Le secrétaire de Condorcet : Étienne Cardot (1754-1847)
Condorcet’s Secretary: Etienne Cardot (1754-1847)
p. 37-58
Résumés
Cardot, intitulé « secrétaire de Condorcet » à l’époque de la Terreur (ce qui le distinguait alors de ses homonymes emprisonnés comme lui), restait un personnage peu connu. Grâce aux archives, on a désormais ses dates de naissance, de décès, ainsi que divers renseignements concernant sa famille, ses rapports avec Condorcet et ses proches, et son « cursus professionnel », pour employer la terminologie moderne. Sa longévité exceptionnelle (né sous Louis XV, il meurt l’année précédant la Révolution de 1848), mais aussi ses qualités humaines et ses facultés d’adaptation, ont permis son ascension. Il servit presque un demi-siècle l’Institut de France, organisme dont l’ancien secrétaire perpétuel de l’Académie royale des sciences avait envisagé la création, et qui succéda sur un modèle différent aux anciennes académies supprimées. La fidélité de Cardot à cette institution n’a d’égale que celle qu’il manifesta à Condorcet. La famille de l’encyclopédiste lui en sera reconnaissante jusqu’à sa mort.
Cardot, who was called « Condorcet’s secretary » during the Terror (in order to distinguish him from those bearing the same name who were also imprisoned) remains a little-known figure. Thanks to the archives, we now have his birth and death dates, as well as various kinds of information concerning his family, his relation with Condorcet and his circle, and his professional life. His exceptional longevity (born under Louis XV, he died the year before the Revolution of 1848), but also his human qualities and ability to adapt to circumstances, made his rise possible. He served the Institut de France for nearly half a century, an organization whose creation had been envisioned by the former lifetime secretary of the Académie royale des sciences, and which followed a model differing from that of the suppressed former academies. Cardot’s fidelity to this institution was equalled only by his loyalty to Condorcet. The encyclopedist’s family would be grateful to him until his death.
Texte intégral
1Cardot intitulé « secrétaire de Condorcet » à l’époque de la Grande Terreur vécut encore de longues années. Personnage discret s’il en fut, il mérite d’être mieux connu.
2Il a été cité par la plupart des biographes de Condorcet lorsqu’ils en viennent à ce que Sainte Beuve appellera plus tard1 la « fin malheureuse » de celui-ci et « les circonstances touchantes qui l’accompagnèrent ». Il s’agit en l’occurrence, entre autres, du dévouement courageux d’anciens serviteurs à l’heure du danger, suscitant des manifestations de reconnaissance qui durèrent, pour Étienne Cardot, toute sa vie. Parmi les personnes dont la « conduite » fut ainsi remarquée figure un frère cadet de celui-ci. On retrouve le nom des deux Cardot au cours des démarches poursuivies par la jeune veuve de Condorcet pour rétablir l’identité de son mari sur les actes d’état civil, et dans les textes officiels auxquels ces démarches ont abouti2.
3Quant à l’aîné, une place à part lui sera faite par la postérité ; son écriture se retrouve très souvent à côté de celle de l’écrivain, témoignant d’un travail considérable3 et qui ne prit pas fin le 29 mars 1794 à la mort de Condorcet. La famille et les premiers biographes de ce dernier ne manquèrent pas en effet d’interroger, par la suite, l’ancien secrétaire sur tel épisode de la vie4 ou sur les œuvres de celui pour lequel il fit tant d’écritures5. Ainsi Arago qui cite plusieurs fois Cardot, invoque même son témoignage6 alors qu’il est encore vivant, dans sa Notice sur Condorcet lue, sous la Coupole, le 28 décembre 1841 en séance publique de l’Académie des sciences dont il est alors secrétaire perpétuel. Il lui donne le qualificatif d’ancien secrétaire de Condorcet et le titre de chef du secrétariat de l’Institut qu’il porte encore. Cependant si le Moniteur universel publie des fragments du texte quelques jours plus tard, le 5 janvier suivant exactement, la version complète ne sera imprimée qu’en 1849 dans les publications de l’Institut, ou dans les œuvres de Condorcet. C’est à cette date seulement que sont édités les passages faisant allusion à « monsieur Cardot » et en citant une fois le frère « Auguste », deuxième prénom sous lequel on rencontre celui que beaucoup connaissent sous le prénom longtemps usuel d’Antoine7. La destinée d’Étienne, l’aîné, liée d’abord, comme celle de son frère à la famille Condorcet, présente toutefois un élément de continuité dans la période suivante. C’est auprès de l’ancien secrétaire perpétuel de l’Académie royale des sciences qu’il devient commis aux écritures et c’est au titre analogue de commis au secrétariat qu’il rentre au service de l’Institut national des sciences et des arts à sa création. Bien plus, le législateur s’est inspiré, pour la fondation de cette institution, principalement, à côté des idées de Talleyrand, de celles de Condorcet8. Les Académies royales supprimées, le besoin s’est fait sentir de les remplacer. Une nouvelle acception du terme Institut est apparue, le mot ayant été réservé par Daunou à ce nouveau né de la Convention. On retrouvera ainsi l’écriture de l’ancien secrétaire plusieurs décennies dans les archives de l’Institut.
4Cardot s’éteindra dans sa 93e année, en 1847, après avoir vécu sous Louis XV, Louis XVI, la République, le Directoire, le Consulat, l’Empire, la Restauration, et connu presque tout le règne de Louis-Philippe.
Les débuts. Cardot « l’aîné » devient « secrétaire de Condorcet »
5Étienne Cardot était originaire de l’Aisne, d’une famille de plusieurs enfants. Il a été baptisé le 10 novembre 17549 par le curé de la paroisse de Barenton-sur-Serre10. Il porte le même prénom que son père ; sa mère s’appelle Jeanne Hermelin. De sa famille il dira en 179411 qu’elle est pauvre, ce que semble confirmer la plupart des professions exercées par la suite par ses héritiers, nombreux descendants de ses sœurs12 restées au pays natal, mais pourtant mariées sous contrat. Son frère Antoine vint aussi à Paris. Mêlé aux mêmes événements qu’Étienne sous la Terreur, il semble avoir évité la prison, ce qui ne serait pas le cas de son aîné13, et meurt cependant le premier à 80 ans à l’Institut, le dimanche 5 décembre 1841 à six heures et demie du soir14, laissant une veuve, Marie Jeanne Beaudit qu’il avait épousée en 1791. Celle-ci disparaît également avant son beau-frère15. Lorsqu’Étienne décède, il a reçu les derniers sacrements. Les funérailles ont lieu à Saint-Germain-des-Prés le lendemain de la mort survenue le 2 février 1847 ; des convocations imprimées ont été envoyées ; le convoi comporte dix voitures16. Si l’aîné est resté célibataire, le cadet ne semble pas avoir laissé d’enfant vivant.
