, ibid., p. 19. Du même auteur, voir également « Le coût de la presse quotidienne parisienne (1800-1844) », Le Themps des médias, n° 6, 2006, p. 9-21.
76 Maurice Lachâtre développa un « Modèle du Registre destiné à l’inscription des Abonnements » pour la vente de son Dictionnaire universel, modèle reproduit par Jean-Yves Mollier et François Gaudin, Maurice Lachâtre. Cinq centimes par jour. Méthodes commerciales d’un éditeur engagé, Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2008.
77 Ces services se développèrent et de petites maisons de distribution d’imprimés à domicile s’annoncèrent par exemple dans le Feuilleton du Journal de l’imprimerie.
78 L’article 10 de l’arrêté du 13 décembre 1848 exigeait toujours que les journaux et imprimés sous bande fussent présentés au bureau de poste pour affranchissement (Michèle Chauvet, Introduction à l’histoire postale, de 1848 à 1878, Paris, Brun & Fils, 2007, p. 34).
79 Gilles Feyel, « La distribution des gazettes et des journaux, de 1740 à 1830 », La distribution et la diffusion de la presse…, ouvr. cité, p. 19-20.
80 Jules Brisson et Félix Ribeyre, Les grands journaux de France, Paris, 1862, p. 13.
81 Jean Mistler, La librairie Hachette de 1826 à nos jours, Paris, Hachette, 1964, p. 316-317.
82 Sur l’organisation des divers systèmes de messageries au xixe siècle, voir René Musnier, Les Messageries nationales. Histoire d’une société de transports pendant 150 ans, Paris, Pouzet et Cie, 1948. Musnier fut président directeur général de la société des Messageries nationales jusqu’en 1947 (année de son décès). Il eut accès aux archives des Messageries, ce qui lui permit de retracer l’histoire du développement de l’entreprise, soulignant la collaboration unissant les Messageries nationales et la maison Laffitte et Caillard entre 1827 et 1840, la difficile adaptation à l’apparition des chemins de fer et des bateaux à vapeur (1840-1860), le développement du réseau routier français, etc. Georges Livet rappelait la résistance, sinon « l’obstruction parlementaire aux premiers projets de grandes lignes ferroviaires » (Histoire des routes…, ouvr. cité, p. 65 et suiv.). Il rappelait également les dates du développement des lignes ferroviaires françaises : « une série de lignes calquées sur le réseau des routes royales partant toutes de Paris et se dirigeant vers les frontières » (p. 466 et suiv.).
83 Jean-Yves Mollier, « Un changement de climat : les nouveaux libraires et les débuts de l’industrialisation », L’Europe et le livre. Réseaux et pratiques du négoce de librairie, xvie-xixe siècles, Frédéric Barbier, Sabine Juratic et Dominique Varry dir., Paris, Klincksieck, 1996, p. 571-586.
84 On consultera avec profit l’ouvrage de François Caron, Histoire des chemins de fer en France, ouvr. cité, p. 50 et suiv.
85 Voir le Dictionnaire des patrons français, ouvr. cité, p. 350-352, et François Caron, Histoire des chemins de fer, ouvr. cité, p. 617-618. Jean-Philippe Mazaud rappelle par ailleurs que « le réseau des bibliothèques de gare révélait aux éditeurs la possibilité de toucher des clients dont la seule caractéristique commune était leur capacité à débourser de la petite monnaie pour quelques instants de lecture », ce qui favorisait l’achat des journaux et des périodiques (« Les consommateurs de livres : les marchés de la librairie Hachette », Le Themps des médias, n° 3, 2004/2, p. 83-94).
86 C’est sur la ligne Paris-Rouen, en 1845, qu’apparurent les premiers services postaux mobiles (voir Michèle Chauvet, Introduction à l’histoire postale, ouvr. cité, p. 101-104). Leur mise en activité, étendue au fur et à mesure du développement du réseau ferroviaire, accéléra la distribution des imprimés périodiques de manière significative.
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