Introduction
p. 285-286
Texte intégral
1Comme après la Première Guerre mondiale, la SRI entame au milieu des années 1960 une transformation qui peut sembler à contre-courant des tendances du secteur immobilier. Alors que l’entre-deux-guerres, marquée par le marasme de la construction et de faiblesse de l’investissement dans la pierre, avait été la période d’expansion de la SRI (acquisition d’immeubles et absorption de sociétés immobilières), les années 1960, âge d’or de la promotion immobilière1, vont être celles d’un certain recul des opérations immobilières. Ce recul fait suite à l’échec relatif des projets de rénovation et de promotion (notamment la rénovation du quartier Mercière), et se caractérise à la fois par la vente de nombreux immeubles et par la faiblesse de la réhabilitation, alors même que la Presqu’île lyonnaise fait l’objet d’opérations d’urbanisme de grande envergure destinées à la redynamiser. Ce repli sur son patrimoine d’origine n’est toutefois pas total puisque le mouvement de réorganisation du monde des sociétés immobilières lyonnaises se poursuit.
2Par ailleurs, il n’est pas le signe d’un déclin mais plutôt d’une réorientation. Sous l’égide d’un nouvel actionnaire, la banque Lazard, qui bouleverse le « noyau dur » de l’actionnariat autant que la stratégie de la société, la SRI s’engage dans une direction nouvelle, où les logiques immobilières cèdent le pas à la dimension financière. Ainsi, l’abandon des ambitions d’expansion dans le domaine immobilier s’inscrit dans une perspective plus large, consistant à asseoir des investissements financiers sur les revenus tirés d’un patrimoine bâti stable et rentable. Pour appréhender cette évolution, il faut commencer par présenter en détail les conséquences de l’irruption de Lazard dans le capital de la SRI, avant d’en venir aux pratiques en matière de gestion immobilière dans un contexte urbain renouvelé.
Photo 13. Rue de la République à la fin des années 1960

Source : AML, 38 PH 56-145. Vue nord/sud de la rue entre la place de l’Opéra et celle des Cordeliers. Malgré l’écrasement de la profondeur de champ, l’immeuble de la Banque de France, avec ses deux étages, est reconnaissable. Il est situé à deux immeubles après celui de Wimpy (1er fast-food).
Notes de bas de page
1 Voir notamment C. Topalov, Les promoteurs immobiliers, Paris, Mouton, 1974.
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