6L’origine des liens entre les Cardot et la famille Condorcet remonte loin. C’est Étienne qui le raconte lui-même, très simplement, en 179417 ; il a été amené à Paris en 1775 par l’oncle maternel de Condorcet, Claude Nicolas Gaudry, et il resta au service de celui-ci, héritant, après sa mort, de ses effets et d’une rente de 300 livres18. Cet ancien trésorier de France n’était pas sans fortune ; à cet égard un acte datant de deux ans avant sa mort est tout à fait révélateur. Il est passé devant notaire le 1er janvier 178219 entre Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, duc de Chartres, prince du sang, demeurant au Palais royal et le dit sieur Gaudry demeurant à l’hôtel des Monnaies à Paris, né le 30 août 1718. Condorcet inspecteur des Monnaies avait été logé en cet hôtel nouvellement construit par l’architecte Antoine, puis il y avait fait loger sa famille20. Il était alors célibataire. L’économie familiale est pleinement révélée ici. La rente, objet du contrat, est de 1 280 livres par an. Elle correspond à un capital de 16 000 livres cédées en espèces sonnantes en cours par le dit sieur Gaudry et doit être versée par le trésorier du prince ; elle est soumise, dans ce cas particulier, à la réversibilité en faveur du neveu, Marie-Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de Condorcet, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. Faut-il rapprocher ici le fait que l’oncle de Condorcet avait exercé son office de trésorier dans la généralité de Soissons et que le prince fut, de son côté, propriétaire du château de Villers-Cotterets situé dans la même région et qui subit par la suite, comme bien d’autres, le sort d’être vendu comme bien national (1793) ? Le duc de Chartres, devenu duc d’Orléans, puis Philippe Égalité, ne pourra d’ailleurs pas satisfaire ses nombreux créanciers21, en raison non seulement de la suppression des apanages, mais aussi de la difficulté à percevoir les revenus. Il sera guillotiné à Paris, le 6 novembre 1793. Il est intéressant de noter que la famille Lavoisier avait des racines dans cette même région de Villers-Cotterets22.
7Quant à Étienne Cardot, intitulé « Cardot l’aîné » lors de la mort de « l’oncle Gaudry » et qualifié de « domestique », que devient-il alors ? Condorcet s’empresse d’exécuter les volontés exprimées oralement par le défunt qui désirait « donner des marques particulières de sa reconnaissance dues à l’attachement que le sieur Cardot lui a toujours donné ». Au bas de l’acte figurent à côté de la signature de Condorcet celle du bénéficiaire « Cardot » qui se déclare content et remercie. S’il faut ajouter foi aux dires de Cardot en 1794 il aurait alors trouvé une place de commis mouleur de bois à brûler et aurait logé rue Croix de la Bretonnerie, n° 13.
8Pour ce qui est d’Antoine un acte de 1786 puis un nouveau en 1791 nous révèlent ses liens avec Condorcet avant la Révolution. Le 24 novembre 178623, un mois avant le mariage de celui-ci célébré comme on sait dans la chapelle du château de Villette, est passé par Condorcet devant notaire un contrat de rente d’un montant de 240 livres cette fois en faveur d’Antoine. L’original de l’acte de mariage de Condorcet, consigné dans le registre paroissial par le curé de Condécourt, qui donna la bénédiction nuptiale aux deux époux24, est conservé désormais aux archives départementales du Val-d’Oise. Il permet de distinguer nettement les signatures et impose de renoncer à la version qui voit parmi celles-ci un « Louis Cardot » après la signature Fréteau d’Arbouville, pour confirmer la lecture « Louis Castor » comte d’Arbouville25. Éliza de Condorcet O’Connor s’est expliquée à ce propos, donnant même une généalogie de la famille Fréteau, apparentée aux Grouchy, sur laquelle est porté le mariage de Félicité Françoise Sophie Fréteau avec Gaspard Louis de Chambon, comte d’Arbouville26. Elle précisera de plus qu’Antoine fut valet de chambre de Condorcet. Or les rentes constituées à des serviteurs, éventuellement réversibles à des proches correspondent à un usage de l’époque. Un exemple notoire est celui de Tallien27 ayant joui jusqu’à la fin de sa vie d’une rente versée par Malon, seigneur de Bercy, qui avait eu son père comme valet de chambre.
9Remarquons que, si aucun Cardot ne fit partie des signataires lors du mariage à Villette, Condorcet, alors commissaire à la Trésorerie nationale, est présent lors d’un mariage Cardot et signe en effet le 16 mai 1791 le contrat de celui d’Antoine passé avant la célébration devant l’église28.
Étienne Cardot commis du secrétariat au service de Condorcet pour l’Académie des sciences
10Que faut-il croire de l’affirmation de biographes concernant la gestion des biens du ménage Condorcet qui aurait été faite par Étienne Cardot ? Comme de celle qui montrerait Cardot travaillant pour Condorcet le soir, après avoir fait d’autres tâches dans la journée ?
11Ce qui ne laisse aucun doute c’est que Condorcet était secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, et on sait quelle lourde charge cela représentait29. Il fit « appel » à Cardot « principalement pour en faire les écritures et les copies pour lui »30, et Cardot précise même : en 1787. Or l’année suivante, ajoute-t-il, il « accepte, par mesure d’économie, l’offre d’une chambre que lui fit Condorcet, chambre où furent portés les meubles à son usage » : car il « s’en servait, ainsi que de son linge particulier, n’y étant ni nourri, ni blanchi ». Par la suite « les papiers de Condorcet furent si nombreux » dans cette pièce que le 9 juillet 179331 il fut déclaré qu’il faudrait plusieurs jours pour les examiner. En réalité, il ne s’agit plus alors de logis à la Monnaie où Condorcet habitait en 1788, mais d’une pièce de l’appartement loué32, avec Sophie de Grouchy, à madame Cochin, « 505 rue de Lille » et où le couple dut emménager après le 1er juillet 1791, date à partir de laquelle le bail prenait effet.
12C’est là le point de départ d’une nouvelle carrière dont on trouve trace dans les archives de l’Académie des sciences comme à la bibliothèque de l’Institut. L’écriture de Cardot peut être reconnue dans tel procès-verbal de séance, pour telle lettre ou telle note, mais on trouve encore des témoignages de son travail dans les pièces comptables comme parmi les pièces concernant les séances, ou dans le fonds Lavoisier conservées avec ce fonds d’archives.
13Cependant le rôle de Cardot n’est pas officiel ni précisé depuis longtemps, au même titre que celui de Lucas, huissier de l’Académie ou Fattori, garde des collections de celle-ci qui figurent dans les Almanachs royaux à la rubrique académique et sont régulièrement comptés dans les petites pensions, chaque année, et pour des sommes plus importantes. De plus Bernardin Gaspard Fattori est logé au Louvre (il y est en même temps concierge), [Jean-François] Lucas au Jardin du roi. Ces deux derniers reçoivent le 28 juin 1793 un certificat de résidence33 ce qui les met à l’abri de la suspicion et des poursuites encourues par les émigrés. La même année cependant sont compris dans la liste des pensions : secrétaire : Condorcet ; trésorier : Lavoisier ; commis du secrétaire : Cardot ; commis de la trésorerie : Bardou34. Cardot a-t-il reçu ou non en août 1793 une gratification extraordinaire de 300 livres dont on trouve la mention rayée35 ? À cette époque Condorcet se cache, vivant en reclus, rue des Fossoyeurs, chez madame Vernet. Les académies sont supprimées le 8 août 1793, exactement un mois après la déclaration de proscription lancée à l’encontre de Condorcet. Les scellés ont été mis chez Condorcet le 8 juillet, apposés sur les portes des Académies les 16 et 17 août, confiés en second lieu le 17, pour l’Académie des sciences, à Jean Pingard, natif de Sedan, âgé de 36 ans et père de deux enfants36. Lakanal, rapporteur de cette mesure, avait expliqué la nécessité de les lever rapidement pour les Sciences. Aussi Pingard, ci-dessus nommé, devait laisser circuler librement dans la salle des séances de cette Académie « les citoyens commissaires des sections réunies pour les hôpitaux et la consultation des arts et métiers, pour les récompenses à donner aux citoyens de la République ». Le 9 juillet Cardot, lors de la visite faite dans sa chambre sur laquelle avaient été mis les scellés la veille, cette fois à la recherche de papiers suspects de Condorcet accusé d’avoir fait parvenir dans les départements des écrits contre la constitution de 1793, avait déclaré qu’elle contenait essentiellement des papiers de l’Académie des sciences. Cependant rapidement un problème financier se pose à tous. Deux demandes seront faites en vue de rechercher dans ces papiers créances et titres de rente. L’une émane du maréchal de Grouchy, datée de nivôse 1793, pour retirer des titres qu’il aurait confiés au citoyen Cardot37. Il avait, faut-il le remarquer, une chambre louée verbalement par la veuve Cochin à M. de Grouchy, comme il appert après le décès, de celle-ci à peine un an après le contrat passé par le ménage Condorcet38. Condorcet lui-même à cette époque n’avait donné qu’une avance de 300 livres sur son terme échu, et emprunté 3 150 livres à Cardot, lui en faisant un billet le 1er juillet 179239. Quant à celui-ci, en 1794, s’il ne récupère pas cette créance et son titre de rente de 1784 pour les présenter avant la date de clôture ou les déposer, il sera ruiné. Sophie de son côté écrit à son mari qu’elle achète des lentilles et des fèves pour Condorcet et ses amis40. Ici percent les soucis prosaïques exprimés dans l’acte de 1807 où les personnes alors citées et qui bénéficient des actes pris en leur faveur, « sollicitaient à l’envie » lors de la proscription « d’être chargées de prendre pour lui les soins nécessaires qui les mettaient dans le même péril que lui ». Ces rentes et donations, quoique proportionnées à la fortune qu’il a laissée, sont de faibles marques de reconnaissance relativement aux preuves courageuses d’attachement qu’il a reçues des personnes susnommées. Aussi c’est, déclare Sophie de Condorcet, qu’elle a contracté cette obligation, moins de son propre mouvement qu’en exécution des intentions de Monsieur de Condorcet. Les frères Cardot font partie du lot. Sont conservées les minutes des deux titres de rente établies à leur nom le 24 messidor an III (12 juillet 1795)41 par Sophie de Grouchy en son nom et en celui de sa fille ; la formule employée à leur égard varie légèrement : pour Antoine « en considération des marques d’attachement que le citoyen Cardot a donné au feu M. Condorcet, pendant ses malheurs, et voulant l’en récompenser », pour Étienne « et voulant lui en donner des marques de reconnaissance » ; la somme : 3 000 livres, pour le premier, 4 000 livres pour le second. Or Étienne déclare en juillet 1794 avoir exercé après les événements une place dans une vente dont il a tiré sa subsistance. Éliza de Condorcet explique pour sa part que sa mère « n’aurait pu tenir de magasin à cause des lois sur les nobles. Il fut fondé tout au commencement de la proscription. Les quelques assignats gagnés à peindre furent donnés aux Cardot qui établirent rue Honoré ce magasin. Elle [Sophie de Condorcet] n’en tira aucun avantage que l’entresol. Elle avait fait vivre, elle et sa famille, de son pinceau et sa plume suivant ses propres expressions ». Et encore, très symbolique : « Le magasin avait pour enseigne À la fidélité42. » Tous s’accordent pour donner à Antoine, appelé également Auguste, la place prépondérante dans cette affaire. Il poursuivra dans cette voie du commerce par la suite, renonçant à la rente en sa faveur afin de toucher le capital.
Écriture de Cardot, Ms 857, f° 202

Écriture de Cardot, Ms 857, f° 203 avec corrections marginales de Condorcet.

14Condorcet, lors de son arrestation, utilise le nom de son secrétaire pour attester de son domicile : la transcription en est « Cardeau », qualifié de « copiste et receveur des rentes de la ville de Paris », demeurant comme lui43, 505 rue de Lille ci-devant de Bourbon. Et Sophie utilisera les deux frères lorsqu’il faudra corriger l’acte de décès du pseudo-Simon44 : ils seront témoins, pour avoir reçu des confidences de sa part, après la fuite de Condorcet, sur les mesures prises lors de son départ. C’est Antoine cependant qui aurait reconnu l’écriture de Condorcet au greffe de « Bourg Égalité ». Les adresses données par ces différents actes par les deux frères sont intéressantes45. Les beaux-parents d’Antoine habitaient lors de son mariage grande rue du faubourg Saint-Honoré comme l’atteste le contrat passé avant la célébration devant l’église le 16 mai 179146. Lui-même donne, pour cette période suivant la proscription, la rue Honoré, et plus précisément le n° 1514, section des Moulins ; son aîné a une adresse différente rue et section des Champs-Élysées, et plus précisément le n° 1447.
L’Institut
La carrière à l’Institut. Le témoin de l’Institut pendant un demi-siècle
15Mais les voies suivies par les deux frères vont se séparer. Si Antoine est attiré par le commerce, Étienne va bientôt désormais devenir définitivement un homme de cabinet. Intitulé suivant la période précédente « secrétaire de Condorcet », ce qui le distingue alors des autres Cardot, il sera choisi officiellement, sur la présentation des bureaux réunis, comme son commis aux écritures par l’Institut national des sciences et des arts au cours de l’assemblée générale tenue le 5 vendémiaire an V, c’est-à-dire 26 septembre 1796 ; tandis que Jean-François Lucas est désigné comme agent sur la présentation de la commission des fonds. Ce dernier effectue les paiements, et garde non seulement le mobilier mais aussi les collections, fonctions auxquelles il a été préparé lorsque, huissier, il partage d’abord son temps avec le Jardin du roi, pour les galeries duquel l’organisation, par la Convention48, du Museum d’histoire naturelle permit une continuité dans ses fonctions de garde.
16La tâche de Cardot, facilitée par ses travaux auprès de Condorcet, secrétaire perpétuel de l’ancienne Académie des sciences et une certaine expérience acquise auprès d’une personnalité aux activités intellectuelles aussi diversifiées, est définie par le règlement de détail finalement adopté le jour même de la double élection. Elle correspond désormais à une institution qui a une vie collective et aussi une vie particulière à chacune des trois classes qui la compose : classe des sciences physiques et mathématiques, classe des sciences morales et politiques, classe de littérature et beaux-arts. Tout le personnel, par contre, est alors commun aux classes. Cardot et Lucas, employés à l’Institut dès sa création, ne reçoivent au début aucune rémunération, nous révèlent les documents comptables !...
17Or parmi les 144 membres de l’institut49 résidant à Paris, se trouvent des personnalités connues du grand public pour avoir joué un rôle important en période révolutionnaire, des grands noms dans les différentes disciplines de la pensée ou de la création artistique ; certains ont fait partie des anciennes Académies, en particulier de l’Académie des sciences, comme Darcet qui en était président lors de la suppression de celle-ci, d’autres ont fréquenté la société d’Auteuil, comme Cabanis, Garat, ou même Daunou, Cabanis qui permit à Condorcet de s’échapper en juillet 1793, Garat qui s’inquiéta de son sort, songeant au ministère de l’intérieur même pour le cacher, Daunou le rapporteur à la Convention devant laquelle il fit l’éloge de celui-ci en citant son projet un an et demi après sa mort. Et puis gravitent autour des anciennes institutions comme des nouvelles toutes sortes de candidats aux prix académiques et de personnes désireuses de se faire connaître, elles-mêmes comme leurs talents, leurs idées, leurs inventions, démarche familière aussi à Condorcet et à son entourage, ce qu’il n’est pas inutile de rappeler ici en citant sa participation particulièrement remarquée au concours de l’ Académie française de 1777 sur Michel de l’Hôpital50, alors qu’il était déjà secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, et l’envoi de ses Éloges, alors qu’il n’était pas encore membre de l’Académie française, envoi consigné dans les procès-verbaux des séances, fait assez rare en effet. Une réputation ainsi convoitée ne faisait d’ailleurs pas que des amis aux Académies. Rappelons ici entre autres les noms de certains concurrents : Daunou, et encore Garat, Fabre d’Églantine, le président Dupaty, Pinel, et bien plus Grégoire alors vicaire, sans oublier Marat pour ses expériences et théories soumises à l’Académie des sciences !
18À l’étranger, le rayonnement des Académies était grand, pour le savoir qu’elles représentaient ou dispensaient. Ainsi des États-Unis se renseigna-t-on auprès d’elles à ce sujet pour fonder de nouvelles écoles51.
19En France sont apparus des aspirations et des besoins nouveaux, ne serait-ce que pour l’enseignement, mais aussi pour le rôle ou même l’utilité des Académies. On connaît l’attitude un temps hostile du comte de Provence, le futur Louis XVIII, à cet égard. Très révélateur est par ailleurs le sujet proposé par l’Académie d’architecture en 1786 pour le prix de Rome à savoir un projet d’édifice destiné à rassembler les Académies52, considérées sous les trois divisions principales des connaissances humaines, les sciences, les lettres et les arts ; ces académies auront, en commun, une grande salle de réunion générale pour y prononcer les éloges, discours et panégyriques dans des assemblées publiques. Adopté le 8 mai, il avait été dressé par six académiciens dont de Wailly qui fut membre de l’Institut dès les débuts et qui plus est, fut chargé de faire un plan des nouvelles salles pour celui-ci lors de son installation au Louvre.
20L’Institut nouvellement créé réunit en effet toutes les disciplines dans l’égalité de ses classes et sous le signe de la « liberté », ce qui fait régulièrement l’objet de commentaires dans les discours officiels alors prononcés.
21« Cardot », comme « Lucas », figure désormais dans les listes données par les Almanachs républicains, impériaux puis royaux comme dans l’Annuaire de l’Institut. Cependant, ce qui est moins clair dans ceux-ci, c’est la retraite : on suit encore à cette époque la coutume d’abord d’adjoindre, puis de remplacer tout en laissant parfois le titre à l’ancien, devenu en général très âgé. La retraite civile est ici assurée sur les crédits de l’Institution, le successeur ou l’adjoint ne touchant pas la même somme que son prédécesseur ; les augmentations ne suivent pas une progression très définie. Dans le cas d’Étienne Cardot, son zèle et son assiduité furent remarqués53 ; aussi bénéficia-t-il d’un logement au Louvre à la mort de Fattori, logement qu’il dut abandonner avant le transfert de l’Institut dans l’ancien collège des Quatre-Nations ordonné en 1805 et achevé en 1807. Dans ces nouveaux bâtiments l’ancien logement de Gayrard lui est affecté, en 182554, à la suite du secrétariat où sa présence continuelle est nécessaire et où il a la garde de la caisse. À cette date, le fils de Jean-François Lucas, Jean-André Henry qui lui a succédé est mort accidentellement. Les collections de l’Institut (autres que celles de la Bibliothèque) sont confiées à des membres de l’institut55, elles sont ou seront progressivement réparties dans d’autres institutions. Cardot, en plus de ses principales occupations56, va effectuer les paiements et diriger le personnel qui s’occupe des séances, en particulier les huissiers. Les fonctions de l’agent sont réunies à celles de chef du secrétariat. Ce dernier titre avait rapidement succédé à celui de commis. Les tâches du secrétariat s’étaient augmentées57 et continuaient à s’augmenter avec l’accroissement en nombre et en importance des publications, l’apparition, entre autres, des Comptes rendus à côté des Mémoires, comme avec le rôle de plus en plus grand des fondations pour l’attribution des prix où les imprimés figurent de plus en plus nombreux à côté des manuscrits présentés et où l’on voit la réapparition du caractère social de certaines fondations, en même temps que celle d’une attribution de prix en séance commune aux Académies ou aux séances de plusieurs d’entre elles. Cardot est au summum de sa carrière lorsqu’en 1832 la classe des Sciences morales et politiques, supprimée en 1803, est réintroduite dans l’Institut sous la forme d’une cinquième Académie.
22Il a la joie de voir par ailleurs une salle spécialement conçue pour les séances ordinaires aménagée dans l’aile Le Vau après le départ des Écoles d’art et de la commission pour la « Description de l’Égypte » dans les années 30, suite à des réflexions exprimées, il y avait déjà fort longtemps58, et correspondant à des nécessités dues à l’insuffisance de ses locaux, puis la construction et l’aménagement de l’aile Le Bas juste avant sa mort59. Ainsi la longue vie d’Étienne Cardot lui a permis non seulement de voir la formation, mais aussi toute une évolution de cette grande institution dont il fut presque un demi-siècle le serviteur.
23Le « respectable doyen du Secrétariat » avait demandé sa retraite vu son grand âge, en décembre 184060. En 1841, Antonius Pingard, son adjoint, qu’il a formé lui-même, devient en même temps agent de l’Institut. Si Étienne Cardot porte le titre de chef du secrétariat jusqu’à sa mort, c’est Pingard qui en assume toutes les fonctions.
L’homme
24Cependant il reste le « protecteur » de la famille Pingard avec laquelle il repose au cimetière Montparnasse. Antonius note, en décembre, dans les agendas qui ont été conservés, sauf pour l’année de la mort d’Auguste, « de souhaiter la fête de M. Cardot ». « La famille Pingard aux dires des journalistes presque aussi célèbre que celle des Vernet » donnera à l’Institut deux chefs du secrétariat après Cardot, Julia succédera à Antonius et à eux deux ils présideront encore aux destinées du secrétariat de l’Institut plus de 60 ans, période qui comprit les fêtes anniversaires de l’Institut en 1895. Avec leurs prédécesseurs ils auront ainsi couvert le premier siècle de l’Institut et au-delà. Si les Pingard, descendants du premier huissier de l’Institut, ancien gardien des scellés au Louvre, auquel un fils, Henri, succède après la mort de son père en 1830, furent l’objet de l’attention des mémorialistes et des journalistes durant la période qui fut la leur, si les premiers représentants figurent indubitablement, au moins pour l’un d’entre eux, sur le tableau d’une « Séance sous la Coupole lors de la Restauration », si le dernier chef du secrétariat de ce nom apparaît avec les membres de l’Académie française réunis en séance hebdomadaire dans les dessins illustrant la presse du dernier tiers du siècle, si l’on connaît la description du premier huissier, chef de la lignée des Pingard donnée par Berlioz dans ses Mémoires, celle de Jean-François Lucas, qu’en est-il pour Cardot, ce serviteur fidèle, dévoué, courageux, ce travailleur assidu, zélé, infatigable ? Tout au moins peut-on retrouver quelques traits de caractère, certains de ses goûts, grâce à la correspondance ou à la description de son intérieur en 1847 conservée dans les minutes de notaire.
25La sensibilité d’Étienne Cardot se révèle dans la lettre, conservée à la bibliothèque de l’Institut, qu’il écrivit en réponse à une question relative à la proscription de Condorcet : « Madame...61 c’est le 6 octobre suivant qu’on a commencé à inscrire dans Le Moniteur la liste de noms des victimes, mais ce n’est qu’après la mort de la reine et des députés arrêtés à la suite du 31 mai que les listes de proscription s’accroissent journellement de plus en plus jusqu’au 9 thermidor, époque de la chute de Robespierre. Je n’ai pu parcourir ce Moniteur qu’en frémissant d’horreur »... Ces pages lui « ont rappelé des peines bien cuisantes et cet affreux temps » !
26Les livres qui composent sa bibliothèque lors de sa mort indiquent, même s’ils correspondent à sa vie professionnelle, ses centres d’intérêt62. Il suffirait pour cela de comparer l’inventaire après son décès avec son homologue pour Lucas « scientifique » par excellence. Voici l’énumération de ces ouvrages : 130 volumes reliés dont Anquetil, Histoire d’Angleterre, Biographie des contemporains, 140 autres volumes reliés dont Histoire d’Espagne, Histoire d’Amérique, Histoire ancienne, 180 volumes reliés de différents formats, dont Collection de voyages, voyageurs français, Dictionnaire de Bayle, 150 autres volumes reliés de différents formats dont Tressan, Monteil, Hommes illustres de France, 130 autres volumes reliés dont Mémoires de Sully, Malherbe, Condorcet, 150 autres volumes reliés dont recueil de pièces diverses, Dictionnaire des beaux-arts, La Fontaine, un lot de brochures diverses. Soit plus de 880 ouvrages et brochures.
27Son intérieur dénote une certaine aisance, rien ne manque au mobilier : le linge de maison y est abondant, digne d’un ménage, le vestiaire bien garni. Des objets personnels : une tabatière avec garniture en or, sujet paysage, trois autres tabatières, deux paires de lunettes, une montre avec sa chaîne en or, de Lapaute, mais aussi des médaillons : un portrait de Napoléon en ivoire dans un médaillon, un autre en plomb peint et encore un portrait-médaillon, cadeaux (?) du peintre Isabey, qui excella dans ce domaine, et habita sur le quai dans un appartement où il avait fait lui-même ses meubles dont ceux où se trouvaient ses miniatures63. Par ailleurs, Cardot garde dans son appartement non seulement des médailles64 mais aussi des pièces d’or65. Faut-il voir là, dans cette forme d’économie, la marque des événements de sa vie privée comme celle de sa vie professionnelle ? Le jeton de présence eut, à la Restauration, de nouveau cours à l’Académie française. Le métal avait été remis à l’honneur depuis longtemps : les premiers prix destinés à l’Institut avaient été estimés en poids d’or, et des médailles en argent avaient rapidement succédé aux cartes de membres de l’Institut.
28Cependant jusqu’à sa mort Cardot toucha une retraite de l’Institut et les rentes que lui versait la famille de Condorcet.
29Il accueillit son frère « rentier » et la femme de celui-ci à l’Institut, où tous deux sont décédés. Ce n’est donc pas, s’il resta célibataire, la silhouette d’un « solitaire », ni d’un ascète66 que l’on trouve. Son petit neveu, officier de santé, fut présent et régla sa succession. Arago qualifie cet homme discret, ce travailleur dévoué, inlassable, d’excellent, de respectable M. Cardot. C’est d’ailleurs une formule de cette nature qu’emploie Cabanis à la fin de sa vie, dans des billets adressés à Cardot, chef du secrétariat de l’Institut, et qu’il termine par une formule alors usuelle : « J’ai l’honneur de vous saluer » et d’une façon moins protocolaire, « très cordialement67 ».
30Cardot, entièrement formé sur le tas selon la formule moderne, alors qu’Antonius, préparé à sa tâche par celui-ci, insistera pour que Julia passe la licence, suivit pour ainsi dire son propre « cursus » avec persévérance, l’esprit assez souple cependant pour s’adapter aux circonstances et assez courageux pour persévérer malgré les risques. Ses facultés d’adaptation lui ont permis de traverser tous les régimes, mais probablement la reconnaissance qui lui fut témoignée seconda bien la chance, comme un certain sens des autres qu’il manifestera durant toute son existence joua en sa faveur.
31Parti jeune d’un joli pays, il s’est trouvé en ville logé, entre autres, à l’hôtel des Monnaies, rue de Lille, au Louvre et au collège des Quatre-Nations où son mobilier et ses effets personnels dénotent son ascension. Au service d’une famille, et de son chef, il apprit beaucoup ; son savoir, ses qualités furent ensuite tout entières vouées à une institution pendant près d’un demi-siècle. Sa longévité lui permit d’être témoin de tant de choses qu’il reste le regret que Pierre Champion68 formulait pour son père Honoré, comme pour « le père » Pingard (Julia) qu’il connut bien, à savoir l’absence de Mémoires, qui nous auraient livré bien des points restés inconnus et bien des portraits car il connut plusieurs générations. Mais il semble pourtant que la rédaction d’un tel texte aurait été incompatible avec la somme des travaux que lui imposaient les fonctions qu’il assuma sans jamais faiblir. Bien plus, la réflexion prémonitoire de Condorcet servant de préambule à son édition des Éloges de d’Alembert l’en aurait empêché : « Toute histoire contemporaine (n’eut-elle pour objet que la littérature et la philosophie) peut troubler le repos de quiconque veut l’écrire avec vérité69. »
32Mais peut-être ce nuage qui semble avoir obscurci un temps la réputation de Condorcet n’est-il pas pour rien dans cette discrétion, nuage qu’Arago attribue à Cardot le bénéfice d’avoir dissipé. Ainsi toute cette existence bien remplie fut-elle toute entière tournée vers les autres.
Annexe
Annexe
« LUCAS et PINGARD »70, serviteurs de l’Institut,
aux attributions complémentaires ou semblables à celles de Cardot,
connus de Cardot avant sa mort.
Les Lucas
Jean-François71 (décédé le 28 avril 1825 à 79 ans).
Ancien huissier de l’Académie royale des sciences, et à la veille de la suppression de celle-ci remplaçant ou aidant, dans ses fonctions, en raison de ses infirmités et de son grand âge, Fattori, garde du cabinet de celle-ci, alors âgé de 85 ans.
Il demeure toute sa vie au « jardin du Roi » puis au « museum d’Histoire naturelle » dont il est intitulé « garde général des galeries » lors de sa mort.
Agent de l’Institut à sa création, choisi officiellement le 6 vendémiaire an VI (26 septembre 1796).
Son fils lui est adjoint en 1806. En 1808 on parle d’une retraite qu’il mériterait « après 45 ans d’un service honorable à l’Académie des sciences et à l’Institut » (assemblée générale du 7 octobre 1806).
Portrait décrit par Humbert-Basile72 « fort bel homme : de taille élevée »...
Jean-André Henri (15 janvier 1780-2 février 1825).
Fils du précédent. Né et mort au museum.
Chevalier de la Légion d’honneur.
Amené à remplacer son père comme garde du cabinet du museum, le 4 fructidor an V (21 août 1797), puis définitivement le 24 pluviôse an VII (12 février 1799) tout en portant le titre de garde adjoint lors de sa mort. Il est l’auteur de deux volumes imprimés et d’articles...
Son père avait demandé qu’il lui soit adjoint à la veille de la suppression de l’Académie des sciences.
À l’Institut il est adjoint à son père en 1806 (CAC du 3 octobre), à la demande de celui-ci en raison de son mauvais état de santé. Le 4 octobre 1808, le titre d’agent adjoint lui est conféré à l’unanimité par l’assemblée générale de l’Institut « saisissant avec plaisir l’occasion de donner à Lucas, père et fils, un nouveau témoignage de son estime et de sa confiance ».
Les Pingard
Jean, né à Sedan, demeurant rue des Moineaux, 332, en 1793 ; meurt à 73 ans le 2 mars 1830 à l’Institut, cérémonie à Saint-Germain-des-Prés le 4.
Époux de Marie Perrot décédée le 11 février 1826 à l’institut où elle rendait des services qui lui étaient rétribués.
Tombe au cimetière Montparnasse.
Aurait navigué aux îles de la Sonde, à Java...
Gardien des scellés au Louvre, pour l’Académie des sciences en 1793 ; à l’origine de l’Institut on le rencontre comme (1er) garçon de bureau dénommé par la suite (1er) huissier de l’Institut, en même temps que Michel (1806). Aurait été patronné par Baudin-des-Ardennes (presse locale).
Concierge de l’Institut, il est logé dans l’ancien collège des Quatre-Nations, après le transfert de celui-ci dans ces bâtiments, jusqu’à sa mort.
Portrait tracé par Berlioz... Figurerait sur le tableau attribué à Hennequin, lui ou son fils Henri ?
Antonius-Louis (10 novembre an V, 28 juin 1797 – 5 septembre 1885 à l’Institut).
Chevalier de la Légion d’honneur.
Épouse : 1...
2. le 5 juillet 1827, Héloïse Félicité Pierdon ; celle-ci a 27 ans en 1829.
A de nombreux enfants73.
Habitera à l’Institut, 3, rue Mazarine.
2e commis au secrétariat de l’Institut et chargé des séances publiques après la mort d’Henri Lucas (Commission administrative du 9 mai 1825, approbation ministérielle du 11 juin consignée le 16).
En 1840, adjoint à Cardot (28.2) ; agent spécial en chef, adjoint du secrétariat (CAC du 1er octobre 1841, approbation ministérielle du 19, consignée le 23).
En 1847, chef du secrétariat en titre à la mort de Cardot (CAC 18, 25 février, 4 mars), cette fonction est réunie à celle d’agent de l’Institut.
Sa retraite : CAC du 25 juin 1885, assemblée générale du 1er juillet, arrêté ministériel du 25. « Par sa fidélité, son aménité, son obligeance dans l’exercice de ses fonctions, s’est constitué de nombreuses sympathies dans l’Institut à la suite de sa longue carrière « (assemblée générale). Assistance nombreuse à son enterrement : détachement militaire envoyé, église Saint-Germain-des-Prés pleine.
Portrait de lui plutôt que d’Henri dans Choses vues de Victor Hugo, et par le docteur Meynière, dans son Journal publié en 1903, p. 349 : « Sorte de maître de cérémonie, un peu gros, un peu glorieux... aimé et considéré. » Les journaux (presse abondante lors de son enterrement) parlent de sa tabatière, don de Cuvier, et de la décoration donnée par le roi de Prusse qui l’a fait plaisanter par Mérimée.
Julia-Félix (Institut 19 avril 1829 – Créteil, 15 juin 1903), « monsieur » Pingard, pour certains, le « père « Pingard pour Honoré Champion.
Fils d’Antonius.
Chevalier de la Légion d’honneur.
Épouse Louise Duteille-Durry.
Licencié en droit, études à côté de Gréard.
Logé à l’Institut, 3, rue Mazarine.
Adjoint à son père, agent et chef du secrétariat de l’Institut (CAC du 22 décembre 184874, lettre ministérielle lue le 26 décembre 1849), stagiaire, puis rétribué à dater du 1er juillet 1853 (CAC du 21 juin, lettre ministérielle lue à la CAC du 28 novembre), augmenté (CAC du 26 décembre 1867, arrêté du 12 décembre).
Succède à son père comme agent spécial et chef du secrétariat (CAC du 25 juin 1885, assemblée générale du 1er juillet, approbation ministérielle du 25 juillet).
Sera remplacé comme chef du secrétariat par Robert Regnier (CAC du 21 juin, assemblée générale du 5 juillet).
Son portrait par la presse « au teint fleuri », « l’air mi-aimable – mi-affairé », « bonne figure rose aux courts favoris blancs ».
P. Champion : « L’aimable vieillard, d’une exquise politesse, providence des éditeurs, dispensateur des cartes à la veille des réceptions. » Jules Claretie dans La Vie à Paris, portrait semblable... Il fait partie des personnages pastichés...
Représenté dans la presse (1890, une séance à l’Académie française, 1896, lors de la visite du tsar à l’Académie)75.
Henri (décédé le 5 avril 1873 à l’Institut).
Fils de Jean.
En 1822 en considération des services rendus par son père et lui est adjoint à celui-ci (CAC du 22 septembre) ; est 2e huissier à la mort de Michel (CAC du 28 mai 1829). Il est employé de bureau sous les ordres de son père. Par la suite il travaille plus particulièrement pour l’Académie française qui à sa mort précise qu’il se distinguait, comme les autres membres de sa famille, par son zèle et son dévouement.
Notes de bas de page
1 Dans ses Lundis de 1851 (3 février, dans Causeries, ...).
2 Ces textes, essentiels pour reconstituer l’état civil de Condorcet, ont été édités et commentés par ses biographes.
3 Annie Chassagne, « La bibliothèque de l’Institut », dans Chantiers révolutionnaires, Saint-Denis, 1992, p. 28 (lettre de Lucie Laugier, 8 septembre 1899).
4 Lettre du 9 septembre 1821, à propos de la proscription de Condorcet, bibliothèque de l’Institut [B.I. désormais], ms 848.
5 Liste des œuvres de Condorcet, de la main de Cardot, B.I., ms. 849.
6 Allusion faite par Arago à la confusion qui eut lieu entre Condorcet et le comte d’Orsay « Oui, s’est écrié Cardot... » Témoignage déjà donné par Cardot à Éliza de Condorcet O’Connor dans une lettre écrite sous Louis XVIII des années auparavant : « Votre père, comme savant était moins connu de la moyenne. » Le comte d’Orsay « avait la charge de maréchal des logis dans la maison de Monsieur aujourd’hui roi », B.I., ms. 848, 27 ter.
7 Les textes de l’état civil parisien notent le décès de celui-ci au nom d’Antoine (DQ7 3855 et DQ8 904), le carnet de 1841 d’Antonius Pingard (archives de l’institut) le même jour au nom d’Auguste.
8 La Gazette nationale relate en détail le rapport fait par Daunou en séance de la Convention, au nom de la Commission des onze et du Comité d’instruction publique les 2 et 3 brumaire an IV, 24 et 25 octobre 1795, où sont analysés les deux projets.
9 Copie dressée le 1er ventôse an 2 de la République par l’officier de la commune de Chevresis, alors intitulé « le Meldeux », devenu « Monceau » par la suite (canton de Ribémont) figurant au dossier de la Légion d’honneur, aux archives nationales.
10 Canton de Crécy-sur-Serre, arrondissement de Laon.
11 Demandes de levée des scellés (31 juillet 1794) apposés sur sa chambre. Lettre du 13 thermidor an II adressée aux membres du Comité de salut public, Archives nationales [A.N.] F7 4652. À propos de la proscription, voir L. Cahen, Condorcet et la Révolution française, Paris, 1904, p. 523 et suivantes.
12 Marie Jeanne, épouse de Jean-Louis Dequin, et Florimonde, épouse en premières noces d’Hypolite Godart, puis de Jean-Louis Lavoine, archives de Paris-Ile-de-France, DQ7 3883 et DQ8 8905 et A.N., Minutier central [M.C.] : succession d’Étienne Cardot (11 février 1847, Monnot-Leroy).
13 Mention dans un document concernant la levée des scellés sur la chambre de Cardot chez Condorcet, 6 nivôse 1793 (26 décembre) A.N. F7 4652.
14 Documents cités plus haut.
15 Fichier des sépultures des archives de Paris-Ile-de-France.
16 Décès annoncé en Commission administrative le 17 (archives de l’Institut), registre paroissial consulté par M. Tissot ; état civil parisien (archives de Paris-Ile-de-France, DQ7 3855, DQ8 8904), succession Cardot citée plus haut.
17 Lettre citée plus haut.
18 A.N., M.C. Étude XLIV/571.
19 A.N., M.C. Étude XLIV/555.
20 J.-M. Darnis, « Les résidents successifs... », dans Deux Palais sur un quai, Paris, 1988, p. 233 et suivantes. Pour la survivance pour sa famille, voir les biographes de Condorcet qui se réfèrent à la B. L, ms. 854 (E. et R. Badinter, Condorcet, Paris, 1988, p. 143, n. 1).
21 Voir le catalogue de l’exposition consacrée à Louis-Philippe aux Archives nationales, Paris 1974, dont une partie est consacrée au père de celui-ci, et les Mémoires de Fontaine où sont évoqués les problèmes liés à l’aménagement du Palais Royal par le prince.
22 Lavoisier fut trésorier de l’Académie des sciences dans les tout derniers temps de l’Académie, Condorcet en restant alors secrétaire perpétuel.
23 A.N., M.C. Étude XLV/592.
24 28 décembre 1786. Archives départementales à Cergy-la-Ville.
25 Les deux interprétations ont été données dans La Vie de Condorcet du docteur Robinet, Paris, 1893, et La Marquise de Condorcet, par Antoine Guillois, Paris, 1897. La première seule est retenue.
26 B.I., ms. 848.
27 M.-H. Bourquin, Monsieur et madame Tallien, Paris, 1988.
28 A.N., M.C. Étude LXVIII/643.
29 Il suffit de consulter les archives de l’Académie des sciences pour s’en convaincre. Voir aussi la lettre n° 104 du 23 avril 1772 de d’Alembert à Lagrange (Lagrange, Œuvres, t. 13, Paris, 1882, p. 236-238).
30 Lettre de 1794 citée en n. 11.
31 A.N., pièces concernant les scellés mis chez Condorcet. Renseignements complémentaires à différentes cotes, F 4443, F7 4633, F 4652. Ici, il ne faut pas confondre le « secrétaire de Condorcet » avec Didier et Alexis Cardot, officiers municipaux. Voir les Almanachs officiels et F. Braesch, La Commune du 10 août 1792 (Paris, 1911), p. 184, 247, 644...
32 Contrat de location, A.N., M.C. Étude XXVII/510 (bail du 25 mai 1791 pour 3, 6 ou 9 ans) suivi presque deux ans plus tard de la vente de la maison après la mort de la propriétaire (7 mars 1793). Étude XCI/1297. L’acte reconduit la location sur la maison. Pour les différents propriétaires, voir La rue de Lille, L’hôtel de Salm, Paris, 1983, au n° 79 de la rue de Lille. Un inventaire fut fait de la succession de madame Cochin (3 avril 1792, Étude XXVII/520).
33 Archives de l’Académie des Sciences, fonds Lavoisier, 102 et 1021, Jean-François Lucas rue du Jardin-des-plantes ou maison des plantes, jardin du roi (contribution patriotique) ; Fattori a 85 ans en 1793 (documents du comité de trésorerie du 22 juin 1793, archives de l’Académie des sciences, fonds Lavoisier).
34 Archives de l’Académie des sciences, fonds Lavoisier et pochettes de séance.
35 Archives de l’Académie des sciences, fonds Lavoisier et pochettes de séance.
36 Jean Pingard, 9 juin 1757 – 2 mars 1830 (sépulture Montparnasse, renseignement fourni par MM. Tissot et Pingard), archives de Institut, P. V. CAC, Mémoires de Berlioz ; le procès-verbal de la pose des scellés, édité par M. Bonnaire dans Procès-verbaux de l’Académie des beaux-arts, t. I. 1937, p. 272, donne les détails sur celui-ci (âge, lieu de naissance, enfants), d’après la copie conservée aux A.N., F17 1032, d. 3. La loi ordonnant l’apposition des scellés était du 12 août. La levée des scellés par l’académie avait été prévue par décret de la Convention le 15, mais Lavoisier avait répondu à Lakanal au sujet de l’application du décret. Voir Léon Aucoc, Lois, statuts, règlements, concernant les anciennes Académies et l’Institut de France, Paris, 1889, p. CCVII.
37 A.N., F7 4652.
38 Contrat de vente à Michel Chavagnac et son épouse, par Henri Cochin et son épouse, de la maison rue de Lille ayant appartenu à sa mère ; à l’occasion de ce décès un inventaire a été dressé (voir plus haut). Le catalogue de l’exposition sur la rue de Lille comporte un article sur un exemplaire de « bail « au ménage Condorcet conservé dans une collection privée.
39 Cité (A.N., M.C. Étude XLIV/1759) acte du 2 juillet 1807 pour la liquidation de la succession de Condorcet. Billet autographe conservé avec l’acte du 5 brumaire an 4 (A.N., M.C. Étude XLIV/673) par lequel Sophie s’engage à rembourser la somme de 311 F. 11 c. 2 ans après la paix (intérêt 5 % par an à partir du 1er nivôse).
40 L. Cahen, ouvrage cité.
41 A.N., M.C. Étude LIV/669.
42 B.I., ms 848.
43 Procès-verbal d’arrestation du 7 germinal an II (27 mars 1794), dans Vie de Condorcet par Robinet déjà cité, p. 359.
44 Procès-verbal de déclaration en vue de la rectification de l’acte de décès (21 pluviôse an III) jugement rectificatif du 12 ventôse an III, édités par Robinet, pages 362 et suiv., 366 et suiv. L’original du premier tenu par le juge de paix du canton de Passy porte les signatures des deux Cardot (archives de Paris – D2u23).
45 Ibid.
46 A.N., M.C. Étude LXVIII/643. Les parents sont Jean-François Beaudit, bourgeois de Paris (comme le futur époux) et Marie Geneviève Gondelle. Antoine demeurait alors à la Monnaie, comme Condorcet. Les Almanachs suivent ces années-là les domiciles successifs de Condorcet, avec parfois un certain retard, car ce dernier y figure à plusieurs titres.
47 Déclaration du 21 pluviôse an III, et jugement rectificatif cités, n. 44.
48 Voir Alfred Lacroix... « Les Lucas... », dans Bulletin du Museum, 2e série, t. X, n° 5, 1938. Les Almanachs sont le reflet de ces deux activités menées en parallèle, alternant les jours et les heures indiquées clairement, à la rubrique consacrée à chaque institution ; A.N., 01 128.
49 Pour la liste des membres, voir Alfred de Franqueville, Le premier siècle de l’Institut de France, 2 vol. 1895-1996. Il devait y avoir autant d’associés dans les provinces.
50 Le ms. original déposé sous le n° 4 est toujours conservé par l’Académie avec une chemise postérieure portant l’écriture de Cardot (série des manuscrits présentés aux concours). Condorcet y fit des corrections manuscrites et précisa qu’elles n’étaient que de style et bien distinctes de l’écriture du copiste, ceci afin d’éviter, après cet ajout, quelque désagrément aux censeurs ayant donné leur approbation au texte qui leur avait été soumis.
51 Académie des sciences, Académie de peinture et sculpture (1788) consultées pour les Académies des sciences et des arts nouvellement fondées à Richmond en Virginie, qui formulent, par la voix de leur fondateur transmise par leur secrétaire perpétuel, une demande d’association à celles-ci.
52 Voir Procès-verbaux de l’Académie d’architecture, édités par Henry Lemonnier, t. IX, 1926, p. 181 et suiv.
53 Archives de l’institut, Ass. Gle du 3 messidor an X, CAC du 25 prairial an X. Logement pris à ses frais par Cardot (Ass. Gle du 5 prairial an X).
54 Même fonds (CAC du 19 août 1825, logement de Gayrard accordé par le ministre à la demande de la commission).
55 Titre III du Règlement général approuvé le 9 mai 1803 (Aucoc, ouvrage cité n. 36, p. 88-9).
56 Le Règlement du 6 août 1796 qui définissait les attributions, entre autres du secrétariat et de l’agence est édité dans l’ouvrage cité d’Aucoc, p. 41-42, pour l’un, 43 pour l’autre. Règlement du 19 mai 1830, Aucoc, ouvrage cité, p. 122 et suiv.
57 Le 5 prairial an X la Commission chargée par l’Institut de vérifier les comptes de la Commission des fonds fait état des « travaux nombreux et dispendieux dont le citoyen Cardot a été successivement chargé. Proposition est faite d’une gratification spéciale »...
58 Note de juin 1809 sur les dimensions respectives en largeur de la salle des séances ordinaires au Louvre, de l’aile Le Vau, sur la rue Mazarine (grand bâtiment des Quatre Nations), de la salle des séances ordinaires « actuelle » (largeur de la bibliothèque Mazarine), Archives de l’Institut pièces annexes aux documents comptables et de la Commission des fonds.
59 Deux Palais sur un quai, L’Institut de France et la Monnaie de Paris, exposition, Paris, 1990, voir mon chapitre « Bâtiments et institutions », p. 81 et suiv.
60 Retraite demandée par M. Cardot, agent spécial et chef du secrétariat de l’Institut qui donne sa démission « en raison de son grand âge et de ses infirmités après plus de cinquante ans de services » ; celle-ci est acceptée (archives de l’Institut, CAC du 10 décembre 1840), il gardera son titre jusqu’à sa mort et touchera 6 000 francs par an. L’extrait du procès-verbal restera dans les papiers de Cardot jusqu’à sa mort (documents de la succession déjà cités, n. 12).
61 B.I., ms. 848.
62 A.N., succession de Cardot citée n. 12.
63 On sait que le commis du secrétariat fut le porteur d’un exemplaire de la médaille en platine où figurait son buste, au citoyen Bonaparte, ainsi que du message qui l’accompagnait émanant du bureau de l’institut chargé d’envoyer ce don. (Archives de l’Institut, Commission de fonds, 5 brumaire an XIII.) Avait-il eu un souvenir de cette visite ?
64 13 médailles diverses en argent et de différentes grandeur, 34 médailles en bronze de différents modèles et représentant divers personnages.
65 37 pièces de quarante francs en or, 158 pièces de 20 francs en or, 1 400 francs en pièces de 5 francs, 950 centimes en menues pièces d’argent, ce qui faisait alors un total de 6 049 francs cinquante centimes.
66 50 bouteilles de vin rouge ordinaire dans la cave, une bouteille de champagne et trois de bordeaux dans un placard sont énumérées dans l’inventaire.
67 Archives de l’Institut, pièces annexes de la commission des fonds déjà citées.
68 Mon quartier, Paris, reprint, 1978, p. 240.
69 Histoire des membres de l’ Académie française, Épître dédicatoire, t. II, Paris, 1788.
70 Précisions rendues nécessaires par l’emploi le plus général durant longtemps du seul patronyme, et par le fait des générations se succédant dans leurs emplois ou se trouvant travailler pour l’institution à la même époque. Ces deux familles couvrent, surtout la deuxième, avec Cardot, plus d’un siècle de la vie de l’Institut. Aussi des erreurs se sont-elles glissées à la suite de confusions entre divers membres de la même famille, et par manque de précisions chronologiques sur ces différentes fonctions.
71 À ne pas confondre avec Antoine Lucas, négociant, demeurant rue Saint Honoré, n° 196.
72 A. Lacroix, ouvrage cité, p. 457.
73 Voir ses Carnets de 1837, 38, 41 et 44 conservés aux archives de l’Institut. Les dates anniversaires de sa famille, de ses proches y sont consignées... Une lettre datée de 1837 y est jointe où son correspondant lui dit d’embrasser tous ses « moutards » pour lui.
74 Il déclarera en 1898 que cette entrée en fonction datait de son baccalauréat.
75 Figurait également dans le tableau de Brouillet. Le dessin de Gerardin avait été gravé par Tinayre.
Auteur
Archives de l’Institut, Paris.
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